Rédemption [PV Hades]

Il fallait absolument que ces deux spectres à l'entrée des enfers ne prennent pas le même chemin que lui autrefois. S'affronter comme des chiffonniers, n'avaient-ils donc aucun honneur ? En parlant d'honneur Abel comptait bien regagner le sien même s'il devait perdre la vie de la main d'Hades. Mais pour une revenir une dernière fois sur les deux clowns il y aurait bien un spectre pour les empêcher de commettre l'irréparable. Il y avait pas mal d'éveillés au sein des enfers actuellement. Après tout les spectres étaient les vainqueurs de cette Guerre Sainte même si lui n'avait pas fait grand chose.

Il poussa les portes du palais avec tout de même une certaine appréhension quant à la tournure des événements. Faut dire que la dernière rencontre avec la divinité s'était soldée par une belle bosse sur le front et Abel était certain qu'elle y était encore d'ailleurs ! Pour le moment il n'y avait que le cliquetis de son surplis qui se faisait entendre, aussi le borgne posa un genou au sol, tête baissée. Il ne portait pas son casque.


"Abel, spectre de Mephistopheles de l'étoile céleste du commandement. Je sollicite une audience avec sa Majesté."

Il n'avait plus qu'à attendre et espérer que l'Empereur des enfers ne répondent à sa demande.

Ce bain fut merveilleux. Perséphone en était déjà sortis, suivi de près par le Monarque. Les deux Divinités s'étaient rhabillés et vaquèrent à leurs occupations, mais pas avant un dernier baiser. Ainsi, vêtu d'une toge noire ébène accompagné d'une étoffe bordeaux en guise de ceinture, sa Majesté déambulait dans les couloirs de son Palais. Jusqu'à ce qu'un des esclaves sans âme du Palais interpelle le Roi avec une grande déférence. Cet esclave ne fut pas long: un Spectre demanda audience dans la grande salle. Que cela pouvait-il être encore ?

La Divinité se dirigea immédiatement vers la salle du trône, n'ayant aucune considération pour l'esclave qui venait de l'informer. Une fois à celle-ci, l'Olympien écarta le lourd rideau qui séparait la salle du trône de l'arrière où se trouvait les confortables sofa où il avait reçu Poséidon. D'un regard, il reconnu l'importun de la dernière fois, celui qui s'était permis de faire une blague. Le Monarque l'avait immédiatement recadré alors, l'abaissant plus bas que terre alors que la colère le gagnait. C'était donc ce Spectre qui demandait audience ? Quelle impudence.

Je te reconnais, toi. Tu es celui de la dernière fois. Qu'est-ce qui te fais croire que j'ai envie de t'écouter et que tu as quelque chose d'assez intéressant à me dire ?

Dit-il d'une voix neutre, tinté d'une supériorité qui lui était habituel.

Hadès se déplaça de quelques pas et se mit devant son trône, avant d'y asseoir son divin postérieur. Croisant les jambes, et appuyant son coude l'accoudoir, laissant reposé sa tête sur ses phalanges, le Divin éclaira tout de même son visage d'un sourire. Mais ce n'était pas de la joie, simplement que cela pourrait très bien être un moment intéressant: soit il captivait le Monarque, soit ce dernier allait s'amuser à le démembrer pour en faire une oeuvre d'art.

Eh bien, parles maintenant. Dans ton intérêt, saches m'intéressé ou tu ne sortiras pas de ce palais indemne.

Comme il s'y attendait le Seigneur des enfers semblait plutôt réticent à l'idée de parler à un simple spectre. C'est ce qu'il était, lui qui s'était vu durant de longs moments l'équivalent d'un dieu. Il n'était qu'un homme à l'égo surdimensionné, un homme qui avait eu faux sur toute la ligne. Il n'était rien dans ce nouveau monde de guerre entre les divinités. Perséphone avait essayé de le lui faire comprendre et il n'avait pas écouté. Quel idiot... alors si aujourd'hui il devait en payer le prix qu'il en soit ainsi.

Cette fois il garda le silence attendant que la divinité ne termine son dialogue. De toute façon avec ce qu'il avait à dire il ne s'en sortirait jamais indemne. Peut-être qu'il aurait du s'entretenir avec Elyn avant. Sans doute. Sauf qu'il voulait faire les choses correctement, la priorité était de tout avouer aux divinités infernales. Il serait certainement catalogué de traître, châtié et tué mais il aurait pour une fois été honnête.

"Je n'ai pas la prétention d'être assez intéressant... enfin je ne l'ai plus Monseigneur. Dame Perséphone a essayé de me prévenir. J'aurai voulu lui rendre cette confiance qu'elle semblait m'accorder mais j'ai échoué."

