Alors, arrive le destructeur.

Le combat commençait vraiment dehors. Holvir sourit à la vue des guerrières à travers la fenêtre, au moins était-il maintenant sûr que ces compagnons d'armes était tout à fait capable. Cette constatation faites, il se retourna de nouveau vers le Gardien d'Epsilon et lui prêta une oreille attentive, tout en jetant un œil de temps en temps vers le combat. Les doutes... Holvir écoutait, et comprenait de mieux en mieux le problème soulevé par Ashram. Trop de légèreté, trop de non-sens, pas assez de raison, y compris chez les Dieux... Le Nordique croisa les bras et ronchonna légèrement, puis prit la parole :

- Je comprend mieux ton soucis... Il est vrai que ce n'est pas particulièrement rassurant, surtout venant de la part d'une déesse. Mais... Holvir fit une pause, hésita... Cette impression, que la guerre ne semble qu'une chose banale parmi d'autres, le Sanctuaire n'en a pas le monopole. J'ai peur que certains de nos guerriers souffrent du même manque de considération. Je ne t'ai pas tout dit sur le combat contre Jörmungand... Odin, une fois qu'il eu fait serment de le combattre seul, nos ordonna à tous de stopper le combat. Je fut le seul à lui obéir... Je pense que je vais devoir insister sur ce point lors de l'entraînement. Nous ne sommes pas... Une armée, avec la discipline stricte qui en découle, mais ne pas obéir à un ordre direct d'Odin, et laisser sa rage prendre le dessus, sans considérer les conséquences de ses actes... Voilà qui rejoint ton inquiétude.

Holvir se rendit alors compte du temps qu'il avait prit pour parler... Et avala une gorgée de sa pinte comme pour étouffer ses paroles. Il n'aimait pas prendre la parole autant... Mais les interrogations du guerrier en face de lui semblaient trop importantes. Vînt alors la question à propos de Cyn :

- Je... Je l'ai quitté en Epsilon, elle devait suivre Odin au Palais.

Le guerrier se leva pour attraper quelques morceaux de viande séché, puis, alors qu'il prenait le chemin du retour vers son poste d'observation riche en victuaille, une femme sortit de la foule et s'installa aux côtés d'Ashram.

- Qu'Odin soit loué. Tu es de retour, Ashram tout comme Nox. Je suis ravie de te revoir... Elle se tourna vers le nordique avant de rajouter, que la grâce des Vanes et des Ases t'accompagnent, guerrier d'Odin, je suis Lénore de Zeta Prime mais ici, en cette taverne, tous me nomme Sigrid.

Une autre tête ! Holvir sourit à l'arrivante et s'installa sur sa chaise, puis regardant la viande avec avidité, il lui répondit :

- Holvir, de Lambda de Gungnir. Et il ponctua sa phrase en mordant fermement dans la nourriture.

- Ma mission m'ayant tenue loin de ces terres, l'un de vous pourrait-il me conter ce qu'il s'est passé en mon absence ?

Le guerrier s'effondra sur sa chaise... Pas encore... Il tourna un regard implorant vers le gardien d'Epsilon :

- Ashram... Explique-lui, s'il-te-plaît...

Il était bon de se reposer et de reprendre des forces. Je comprends mieux les histoires de vampires, capables seulement de prendre du repos sur la terre qui les a vu naitre. Peut-être devrais-je emporter quelques grains de sable de la cascade d’Epsilon avant d’aller ailleurs, loin d’ici et de ma patrie. C’est sans doute un peu disproportionné. Que devrais-je dire d’Ulysse ? Est-il parti faire la guerre à Troie avec un brin de sa terre sur lui ? Je redresse mon regard vers Holvir, j’écoute ce qu’il me dit, j’écoute le vent souffler à la fenêtre de l’auberge. Ses propos sont aussi profonds et clairs pour moi que la clarté de la glace devant ma chère cascade.

- Si le père me dit de me jeter à corps perdu pour une bataille, je suis capable de le faire, s’il me dit de retenir mes coups face à un adversaire, je suis tout aussi avisé de l’écouter. Je comprends mieux pourquoi il y a nécessité. Je comprends mieux pourquoi il juge nécessaire de conditionner les forces vives de notre terre. Je suis tout autant capable que toi de retenir les réactions, c’est dans la mesure que l’on comprend mieux les réelles motivations de son adversaire… et ce n’est pas une faiblesse que d’agir ainsi.

Un courant d’air frais vient m’extirper de mes réflexions et sans crier gare voilà que se présente Sigrid. Jamais je ne pourrai sentir son approche, si ça se trouve elle était là depuis quelques temps déjà. Je suis certes surpris mais ravi de la savoir ici parmi nous. Je me redresse, et tout en gardant retenue et mesure, je tente de lui adresser quelques mots, souriant, certes mais avec les yeux qui trahissent le cœur.

