En route vers l'Océan !

HRP: Les gens présent dans l'autre topic sont libres de rejoindre celui-ci. J'en créé un nouveau pour ne pas qu'on soit tous collé dans le même sujet.

Palais d'Athéna

Il l'avait laissé alors qu'Arès montait vers les hauteurs du Sanctuaire. Une appréhension lui serrait la poitrine. A-t-il fait le bon choix de la laisser avec son frère ? Est-ce que cela va vraiment bien se passer ? Il ne pouvait le savoir. Elle l'avait assuré que tout irait bien, mais il ne pouvait s'en empêcher, c'était dans sa nature.

Le rouquin, faisant le chemin inverse du Dieu de la Guerre, arriva finalement au Bélier. Quelques personnes étaient encore présente, mais il cherchait surtout une personne avant de quitter le Sanctuaire, qui était parti en trombe, laissant des marques évidente d'agacement et de colère. Le Cygne avait même demandé audience à Athéna quant à ce sujet et la façon dont il avait été traité.

Le Bronze semblait très à cheval sur le protocole, c'est le moins que l'on puisse dire. Et les exactions de Scareface ont du lui sembler insoutenable. Et elles le sont. Mais comme Ahina agit avec ses raisons, Scareface a les siennes, en plus de la découverte que le Saint fit un peu plus tôt. Mais cela, il devait le taire pour le moment, avant d'en parler avec la ou les personnes concernés, lorsque cela sera propice à une discussion calme.

Pour le moment, il se devait de rattraper le Cygne et lui dire quelques mots. Toujours les mains dans les poches, il s'avança vers l'homme aux cheveux blancs.

Helmwig ! Si tu as une quelconque réclamation sur ce qu'il vient de se passer, j'aimerais que tu me la fasse dès maintenant. Ta colère s'est ostensiblement manifesté, je me doute que cela n'a pas du être facile pour toi. Néanmoins, je ne peux me permettre d'emmener quelqu'un manifestant aussi clairement ses émotions. Ta colère, je suis prêt à l'écouter. Parles moi et soit tranquille, je ne t'en tiendrais aucunement rigueur.

Helmwig ne comptait plus le nombre de fois où il avait du traverser, dans un sens ou dans l'autre, les marches interminables du Sanctuaire depuis le début de la journée. Mais, cette fois, il ne s'en plaignait pas. L'air frais et la vue objectivement sublime qu'offraient les temples perchés sur leur piton rocheux avaient le mérite de lui aérer l'esprit après la tension palpable qu'il avait ressentie au temple d'Athéna, et laissée derrière lui sans trop s'en rendre compte.

Puis, lors de sa descente, il avait croisé le groupe de chevaliers censés escorter Arès jusqu'à Athéna, et le Dieu de la Guerre lui-même. La pression qu'il dégageait avait, à elle seule, permis à Helmwig de s'extirper de ses pensées dévorantes. L'aura puissante d'Arès lui avait hérissé les poils, et avait forcé ses sens à se mettre en éveil. Le dieu n'avait pour l'instant rien de clairement menaçant, mais il en avait largement le potentiel. Le prussien espérait sincèrement que tout se passerait bien là-haut.

Enfin, il était parvenu au temple qui semblait faire office de parvis au Sanctuaire d'Athéna. Ainsi, accompagnant le reste de la délégation destinée à se rendre au Sanctuaire de Poséidon, il avait pu se forcer à penser à autre chose. Une mission l'attendait, il fallait qu'il soit en pleine possession de ses moyens afin de pouvoir assurer son rôle comme il se devait de le faire. Il était temps pour lui de laisser les problèmes du Sanctuaire au Sanctuaire, et de se tenir prêt à toute éventualité auprès de Poséidon et de ses Marinas.

Il avait beau garder au fond de lui une légère incertitude quant à son point de vue sur Nimuë et Aedan, pour qui il nourrissait toujours respect et sympathie, il avait également bien compris que Poséidon lui-même risquait fort de ne pas se montrer aussi collaboratif. Helmwig se faisait confiance : tout en restant protocolaire et diplomatique, il saurait montrer à Poséidon et à ses subalternes que leurs agissements n'étaient pas au goût de l'armée d'Athéna. Il savait également devoir rester de marbre face à ceux qu'il respectait, ce qui ne l'enchantait guère ; mais tel était son devoir.

Helmwig se félicitait d'avoir réussi à calmer sa colère au moment où une voix bien connue l'interpella. Le grand Pope lui réclamait des comptes, il fallait s'y attendre. Soit, il répondrait franchement et sans détour. C'est toutefois d'une voix tout à fait calme et posée qu'il lui répondit.

- Que mes émotions ne vous préoccupent pas, monseigneur. Je suis prompt à les exprimer, mais tout aussi prompt à les museler. En aucun cas un quelconque ressenti personnel ne viendra interférer dans notre mission, je puis vous en assurer.

Voilà déjà qui était dit. Néanmoins, si le Pope souhaitait entendre le fin mot de l'histoire, il lui fallait poursuivre.

- Mon unique réclamation réside dans mon constat que l'acte d'irrespect auquel nous avons pu assister est resté impuni. J'ai bien entendu les raisons évoquées par notre Déesse, mais je crains qu'un tel exemple ne puisse tenter des soldats à la défiance de leur hiérarchie. Ma carrière militaire s'est faite sur une discipline de fer et un respect inconditionnel de mes supérieurs, aussi un tel spectacle m'est il pour le moment difficile à soutenir. Soyez toutefois certain que je saurai m'y habituer si cela s'avère absolument nécessaire ou inévitable. Si je souhaite m'entretenir avec Son Altesse à notre retour, c'est avant tout pour lui confier mes craintes inhérentes à un possible manque de discipline parmi nos troupes. Et l'épisode d'aujourd'hui en est un exemple probant, même s'il est, je l'ai compris, tout à fait singulier.

