La Caïna ~ Terre d'infection.

HRP : Petit post pour me permettre de reprendre plus sereinement le RP.

==> Vient de l'Entrée du Royaume des Enfers

Fracassé. Brisé. C'est ainsi que se présente l'environnement de la Caïna après le passage des énergies dorées – et violentes, ne l'oublions pas – de l'Attaque Divine de la Sage Déesse. L'architecture devenue cendres. Le sol est instable. La roche est fendue. La chaleur intense est venue jusqu'à ces terres, venant faire fondre certaines excroissances minérales … avant de les figer dans une infâme vitrification.
Des trois domaines du Triumvirat Infernal, ce paysage désolé est connu pour être le plus proche des terres escarpées et gelées de la Prison des Déicides et des Traîtres. Cette proximité géographique a fait du territoire un environnement enclavé dans les dernières hauteurs. Difficile d'accès.

Un paysage désolé, voilà ce que Dante observe. Son regard suivant chaque mouvements … Il inspire. Légèrement, sa main gauche appuyée sur sa canne. La droite dans son dos. Il inspire … puis avance, entendant quelques pierres rouler et disparaître dans certaines crevasses. Il voit encore la demeure qui se dressait dans ce domaine. Qui creusait en ce paysage escarpé un havre protégé. Le havre de la Wyvern. Il la voit encore. Cette demeure à l'image de l'égo du Seigneur Rhadamanthe. Il se voit marcher dans les couloirs. Voir ce que cherchait à faire le Juge. Imposer. Chose qu'il savait faire.

Rendons à César ce qui est à César. Le fils de Zeus connaissait son ascendance. Et comprenait sa puissance. Peut-être est-ce simplement ceci qui expliquait les tensions, le conflit souterrain qui existait entre eux. Là où Rhadamanthe connaissait sa place de suzerain héritier, Dante connaissait sa place de vermine rampante. Et aucune paires d'ailes ne changera cela. Fort heureusement.
Peut-être est-ce cela que Rhadamanthe a déteste chez lui. Plus que ses attitudes. Plus que sa manie d'empoisonner plus que de combattre. Plus que sa manie de prendre du plaisir non pas dans l'art du combat, mais dans l'art de saborder. De briser. Oui. Peut-être qu'ils détestaient juste cette vision de l'autre. Le né-Roi ne pourra comprendre celui qui apprécie ramper.

Mais Rhadamanthe n'est plus qu'un lointain souvenir. Du moins, il fera en sorte. Qu'il le soit. Qu'il ne soit qu'un nom apparaissant dans les archives infernales. Qu'un nom que même son père, aussi puissant qu'il soit, finira par oublier. Chose qui ne serait guère surprenant … Zeus n'est pas connu pour porter un véritable amour filiale – hors exception.

Le nouveau Seigneur de la Caïna avance donc. Décidant de rester un temps court en ces lieux. Pour prévoir la suite. Ses doigts bougent. Légèrement. Son énergie cosmique commence à résonner en ce lieu, alors que ses paupières se ferment. Sa main droite bouge légèrement. Suivant le rythme du fredonnement de Dante, qui commence à posséder les lieux. Une chanson, qui ne mérite guère d'être prononcée. Une chanson. Une vieille fable. Qui remonte à plusieurs siècles. Et qui commence à animer le cosmos, alors qu'il se met à ronger la peau de son hôte. À creuser dans ce tissu pâle. Un mouvement aléatoire ? Un mouvement désordonné, poussé par une quelconque entropie ? Peut-être. Mais un mouvement imposé par le rythme de cette petite comptine qui continue de résonner dans son esprit.

Un mouvement qui parcours ses bras. Son torse. Peut-être ses jambes ? Peut-être son dos ? Qui sait.

Mais un mouvement qui lui arrache un sourire.
Alors que sa peau détachée accompagne les fluctuations de son énergie cosmique. Vient s'unir à lui, le tout au-dessus des doigts de sa main droite.
Alors que le passage vient assombrir les cicatrices. Non. Les scarifications profondes. Donnant à ces étranges symboles une certaine présence.

Et voilà que l'infection peut se produire. Par cette union interdite entre le cosmos et la chair. Ou le sang. Peut-être. Tout simplement. Car en effet, certaines marques semblent suivre naturellement certains aspects du système circulatoire. Qui s'écoule lentement de sa main. Qui vient tâcher ses doigts, pour continuer cette descente, sur le sol. S'infiltrer dans ce mélange de souffre, de roche et de poussière.

Combien de temps faudra-t-il pour ce que la terre soit réellement infectée ? Pour que son domaine soit réellement à son image ? Plus de temps qu'il ne faut pour qu'une guerre naisse entre deux nations divines, sûrement. Ces petites choses se font si rapidement.
Il hausse un sourcil. Retenant un léger rire à cette idée. Avant de se retourner. Pour s'éloigner. Cela fait peu de temps qu'il a quitté Setesh et Velvet. Mais il devait prendre ce temps. Pour montrer que le Juge de la Caïna peut enfin prendre pleinement ses marques.

Et il s'éloigne, pour rejoindre le Palais au cœur du Royaume des Enfers. Alors qu'une nouvelle tenue vient le recouvrir, retirant au passage les quelques haillons. Une tenue sombre, longue, qui vient recouvrir un pantalon simple. Fermée par quelques sangles. Des manches qui finissent au niveau du poignet, laissant voir les quelques scarifications sibyllines. Une tenue simple. Sobre. Élégante. Qui remplacera l'absence de Surplis, bien trop brisé pour être porté.

Et il s'éloigne, donc. Pour rejoindre le Palais du Monarque, aucunement éphémère, celui-ci, et dont les ailes semblent dénuées de toutes couleurs. Il s'éloigne. Alors qu'une voix d'enfant commence à résonner.

Et quand tu auras terminé, enterre-moi dans l'heure...

---> Voyage en direction de La Giudecca.