Crépuscule sur le Royaume des Jumeaux Divins

Apollon venait de recevoir la visite de l'un des trois juges des Enfers au service d'Hadès, envoyé par Thanatos en personne. Les Titans, dirigés par Cronos, allaient bientôt attaquer le Sanctuaire d'Athéna, alors que la douce Artémis se trouvait a priori dans le Sanctuaire du Royaume Terrestre. Le Dieu Soleil ne permettrait jamais que sa Jumelle Divine ne court le moindre danger. L'amour d'Athéna pour les mortels obscurcissait son jugement, elle ne semblait pas vouloir regarder la réalité en face: une grande partie de l'humanité était corrompue et ne pensait qu'à détruire la création des Dieux. Mais aux yeux d'Apollon, la régence d'Athéna sur la terre avait bien plus de valeur que celle d'anciennes divinités déchues qu'étaient les Titans, ennemis de la Lumière et de l'Harmonie Cosmique.
Le Soleil se couchait doucement sur le Royaume Béni d'Artémis et d'Apollon, teintant le ciel de mille reflets rosés. Le temps semblait s'être arrêté, les nombreuses Dryades et Hamadryades ne chantaient plus et se prélassaient sur de tendres pousses vertes et des tapis de mousses, les Oréades avaient cessé leurs violents exercices et folles excentricités pour prendre un peu de repos et les Naïades se laisser doucement porter au grés des courants lacustres. Le Dieu Apollon était assit, comme à son habitude, sur les rebords de la fontaine de la rédemption. Bientôt, le Sublime Astre de la Nuit allait apparaître dans le ciel, habillant de ses rayons glacials mais protecteurs l'ensemble de tout le Domaine Sacré. Ici, les constellations protégeant les chevaliers du Disque Solaire brillaient bien plus que les autres, remplissant la voûte céleste de leur présence magique.

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Elles étaient toutes présentes, pas une ne manquait à l'appel. La constellation du Lynx brillait moins que les autres, d'où son nom, car il fallait vraiment des yeux de Lynx pour voir les étoiles qui la compose, du fait de leur position très lointaine. Celle de la Couronne Australe était la plus aimée des Dryades, car elle représentait les feuilles des lauriers sacrés et millénaires, symboles du Pouvoir Royal et de la Nature Généreuse. La constellation de la Chevelure de Bérénice rayonnait comme une cascade de Lumière dans le ciel noir, tresse de Lumière Dorée dont Aphrodite elle même enviait la beauté. Les trois constellations de la Caréne, de la Poupe et des Voiles se complétaient pour ne former qu'une, la constellation magique du Navire Argo, qu'utilisèrent dans les temps de jadis Jason et les Argonautes pour récupérer la toison d'Or. Et enfin la constellation du Poisson Volant, qui ne quittait jamais l'Argo, nageant et volant depuis toujours dans son sillage, au cœur de l'immensité de cet océan étoilé.
Mais le coeur du Divin Lyriste était tourmenté, que pouvait bien faire Artémis, était elle en danger? Le lien télépathique qui les unissait depuis leur naissance semblait s'être rompu, il n'arrivait plus à la voir, ni à sentir le formidable rayonnement glacial de son cosmos. Lorsque les Rayons Lunaires vinrent frapper sa Lyre d'Argent, le scintillement de l'instrument lui rappela les moments de douceur qu'il passait avec elle, et il décida de jouer en son honneur, de jouer encore et encore...
Artémis aimait tellement l'entendre jouer, et rien ne lui faisait plus plaisir que de jouer pour la Divine Chasseresse...

Je me rendis vers le bord de la fontaine de résemption,lieu préféré de mon Dieu.Celui-ci était assis à son bord et semblait avoir l'esprit tourmenté.

