Frozia de Chrysaor, Démone des Abysses [ok]

~ Acte II // The Road of Sorrow and Whispers ~

Le jour où tout changea dans la vie de Frozia fut le jour d'un attaque des Ottomans sur la régions. La chose était habituelle, et les habitants les repoussèrent, mais durant la bataille Frozia fut séparée de sa sœur et se retrouva isolée en derrière les troupes ennemies. Malgré sa technique à la lance, Frozia ne put tous les contenir et se retrouva submergé, mais au moment où elle se croyait perdue, qu'elle voyait déjà se profiler devant elle un avenir de "prise de guerre", quelqu'un vint à son secours. C'était un jeune homme un peu plus vieux qu'elle, armé. Il lui semblait l'avoir croisé plusieurs fois dans le village, mais ne se souvenait plus de son nom. Ce gars était un idiot: il savait à peine se battre, mais venait de défier tout un bataillon pour la défendre. Pourtant, cet idiot tint assez longtemps pour permettre aux autres villageois de venir les sauver.
Ce garçon s'appelait Jad, et il l'appelait "Leila".

Durant les jours qui suivirent, Frozia ne put s'empêcher de penser à ce garçon. Il était idiot, naïf, tête en l'air et pas très réfléchi... Mais pourtant... Il lui fallut un moment, et une longue discussion avec sa jumelle, pour comprendre qu'elle était tomber amoureuse de Jad. Ce fut Leila qui lui apprit qu'il habitait au village depuis peu, mais que les autre habitants rejetaient sa famille car ils étaient d'origine Ottomane. Le jeune garçon avait perdu ses parents pendant la guerre, et s'occupait seul de sa petite sœur qui était constamment maltraitée par l'oncle et la tante de Jad chez qui ils vivaient à présent.
Durant les mois qui suivirent, Frozia se mit à fréquenter Jad sous l'identité de sa sœur. A chaque jour qui passait, elle en tombait un peu plus amoureuse. Le courage qu'il avait à subir à la fois le rejet des villageois et les brimades de son oncle et sa tante, tout en protégeant sa petite sœur Rima, lui semblait absolument admirable. Petit à petit, jour après jour, alors que son amour pour Jad grandissait sa haine pour les villageois qui le maltraitaient allait de même. Elle en vint même à détester son père, qui soutenait que des traitres Ottomans comme eux n'avaient rien à faire dans le village. Pour Frozia, tout cela était injuste. Terriblement injuste... Tout comme son père avait été injuste en l'éloignant de sa terre natale et de Leila.

Ô combien Frozia aurait aimé s'enfuir de ce village avec Jad à cette époque. Mais elle avait fait la promesse de rester avec sa jumelle, et lui avait sa sœur à protéger. Elle ne pouvait choisir cette solution. Alors le temps passa, et les maltraitances des villageois augmentèrent. Impuissante, Frozia assista impuissante à la destruction de l'homme qu'elle aimait et qui sombrait chaque jour un peu plus dans la tristesse et le désespoir. Un jour, enfin, Jad lui fit pervenir un message. Un message qui ne contenait qu'une seule et unique phrase: "S'il m'arrive quelque chose, occupe-toi de Rima.".
Le lendemain, l'oncle et la tante de Jad avaient disparus. Ce fut après quelque jours de recherche qu'on retrouva leurs cadavres découpés et enterrés dans la forêt des cèdres. Immédiatement, on accusa Jad. Personne ne l'avait vu le soir de cette disparition, et tout le monde savait qu'il détestait ses parents adoptifs... Et, surtout, il était Ottoman. Alors, plutôt que d'assister à la mise à mort de Jad, Frozia affirma que le soir de ce meurtre, Jad était avec elle. On lui répondit que Leila avait passé toute la journée dans la demeure familiale, et que cela était donc impossible. Et Frozia révéla alors sa véritable identité, fermant le clapet de tous les accusateurs.
Mais sans doutes aurait-elle mieux fait de s'abstenir...