- Sigrid, c’est inespéré de te revoir ici, je…

Surpris n’est pas le terme que j’aurai employé alors j’ai un temps de latence avant de vraiment trouver les mots justes. Déstabilisé serait le terme plus approprié en vérité. Nox s’est rapproché d’elle pour tapoter la main de la guerrière avec son museau, une marque d’affection certaine.

- J’étais parti en mission commandée par Odin, les choses n’étaient pas simples.

Je m’approche d’elle et profite d’un instant pour la regarder dans les yeux et lui rendre autant que je peux l’enthousiasme qu’elle a témoigné à mon égard.

- Et je suis très content de te revoir également, Sigrid, je te pris de m’excuser, je suis un peu déboussolé, fatigué aussi…

Quelques pas de plus, le regard perdu vers le bas, je prends fermement ses mains dans les miennes, rien de tendre là-dedans, juste un geste fraternel qui témoigne de mon état.

- Si tu avais pu être là…

C’est déjà ça, je ne pourrai pas aller plus loin dans ma proximité avec elle, de peur qu’elle n’en soit gênée, de peur de générer quelque chose de non voulu et qui pourrait être interprété de bien des façons. Je ne souhaite pas la mettre en difficulté de quelque manière que ce soit. Ce n’est qu’à la demande d’Holvir que je redresse la tête pour lui raconter, du moins essayer de prendre depuis le départ les nouvelles de première importance à lui donner :

- A priori, le destructeur à posé son empreinte sur les terres d’Asgard, en Gamma. Le seigneur Odin a stoppé son avancée en compagnie d’un certain nombre de guerrier mais c’est du futur dont il faut être inquiet à présent.

Mon regard vers Holvir l’aura invité à approuver mes propos.

- Ce sont les grandes lignes, mon amie. Je n’étais pas présent lors de ces événements. J’étais quelque part en Angleterre en train de combattre et de défaire la fille de Poséidon… oui, le monde vit une triste époque et il est regrettable de voir que nous n’y pouvons rien…

Avec ma dernière phrase, j’avais encore plus de mal à dissimuler mon état. Je regagnais ma place, l’invitais à prendre siège à son tour, lui proposait une pinte.

- les guerrières vont s'entretuer dehors... on dirait. (cf --> combat entre Esdes et Miria )

Je n’avais plus rien à dire.

Le choc des armes se faisait de plus en plus pressant à l'extérieur, et les bruits assourdissants des attaques commençaient à faire trembler la bâtisse même... Peut-être était-il temps d'agir comme le fit remarquer le Gardien d'Epsilon. Holvir se leva, et empoigna sa lance, puis vînt déposer sa chope sur la table. Il ne pu cependant s'empêcher de remarquer la proximité de Sigrid avec son confrère, et à cela, il sourit d'un air amusé à l'intéressé. Voilà qui devrait très probablement lui changer les idées, de façon bien plus efficace que toutes les boissons du monde. Il inclina en suite la tête en direction de la guerrière, et appuya les dires d'Ashram :

- C'est résumé, mais l'important est là. Si vous tenez vraiment aux détails... Venez m'embêter une fois que j'aurais filé un coup derrière la tête des deux enragées.

Vérifiant les sangles de son armure, une des quelques habitudes qui le gardait encore en phase avec sa condition d'humain d'auparavant, il prit le chemin de la porte et laissa son sac tomber près de la chaise où il avait trouvé refuge durant toute la discussion précédente. Comment allait-il les faire arrêter..? Le petit renard semblait dans une rage folle, et il allait falloir arranger cela au plus vite. Miria... La Valkyrie, était plus difficile à juger. Ses actions semblaient précises, volontaires, calculées. Mais ne peut-on être froid et irréfléchie à la fois ? Il verrait bien cela dehors... Posant une main sur la poignée de la porte, le guerrier ferma les yeux, et des étincelles commencèrent à jaillir du bout de la lance, puis, il sortit.

Botter les fesses aux filles. (... Dit comme ça...)

-- > Vu avec Lénore, elle postera juste après moi :p

Holvir venait de sortir, il avait donné un avis, il s’apprêtait à participer aux entrainements qui se déroulaient dehors ; non sans un certain sens des responsabilités. Nous invitant à lui poser les questions si mon récit fragmentaire n’était pas assez clair ou suffisant, il laissa entrer le froid dans la demeure givrée. Une auberge comme j’aime tant en trouver sur ma route et pour lesquelles je n’accorde jamais le crédit que je leur devrai. Et là, il semblerait que le cas se présente encore une fois. Lénore est pourtant arrivée, j’aimerai raconter tant de détails, lui exprimer ce que je peux ressentir mais la colère gronde encore au fond de moi. Certains diraient que les voyages changent les hommes… oui mais… je ne suis pas homme.