Il jouait d'une musique douce et chaleureuse,triste aussi.Je m'assis au loin et écoutai cette magnifique mélodie.Je restais là,durant des heures,l'écoutant,des larmes coulant le long de mes joues.Même si j'étais un ange,mes sentiments ne sont pas très différent de ceux des humains.Après tout,je suis un humain à la base.L'absence de la déesse Artémis de son royaume et le manque de ses nouvelles devait profondément le toucher.Lui aussi avait des sentiments.Jamais depuis leur naissance commune ils avaient été séparés depuis si longtemps.Après de longues heures d'écoute,je me décidai de l'approcher doucement.J'avais beaucoup de chose à lui dire et je ne pouvais attendre plus longtemps.Je m'accroupis et lui annoncai tout ce que je savais:

"Maître,pardonnez-moi de vous déranger.Depuis maintenant quelques heures,j'écoute votre musique.Mais j'ai des nouvelles importantes d'un gardien céleste à vous rapporter et je ne peux attendre plus longtemps.Je n'ai aps pu m'entretenir avec Zeus mais je sias ceci:les troupes d'Odin ont attaqué Poséidon,chose que Zeus n'admet pas.L'alliance avec les guerriers divins est donc rompue,et ce sont maintenant nos ennemis.Nous n'avons aucune nouvelle d'Artémis.Si vous le souhaitez,nous pouvons dès à présent attaquer les troupes d'Odin.J'attends vos ordres."

J'attendis la réponse de mon maître,que j'avais quelques peu surpris en l'interrompant.

Apollon continuait de jouer alors que Phanuel s'adressait à lui, la musique était mélancolique et semblait endormir tout le Royaume Béni, baigné par une grandiose lumière lunaire. Il était reconnaissant à l'ange céleste d'avoir attendu un moment avant de venir lui faire son rapport, même si les nouvelles n'étaient pas celles qu'il attendait. Artémis avait bel et bien disparu, et Zeus en personne ignorait même l'endroit où elle pouvait se trouver. C'est pour cette raison qu'Apollon continuait de jouer, sa musique pénétrant toutes les dimensions, parcourant le temps et les réalités du multivers à la recherche du cosmos rayonnant et glacial de sa Jumelle Divine. Apollon n'avait aucune peine à sentir la présence d'Artémis, étant donné que la lune était à son apogée dans le ciel nocturne. Les pales rayons de l'Astre de la Nuit qui venaient éclairer son visage était aussi doux et envoûtant que le cosmos de la Déesse elle même. Mais où était elle? Nul ne semblait en mesure d'apporter réponse à cette question. Apollon ne regardait pas Phanuel, mais celui ci se senti envahir par le cosmos chaleureux et intense du Dieu, qui s'adressa à lui par télépathie.

Tu t'es montré à la hauteur de la tache que je t'avais incombé, Phanuel, et tu as toute ma reconnaissance. Tu m'as l'air d'avoir plus que jamais envie de te mesurer à des adversaires de ton acabit. Tu peux prêter main forte aux forces de Zeus, Ange Céleste. Mais n'oublies pas, ne te mesures aux guerriers divins uniquement dans le cadre de cette Guerre Sainte, et dans le but de protéger le Royaume de mon Oncle.

Il esquissa un léger sourire complice au valeureux ange, tandis que ses yeux se tournérent vers la Lune. Le Dieu de la Lumière et de tous les Arts continuait de jouer de sa Lyre, avec une tristesse que seul un Dieu pouvait endurer, dans l'espoir que les notes enchantées de sa mélodie vibrent à travers le temps et l'espace et arrivent aux oreilles de sa bien aimée soeur, la Déesse de la Clarté Lunaire et de la Chasse.

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"Tu t'es montré à la hauteur de la tache que je t'avais incombé, Phanuel, et tu as toute ma reconnaissance. Tu m'as l'air d'avoir plus que jamais envie de te mesurer à des adversaires de ton acabit. Tu peux prêter main forte aux forces de Zeus, Ange Céleste. Mais n'oublies pas, ne te mesures aux guerriers divins uniquement dans le cadre de cette Guerre Sainte, et dans le but de protéger le Royaume de mon Oncle."

Ces quelques mots me firent beaucoup plaisir.Ainsi,Apollon m'accordait toute sa confiance et me laissait partir protéger le royaume de Poséidon.J'irai,et vaincrai tous les ennemis qui se présenteront devant moi,pour faire honneur à mon rang ainsi qu'à mon Dieu.C'est alors que je ressentis un leger tremblement qui ne m'était pas inconnu.Je reconnaitrait ce cosmos entre mille.La déesse Artémis était de retour au sanctuaire et elle n'avait pas l'air de bonne humeur.Je devais me hater.Les maigres forces de Zeus avaient besoin d'un renfort.Les anges et les gardiens se faisaient rares,et je brulais d'impatience d'abattre les guerriers divins qui avaient osé trahir le père de mon Dieu.