Grâce à son témoignage, Jad fut lavé de tous soupçons. Mais le lendemain même elle fut convoquée dans la demeure familiale à comparaitre devant le conseil des Deireni. Là, son père l'accusa d'avoir enfreint toutes les règles de la famille, d'être allée trop loin en désobéissant à son commandement, d'avoir aidé et vendue son corps à un Ottoman. A cela, Frozia répondit juste qu'elle aimait Jad plus que tout, et que son père n'avait plus son mot à dire puisqu'il l'avait abandonné à la naissance en préférant sa sœur Leila. En entendant cela, le regard de son père se durcit. Il claqua alors des doigts et on lui amena un étrange objet de forme menaçante. Son père lui expliqua alors qu'elle n'avait qu'une manière de se racheter: s'arracher elle-même trois ongles avec cet instrument. Bien entendu, Frozia refusa. Mais son père lui expliqua alors que chaque ongle servirait à sauver une personne qu'elle avait souillé dans la honte avec elle: son garde du corps, son oncle qui lui avait trouvé un travail, et enfin Jad qui l'avait touché et souillé. Si elle refusait, ils seraient tous trois enlevés par Chrysaor. Frozia ne put qu'éclater de rire, et se moqua de son père en pensant qu'il croyait à cette vieille superstition. Mais celui-ci lui avoua alors avec une voix vide d'émotions que toutes les disparitions qui avaient eu lieu ces dernières années étaient l'œuvre de la famille Deireni. Ceux qui avaient rejeté leur héritage et souillé la montagne de les paroles et leurs actes avaient été enlevés et torturés, avant d'être tués, et ils les faisaient passer pour "enlevés par Chrysaor".

Comprenant alors quel sort menaçait Jad et les autres, Frozia se tourna vers Leila avec un regard désespéré, avant de s'apercevoir qu'elle aussi la dévisageait avec un visage vide d'émotion. Alors cernée de tous côtés, pour sauver ceux qu'elle aimait, la jeune fille s'approcha de l'instrument de torture, glissa sa main gauche à l'intérieur et coinça l'un de ses ongles. Tremblante, elle leva son poing, puis l'abattit de toutes ses forces sur le levier. Avec un hurlement de douleur, elle venait de s'arracher le premier ongle sous les yeux insensibles de toutes sa familles. Tremblant de plus en plus, elle avala sa salive et coinça son second ongle. Cette fois-ci, avant de frapper, la jeune fille eu une hésitation, et ne mit pas assez de force dans son poing. L'ongle ne fut qu'à moitié arraché, et provoqua encore plus de douleur. Alors, Frozia craqua. Elle hurla qu'elle ne voulait plus, qu'elle avait vraiment trop mal, qu'elle ne voulait plus continuer. Alors, sur l'ordre de son père, plusieurs hommes entrèrent et le maitrisèrent. De force, il lui arrachèrent l'ongle raté, ainsi que le suivant, dans les cris et les pleurs.

Pendant les deux semaines qui suivirent, Frozia ne sortit plus de chez elle. La seule à lui rendre quelques visites était Leila, et encore... Frozia ne la laissait pas toujours entrer. Ruminant sa haine et sa douleur, la jeune fille se mit à changer, imperceptiblement. Elle se mit à haïr tout ce qui touchait à ce maudit village, à sa famille... La chose s'aggrava lorsque son garde du corps força la porte de sa chambre pour l'avertir d'une terrible nouvelle: Jad avait disparu.
Dans le village, les rumeurs allaient bon train. On disait qu'il avait été "enlevé par Chrysaor". Au début, Frozia eu le fol espoir qu'il se soit juste enfuit pour vivre sa vie à présent qu'il était libéré de son oncle et de sa tante. Mais cette hypothèse lui parut bien faible lorsqu'elle découvrit qu'il avait abandonné sa petite sœur derrière lui. L'idée que sa famille soit derrière tout cela la hanta, mais elle tint sa langue. Elle n'avait aucune preuve, et l'accuser n'aurait provoquer qu'une douleur pire que celle qu'elle avait déjà subie... Alors Frozia se retint. Mais un jour où Leila passa déjeuner chez elle, elle lui parla ainsi:

« Je me demande ce que fait Jad en ce moment... »

Quelque chose se brisa en Frozia. Sa sœur était la porte-parole de son père, elle devait donc forcément savoir ce qu'il était advenu de Jad. Et pourtant elle osait lui dire cela...
L'instant suivant, le cosmos enragé de Frozia avait fait s'envoler la table à l'autre bout de la pièce et elle était en train d'étrangler sa sœur par terre, serrant toujours un petit peu plus fort, avec une expression de folie pure sur le visage.