Le cas de ce chevalier d'or était tout à fait particulier et exceptionnel, il l'avait compris. Mais cela n'enlevait en rien à son indignation, et s'il ne pouvait pas affronter le passé d'entités aussi singulières, il espérait au moins que son expérience pourrait servir les intérêts du Sanctuaire et de la bonne tenue de son armée.
Prenant une profonde inspiration, il laissa son regard passer sur les visages des chevaliers qui l'accompagnaient. Il devait encore faire ses preuves, il le savait. Et une chose serait sûre : il ne faillirait pas.

Temple de la Balance

Las et physiquement épuisé, j'avais mis plus de temps que prévu à descendre les six premiers temples du Zodiaque. Pourtant, loin de me décourager, j'appréhendais la mission à venir comme un nouveau défi.
Peut être source de conflits futurs, mais qu'importe.
Un village ravagé de la sorte... Qui pouvait être à la manoeuvre ?
Le souvenir cuisant d'un Alessio ricanant me tiraillait, mais je repoussais cette perspective au fond de mon esprit. De toute manière, aujourd'hui, je surpassais largement les forces de cet oiseau de malheur.
Une fois le pied posé dans ma demeure, je notais la présence de deux nouveaux venus.
Un sourire sincère se dessina sur mon visage, à la vue du chevalier du cygne mais surtout d'Altia. Respectueux de son statut, je m'inclinais devant le disciple de mon propre élève disparu, avec déférence.

Je ne m'attendais pas à vous retrouver dans ma demeure. J'espère que la fin de la réunion s'est bien déroulée.

Malgré mes propos, je percevais une certaine tension dans l'air. Un effet de mon imagination ? Possible.
Je me tournais aussitôt vers mon ami.

Le hasard fait décidément bien les choses. Grand Pope, avec votre aval, je prends la liberté de mener une enquête sur un drame, qui s'est déroulé voilà quelques heures... Le village au nord de Rodorio a été... Détruit par des assaillants inconnus. J’emmène donc Kristr de la Coupe et Toval de Céphée pour retrouver d'éventuels survivants et chercher des indices sur l'identité des assassins.

De quoi fournir à Altia des éléments tangibles, pour prendre les dispositions nécessaires. Pour l'heure, je ne tenais pas à l'inquiéter outre mesure, donc autant revenir avec des faits.

Prompt à les museler tu dis ? De ce que j'ai vu, cela me laisse de sérieux doutes.

Répondit-il du tac au tac au Cygne. Le Pope voulait clore ce sujet rapidement et passer à autre chose, mais il se devait d'avoir cette conversation avant.

Puis, le vieil homme en vint au fin mot de l'histoire et partagea ce qui le dérangeait le plus. Ainsi, c'était bel et bien l'impunité dont a pu profiter Scareface qui dérangeait le Bronze après les actes commis par le Cancer. Ce dernier avait clairement dépassé les bornes, et bien qu'Altia en avait compris les raisons, tout comme celle d'Athéna, cela en allait pas aussi bien pour d'autres, comme Helmwig. Le rouquin écouta avec attention son Chevalier. "Son Chevalier", cela lui faisait bizarre de se dire ça, mais c'était bien le cas. Il lui affichait un visage calme et posé. Bien que le Grand Pope n'attendait pas une telle réaction, après les explications d'Helmwig, il en compris au moins les raisons. Il fallait maintenant trouvé les mots.

Si tu considère le Sanctuaire comme une armée conventionnelle, tu te trompes sur toute la ligne.

Exprima d'abord le Saint. Ces derniers n'était pas de simples soldats, s'apparentant parfois à des pions qui sont bougé sur un échiquier au bon vouloir de leur commandant. Non, les Chevaliers d'Athéna sont une toute autre entité.

Nous ne sommes pas de simples Guerriers doté de pouvoirs surnaturels. Nous sommes les représentants de l'Humanité. En tel que tel, nous nous devons d'y accueillir ceux qui veulent et qui ont la capacité de rejoindre nos rangs. Cela signifie parfois accueillir des personnalités dérangés, des hommes intègres, ou même des fourbes ou des gens vu comme des traîtres par certaines personnes. Mais tous ces gens, une fois au Sanctuaire et sous les ordres d'Athéna, ne sont animé que par une chose qu'ils partagent tous: protéger l'Humanité.

Enchaîna-t-il d'une voix posé, expliquant son point de vue.

Puisque tu as connu une discipline de fer, je comprend mieux que cela te laisse perplexe. Mais ces événements sont loin d'être monnaie courante. Et Scareface est un cas tout à fait singulier. Mais il s'est toujours battu pour le Sanctuaire, pour l'Humanité et pour Athéna. Ses faits d'armes sont nombreux. Mais je pense que même si je te dis cela, ça ne te fera pas changé d'avis, n'est-ce pas ?

Dit-il, avant de soupirer une seconde, puis de reprendre. Il ne pouvait pas juste balancé sa découverte à propos du Chevalier d'Or ainsi, et cela desservirait de toute évidence sa cause si cela venait à se savoir.

Vois plutôt cela dans ce sens dans ce cas: Athéna a choisi elle-même Scareface pour lui servir de garde du corps en Enfer. Les deux se sont battus, et y sont morts. Comment penses-tu qu'Athéna devait se sentir après cela ? Sans même parlé du cas d'Ahina. Tu ne la connais pas beaucoup, mais je peux t'assurer qu'elle se sentait responsable de tout, et qu'elle voulait tout assumer, seule. Comme à son habitude.

Le Saint s'arrêta une dernière fois, avant de reprendre la parole, de façon toujours aussi posé.