"Cher maître,vous l'aurez compris.Votre bien-aimée soeur est de retour.Je vais vous laisser en paix avec elle.Une mission importante m'attend et je ne peux attendre.Remettez tous mes respects à ma déesse et dites lui que je me bats pour lui faire honneur ainsi qu'à vous.Je reviendrai vivant,je vous le jure!Et mes efforts paieront."

Je tournais le dos et courut vers la mer méditerrannée en quête de rejoindre le temple sous-marin.Une importante et dangereuse mission m'attendait,et j'étais prêt à la réaliser.

Artémis était revenue la veille, plus lasse que jamais de son long voyage. Il avait été interminable, et la solitude, dont elle croyait les bienfaits reconnus, n'avait fait que la ralentir un peu plus. La déesse avait mesuré combien la compagnie de son frère était vitale à sa vie même...Elle savait que la lune n'avait aucune raison d'être sans un soleil naissant...Et son frère demeurait ce soleil dans toute son âme. Ce début de nuit étant son oeuvre de déesse de la Lune, et elle l'avait faite claire et douce pour célébrer son retour. Tout comme Apollon était le maître du jour et du soleil, elle demeurait maitresse de la nuit, étant aussi insaisissable qu'elle...Elle avait pris une journée entière afin de se mettre les idées au clair afin de mieux pouvoir parler avec son frère. Elle s'était changé et était passée voir ses Amazones, avec qui elle n'avait pas bavardé depuis très longtemps...L'éternité lui semblait bien courte par rapport à son absence de son temple, qui n'avait cessé de fleurir, même si elle n'était pas là pour le voir s'illuminer. Son cosmos avait repris sa place dans ce même temple, et elle avait enfin pu réetendre la musique si douce qu'Apollon jouait si souvent déjà lorsqu'ils n'étaient que des enfants...

Ce fut le coeur légèrement moins pesant qu'elle se rendit près de la Fontaine où Apollon, son frère, avait l'habitude de jouer. Elle n'avait pas encore cru bon de lui parler des nombreuses interrogations qu'elle avait sur sa propre mission, pensant que c'était inutile de lui faire part de ses soucis en cette heure...Elle était vêtue de cette robe d'un blanc pur qui lui allait si bien, en ayant en même temps laissé sa longue chevelure dorée détachée. Elle avait donc ôtée son habit de voyage et était devenue la belle déesse de la Lune, celle que l'on respectait et craignait même parfois...Elle avança d'un pas léger, presque aérien, et il ne lui fallut que peu de temps pour apercevoir Apollon muni de sa harpe...Elle était littéralement emportée par sa douce musique, comme toujours, et était ravie qu'il joue, encore et encore...Elle s'approcha légèrement et s'assis dans l'herbe, attendant le bon moment pour parler avec toute la douceur à laquelle il s'attendait certainement de sa part...

Elle ferma les yeux un bref instant lorsqu'elle fut assise, se laissant littéralement emporter par la mélodie de son frère. Dans le passé, dès qu'elle avait été en colère, il l'avait toujours calmée avec de la musique. Il avait toujours répondu à chaque question de la belle déesse par de la musique, parce qu'il savait que cela lui plaisait beaucoup...Au bout de quelques instants, Artémis pris une fleur entre ses mains et se releva doucement. Elle ne pouvait plus attendre de lui parler alors que l'attente de le revoir avait été si longue...

" Mon bien-aimé frère et toujours aussi habile lorsqu'il s'agit de jouer pour calmer mes colères...Mais en l'occurence, c'est ma peine de ne pouvoir vous voir que vous venez de calmer avec votre douce musique..."

Artémis eut un mince sourire énigmatique tandis qu'elle s'avança un peu plus dans ce lieu, sans pour autant aller vers Apollon tout de suite. C'était un jeu entre eux, attendre le bon moment pour se rejoindre réellement...Et, en l'occurence, la déesse de la Lune le menait toujours avec autant d'adresse...