« Comment peux-tu dire ça après ce que vous lui avez fait?! Ça t'a plu à ce point de le torturer, espèce de monstre?!! Qui est ta prochaine victime? Moi peut-être?!! »

« Fro...zia. Je ne sais... pas... où est... Jad. »

« Menteuse! Menteuse! Menteuse! C'est vous qui l'avez enlevé et torturé en faisant croire que c'était la malédiction de Chrysaor! »

« No... »

Leila tenta alors de libérer sa gorge avec ses propres mains, et ce fut là que Frozia vit qu'à elle aussi il lui manquait trois ongles. Sur le coup de la surprise, elle relâcha sa sœur qui se mis à pleurer à chaude larmes.

« Pourquoi...? »

« Parce que je ne veux pas que tu sois la seule à souffrir, c'est trop injuste! »

Se mettant à sangloter elle aussi, Frozia tomba dans les bras de sa sœur et ensemble elles pleurèrent toutes les larmes de leurs corps.
Mais les jumelles pouvaient bien crier et pleurer, le destin était inéluctable, et Frozia, même sans le savoir, avait dors et déjà choisi la route sur laquelle elle s'engageait.

~ Acte III // The Shadow of a New Dawn ~

[à suivre au post suivant]

~ Acte III // The Shadow of a New Dawn ~

Une nouvelle année passa... Frozia, après cet été lourd en tragédies, entreprit de reprendre une vie normale et de tout oublier. A présent, elle était officielement reconnue comme un membre de la famille Deireni, et elle n'avait plus à vivre en dépendant de sa sœur, mais au fond d'elle ce titre la dégoutait. Son cœur était désormais vide et blessé, inguérissable à cause de l'absence de l'être qu'elle aimait. Tout cela à cause de quoi? D'une haine séculaire dont on ignorait jusqu'à l'origine? Tout cela était un gâchis, un tel gâchis!

Alors que Frozia luttait pour enfermer la haine qu'elle ressentait envers sa famille, ce fut au tour de Leila de tomber amoureuse. L'heureux élu s'appelait Saber, il habitait à Deir-El-Kamar depuis longtemps déjà et ressemblait d'une certaine manière, avec son air naïf, à Jad. Frozia aurait voulu être heureuse pour sa sœur, mais au fond d'elle-même elle sentait son cœur se tordre et se révolter contre cette injustice. Ainsi donc sa jumelle pouvait aimer qui elle voulait, mais elle ne pouvait vivre avec son amant juste parce que celui-ci était Ottoman? Tout cela était d'une injustice et d'une stupidité! Comme son père, qui prenait toutes ces décisions, pouvait-il diriger une famille comme la leur?! Il ne méritait rien de tout cela...

Luttant de son mieux contre cette voix qui l'assaillait et essayait de la retourner contre sa famille, Frozia tenta de fraterniser avec le prétendant de sa sœur. Elle sortait parfois du village avec lui pour aller lui faire visiter la côte, où elle avait passé son enfance à l'orphelinat. Sa jumelle ne pouvait les accompagner: en tant que descendante et héritière du chef de clan, elle ne devait pas mettre un seul pied chez les Ottomans. Mais, une nouvelle fois, les jumelles s'arrangèrent pour échanger leurs places et pendant que Leila allait déambuler sur les plages avec Saber, Frozia jouait les apprentis chef de clan et se faisant passé pour elle.
Ce fut pendant l'une de ces journées, alors que Leila et Saber étaient descendus de la montagne pour visiter une ville côtière, que la grande tragédie débuta.
Le chef d'une autre famille importante du village vint rendre visite à son père. Pendant que ce dernier se préparait, ce fut Frozia déguisée en Leila qui fut chargée de le recevoir. Une conversation sans intérêt s'engagea alors entre la jeune fille et le vieille homme. Celui-ci était apparemment au courant que la famille Deireni se cachait derrière les disparitions liée à Chrysaor, et commença à en parler. Frozia n'écoutait que d'une oreille distraite, impatiente d'être libérée de cette corvée, jusqu'à ce qu'un nom dans les paroles de l'homme la fassent se réveiller et ouvrir de grands yeux.