Certains trouve au Sanctuaire une famille, d'autres y voient seulement le moyen de gagner en puissance. D'autres encore ont sûrement le même point de vue que toi, et n'y voit qu'une simple armée. Mais le Sanctuaire, il est ce qu'il est en groupant toutes ces individualités pour en faire le bouclier de l'Humanité. Voilà ce que sont les Saints, Helmwig.

Altia avait beaucoup parlé, plus qu'à son habitude. Mais de cette façon, il avait exposé son point de vue, en long, en large et en travers peut-être. Le Cygne n'y verrait peut-être que le délire d'un dirigeant des Saints, il devrait s'inquiéter dans ce cas. Mais s'il y voyait autre chose et qu'il comprenait le point de vue du Pope, alors peut-être qu'il émettrait non seulement un jugement moins sévère à l'encontre du Cancer, mais surtout, qu'il comprendrait que le Sanctuaire, ce n'est pas juste des soldats répondant aux ordres de leur supérieurs.

Puis arriva le maître des lieux. Sa voix résonna dans son temple, alors que ses pas se faisaient plus lourd et était accompagné par le bruit métallique de son armure d'Or. Le Bélier s'inclina respectueusement vers Altia, avant de se mettre à parler. Ainsi, un village au nord de Rodorio avait été dévasté, et Orion comptait s'y rendre en compagnie de Toval de Céphée et de Kristr de la Coupe. Soit un Chevalier d'Or et deux Chevaliers d'Argent. Le rouquin acquiesça seulement à la composition de l'équipe pour donner son aval au Jamirien.

Faites attention à vous et soyez prudents. Cela ne serait pas étonnant que cela soit l'oeuvre de Spectres venu en reconnaissance pour d'éventuel représailles envers le Sanctuaire. J'écouterais ton rapport une fois revenu du Sanctuaire Sous-Marin.

L'arrivée de l'un des chevaliers d'or qu'Helmwig avait croisés plus tôt ne passa pas inaperçue. Il comprit qu'il s'agissait du gardien de la première maison du Sanctuaire, ce qui induisait une responsabilité considérable. Il se souvenait de ses paroles bienveillantes, et si cet homme était aussi puissant que son poste le laissait présumer, il était probablement un guerrier de valeur. Rares étaient les combattants sachant faire coexister puissance et sagesse. Helmwig s'inclina en sa présence, le laissant dialoguer avec le Pope, persuadé que son faible grade ne lui laissait probablement pas le droit à la parole. Il disait partir enquêter sur une attaque de village. Les chevaliers d'Athéna ne combattaient donc pas que des dieux.

Quant au discours du Pope, il était impossible pour Helmwig de lui reprocher ses doutes. Il s'était laissé aller, il le savait bien. Et il considérait ses effusions de rage comme un échec, ce qui ne le motivait que davantage à mieux contrôler sa colère, qui était un défaut redondant chez lui. Il se blâmait déjà bien assez lui-même, et mettait à présent un point d'honneur à prouver sa valeur au grand Pope. S'il ne le croyait pas sur parole, il le lui prouverait par des actes.

Vint ensuite une longue explication sur la nature même de l'armée du Sanctuaire. Les paroles du Pope étaient justes, et ses explications, tout à fait adaptées au public qu'était Helmwig. A vrai dire, la situation avait été si chaotique en si peu de temps depuis son arrivée, qu'il n'avait besoin que d'une mise au point de cet acabit. A mesure que le Pope évoquait tour à tour les notions de responsabilité, de famille, et surtout, d'humanité, Helmwig se constituait une image bien plus précise de l'organisation qu'il venait de rejoindre. Et il ne s'en plaignait pas. Il lui faudrait un temps d'adaptation, cela était certain. Mais il pourrait désormais appréhender les événements avec une idée plus précise du contexte. Ce qui n'était pas rien.

Si la colère d'Helmwig était désormais apaisée, un nouveau sentiment venait d'y supplanter. Un autre sentiment qui le hantait très souvent, trop souvent. La culpabilité. Il comprenait de mieux en mieux ses erreurs, et s'en voulait tout autant. Il avait été présomptueux, et le regrettait désormais. Conscient d'avoir pêché par son jugement hâtif, il posa un genou à terre, et baissa les yeux en signe de déférence.

- Je vous remercie pour ces éclaircissements, monseigneur. Et je vous prie de pardonner mes réactions hâtives autant que présomptueuses. Je n'aurais effectivement pas dû apposer mon spectre d'appréhension d'une armée régulière à celle du Sanctuaire, dont j'en ignore encore beaucoup. Les événements se sont succédés si brutalement depuis mon arrivée que ma vision même du monde s'en est vue chamboulée, j'ignorais encore ce matin si les dieux existaient ou non.

Il en était certain, l'enchaînements de bouleversements auquel il avait été confronté avait largement eu de quoi le perturber et altérer ses jugements autant que ses réactions. Il n'y voyait pas une excuse, mais une raison de croire qu'il agirait de façon bien plus éclairée désormais.

- J'aurais souhaité disposer de ces informations plus tôt, mais le chaos de la situation m'en a empêché. N'y voyez aucune excuse, uniquement la garantie que les choses seront désormais différentes. Je comprends tout à fait que vous n'acceptiez pas de me croire sur parole, aussi vous fais-je ici le serment que je prouverai ma valeur par des actes.

Oui, il saurait s'adapter. Pour une raison très simple : ses supérieurs le souhaitaient. Bien entendu, il comptait toujours évoquer la question de la discipline auprès d'Athéna, car même malgré les explications du Pope, il restait persuadé qu'un travail restait à accomplir à ce niveau. La situation était simplement moins chaotique qu'il ne le pensait initialement.

- Quant à la question de messire Scareface, soyez assuré que j'ai bien compris où se situait ma méprise. Je ne peux m'empêcher de penser qu'un tel comportement reste déplacé et peut transmettre un mauvais exemple, mais au vu de vos paroles et de celles de Son Altesse Athéna, il est désormais clair qu'il s'agit d'un événement malheureux et exceptionnel, qui n'enlève rien à la valeur de ce chevalier. Encore une fois, je vous prie de pardonner mon emportement, et vous assure que cela ne se reproduira plus.

