Visite au sommet.

(Raven devrait suivre)

Shao Wei traversa les monde glacés sans pendre gère attention à ce qui l’entourait ou se disait. Elle secouait la tête, relâchait ses muscles et soupirait profondément. Comment pourrait-elle apaiser les violents courant émotionnels qui se succédaient en elle ? Elle l’ignorait. Son visage était contracté, et c’était comme si sa main droite et sa main gauche voulaient agir différemment.

Elle regarda dans la direction d’Ares, qui lui sourît en retour. « Il n’y à rien dans ce monde que l’on puisse garder pour soi à tout jamais » murmura-t-elle. Il sentait son hésitation, celui ne lui faisait aucun doute. Shao Wei se mordit les lèvres violement souffla lentement l’air qui était emmagasiné dans ses poumons. Elle ferma les yeux, et, l’espace d’un instant, elle jeta un regard sur tout ce temps passé. Elle le considéra dans son ensemble, comme du haut d’une colline élevée, depuis une falaise escarpée, on découvre du regard, à ses pieds, un détroit. Elle pouvait sentir l’odeur de la mer. Elle pouvait percevoir le fracas du vent. Après quoi, elle respira lentement à plusieurs reprises, profondément. Elle régularisa les battements de son cœur, apaisa ses nerfs. Elle devait avoir la tête claire. Elle devait définitivement balayer toute pensée parasite. Elle mit son cœur à l’abri, loin de la peur, de la confusion, de la pitié. Un échec serait impardonnable. Elle devait se concentrer uniquement sur la colère. Comme lorsque les rayons de lumière se focalisent en un seul point ardent.

Je ne dois penser plus à rien, se dit-elle. Il ne faut penser à rien. Aucune explication n’est nécessaire. Juste être dans l’attente du signal d’Arès. Son poing devint presque aussi dur que de la pierre et sans cœur.

Je vous suis, dit-elle , d’une voix de soprano, souple et claire. Déterminée et sans aucune ambiguïté. Elle paraissait à présent parfaitement concentrée et suivit l’ombre d’Arès.

Les portes du Palais s’ouvrirent sur la vaste salle du trône, avec son plafond élevé et son éclairage tamisé, faisait penser à une immense et austère caverne. Il lui fallut du temps pour que ses yeux s’habituent à la pénombre. Elle remarqua sur l’instant un trône aux dimensions impressionnantes  avec une silhouette assise. Puis les contours de la forme tremblèrent légèrement, un frémissement et ténu qui devint enfin un véritable mouvement. Odin paraissait avoir été plongé dans profond sommeil. Ou immergé dans état semblable de pensées. Avec le réveil musculaire, la partie supérieure de son corps se souleva lentement, et la conscience, sans aucune hâte, revint à elle. La silhouette se dressa toute droite devant son trône, dans toute sa grandeur. C’était bien un Dieu, se dit Shao Wei.

Elle écouta l’échange entre les Dieux. Arès prit enfin la parole : « Guerrier divin, que dirais-tu d'échanger quelques coups avec ma fidèle guerrière ? Vous pourrez ainsi faire plus ample connaissance. Qu'en dis-tu Odin ? »

A ses paroles, Shao Wei comprit enfin la raison de son hésitation. Elle était ici pour combattre pour ceux qui étaient les siens pour la première fois.  Elle sentit que sa liberté& de mouvement lui était revenue. Elle serra la main puis la rouvrit, sans éprouver de gêne particulière. Elle avait dû subir une sorte d’hypnose, assurément provoquée par une énergie puissante.

C'est moi, je suis prête , murmura Shao Wei.

(vu avec Ashram)

On ne peut pas dire que l’arrivée du Seigneur Arès soit conventionnelle. Mais le Père n’est pas regardant, pas jusqu’à ce qu’il empêche Ashram d’ouvrir la porte pour sortir sur son ordre. Pas jusqu’à ce qu’il propose un combat à un de ses guerriers avec l’une des combattantes de Sparte. Au lieu de ça, il aura froncé les sourcils, silencieux de la scène qui venait de se produire. Ashram peut-il répondre sans avoir l’aval d’Odin ? Bien sûr que non. Ce n’est pas à lui à décider d’un ordre venant d’un autre dieu. Ainsi donc Odin répond sans attendre, évitant qu’Ashram ne soit placé en difficulté. Il se relève, avance de quelques pas.

- J’en dis, Arès, que je ne suis pas contre à ce qu’ils aillent se mesurer à l’extérieur. La salle du Trône n’est pas une arène, tu le comprendras aisément. Ashram ne fera pas de zèle, tu as ma parole. D’autant qu’il y a des sujets épineux que je ne préfère énoncer que lorsque nous serons seuls.  

