[Flashback] Une civilisation perdu (Pv : Irène & Kazuki)

Il avait éveillé la curiosité de la Lionne, cela se voyait au regard que celle-ci lui portait, et Irène n'avait aucun mal à deviner le tour que prenaient ses pensées. Il était très certainement entrain de se demander s'il devait tout lui révéler en la connaissant et tout un tas d'autres questions du genre.

Il était amusant de la voir troublée de la sorte. Et sans doute dut-elle se rendre compte qu'elle le détaillait sans la moindre gène depuis un moment, car elle détourna vivement la tête, comme un enfant pris en faute, en l'écoutant parler de choses dont elle avait déjà eut vent. Et d'autres qui était totalement nouveau pour elle, comme son maître et père adoptif lié au Sanctuaire. Oui vraiment cette révélation sur son tuteur semblait quelque peu perturber la Saint d'Or.


"Tu semble bien amer en disant cela. Qu'as-tu donc sacrifié pour entrer au service d'Hadès? Pour ma part j'ai laissé une famille et des amis pour devenir celle que je suis. La première vraie famille que j'ai rencontré et j'ai du la quitter."

Elle le laissa grignoter enfin un morceau de poisson qu'il avait préparé avant de prendre des forces et se donner du courage pour reprendre le cours de son récit.


" Ensuite, j'ai tué toute les personnes que j'ai croisés, femmes et enfants inclus, j'ai brûler des villages et détruit de grande ville simplement parce que cette haine ne faisait que s'accumuler avec le temps. "

Au bout d’un instant, le Chevalier se reprit. La colère disparut et il sembla reprendre l’aspect calme qu’il avait auparavant… Pourtant, un résidu d’obscurité restait au fond de son regard, que même l’image d'Irène se reflétant dans ses iris ne put combler.

La Sainte pouvait comprendre ce que le jeune homme avait pu ressentir.

La Lionne n'était pas étrangère à ce sentiment, elle avait, dans le passé, déjà expérimenté cette expérience d'avoir soudain la brusque envie de s’éloigner de certaine personne. La vie de Chevalier Sacré ne pouvait laisser place à l’attachement. La proximité laissait place à la complicité, qui devenait bien vite des sentiments, qu’ils soient amicaux ou plus développés. Et dans tous les cas, cela représentait un danger. Tout comme elle, le spectre en avait fait la douloureuse expérience. Chacun d'eux disposaient de grands pouvoirs… Et devaient donc assumer de grandes responsabilités. Pour ne pas s’éloigner de leur objectif ils devaient parfois s'écarter de la route leur étant tracée pour mieux y retrouver leur pas.

Quoiqu'il en soit, il y avait des plaies que l’on ne pouvait guérir simplement par le cosmos ou par les prouesses médicinales. Des blessures profondes, qui pouvaient nous hanter, laissant notre cœur meurtri, en proie à l’obscurité. Le jeune homme était tombé au plus profond du néant, rattrapé par la froideur des ténèbres que représentait les Enfers, pour rencontrer son fondateur, Hadès.




Le feu crépitait doucement, la lueur plongeait Irène dans un état comateux.



Elle n'avait de cesse de se dire qu'Hadès avait profiter de la faiblesse du moment du Juge pour le prendre à son service. Se servant de sa haine et de son pouvoir pour renverser son père... Zeus.

Tout était clame. Les ombres dansaient autours d'eux, créées par les flammes du petit feu. La nuit était posée. Irène ne voyait pas ce qu'elle pouvait rajouter à son récit. Tous avaient des histoires différentes, et c'est celles-ci qui font et construisent chacun d'entre nous. Elle releva enfin les yeux du feu où elle s'était perdue pour lui demander ce qu'était devenu ce chevalier.


"Tu as finalement put découvrir qui avait donné la mort à Atlas... ? Les Deux l'auraient retrouvé et punis pour son outrecuidance de t'avoir recueillis... ? As-tu réussi à avoir le fin mots de tout ceci ?"

La Sainte s'attarda sur le visage du Juge, puis son regard fut attiré par une lueur derrière lui qui l'a fit froncer les sourcils sur son origine. Une flammèche bleutée volait au dessus du sol de la forme d'une gouttelette pas plus grand qu'un doigt humain. Bercée par la légère brise qui venait de se lever, elle restait là, statique, à les regarder, un léger bruit émanait de son corps faisait penser à un bruit cristallin.





Irène se leva doucement sans quitter des yeux leur nouvelle amie.

"Qu'est-ce que c'est que ça...?"

Elle se voulait calme et posée, elle ne voulait pas effrayer ni l'un, ni l'autre avec des mouvements brusques. Elle avait une idée sur l'identité de cette chose. Elle en avait déjà vu il y a longtemps, dans le passé.

"C'est un esprit..."