Il ferma l’œil quelques secondes avant de retirer son surplis qui se reforma un peu plus loin sur le coté. Si jamais il devait la revêtir de nouveau ce ne serait qu'avec l'approbation du Monarque des Enfers. Et Abel reprit :

"Je suis coupable de nombreuses fautes envers vous même, Dame Perséphone, les enfers et moi même. J'ai échoué à tuer le Saint du Bélier, au lieu de cela j'ai perdu contre le Sagittaire pour finalement me faire emprisonner au Sanctuaire. Je ne dois ma libération qu'à une équipe envoyée sous les ordres de Dame Perséphone. Je suis une honte pour vous. De plus mes méfaits ne s’arrêtent pas là. Lors de mon combat au Sanctuaire j'ai sollicité l'aide d'un Asgardien pour sauver celle que j'aime. J'ai tenté de me justifier en me rappelant de cette rage dans le regard de Dame Perséphone lorsqu'elle m'a demandé pourquoi les Hommes aimaient faire souffrir celles qu'ils aimaient... Je me voilais la face."

Mephistopheles releva enfin la tête, non pas en signe de défi mais simplement pour qu'Hades puisse voir son regard. Il était sincère et même s'il avait déjà beaucoup trop parlé il ajouta :

"J'ai honte Seigneur Hades, à tel point qu'il n'y a aucune prison aux enfers pour le châtiment que je mérite. Je m'en remets à vous, votre châtiment sera le mien."

Aah, elle a toujours eu une tendresse pour certains Spectres que je ne saurais expliqué. Maa, j'imagine qu'elle tient cela de sa sœur.

Dit le Monarque calmement, en répondant aux première paroles du Spectre. Ce dernier ne s'était pas présenté, mais un coup à son Surplis suffisait pour déterminer son étoile. Ainsi, ce Spectre est Méphistophélès, de l'étoile céleste du commandement. Il semblerait qu'il ait eu l'intelligence de ne pas se présenté, cela aurait ennuyé sa Majesté plus qu'autre chose tant il n'en aurait eu rien à faire.

Mais la suite fut plus surprenante. Ainsi, un genou à terre, le Spectre retira son Surplis et se confessa. D'abord sur une potentielle mission qu'il n'avait pas su remplir, mais surtout sur le fait qu'il ait eu besoin d'autres Spectres pour être libre et enfin, qu'il ait demandé de l'aide à un Asgardien pour protéger un être qu'il aime. Puis, relevant la tête, il clama qu'il accepterait n'importe quel châtiment du Monarque.

Ce dernier avait écouté les dires du Spectre. Son visage n'avait réagi aucunement. il faut dire qu'après tous ces événements, il n'était plus à ça près. Néanmoins, l'étoile Céleste du Commandement avait raison sur un point, cela méritait châtiment. Ainsi, d'un doigt levé, une pression s'abattit violemment sur le Spectres. Toujours genou au sol, ce dernier s'enfonçait dans le marbre du Palais tant la gravité venait de grandement augmenté autour du Spectre. Puis calmement, alors que la main du Roi retrouvait se place sur son genou, il prit la parole.

Si je me rappelle correctement, c'est ce que tu avais subi la dernière fois, n'est-ce pas ? Oh, non pardon, c'était plutôt de ce ressort là.

Dit-il avant d’appesantir encore plus l'homme qui se tenait en bas des marches menant au trône d'Hadès. Cette fois, c'était encore plus violent, à tel point que le Spectre se retrouva face contre terre, gravant sa silhouette dans le marbre du Palais.

Oui, voilà. Plutôt comme ça.

Dit-il, dessinant un sourire narquois sur son visage, avant d'enchaîner.

Je dois avouer que tu as su m'intéresser. Pas pour de bonnes raisons, mais tout de même. Je n'ai qu'une seule question, l'incapable: qui est celle que tu aimes ? A-t-elle un nom, et un rang ? Ou as-tu pousser la trahison au point d'aimer un sous-fifre d'un autre camps ?

Demanda l'Olympien à son Spectre. Ce dernier aurait sûrement du mal à répondre, vu la pression qui s'abat sur lui, mais il devrait en être capable. Après tout, c'est un sujet pour lequel il a trahit.

Es-tu si faible que tu ne peux même pas répondre à ton souverain ?

Abel s’était attendu à quelque chose dans le genre sauf que la pression était bien plus forte que la dernière fois où le Monarque l’avait forcé à le saluer, front contre le sol ou front dans le sol plutôt. Cette fois c’était le genou qui s’enfonçait irrémédiablement dans le marbre du sol… après la demeure du Bélier au Sanctuaire ce serait donc le Palais du Roi des Enfers qui aurait l’extrême honneur de contenir des traces du borgne. Une véritable œuvre d’art en devenir. Hades était en train de prendre un malin plaisir à le torturer, exerçant cette pression divine sur son corps. Le borgne garda le silence jusqu’à ce que son dieu ne lui demande l’identité de celle qu’il aimait.

Même la tête littéralement dans le marbre, l’expression de surprise apparut sur le facies blessé du spectre de Méphistophélès. Allait-il vraiment s’en prendre à Elyn ? Non le dieu ne pouvait pas, il n’en avait pas le droit… pas elle. Tâchant de se calmer, il essaya tant bien que mal de se redresser pour pouvoir répondre au Monarque infernal ignorant sa dernière remarque. Valait mieux pour lui ne pas rentrer dans son jeu. Certaines choses ne se faisaient pas et il en avait maintenant pleinement conscience.