C’était dire qu’Ashram était un redoutable guerrier, a n’en point douter, mais c’était aussi lui montrer que sur ses terres, nul n’avait à craindre tant qu’il était sous l’hospitalité du Père. Une preuve de plus que la discussion était nécessaire et qu’Arès était le bienvenu. Quelques instants s’écoulent avant qu’il ne parle à nouveau.

- Ashram partait pour Sparte avec un message qui t’étais destiné. Un message dans lequel je te demandais une rencontre.

Un bref instant de répit, le temps de préparer son intervention, Odin allait être clair et rapide, préférant montrer à Arès sa détermination pour quelque affaire qui le rongeait depuis quelques temps.

- Car le monde n’a pas connu de temps plus chaotique que ces dernières années. J’imagine que la Guerre n’est pas pour te déplaire mais avoue que les conflits qui nous opposent parfois se marient mal avec le retour des anciennes Entités ; et le retour de vieilles querelles.

C’était faire allusion à beaucoup de choses en peu de mots, c’était dire que les dieux du monde présent se déchiraient toujours pour des causes diverses et que dans l’ombre, d’autres menaces attendaient patiemment pour fondre sur eux et reprendre le pouvoir.

- La vérité c’est que je voulais prendre conseil auprès de ton père et tous vous convoquer. Car je suis au courant de la disparition de Poséidon et des raisons qui l'ont entraîné, de la Guerre Sainte dont Sparte a été l’objet, et de bien d'autres sources de conflit. Et je pense fermement que des mesures, des décisions doivent être prises pour garder sur pied ce qui peut encore l'être. Comprends bien : ce que je dis là n’est en aucune manière à charge contre toi, bien au contraire, il est temps de voir au delà des anciennes rancœurs. Car il y a des éléments supplémentaires qui me font penser qu’une plus grande menace encore pèse sur nous tous.

Comment Arès allait-il réagir à tout cela ? Odin présentait les choses, il ouvrait les discussions en jouant carte sur table. La franchise pourrait être appréciée à sa juste valeur surtout dans ce genre de négociations. Il se dirigea vers une table basse à droite du trône et y empoigna 2 pintes pour les remplir d’un liquide aux reflets dorés contenu dans une carafe en cristal. Il tendit la pinte à Arès, sans cérémonie.

- Je ne t’ai pas proposé encore à boire mais si tu le veux bien. Allons marcher un instant.

C’était la direction des alcôves de la salle du trône, là-même où se trouvaient les gravures parmi les plus importantes de l’histoire d’Asgard. Il y avait fort à dire, la prochaine heure allait sans doute paraître bien longue mais surtout capitale. Il attentait que les 2 chevaliers sortent pour combattre, ou restent selon la réponse d’Arès, avant de poursuivre.

Bon, il fallait prévoir la suite rapidement. Arès, Odin, tous les deux allaient se retrouver seuls pour parler du futur. Et moi, au lieu de retourner en Gamma, j’allais accompagner la Berserker au plus près du Palais, probablement dans la cour du château pour y allonger quelques coups. Un entrainement qui n’aurait pas de but car il n’est pas dans mes attributions de montrer mes talents comme ça, sans réfléchir ou en me dévoilant. Si encore une foule en délire… mais passons !

C’est vrai que pour le coup, ça contrecarre mes plans. J’avais dans l’idée de retourner récupérer Nox dans le domaine de Gamma, savoir ce que voulait cette demoiselle perdue sur les terres d’Asgard mais il va falloir mettre ça à plus tard. Espérons que Nox s’en sorte car je n’ai pas pour habitude de lui laisser faire les choses de cet ordre. Et puis là y'avait vraiment quelque chose de louche, un je-ne-sais-quoi d'étrange. Une telle venue, je croyais que les mortels ne pouvaient pas arriver sur les contreforts d'Asgard sans contreparties...

Inutile de rester plus longtemps. Les ordres ont été donnés. J’incline le buste devant Arès, je pose un genou à terre devant Odin. Il faut que je garde en vie la combattante. Je ne suis pas une brute, Odin à raison. Aussi, s’il se porte garant de mes actes, il faudra que je sois exemplaire.

- Père, je ferai selon vos ordres.

Prêt à en découdre si on peut s’exprimer ainsi. J’espérais au moins que quelques serviteurs du palais pourraient admirer le spectacle. Je tourne alors la tête vers celle qui accompagne Arès et puis, sans plus de précisions, un hochement de tête à son encontre lui fait comprendre que nous pouvons nous mettre en route. Pourvu que tout se passe bien ici, dans la salle du trône. Au pire, je suis pas très loin. J'aimerai avoir à éviter d'aller récupérer Odin une seconde fois depuis les limbes ou le destructeur l'avait déjà entrainé.

- Guerrière, suivez-moi.

Je m’engouffre dans les doubles battants, donne assez d’amplitude à la porte afin que celle qui va me suivre puisse venir à ma suite sans se poser de questions. Puis je referme derrière moi. Advienne que pourra.

