Alors, arrive le destructeur.

Confrontation Ombre & Lumière dans l'Esprit de Ryuken. Strictement personne ne peut leur conversation.:

Facile à dire mais difficile à accomplir… Je sentais la malédiction commencer lentement à se dessiner sur mon bras.  Je demeurais silencieux, observant tout le monde d’un air neutre. Des blessés, un mort, une marque qui me ferait passer du côté obscur avec comme cible le désormais Grand Pope et son suivant.  Je voulais tellement les tuer mais je devais respecter la décision d’Odin. Du moins pour l’instant… Car, je n’en avais pas fini avec eux… Néanmoins, cela se passerait comme je l’entends et non sous une influence quelconque. Finalement, ce n’était plus une question de vengeance mais d’honneur. Je considérais Holvir qui voulait emmener les blessés d’un air bien indifférent. Il faisait ce qu’il voulait, peu m’importe. Le comportement du Berzeker, m’agaçait franchement : le beau parleur était mort. Pas la peine d’en faire tout un fromage d’autant plus que son attitude m’avait donné envie de vomir. Si je le revois, je lui donnerais peut-être une leçon à ma manière. Quant au Cardinal, peut être que je l’affronterais pour voir ce qu’il vaut. Pensée certainement stupide mais un combattant, tel que moi, ne peut que se mesurer aux autres, non pour prouver sa valeur ou sa puissance mais simplement par soif de combat.


Odin prit la parole, je l’écoutais distraitement. Pour moi tout était clair comme de l’eau dans mon esprit: une mare rouge allait s’ajouter dans l’Océan de Sang qui me suit et cela ne me dérangerait pas plus que ça. Néanmoins, je savais comment cela allait se terminer. Je combattrais cette malédiction autant que je le pourrais même si mes efforts seront vains. Odin misait sur sa prêtresse : quoiqu’elle fasse et quoique soit le désir du Seigneur des Glaces, il y aurait des morts et des regrets. Peut-être qu’un miracle s’accomplirait… Ou peut- être pas. À vrai dire, je m’en fichais : advienne que pourra et on verra pour le reste.  D’ailleurs, bien qu’à côté d’Odin, je commençais tout juste à sentir l’Ombre tenter de prendre le contrôle de mon esprit. D’habitude, je le lassais faire car je savais que je pouvais reprendre le contrôle à tout moment. Mais là, ça serait bien différent. Ma liberté était en jeu et je ne pouvais rien faire pour m’y opposer. Plus cette marque fatidique prenait forme, plus mon regard prenait une tente rouge à mesure que ma mâchoire se serrait. Il ne faudrait plus très longtemps avant que tout n’explose. Déjà, je fusillais du regard les deux Saints et en particulier Orion. Un sourire machiavélique se dessina sur mon visage. Peut-être inconsciemment, mes poings s’enfoncèrent dans la chair de ma main jusqu’à ce que des gouttes de sang filent sur le sol. Je tenais encore le coup mais je ne serais plus maître de moi-même.


Chacun partit dans sa direction tandis que j’observais mes deux cibles partir. Qu’importe ! Je les aurais plus tard. Et, tant qu’à faire, je pouvais aussi déchirer le corps du Mort en mille morceaux. Un tel combattant ne méritait pas d’exister. Et, le Cardinal, ici présent, qui se comportait comme une pleureuse, ne pouvait qu’augmenter cette rage qui était en moi. La Prêtresse, présente désormais, était là. Que pouvait-elle faire contre moi ? Et si je la tuais ? Je n’ai jamais assassiné de Prêtresse : ça donnerait quoi… Je m’adressais à Odin d’une voix qui commençait à devenir un peu trop menaçante.

Si tu ne fais rien, je ne te garantis pas  la vie du Grand Pope et de son Toutou.  Je vais les poursuivre et les massacrer… Et ça ne me plaira pas…

Un avertissement oral : c’est tout ce que je pouvais faire…

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Parler, c’est bien. Agir, c’est mieux. Et, en ce moment-là, je perdais complètement pied contre ce qui était mon pire adversaire : moi-même. J’avais réussi à le battre une fois. À présent qu’il s’était immiscé, de nouveau en mon âme, il représentait cette part d’ombre que je maîtrisais pourtant. Néanmoins, tel un prédateur, il guettait la moindre occasion pour reprendre le contrôle sur  moi-même. Ce dernier évènement, cette fichue malédiction, lui donnait plus de force qu’auparavant. Comme à mon habitude, je luttais à ma manière, ne voulant céder aucun pouce à mon ennemi intérieur. Certes, il était moi, il faisait parti intégrante de mon âme mais lutter contre lui, en ce moment, était vain. Je ne me faisais aucune illusion sur la situation car je n’étais pas capable de le faire taire. En désespoir de cause, je ne pouvais que lutter jusqu’au bout afin d’agir comme bon me semblait au nom du principe même de ma précieuse liberté. Celui, qui se faisait prénommer Vaflan, me menaça : je devais obéir aux ordres d’Odin sinon il allait me trancher la tête avec son épée minable et ridicule.