« Celle que j’aime est celle qui a protégé votre bien aimée au cours de Guerre Sainte, celle qui a su tenir face à Odin… et d’autres adversaires, Elyn du Basilic de l’étoile de la Victoire. »

Oui grâce au voyage du retour, Mephisto avait eu quelques informations sur la Guerre Sainte et son déroulement. Ainsi il était au courant de la bravoure de sa bien-aimée face à une divinité et des combats acharnés qu’elle avait mené pendant que lui, il se tapait la discute avec la Sagittaire autour d’un morceau de fromage. Quelle honte ! Malheureusement pour lui, le borgne ne pouvait et ne voulait pas qu’Elyn se retrouve pris dans cette entrevue avec la divinité. Essayant de garder sa position, il tenta quelque chose :

« Par pitié ne la mêlez pas à toute cette histoire, elle a prouvé sa fidélité sur le champ de bataille. Elle s’est battue pour vous ! Je suis prêt à m’arracher le cœur pour le poser sur la balance du Sphinx pour vous prouver ma fidélité Empereur Hades mais ne la mêlez pas à tout ça… »

Il baissa de nouveau la tête, implorant l’Empereur des Enfers qui avait toute les cartes en main pour cette entrevue qui devenait déjà un véritable cauchemar pour le spectre. Si seulement il avait envisagé la suite.

Elyn du Basilic de l'étoile Céleste de la Victoire... Voyons voir...

Dit-il.

... Trouvé !

Enchaîna-t-il quelques secondes après. Puis tout alla très vite. Le Divin, se levant de son trône créa un portail et y plongea son bras. Il ne fallut pas plus qu'un instant pour que d'un domaine des Enfers, la jeune Elyn du Basilic se vue extirper du dit portail par la main d'Hadès. La jeune femme tomba à genou devant le Souverain, qui arborait maintenant un sourire sadique face à son Spectre, qui avait tant bien que mal repris une position convenable. Ce sourire sadique lui était pleinement adressé, lui qui avait pactisé avec l'ennemi pour sauver cette fille. Qu'allait-il faire maintenant ? C'était surtout au Monarque de décider.

C'est donc elle, ta bien aimée ? Je dois dire que tu as bon goût. Dis moi, jeune Elyn du Basilic, ton homme là-bas me dit que tu as été très brave au combat ! C'est fantastique ça ! Mais sais-tu ce qu'il a fait ?

Demanda-t-il à la jeune Spectre, mettant sa tête et son regard au dessus du sien, lui infligeant une pression étouffante.

Eh bien vois-tu, Méphistophélès a trahi. Il a demandé à un Asgardien de te protéger alors qu'il ne le pouvait pas. Et cela mérite un châtiment, n'es-tu pas d'accord, Elyn ?

Dit-il, allongeant la fin de sa phrase et le prénom de la Spectre, donnant une sensation de malaise supplémentaire s'il en fallait.

Mais voilà maintenant qu'il se met à supplier le Monarque de ne pas impliquer le Basilic dans cette histoire. Le traître n'avait semble-t-il pas compris à qui il avait à faire. Hadès n'était pas sa nièce, qui pardonnait à tout va toutes les pires actions que ses Saints pouvaient commettre, et ce, même si cela pouvait relever de la trahison. Non, aux sein des Enfers d'Hadès, la trahison n'est aucunement toléré. Jamais. Et pour cela, le Spectre doit en payer le prix fort, pour s'en rappeler. Mais il supplia tout de même, disant qu'il est même prêt à s'arracher le cœur pour elle. C'est magnifique ! Mais terriblement insuffisant.

Le sourire du Monarque s'était éteint. Il n'avait plus envie de jouer. C'était une leçon qu'il fallait donner maintenant.

Je déteste les choses faibles.

Dit-il simplement d'un ton dur, joignant les paumes de ses deux mains avant de les écarter dans un geste brusque, formant une ligne de cosmos, ou plutôt un bâton violâtre. Un puis, deux tours sur lui-même de ce bâton, et voilà une lame qui lui pousse. Le Divin ne tenait autre qu'une faux dans la main, mettant la lame sous la gorge d'Elyn.

Vas-tu faire quelque chose pour la sauver, ou vas-tu continuer à m'implorer de l'épargner car tu es trop faible pour faire quoique ce soit ?

Toute rencontre ne pouvait être belle, et Elyn venait d'en faire une des plus désagréables. Elle avait préféré s'éclipser, Hypnos ayant pris les choses en main. Elle n'outre-passerait pas son rang, jamais elle ne se le permettrait. Ses pensées tourmentées par cette fameuse entrevue entre son cher et tendre et le Monarque Sombre, la belle auburn décida de se rendre dans sa prison, afin d'y trouver repos. Elle avait cette impression que cela faisait une éternité que le calme ne s'était pas imposé à elle. Enfin "calme", pour ainsi dire, si l'on omettait cette boule qui tiraillait son estomac, ses entrailles, son être tout entier. Car Hadès n'était guère aussi clément que son épouse, elle en avait bien conscience.

