Devine qui vient diner ce soir...

Bien qu'assourdissant et distrayant soit le vacarme provoqué par le rassemblement des personnes ici bas et les combats qui en ont résulté, je n'en reste pas moins focalisé sur ce qu'il se passe au plus proche de moi et sur son mon objectif. A savoir, trouver le moyen d'atteindre la déesse Athéna le plus vite possible et parvenir à l'extirper d'ici.


Dans ce sens - bien que je m'efforce de garder les traits de mon visage le plus impassible possible - je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine fierté et un sorte de soulagement lorsque Altia et Orion passent au travers des mailles du filet et se dirigent vers le prochain domaine. Et ce, même s'il me faudra pour ma part retenir le plus de monde ici afin d'empêcher quiconque de les intercepter et les empêcher d'avancer plus en avant. Et ce, même s'il me faudra pour ma part faire mon possible pour tenter de retenir la Spectre mais Kazuki aussi...

Par chance, la déesse Artémis ne me laisse pas seul dans cette situation et va même aller jusqu'à menacer Kazuki elle-même de son arc. Une réaction que le concerné en question ne tarde d'ailleurs pas à faire connaître en déchaînant son cosmos. M'efforçant alors de ne pas me retrouver entre les deux puissances colossales qui vont entrer en collision, je reporte alors mon attention sur la dénommée Neyama.


Et pendant qu'elle essaye d'échapper à mon champs de vision, je m'élance à ses trousses et finit par lui mettre la main sur l'épaule. Puis, après avoir jeté un furtif regard autour de moi, lui adresse un message à voix basse qu'elle seule devrait être en mesure d'entendre.

Le message est passé. Qu'elle me frappe ou pas, à présent c'est à elle de voir mais si elle ne voulait pas se faire réprimander par les divinités infernales pour avoir ''pactisé'' avec moi, elle devrait le faire. En tout cas, si elle ne le faisait pas, ma réaction serait la même. Mais cela serait bien plus crédible si je n'ai pas à feindre de m'être fait porter un coup.

Tombant littéralement à la renverse, je me retrouve à mordre la poussière, mais qu'importe. Le plus important à retenir maintenant c'est qu'à mon tour, j'ai la voie libre pour avancer même si cela me peine de laisser la déesse de la chasse en arrière face à un tel adversaire. Et tandis que je me remets sur mes pieds, je me rends compte alors que cette fois, c'est à une autre Spectre que je dois faire face. Bien que meurtrie, misérable, elle tient bon en s'appuyant sur sa lance. De toute évidence, elle ressort d'un combat qui ne l'a pas épargné et n'a pas l'air d'abandonner pour autant.

Bordel. Je serre les dents. Cette situation m'agace. Je viens à peine de m'être ''débarrassé'' d'une  Spectre, que je dois en faire de même avec une autre. Je n'avancerais jamais à ce rythme là. Loués soient Orion et Altia pour être parvenus à passer. Par chance, celle-ci est déjà mal en point. Elle a déjà eu son compte. Je pourrais tout aussi bien l'achever et mettre fin à ses souffrances. Mais cela est-il bien nécessaire ? Vu son état, je pourrais tout aussi bien la coiffer au poteau.

Mais encore une fois, d'autres arrivants nous rejoignent. Cette fois, reconnaissable à son armure, c'est même Poséidon en personne qui s'avance. Bon sang ! Cette vague d'arrivées ne s'arrêtera-t-elle jamais ? De plus pour ne rien arranger, il clame haut et fort qu'il est venu prêter main forte à Hadès. Mais pourquoi ? Pour quelles raisons ? Ce conflit ne le regarde pas, si ? Maudit Garuda.

Puis, il est fait mention du sceau d'Ouranos. Encore. Et finalement je comprends. Du moins, je crois comprendre. Evidemment, il est toujours question des sceaux. Mais combien y en a-t-il bon sang ? Et enfin, la surprise, mais aussi la délivrance. Il propose son aide à condition qu'Athéna soit libre de partir. Lorsque cela sera fait, il chasserait les envahisseurs.

Mais. Lorsque cela sera fait, il n'y a plus nul besoin d'envahir, puisque ramener Athéna au Sanctuaire est la principale raison pour laquelle nous sommes là. En tout cas du moins, pourquoi je suis là. Le reste n'a plus aucune importance. Je dépose les armes. Si la déesse protectrice de l'humanité s'en sort, je n'ai plus de raison de me battre ici. Mais je pourrais tout aussi bien donner de ma vie pour atteindre un tel but. Même si je ne suis pas certain que Kazuki voit ça d'un très bon oeil qu'elle puisse s'en sortir. Odin qui s'est approché, lui, en tout cas semble d'accord avec moi, et se dit prêt à rappeler ses troupes également si cela vient à arriver.

Puis enfin. Une nouvelle n'arrivant jamais seul. Je ressens, bien plus loin sur ses terres infernales, le cosmos de la déesse de la guerre s'embraser comme jamais. Prêt à tout emporter avec lui. Presque que comme prêt à emporter la vie de la divine avec elle, dans une telle explosion. J'entends même le Juge du Garuda en rajouter une couche à côté. ''L'Athéna Exclamation'' comme il l'appelle.

A cet instant, j'ai un mauvais pressentiment la concernant. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a du lui arriver quelque chose de terrible pour qu'elle ait recours à une telle déflagration de cosmos. Je ne peux difficilement en encaisser davantage et rester patiemment ici sans ne rien pouvoir faire, impuissant à ce qu'il peut bien se passer plus loin. Dents et poings serrés, je lutte pour ne pas concentrer mon cosmos et me jeter à mon tour dans la bataille dans l'attente que le Sombre Monarque ne daigne enfin se décider à donner sa réponse. Mais je ne peux que prendre mon mal en patience.

