Si Hermès se sentait chez lui à présent qu'il approchait des contreforts de l'Olympe, Kleftis, lui, trahissait par la moiteur de ses mains tout autant que par ses pensées l'inquiétude que lui inspirait la proximité du domaine des dieux. Certes, ces dieux étaient pour beaucoup oubliés de la plupart des autres humains, mais ils se souvenaient de quelques bribes de ce qu'il considérait alors comme de la mythologie quand il s'agissait en réalité d'histoire...
Hermès et lui avaient appris à se connaître, et le Dieu s'était averé un soutien utile lorsque le voleur avait voulu soulever quelques jupons au hasard d'une taverne. La langue bien pendue, le verbe juste, il avait insufflé à Kleftis une partie de sa malice. A moins que ce ne soit lui qui ait parlé ? Le jeune hellène ne le savait guère.
Toujours est-il que malgré tout le chemin parcouru ensemble, le mortel avait pour le Dieu un respect mêlé de crainte, et à l'heure d'arpenter l'Olympe, il se sentait tel un vermisseau face à un aigle immense.
- N'aie crainte, mon ami, nous ne resterons sans doute pas longtemps. Néanmoins, tu comprendras bien qu'après un sommeil de plusieurs siècles, il fallait bien que je me montre aussi courtois que possible.
- J'entends bien mais je ne suis qu'un homme et...
- Tu es bien plus que cela. Tu es un mortel qui abrite charitablement l'essence d'un Dieu. Tu es donc ici parfaitement à ta place. De plus, ici comme ailleurs, les représentants de l'Eden sont bien accueillis.
- Certes mais... Enfin c'est inquiétant !
- Ne t'en fais pas, te dis-je. Tu es entre de bonnes mains et en terres amies. Néanmoins, nous allons souscrire au protocole avec humilité et arpenter chaque maison jusqu'à celle du maitre de ces lieux. Nous allons revoir peut-être mes soeurs, ma chère Aphrodite et notre fils peut-être, jusqu'à arriver chez le grand chef d'orchestre de toute cette tribu.
- Tu parles du grand Zeus?
- C'est ça. Nous irons faire la bise à Papounet.
=====> Temple d'Aphrodite