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Sans crier garde, mon poing gauche vint pour frapper le visage de Vaflan mais celui-ci se stoppa net à quelques centimètres de son nez. J’eus tout juste le temps de réagir afin d’empêcher ce coup fatidique qui lui aurait massacré son visage et qui aurait pu nuire à sa vie. Dans cet état, je le savais, ma puissance était décuplée et je n’éprouvais strictement aucun problème à tuer une personne, qu’elle soit ami ou ennemi. Je jetais un regard menaçant à celui qui m’avait menacé, mon sourire machiavélique devenant  purement diabolique. Cependant, j’avais pu reprendre le contrôle au dernier moment pour mettre un terme à cette offensive ; j’avais une dette envers ces hommes, ce pays et Odin. En désespoir de cause, il ne me restait plus que la solution radicale : de mon autre bras « libre », j’appliquais un soudain et violent tranchant de la main qui frappa le bras maudit, sectionnant les os de mon bras gauche. Un bruit effroyable de craquement d’os se fit entendre alors que je serrais la mâchoire pour ne pas crier la douleur. Le bras « maudit » tomba inerte le long de mon corps tandis que mon souffle était semblable à celui d’une bête enragé, le démon tentant de corrompre mon humanité pour s’extraire de ce corps afin qu’il puisse y commettre le plus sanglant des carnages.    

Vaflan hein ? Écartes-toi et ne me menaces plus sinon je ne garantis pas ta vie non plus…

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Selon Odin, de quoi avais-je  avoir peur qu’il ne fasse rien. Bien sûr que personne ne me laisserai faire, mais quelle belle occasion de me confronter à ces fameux guerriers divins et de les tuer ? Quel plaisir ce serait d’assassiner le Morpion du Grand  Pope sous ses yeux et de contempler la rage et la tristesse dans ses yeux ! Ils peuvent courir, ils ne m’échapperont pas. Je peux m’amuser avec eux autant de fois que je le souhaite, leur faire croire que je les ai oubliés alors que ce n’est pas le cas. C’est une haine viscérale que j’éprouve envers un homme et les chevaliers, qu’il est censé protégé, s’éteindront si rapidement que je lui permettrais même pas de voir leurs corps réduits en poussière.

L’Ombre en moi n’a que faire des serments des Hommes et des Dieux. Il veut combattre et tuer : il n’est rien de plus que la manifestation expressive de ce que la Lumière tente de dissimuler. Je veux les tuer, je veux les voir souffrir, je veux qu’ils paient pour ce qu’ils m’ont fait. Il veut la vengeance destructrice quand je souhaite un combat honorable et équitable où les deux adversaires, quelques soient leurs rangs, soit au summum de leurs capacités.…