Il ne fallait pas non plus se voiler la face. Pour Helmwig, devoir s'habituer à accepter de tels phénomènes allait être difficile. Mais le Pope avait raison. C'était à lui de s'adapter à l'armée de l'Humanité, et non l'inverse. Cette seule pensée fit réaliser à Helmwig à quel point il avait eu tort d'appréhender l'armée d'Athéna comme une armée classique. Les armées classiques consistaient à faire s'entretuer les humains. Un armée chargée de les défendre, tous sans exception, ne pouvait décemment pas reposer sur les mêmes bases.

Il l'avait désormais compris.

Le Silver Saint pressa le pas pour rejoindre Orion au plus vite. La perspective de cette mission ne l’enjouait pas spécialement sauf qu’il aurait l’occasion de bouger un peu du Sanctuaire, là où l’ambiance semblait pesante malgré tout. Le jeune homme avait profité de cette longue descente pour donner un maximum de détails à Angele et Toval sur la mission d’Orion. Un petit village au Nord de Rodorio mis à sac sans doute par des spectres ou des berserkers, c’était d’une évidence.

Une fois arrivée à destination le natif de Rodorio vit Orion avec le Grand Pope reconnaissable au sein du Sanctuaire et un autre chevalier qu’il ne connaissait pas. Il s’inclina respectueusement à l’ensemble des personnes présentes avant de poser un genou au sol devant le représentant de la déesse Athéna.

« Mes hommages Grand Pope, Kristr chevalier d’argent de la Coupe. » Kristr se releva ensuite pour s’adresser à Orion. « Seigneur Orion, Toval de Céphée arrive en compagnie d’Angele du Sagittaire. Par contre je n’ai pas réussi à trouver Kalen pour partir avec nous. Désolé. »

Il était tout de même curieux d’en apprendre un peu plus sur son attitude, se remémorant les paroles du chevalier d’or du Sagittaire sur le sujet. Voyant ensuite que le Grand Pope était vraisemblablement sur le départ il se permit simplement d’émettre une petite demande.

« Grand Pope, veuillez me pardonner mais je souhaiterais si possible solliciter une audience lors de votre retour. J’ai eu l’occasion de parler avec Mavis au temple de la Balance et j’ai besoin de m’entretenir avec vous. »

Il salua toutes les personnes présentes avant de prendre la direction de la sortie, attendant Orion à l’extérieur.

Sans grande surprise, Altia approuva mon projet d'enquête, tout en m’intimant la plus grande prudence. La perspective de voir des spectres malmener nos frontières, peu après une guerre sainte aussi sanglante, me semblait peu probable, tant leurs forces devaient être affaiblis, mais impossible d'en être certain, pour le moment.

Nous agirons avec prudence. Trop de sang a déjà coulé, ces derniers jours...

Or de question de mettre en danger les deux jeunes saints qui allaient m’accompagner ! Comme pour Oro, je ne comptais pas me cacher derrière eux. Et justement...
Kristr, suivi du dénommé Toval se présentèrent, prêts au départ. Et ce dernier lança une information qui me fit écarquiller les yeux de surprise. Angèle serait du voyage ?!
Deux chevaliers d'or pour une simple mission de reconnaissance ? Cela me semblait excessif. Mais me retrouver aux côtés de l'une de mes plus vieilles amies ne serait pas pour me déplaire, malgré son caractère... Explosif.

Soit. Je vous souhaite donc bon voyage.

Je me tournais alors vers le saint du Cygne pour lui adresser un signe de la tête d'encouragement et un regard entendu. Qu'importe son rang, la responsabilité de la vie du Grand Pope dépendait de lui, et par ce bref contact, je lui offrais mon respect et ma confiance.

Allons donc attendre Angèle à l'extérieur.

Et sur une dernière révérence à l'endroit de mon ami, je me dirigeais vers la sortie de ma demeure.

Il semblerait que le discours du rouquin ait porté ses fruits. Lui qui voulait avoir une explication avec le Cygne, voilà qui est fait, et ce dernier semble maintenant bien plus enclin à comprendre la situation à laquelle il venait d'assister, mais surtout, l'environnement dans lequel il allait maintenant évoluer.

Sûrement pris de remords, ou peut-être simplement une forme de respect, le Bronze posa un genou à terre et dirigea son regard plus bas que terre, alors qu'il expliqua tout cela à Altia. Le Pope ne pu que dessiner un sourire, alors qu'ils s'accroupie au niveau du Bronze avant de lui taper sur l'épaule de manière amical.

Ne t'en fais pas. Si tu as compris c'est le principal !

Dit-il d'un sourire et avec un visage enjoué. Mais cette expression se transforma petit à petit en un sourire assuré, avec les yeux du Saint plongeant droit dans ceux du vieil homme.

Et je n'ai aucun doute sur le fait que tu me prouveras ta valeur par tes actes.

Finit-il, avant de se remettre debout. Toujours les mains dans ses poches, un léger vent passèrent dans la maison du Bélier, faisant volé les cheveux roux du Pope, ainsi que la cape de sa redingote. Ce vent apporta avec lui un nouveau venu qu'Altia n'avait encore jamais vu jusque là. Ce dernier, très respectueux, s'inclina devant tout le monde, avant de mettre genou à terre pour saluer le Pope. Ce dernier ne s'y fera décidément jamais. En tant que Chevalier d'Or, il avait été habitué à ce qu'on le salue avec déférence, et encore, il ne le réclamait pas. Mais voilà maintenant qu'il est Grand Pope, les gens s'agenouille sans autre forme de salutation.