- Nous allons faire chemin inverse et tenter de trouver un endroit dans la cour du Palais.

Inutile de dire que j’avais beaucoup de mal pour le moment à cerner celle qui n’avait pas donné beaucoup de voix, ni sur le chemin menant à la salle du trône, ni dans la salle du trône elle-même. Impressionnée par ce qu’elle voyait ? Dubitative ? Et alors que je remettais mon casque sur ma tête, je n’avais plus rien à dire…

Dans la cour du Palais.

Astrid alias la valkyrie Freyja était au service du royaume d’Asgard depuis plusieurs années déjà, mais jamais elle n’avait osé pouvoir rencontrer son dieu en personne. Elle jouait son rôle comme elle le pouvait à son niveau, celui qu’elle s’était donnée elle-même, la sentinelle depuis le manoir de Freyja où elle habitait depuis sa naissance ou presque. Elle portait son armure de combattante d’Asgard avec sa fidèle hallebarde dans une main, l’autre posé sur son épée. Elle avait une apparence étrange par rapport à la majorité des chevaliers en général, qui se battait main nue, mais cela lui important que peu. Elle avait nettoyé son armure au maximum. Elle avait fait attention aux moindres détails pour l’entrevue avec Odin. Elle avait relevé la tête de lion blanc qu’elle portait généralement dehors sur la tête, et son masque rouge carmin était au niveau de son cou. Elle ne suivait guère la tradition du sanctuaire qui voulait que les femmes soient masquées, c'était surtout une question de pratique. Il faisait froid dans ce pays même si elle était habituée, mais ce n’était pas pour cela qu’elle devait se promener à moitié nue.

La valkyrie se mit en route alors avec son compagnon habituel, un gros lion blanc des neiges qui ne la quittait plus d’une semelle. Elle connaissait très bien la région pour être née dans cette région, il y a de cela vingt-trois ans, et cinq depuis qu'elle portait officiellement son armure. Elle avança alors prestement jusqu’au palais de son dieu réincarné, un peu comme elle, mais sans doute n’avaient-ils pas tous deux la même aura. Elle ne se pensait guère réellement importante. Il y avait des chevaliers bien plus puissants et vitaux qu'elle, mais elle ferait son devoir sans coup férir. Elle arriva sans faute jusqu’à la salle du trône où se trouvait certainement Odin, du moins, on lui avait indiqué ainsi. Les gardes vérifièrent alors qu’Odin était libre et disposé à la recevoir, visiblement, quelqu’un d’important venait de partir et sans doute que d’autres se pressaient déjà. Elle hocha la tête lentement vers les gardes, alors qu’ils lui ouvrèrent les portes et sans l’annoncer, elle fit son entrée dans la large pièce.

Astrid fit tout d'abord quelques pas à l'intérieur dans une démarche militaire le pas sûre d'elle, mais elle s'arrêta un instant en voyant qu'Odin n'était pas seul. Elle connaissait de vue parfaitement sa grande prêtresse même si elles ne s'étaient encore jamais présentées l'une à l'autre. Elle poursuivit sans rien dire sa route jusqu’à une distance respectable dut aux rangs des personnes présentes. Sans aucune hésitation, elle mit un genou à terre en abaissant la lame de sa hallebarde vers le sol en guise de non-agression. Son autre main s’assura que son épée ne toucha pas le sol, et elle garda son visage tourné vers le sol ne pouvant regarder le dieu qu’elle priait si régulièrement. Elle avait beau être la réincarnation de Freyja, elle connaissait son rang. Elle était l'équivalence d'une simple chevalière de bronze, et elle ne s'a'iserait pas à'see montrer autremènet qu'humble devant celui'qu'elle avait juré de servir. Elle ne v'ulait certainement pas'couper une discussion, alors elle garderait les lèvres closes jusq''à ce que son dieu et sa grande prêtresse daigneraenient lui parler. Elle n’en voyait pas ombrage, c’était un immense honneur de déjà rencontrer Odin pour une simple valkyrie. Le lion blanc quant à lui vint se mettre sur le côté en pénétrant dans la pièce. d'instinct, il avait senti l'écrasante présence du dieu nordique, et il s'était couché.

La jeune femme avait la peau pâle comme ceux des Asgardiens, des cheveux mi- longs noirs en tresses, une de chaque côté de son visage et le reste derrière son crâne. Elle avait de grands yeux bleus cristallins avec une petite bouche légèrement rosé fin et délicat, mais il ne fallait pas s'y tromper, elle s'était préparé tout le long de sa vie pour se battre et pas pour faire un défilé. Elle avait un corps de combattante, et elle semblait connaître sa hallebarde sur le bout des doigts. Elle la magnait depuis qu’elle avait cinq ans, le poids, la longueur, la forme et ses capacités. Elle avait hâte de recevoir son affectation et ses ordres de la bouche de son dieu lui-même. Elle avait subi depuis peu le grand hiver, qui avait coûté la vie au lion qu'elle portait sur le dos, mais elle n'était guère au faîte de la vie du monde. Elle n'avait les yeux seulement tournés vers Asgard.

