Mettre cartes sur table [Pv Scary]

Une longue journée qui ne semble jamais avoir de fin... Le défilé des visiteurs était toujours aussi tempétueux à l'entrée du Sanctuaire, et nombreux étaient celles et ceux qui avaient foulé la terre du Bélier en ce jour. Divins côtoyant les mortels en un ballet continu de tristesse, de rancoeur et de colère. Pas un n'avait fait montre de sentiments un tant soit peu positifs.

Aphrodite était apparue dépitée. Scareface s'était une fois encore ligué contre elle devant un Juge des enfers. Kazuki était venu chercher des réponses qui ne lui convenaient pas, pour finalement esquisser ce qu'il était à peu près sûr de se produire : attaquer la divinité des hommes alors qu'elle lui tendait la main une énième fois. Même Harmonie... semblait rongée par l'inquiétude, arborant sa belle armure divine quant elle ne l'avait que rarement vu porter ces derniers siècles.

Une bien longue journée... oui.

L'aura d'or de la déesse se matérialise au coeur du temple du Cancer alors que les pourtours de sa silhouette se dessinent doucement près d'une colonne. Un bref soupir s'extirpe de sa poitrine alors qu'elle s'adosse contre le large pan de pierre nue.
Croisant les bras sur sa poitrine et alors que la maison semble déserte, sa voix s'échappe de sa poitrine.

Il est plus que temps de crever cet abcès purulent. Alors maintenant parles Scareface et poses tes questions.

Les esprits errants du temple de Cancer cessèrent leurs activités lorsque la déesse fit son entrée dans le tombeau du sanctuaire, tous semblaient trouvait le repos au contact du cosmos de la divine et dans le silence du plus morbide des temples la voix d’Athéna s’éleva, interrogeant son gardien.

Je me doutais que tu savais que j’étais là, malgré tout mes effort pour être totalement invisible, tu as réussi à percevoir ma présence, je te félicite, tu mérite bien ton titre de déesse.

La voix d’outre–tombe parlait avec sarcasme, il y eu quelques applaudissements juste en face d’Ahina sur le mur opposé, dans la plus profonde obscurité du temple, deux point plus noir encore que les ténèbres qui régnait apparurent, celui qui ne portait plus son armure s’approcha à pas lent, lorsque ses cheveux aussi blanc que ses yeux étaient noir, Scareface s’arrêta, il se tenait d’une main, comme pour la soutenir avant d’enfin lever le regard sur celle qui l’avait convoqué.

Que je te pose mes questions, par laquelle puis-je bien commencer ! Il y en a tant qui n’ont jamais eu de réponses, mais la première que je vais te poser n’es pas celle auquel tu pense, pas celle qui te semble évidente…

Le visage du fils des enfers grimaça, son regard tomba vers le sol tendis qu’il se prit la tête entre les mains et tituba légèrement, il y eu un murmure à peine audible.

Taisez-vous! Laisser moi tranquille !!!

Scareface se redressa et ses yeux sombres fixèrent à nouveau la déesse.

Pourquoi est-ce que je te croirais toi ? Qu’est ce qui me prouve que tu me diras la vérité, que ce sont les autres qui me mentent ?

Un léger sourire se dessine sur les lèvres pâles de la jeune femme alors que son visage oscille légèrement de droite et de gauche.

Cela n'a rien à voir avec un quelconque statut divin Scareface... Simplement, je te connais mieux que ce que tu sembles croire.

Elle l'observe s'avancer, tituber, souffrir. Et si son coeur se serre à la vue de son chevalier, un homme qu'elle connait depuis de nombreuses années, être torturé de la sorte, ne fera-t-elle aucun geste dans sa direction. Au mieux il la repousserait, au pire cela le mettrait en colère. Un peu à l'instar de Kazuki, il n'est, pour l'heure, pas temps de faire de pas affectif ou tendre dans sa direction.
Mais tout comme pour Kazuki, cela viendra... quand il sera prêt à les accepter.

Il est vrai qu'elle aurait imaginé que les premières questions qui franchiraient la barrière de ses lèvres concerneraient sa mère. Ce qui ne sera pourtant pas. La première qui se distingue n'est cependant pas étonnante... bien que la réponse soit évidente.

Je ne sais ce que "les autres" ont pu te dire, tout comme j'ignore s'il s'agit de mensonges, de mauvaises interprétations ou de simples méprises. La seule chose que je puis te dire, est que tu es sans conteste l'un des mieux placés pour savoir que je ne mens jamais. Je sais ou j'ignore, je donne certaines informations et en tais d'autres, mais je ne trompe pas. Cela n'est pas dans ma nature, et je pense que tu en as parfaitement conscience et que c'est l'une des raisons qui font que tu es encore parmi nous au Sanctuaire, à protéger cette maison et arborer ton armure d'or.
Si tu pensais que je ne méritais aucune confiance, tu serais déjà parti. Car bien que tu recherches la puissance, tu sais très bien que tu pourrais en trouver d'autres, différentes mais toutes aussi fortes, ailleurs.
Pourtant tu es toujours ici, avec nous, avec moi.
Ai-je tort ?

Les paroles de la fille de Zeus furent simples et en même temps, elle furent d’une sincérité sans pareil. Il était vrai qu’aussi loin que le chevalier d’or puisse s’en souvenir, que se soit sous l’apparence de Myu jusqu'à Raphy, jamais, il n’avait eu vent d’un mensonge d’Athéna. La façon dont elle justifia sa réponse lui rappela combien la jeune femme était dans le vrai.