Alors que les rayons de l'Astre de la Nuit se firent plus radieux et plus brillants que jamais, Apollon ressentit enfin le cosmos de sa Divine Jumelle dans le Royaume Béni. Depuis leur naissance, Artémis et Apollon avaient une relation que l'on pouvait qualifier de symbiotique, l'harmonie qui émanait de leurs deux essences divines n'avait aucun égal dans le monde des mortels, ni dans celui des Dieux. Jamais deux divinités n'avaient eu une telle complicité, et même si Artémis avait un tempérament de feu et si Apollon était d'un naturel calme et posé, l'amour qui les unissait était plus profond que les abysses insondables de l'océan. Leurs ennemis les craignaient par dessus tout, car leur colère légendaire n'avait aucune limite, et ils incarnaient tous deux les morts subites et rapides, pourfendant sans pitié leurs adversaires de leurs flèches implacables, présents d'Héphaïstos en personne. Par dessus tout, Apollon éprouvait une haine sans borne contre Héra, régente de l'Univers et Femme Légitime de Zeus, qui persécuta et martyrisa la mère des Jumeaux Divins, la douce Léto, afin de ses venger des infidélités du Maître de l'Olympe. Mais pour l'instant, le coeur d'Apollon rayonnait de joie, car avoir Artémis à ses cotés était vital pour lui également, seuls les mots de la Déesse pouvaient toucher son coeur et effleurer son âme. Un sourire vient alors ourler ses lévres, il posa son regard sur celle qui était, à ses yeux, la plus chére à son coeur.

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Ma Soeur, votre retour est pour moi une renaissance car je ne pouvait souffrir plus longtemps de votre absence. Votre coeur me semble si las... j'espére toutefois que votre voyage fut salutaire et source de réponses.

Dans tout le Royaume Sacré, au plus profond des bois et même dans les profondeurs des lacs et des rivières, des choeurs de nymphes se firent entendre pour célébrer le retour de la Chasseresse. Des cortéges de nymphes des bois toutes couronnées de verdure et de fleurs apparurent dans la nuit, une végétation luxuriante poussait sous leurs pieds. La vie et la joie déferla de toutes parts et toutes les divinités mineures de la nature, des bois, des rivières et des fontaines dansaient en l'honneur d'Artémis, certaines portaient sur le front le symbole d'un Soleil Radieux, d'autres celui d'un croissant de Lune Argenté. La fidèle meute de chiens magiques d’Artémis était également présente à l’appel, cadeau de Zeus lui-même pour une fille qu’il chérissait plus que tout, plus rapides que les coursiers d’Hadès, ils pouvaient flairer une piste à des milliers de lieues et à l’ouie si développée que rien ne pouvait leur échapper.

Artémis avait souris à l'instant même où elle avait découvert que son frère avait sentit sa présence. Elle savait bien qu'il finirait par la sentir d'une manière ou d'une autre, mais elle n'avait tout de même fait aucun bruit pour ne pas troubler sa douce musique...De tout temps, lorsque la belle déesse se mettait en colère, c'était toujours Apollon qui calmait cette haine passagère. Il était son reconfort ainsi que son confident, tout comme elle oeuvrait pour le soulager de ses éventuelles peines de coeur lorsque celui-ci en avait. Il n'était pas rare que l'on brise le coeur de son jumeau divin, et Artémis restait rarement sans punir l'outrage qui avait été commis envers le seul qui savait si bien l'apaiser. Apollon n'avait pas à réparer de tels outrages pour la déesse de la Lune, étant donné qu'elle fuyait ce qu'Aphrodite maîtrisait si bien: l'amour et la passion. Elle détestait les hommes et ne les cotoyaient qu'occasionnellement. Elle était en tout point différente de son jumeau divin, puisque lui aimait séduire à l'aide de sa musique. Artémis, elle, aimait avant tout les compagnies animales et non humaines. Elle aimait que des chiens offerts par son père lui tiennent compagnie lorsque la belle déesse était oppressée par la solitude. De nombreuses personnes, et surtout des hommes, s'efforçaient toujours de lui plaire sans succès. Mais ils évitaient, en lui témoignant de l'intérêt, de subir ses foudres dévastatrices...Car les vengeances d'Artémis se soldaient rarement par de la paix attendue, elles finissaient souvent pas de nouvelles morts subites...La déesse était colérique et vengeresse, même si elle ne serait jamais comme Héra, la seule déesse avec qui elle n'avait jamais pu s'entendre vraiment...