Sigvard avait couru comme jamais auparavant. Seuls les guerriers en armure pouvaient fendre l’air comme il le fut, soutenu par son cosmos qui faisait vibrer la terre à chacun de ses pas et frémir l’air sur son passage. Il traversa les domaines les uns après les autres distinguant au milieu des commérages des oiseaux les indications qu’ils lui donnaient pour rejoindre le palais sans perdre de temps. Les volatiles étaient toujours très au fait des nouveaux événements et l’état du guerrier divin de Bêta provoqua parmi eux une effervescence proche de panique. Les terres d’Asgard pouvaient devenir un vrai labyrinthe pour les étrangers mais grâce à son pouvoir de comprendre les langues aviaire, le guerrier de San arriva sans difficulté et en un rien de temps aux portes du palais. Les garde en faction ne comprirent pas immédiatement qui était ce guerrier qui courait en direction du palais ni ce qu’il venait y faire. Ils restèrent extrêmement méfiants sans remarquer que ce qu’il portait sur son dos était un guerrier divin majeur. Par réflexe, plus que par malveillance, ils tentèrent de stopper cet homme qu’ils prenaient pour un intrus. À la vitesse à laquelle il fonçait vers eux, ils n’avaient pu que le distinguer en parti. Mais quand il arriva à leur niveau, Sigvard les renversa au moment où ils tentèrent de le stopper. Sa course le fit aussi percuter violemment la porte d’entrée qui s’ouvrit avec fracas, manquant de se dégonder. Les domestiques et les gardes se trouvant dans le vestibule sursautèrent à cette intrusion sans comprendre ce qu’il se passait. Le guerrier de Fafnir s’était enfin immobiliser au pied de l’immense escalier qui faisait face à l’entrée. Enfin tout le monde pu découvrir la raison de sa présence ici. Le guerrier de Bêta était dans un état grave et avait dû être porté par un autre jusque-là pour y recevoir des secours. Sans plus se soucier de l’émoi qu’il avait provoqué, Sigvard commença à lancer des injonctions à l’intention des personnes présente.

-Le guerrier de Bêta est dans un état critique, allez quérir la prêtresse d’Asgard de toute urgence. Il doit recevoir des soins immédiatement.

Il y eu un moment de flottement provoqué par la stupeur de ses interlocuteurs. Le guerrier de San dû provoquer une détonation de son cosmos pour déclencher un sursaut qui les ferait réagir. En effet, cela les dispersa dans un mouvement de foule erratique. Certain se percèrent d’aller prévenir la prêtresse et sans doute Odin alors que d’autre s’afféraient à prendre en compte le pauvre guerrier de Bêta et de lui apporte les premiers secours. On commençait déjà à ramener de l’eau et des bandages alors que l’on conduisait le blessé vers un endroit où il serait possible de l’allonger. Sigvard avait pour seule envie de tourner les talons et de retrouver Epsilon pour lui venir en renfort, mais il devait avant tout faire son rapport à la prêtresse et prendre directement ses ordres auprès d’elle.

Le silence se fit. Après le départ d’Arès, tout devint plus calme ; y compris les visions du Père. Car il avait été question d’un tribunal divin, de régler le sort d’un homme. Des réponses à de nombreuses questions. Cependant, il lui fallait encore savoir beaucoup de choses, des informations qui devraient être trouvées pour avancer sans se retrouver nu dans l’obscurité. La présence de Séléné se fit. Elle avait sans doute attendu, peut-être n’avait-elle rien entendu de l’entretien avec le dieu de la guerre, Elle était là. Sa question était multiple. Son appréhension de la situation était juste. Aussi juste qu’a l’accoutumée.  

- Les entretiens ont apporté leurs lots de réponses, effectivement. Arès est venu ici pour demander un appui, un avis sur l’émergence d’un tribunal divin. Je lui ai fait savoir qu’Asgard serait présent. Si tu te souviens de ce qui a été évoqué par le grand Pope au sujet d’un certain Kazuki, Arès n’est pas moins inquiet à son sujet même s’il n’en a rien montré.

Ainsi avait parlé Odin. Attentif à celle qui venait de le rejoindre, il s’avança vers elle, sortant de l’ombre de l’alcôve dans laquelle il se trouvait ;

- Il a également effectué une mise en garde et il faut se préparer à recevoir ce combattant tôt ou tard. Il faut se préparer à des jours sombres si nous n’agissons pas. Et même si nous restons dans notre grand nord, nous devons nous préparer à subir les assauts du destin. Par tes choix, Asgard a toujours gardé une certaine réserve et tout cela a toujours été bénéfique.