Ouais, t’as mis dans le mille, Emile, contrairement à notre grand-père t’es pas du genre à raconter des bobards. Mais comme tu as pu le remarquer, ta belle armure, je ne le porte presque plus, après tout pourquoi m’en recouvrir, il se pourrait qu’elle me rejette.

Scareface semblait d’un calme qu’on lui connaissait peu, mais très vit son poing se serra, il se serra si fort que ses ongles déchiquetés et noircis entrèrent sans mal dans sa chair.

Parlons maintenant des choses qui fâchent chère déesse ! Je veux avoir pourquoi tu as banni ma mère, sans doute la meilleur de tes chevaliers à cette époque, dans cette geôle sans lumière. Une faute qu’elle à commis alors que mon géniteur s’est joué d’elle, je savais que tes colères pouvaient être exemplaires, mais au point de l’exiler dans les prisons du Tartare, tu y as étais fort non ? Que je sois né là où aucune lumière n’arrive jamais, je m’en moque éperdument, mais que toi, le grande et sage Athéna tu as fait souffrir l’une des tiennes pour avoir été trompée, ne crois pas que je te le pardonnerai un jour…

Scareface se tut brusquement, son regard se porta soudainement vers le temple supérieur au sien, il venait de ressentir, certainement comme Ahina, un cosmos nouveau et pur, l’énergie du nouveau-né d’Irène. Le visage du Cancer d’or changea, de colérique il devint empli de sarcasme pervers.

Dit moi ma chère déesse d’amour !!! nous ne savons pas qui est l’homme derrière de bout de gras qui gesticule dans le temple du Lion, que ferait-tu si l’on apprenait que la semence qui a donné vit au cafard humain qui vient de naitre soit sorti d’un spectre comme Thanatos, voir de mon père ou encore mieux… du déicide de Kazuki ? La jetterais-tu comme tu l’as fais il y des années avec ma propre mère qui avait été dupée par ton oncle ?

Le chevalier d’or chancela et se prit une nouvelle fois la tête entre les mains il sembla lutter contre son propre esprit avant de lever de nouveau son regard sur la divinité protectrice des humains, se forçant à garder sa sérénité, attendant d’entendre ce qu’elle aurait à dire.

Les paupières d'Athéna, à moins qu'il ne s'agisse d'Ahina ou des deux mêlées ?, s'écarquillent légèrement. Certes Scareface n'est pas le plus facile de sa garde d'Or, est-il d'ailleurs sans doute le plus difficile de tous, loin s'en faut. Cependant... il est l'un des plus anciens, l'un de ceux qui a toujours tenu face aux difficultés que pouvait rencontrer le Sanctuaire. La part d'Ombre qui est en lui est indéniable, mais jamais son armure ne l'a abandonné. Et la divine sait que le fier Cancer d'or accepte, revendique peut être même, cette part d'ombre qui fait partie intégrante de l'homme tout autant que de la constellation.

Je ne le pense pas. Mais pourquoi imagines-tu une telle chose ?

Sa première réponse semble l'apaiser. Un apaisement qui ne dure malheureusement que l'espace d'une brève seconde, à en juger par le poing qui se serre si fort que le sang ne tardera plus à perler le long de ses doigts. Le bon côté des choses est qu'il lui accorde ne jamais mentir. Cela prépare un terrain qui s'avère compliqué à arpenter. Car si Athéna regrette bon nombre de choses qu'elle a pu faire ou dire ces derniers millénaires, Jade en faisant incontestable partie, il est fort probable que la version que détient Scareface soit loin de refléter la vérité.

Patiemment, elle écoute les mots qui se déversent avec rage de la poitrine de l'homme qui se tient à quelques pas d'elle. La version qu'il détient est plus proche de la vérité qu'elle ne l'aurait pensé de prime abord, cela est vrai. Cependant... la forme diffère violemment de la réalité initiale. Et comme elle s'y attendait, de qui que soit venue cette information, il est certain que cette personne a tenté et réussi, à instiguer un trouble violent et de la rancune dans le coeur de son chevalier. Comme ils auraient du avoir cette discussion bien plus tôt... Et si cela n'a pas été le cas, Athéna en est seule responsable et elle en a parfaitement conscience.

Avant de parler d'Irène, qui n'est pour l'heure pas le sujet, il y a deux choses que je dois faire.

Dans un mouvement aérien, presque surnaturel, la déesse apparait face à Scareface. Son index s'élève dans les airs et se pose sur son front. Une délicate lumière dorée s'échappe de la pulpe de son doigt et pénètre dans l'esprit de Scareface, faisant immédiatement taire toute douleur.

Cela ne durera qu'un temps et n'entrave d'aucune manière ta capacité de compréhension, tes sentiments ou ton libre arbitre. Mais je ne saurais tolérer de te voir souffrir plus longtemps, et même si ta fierté en prend un coup.

Dans ses mots, il retrouvera sans doute plus Ahina, qu'il connait tout aussi bien qu'Athéna. Car à l'époque lointaine où la jeune femme était prêtresse de la divine, il lui connaissait déjà ce caractère impétueux qui n'hésitait que rarement à lui rabattre son caquet quand cela était nécessaire. Mais aujourd'hui cela est fait d'une manière presque amusée.

La seconde est que je te demande pardon Scareface. Pardon pour ne pas t'avoir dit la vérité avant. Pardon pour t'avoir laissé engranger tant de colère quand cela aurait pu être évité. Car si ce que tu crois savoir n'est pas loin de la vérité, la forme qu'elle revêt est bien différente de celle que tu crois.