Elle non plus n'avait pas eu le choix se dit-elle. Elle avait été mené dès sons enfance au Sanctuaire et était prédisposée à devenir Chevalier. Qu'en serait-il advenu si l'ami de son Grand-père avait été issu d'un autre camp ? Serait-elle devenue Asgardienne, Marinas ou Spectre encore ? La seule vertus qu'elle disposait à l'époque était le courage et l'obéissance. Pour ne pas se retrouver seule, elle aurait fait ce qu'on lui demandait pour qu'on soit satisfait d'elle et qu'on la laisse tranquille. Elle n'a développé qu'ensuite sa compassion et son empathie envers les plus démunis, et son protectionnisme car elle même l'avait été lors de son enfance. Elle ne pense pas que son idéologie aurait collé avec l'armée d'Hadès mais les autres nations pourquoi pas... Bref, elle s'était retrouvée à sa place uniquement pas les faits du hasard. Portée une armure d'Or n'avait été ensuite qu'un chemin de croix.

"Mais dis moi... Tu n'es pas le seul à avoir survécu à la chute de ton royaume... J'ai pu rencontrer lors de l'attaque de Chaos contre le Sanctuaire ta petite sœur, Lenalee, très jolie soit dit en passant. Peut être que d'autres ont survécu... ?"

Puis leurs regards se tournèrent vers la petite lueur bleu qui brillait dans la nuit. Irène ne fut pas étonnée de cette apparition fortuite.

"Oui j'en ai déjà aperçu lors de mon enfance... J'habitais une forêt peu commune avec mon Grand-père. Selon lui, ce sont les esprits qui l'ont guidé jusqu'à moi et qui m'ont sauvé... Ils l'ont suivi et trouvés domicile au alentour de chez nous par la suite. Après mon départ pour le Sanctuaire, je n'en avait plus jamais revu... Jusqu'à ce soir... Pour la petite histoire... Ils avaient formé un chemin de lumière que mon Grand-père suivit à travers la forêt et à son arrivé dans un village dévasté, leur lumière apaisante et chaleureuse m'entourait par centaine au dessus de mon corps inerte. Mon Grand-père n'avait jamais vu de sa vie un phénomène pareil, depuis ce jour, il se plaisait à dire que j'étais béni par les Dieux... Qui sait...."

Finit-elle par souffler d'un sourire malicieux.

Ainsi, Lenalee n’était pas sa sœur de sang mais sa sœur de cœur. Pourtant, il y avait un petit air de famille. En fait Lenalee avait presque la même histoire qu’Irène. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle appréciait peut être la Spectre sans le vouloir spécialement. Elle avait un trait de caractère qui l’attirait. Au fond d’elle, elle imaginait qu’elles avaient partagé les mêmes épreuves, les mêmes douleurs. Ce qui les avaient rendus fortes et femmes. La seule différence qu’elle pouvait noter était peut être sa facilité à en parler plus ouvertement. Mais cela était sûrement par rapport à la différence d’âge qu’il y avait entre elles. Seul le temps peut guérir les blessures profondes. Et Irène avait digérer sa peine avec le temps. Et en affrontant des situations plus où moins dramatiques et périlleuses qui faisait relativiser bien des personnes.

La petite lumière de l’esprit s’éteignit peu à peu. Comme une veilleuse sur un petit enfant en train de s’endormir. Jusqu’à disparaître complètement comme le feu qui luttait dans les braises des brindilles pour subsister avant de s’éteindre complètement en laissant une trainée de fumée.

Irène s’étira.

"Quelle chance tu as d’avoir une famille. Même si vous n’êtes pas liés par le sang, cela se sent dans ta voix qu’un lien très puissant vous lie entre vous.
J’en suis presque jalouse… J’aurai aimé avoir des frères et sœurs…"

Elle s’arrêta une minute.

"Attends… Ta deuxième sœur se trouve être au Sanctuaire ??? "

La Lionne n’aurait jamais pensé à tel revirement de situation. La sœur d’un des plus puissant Juge des Enfers vivrait au Sanctuaire et elle ne l’aurait jamais croisé ?

"Hana… Ce nom ne me dit rien. Je n’ai pas entendu parler d’elle au Sanctuaire… "

Pourtant, étant une fille recueillie par un Chevalier d’Argent, elle aurait du recevoir les meilleurs enseignements dirigés pour devenir une Sainte au service d’Athéna.

Avoir une famille, c’était pouvoir compter les uns sur les autres. Avoir une famille, c’était ne plus être seul face à l’adversité. Avoir une famille, c’était un devoir qui passait au dessus de tout le reste. Avoir une famille, c’était une grande responsabilité…

Il était intéressant d’imaginer le Juge d’Hadès en tant que grand frère. Cela paraissait inconvenant au vu de sa froideur et de sa distance glacial par moment. Mais peut être avait-il pu développer et entretenu autre chose que sa haine et que sa rancœur grâce à ce lien peu commun. La Lionne en était intimement convaincue sinon elle ne pourrait pas partager ce genre de conversation avec ce dernier. Il aurait été trop reformé sur lui-même et rien de bon n’aurait pu en sortir. Les femmes avaient joué un grand rôle dans sa vie, celui de lui permettre de s’ouvrir sur le monde et ne pas le voir qu’en noir et gris.

" Je me demande vraiment à quoi elle ressemble… Si elle a ne serait-ce qu’un quart de ta puissance et de ta volonté, elle se fera remarquer tôt ou tard. J’espère seulement qu’elle n’a pas hérité de ton caractère. "

Plaisanta la Sainte.