- Je me demandais où tu étais, j’espère que tu vas bien. Tu sais, j’ai vraiment traversé encore le feu des combats, j’aimerai tant un jour te compter dans mes ombres, comme dans notre traque de cette créature, tu te souviens ?

C’était une phrase teintée de mélancolie, comme pour dire ‘’c’était mieux avant’’. Hélas, c’était mieux avant, même si mon esprit est confus et embrouillé. Je revois encore Angèle me dire que je suis un crétin… alors que je ne cherche qu’à comprendre ce qui motive tant et tant de haine chez une divinité. Je revois aussi les mots et les paroles échangées avec les gens du village, ceux que je suis allé aider. C’était irréel. Plongé dans mes pensées, elle m’apparait encore une fois, celle aux cheveux blancs. Je saurai la reconnaitre entre mille mais hélas je ne sais qui elle est…

- Il faut que tu me pardonnes d’être si froid, tout ne s’est pas déroulé comme je l’aurai cru en Angleterre…

Silencieux, je reste à l’observer. Elle a gardé son sourire face aux tourments auxquels elle a pu être confrontée. Faudrait peut-être que je parle en partie de ce qui m’anime ces derniers temps, sans plus, sans trop, mais au moins le dire… non ?

- Tu n’as jamais été hantée par quelque chose qui te colle à la peau et arrive à te faire douter de tout ce que tu peux être ? Je veux dire… une raison qui semble plus forte que le reste, une pensée qui t’obsèdes tant que lorsqu’elle se présente, tu perds tes repaires ?

Serrer le point, est-ce tout ce que je peux faire ? Vraiment ? Ah oui, regarder dans l’Atre du feu.

- Je ne sais pas qui elle est, ma sœur, ma mère, mon amante… mais elle est liée à mon passé, à mon incarnation précédente, lorsque j’étais un loup de Niffelheim… Elle apparait dans mes songes, avant, juste dans mes rêves, à présent lorsque je suis conscient… Et je…

Mais alors que je souhaitais parler plus avant, je ressens une impression soudaine. Quelque chose est en train de se passer non loin de nous. Aux portes de Gamma, du monde arrive, non pas en masse mais assez pour que nous nous préoccupions d’eux sans trop attendre.

- Tu as ressenti comme moi ? Il y a des visiteurs aux portes du royaume. Je vais aller voir, ça me donnera quelque chose à faire…. Tu m’accompagnes ?

L’invitation était surtout destinée à ne pas la laisser repartir en vain, Il y avait quelque chose à faire et j’espérai bien qu’elle franchisse la porte pour venir. J’avais certes défait une déesse il y a peu de temps mais vu ma patience actuelle, avoir quelqu’un à mes côtés était aussi une assurance de garder le calme que l’on pouvait me connaitre dans toutes les situations… presque toutes…

Me lever, arriver à la porte, lui adresser un sourire avant de franchir le seuil…

Gamma, vers les spectres.
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Regen : oubli de 22 jours !

Point de vie : 180 + 44 = 220
Point de Cosmos : 235
Armure : 270 + 44 = 314

" Et bien, enchantée de faire ta connaissance Holvir de Gungnir. " Avais-je aussitôt répondu avec douceur tout en tachant de garder une certaine sérénité face à lui et ses dires.

En effet, rien qu'à voir sa posture et son expression, il m'était plus que simple de comprendre à quel point ma question, aussi légitime fût-elle, avait eu le don de l'ennuyer. Voir un guerrier se vautrer de la sorte me laisserait toujours perplexe.

Tant de simagrées pour si peu.

C'était pourtant normal lorsque qu'on était sur le champ de bataille ou de retour de mission de s'enquérir de tout ce qu'on pouvait apprendre. Tout cela était même essentiel. Que cela devînt redondant était tout aussi logique. Le souci était de cet ennui voire cet agacement qui amenait à passer le relais quand on en avait assez. Je pouvais comprendre le souci de répéter sans cesse la même litanie puisse être lassant mais cela aussi faisait partie de nos devoirs. Enfin, cela n'était pas non plus de mon ressort et il n'était pas dans mes intentions de perdre un temps trop précieux pour rappeler à ce guerrier que les paroles étaient aussi importantes que les actes. J'étais partie au loin et je devais en assumer autant les conséquences que les désagréments. Maintenant, cela me donnait aussi l'occasion d'ouvrir une conversation avec un ami que j'estimais de plus en plus tout en veillant à ne pas négliger Nox. Ce loup était plus qu'un simple compagnon apprivoisé et son aide était plus que précieuse pour qui savait s'en faire respecter. Aussi, quatre nous serions à cette table. Et me tournant vers Ashram, je lui fis un signe de tête avant de reprendre.