Faisant une courte pause, rassemblant ses souvenirs pour ne pas commettre d'erreur dans ce qu'elle s'apprête à lui narrer, ses prunelles pers se posent sur Scareface alors qu'elle entame le récit de sa propre mère.

Jade n'était pas "sans doute" la meilleure. Elle l'était. Et aussi difficile que cela puisse te paraître, aussi incohérente ma décision puisse-t-elle t'apparaître, c'est pour cette raison que j'ai décidé de l'envoyer au Tartare. Si c'était à refaire, je ne le referais pas, cela est certain. Mais à cette époque je ne voyais aucune autre possibilité de vous protéger tous les deux.
Scareface... comme tu le sais, ton vrai père est Hadès. Etre l'enfant d'Hadès n'est pas une malédiction, contrairement à ce que tu peux imaginer. Mais lorsque la mère de ce même enfant est une Sainte d'or, les évènements se compliquent nettement. Ta mère n'aurait jamais volontaire eu de relations avec le sombre monarque. Si d'aventure tu lui en voulais pour cela, sois rassuré, cela n'a jamais été son souhait. Alistair m'a dit la vérité... Hadès a usé d'un stratagème comme bon nombre de divinités avant lui : il a trompé ta mère en se faisant passer pour le Taureau. Jade ne s'est pas méfiée, comment l'aurait-elle pu...

Extirpant un soupir, le regard d'Athéna semble dans le vague quelques secondes. Tant de maux auraient pu être évités si seulement... si seulement Jade n'avait pas commis cette terrible erreur... Mais comment présenter les choses à son fils. Car elle ne souhaiterait pour rien au monde que la colère de Scareface ne se déporte sur l'ancienne Sainte.

Quand elle a su qu'elle avait été trompée, Jade s'est rendue au royaume des enfers pour avertir Hadès qu'elle portait son enfant. Et... elle ne m'en a pas parlé avant de le faire. Si j'avais su qu'elle nourrissait une telle idée, j'aurais été jusqu'à l'enfermer dans son propre temple si elle avait refusé d'entendre raison. Mais je n'en ai rien su, personne n'en a rien su. Je ne sais à quoi elle pensait... ce qu'elle imaginait... si elle croyait pouvoir avoir le dessus. Mais on ne fait pas de chantage de la sorte à une divinité, surtout infernale. Je ne saurai sans doute jamais ce qu'il s'est vraiment passé lorsqu'elle s'est retrouvée face à lui. La seule chose que je peux te dire, est que ta mère est revenue au Sanctuaire en catastrophe, poursuivie par les guerriers du royaume des morts. Et crois moi... ils étaient nombreux... très nombreux.
Hadès semblait être entré dans une colère noire, car si je ne peux que supposer, je connais assez bien ma soeur que pour savoir que si elle avait eu vent de l'infidélité de son époux, cela aurait provoqué de grands bouleversements en Enfers. Hadès ne pouvait permettre cela et quoi de plus simple, à son regard, que de mettre un terme aux existences des deux personnes qui représentent un tel danger...

Une larme perle à l'orée de ses yeux. Elle ne dévalera pourtant pas sa joue, mais l'émotion qui enserre le coeur de la divine est bien présente.

J'ai du réagir très vite. Oh... je ne me décharge pas tu sais... j'ai pris une décision ce jour là, et aujourd'hui je sais que c'était une mauvaise décision. Mais à ce moment, je ne voyais quoi faire d'autre. Jade était complètement paniquée, elle craignait pour ta vie et voulait te protéger à tout prix. L'armée d'Hadès déferlait sur le Sanctuaire et c'était une époque où nous n'étions guère nombreux. La survie du Sanctuaire, et donc de la terre comme tu le sais car nous sommes le seul rempart à la folie de certains, celle de ta mère, la tienne... tout cela était en grave péril.
Alors j'ai décidé d'envoyer ta mère au Tartare. Pas pour la bannir, pas pour la punir... le Tartare est un endroit dangereux je ne le sais que trop... cependant j'avais confiance en la force de ta mère et surtout... le Tartare est le seul endroit de ce monde où Hadès n'aurait jamais pu la retrouver. Ni elle, ni toi. Tu as survécu pourtant, car la force qu'elle possédait elle en a usé pour toi, uniquement pour toi.
J'ai eu tort. Oui... et je te demande une fois encore pardon...

Le récit achevé, il est bien difficile de savoir comment le Cancer d'or va réagir. Mais au moins lui aura-t-elle dit toute la vérité...
Maintenant vient un autre pan de vérité qu'il doit connaitre et dont il doit impérativement prendre conscience.

Concernant Irène. Il ne m'appartient pas de te dire ce qui est ou n'est pas au sujet de cet enfant. Mais... j'apprends de mes erreurs Scareface, du moins je m'y efforce autant que je peux...

Ses poings se referment sur eux-mêmes alors que son visage arbore les traits d'une colère qui gronde en son sein. Pas contre lui... mais bien contre ses propres faiblesses. Et sans réellement le vouloir, ni y prendre garde d'ailleurs, comme pour appuyer toute la sincérité qui s'échappe de ses lèvres, le cosmos de la Divine se matérialise dans le temple, faisant trembler les murs et secouant la poussière du sol.

J'ai commis une terrible erreur avec Jade et toi. Nous avons réitéré une erreur similaire avec l'enfant que portait Ahina. Aujourd'hui je refuse... oui... je refuse de commettre la même erreur avec l'enfant d'Irène !!! cela est absolument hors de question. Cet enfant ne grandira pas dans les entrailles du Tartare, il ne sera pas séparé de sa mère en bas âge, il restera avec nous, au Sanctuaire et il sera protégé de la même manière que nous le devons à n'importe quel enfant de ce monde !!