Il y avait une chose qui était parvenue à ses oreilles durant son voyage. Sa soeur, Athéna, s'était entourée d'encore plus de chevaliers que la dernière fois. Artémis n'avait jamais pu comprendre comment une déesse aussi sage et rusée pouvait avoir besoin d'être défendue aussi ardamment, mais elle n'évoqua nullement ce point avec Apollon. Pas plus qu'elle n'avait l'intention de lui parler de sa déception de savoir que son père lui avait refusé une audience...C'était la raison de la mauvaise humeur de la déesse, qui ne se solderait pas tant qu'elle n'aurait pas eu de réponses...Si elle avait pu, elle aurait tout dit à son jumeau, mais elle savait bien qu'il n'était pas encore temps, et qu'Apollon avait sa propre bataille à l'esprit...

Elle eut un mince sourire lorsque son jumeau divin pris la parole. Il avait toujours la même voix calme et posée que lorsqu'elle l'avait quitté, il y avait de longs mois maintenant...La belle déesse de la lune aurait très bien pu donner des nouvelles à Apollon, mais elle avait été certaine que cela n'aurait pas été bénéfique, pour lui comme pour elle. Elle avait donc gardé le silence, et s'était bien gardée de lui donner les raisons d'un départ si précipité...Se tournant vers le présent de son père, Artémis perdit son sourire en repensant à l'émissère qui lui avait apporté la réponse négative de Zeus face à sa demande d'audience. Elle soupira légèrement et caressa les chiens, qui étaient somme toute magnifiques et bien dignes d'elle...Le coeur de la déesse était encore plus las qu'elle ne se plaisait à le faire savoir. Mais de cela, elle se gardait bien d'inquiéter le dieu du soleil...

" J'ai hélas trouvé de nouvelles intérogation au cours de mon absence. J'ai été même surprise de ne pas avoir eu de nouvelles attaques de la part d'Héra qui m'a semblée très en colère la dernière fois que je suis allée voir Zeus en personne. Peu importe que son vent hurle et me frappe, je sais parfaitement ce qu'elle veut et je sais qu'elle va tout faire pour m'empêcher de trouver ce que je cherche..."

La voix d'Artémis était bien mystérieuse et lointaine, si bien qu'elle paraissait mélancolique et colérique à la fois. C'était bien la façon de parler de la déesse lorsque celle-ci ne savait plus quoi faire pour obtenir des réponses de Zeus. Quoi qu'elle fasse, elle était certaine qu'Héra l'empêcherait de mener à bien la mission très importante à son coeur...Elle se permis de soupirer et eut un nouveau sourire qui était légèrement plus fragile cette fois. Quoi qu'elle puisse dire, elle doutait qu'Apollon puisse faire quoi que ce soit, elle décida donc de garder le silence sur son absence si longue...

" Etes-vous seul pour l'heure mon frère? Ou avez-vous encore trouvé une compagnie féminine digne de moi? Je n'ai croisé aucun ange céleste, je doute que vous les ayez chassés...Pourquoi le temple me paraît-il si vide?"