Le nouveau venu se présenta comme Kristr, Chevalier d'Argent de la Coupe, comme le confirma son armure. Ce dernier arriva en compagnie de Toval de Céphée, qui arriva peu après. Et ils devaient partir en compagnie d'Angèle et d'un certain Kalen. Le nom fit légèrement tiqué le Saint sur l'instant, se pourrait-il que ça soit le même que l'autre fois ? Il aurait donc réussi à devenir Saint ? Intéressant. Alors perdu dans ses pensées, il en fut vite tiré lorsque Kristr lui adressa la parole pour une requête. La Coupe a rencontré Mavis au Temple de la Balance.

Ah, je n'y vois aucun problème. J'espère qu'elle ne t'en a pas fais voir de toutes couleurs !

Dit-il sur le ton de la rigolade, sachant Mavis taquin et un brin farouche avec les inconnus, telle une petite fille.

Céphée arriva donc à son tour, alors que Kristr se déplaça en dehors du Temple. Toval, de son nom, salua tout le monde, donnant simplement la raison de sa venue. D'un hochement de tête, il acquiesça à la salutation de "son" Chevalier. Encore une fois, quelle bizarrerie auquel il va devoir s'habituer de se dire ça. Le Silver rejoignit ensuite rapidement Kristr en dehors, lâchant simplement un "Faites un bon voyage", comme si de rien était. Cela dessina un sourire rapide sur le visage du rouquin, qui glissa quelques mots à Orion.

Il est perspicace, celui-là.

Le Bélier suivit ensuite son groupe, et partit à l'extérieur de son Temple. Après quelques minutes, regardant vers le ciel, du moins, le plafond du Temple du coup, Altia ne pu s'empêcher de trouver le temps un poil long. Pourvu que Dio revienne rapidement.

J'espère que Dio reviendra avec Stella, cela serait extrêmement dérangeant de laisser le Bélier sans surveillance aucune.

Helmwig ne pouvait pas s'empêcher de se sentir mal à l'aise lorsqu'un supérieur, surtout aussi haut placé que le Grand Pope, le traitait aussi amicalement. Non pas qu'il ne l'appréciait pas, mais il ne savait pas comment agir en conséquence. Jamais il ne se serait permis de lui rendre un tel niveau de familiarité, mais il craignait que sa froideur ne soit perçue comme un signe de mépris. Il avait tant été habitué à l'inflexibilité et à la sévérité des officiers prussiens qu'il en avait fait une norme. Un général qui s'accroupit auprès d'un soldat pour lui taper sur l'épaule, c'était du jamais vu pour lui. Encore quelque chose qui allait lui demander un temps d'adaptation, mais il ne fallait pas non plus s'attendre à le voir se comporter comme larron en foire. Garder une distance respectueuse vis-à-vis de ses supérieurs lui était, à ce jour, indispensable. Néanmoins, il se releva, répondant par un hochement de tête.

Après l'approbation du Pope, deux chevaliers, Kristr de la Coupe et Toval de Céphée, rejoignirent le chevalier du bélier pour l'accompagner en mission. Deux chevaliers d'argent, s'il avait bien compris. Le chevalier de Céphée semblait d'ailleurs partager son sens de la hiérarchie, puisqu'il le salua avec moins de déférence que les autres -mais non sans respect. Helmwig salua ses deux supérieurs d'argent en s'inclinant, le poing posé sur le torse, sans un mot. Bientôt, l'éscouade s'en alla, et il ne restait plus dans le temple que lui-même et le Pope, qui lui fit part de ses espérances quant à la présence de Stella pour assurer la garde du temple.

Stella de Persée. Un chevalier de plus qui posait problème à Helmwig, de la même façon que l'avait fait Scareface, même si pour de bien moins graves raisons. Les paroles du Pope lui tournaient en tête, et le forçaient à considérer qu'elle était une de ces "individualités" qui composaient la "famille" du Sanctuaire. Qui plus est, après ce qu'il avait vécu au temple d'Athéna, il aurait bien moins de mal à tolérer les penchants rebelles de la femme chevalier. Mais il n'en restait pas moins persuadé qu'il était possible d'améliorer les choses. Toutefois, si Stella de Persée était aussi vigilante avec tous les visiteurs du Sanctuaire qu'elle ne l'avait été avec Styx, il fallait bien admettre que le poste de gardien lui allait à ravir. Ces considérations mises à part, il était vrai que le temps commençait à se faire long.

- Certes. Ce n'en est que plus vrai, que monseigneur Arès est en nos murs, et que nos forces se dispersent. A ce sujet, j'ai cru comprendre qu'il nous était possible de nous... téléporter, en temps normal ?

Les paroles de Styx venaient de lui revenir à l'esprit. Elle avait parlé d'une... barrière protectrice, qui interdisait toute téléportation, ou quelque chose de ce genre. S'il avait été possible pour Arès et son escorte de se téléporter jusqu'à Athéna, la question aurait déjà été réglée. Toutefois, cette pensée fit se confronter Helmwig à un autre problème.

- D'ailleurs, comment allons-nous nous rendre au Sanctuaire de Poséidon ? Est-il vraiment sous l'océan ?

Il ne doutait pas de la probabilité d'une telle chose, après tout ce qu'il avait vu jusqu'ici. Mais la question était : comment allaient-ils y accéder. S'il fallait maîtriser une technique particulière, il était plus que temps pour Helmwig de s'en inquiéter. Outre le fait qu'il... ne savait pas nager.

Stella nous loin du parvis du temps du Bélier, l’ange avant d’aller vers elle décide de saluer le grand pope. Accompagné du chevalier cygne, qu’elle connaissait, elle enclencha les rouages de sa mémoire de poisson rouge pour dérouler le fil du temps. Les chevaliers noirs en Europe. Les deux l’avait déjà vu en action ainsi, il ne serait pas choqué par son attitude, si d’aventure elle devait faire exploser sa colère.