Le premier geste d’Athéna se fit avec une célérité que le Cancer d’or avait rarement atteint, le corps de la divine sembla flotter dans les airs avant que son index ne touche le front de son chevalier. L’esprit du quatrième gardien fut alors traversé par une chaleur que jamais il n’avait ressenti auparavant, la douleur disparut comme par enchantement, les voix étaient toujours là, mais les migraines fulgurantes qui les accompagnaient n’étaient plus… La déesse ne pouvait plus voir son guerrier souffrir, cela ne durera qu’un temps avait-elle dit, mais combien de temps et quelles conséquences cette guérison allait engendrer, nul ne pouvait le savoir. Scareface regarda longuement Ahina de ses yeux noirs et acquiesça de la tête comme pour la remercier, pour la première depuis longtemps, il lui sourit.

L’ancienne prêtresse commença son récit par des excuses, des excuses sur le temps qu’elle avait mis avant de lui dire cette vérité qu’il cherchait tant, puis l’histoire commença enfin, elle n’était pas si différente de celle que connaissait le forgeron, seulement plusieurs zones d’ombres furent levés, comme le fait que sa mère lui avait souvent dit qu’elle considérait Alistair comme son père, ce n’était pas seulement parce qu’ils avaient eu une liaison mais aussi parce-que son véritable géniteur en avait pris l’apparence. La dernière partie de l’histoire, celle que voulait connaître par-dessus tout se révéla dans une émotion oppressante pour celle qui connut la mère et son enfant adulte, une réponse qui souleva une nouvelle question, comment était-elle tombée entre les griffes de Cronos ? Une vérité à la fois, et puis finalement Athéna disait-elle vraiment la vérité, ne l’arrangeait-elle pas pour être la sauveuse encore une fois… non, Athéna ne ment pas… Et pourtant… Scareface sentait en lui montait une rage folle, de celle qu’il arrivait à contrôler lorsque ses douleurs crâniennes le prenaient.

NOUS PROTEGER !!! Comment crois-tu que nous avons été protégés alors que notre grand-père nous a mis le grappin dessus, ma mère a dut lui servir de soubrette pendant qu’il jouait avec mon télomére un si grand nombre de fois, que je ne sais même plus qu’elle ais mon age véritable.

La rage du quatrième gardien était visible sur son visage mais pas que, son bras droit trembler de cette haine, qui l’envahissait lorsque les émotions agressives qui dormaient en lui, prenait le dessus. Sa main partie en direction du visage d’Ahina avec une vitesse fulgurante, puis il y eut un craquement. Athéna ne s’en était sans doute pas rendu compte mais, de son autre bras, son assassin l’avait projetée en arrière contre un des piliers du temple, le bruit que la déesse entendit n’était autre que le poignet du nécromancien qui s’était briser en plusieurs morceaux contre le marbre de la colonne, pour preuve le sang qui en coulait abondement.

C’était gentil de me retirer toutes souffrances Ahina, mais elle me permettait de savoir qui de ceux qui vivent dans ma tête arrive à prendre le contrôle, c’est pas grave, tu n’as eu qu’un peu de mon sang sur toi, rien de dramatique, pour l’instant…

Scareface recula de deux pas, son visage avait repris une attitude plus sereine, il se tenait le bras brisé, quelques secondes passèrent sans que rien ne se passe, puis le gold saint fronça des sourcils.

Je me rappelle une histoire que tu avais eue avec… Allessio, je ne trompe, je n’y avais pas fait attention parce-qu’a cette époque j’avais l’esprit ailleurs….

Le fossoyeur se rappela cette époque, il lui sembla que c’était dans les mêmes moments ou il vécut une idylle avec Gabriella, ancienne chevalier d’or de la Vierge, seule femme qui arriva à adoucir le forgeron du sanctuaire.

Mais tu viens de dire que tu ne commettras pas la même erreur avec l’enfant de la Lionne, est-ce que ça veux dire ce que je crois ? Ce marmot serait bien le résultat d’un croisement entre Irène et un spectre ? Est-ce bien cela ?

Parfois... un simple geste, une parole qui pourrait sembler parfaitement anodine, ont plus de valeur que tous les biens les plus précieux de ce monde. A cet instant, est-ce ce qu'elle ressent lorsqu'un léger sourire se dessine sur le visage de l'un de ses plus vieux amis. Car depuis combien de temps Ahina n'avait-elle vu de sourire égal à celui-ci... trop longtemps.

Il écoute avec attention ce qu'elle a à lui dire, ne l'interrompant à aucun instant. Et lorsque le récit arrive à son terme... la colère prend le pas sur les autres sentiments.
Le visage de la déesse s'assombrit dès ses premiers mots alors que ses poings se referment. Cronos...

Je n'étais pas au courant Scareface, je n'ai aucune idée de ce que Cronos vous a fait ni même qu'il avait mis la main sur vous.

La colère afflue tant au sein de son corps qu'elle sent les nombreuses veines qui le composent battre au rythme de centaines de coeurs. Cronos... et ses belles paroles. Elle le revoit dans sa propre salle d'audience, ici, au Sanctuaire, entouré de ses frères et soeurs, venir prêcher la bonne parole, la paix et la justice et aller même jusqu'à vouloir qu'elle prenne la place de Zeus.