" J’aimerai vraiment la rencontrer… "

Elle se perdit alors à vagabonder dans des hypothèses sur sa sœur, regardant le ciel étoilé comme seul lumière à présent.

" Il n’y a pas grand-chose à raconter sur moi, ma foie… Je n’ai passé mon enfance qu’à m’entrainer durement afin de devenir une guerrière accomplie. J’ai combattu grand nombre de Chevalier, j’avais acquis un bon niveau en très peu de temps avec mes dispositions naturels, j’étais déjà promis à un grand avenir, on m’appelait la terreur Dorée à cette époque. Cela était dû à mes cheveux d’Or et à ma petite taille qui pouvait me permettre d’acquérir une grande souplesse et une grande rapidité pour attaquer en très peu de temps. Lorsque j’atteignais ma vitesse maximum, on pouvait me confondre avec un éclair jaune. Personne ne savait à quoi je ressemblais car je portais constamment un masque pour ne pas avoir de traitement de faveur face à un homme. "

Elle sourit en repensant aux jeux qu’ils inventaient à cette époque.

" Les garçons avaient même lancé un concours sur celui qui parviendrait à m’arracher mon masque en premier et découvrirait ainsi mon visage d’enfant. "

Elle laissa alors planer un voile de mystère. Tombant peu à peu dans un état de somnolence.

La jeune femme chuta peu à peu dans le sommeil. Frissonnant au début, sa température redevint stable peu de temps après, l'entrainant dans ses songes et aux pays de Morphée.

Le petit matin fit son apparition, la leur de l'aurore appelant la guerrière à se réveiller doucement et à ouvrir ses paupières. Il lui fallut un peu de temps avant de se remettre les idées en place et de comprendre ce que le Juge faisait là, sa tête posée sur son épaule. Elle plaça sa main contre sa joue et le repoussa en s'amusant jusqu'à ce qu'il se réveille à son tour. Le sourire au lèvre elle se leva avec un bonjour encore endormi.

Se dirigeant vers son sac afin d'y prendre les brioches qu'elle avait acheté la veille en ville avant d'en mettre un dans sa bouche et d'en lancer un à Kazuki plus pour l'usage qu'autre chose car elle savait qu'en tant que Spectre, il n'avait pas le sentiment de faim ou de plaisir à manger.


"Bien... Que faisons-nous à présent ?"


La Sainte réuni ses affaires en moins de deux et les cala sur la moto, déjà prête à repartir.

Elle attendit que Kazuki monte le premier avant d'enfourcher à son tour la moto. Elle se cala bien, s'accrochant à son solide buste de guerrier aguérit et posa à nouveau sa tête contre son dos. Encore somnolente, elle se reposa ainsi, les yeux fermés, l'esprit vide, ne se préoccupant de rien d'autres que de rester en équilibre sur cette moto qui traversa la forêt. Le vent qui fouettait son visage lui permit d'émerger peu à peu de son état de somnolence.

Alors qu'elle s'était redressée et regardait le paysage défiler à toute allure par dessus l'épaule du Juge, une ombre les survola ce qui attira l'attention de la Sainte. En levant les yeux vers le ciel, une énorme créature volante les surplombait. Il s'agissait de nul autre que d'un dragon. La Lionne laissa échapper une exclamation de surprise. Elle avait aperçu au loin des ruines vers lesquels ce dirigeait la créature. Seraient-ils arrivés à destination ? Apparemment oui, car le dragon se posa à l'entrée des ruines et faisait semble-t-il office de gardien. Il les accueillit d'ailleurs une nouvelle fois avec un cris strident à en faire exploser les tympans. Irène se boucha les oreilles du mieux qu'elle le pu le temps que le son s'arrête.

Kazuki arrêta la moto et y descendit sortant son arme. La jeune femme le rejoignit très rapidement, le baton offert par la reine entre les mains.

"Bon... C'est le moment d'être inventif !!!"

La Lionne regarda le dragon de toute sa hauteur. Comment comptaient-ils battre pareil démon ?! Sa mâchoire était trois fois plus grande qu'elle pour se donner un ordre d'idée. Une seule morsure et s'en était fait d'eux.

Le Dragon fit trembler la terre avec son poids colossal pour contrer l'assaut du Juge. Le dragon parvint à le déstabiliser mais pas à le faire tomber car Kazuki reparti aussi vite, n'aillant pas dit son dernier mot. La Sainte faisait de même depuis tout à l'heure mais n'avait pas trouvé l'ouverture comme Kazuki pour s'approcher suffisamment, le dragon l'avait vu venir et avait utiliser ses ailes pour l'éloigner dans une bourrasque de vent. La Lionne s'était protégée et avait glissé sur le sol pour éviter de s'envoler.

Alors qu'elle relevait la tête, elle découvrit avec effrois la queue en pic du dragon s'abattre sur elle, telle une massue acérée. Elle réussi à l'esquiver par un saut sur le côté et profita de l'impact sur le sol pour sauter sur sa queue et courir le long de se dorsale d'écailles remontant ainsi jusqu'à son dos.