Un simple signe de tête pour saluer le cygne, puis son poing frappa sa poitrine pour monter ses hommages au grand pope.

Captant des brides de phrases, elle déclara simplement :

Sous l'océan
Y'a pas d'court-bouillon, pas d'soupe de poisson, pas d'marmiton »
 La cuisine ne doit pas être fameuse la bas, qu’importe la gastronomie ne doit pas être le but de ton voyage, Altia 

Ainsi donc la rumeur était bien fondé, Poseidon était de retour, le grand pope ne se déplaçait pas pour rien. La ride du lion apparu entre les deux yeux d’Angèle signe qu’elle est inquiète. Ne remettant pas en doute les capacités de combat, mais sa garde semblait bien faible.

Avec combien d’homme ? 

Elle se souvient bien des paroles de ceux qui était revenue des enfers, Poseidon avait combattu contre les asgardiens, les alliés du sanctuaire. Il ne fallait pas prendre les marinas à la léger.

Regardant encore vers le plafond, le temps passa à une lenteur affolante. Dio n'était toujours pas revenu, pour autant, cela était toujours aussi calme, du moins aussi calme que cela puisse l'être, dans les hauteurs du Sanctuaire. Donc à priori, Arès n'a pas (encore) fait des siennes. Dio met donc autant de temps à revenir... Parce-qu'il s'est perdu peut-être ? Un léger pouffe de rire fut lâcher par le Pope à cette pensée ridicule, sachant que cela est tout de même Dio Lysander, Chevalier d'Or du Lion.

Helmwig quant à lui, semble avoir des interrogation. Probablement interpellé par la longueur de l'attente, il se demanda ainsi s'il était possible pour eux de se téléporter au sein du Sanctuaire. Posant sa main sur sa nuque pour la masser quelque peu, il lui donna un début de réponse.

Non, il n'est pas possible de se téléporter au sein du Sanctuaire.

Débuta-t-il avant de continuer son explication en posant son regard sur le Bronze.

Le cosmos d'Athéna fait office de "barrière". Ainsi, même des gens passés maîtres dans cet art, comme Orion, sont incapables de se téléporter à l'intérieur du Sanctuaire et entre les Douze Maisons.

Dit-il avant de faire une légère pause, puis de reprendre.

D'ailleurs, tout le monde n'est pas capable de se téléporter. J'en suis par exemple incapable moi-même. Pour ce que j'en sais, Orion est l'un des seuls du Sanctuaire, voire le seul, à posséder ce pouvoir. Je ne sais en revanche pas s'il l'a transmis à d'autres. Pourquoi ? Serais-tu intéressé par le fait de te déplacer de façon instantané, Helmwig ?

Finit-il par demander au Cygne, visiblement curieux sur la question.

Et ce dernier avait visiblement beaucoup de curiosité, puisqu'il continua dans la même veine et demanda comment le groupe allait se rendre au Sanctuaire Sous-Marin et si ce dernier était vraiment sous l'océan. Décidément, le Bronze va sûrement apprendre énormément au cours de ce voyage. Rigolant un peu, sans moquerie envers son Chevalier pour autant, Altia fini par répondre au Saint.

Oui, le Sanctuaire de Poséidon est bien sous la mer, comme son nom l'indique. Ce n'est pas une métaphore ou autre figure de style.

Commença-t-il, avant de continuer, toujours sourire aux lèvres.

Quant à y aller... J'espère que tu es capable de retenir ton souffle un moment. L'entrée du Sanctuaire Sous-Marin est tout simplement un gouffre proche de la mer où nous irons plonger. Cela risque d'être un peu douloureux, mais une fois que nous serons passé, nous nous retrouverons sous la mer et pourrons respirer comme en ce moment. Je m'attends à ce que des Marinas nous accueille dès notre arrivé, il faudra donc être prêt rapidement.

Conclu-t-il son explication. Sur ces mots d'ailleurs, Angèle déboula sans prévenir dans le temple. D'un simple signe de tête, elle salua le Cygne, avant de faire claquer son poing sur son torse recouvert par son armure pour saluer le rouquin. Un peu décontenancé par l'attitude de l'Ange, puis par ses paroles, il ne prit pas la peine de répondre... Sur la gastronomie ? Avait-elle faim ? Peut-être. Le Sagittaire se posait en revanche la question sérieuse de savoir si Helmwig représentait la seule escorte du Pope vers le domaine de Poséidon. Reprenant son sérieux, Altia lui répondit par la négative d'un mouvement de tête, avant d'enchaîner.

Dio et Keanan de Pégase sont censés nous rejoindre, nous ne faisons que les attendre. Tu ne les aurais pas vu passé à tout hasard ?

Demanda-t-il avant de se souvenir de ce que lui avait Kristr de la Coupe.

Dis moi, Angèle, tu n'es pas censé accompagner le groupe d'Orion ? Le Chevalier de la Coupe nous a fait un rapport comme quoi tu allais avec eux. Si c'est le cas, tu ferais bien de te dépêcher, ils sont déjà partis.

Ainsi, la téléportation était donc un art accessible aux chevaliers d'Athéna, sauf au sein du Sanctuaire. Tant pis pour les escaliers, le voyage instantané était déjà un sacré avantage. Seulement, si le Pope lui-même en était incapable comme il venait de l'admettre, cette compétence allait très certainement être hors de sa portée.

- Eh bien, je vois cette faculté comme un avantage tactique indéniable. Et puis, je ne suis plus de première jeunesse. M'épargner de longs voyages ne serait pas de refus. Mais si c'est un pouvoir si rare et difficile à maîtriser, je doute d'en être capable.

Les explications sur le Sanctuaire de Poséidon étaient en revanche bien moins encourageantes. Il allait donc falloir plonger, jusqu'au fond de l'océan. Voilà qui promettait de ne pas être une partie de plaisir, surtout si le Pope lui-même précisait que l'expérience allait être douloureuse.