Cet instant de quiétude s'acheva bien vite, perturbé par ce portail qui se forma devant elle. Surprise, elle eut un mouvement de recul avant qu'une main aux fines phalanges ne viennent se saisir d'elle. Elle n'eut guère le temps de se débattre, ou même de réfléchir. En un clin d'oeil, la spectre du Basilic se retrouva à genou devant le Seigneur des Enfers. Quelque peu déboussolée, elle eut pour réflexe de balayer la pièce. La salle de trône. Et non loin, Abel, en piteux état. Son coeur bondit à cette vision.

Reprenant contenance, pour paraître la plus impassible possible, ses pupilles écarlates s'élevèrent vers celui pour lequel elle avait prêté allégeance. Impassible mais pourtant, son palpitant battait à tout rompre, cognant anormalement sa poitrine. Une certaine crainte, qu'elle voulait enfouir au plus profond d'elle-même. Une crainte de le perdre lui, et non de perdre la vie. Elle ouvrit la bouche, pour lui répondre, mais aucun son ne sortit. Volontairement. La jeune japonaise n'était guère assez sotte pour risquer de contrarier Hadès plus qu'il ne semblait l'être.

Une pression l'oppressait alors que le visage de la divinité s'approchait un peu plus du sien, que son regard l'analysait, la sonder. Elyn soutint celui-ci, gardant en surface ce calme olympien qui la caractérise si bien. Le Monarque sombre ne prendrait pas encore connaissance de son timbre de voix. Il reprit. Alors, c'était vrai, ce que le Roi d'Asgard avait pu lui conter ? Abel s'en était bien remis à eux, pour la sauver des Enfers.

Elle serra les dents. Lorsqu'elle l'avait appris, elle l'avait considéré comme un affront. En réalité, les sentiments de Méphistophélès en était la cause. Idiot ... Pourquoi avait-il dit une telle chose ? Pourquoi l'avait-il rapporté au Dieu des Enfers ? Cette fois, elle ne put se retenir de baisser les yeux, blessé par la cruauté de celui qu'elle servait, son coeur se serrant un peu plus. Ils étaient tous les deux dans de beaux draps et le moindre faux pas pourrait leur être fatal.

La voix d'Abel la ramena bien vite à la raison, déglutissant en l'écoutant. A trop vouloir la protéger, il en subirait les conséquences. L'expression du Monarque changea du tout au tout. Un spectacle à glacer le sang lorsque l'on connaissait un minimum sa réputation. Un spectacle dont la belle auburn ne perdit pas une seule miette, jusqu'à ce qu'une lame ne vienne la menacer, prête à déchirer sa gorge. Difficile de garder son sang froid en cette situation. Baissant le regard, elle inspira profondément pour rester calme. Son esprit s'en trouvait embrouillé et pourtant, son aimé pourrait entendre clairement ses mots par la voie de la pensée.

*Ne t'en fais pas pour moi.*

Ses iris sanguines s'élevèrent vers le visage du divin monarque. Elyn ne savait guère si c'était là la meilleure solution. Elle ouvrit la bouche, lui adressant un léger sourire. Un sourire, dans ces conditions, la folie de son compagnon de toujours avait-elle déteinte sur elle ?

"Seigneur Hadès. Ce fut un plaisir pour moi de combattre pour protéger votre épouse." Elle laissa planer le silence l'ombre d'un instant. "Châtiez-moi à la place d'Abel. Après tout ... C'est pour moi, qu'il vous a trahi."

"Non pas elle"

Avait-il murmuré. Pourquoi autant de cruauté et de sadisme dans les actes du sombre monarque ? Elle avait tenu son rang au-delà de toute espérance durant la dernière Guerre Sainte. On parlait d'une spectre qui avait survécu à Odin ! Loin de lui de penser qu'Elyn était supérieure à d'autres guerriers des enfers mais il fallait admettre que peu de personne pouvait se targuer d'avoir un tel fait à son actif. Voilà comment Hades, le grand dieu des enfers se comportait avec ses soldats. Dame Perséphone l'avait pourtant prévenu, elle lui avait dit que son époux était moins conciliant avec les fortes têtes dans son genre. Comment pouvait-elle avoir des sentiments pour un être pareil ?

L'oeil valide du borgne s'écarquilla lorsqu'une faux menaçait de prendre la vie d'Elyn. Sa Elyn, la seule personne qui avait tout connu de sa vie. Elle l'avait accompagné durant tellement d'années, elle subissait ses humeurs de manière quotidienne, il n'y avait qu'elle dans sa vie. Abel tremblait de tout son être devant cette scène qu'il n'aurait jamais pensé. La peur, la colère, la peur, la colère... Mephistopheles ne saurait dire à cet instant quel sentiment il pouvait bien ressentir. Tout était pour ainsi dire flou et cet enchainement aussi rapide que soudain n'y était pas étranger.