Irène commença à murmurer une incantation pour immobiliser la bête tout en courant à toute enjambé, son bâton réagissant à sa voix, il s'illumina à mesure que le sort devenait puissant. Arrivant à hauteur de ses ailes, la jeune femme sauta et planta le bâton entre les écailles de la créature, ne parvenant pas à atteindre si facilement la chair du dragon, il fallait l'asservir et elle activa ainsi le sort par cette occasion.

Des rafales de vent tel des liens invisible s'enroulèrent autour du corps de la créature cherchant à l'immobiliser. Le dragon hurla de colère en sentant des liens le maintenir de plus en plus serré au fil qu'il se débattait pour s'en défaire et le contraindre à abandonner ses défenses. Dans un ultime effort il essaya de déployer ses ailes pour se libérer. Dans une rage folle et un cris strident, il parvint à repousser le sort. Irène sous les secousses du décollage posa un genoux à terre et s'envola sur le dos du dragon avec comme seul appuis son bâton. La bête fit un demi-tour et commença à cracher un souffle de flamme et de lave en fusion en direction du Juge toujours en contre bas. La Lionne s'accrochant inexorablement de toutes ses forces pour ne pas tomber de la monture emportée par le vent et la vitesse.

Les écailles lui écorchant les bras et les cuisses en essayant de se maintenir contre la créature le plus proche possible.

Une chute de cette hauteur lui serrait dès plus fatale.

Tête brûlée sur ce coup-ci, elle aurait peut être mieux fait d'y réfléchir à deux fois avant de s'avanturer si vite sur son dos. En même temps, la créature ne lui avait pas vraiment laissé le choix malheureusement, c'était soit ça soit finir entre ses dents. Le choix avait été vite fait.

Alors qu'elle n'avait plus maîtrise de rien, elle sentit un impact traverser tout le corps du dragon qui le fit détourner la tête et son souffle de feu. La Lionne en profita pour reposer pied à terre et une nouvelle fois invoquer cette étrange magie. Elle se mit à chanter l'incantation sous les instructions du Juge. Cela était loin d'être évident mais en réunissant assez d’effort pour se remettre les idées en place, elle y parvint.

Aussitôt une barrière de vent se recréa autour du dragon afin de lui bloquer tout mouvement. La bête hurla de rage et recommença à se débattre. Mais Kazuki l'empêcha de faire à sa guise grâce à ses coups d'épée.

" Maintenant !!! "

Elle ne pouvait plus en supporter d'avantage.

Irène était parvenue au summum de ses capacités. Le sort l'avait épuisée et comme si toute ses forces s'étaient envolé, happée par une force invisible, son corps ne lui répondait plus et se faisait lourd. Elle se vit tomber comme une masse,récupérant de justesse son bâton, l'entrainant avec elle dans sa chute.

Elle se voyait glisser entre les ailes de la bête sans pour autant pouvoir tendre ne serait-ce le bras pour s 'y accrocher. Elle allait se rétamer comme une crêpe sans pouvoir rien faire. Elle chercha d'un regard effrayé l'ombre du Juge, il était sa dernière chance de survivre. Avant de sombrer dans le commeil.

Le combat était laborieux. Ils n'en menaient pas large. La créature se montrait bien plus récalcitrante qu'ils n'auraient pu l'imaginer. Aussi courageux que soient les deux guerriers, le dragon avait un net avantage sur eux. Pourtant aucun des deux ne souhaitaient abandonner le combat et c'est à force de conviction et d'acharnement qu'ils purent faire égal avec la bête. Mais cela ne dura pas, Irène perdit connaissance en utilisant toute la magie qu'elle avait puisée en elle et libéra ensuite après quelques minutes le dragon qui s'acharna sur le Prince.

Le souffle de la déflagration balaya de quelques mètres la Lionne, qui retomba lourdement au sol, ce qui eu pour effet de la réveillée en heurtant un rocher. Elle cracha quelques gerbes de sang avant de se redresser, essuyant d'un revers de main la trace laissée sur son visage, et de se tourner vers le lieu du combat. Elle chercha des yeux Kazuki qui avait disparu derrière un épais nuage de poussière. Craignant le pire, elle essaya de se relever sans y arriver pour autant, elle tournait de l’œil, demandé trop d'effort à son corps était courir le risque de refaire une perte de connaissance.

Une aura mystérieuse attira alors l'attention de la belle. Le Juge était entouré d'une barrière de protection qui lui avait permis de survivre à l'explosion. Il ne s'arrêta pas là, sans qu'il ne bouge, il infligea au dragon une attaque mortelle, parcouru de flamme noir, la créature hurla. Irène ne put faire autrement que de se boucher les oreilles tellement le cris lui transperçait les entrailles. Quel horreur... La créature bougeant dans tous les sens pour éteindre le feu se consumait encore plus vite. Cette vision et l'odeur de la chair brûlé eu pour effet de donner un haut le cœur à la Lionne qui se reteint de vomir. Calciné, le dragon tomba bientôt au sol et continua de se faire dévorer par les flammes. Il en était fini du gardien.