Un sourire point sur son visage envers celle qui a toujours usé de sagesse pour orienter le monde du nord face aux assauts du dehors. Les messagers n’avaient pas apporté de bonnes nouvelles hélas.

- Hélas, Séléné. Je ne peux ignorer les mises en garde consécutives de deux personnages aussi important qu’Arès et du Grand Pope. Ils n’ont pas pu se concerter à propos de ce Kazuki, de l’ombre qui pèse sur nous. Tu as eu vent de ce personnage pour ta part ? Et même si notre proximité avec le sanctuaire ne fait plus aucun doute, il faut nous préparer à affronter seuls quelque menace qu’il soit.

Un roulement au loin, une porte qui s’ouvre et voilà qu’une guerrière s’avance dans la galerie jusque devant le trône. Odin qui est aux côtés de Séléné aura porté son regard vers celle qui pose un genou à terre en silence. Une Valkyrie accompagnée d’un lion des montagnes. Sans un mot, elle attend que le père lui dise, lui parle.

- Une Valkyrie s’éveille à la lumière, du moins, s’extirpe de l’ombre, devrais-je dire. Je savais bien que le rude retour du destructeur conduirait certains de nos éveillés à revenir au Palais.

Il s’approche, pose un pas après l’autre pour accueillir la nouvelle arrivante, tel un père qui inviterai une fille à se joindre à eux.

- Relève-toi, Astrid. Ton voyage jusqu’ici s’achève mais un autre commence, dans la lumière. Tu peux parler sans crainte, fille du Walhalla.

C’était ainsi que le père invitait à rompre le silence. Religieusement, elle s’était placée en attente et le père n’avait eu qu’à lui souhaiter la bienvenue par quelque phrase sibylline. Il avait attendu qu’elle réponde, mais alors que le père allait enchainer par autre chose, une autre demande sans doute, voilà qu’un vacarme assourdissant se fait entendre par la porte de la salle du trône encore ouverte. Une porte que l’on enfonce, des cris, des serviteurs qui bougent, demandent, des soldats… jusqu’à ce qu’une voix se fasse entendre :

-Le guerrier de Bêta est dans un état critique, allez quérir la prêtresse d’Asgard de toute urgence. Il doit recevoir des soins immédiatement.

Quelque chose venait de se passer. Il pose son regard sur Séléné et avance d’un pas, déterminé, vers la porte de la salle du trône.

- Venez. Je préfère savoir ce qu’il se passe de mes propres yeux.

Sans attendre, il traverse la salle du trône, suivi par un de ses corbeaux, pour franchir le seuil de la porte et se diriger au pied de l’escalier y menant. La stupeur peine à se lire sur son visage taillé par les années mais son regard appuyé en dit long. Là, le guerrier divin Sigvart, nouvellement arrivé parmi les guerriers d’Asgard, mais aussi le guerrier divin de Beta, sont là. La situation est très explicite. Le temps que la divinité met à descendre l’escalier est assez court. Peut-être qu’il songe déjà à ce qu’il s’est passé. D’un geste, il s’abaisse vers le guerrier Divin posant presque un genou à terre, pose sa main sur sa poitrine et prononce trois syllabes issues du langage des anciens Ases.

- LAAS-ZII-KAAL

(Transmission de Cosmos : 60 pts de cosmos pour redonner 60 pts de vie à Ali Snow).

Alors qu’une douce lumière bleutée émane de sa main pour se diffuser dans le corps du guerrier, le voilà se relevant quelques instants plus tard. Il s’écarte, laisse place à Séléné pour qu’elle puisse peut-être à son tour, voir de quoi il retourne. Le regard posé sur Sigvard, le Père pose avoir la question.

- Que s’est-il passé, Sigvart ? Comment cela est-il arrivé ?

Il s’écarte du passage, laisse agir comme elle le doit la prêtresse d’Asgard. Peut-être que sa sensibilité aura une emprise particulière, l'influence de Frigg qui peut toucher chaque femme du royaume peut en tout cas en dire long.  

- Séléné. Que perçois-tu ?

Cosmos utilisé : 60

Astrid était restée prostrée dans sa démarche militaire alors que son Dieu était en train de parler avec la grande prêtresse d’Asgard. Elle était consciente que quelque chose se mouvait dans les ombres, mais bien qu'elle magnait la lumière, ce n'était que d'imperméables ténèbres. Elle était restée loin dans son manoir à l'entraînement et à tout ce qui se passait dans le monde. Elle avait bien connu le grand hiver, mais elle était loin d’en souffrir avec ses servants. Cependant, elle avait donné tout ce qu’elle avait pu à chaque personne dans le besoin. Elle était une personne qui avait ce luxe de pouvoir être généreuse. Elle se sentait très proche de son peuple, car c'était aussi pour lui qu'elle s'entraînait dure. Elle se doutait que c’était bien au cœur du pouvoir qu’elle pourrait en apprendre davantage. Elle était prête à se donner et à se donner à son Dieu de la manière qu’il souhaiterait.