Au bout d'un effort presque surhumain le japonais tenait sur ses deux jambes tentant d'avancer pas après pas vers la divinité. Sa cosmo-énergie commençait à se libérer et ne laissait que peu de doute quant à ses intentions. Personne n'avait le droit de la toucher, absolument PERSONNE pas même les dieux. D'ailleurs trop en colère pour y penser il n'appela même pas son surplis et puis à quoi bon ? Il était beau le spectre prisonnier revenant des enfers qui faisait la morale à la porte des enfers. Lui qui était sur le point de défier son propre Dieu.

*Dame Perséphone, je suis désolé.*

Il n'était pas certain qu'elle l'entende et quand bien même les chances qu'elle intervienne étaient proches du néant. De toute façon Abel voulait juste s'excuser de la manière la plus sincère possible. Elle qui avait été si bonne avec lui devait être profondément déçu. Sauf qu'il n'avait pas de regret. C'était pour Elyn qu'il agissait ainsi et personne d'autre. Ainsi il tentait de réparer le mal qu'il lui avait fait. Rien que pour ça, Hades pourrait en prendre de la graine.

Une sphère d'ombre apparut dans la paume de sa main droite, un pure concentré d'énergie cosmique que le spectre de l'étoile céleste du commandement n'hésita pas à jeter sur son Monarque.


"Je suis d'accord pour payer mes crimes mais pas à n'importe quel prix. Vous avez dépassé la limite...."

Deux nouvelles sphères apparurent dans chacune de ses mains. Il était prêt à mourir mais ce serait en défendant sa belle.

Citation :

Abel défie Hades

Mérité ? Peut-être, il avait trahi après tout. Une leçon ? Dans un sens. Sadique ? Sans aucun doute possible. Voilà à quoi on pouvait résumer les actes du Divin, lui qui menaçait sûrement l'être le plus chère du Spectre qui réclamait un châtiment. C'est fou comme une lame sous une gorge vous change une personnalité tout de même.

Et quelle gorge en l'occurrence. Le Basilic, bien qu'elle ne se trouvait pas dans cette situation de son plein gré, faisait preuve d'un aplomb sans commune mesure, soutenant à plusieurs reprise le regard du Monarque, bien que la pression exercé soit immense. Une posture qui ne déclencha qu'une seule réaction chez le Roi: un sourire, presque satisfait. Pour sûr, elle portait la culotte dans le couple.

Elyn renchérit d'ailleurs une dernière fois, demandant même à être condamné à la place de son homme. Mais s'en était semble-t-il trop pour lui. Ce dernier se débattu comme un beau diable, mobilisant son cosmos pour se relever. Et ses intentions ne faisaient aucun doute. Il avait pris sa décision et il était décidé à aller jusqu'au bout, qu'importe les conséquences. C'est d'ailleurs une boule d'ombre qui soudain se dirigea vers le Monarque. Boule qui explosa avant même d'approcher le corps de l'Olympien, sous l'impulsion de son cosmos. Mais une nouvelle, fois un sourire se dessina sur son visage. Mais, aucune satisfaction cette fois, non. Seulement, de la pure excitation.

Rétractant la lame de la faux, d'un mouvement de main, Elyn se retrouva maintenant attaché à l'un des piliers du temple par des liens invisible, ses pieds ne touchant pas le sol et de loin. Ce n'était d'ailleurs même plus un sourire qu'avait le Sombre Monarque, mais un véritable rictus d'excitation.

Intéressant ! Que vous êtes intéressant, vous deux !

Dit-il, hurlant presque dans la salle du trône, alors que son épée divine apparu dans sa main, se dirigeant vers le Spectre, et enlevant par la même occasion la gravité qui pesait sur lui. Hadès survola, littéralement, les marches pour les descendre, ne les touchant à aucun instant. Puis, en un clin d’œil, sa Kamui vint le recouvrir.

INTÉRESSANT, MÉPHISTOPHÉLÈS ! MONTRES MOI JUSQUE OÙ  TU PEUX ALLER POUR ELLE !

Mourir à sa place. Ne serait-ce pas une bonne fin pour la belle auburn. Servante depuis son plus jeune âge, elle mourrait pour la première fois dans l'espoir de protéger celui qui hante son coeur. Dire qu'elle voulait s'émanciper, il y a quelques jours, et désormais, elle était prête à subir les pires tourments infernaux pour lui. L'amour était un sentiment étrange. Il s'était immiscé sournoisement en elle, envahissant son coeur tout en la laissant impuissante, sommeillant en elle sans qu'elle ne puisse s'en douter. Cette émotion qui s'était confondue à sa servitude, sa loyauté durant tant d'années, jusqu'à ce que les mots du borgne ne l'éveille, ne la fasse exploser plus que jamais. Jusqu'à ce que, malgré elle, elle ne la dévoile. Certainement l'émotion la plus saine, la plus pure qu'elle ait ressentie jusque là. Un bonheur si éphèmère ...