Complètement ravagé par les coups qu'il avait subi, Kazuki était couvert de blessures. Il récolta son du en ramassant la précieuse pierre qu'ils étaient venus chercher avant de s'en retourner vers sa belle et s'écrouler à côté d'elle. Irène passa alors la main dans ses cheveux noirs de jet tout comme pour le félicité de son exploit.

" Merci de m'avoir rattrapé, preux chevalier. "

Dit-elle avec humour, tendresse et beaucoup de douceur. Après plusieurs caresses pour le tranquilliser, elle s'attaqua à ses blessures, déchirant ses vêtements en lambeaux et brûlé au vif, libérant ainsi son corps et laissant apparaître au grand jour l'ampleur des dégâts que le dragon lui avait causé, elle en fit des serviettes pour essuyer le sang, arrêter les quelques hémorragies et lui fit des pansements sur ses plus graves blessures manquant de tissue.

Après s'être appliquée à bien le soigner, elle s’allongea pour récupérer elle aussi le grand stock d'énergie dépensé.

Un léger tremblement s'était emparée de mes mains, cherchant alors à le repousser, je n'y parvint pas, comme si seul mon esprit me faisait subir mille et une torture, mes sens semblaient vouloir me tromper, sa voix suave, son parfum envoutant, sa carrure d’Apollon.



C'est alors qu'il s'approchait de moi alors que durant ce moment j'avais un mouvement de recul, jamais je n'avais espérer ce moment arriver, depuis notre rupture au Sanctuaire sous-marin, rien ne laissait prévoyez une seconde chance. le voyant se rapprocher de mon visage plongé dans son regard, comme si mes sens voulait encore être trompés, comme si je ne voulais savoir rien d'autre, car depuis, je l'avais imaginé se reposer tranquillement dans les champs Elyséen, bénéficiant d'un traitement particulier, en paix avec lui-même, mais en tant que spectre... non... je ne voulais pas.

Je ne voulais pas retomber sous son charme ravageur. Mes mains tremblaient de plus belle, sur mon visage se lisait une expression de peur et d'appréhension, mais je ne pouvais détourner le regard de celui qui m'avait ensorcelé, qui avait il y a déjà bien longtemps de cela, volé mon cœur et l' avait emprisonné. Il me poursuivait, j'en était prisonnière, poursuivit par ce sentiment, sa silhouette, son visage, son aura, jusqu'à le voir dans mes songes.



Je ne pouvais plus parler, mais j'avais besoin de toucher, ainsi j'en serais certaine, alors plus par impulsion que par réelle réflexion je tendais ma main, tremblant au niveau de l'estomac, toucha, ou plutôt effleura, et c'est alors que je ressentis ces contours, ces reliefs. A ce contact j’eus de nombreux souvenirs qui revinrent à la surface, notre première rencontre, une sorte de flash back, nos nombreuses entrevues, nos regards et enfin j'arrivais sur la plage qui m'avait fait le connaître...

Mais mon expression restait la même, incrédule et hésitante comme la première fois où j'avais touché Kazuki. Ma main se retira alors de son corps. Je ne savais quoi dire, je ne savais que penser.


Je n'avais rien dis, je ne pouvais me substituer au demi-Dieux. Comme l'être humain était faible face à l'amour. Je me laissa alors succomber malgré moi à ses avances et, penché l'un vers l'autre, nos lèvres se touchèrent, s'effleurèrent. Mon cœur s'emballa de plus belle.

Il n'y avait plus de masque dans mon esprit bien qu'il soit encore bien présent en réalité, c'est alors que mes cordes vocales se délièrent et qu'enfin...

" Je... "

Je le tirai alors vers moi, prenant ma main dans la sienne et l'attirant à moi mes mains glissèrent le long de son dos, toucher son corps me faisait frissonner et presque trembler de bonheur et c'est alors que des mots que je ne pensais plus jamais prononcé sortir de ma bouche pour venir se loger au creux de l'oreille de Kazuki...


" Je suis heureuse... Kazuki... et... je t'aime..."

Passion… Envie diaboliquement accentuée… Le Spectre m’a terriblement atteinte… Il est certain qu’il a déteint sur moi, et dans mon âme… Chaque seconde de résistance me paraît interminable… Je pourrais bien entendu céder et soulager toute cette tension accumulée au fond de moi… Le peu de conscience claire qui demeure m’en empêche cependant : je ne veux pas faire de mal à Kazuki. J’ai pourtant des raisons valables de m’en prendre à lui : il a réveillé en moi ma colère et le désespoir d'un amour impossible qui avait cyniquement grandi dans mon âme tout au long de ces années passée à subir la punition des Guerres entre camps… Et pourtant… Je me sens bien.
Kazuki m’embrassa, un de ses bras passé derrière ma nuque et l’autre autour de ma taille, je sentais ses lèvres et son souffle chaud, ses caresses étaient douces.