Les pensées se bousculent dans son esprit. Comment, quand a-t-il pu mettre la main sur Jade. N'était-il pas sorti du tartare à cette époque...? Non, cela est sans doute peu probable, car avec son expérience il fait peu de doutes que Cronos ne serait pas retourné dans cet enfer pour un chevalier d'or... A moins qu'il ne su qui était le véritable père de l'enfant... auquel cas comment et par qui l'aurait-il appris.

Son attention accaparée à tenter de trouver des réponses, Ahina lève les yeux au moment où la main de Scareface se dresse, poing serré, filant vers son visage.
Comme avec Kazuki, la déesse ne bouge pas. Elle ne fait montre d'aucun geste pour se protéger. Une seule chose change durant ce tout petit laps de temps, l'expression de son regard qui se couvre d'une infinie tristesse.

Ses paupières s'écarquillent d'effroi lorsque le poignet du Cancer se fracture en plusieurs points contre la large colonne de pierre. Il a été jusqu'à se fracasser lui-même la main pour éviter de lui faire du mal... Et après on dira que le Cancer est le moins fiable et fidèle de sa garde... quelle bêtise.

Scareface

Le sang coule le long de sa main qui repose, inerte, contre le flanc de l'homme. Elle qui ne voulait qu'apaiser ses douleurs... lui en a provoqué de nouvelles. Comme elle s'en veut... comme cela n'était pas ce qu'elle voulait, ni pour aujourd'hui, ni pour ce passé qui le poursuit encore.
Scareface est un être dont la complexité karmique lui échappe bien souvent. Elle qui n'aspirait qu'à lui apporter un peu de paix, s'est encore bien fourvoyée. Que faire... laisser les choses ainsi... retirer la bulle de cosmos qu'elle a placée autour de l'ombre qui vit au coeur de son esprit... elle ne sait plus.

Ce... n'est pas ce que je voulais... Dis moi ce que je peux faire... comment je puis t'aider... et je le ferai.

Les sourcils de la jeune femme se froncent à l'évocation du Juge du griffon que Scareface semble confondre avec Vaelastrazs. Cette première pensée la met presque en colère. Comment confondre cette infâme pervers narcissique et malsain avec Vael... Mais ce sentiment s'évanouit aussi vite qu'il est venu, Ahina, au fond de son coeur, sachant pertinemment qu'il s'agit là d'une simple méprise. Et dans tout les cas, elle ne peut lui en vouloir. Aux yeux de tous le Juge de la Wyvern était l'un des plus puissants spectres au service d'Hadès, donc de surcroit, l'un des ennemis les plus virulents du Sanctuaire. Pourtant... le passé a démontré que cela n'était pas tout à fait exact.

Vaelastrazs... pas Alessio. Il est inutile de reparler de ça...

Une grimace se dessine brièvement sur les traits pâles de la déesse alors que l'âme d'Ahina se met à hurler à la mort à la seule évocation de ce nom. Elle n'a jamais pu se pardonner... jamais. Elle a appris à vivre avec ce poids et il la suivra jusqu'à la fin des temps.

Comme je te l'ai dit, il ne m'appartient pas de te révéler l'identité du père de cet enfant. Irène est seule juge de le dire ou non. La seule chose que je peux te dire... est que qui que soit le père de cet enfant, qu'il soit un spectre, un titan, un berserker, un asgardien, un saint... un simple humain, il sera en lieu sûr parmi nous.

Que les sens de Scareface soient particulièrement aiguisés, qu'il ait eu vent d'une quelconque information ou ressenti une aura particulière émanant de l'enfant de Kazuki et Irène, il se doute de quelque chose et ne lâchera pas tant qu'il ne saura pas exactement de quoi il retourne.

Je ne te demande qu'une chose. Ta colère doit être dirigée contre moi, pas contre cet enfant. Il n'est pour rien dans ton histoire ni dans ce que je vous ai infligé. Ne le prends pas en bouc émissaire de mes erreurs. Qui que soit son père, cela apportera de grands troubles sur le monde et sur le Sanctuaire si cela venait à devenir un secret de polichinelle. Si Irène décide de te confier ce secret, il devra rester scellé dans ton coeur. Fais m'en la promesse, je t'en prie...

Elle a parfaitement conscience que ses mots ne vont qu'attiser la curiosité du Cancer. Mais elle est obligée, elle est contrainte d'attirer son attention sur ce point délicat. Il sait déjà que cet enfant possède un lien avec les enfers, tout comme lui. Et par cet état de fait, par sa propre expérience, il ne peut qu'imaginer les conséquences si cela venait à se savoir.

Tu ne pouvais savoir Que le roi Titan nous avait mis la main dessus Athéna, puisque tu nous avais envoyés la où aucun cosmos ne peut être ressenti.

Scareface se tenait le bras, il regardait la déesse s’excuser de lui avoir soulager ses maux, et pour simple réponse, le chevalier d’or s’approcha de la divine avec le léger ricanement qu’on lui connaissait, puis il l’étreignit de son bras valide, la serrant assez fortement avant de lui glisser quelques mots dans l’oreille.

Je préfère souffrir ainsi Ahina, les douleurs que les voix me provoquaient, auraient fini par me faire perdre la raison, pas par une de ces simple folie qui ont assez facilement gérable, mais celle du genre à vous transformer en bête sauvage sans espoir de retour à une éventuelle raison.

Le nécromancien tandis le bras pour s’écarter de son ancienne prêtresse, son regard noir la fixait avec une empathie qu’on ne lui connaissait pas. La déesse de la sagesse et de la guerre rectifia alors l’erreur du quatrième saint avant de revenir sur l’enfant d’Irène mais ses paroles en dirent plus qu’elle voulait sûrement en dire pour le forgeron du sanctuaire.