- Ah... Ma foi, s'il ne s'agit que de couler...

Retenir sa respiration, il en était capable. Il s'était entraîné à pouvoir supporter de nombreuses formes de torture, parmi lesquelles l'étouffement et la fameuse technique de la baignoire. Il ne fallait juste pas lui demander de rester à la surface. A posteriori, il le réalisait tout en y réfléchissant, il lui suffirait le cas échéant d'employer ses pouvoirs. Fort heureusement pour lui, la glace flottait.

Un chevalier d'or qu'il avait aperçu plus tôt auprès d'Athéna vint à son tour les rejoindre, entamant une chanson aux paroles et au rythme pour le moins déconcertants. Helmwig s'inclina pour la saluer, alors qu'elle s'inquiétait visiblement des effectifs de leur délégation. Le Pope la rassura à ce sujet, avant que dame Stella n'arrive à son tour pour reprendre son poste. Les choses semblaient se remettre en place après la débâcle de la guerre et l'interminable réunion au temple d'Athéna. Ce qui n'était pas le pire des présages.

Le temps commençait toutefois à sembler bien long.

Mah, si ce pouvoir t'intéresse vraiment, tu ferais mieux de te rapprocher d'Orion, il sera plus à même de t'aider et de te l'enseigner, le cas échéant.

Répondit rapidement le rouquin au Bronze, alors que ce dernier semblait s'inquiéter de mettre ne serait-ce qu'un pied dans l'eau. Un léger rire du Pope suivit, sans moquerie aucune, encore une fois. Juste un rire jovial, qui fait pleinement du bien après l'enchaînement des derniers événements.

Helmwig, ne me dis pas... A tout hasard, tu n'as jamais appris à nager ?

Demanda le Pope à son Saint. Alors évidemment, il n'est pas simple d'apprendre quand la plupart de la population mondial ne sait pas. Néanmoins, Altia se disait qu'un soldat aussi aguerri aurait appris cela, question de survie.

Je te conseille de t'entraîner à cela. En Grèce, ce n'est pas la mer et les îles qui manque, cela te sera plus qu'utile, crois moi.

Conseilla ensuite le rouquin au vieil homme. Et puis après tout, il n'y avait pas d'âge pour apprendre.

Arriva ensuite Stella. Cette dernière semblait revenir de l'extérieur, et pris place dans le Temple et dit qu'elle s'occupait de la garde de celui-ci. Altia la salua d'un mouvement de la tête avant de lui glisser quelques mots.

Hm, tu arrives à pic. Je ne voulais justement pas laisser le Bélier sans surveillance après notre départ.

Dit-il.

En parlant de départ d'ailleurs. Dio du Lion arriva enfin à destination. Une révérence genou à terre plus tard, le voilà qui s'excuse pour son retard et se dit prêt à partir à tout moment. Altia acquiesça. Mais malheureusement, il manquait toujours quelqu'un. Petit Poney ?

Keanan manque toujours à l'appel. Tu ne l'aurais pas croisé à tout hasard, Dio ?

Un peu perturbé par les récents événements, c'est l'esprit ailleurs que je descends une à une les marches pour rejoindre le reste de la délégation. Depuis que je suis arrivé en Grèce, les questions ne cessent d'affluer et le peu de réponses obtenu suffit à remettre en question le fondement même des préceptes auxquels j'ai pu être initié. J'ai l'impression de courir après la vérité, à essayer de m'adapter à ce nouveau monde, sans arriver à prendre le temps de le comprendre. Rien que la cosmos énergie. C'est grâce à Dio que j'ai pu en capter l'essence, mais tout ce qui en a découlé ensuite est resté très intuitif. Je n'ai pas encore réussi à saisir tous les rouages qui l'animent.

Quelque part, je devrai peut-être m'estimer heureux de tout ce qui m'arrive. Beaucoup de mes contemporains rêveraient sûrement de pouvoir vivre, ou ne serait-ce que voir, un dixième de tout cet univers caché aux yeux du commun des mortels. Pour autant, je n'arrive pas à m'émerveiller. J'aurai pu, j'aurai dû. Dans d'autres circonstances peut-être y serais-je arrivé. Malheureusement, j'ai entrevu l'échiquier. Cet échiquier sur lequel nous ne sommes placés qu'en qualité de pions. Heureux ceux qui, vivant dans l'ignorance, se pensent maîtres de leurs vies. Il n'en est rien. Pas encore.

Prendre le temps de me reposer serait prendre le risque que le destin me glisse entre les doigts. Faire partie de cette délégation est en ce sens une chance. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle m'offre l'occasion d'en voir un autre de près, d'approcher un autre de ces Dieux. Une de ces mains qui joue avec la vie d’autrui pour gagner sa propre partie. Je dois voir. Je dois apprendre. Je dois savoir. Je dois comprendre.

Athéna. Athéna paraît pourtant si différente. Une lueur d'espoir dans ce tableau maudit. Mon cœur se serre. Comment. Comment puis-je en être à ce point convaincu. Moi qui, dans l'absolu, ne sais rien d'elle. Ce ne sont que des ressentis. Peut-être même des ressentis qui me sont imposés. Oui, Pegasus, c'est à toi que je pense. Quand, en Enfer, nous nous sommes liés, toi et moi. N'est-ce pas là que ta dévotion aurait pu prendre le pas sur mes doutes, ma réflexion. Les faire taire l'espace d'un instant pour faire ce qu'il y avait à faire.

Le temple du Bélier. Le moment n'est plus à se tourmenter. Chaque chose en son temps. Je dois d'abord réussir à observer et écouter attentivement tout ce qui va se dérouler durant les prochaines heures. Une étape cruciale pour se libérer des fers de l'incompréhension et orienter la future main qui les libérera tous.