Mais ce ne serait peut-être guère une fin, mais un commencement. Le Seigneur des Enfers lui permettrait peut-être de revenir à la vie, la plupart des spectres étant passé par la mort avant de prêter allégeance. Tous deux avaient encore l'humanité, mais si c'était le prix à payer, elle était prête à subir sa première mort, pour mieux revenir si le sombre Monarque la jugeait digne. La pression l'étouffait et pourtant, sa volonté ne pliait guère. Elle restait intacte. Elyn ressentit ce cosmos exploser, et cette sphère d'ombre dissoute avant même qu'elle n'atteigne sa cible.

"Abel ! Ne fais pas ça !"

Trop tard, le mal était fait. Les mots étaient lancés. La peur l'envahissait, cette crainte de le perdre à tout jamais. Hadès en avait le pouvoir, de l'exterminer, de le tourmenter pour l'éternité, sans jamais le libérer de ses chaînes de ténèbres. Si elle avait pu... Si elle avait pu se jeter sur cette lame qui disparut sous ses yeux. La pression du Monarque s'étendit un peu plus, l'élevant comme une simple poupée de chiffon pour la l'emprisonner de lien invisible. Hors de portée, liée à ce pilier. Elle ne pouvait se débattre. Son cosmos s'embrasa. En vain. S'affollant, comme rarement. Comme jamais, elle hurla de tout son soûl, perdant son sang froid.

"SEIGNEUR HADES ! PITIE !"

Serrant les dents, ses iris écarlates ne pouvaient qu'observer la scène. Impuissante. Mais elle ne pouvait se résoudre à clore les paupières, à ne pas affronter cette épreuve. La supplication n'était guère dans ses habitudes, mais à cet instant, c'était la seule chose qu'elle puisse faire.  Tentant un nouvel effort pour s'extirper, son corps ne lui obéissait plus. Les larmes roulèrent sur ses joues, il ne pouvait guère s'en sortir face au Sombre Monarque. Dire qu'elle avait vaillamment combattu. Dire que Dame Perséphone était fière d'elle. Dire qu'elle s'était jurée fidélité. Pour être récompensée de la sorte ...

Si la divinité influait pour sur son corps afin qu'elle reste tranquille, il en était tout autrement à l'intérieur. La spectre du Basilic bouillonnait, comme jamais. Il fallait dire que personne d'aussi puissant ne s'en était pris à Abel en sa présence jusqu'à maintenant. Faire face, impuissante. C'était tout ce qu'elle pouvait faire alors que les émotions la submergeaient comme jamais. Elle n'avait plus que sa voix qui tenta de stopper cet affrontement dans une ultime supplication. Mais celui-ci faisait rage, sans qu'elle ne puisse intervenir. Et ses pupilles ne pouvaient quitter son aimé, de peur qu'il ne s'évapore si elle les détournait.

Et il le provoquait un peu plus. Il avait toujours été ainsi. Elyn avait toujours pensé que son tempérament lui attirerait de nombreux ennuis, mais elle n'avait songé qu'il défierait les dieux pour elle. Il avait toujours su la protéger et pourtant, cette fois, tout semblait différent. Il courrait à sa perte, consciemment, pour elle. Elle déglutit, se mordant la lèvre inférieure pour tenter de retenir ces larmes qui s'échappaient déjà. Et à cet instant.

"D-Dame Perséphone ..." murmurait-elle.

C'était bien elle, cette voix douce qui s'insinuait dans son esprit. Un ton plus dur qu'à l'accoutumé, la sommant de se ressaisir. Encore choquée, la belle auburn ne put lui répondre. Mais son intervention avait eu pour mérite de stopper ses perles lacrymales, de détourner son attention durant quelques secondes. Puis un soutien, des conseils. Pourquoi le faisait-elle ? Malgré la peur, malgré le désespoir, le Printemps avait pu apporter un peu de chaleur dans le coeur de la jeune spectre.

Elle avait raison. Abel se montrait digne, à la hauteur, pendant qu'elle ... elle se laissait aller à ses sanglots. C'était indigne de lui. Elle se devait de le soutenir, de croire en lui. Elle inspira pour retrouver son calme. Paupières closes, son cosmos s'amenuisa sous sa propre volonté. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Méphistophélès passait à l'offensive. Elle l'avait toujours admiré, depuis le début.

*Merci ... Dame Perséphone.*

Elle espérait que son message lui parvienne. Mais elle comprendrait. Elle ressentirait que cet excès de panique s'était envolé. Elle se raccrochait à ses paroles, au fait qu'il avait une chance de s'en sortir. Elle ne pouvait rien faire d'autres. Espérer. Elle ne pouvait nier qu'Abel n'avait jamais manqué d'audace. Malgré les circonstances, ses dernières paroles la touchèrent en plein coeur. Depuis quand exactement, leurs sentiments l'un pour l'autre étaient devenus si tendres, avaient-ils pris autant de sens ?