Oups !!! Je crois que j’ai merdé, faut pas m’en vouloir, tu sais ! ma mémoire est le pire des puzzles qui existe. Ma colère ? Tu me parle de colère, c’est donc bien qu’il y a anguille sous roche, sache que pour le moment cet enfant risque d’être le cadet de tes soucis.

La phrase de Scareface avait commencé sur un ton compatissant mais avait fini sur un air totalement détaché et haineux, son faciès avait d’ailleurs changé du tout au tout passant d’une grande estime à une rancœur sans bornes.

Parmi toutes les voix qui parcourent ma tête, il y en a deux qui se démarque, la première à l’air de s’être calmer, mais la seconde à repris ses mots en criant plus fort encore. Je les connais toutes deux, la première d’entre eux, je ne l’ai jamais vu mais je la reconnais que trop bien contrairement à la seconde que j’ai croisé plusieurs fois mais que je connais si peu. Voici ce qu’elles me disent… Vient à moi, scindons nos deux esprits dans ton corps et devenons le dieu le plus charismatique et le plus terrible qu’il n’y ais jamais eu. Aucune divinités ne nous résistera, il nous sera facile de nous asseoir sur le trône des humains car la file de Zeus n’osera nous combattre, le monde sera à nos pieds !

Le chevalier d’or sera alors le poignet d’Athéna et la tira vers lui, par un mouvement rapide il se positionna derrière elle, la serrant par la taille tous contre lui, aucun doute que son mauvais coté avait repris le dessus, il lui lécha le lobe de l’oreille avant de lui glisser de son ton le plus sadique quelques derniers mots.

Alors ma déesse chérie ? Qui veut-tu que je devienne, ton oncle ou ton grand-père ? Dans quelle armure et à la tête de quelle armée désire-tu me retrouver ?

La main de Scareface remonta à la poitrine de la déesse puis il se mit à resserrer ses doigts lentement, ses ongles crissant sur son armure, laissant une trace ensanglanté sur le métal de son sein droit.

Bien sûr... elle pouvait difficilement en avoir connaissance pendant. Mais qu'en était-il de l'après ? Comment se faisait-il que durant toutes ces années, elle n'ait pas su ce qu'il s'était passé entre Jade, Scareface et Cronos au Tartare ? Elle pose un regard interrogateur sur son chevalier. Pourquoi ne lui en a-t-il jamais touché un mot...? Cela n'aurait certes pas changé le passé, mais au moins aurait-elle pu aller trouver Cronos, exiger réparation ? Elle le fera, oh oui... quand son grand-père foulera de nouveau le sol de ce monde, que les Titans soient assurés que la première visite qu'ils recevront ne sera nulle autre que la sienne.

De nouveau le Cancer d'or entre dans une phase plus apaisée, presque... sereine. Un second sourire naît sur ses lèvres alors qu'il étreint la jeune femme. Elle ne le repoussera pas, évidemment pas... Car ce genre d'attitude ne se compte pas sur les doigts d'une main dès lors qu'il s'agit de Scareface.
Il murmure... lui assure que ce qu'elle a fait été préférable et que même si une douleur en remplace une autre, celle-ci était bienvenue comparée à celles qu'il était obligé de subir jusqu'alors.
C'est en un sourire un peu contrit qu'elle lui répond. Elle aurait préféré que toute souffrance cesse, mais sans doute cela est-il encore du domaine de l'utopie. Peut être que cela viendra... un jour.

Alors qu'il reprend la parole pour revenir sur le sujet d'Irène et de son enfant, le regard de la divine change. Avant même d'arriver à sa conclusion, avant même que ses derniers mots ne lui indiquent que le mal qui est en lui est en train de reprendre le dessus, quelque chose a changé. Une chose toute simple, qui serait peut être passée inaperçue pour beaucoup. Mais elle l'a perçu, ce changement. Car en deux phrases il l'a appelée tantôt Athéna, tantôt Ahina. Un revirement qui indique que son état d'esprit est en train de changer. Car il aime Ahina, mais quelque chose au fond de lui, ces voix dont il parle, haïssent Athéna plus que tout, l'une presque autant que l'autre. Est-ce le prix à payer ? Devra-t-il, pour le restant de sa vie, échanger un bref instant de quiétude contre une trop grande colère ? Cela est hors de question.

Serrant son poignet, il se déplace avec la vitesse propre aux chevaliers d'or de haut rang. Les mâchoires de la divine se contractent lorsqu'il serre sa taille et que sa langue vient se loger contre son oreille. Son chevalier ne sera, en aucun cas, à remettre en cause. Non. A cet instant... est-ce bien les auras de Cronos et d'Hadès qui la font frémir de colère. Comment osent-ils...
Sans bouger d'un cil, le cosmos d'Athéna se dégage puissamment tout autour d'elle alors que sa voix résonne au coeur du temple. En une litanie aussi mélodieuse que sévère, c'est comme si sa voix se muait en des dizaines.

Tu es Scareface, chevalier d'or de la constellation du Cancer, fidèle protecteur du Sanctuaire et des hommes qui peuplent ce monde.

Une cuisante brûlure s'insinue dans l'esprit de son chevalier, le contraignant à relâcher un peu la pression qu'il opère sur sa taille. Libérée de son étreinte, Athéna se tourne vers lui pour lui faire face. Lui ? Non... Eux.