« Pauvre Jad... Il avait beau être Ottoman, c'était un bon garçon. Nous aurions dû lui épargner ça... »

« Que... Que voulez-vous dire? »

« Eh bien... Nous n'aurions pas dû lui infliger un tel sort. Se faire enlever pas Chrysaor est vraiment une épreuve terrible vous savez... »

« Mais... attendez! Frozia avait payé pour qu'il soit épargné! Trois ongles! »

« Ah oui? Ça me dit quelque chose... Un ongle était pour son garde du corps il me semble? »

« Oui! Le second était pour notre oncle, et le troisième pour Jad! »

« Ah? On m'avait dit que le dernier était pour elle-même. »

Le cœur de Frozia cessa de battre à ces mots. La douleur dans ses trois ongle de réveilla, plus brulante que jamais, et un flot de larmes se mit à couler de ses yeux exorbités. Ainsi donc, on lui mentait depuis tout ce temps? On lui avait arracher son bonheur, en lui faisant croire que c'était pour son bien, et en lui cachant la vérité? Même Leila était donc au courant... Cette traitresse.
Distinctement, Frozia entendit quelque chose se briser dans son esprit. A moins que ce ne soit dans son cœur? Peu importait en vérité. Seule importait à présent sa vengeance.

Toujours trempée de larmes, Frozia se mit à rire, d'un rire puissant et dément. C'en était terminé à présent. Tout était terminé!
Faisant exploser son cosmos, la jeune fille transperça le corps du vieille homme, lui perforant les poumons toujours en riant aux éclats. Lorsqu'elle eu finit, elle se saisit d'une lance d'apparat qui se trouvait dans la salle de réception et entra dans les appartements de son père. Là, elle pris sont temps, le torturant avec tout ce qui lui passait sous la main. Finalement, elle l'acheva en lui arrachant proprement le cœur de ses propres mains.
Mais Frozia ne s'arrêta pas là. On raconte encore aujourd'hui que pendant plusieurs heures, les cris ne s'arrêtèrent pas dans la demeure des Deireni. Aucun de ceux qui entraient pour voir ce qui se passait ne revenaient, et l'on pouvait voir un liquide carmin couler des fenêtre à certains moment. Seul un rire, un rire de jeune fille, se démarquait des cris de peur et de souffrance qu'on entendait à l'intérieur

Le massacre se prolongea jusqu'à la tombée de la nuit. Lorsque Leila revint dans la demeure avec Saber, Frozia se tenait devant eux, en robe, couverte d'un sang qui n'était pas le sien, et avec une lance dans chaque main. Lorsque sa jumelle, paralysée, demanda en tremblant ce qui s'était passé, la jeune fille devenue démone lui sourit. Mais pas d'un sourire chaleureux, d'un sourire de prédateur, complètement hors de contrôle. Il y eu une seconde de flottement, puis Frozia disparut de la vue des deux jeunes gens. Elle reparu au même instant devant Saber, et lui enfonça sans hésitation l'une des deux arme en plein cœur.
Avec un hurlement de désespoir, Leila se rua sur le corps de son amant, mais c'était trop tard: sa jumelle l'avait tué sur le coup. Cette dernière était déjà en train de s'éloigner sur la route qui descendait de la montagne. En pleure, complètement perdue, Leila hurla.

« Pourquoi?! Pourquoi ne pas me tuer moi aussi?!! FROZIA! »

Alors, Frozia se retourna à demi et adressa un sourire tout doux à sa sœur, comme si elle avait voulu la consoler.