Le cosmos du Divin resté encore très présent dans le Palais, même si cela c'était quelque peu calmé. Les résidus de l'attaque du Dieu des Enfers se trouvait dans le sang qui coulait encore du Spectre, alors que ce dernier lâcha une dernière phrase, avant de s'adresser à sa belle, puis de s'évanouir. D'un regard hautain, le cosmos d'Hadès s'apaisa de façon plus net avant de retrouver son calme habituel. Tournant le dos à son Spectre qu'il venait d'abattre, et alors que sa Kamui s'évaporait ainsi que son épée, le Monarque remonta les marches menant vers son trône une par une, lentement. Non pas qu'il ressentait le contre coup de ce combat, mais qu'il n'y avait aucune raison de se presser. La pression qui retenait Elyn se relâchait elle aussi, jusqu'à complètement disparaître, la laissant retomber sur le marbre du Palais.

Une fois arrivé au sommet, juste à côté de son trône, il se retourna. Debout, droit comme un "I" alors que ses égratignures s'étaient évaporés, il regarda Méphistophélès, toujours évanoui au sol. Elyn, à ses côtés sans aucun doute, était là elle aussi. Les deux s'aimaient, c'était plus qu'une évidence. Dans un sens, il rappelait le couple infernal à l'Olympien. D'un geste, Hadès sollicita donc une dernière fois son cosmos, rentrant ainsi directement dans les crânes deux Spectres, ainsi même évanoui, Abel pourra apprendre cette leçon.

Je n'interdis pas l'amour, en ressentant moi-même pour ma Reine. J'exècre en revanche la faiblesse qui en découle. Tu veux un châtiment, Méphistophélès ? Le voilà. Tâches maintenant de devenir plus fort pour la protéger par toi-même. Cela veut pour toi aussi, Basilic.

Dit-il d'une voix calme, avec un arrière ton menaçant. Il reprit ensuite son chemin. Un pas, puis deux mois vers l'arrière de la salle du trône, avant de jeter un dernier regard sur le couple.

Tâchez de vous protéger vous-même, sans l'aide de personne. Ou je vous exécuterais personnellement.

Lâcha-t-il, avant de définitivement quitté la salle du trône.

Attendre, mais pas trop longtemps

*********

« Tu es mon esclave servante ! Je t’interdis de me désobéir ! Prends ça ! »

Première salve de gifles venant rougir le facies de la pauvre enfant. Le jeune héritier avait la main lourde alors que c’était la toute première fois qu’il levait la main sur elle. Habituellement, le gamin se contentait seulement de blagues, de brimades malsaines sauf que là il avait passé un cap. Ulcéré par le fait que la jeune fille à la chevelure auburn ne le suive, le petit Abel avait vu rouge. Ce petit imbécile était devenu arrogant, hautain et exécrable avec le petit personnel comme sa suivante.

« Tu dois m’obéir ! Tu n’es qu’une servante ! T’es mon jouet ! »

Nouvelle gifle, une seule cette fois puis l’impression que le sol se dérobe et la chute. Aucune douleur une fois le sol atteint, rien, plus de sensation. Le gamin ouvre les yeux mais ne voit que d’un œil, l’odeur du sang est bien présente également, lui titillant les narines. Il cherche, désorienté il heurte une paroi rocheuse et trébuche. Son œil se pose sur celle qui était objet de sa colère un peu plus tôt. Et là il se fige, prend conscience de ce qu’il a fait. La servante semble se relever et il voit bien qu’elle est bien amochée. Elle s’approche de lui, manquant de perdre l’équilibre. Le sale gosse commence à ressentir de la peur, ses membres trembles. Elle va vouloir se venger, lui en coller deux trois à nouveau ou même pire… c’était pour elle l’occasion rêvée de mettre fin à son existence. Un meurtre se maquillerait facilement en accident dans un tel endroit.

Elle lui sourit…. Ce fut comme un électrochoc pour le petit Abel qui s’effondra. Inconscient.

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Pourquoi revivre un tel moment ? Le comble ce fut les paroles de l’Empereur Hades qui survenaient pile à ce moment-là. Durant toute sa vie il avait été odieux avec Elyn et pour se rattraper il avait été jusqu’à défier la divinité…. C’est à ce moment qu’il ouvrit de nouveau l’œil, la douleur le rattrapant. Hades ne l’avait pas épargné. D’un bond il se retira de l’étreinte du spectre du Basilic pour poser un genou au sol comme à son arrivée.

« Merci votre majesté. Aujourd’hui je vous renouvèle mon allégeance… jusqu’à ma mort et au-delà. »

Le dieu des enfers n’était peut-être plus présent mais quoi qu’il en soit Abel comptait bien appliquer ses ordres et le servir fidèlement.