Hadès, Cronos, vous ne possèderez jamais l'âme de cet homme. Vous ne possédez ici qu'une infime partie de votre puissance et vous n'êtes pas de taille à lutter contre moi.
Scareface est plus fort que vous ne l'imaginez, sinon il serait tombé sous votre joug depuis longtemps.
Maintenant retournez dans les ombres !

A ces mots le cosmos de la déesse de la Sagesse prend la forme de celui de la Guerre. Car est-ce ce qu'elle représente, la Guerre juste. Et quel affrontement plus juste que celui de sauver l'âme de son chevalier ? Aucun. Elle ne l'abandonnera pas, jamais.
Emplissant le temple comme l'eau déborde du vase, les murs se mettent à trembler alors que la divinité maintient son cosmos à un niveau très élevé. La douleur qui doit envahir l'âme de Scareface doit être vraiment désagréable... mais elle n'a pas le choix.

Pourtant toujours prisonnière de son étreinte, la réponse d’Athéna se fit entendre tout autour de lui, démultiplié par centaines, provenant de chaques coins du temple maintenant empli du cosmos de la divine, il s’ensuivit une chaleur agréable qui envahit l’esprit du chevalier d’or, une chaleur qui se transforma vite en un feu intense qui fit relâcher la pression du quatrième gardien, La déesse en profita pour se libérer et faire face à son chevalier saint.

La suite ne se fit pas attendre, la cosmo-énergie d’Athéna se changea, de douce et bienfaisante, elle devint brutal et oppressante, l’ancienne prêtresse abattit son pouvoir dans la conscience du Cancer, ses mots avait la force des justes et son cosmos devint de plu en plus puissant. Le feu intense se transforma en un brasier géant avant de devenir aussi vif et intenable que les forges d’Hephiastos, le forgeron du sanctuaire se maintenait les tempes tant la douleur qui avait envahi son crane était devenu insupportable, Scareface se tordait en tout sens, hurlant sa souffrance avant d’aller se terrer dans le seul coin encore sombre de son temple, la ou seul ses yeux plus obscurs que le néant étaient encore visibles.

Tapis dans l’ombre, le quatrième gardien fixait longuement la déesse d’un regard haineux mais plus encore, c’était un regard empli de peur qui dévisageait l’ancienne prêtresse, un long moment passa où le silence n’était entrecoupé que par la respiration saccadée et tremblante du chevalier d’or, un long moment puis un craquement sourd suivi d’un cri de bête. Les yeux plus noirs que l’obscurité reprirent de la hauteur, le chevalier sortit de l’ombre se tenant le bras qu’il s’était brisé plus tôt, sauf que cette fois-ci, son ichor s’en échappait par flots malgré ses doigts encore plantés dans sa chair.

Comment te remercier ? Tu as… Elle a réussi, certes, ils n’ont encore totalement disparus puisqu’ils font parti de moi-même, mais ils ont cessé de me harceler, il ne me reste plus qu’un chose à faire…

Le nécromancien se rapprochait de la déesse en titubant, se maintenant son bras inerte d’où coulait abondamment, mais ce mal lui était nécessaire pour pouvoir garder sa raison. Scareface posa ensuite sa main sur l’épaule de la jeune femme après qu’il eut retiré sa main de son bras blessé.

Ahina, j’ai une dernière faveur à demander à Athéna, j’ais besoin de l’un de ses sceaux, juste une partie de son pouvoir pour me téléporter à un lieu ou je pourrais terminer ce qu’elle vient de commencer.

Le chevalier du Cancer jeta un rapide coup d’œil, vers le temple du Lion, une nouvelle fois, il venait de percevoir l’énergie étrange qui émanait du nouveau-né et ferma les yeux un instant avant de reprendre la parole.

Je ne vois que deux lieux ou Athéna pourrais m’envoyer, le premier d’entre eux est le jardin des arbres de twin sal mais si jamais mon cosmos explose, tout le sanctuaire aura l’impression qu’Hadès se trouve au sein des douze temples. Le second n’airait pas ce souci puisque c’est la ou elle m’a envoyée alors que je n’étais pas né, dans ce lieu ou le cosmos n’existe plus, je pourrais enfin être seul avec moi-même. Le tartare ou les arbres jumeaux, voilà les deux choix que je lui laisse, pour une fois je lui fais confiance.

Scareface fit un clin d’œil à la divine puis après lui avoir fait un dernier sourire avant de reprendre son sérieux, le nécromancien s’approcha de l’oreille de l’ancienne prêtresse et lui murmura quelques mots.

Je ne dois surtout pas savoir ou Athéna a décidé de m’envoyer, sinon ceux qui sont là-dedans risque de tout faire pour m’empêcher de m’en servir.

En disant ces derniers mots, le gardien du Cancer, s’était tapoter la tête, désignant les voix qui le torturait depuis tant d’années, Scareface ne semblait plus vouloir citer leurs noms, peut-être par jeux ou peut-être de peur de citer leurs noms.

Ceux qui imaginent que l'existence d'un dieu est baignée d'ambroisie et de félicité se trompent lourdement, du moins n'est-ce pas son cas, cela ne l'a jamais été. De sa naissance jusqu'à aujourd'hui, et sans doute pour les siècles et les siècles à venir, son chemin n'a jamais été parsemé que par les obstacles. Bien sûr, la peine n'est pas toujours l'élément dominant, fort heureusement. Car nombreuses sont les scènes de joie et de bonheur intense qu'elle a pu vivre jusqu'à ce jour.

Cependant.