« Tu sais, la mort délivre de tout. De la joie, des remords, de la tristesse, de la souffrance... Et moi je ne veux pas que tu sois libérée. Je veux que tu souffres. Que tu souffres comme j'ai souffert. Éternellement... »

Le doux sourire de Frozia redevint le sourire bestial qu'elle avait affiché en les voyant arriver. A cette vision, Leila arracha la lance plantée dans le coeur de Saber et se jeta sur sa sœur en hurlant comme une possédée. Cette dernière lui fit face, et parla alors avec une voix d'un calme étonnant.

« Dansons, ma sœur. Dansons jusqu'à ce que le matin vienne! »

On dit que, le soir de l'anéantissement de la famille Deireni, un violent orage frappa le sommet de la montagne du Liban. En réalité, il s'agissait des éclairs provoqués par l'affrontement des cosmos des jumelles, poussés à leur paroxysme. Le Duel se prolongea jusqu'à tard dans la nuit, lorsque, au bord d'une crevasse, Leila tenta de frappe Frozia au visage avec la pointe de sa lance. Celle-ci, devenue complètement folle, ne tenta même pas d'esquiver et profita plutôt de l'instant où sa sœur attaquait avec sa lance pour planter la sienne dans le ventre de son adversaire. L'œil gauche de Frozia fut percé lors de cette manœuvre, et Leila quant à elle fut si durement touchée qu'elle ne pouvait plus se battre et s'écroula à terre, inconsciente. Alors, dans sa folie, sans prêté attention à sa propre blessure, Frozia se mit à transpercer le corps de sa jumelle avec sa lance, encore et encore, en riant et en pleurant à la fois. Son œil gauche pleurait du sang, et son œil droit des larmes.

Lorsqu'enfin tout fut terminé, Frozia donna un faible coup de pied dans le corps de sa sœur, qui chuta dans les profondeurs de la crevasse pour aller nourrir les animaux sauvages. Elle s'en alla ensuite sans se retourner, et déambula au hasard à travers la montagne en trainant sa lance souillée derrière elle. Elle traversa ensuite la plaine, jusqu'à arriver au bord de la mer, où elle s'écroula, à bout de forces.

« Jad... Jad... Où es-tu? »

Aucune réponse ne vint à sa question, mais ce fut à ce moment que le soleil se leva, et que l'aube illumina cette sombre nuit. La lumière de l'astre solaire se reflétant sur l'eau furent pour Frozia l'illumination. Bien sur! Sa famille vénérait Chrysaor et son père Poséidon! C'était donc à la mer qu'avait dû être rejeté le cadavre mutilé de son bien-aimé, ainsi que tous les autres... Elle l'avait enfin retrouvé...
Frozia se mit à pleurer, de nouveau, sans bruit. Elle venait de détruire tout ce qui jusque là avait fait sa vie, mais à présent elle avait la conscience étrangement tranquille. Dans un dernier geste, elle lança de toutes ses forces sa lance vers la mer, et son arme y disparu dans un faible clapotis de l'eau. Maintenant que toute sa vie avait disparue, elle pouvait laisser son corps disparaitre.

Mais au moment où elle s'abandonnait à cette idée, une lumière qui n'avait rien à voir avec celle de l'aube éclaira les eaux à ses pieds. Elle entendit, ou plutôt sentit, une voix puissante et impérieuse qui l'appelait à elle. Alors, sans réfléchir plus, elle s'avança pas à pas dans l'eau, sans peurs, sans hésitations, et finalement, disparue, engloutie.

Il fallut du temps à Frozia pour accepter ce qui lui arriva par la suite. Elle était la dernière Deireni encore vivante, et par conséquent elle était celle à qui revenait le droit et le devoir de porter l'écaille du général Chrysaor, gardien du pilier de l'Océan Indien, serviteur du Dieu des mers Poséidon...
Poséidon lui offrait une nouvelle raison de vivre, à elle qui juste un peu plus tôt n'était plus qu'un cadavre ambulant. Il lui offrait une chance de continuer à vivre, à elle à qui on avait tout pris. La seule chose qu'on exigeait en contrepartie, c'était qu'elle jure fidélité à l'Empeureur des flots.
Qu'auriez-vous fait à sa place?
Elle, elle jura.

The End of the Begining...