" Bien en ce cas, mon ami, je suis toute ouïe. Peux-tu éclairer davantage ma lanterne ? "

Cacher mes pensées, mes objections, mes déceptions et tant d'autres choses était devenu chez moi aussi simple que de masquer ma précieuse. La blanche Féline était ainsi. Un souffle sans présence, aussi froide et inaccessible que la glace mortelle des pics d'Asgard. Rien ne pouvait transparaître de moi quand je le désirais et c'était précisément le cas. Qu'une première impression ne vienne pas gâcher ce qui pouvait n'être qu'un ennui passager. Je venais de rencontrer Holvir et je ne comptais pas le juger. J'étais déçue mais cela ne changeait rien au fait qu'il était un frère d'armes et aurait toutes les occasions de paraître au mieux en d'autres occasions.

Puis, d'autres soucis étaient plus dignes d'intérêt. Ashram semblait tellement las. Comme s'il venait de mener un combat épuisant encore plus mentalement que physiquement. Je sentais comme un mal en lui qui le minait sans trop en voir l'origine. Seule une véritable rencontre seule à seul pourrait nous mener sur la voie. Et c'était visiblement aussi son avis quand il m'invita à prendre place à ses côtés. Ce que je fis avec un sourire.

Jamais, tu n'accepteras d'évoquer des faits trop personnels face aux autres. Tout comme moi...

Nous avions tous les deux cela en commun. Aussi lui fis-je un autre sourire avant de déployer presque imperceptiblement mon cosmos, nous éloignant de cette salle comme si un voile de pureté nous en séparer. La glace pouvait évoquer cet aspect et j'en étais aussi un maître. Et j'avais bien fait vu la teneur de ce qu'il m'apprenait.

" Le Destructeur et la fille de Poséidon...

En effet, cela ne présage rien de bon. Mais et toi ? Et notre seigneur Odin ? Qu'en est-il mon ami ? "

Je l'avais fait passer avant notre maître lors de cette question sans même m'en rendre compte. Si je le pouvais, j'en aurais sans doute rougi mais je n'étais pas une damoiselle. Non, j'étais une guerrière tout comme les deux autres s'excitant à l'extérieur. Une telle débauche de cris et de sons ne laissait pas le moindre doute. On s'entraînait dur et peut-être même un peu trop pour le public proche. Du moins s'il y en avait. Et comme pour faire écho à mes pensées, Holvir se leva, nous laissant seuls pour rejoindre les deux femmes. Quelque chose qui me plaisait. Un homme d'action et non de mot comme j'avais cru m'en apercevoir au vu de sa première réaction à ma demande.

" A bientôt, Holvir, et évitez de les frapper trop fort ou de vous faire prendre à partie par deux adversaires n'appréciant pas qu'on se mêle de leurs affaires... "

Un sourire amusé avait accompagné ces paroles. Je ne lui en voulais pas, loin de là, j'avais juste été un peu surprise par ses manières mais c'était déjà du passé.

La porte s'ouvrit et se referma ensuite, nous laissant seul à seule avec Nox. Ce que j'espérais et redoutais en même temps. Je savais que quelque chose le tourmentais. J'avais aussi le souvenir de cette écaille coincée en sa chair. Qui savait ce qu'il avait pu connaître en plus lors de ses combats. Je m'en voulais presque de ne pas avoir été là, d'avoir accompli les missions d'Odin qui m'avaient toutes tant éloigné de miens.

" Ashram... "

Sans m'en rendre compte, j'avais posé ma main sur son épaule en un geste apaisant tout en caressant de nouveau Nox. Le voir me pousser à rester davantage ne faisait que me faire prendre l'importance de cet instant privilégié.

" Je vais bien et je suis prête à être à nouveau dans ton ombre. Si Odin le permet, si les Nornes en décident ainsi, je serai de nouveau auprès de toi pour te préserver. Je ne sais quelle est cette chose mais je suis prête à t'aider à trouver la réponse...

Je suis prête... "

Et sentant quasi en même temps que mon compagnon d'armes cette présence en nos terres, je me tourne vers lui, l'écoutant, avant de répondre en ces termes.

" Oui, j'ai senti et je vais te suivre. Autant être deux pour accueillir dignement ces visiteurs. "

Et avec tout sa grâce et sa discrétion, elle se leva pour quitter cette salle aussi fugitivement qu'elle y était entrée...

=> à la rencontre des spectres avec Ashram

Sujet: Re: Alors, arrive le destructeur.

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