Arès, Dieu de la guerre avec ses légions de guerriers était venu il y a peu vraisemblablement pour être certain d'avoir son appui lors d'un tribunal divin. Elle n’osa demander ce qu’avait pu faire l’homme qui allait être accusé, ce n’était sans doute pas le bon moment, et elle ne remettrait jamais en cause les décisions du père de tous. Elle était éprise de justice et d’une droiture sans pareil, était-ce car son âme était celle de la première Valkyrie Freyja ? Elle se demanda si ce Kazuki était un danger réel pour des Dieux ? Cette simple phrase sonnait faux. Les Dieux étaient tous puissants, certes, ils avaient des combattants redoutables pour combattre, mais ils devaient bien être bien plus puissants. Elle fronça les sourcils alors qu’elle entendit que ce fameux combattant viendrait en Asgard. Qui était-il à la fin ? Son Dieu semblait craindre ce qu’il pourrait faire. Ce devait être un homme hors du commun en bien ou en mal. La guerre semblait aux portes du royaume qui l'avait vu naître, et si elle n'avait pu être que le témoin dans la guerre contre les enfers, elle ne le serait pas pour la prochaine. Elle ferait davantage qu’abattre en tant que civile un soldat ennemi.

Odin invoqua le choix de rester neutre, c’était une place qu’Asgard affectionnait. Ce peuple de nordiens restait dans leur pays balayer par les blizzards et la neige, comme isolé sur une île de glace. Sans doute que cela avait pu éviter beaucoup de problèmes, mais combien de temps pourrait-il se cacher des soucis du monde ? Odin semblait dire que le combat devait être inévitable. Elle était certaine qu’Asgard était bien assez fort pour quelques ennemis que ce soit. Les enfers avaient bien fait demi-tour ? Elle sentit enfin le regard de son Dieu sur ses épaules, elle une simple chevalière de bronze, une Valkyrie, sa Valkyrie. Elle écouta humblement son Dieu parler de son arrivée comme si elle venait de déchirer une nappe de ténèbre à l'aide de sa hallebarde. Elle répondit alors immédiatement.

“ Je suis venu à vous en ces lieux père de tous pour vous servir, car telle est ma place, mon choix et m'a destiné. Je me suis entraînée tant d'années pour vous faire honneur grand Odin. Ordonnez et j’obéirais. “

Astrid sentit alors pas-à-pas ce grand homme s'approcher de sa personne. Son cœur battit rapidement comme impressionnée. Il n'avait été qu'une icône, une idole à vénérer, et ce quoiqu'elle soit une âme hors du commun, jamais avait-elle espéré avoir l'occasion d'être à ses côtés comme à l'instant. Elle se releva alors doucement en tenant toujours son arme massive la lame vers le bas. Elle n’avait évidemment aucune agressivité dans son aura, elle était surtout intimidée. Elle fut étonnée d’entendre qu’Odin connaissait son nom de baptême, elle avait toujours pensé qu’elle n’avait été personne. Elle n'osa poser de questions à ce propos. Odin connaissait-il chaque personne qui le priait ?

“ C’est un honneur d’être à vos côtés grand Odin. Je tacherai de ne point vous décevoir dans mon nouveau voyage. Je défendrai ma patrie et le nom de celle que je fus il y a des lustres. “

Dit alors simplement la valkyrie en faisant référence à Freyja, la seule et l’unique.

“ J’ai hâte de pouvoir vous être utile père de tous, d’être utile à mon peuple, voir à ceux des autres nations. “

Ajouta alors la brunette en faisant référence aux possibles difficultés des autres nations. Elle savait qu'elle n'avait pas la force d'un véritable guerrier divin majeure, mais elle saurait se rendre utile. Elle se retourna vivement vers le bruit qui sembla accaparé tout un chacun, et elle apprit rapidement que le second guerrier divin était très gravement blessé. Une attaque ? Était-ce ce que l'on pouvait craindre de pire ? Il ne devait pas être venu seul, non, il n’était pas seul alors qu’Astrid suivit Odin et la prêtresse vers des gardes et non pas un guerrier, mais deux. Odin semblait décidément bien préoccuper par ce qu'il pouvait se passer et il s'impliquait directement. Son lion la suivit alors, en même temps que les corbeaux de son Dieu. Elle ne connaissait pas les guerriers les plus puissants du royaume, sauf peut-être juste un, l’homme qui lui avait sauvé la vie. Elle avait une dette de vie à rendre, et elle ne l'avait pas oubliée. L’autre guerrier qui avait vraisemblablement porté celui brièvement blessé était un parfait inconnu également. Elle se passa de présentation pour le moment, la situation était bien trop grave pour parfaire à une quelconque cérémonie. Elle frappa de sa main de libre le plastron de son armure, qui quitta la garde de son épée. Elle fit un hochement de tête en étant consciente des personnes importantes présentes. Elle était à peine plus importante que les gardes dans sa tête.