A ses dernières paroles, je rougis et ma peau fut parcourue d’un doux frisson qu’il pouvait voir.
Me suis-je accommodée de la situation ? J’ai bel et bien une part de responsabilité en moi… Je n’éprouve même plus de honte, ni de gêne à me retrouver ainsi, étendue sur le Spectre… A mesure que les secondes défilent, je cesse peu à peu de résister, m’apercevant par ailleurs que cela me rend entièrement détendue… Bienheureuse, je crois avoir trouvé un juste milieu dans cette situation… Je laisse l’envie suscitée par cette mauvaise part se répandre dans tout mon corps, mais d’autre part je la modère… Je suis consciente de ce que je veux, et que je ne dois pas me laisser déborder par ce qui se passe en moi… Aussi mon baiser se fait-il plus doux, moins acharné. Quittant ses lèvres, je cherche avec avidité et espoir cette même envie dans son regard… En dépit de la noirceur de ses yeux, j’y lis ce que je voulais…

Tout à coup, il me saisit par la nuque, s’exprime, d’une voix qui semble venir du fin fond d’un abîme… Clamant haut et fort son envie de moi, se moquant bien à ce moment du péché qu’il s’agissait… Moi aussi, je m’en moque bien… Car à ce moment, il n’est plus question de Divinité ou de Mortel, nous sommes simplement deux êtres qui s’aiment… L’éthique, la barrière infranchissable de l’hérésie… Cela n’existe plus… Le temps lui-même n’existe plus… Nous sommes là, tous deux, comme un homme et une femme qui s’aiment… C’est avec des frissons que j’accueille chacun de ses gestes… Non, ce n’est pas de l’appréhension, c’est tout à fait le contraire… Je le laisse faire tomber ma cape, je le laisse faire tout ce dont il a envie… Le contemplant d’un regard passionné, je lui susurre alors :

« Nous serons deux à brûler pour avoir bravé cet interdit… Pour partager le sentiment amoureux, il faut être deux… »

Ne trouvant rien de plus à ajouter, je me tais ; il y a bien des choses que l’on peut exprimer sans avoir recours au langage… Avec délicatesse, avec des yeux miroitants,j’inflige aux vêtements de Kazuki un traitement bien égoïste, les éparpillant autour de nous… Admirant ensuite sa charpente solide, ses tatouages multiples, ses cicatrices récurrentes… A mon tour, je laisse mon corps s’exprimer… Je laisse mon cosmos s’évader, à l’abri derrière les herbes hautes qui semble nous protéger… Sur le gazon poussent des fleurs lumineuses, irréelles… Le lieu nous protège de tous regards, mais également de toute interruption… Car je veux garder jalousement le Serviteur d’Hadès à mes côtés, je le veux… Oui, il est à moi désormais… C’est étrange de voir à quel point la passion rend égoïste… Et plus je savoure ces instants, plus je le deviens… Je serais prête à assassiner froidement quiconque oserait interrompre ce moment privilégié.

Et si les Dieux venaient ? Et si un membre du Sanctuaire nous découvrait ? Ils nous tueraient pour laver l’honneur d'un tel pêché… Car après tout, le Spectre s’apprête à priver le Sanctuaire de son luxe… Et je suis complice de tout cela. Non,cela n’arrivera pas… Nous sommes dans une autre dimension, dans un autre temps, les astres nous protège… Aussi vivant et scintillant que mes sentiments à l’égard de Kazuki… Me sentant au summum du bien-être, je cesse de me tourmenter avec ces interrogations, préférant laisser le Spectre me décrire avec ses mains et ses baisers…

«Je t'aime… »

Hérésie, parjure, interdit, faute, damnation... ces mots résonnent dans mon esprit, les voix se font forte, de plus en plus forte, mais je les surmonte, je les surmonte car l'instant ne peut être arrêté, car ce qui a été lancé ne peut être stoppé. Moi qui respectais les conventions plus que quiconque je commet un acte qui mérite la mort, toucher un Spectre, le regarder, soutenir sa volonté, sont des actes pour lesquels la mort est requise alors quelle est la sentence pour ce que je fais? Quelle est le verdict pour celui qui s'empare du corps d'un demi-Dieu. Égoïste, oui je le suis peut être, je l'ai toujours été, mais en ce jour plus qu'aucun autre, ce que je fais je ne le fais ni pour Athéna, ni pour qui-que se soit d'autre, je le fais pour moi, c'est MON plaisir; personne ne peut venir me l'arracher car je sais, je sais tout au fond de moi que cela ne durera pas, que cela ne se reproduira pas. Les ténèbres de mon esprit me hanteront à jamais pour maudire ce jour car je sais qu'en moi vivra l'envie, le désir de le revoir, de retrouver son corps, de le parcourir à nouveau.