Artémis à ses côtés, Apollon se sentit soudainement entier et plus vivant que jamais. C'est à cet instant qu'il se rendit compte que l'absence d'Artémis le rendait plus triste que n'importe qu'elle autre chose, depuis leur naissance, ils n'avaient jamais étaient séparés de plus de quelques jours. Mais à présent, elle était à ses coté, aussi glaciale qu'un rayon de Lune, aussi charismatique que Zeus lui même, mais surtout aussi Belle que la Déesse de la Beauté en personne. Artémis était cependant dotée d'une beauté fort différente de celle d'Aphrodite, qui cherchait sans cesse à charmer et à courtiser afin d'arriver à ses fins. La Nature avait insufflée à Artémis une beauté sauvage et insaisissable, sa peau d'albâtre irradiait d'une lumière pure et immaculée, et depuis les temps mythologiques, d'innombrables Dieux et Mortels avaient tenté de la séduire... en vain. Sur ce point, les Jumeaux étaient forts différant, si Aphrodite était la Déesse de la beauté et des charmes féminins, Apollon était le Dieu de la beauté masculine, son corps était d'une perfection divine, musclé et athlétique, et Aphrodite et lui avaient souvent partagé la même couche, et cela était également vrai pour la plupart des Dieux de l'Olympe.
Les choeurs des nymphes et des dryades s'étaient tus, elles s'étaient retirées à pas légers vers les forêts sacrées de vieux chênes ou se laissaient portées par les courants lacustres pour regagner les merveilles de leurs palais aquatiques. La nature avait une place dominante dans le Royaume Sacré, et de toutes parts on pouvait admirer une végétation luxuriante et une vie foisonnante. Apollon écoutait avec tendresse sa Jumelle s'adresser à lui, mais lorsque cette dernière évoqua le nom d'Héra, il sentit son coeur s'embraser de colère et de rage, mais il n'en fit rien paraître.

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Je ne laisserais jamais Héra toucher à un seul de vos cheveux... Et si jamais elle tente quoi que ce soit contre nous, elle aura à se mesurer à la lumière toute puissante de l'Astre du Jour, et à celui de l'Astre de la Nuit, je ne crois pas qu'elle puisse rivaliser contre nos pouvoirs conjugués.

Artémis savait pertinemment qu'Apollon, en plus d'être le Dieu de la Clarté Solaire et de tous les Arts, était le Dieu de la Divination, et il savait pertinemment qu'Artémis était tourmentée et préoccupée, mais ci cette dernière estimait qu'il n'était pas sage de se confier pour l'instant, il ne ferait rien pour essayer de la convaincre de lui parler. Elle prendra sa décision lorsque le moment sera venu et Apollon respectait cela. Il ne se permettra jamais de sonder le coeur d'Artémis pour y lire ce qu'elle pensait, comme il le faisait souvent avec les autres Dieux et les Mortels. Il répondit au léger sourire d'Artémis par un sourire aimant et sincère.

Entouré par d'autres que vous, je suis toujours un peu seul, ma Soeur. Et apprenez que jamais je ne trouverais de compagnie féminine qui soit digne de vous, vous devez pourtant le savoir.

Apollon regarda un instant la Lune, il ne parlait pas et semblait avoir l'esprit ailleurs. L'eau s'écoulait lentement avec un bruit cristallin sur les bords de la fontaine d'or et de cristal, l'eau qui y coulait était pure et limpide, et quelques truites arc-en-ciel sautaient de temps à autre hors de l'onde, la lumière de la Lune se reflétant en des milliers de reflets sur leurs écailles multicolores.

Notre Royaume n'est allié qu'avec celui de notre père pour l'instant, et il semble que les Guerriers Divins du Dieu Asgardien Odin attaquent sans relâche l'Empire de Notre Oncle Poséidon. Zeus ne peut tolérer cet état de fait. Etant donné que son armée est fragile, j'ai envoyé l'Ange Céleste Phanuel prêter main forte aux troupes de Zeus. Il s'est montré à de nombreuses reprises digne d'intérêt, il ne nous décevra pas. J'espère néanmoins qu'il ne prendra pas de risques inutiles...
En ce qui concerne l'Ange Céleste Reyes, je l'ai banni sans sommation du Royaume Céleste pour son total manque de respect envers moi, cet acte ne remet aucunement en cause sa dévotion envers vous, mais j'ai déceler en son coeur les ténèbres et une soif de sang rare, même chez les spectres d'Hadès ou chez les Bersekers d'Ares. Mais si votre désir est de le réhabiliter en ses fonctions, sachez que je ne m'y opposerais point, dans la mesure où mes yeux ne se portent plus sur sa personne.