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Des runes, appeler Freiya, Séléné qui allait nus amener vers un lieu un peu plus propice à la disparition de la Malédiction. .. Bref, des plans qui ne lui plaisait guère mais j’avais, encore et pour la dernière fois, le contrôle de moi-même. Ce serait la dernière chose que je pourrais accomplir afin de pouvoir temporiser au maximum les effets dévastateurs que produirait l’Ombre en moi. Alors que nous avancions vers l’endroit où nous menait la Prêtresse d’Asgard, je cessais net ma marche. Soudain, avec mon poing valide, comme si j’avais attendu le moment opportun, je brisais les fémurs de mes deux jambes avec mon poing valide, les rendant complètement inutilisables.  Je chutais à terre et me mis à ramper pour suivre le groupe. À problème radical, solution expéditive. On pouvait voir l’os de mes deux fémurs sortir de ma chair alors que du sang coulait sur le sol neigeux.  Je souffrais intensément, cela se voyait sur mon visage machiavélique qui exprimait, cependant, une horrible douleur. Néanmoins, je tâchais de ne pas hurler et de montrer le moins possible ce mal intolérable qui parcourait tout mon corps. Dernière action avant le chemin de l’abandon : je brisais ma main encore valide en soulevant un gros caillou et le laissant chuter violemment sur ma main afin que ses os soient réduits en charpies.  Désormais, rampant comme je pouvais, je suivais le reste d groupe, m’interdisant de parler à quiconque. Peut-être aurais-je du m’arracher la langue aussi afin de ne plus parler mais j’avais fait mon choix.  Et peut-être me crever les yeux. J’avais fait un choix tandis que je sentais l’Ombre Maléfique prendre le pas sur moi. Je m’étais retrouvé dans un village isolé puis dans un lieu de culte. La Prêtresse d’Asgard m’indiqua un lieu correspondant à une rue de cheval. J’eus tout juste le temps de m’y diriger alors que je sentis l’Ombre prendre à présent la plus grande partie de mon âme. Les pointes de mes cheveux s’élevèrent tandis que la coloration de ma chevelure prit une teinte rouge. Il ne semblait pas très content, j’avais réussi à l’immobiliser et à l’empêcher de commettre des actes que j’aurais pu, peut-être, regrettés. Mon corps en miette contre la protection d’Asgard : ça méritait quand même que je sacrifie quelques morceaux de mon corps. Au fur et à mesure que les incantations et les chants s’harmonisèrent, j’entendis le hurlement dévastateur et rageur de l’Ombre maléfique qui commençait à s’éveiller en moi. Néanmoins, avant d’être progressivement noyé dans les profondeurs du Noir Démoniaque, j’eus juste le temps de sourire pour moi. Ouais ! Je l‘avais bien eu… Maintenant, que pouvait-il faire contre les autres alors que mon corps n’était rien de plus qu’un assemblage de membres brisés ?

On pouvait dire qu’il s’en était fallu d’un cheveu. Je n’étais pas passé loin de la catastrophe. D’un énième désastre qui aurait pu devenir un mini cataclysme personnel, je m’en tirais vraiment bien. Depuis mon arrivée ici, je m’en étais pris plein la figure comme rarement.  Et, petite nouveauté, plus que d’habitude, c’était grâce à d’autres personnes : moi qui me considérait purement indépendant, j’étais devenu dépendant d’autrui.  De plus en plus, ça m’énervait, ça me rendait hors de moi. Pour diverses raisons, j’estimais qu’être le plus seul possible était dans mon intérêt. Dorénavant, j’allais impliquer d’autres personnes… Du moins, si je devais avoir un infime moyen d’espérer, si tant est que cela me soit permis ou que j’en ai la chance, on pouvait dire que c’était le calme plat. La tempête n’était pas encore là. Et pourtant… Pourtant…

C’est trop tard !!! Je suis enfin libre !! Vous m’entendez !!! Libre !!!  Que le massacre commence !!! HA HA HA HA

J’avais eu beau utiliser tous les artifices possibles, il était clair que j’avais perdu ce combat.  Dur à avaler car il n’était pas question de frapper, de se relever, d tout donner dans cet affrontement. C’était purement mental. Conclusion : j’avais beau me considérer comme un être fort, j’étais un faiblard. Toutes ces histoires de motivations, tout ce baratin, c’était du flan : perdre contre soi-même, c’est révéler une volonté proche du zéro. Elle est belle ma lumière, elle ne me sert à rien ! Finalement, je ne suis qu’un être noir qui, dominé par la mort et l’obscurité. Ça ne sert à rien de vouloir avoir un bon fond : mon océan de sang va me submerger, je deviendrais un monstre qui tuera encore et encore. Pas de remord, pas de regret ! De toute façon, je n’en ai jamais eu. Pas de missions, pas d’objectifs profonds ! Tant mieux, après tout ! Je n’ai pas besoin de continuer à chercher un chemin, ça me fatigue, j’en ai marre ! Je m’arrête là ! Je m’assois, je ferme les yeux, je me laisse faire ! C’est plus facile, plus commode, moins prise de tête ! Rien à faire des autres ! Seul moi compte ! Je suis un combattant, je suis conçu pour être un déicide. Je suis né pour tuer, assassiner, commettre les pire atrocités inimaginables dans la neutralité la plus effroyable. Rien à faire de ce qu’on attend de moi, rien à foutre des Asgardiens ! Ils n’avaient qu’à pas s’occuper de moi ! Je n’ai pas besoin de camp, je n’ai plus besoin de vouloir protéger des gens et servir les dieux ! J’efface les dettes tout de suite, je les massacre, je fais couler du rouge sur du blanc et je m’en vais botter les fesses de ceux et celles qui ont osé croire qu’ils étaient plus puissants que moi ! Je m’en tape de l’évolution, je suis très bien ainsi !  Toute et tous autant qu’ils et elles sont, ils m’emmerdent !  Et comme cette lumière devient un point vacillant dans un univers obscur, oui, je lâche l’affaire…

FLASHBACK

Ouille ! Didou ! J’m’y s’uis p’is un sac’é coup d’sabot moué !