Astrid ne comprit pas bien ce que venait de dire Odin, mais elle comprit rapidement que c'étaient sans doute des mots magiques capables de soigner. La présence bienveillante de son Dieu illuminait son palais. Elle faisait pâle figure, elle qui n'était qu'entraîner à combattre et à tuer. Elle devait pouvoir faire bien plus que cela, mais elle garda le silence pour le moment. Elle tourna son regard vers la grande prêtresse, elle ne connaissait pas ses capacités, mais on n’était pas celle chargée de la sauvegarde de la terre pour rien. En effet, n’était-ce pas elle charger de garder les glaces en place ? Odin s’enquit de la situation, alors elle écouta avec soin les mots qui seraient prononcés.

Il tendit son bras au combattant qui l’aida aussitôt à se relever puis répondit aux questions d’Ali de manière concise en le posant sur ses épaules. Il regarda vite fait la guerrière belliqueuse et fut déçu du caractère agressif de cette jeune femme qui préférait chercher la bagarre plutôt que de connaitre la vérité, l’Islandais plongea dans ses pensées « Cette crétine sait parfaitement que ce chevalier d’écailles n’a rien à voir avec cet évènement fâcheux, elle devrait lâcher l’affaire en le laissant tranquille, ah elle m’horripile. Il aimerait surement soutenir son frère d’armes à Gamma au lieu de me trimbaler sur son dos jusqu’au domaine d’Alpha, Pauvre guerrier divin ! pourquoi ne fait-il pas appel à Aria pour me porter durant ce périple ! ». Il finit par oublier la renarde et se mit en route en tenant compte des indications de ses amis ailés pour s’orienter dans le dédale de ce territoire nordique. Le paysage défilait à  une vitesse vertigineuse devant les yeux de l’Asgardien  s’inquiétant pour son amie livrée à elle-même sur ces terres sauvages afin de suivre les traces de son maitre aux confins de ce royaume car si il lui arrivait malheur, il ne se le pardonnerait jamais.

Ils longèrent le volcan rougeoyant de Bêta, traversèrent les ruines périlleuses d’Eta et sillonnèrent une forêt féerique menant à un lieu désolé perdu dans la brume puis franchirent une caverne lugubre aboutissant au domaine de Zeta. Ensuite, ils parcoururent un bâtiment immense débouchant sur une place au centre de laquelle se dressait un arbre majestueux baigné de lumière, les piaillements bruyant des oiseaux perchés sur les branches du feuillu sortirent Ali de sa rêverie. Ils arrivèrent enfin devant le palais somptueux d’Asgard en un temps-record, les soldats postés devant les portes de l’édifice prirent les deux protecteurs d’Odin pour des importuns et essayèrent d’arrêter Sigvard pressé par le temps, il  les heurta  brutalement en entrant en trombe dans la demeure divine ameutant ainsi une foule de gardes sur le qui-vive et abasourdissant les serviteurs. Il s’écria d’une voix retentissante en se plaçant au pied d’un escalier situé près de l’entrée :      

-Le guerrier de Bêta est dans un état critique, allez quérir la prêtresse d’Asgard de toute urgence. Il doit recevoir des soins immédiatement.

Des personnes vinrent à sa rencontre et emportèrent le blessé dans un endroit tranquille puis le déposèrent sur le sol. Interpellé par le remue-ménage de la foule en effervescence, le dieu du nord se déplaça pour voir ce qui se tramait dans son palais, il s’approcha du gardien du volcan, se baissa en posant sa main sur son torse et murmura des mots dans un dialecte très ancien, une lueur bleue éclaira le combattant lui permettant de recouvrer peu à peu ses forces, il se releva, mit un genou à terre et parla d’une voix claire :

Merci beaucoup pour votre aide précieuse Seigneur Odin mais j’ai honte de me présenter devant vous dans cet état de faiblesse, je tacherais de mettre tout en œuvre pour défendre cette patrie aux cotés de mes frères de batailles.

La divinité nordique laissa la place à la prêtresse d’accomplir son devoir en plaçant sa main sur le front du chevalier tout en prononçant une incantation pour soigner les blessures internes du jeune homme par le biais de son cosmos bénéfique.

Madame, ce jour-là, je  me trouvais près de la cascade gelée d’Epsilon et j’entendis le son d’une cloche retentir dans le royaume puis une colonne givrée tombant du ciel m’a piégé dans sa prison glacée se volatilisant peu de temps après, le choc violent m’a fait perdre connaissance.                        