Plus Artémis restait en ce lieu si calme, et plus elle se sentait lasse. La déesse n’était pas réellement pareille à son frère, sur un point très précis : la réincarnation. Apollon semblait avoir été doté d’un corps immortel, tandis qu’Artémis était une simple réincarnation et avait accepté de prendre le corps d’une humaine afin de pouvoir revenir sur terre, sur ordre de Zeus lui-même. Mais sans véritable raison de réincarnation, Artémis savait que cette illusion ne durerait pas, et que son cosmos risquait de s’éteindre si Zeus ne faisait pas ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps, c’était à dire rendre le corps mortel qu’elle avait emprunté de force immortel. Elle pensait qu’il le ferait de lui-même, mais à aucun moment le dieu des dieux n’avait semblé prendre part à ce fait. C’était pour cette ultime raison qu’Artémis s’était absentée si longtemps et qu’elle avait sillonné autant de terres si éloignées de son temple...Le soutien de son frère avait été, de tout temps, un réconfort qu’Artémis n’aurait échangé pour rien au monde. Et tandis qu’il avait très souvent pu calmer les colères et parfois les angoisses irraisonnées de la déesse, même sa présence et sa musique ne parvenait pas à la calmer pour l’heure. Tout se brouillait irrévocablement autour d’elle, et Artémis ne parvenait pas à comprendre de quelle mission Zeus voulait-il la voir dotée…Jusqu’à ce jour, il avait donné à Apollon des conseils précis, et avait omis de lui donner une raison d’être sur terre. Plus les mois passaient, et plus Artémis était lasse de cette situation…Elle avait pensé qu’en allant d’elle même au temple de Zeus elle obtiendrait les réponses à ses nombreuses questions, mais elle s’était fourvoyée, puisque son propre père lui avait refusé l’accès de son temple. Artémis avait dû revenir à son temple, plus lassée et exaspérée qu’elle ne l’avait jamais été auparavant…

Apollon prononça des paroles qui emplirent son cœur d’une douce chaleur que lui seul pouvait donner, mais pourtant la belle déesse de la Lune n’en laissa absolument rien paraître, pour la simple et bonne raison que son esprit semblait être ailleurs, bien loin de là où son corps se trouvait…Chaque parole que son frère divin prononçait aurait dû calmer la colère intérieure de la déesse, mais il n’en fut rien. Au contraire, ne pas parvenir à en parler à son propre frère ne faisait qu’attiser encore plus ardamment la haine et la colère de la divine chasseresse…Le dieu du Soleil lui sourit, et Artémis pensa alors qu’il était grand temps qu’elle se retire, ou bien elle risquait de se laisser aller au ténèbres devant lui, ce qui était insupportable ne serait-ce qu’à imaginer. Elle se contenta de soupirer, un évanouissement de sa part ne ferait que révéler que son corps était oh combien mortel et peu résistant…Elle s’inclina légèrement, avec tout le respect qu’elle avait toujours donné à son frère bien-aimé, et elle s’apprêtait à se retirer réellement, mais il parla de la bataille que Zeus comptait mener et menait certainement à l’heure où ils parlaient, mais aussi de Reyes, l’ange Céleste qui l’avait servit avec tout le respect qu’il avait pu lui offrir. Le regard qu’elle eut fut plus froid qu’elle ne le désirait, mais elle ne pouvait s’en empêcher…

"Il suffit d’un seul mot de notre père pour que vous envoyiez nos forces…Pourquoi ne pas m’avoir avertie ? Je pensais tout de même avoir un mot à dire sur ce genre de décision, mon frère…Concernant Reyes…"

Artémis marqua une pause. Il était le seul ange Céleste, ainsi que le seul mortel qu’elle respectait plus que les autres. La divine chasseresse avait toujours détesté les hommes plus que tout, pensant que leurs charmes n’étaient qu’illusions et mensonges…Mais Reyes avait simplement veillé sur elle sans jamais vouloir la charmer ou la trahir, et rien que pour cela, il méritait toute sa gratitude.