Hevruka a écrit:

"N'oubliez pas... S'il a été capable de rallier plusieurs chevaliers d'or à sa cause, il est tout aussi capable de le faire avec des êtres moins puissants. Il lui suffit... d'un peu de sang... "

Ces mots restent d'ailleurs bien ancrés dans mon esprit. La vigilance sera de mise. Et il faudra que je m'y force, à rester vigilant. Ne pas laisser cette inexplicable excitation prendre le dessus.

Mon visage se déride quand mon regard se pose sur le Helmwing, Dio et le Grand Pope. J'ai visiblement fait quelque peu patienter mes compagnons de route.

— Mes excuses, j'ai cru lire quelque part que les Héros grecs se faisaient toujours attendre !

Je lâche un rire franc. Peut-être pour désamorcer toute la tension que j'ai pu partager avec eux dans les hauteurs du sanctuaire ou peut-être parce que d'un Héros, j'étais, pour l'instant, loin d'en avoir l'étoffe.

Alors que le chevalier du lion se présentait enfin au rapport, son retour signifiant au passage à Helmwig que le transfert de leur "invité" s'était bien passé, le pope sembla s'inquiéter de sa réaction quant à l'océan. Il l'avait percé à jour sans aucune difficulté, ce qui eut pour mérite de le surprendre autant que de le déstabiliser. Cette lacune était une gêne, il en était conscient.

- Hélas, les champs de bataille d'Europe nécessitent davantage un entrainement à l'alpinisme et aux manœuvres de haute montagne. Mais soyez-en assuré, j’œuvrerai à pallier à cette lacune dès notre retour.

Une fois de plus, il avait le sentiment de manquer à son devoir le plus élémentaire. A bien y repenser, ne pas savoir nager était effectivement une honte. Mais pour un soldat prussien, c'était un savoir qui semblait beaucoup moins élémentaire. Il n'avait pour autant pas d'excuse, et une fois passé ce qui serait certainement une épreuve au sanctuaire sous-marin, il mettrait un point d'honneur à s'y ateller.

Enfin, Keanan parut à son tour. L'équipe était au complet, la délégation pouvait partir. Le jeune homme ne s'en permit pas moins une remarque amusée quant à son retard. Ses excuses ne semblaient pas les plus profondément sincères du monde, mais sans doute sa volonté était-elle de dédramatiser et d'alléger l'ambiance. Ce qui partait d'un bon sentiment.

- J'ignorais que Londres était une province grecque.

La remarque amusée de Helmwig n'avait rien d'une remontrance. Il se surprit lui-même à suivre Keanan sur le ton de la plaisanterie, mais cette répartie lui était venue instinctivement. Un sourire en coin appuya sa volonté de jouter verbalement et amicalement, même s'il savait qu'il n'aurait probablement pas le dernier mot si son ami surenchérissait.

Sur ce, il était plus que temps de partir.

Sanctuaire Sous-Marin

Eh bien, ce n'est pas trop tôt.

C'est la pensée qui traversa l'esprit du Saint à l'arrivé de Pégase. Alors certes, le rouquin a pu faire passer le temps tant bien que mal, faisant la conversation à Helmwig apprenant par la même que le bougre était plus à l'aise en montagne que dans l'eau, mais cela avait tout de même ses limites. Et cela, même si cela est ponctué des différentes allés et venus du Temple, apportant son lot d'informations.

Stella s'était ainsi déjà mise en place pour garder le temple. Keanan quant à lui, blagua sur son retard, enboïtant le pas au Cygne qui répliqua par la même. Cela fit sourire Dio, et Altia ne pu en faire que de même. Souriez les gars, ce qui nous attend au Sanctuaire Sous-Marin sera sûrement beaucoup moins drôle. Car Athéna l'avait chargé de beaucoup de chose lors de ce voyage. D'abord, d'un message et d'un pendentif destiné explicitement à la dénommée Nimue, mais aussi et surtout, un message à destination direct de son oncle Poséidon. A voir comment ce dernier le prendra. A voir comment Altia le délivrera aussi.

Rentrant ses mains dans ses poches, le rouquin prit la direction de la sortie, suivit de sa troupe. Un dernier regard en arrière à destination de Stella, accompagné d'un signe de main et de quelques paroles.

Bien, nous y allons. Stella, je te confie le Bélier ! En route !

Dit-il, accélérant le pas jusqu'à destination.

Sanctuaire Sous-Marin

Le petit groupe partie vit vers le sanctuaire sous-marin lorsque tout le monde les rejoins, elle ne prit même pas la peine de répondre au grand pope, se demandant bien qui avait pu penser qu’elle accompagnait Orion dans sa mission spéciale. S’éloignant du groupe, elle s’assoit au pied d’une colonne, attendant les yeux dans le vague, réfléchissant à son avenir ! L’annonce au sujet d’Hogo, son bannissement et la perte de son armure l’avait secouée plus qu’elle ne le laissait paraitre. Jamais, depuis le temps qu’elle gravissait les marches du sanctuaire, on avait pris une telle décision. Connaissant son mauvais caractère, l’ancien porteur de la vierge avait dû faire un sacré connerie pour être défroqué ainsi.

Stella ayant recu la mission de garder le bélier, elle pouvait très bien se retiré dans son temple. Mais combien de fois avait eu le droit à cette mission des plus…. Emmerdante, oui il faut le dire. Ici, soit on croise personne, soit tout le monde se pointe et c’est « bonjour je voudrais voir Athéna », même pas un petit salut pour la personne en charge de la garde.
Se frottant les yeux, pour chassé cette mauvaise humeur naissante du aux souvenirs de ses péripéties ici, elle observait Stella, pourquoi la jeune femme n’avait plus son armure d’or ? qu’est ce qui avait bien pu se passer ?