Je vois une petite fille qui vient vers moi, pleurant toutes les larmes de son corps. Je me voyais enfant, pauvre fils de petit paysan qui travaillait la terre et qui avait une malchance incroyable… Et un talent inné pour toujours m’en sortir. Là, je m’étais reçu un coup de sabot en pleine face alors que je m’étais précipité pour empêcher cette petite de subir le même sort que moi. Le sacré canasson noir avait un tempérament aussi impulsif et stupide qu’un cocker anglais et l’auteur de ce texte en sait quelque chose ! Mais passons ! Il m’avait fait voltiger ce crétin ! Elle courait vers moi tandis que je me massais le visage, mon nez cassé et du sang s’écoulant comme une rivière de mes narines. Pourtant, je riais comme un débile alors que je me relevais, chancelant, mon pied heurtant malencontreusement la pelle, me reprenant le manche en pleine poire ! Non mais, c’est cartoon ! Je n’en manquais pas une et la petite fille aux yeux si merveilleux pleurait de plus belle.  Je me relevais encore une fois, des têtes de pégase noir me tirant la langue tournant autour de moi ! Ça aurait pu être des étoiles, c’est des têtes de canassons noirs !

C’y poué grouève que j’te disons ! Heing ! t’as vu comm’il est costaud li Tatsou !

De mes petits bras, je la serre contre moi, reniflant mon sang comme un gros dégueulasse alors que je me libère de mon bras pour essuyer le sang sur mon visage. Hors de question qu’elle est du sang sur son joli minois… Et puis, je m’acharnais à lui sortir toutes les simagrées, les plaisanteries stupides, les grimaces inimaginables et les singeries pour la faire rire. Je l’aimais beaucoup cette fille… Oh oui, je l’aimais beaucoup…

Un village est noir… Une ville est blanche… Une contrée est grise… Un Enfant est innocent… Un Homme est malveillant… Un peuple est indifférent… L’Univers est noir mais les étoiles sont blanches… Qu’est-ce que cela peut bien signifier de prime abord ? Finalement, le noir côtoie le blanc avec tellement d’équilibre… Mais le blanc vit si bien avec le noir… Sais-tu ce qu’il y a au milieu ?

Je me voyais en face de Cronos après une mission délicate. Le contexte m’appartient mais, comme d’habitude, tout était parti en live ! Encore aujourd’hui, je connais la réponse mais, à cette époque, je ne voulais pas trop y croire…

Stupide que tu es ! Mais quelle tête d’imbécile, tu fais ! Quand comprendras-tu enfin que e Kodai Bujutsu No Kami n’est pas un art uniquement pour détruire ! Quand saisiras-tu enfin le vrai principe de cet art ? Que t’avons-nous enseigné ? Qu’est-ce que cela t’apporte ! Me serais-je trompé à ton égard ? Nous serions-nous fourvoyés à un point tel que ta bêtise est aussi puissante que la force d’un Dieu ?!

 


L ’Ancêtre me prenait encore la tête. Il faut dire que je l’avais bien cherché pour le coup. Car, en vérité, tout se mettait en place si tardivement. J’avais abusé de mon pouvoir et de ma force en détruisant un énième village pour une raison qui me paraissait plausible. Je m’étais trompé, ce n’était pas comme ça que je devais agir et pourtant, même après avoir combattu l’Ombre en moi sur le Chemin de Kwatu, mon instinct meurtrier avait pris le pas. Des cadavres et des bâtisses rasées, voilà ce qu’était ma vie ? Je ne pouvais pas prétendre mieux ? J’avais achevé mon entraînement sur une note d’espoir qui ressemblait à un pari osé. J’avais découvert la Lumière grâce à Grell mais pour quoi en fait ? Retomber dans mes travers ?