Alors qu''il me parlait de moment amoureux j'avais du mal à en saisir le sens... est ce cela l'amour? Je suis dépourvue de sa compréhension, je ne me souvient plus de ce que c'est, je l'ai oublié, moi la sage, comment pourrais je encore toucher qui-que ce soit par ce type de sentiment? Et pourtant je le partage, je partage avec Kazuki ce que je n'ai plus ressentis depuis des années, qu'est ce que c'est? Moi dont le cœur ne bat plus que pour de glorieuse bataille, j'ai l'impression d'avoir une étreinte autour de moi, je le veux, il est à moi. Pourquoi, pourquoi ce sentiment et après tout... pourquoi ne pas y céder?
Alors que mes mains parcouraient déjà son corps je sens mes vêtements m'être ôtés, je ne résiste pas, qui pourrait résister? Oh je ne me cherche pas d'excuse, j'ai conscience de ce que je fais, mais l'attraction est trop forte pour que je ne l''en empêche, mes yeux semblent briller d'un désir profond, ceux là même qui ont envouté le Juge des Enfers, à chaque fois que ses doigts me touchent, ils brillent doucement, pour réchauffer mon corps afin de ne pas déplaire à mon partenaire. Mes doigts eux même deviennent chaud, cette chaleur, cette passion qui m'anime se retranscrit ainsi, c'est étrange comment les choses changent, comment elles évoluent. Alors, comme une réponse à soit même, elle murmura :

"Alors nous brulerons, sur l'autel de l'interdit, riant face à ceux qui nous auront punis"

Lui avais-je répondu de ma voix qui résonnait encore comme au sein d'une église. Pourtant il n'y avait rien de saint, de sain... dans ce que nous faisions à cet instant même. Mes yeux ne peuvent me trahir, je ressens de l'envie, une envie pour lui, de m'unir à lui. Mes geste se font plus précis à certains endroits, mais ils restent qu'une extrêmement douceur que je ne peux pas comprendre moi même, par moment mes mains tremblent, mon visage se crispe, je mord ma lèvre inférieure au point d'en faire couler un peu de sang, je retiens mon animalité, je retiens le monstre que je suis, je suis la Lionne du Sanctuaire, je retiens le non-être qui sommeil en moi. Cette dualité est intense, les sensations qu'elle me procurent le sont tout autant. Je lui vole un nouveau baiser, déposant un peu de mon sang au coin de ses lèvres, il tombe dans sa bouche. Je m'approche de son oreille et lui murmure...

"Je suis totalement à toi maintenant..."

Et à l'abri des regards nos corps s'unissent sur ce mot, nos âmes mêmes ne semblent ne faire qu'une pour devenir une puissance incommensurable. Le plaisir retenu jusqu'à présent s'exprime pleinement. Je retiens ma violence, de moi ne s'échappe que cette sorte d'amour que je ne peux verbaliser. Est ce que j'aime vraiment cet être ou suis je simplement sous l'influence de son pouvoir? Du pouvoir de ses yeux ? Ma main s'égare près de sa gorge, j'ai l'impression de pouvoir tenir sa vie entre mes mains et pourtant, en glissant mon regard dans le sien, je sens que c'est mon existence qui est en jeu. Je ne peux pas m'éclipser, qu'arrivera t il? Non, ce serait trop simple, trop lâche, je reste à jamais une guerrière, une combattante et je ne fuis pas devant les responsabilités. Mes mains parcourant son corps je sens à plusieurs reprise son cœur battre, je sens la vie vibrer en lui, le sol ne parait plus froid, l'endroit ne semble être qu'un monde à part, sans haut ni bas qui n'est dédié qu'à notre seul plaisir, qu'à notre seul amour interdit. Mes lèvres vont et vienne sur son corps si proche du miens que j'enlace avec force, je ne veux pas le voir disparaitre, je veux l'enfermer avec moi dans mon monde mais pourtant, je ne veux pas qu'il soit enfermé. Mes yeux sont toujours de ce même bleu intense.

Il n'y a plus d'interrogation, plus de doute, l'union d'une mortelle et d'un Demi-Dieu, cela s'est déjà vu après tout, pourquoi devrions nous avoir honte? Pardonnez moi Dieux ancestraux, mais j’accepte l'acte que je commets, de tout mon être et j'accepterai la sentence qui peut être prononcée. Bientôt je redeviendrai cette femme capable de porter haut les valeurs de la chevalerie. A vrai dire, je n'ai jamais cessé de l'être, Kazuki a juste su faire ressortir en moi ce qui personne n'avait réussit jusqu'à présent.

Il me dit qu'il m'aime, que puis je répondre à cela? Ces mots me troubles, je n'en comprends pas toute la portée en cet instant.

Mes mots sont un peu étranglés, ma respiration haletante, combien de temps tout cela va durer, je n'en ait pas la moindre idée, je suis au delà de la pensée et du temps, je suis dans l'instant, dans le plaisir, dans le désir, dans le charnel à proprement parlé. Je profite, mes mains parcours tout son corps sans restriction, mes lèvres embrasse et embrase chaque partie de son être. Il est à moi, rien qu'à moi, tout à moi... depuis combien de temps n’ai je donc pas ressentis cela?

Enfin mes sens se calment, après cet instant, après ce moment où définitivement nous n'avons fait qu'un, ensemble prit d'un plaisir sans nom. Le temps semble avoir reprit son cours. j'ouvre les yeux à nouveau, je m'étais endormie sur lui, ma longue chevelure couvrant son torse. Je sens son cœur battre, je l'entends, j’entends cette étincelle de vie. Notre désir semble s'être calmé, les ténèbres se sont apaisé pour laisser place à une douce lumière. Oui le monde n'a pas changé, il n'y a que nous. Nous qui avons formé un, que va t il se passer à présent. Je ne sais quoi faire, mon corps est redevenu totalement froid. Je l'enlace de mes bras gelés.