Ses prunelles pers dévisagent son chevalier. Elle aura une brève hésitation à laquelle elle ne succombera pour autant pas. Le voir ainsi souffrir, recroquevillé dans un coin sombre de son temple, blessé au plus profond de sa chair et de son âme lui est insupportable. Et malgré cela... elle sait au fond de son coeur, oui, elle sait qu'elle entreprend quelque chose de difficile, de douloureux pour lui, mais que le répit se trouve au bout de ce chemin ci et de nul autre.

Son cosmos s'apaise lorsqu'il s'extraie des ombres. Elle ne ressent plus les auras perturbatrices d'Hadès et de Cronos. Elles sont désormais retournées à leur sommeil, mais pour combien de temps...
Enroulant ses bras autour de son chevalier, Ahina le prend contre elle avec douceur.

Tu n'as pas à me remercier... c'est moi qui suis désolée de t'avoir encore imposé une telle souffrance...

Lorsqu'il pose la main sur son épaule, elle s'écarte légèrement et le fixe en silence alors qu'il lui demande une "faveur" qu'elle aurait préférée ne jamais entendre. Au fond d'elle, elle sait que c'est sans doute le seul moyen de faire taire ces voix, ces ombres. Malgré tout... il subsiste un risque non négligeable et l'opération n'est pas sans danger.

Tu es sûr de toi...?

Quel étrange homme. Car alors que cette faveur ne peut être accordée que par la déesse, est-ce à Ahina qu'il la formule, comme si Athéna ne faisait pas partie intégrante du corps qui se trouve juste en face de lui. Il est sûr de lui... Peut être est-ce même la décision la plus absolue qu'il ait prise de toute son existence.
D'un mouvement sec, Ahina arrache sa manche droite, le tissu se déchirant au niveau de son épaule. Avec précaution elle noue ce bandage de fortune autour du bras du Cancer d'or.

Si c'est ce que tu souhaites... alors il en sera ainsi. Mais... prends bien garde à toi... Promets-le moi.

Reculant de quelques pas, elle le fixe d'un regard doux, l'encourageant avec bienveillance de ses yeux clairs. Ce qu'il s'apprête à affronter est terrible, sera terrible. Mais elle a confiance... elle a toujours eu confiance, aujourd'hui ne fera pas exception à la règle.

D'une nature bien différente du précédent, le cosmos d'or de la divine se développe avec rapidité tout autour d'elle alors qu'un sceau de lumière se dessine sous les talons de son chevalier. Composé d'arabesques et de traits ressemblant à un langage très ancien qu'aucun humain ne serait à même de déchiffrer, le sceau engloutit Scareface de lumière, l'entraînant vers le lieu que la déesse a choisi pour lui.

Lorsqu'il a complètement disparu de son temple, la divine reste encore quelques minutes, contemplant l'endroit vide où il se tenait jusqu'alors.

Bonne chance mon ami...

Fermant délicatement les paupières, ses pensées s'envolent vers les Saints présents au Sanctuaire. Un message qui sera aussi bref qu'essentiel. Ils n'ont pas besoin d'en savoir plus, cela serait néfaste, pour l'heure.
Mais ils doivent cependant être avertis.

Se détournant vers les hauteurs du Sanctuaire, Ahina franchit les temples les uns après les autres à pas lents. Elle aurait pu rejoindre le jeune garçon qui l'attend depuis fort longtemps au temple du Grand Pope bien plus rapidement. Mais à cet instant... elle ressentit le besoin de faire quelques pas, de vider un peu son esprit de tout ce qu'il venait de se passer. Imaginait-elle que ce qu'il attendait était encore pire que Kazuki, encore pire que Scareface ? Sans doute pas.

-> Visite guidée (Temple du Grand-Pope)

Scareface s’était presque arraché le bras entraînant une douleur physique telle qu’elle masquait sa douleur mentale mais au moins, le chevalier pouvait maintenant pensait par lui-même, sans que les autres ne lui dictent ses actes, combien de temps le gold saint du Cancer n’avait pas agit de sa propre volonté, jamais sans doute, ou que trop rarement. Lorsqu’Ahina l’enlaça pour s’excuser de lui infliger tant de souffrance, le nécromancien lui caressa la tête et lui répondit doucement.

Ne t’en fais pas pour ça, j’ai l’impression que la souffrance est le lot de chaque personnes qui possèdent une essence divine.

Il était maintenant temps pour le chevalier d’or d’en finir avec ses démons, même s’il savait pertinemment qu’il n’en finirait jamais avec, il devait trouver le moyen de ne faire plus qu’un avec la partie d’eux qui vivaient en lui et à la question de la déesse, il ne répondit que par un mouvement de tête de bat en haut.

Ce qui suivi sembla surréaliste au chevalier d’or du Cancer, la femme, qu’il avait tant détesté toutes ses années lui montrait de l’empathie, voir de l’amour en lui prodiguant un début de soin en sacrifiant sa manche pour lui faire un bandage de fortune, avant de reculer et de faire apparaître sous les pieds du nécromancien le souhait qu’il avait émit, et alors qu’il commençait à disparaître le fils d’Hadès fit un clin d’œil à la déesse.

T’inquiète ma poulette, je te promets de revenir te voir, tu me reverras au moment ou tu t’y attendras le moins et sans doute celui ou tu auras le plus besoin d’un gold saint a tes cotés.

Le paysage qui s’offrait à la vue du quatrième gardien s’effaça pour ne plus être qu’une lumière intense et douce à la fois.

=> La ou Athéna m'a envoyé.

Sujet: Re: Mettre cartes sur table [Pv Scary]

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