L’arrivée du guerrier de Fafnir et sa déclaration avaient provoqué une grande effervescence. De nombreux serviteurs lui avaient apporté leur aide pour soutenir le guerrier de Bêta et finalement l’allonger dans un endroit calme à même le sol. Sigvard était un peu déçu de constater qu’ils ne prirent même pas le temps de l’installer sur un siège où une couche. Mais il devait reconnaitre que le poids d’un guerrier en armure ne devait pas leur faciliter la tâche. Il se tenait debout à côté de ceux qui tentaient d’apporter les premiers secours au bléssé alors que l’excitation dont il était responsable n’avait pas encore cessé. Il s’attendait à voir apparaitre la prêtresse à tout moment en songeant au rapport qu’il allait bien pouvoir lui faire. Il ne savait presque rien de ce qui avait pu arriver même si il était présent sur les lieux. Les informations qu’il lui apporterait seraient maigre, malheureusement, et peu utiles. Comme il s’y attendait, un cosmos extrêmement puissant imprégnait le palais tout entier. Il était difficile dans ces conditions de discerner les énergies et donc de prévoir l’arrivée d’une cosmo énergie alliée. Il scruta donc autour de lui à la recherche d’une femme d’une stature qui trahirait sa fonction de chef en ces lieux. Il patienta un instant sans se rendre compte que le cosmos qu’il croyait imprégner en ce lieu s’amplifiait imperceptiblement.

C’est pourquoi il fut surpris de voir apparaitre en haut de l’escalier, non pas une femme, mais bien un homme d’une incroyable puissance. Qu’il s’agisse de son allure, de son accoutrement ou de son physique, rien ne permettait d’en douter. Il s’agissait d’Odin, le père de tout. Dans le dos de Sigvard, l’épée Gram frémit à l’approche de son créateur, dégageant une aura électrique sans même que le guerrier qui la porte ne la touche. Une autre preuve, s’il en fallait, qu’il s’agissait bien du maitre d’Asgard. Il descendit l’escalier à la hâte pour les rejoindre et se pencha immédiatement sur bêta en psalmodiant une incantation dans une langue oublié. Probablement invoqua-t-il la fameuse magie des runes dont il est le gardien. En un instant le guerrier reprit conscience et semblait tiré d’affaire. Le dieu se redressa enfin pour faire face à Sigvard. Il pouvait reconnaitre en lui un descendant de Sigurd, héritier de son propre sang, revêtu de l’armure d’écaille du dragon Fafnir et portant dans son dos les trois épées Gram, Naegling et Dainsleif. Cette dernière n’était jamais un bon présage et son apparition était souvent l’annonce de malheur. Un détail dont Odin devait sans doute être conscient. Il s’adressa au jeune guerrier pour l’interroger sur l’état de Bêta. Il était l’heure de ce fameux compte rendu que Sigvard appréhendait :

-Tout s’est passé en instant. Nous avons entendu les résonnements d’un clocher et l’instant d’après Bêta été foudroyait par une colonne de glace. Nous n’avons même pas discerné l’agresseur. Epsilon a bien tenté de le retrouver, mais sans succès. Après cela il m’a ordonné de me rendre ici avec Bêta alors qu’il partait aux portes d’Asgard pour y accueillir des intrus dont je ne sais rien, accompagné par Koppa.

S’en surprise son exposé fut bref. À la suite du père arriva une valkyrie accompagnée d’un gigantesque lion blanc. Cette vison surprit Sigvard au plus haut point alors qu’il n’arrivait pas non plus à identifier la guerrière. Il n’avait pas connaissance d’une armure recouverte par une peau de lion. Enfin, arriva celle qui devait être la prêtresse qu’il était venu rencontrer. Elle ne lui accorda que peu d’attention pour s’occuper au plus vite de Bêta. Sigvard se tourna à nouveau vers Odin pour lui adresser la requête qui lui brulait les lèvres :

-Père de tout, je te demande la permission de rejoindre Epsilon pour faire aux intrus qui se sont introduit sur tes terres. Je m’en voudrais de manquer cette bataille si elle devait avoir lieu. Il ne sera pas dit que le descendant de Sigurd est un lâche.

Il utilisait un langage familier pour s’adresser à son dieu. Sigvard n’était pas des hommes qui se soumette ou qui quémande. Il répugnait à croire que les nordiens est empruntait le ton solennel des peuples du sud pour s’adresser les uns aux autres. Aussi grand que soit le dieu et aussi humble que soit le serviteur. Sur les terres du nord, ils sont tous pères, tous frères, tous fils. Il n’avait dans la voix aucun défi, ni aucune insolence, mais il usa des paroles qu’un fils aurait adressé à son père.