"Je ne regrette rien..." ce doux murmure résonne à ses oreilles, alors que ses yeux également s'ouvre, sur moi... et bien que le plaisir insoutenable s'est éteint, il demeure en moi quelque chose, est ce donc cela l'amour?

Était-ce cela l'étincelle de vie que je cherchais... ?

Par toutes les âmes ! Qu’es-tu en train d’accomplir Irène, me susurre ma conscience trop présente à mon goût… Je fais… Je fais ce dont j’ai envie… Pourquoi ? Parce que mon corps m’y appelle, mon âme m’y incite… Celui de Kazuki m’inspire mille et une envies, mille et un frissons… Oh que ce vice m’entraîne loin dans la saveur de cet instant présent… Désirer de la sorte ne me ressemble point… Mais au diable les préjugés… En ce moment même, j’ai quelqu’un à moi, à moi seule, qui m’honore et qui m’aime… Non pas parce que je suis une femme… Parce qu’il m’aime… Je le sens son amour, dans chacun de ses gestes… Et cette sensation, je ne veux pas qu’elle s’arrête ni qu’elle disparaisse… Je veux sentir cette possessivité, je veux lui appartenir et l’avoir jalousement pour moi, pour moi seule… C’est justement ce qui se passe… Ces sentiments, cette sensation… Depuis mon enfermement dans le Sanctuaire, je ne l’avais plus connu…

Mais mon corps refuse de s’échapper, je refuse de me soustraire à ce délice indescriptible… Et même si je le désirais, Kazuki ne me laisserait pas m’échapper… Je suis sa proie, il m’a capturée et me dévore avec un amour dont j’ai moi-même ravivé la force. La chaleur nous enveloppe dans son cocon… Son corps devient chaud, nous brûlons d’amour et d’hérésie… Mais oui, les Dieux en soient témoins, nous brûlerons ensemble, assumant nos démons amoureux… Moi qui ai connu mille et une souffrnace, que pourrais-je subir de pire ? Au beau milieu de ces fragments de pensées et de ses caresses, je découvre la réponse…

Son animalité. Toute sa bestialité virile surgit… Il refoule cet aspect primaire… Fausse douceur… Ne te retiens pas, semble lui dire mon regard faiblissant, alors que je le laisse faire ce qu’il veut de moi, de mon corps… Souillure, auraient hurlé mes frères et sœurs d'armes… Mais qu’importe, je veux savourer cet instant, je veux savourer cet homme qui lui aussi veut m’appartenir… Chaque geste devient plus précis, plus intense, chacun cherche à faire céder l’autre… Je me laisse volontiers dompter, moi, la Lionne qui devrait normalement tout commander… Je suis… Si bien dans les bras de cet homme-bête, qui ne demande qu’à assouvir ses envies… Tout à coup, remontée spirituelle profonde… Moi aussi, je le veux ! Cet espèce de vilain sursaut m’assaille, encore ma part bestiale… Mais qui ne demande qu’à assouvir toutes ses envies, c’est-à-dire les miennes… Ma participation à cette passion se fait plus active, mes pupilles se scindent de nouveau et je souris, et je crie, et je mors, pour tout ce qui se passe autour de moi et en moi. L’amour, il n’y a rien de plus dément et d’incompréhensible… Alors que mon divin Kazuki se laisse submerger lui aussi par la fatigue, je me laisse emporter dans cette spirale infernale et vicieuse de l’amour charnel, dans ces instants… Indescriptibles.

Je remue, faiblement… Où suis-je ? … J’ouvre les yeux, lentement, je frissonne… Je redécouvre Kazuki, son image se fait plus nette… Je me suis endormie sur lui… Mes yeux bleus sont redevenus normaux… Tout est redevenu normal… Un murmure… Je t'aime, me murmure le Juge… Ses bras froids sont enroulés autour de moi… Quant à moi, ma chevelure dorée est éparpillée sur son torse tatoué et balafré… Je lui souris, avec un de mes index je suis une ligne de ses tatouages en silence. Je le contemple un petit moment, avant de l’embrasser avec amour et tendresse.

L’amour est un sentiment qui ne s’explique pas. Il peut être magnifique comme horrible, nous offrir des moments, des sentiments ainsi que des sensations incomparables, nous détruire peu à peu l’esprit pour une personne qui, au final, n’en vaut peut-être pas la peine.

" Déclarer à quelqu’un qu’on l’aime, c’est une parole qui a un sens fort… Je t’ai dit que je t’aime… Et je le pense. Et je le sens… "

Je me rallonge alors sur lui, l’entourant à mon tour de mes bras. Ma chevelure longue sur son torse, mes mains caressent doucement ses flancs… Une question me brûle les lèvres :

" Qu'allons nous faire à présent ? … Quel sera notre avenir... ? "

Un frisson me parcourt. La passion dévorante assouvit, mon corps se refroidit, l'air frais caressant ma chair mise à nue me ramène peu à peu à la réalité. Tirant d'une main libre un tissu déposé à côté pour me tenir chaud, je me blottit davantage entre ses bras.