" Reyes est un ange Céleste respectable et cher à mes yeux. Je souhaite qu’il soit réintégré ici, et j’en donnerais l’ordre demain à la première heure…J’ignore ce qui s’est passé durant mon absence, et je ne pense pas souhaiter le savoir…Mais si cet affront était si important, je suppose que vous m’en auriez fait part, n’est-ce pas ? A moins que vous soyiez comme notre père et que vous ne m’avertissiez de rien de ce qui se trame dans ce monde…"

Artémis tourna les talons, la colère luisant dans son beau regard brillant. Lorsqu’elle commençait à parler avec froideur, c’était qu’un fait, un événement l’avait profondément contrariée et qu’elle n’avait pas la force d’en faire part à son propre frère. C’était le cas, puisque ses forces ne lui permettaient pas de parler de ce qui l’oppressait tant…Elle pénétra à nouveau dans ses appartements, où sa gouvernante l’attendait avec un sourire. La belle déesse s’allongea en poussant un long soupir, puisque lassée…Sa gouvernante s’approcha doucement et ôta la cape d’Artémis pour la mettre à l’aise…

" Tu iras trouver le seigneur du Soleil et tu excuseras mon comportement étrange en prétextant que je suis souffrante. Mon père savait très bien que je devais me réincarner dans le corps d’une simple mortelle, et pourtant il n’a nullement fait de cette mortalité une immortalité, comme pour mon frère…Il m’a refusé audience, me fermant sa porte avec plus de froideur que je n’en ai jamais eue moi-même…Aujourd’hui je suis lasse…Je ne prendrais part à aucune guerre, aucune bataille…Ce corps de mortelle pourrait être touché et je n’aurais plus aucune chance d’aider mon bien-aimé frère…Je l’aiderais, à distance…"

Artémis avait fermé les yeux et s’était peu à peu endormie, tandis qu’elle s’était livrée à sa gouvernante sans raison. Si elle connaissait bien une personne qui ne révèlerait rien, c’était elle…La gouvernante revint sur les pas d’Artémis et alla trouver le dieu du Soleil, comme le lui avait demandé la divine chasseresse…Elle s’inclina avec un regard qui était chargé d’inquiétude. Artémis n’avait pas donné cette excuse au hasard…La gouvernante savait bien que la déesse était souffrante en vérité…Elle se redressa légèrement et parla brièvement, en espérant que cette nouvelle ne provoquerait pas la colère du dieu Apollon…

- Dame Artémis se fait porter pâle…Elle s’excuse auprès de vous pour ses paroles et vous demande de lui pardonnez le fait qu’elle ne puisse rester auprès de vous, Seigneur Apollon…Je suis inquiète pour elle, je ne vous le cache pas...C'est bien la première fois qu'elle s'endort sans crier gare, et en parlant...

L'état de faiblesse d'Artémis était plus que flagrant aux yeux d'Apollon, il ressentait sa faiblesse en son coeur et en son âme, elle lui déchirait l'esprit et l'affaiblissait également. Il devait réagir. Il allait réagir. Il ne laisserait jamais Artémis dans cet état misérable, elle qui était la Puissante Déesse de la Lune et de la Chasse, fière et sauvage, Chasseresse à l'Arc d'Or.
Le problème était simple, si Apollon était un être Divin, descendu directement dans les sphères mortelles pour accomplir ses desseins, gardant son enveloppe originelle et d'essence divine, Artémis au contraire, était une divinité réincarnée, trouvant refuge dans le corps d'une mortelle, qui n'était pas en mesure de supporter le flamboiement phénoménal du Cosmos de la Déesse de la Chasse.
Le regard d'Apollon se porta un instant sur les étoiles et les constellations, le Dieu du Soleil pouvait lire les secrets cachés à travers le temps et l'espace, et nulle chose ne semblait hors de sa compréhension. Les étoiles, la nature, la terre, le feu et l'eau et l'Univers tout entier pouvait lui parler, ou tout du moins lui transmettre certain message, que lui seul savait interpréter avec Sagesse. Les étoiles le confortèrent dans ses pressentiments, Artémis courait un grave danger, et il fallait trouver Zeus, le maître des Nuées au plus vite. Si Apollon savait Artémis perdue, il ne pourrait continuer de vivre, car la vie ne vaudrait plus la peine d'être vécue, elle était son coeur, et occupait sans cesse ses pensées.
Bien que le Royaume Divin était plongé dans la douceur et la mélancolie de la Nuit, c'était comme si le Soleil lui même s'était incarné en ce lieu précis, une lumière pure et divine inonda l'espace d'une seconde tout le Domaine, illuminant toutes choses de rayons d'or. Quand la lumière disparue, le Dieu était déjà bien loin de là...

Sujet: Re: Crépuscule sur le Royaume des Jumeaux Divins

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