L’affrontement lui donnait des sueurs froides, jusqu’à ce dernier instant où Elyn vit ce portrait, raturé du sang de son bien-aimé. Ce ne fut qu’à cet instant, qu’elle préféra clore ses paupières. Mais elle pouvait l’entendre. L’entendre souffrir. Abominablement. A l’agonie. Et elle … Elle ne pouvait rien y faire. Serrant le poing, ses pupilles écarlates s’écarquillèrent lorsqu’elle entendit sa voix. Elle déglutissait, tremblante d’émotions. Ce tourbillon de colère, de peur, de tristesse. Elle aurait voulu se saisir de cette main tendue. Elle inspira, ouvrant ses lèvres sans qu’un mot ne puisse les franchir. C’était comme si toute force vitale l’avait quittée en même temps que les siennes. Comme s’ils étaient liés. Et c’était le cas. Son cœur loupa un battement, restant silencieusement alors qu’Abel s’effondrait sous ses yeux, toujours hors d’atteinte.

« Abel … »

Se mordant la lippe inférieure, elle retint ses larmes. Elle ne se laisserait pas aller devant le Monarque Sombre. Et puis, elle espérait toujours qu’il lui reste un souffle de vie, suite aux mots de Dame Perséphone. Un espoir de bonté dans toute cette cruauté. Ses iris sanguines se détachèrent de son compagnon de toujours pour suivre les mouvements du Seigneurs de Enfers. Et cette pression qu’il exerçait sur elle, s’amenuisait jusqu’à disparaître. Mais au lieu de se laisser heurter le sol, les longues ailes d’ébène lui offrirent un doux atterrissage. Les repliant, elle se précipita vers lui, son aimé, retenant son souffle alors que ses doigts vinrent analyser son pouls. Faible mais encore existant.

Le soulagement. Et son cœur qui reprit un rythme normal. La belle auburn amena le corps du borgne contre elle, usant de son cosmos pour qu’il puisse ressentir sa présence. Il se rétablirait, elle en était persuadée. Elle l’y aiderait. Elle resterait à ses côtés. Elle ne le laisserait plus, jamais. Ses doigts caressèrent la joue de son cher et tendre, avant qu’elle ne lève de nouveau le visage vers Hadès, sa voix s’insinuant dans son esprit. Si elle avait pu le haïr, durant ce combat, elle ne pouvait que lui être reconnaissante de l’avoir épargné.

*Merci. Votre Majesté.*

Des mots inaudibles pour quiconque à part le principal concerné. Plus forte, elle le deviendrait. Elle ne finirait pas lui en mettre plein à la vue s’il le fallait. Et contre toute attente, alors que son attention fut détournée par la marche de sa divinité, Abel s’échappa de sa douce étreinte, prêtant de nouveau serment. Dès lors que le ténébreux avait quitté la pièce, les larmes roulèrent sur les joues de la belle auburn alors qu’elle vint l’enlacer de son étreinte chaleureuse, veillant à ne pas le blesser, à ne pas être un poids pour lui. Elle sourit, malgré les larmes.

« Tu as de la chance qu’il t’ait mis dans cet état sinon, tu aurais subi ma colère. J’ai eu si peur de te perdre définitivement. Mais … tu es égal à toi-même. » Tes lippes traînèrent délicatement sur sa joue dans un léger baiser avant qu’elles ne glissent vers son oreille. « Merci … Merci de m’avoir protégée. »

C’était là même ses réels sentiments, touchée par son geste. Par cet homme qui avait défié leur Dieu pour elle. Restant quelques instants au calme, elle l’aida à se redresser, le plus précautionneusement du monde.

« Partons d’ici. Tu as besoin de repos … »

Et la belle s’éloigna en sa compagnie, le soutenant pour que le trajet lui soit le moins pénible possible.

"Du moment que tu ne me transformes pas en arbre vivant je devrais pouvoir subir ta colère."

Abel ricana à sa boutade avant qu'une nouvelle quinte de toux ne l'interrompt brutalement. Au moins il n'avait pas perdu son humour douteux sauf qu'à l'avenir il allait devoir faire attention à qui cet humour était destiné. Il apprécia comme jamais auparavant ce baiser sur sa joue, aucun remède sur terre et aux enfers ne valait cette attention chère à son coeur. Mieux... avec ce baiser il pourrait repartir au combat facilement. Ne dit-on pas que l'amour donne des ailes ?

"Je ne cesserai jamais de te protéger. C'est un ordre du grand patron en plus...."

Léger sourire sur le coin des lèvres tandis qu'Elyn m'aidait à me relever. Mon regard quant à lui se portait sur l'ensemble de la salle du trône. L'empereur Hades n'y avait pas été de main morte autant sur lui que sur la décoration du palais. La facture risquerait d'être salée et surtout il allait devoir éviter Dame Perséphone durant quelque temps au risque de perdre sa tête ou de se transformer en palmier géant.


"Oui rentrons nous reposer. Nous avons des choses à nous raconter."

Il se dirigea donc avec Elyn jusqu'au Cocyte.