FIN DU FLASHBACK

Finalement, tant que je serais envahi par cette ombre destructrice en moi, rien n’évoluerait et  je resterais à jamais prisonnier d’une entité qui me prive de mon libre arbitre et qui m’empêche d’être ce que je suis véritablement.  Mais, c’est peine perdu, j’ai été vaincu… Alors, le résultat est simple : je suis obligé de vivre dans la puissance brute et cet univers de sang sera désormais le mien… Quel gâchis…  C’est alors que, je me vis en face de moi: pas l’Ombre mais la Lumière me représentant.

Rencontre avec la Lumière dans l'Esprit de Ryuken. Conversation et Vision seulement observables par Odin et Séléné s'ils le désirent.:

Soudain, sans que je n’eus le temps de répondre, quelque chose se produisit. Mon monde noir se désintégra littéralement alors qu’un univers blanc s’étendit, à un tel point que je fus complètement aveuglé. Et, je me souvins alors de tous les enseignements de Cronos et de toutes leurs significations.  Je compris enfin quel devait être le sens de ma vie. Le Bien n’existe pas. Le Mal n’existe pas.  Seul compte la portée de mes actions et de ce que j’en fais. Au bout du compte, renier ce que je suis vraiment est si aisé quand s’accepter soi-même est d’une importance capitale. Je m’étais toujours menti à moi-même et je cherchais toujours des faux prétextes. Pas étonnant que je me sois laissé abuser en pensant avoir le contrôle alors que c’est l’Ombre qui me manipulait en fait. Toute ma vie n’avait été qu’un mensonge ? Plutôt une omission bien arrangeante corrompue par ma faiblesse. Alors oui… je n’étais pas un enfant de cœur, oui, j’avais fait le mal… Et oui, je regrettai les actes que j’avais fait et je n’en étais pas fier du tout. Je devrais payer un jour : pour autant, je comprenais bien mieux le chemin que j’avais choisis. J’avais reproduit, à petite échelle, et sans le vouloir, le même cycle que mon Maître. Il m’avait, de très nombreuses fois, averti mais je n’avais rien compris. J’avais foncé la tête la première dans un mur. Par chance, ce mur s’était brisé. Qui étais-je dans le fond sinon… Moi… Avec mes défauts… Mais aussi mes qualités…Quand, je me « réveillais », il y avait Odin, Séléné et Vaflan. Mes blessures semblaient guéries, c’était déjà ça de gagné. J’observais très longtemps le plafond, ne disant aucun mot. L’Ombre n’était plus, au moins, c’en était fin avec cette histoire. Il n’y avait plus cette odeur de moi.  Quelque part, je suis un guerrier d’ombre et de lumière. Il faut beaucoup de sagesse et de spiritualité pour dominer ces deux éléments quand ils demeurent si puissants, si féroces. Je tourne mon regard vers le Dieu d’Asgard  et vers l’autre Guerrier. Puis, je me lève lentement tout en regardant la Prêtresse. Comment expliquer des choses auxquels je ne parvenais même pas à mettre des mots ? C’était personnel, ça ne regardait que moi : j’avais toujours mon fichu caractère mais je commençais à me dire qu’être un peu plus sociable ne me ferait pas de mal. Je pensais n’avoir besoin de personne, je me disais que je serais mieux seul. En fait, on a toujours besoin des autres et accepter autrui était peut-être le début de quelque chose. Il y avait des choses qui changeait et d’autres qui n’évoluerait jamais. Peut-être est-ce cela le début de la signification de ce qu’est vraiment l ‘Ombre et la Lumière. En tout cas, ce qui était sûr et certain et ce qui se ressentait vraiment, c’est que j’étais libéré d’un très lourd fardeau.  

Je me sens… Mieux… Oui… Bien mieux…

Je remerciais particulièrement Odin et Séléné avec un simple hochement de tête. Je ne savais pas trop quoi dire et tout se basculait dans ma tête. J’avais besoin de réfléchir, de prendre le temps de m’arrêter un petit peu. J’avais couru pendant très longtemps sans me rendre compte à quel point j’étais éreinté.  Je fis un simple signe de la tête en direction de Vaflan. Je n’avais pas envie de parler. Pour une fois dans toute ma vie, j’avais envie de me remettre en question. Faire une chose que je n’avais jamais faite… Je ne savais même pas si changerait grand-chose. Où est-ce que cela me mènerait ? J’avais trop de réponses dans ma caboche… Et encore trop de mystères à la fois… Au moins, maintenant, je savais où aller. C’est pas si mal pour un début : ma vision de ce monde sera peut-être un peu moins flou quelque part… je n’en sais rien mais… J’ai envie de savoir… Je quittais l'endroit, sans mot dire. Pour aller où ? Là où me conduirait mes pas...