Les Grands de ce monde se trouvent ici. Hadès, Poséidon, Odin. Rares ont été les moments de mon existence où je me suis senti aussi petit mais quotidienne est devenu à ce point mon envie de devenir encore plus fort encore afin de pouvoir moi aussi avoir un jour la force nécessaire pour peser dans la balance...

''Athéna mourra, c'est la seule issue possible...''

Ces mots résonnent dans mon esprit comme on assène un coup de massue. A cet instant, c'est comme si tout avait disparu de mon champs de vision. Fébrile, je tressaille. Seule reste l'écho de cette phrase prononcée par le Sombre Monarque qui me trotte inlassablement dans la tête. Ainsi, était prononcé son verdict...

Me ressaisissant, je reprends un peu plus de consistance et ancre un peu plus profondément mes deux pieds bien au sol. Moi qui me suis toujours efforcé d'afficher des traits de marbre sur mon visage depuis mon ''réveil'', je ne peux alors plus refréner la rage qui semble bouillir dans mes yeux rivés sur la divinité infernale.  

Serrant dents et poings, je maudis mon impuissance. J'aurais voulu me lancer dans un assaut de désespoir sur Hadès lui-même et lui faire tâter de mes coups. Je n'ai plus rien à perdre après tout. Si Athéna tombait, c'était tout comme si je trépassais moi-même. Il avait de la chance de ne pas se trouver à assez bonne distance de mes attaques bien soigneusement à l'écart d'éventuelles représailles. Il ne perdait rien pour attendre.

Mais je ne compte pas m'éterniser ici pour autant alors que la déesse de la guerre vit peut être ses derniers instants. Et à vrai dire, j'en ai même assez d'attendre et de rester coincé ici.

Me remettant à avancer droit devant moi en direction du prochain domaine, c'est à peine si j'adresse un regard à la Spectre en mauvais état qui a l'air de faire mine de me bloquer le passage. Lorsque j'arrive à sa hauteur, des mots s'extirpent toutefois de mon gosier sans que je n'ai eu le temps de les réfléchir au préalable.

Les pans de ma cape brune virevoltent au gré du rythme de mes pas tandis que je dépasse la demoiselle par la droite. Mais bien conscient qu'elle ne lâchera sans doute pas l'affaire aussi facilement, je ne prends même pas la peine de me retourner pour ajouter un commentaire.

Nulle haine ne sera palpable dans mes propos envers la jeune femme. Elle est surtout dirigée vers Hadès lui-même. Seul lui est ''l'homme'' à abattre pour mettre fin à cette guerre après tout. Mais qu'importe à l'heure actuelle. Ma priorité concerne uniquement d'aller retrouver la déesse de la sagesse.


 Prochain domaine dans trois jours sauf interception. (Ou plutôt, en attente de savoir qui m'interceptera.)

A mon grand regret, la Spectre a décidé encore une fois de se dresser sur mon chemin. Sa lance se plantant juste devant moi, m'interdisant l'accès aux restes des terres du Royaume des Morts. Là, où, au loin, quelque part, Athéna vit peut être ses derniers instants sans pouvoir compter sur ma protection. Protection et fidélité que je lui avais pourtant juré de ma vie...

De dépit, je soupire. D'autres que moi, Asgardiens ou Saints avaient déjà commencé à se frayer un passage vers les prochains territoires. Je suis l'un des derniers à être rester en arrière alors que le temps presse. Piètre Chevalier que je suis. Impuissant face aux événements qui se trament plus loin. Bloqué par un garde qui tient à peine sur ses jambes et dont la mort ne me procurera nul plaisir. Mais je n'ai pas d'autres choix que de devoir en arriver là après lui avoir demandé plusieurs fois vainement de me laisser passer.

Je reconnais toutefois la ténacité de la jeune femme à accomplir son devoir malgré son état. Tandis qu'elle se hisse jusqu'à moi pour faire rempart de son corps meurtri, j'écoute les quelques paroles qu'elle m'adresse, mon masque de marbre se craquelant toujours plus au fil du temps que je perds.

Sa lance bien en main, la demoiselle comprend alors mon intention à son égard et ne tarde pas à se mettre en garde. Sans doute a-t-elle compris cette fois-ci qu'elle ne pourrait me barrer la route éternellement même si je n'ai nul envie de lui ôter la vie. Je ne prends même pas la peine de me tenir prêt au cas où, ni n'aurait besoin de détacher le fermoir qui retient les pans de ma longue cape brune sur mes épaules et dissimule partiellement mon armure. D'une allure lente, j'avance de quelques pas en direction de la femme aux cheveux auburn. Cette fois-ci, je ne reculerais pas. Qu'il en soit ainsi...


Déclaration de combat contre Elyn

- - - > Devine qui vient dîner ce soir (2) ¤

===> Première prison

Le voyage de retour avait été rapide, Alfengard devait a tout prix connaître la position de Poséidon sur ce qui était en train d'arriver, afin de pouvoir rattraper Hevruka. Il n'avait donc pas le loisir de trainer en cours de route.

Petit à petit, la porte des Enfers se dévoilait et le Kraken pu sentir qu'il y avait moins de cosmos à cet endroit.

" - Est-ce que les envahisseurs sont partis?" se mit-il a penser, se demandant si les Saints et les Asgardiens étaient réellement capable de partir comme ça. " Non, certains ont avancer... et merde..."

Quand le Kraken arriva aux portes noires et en bordure du fleuve Achéron, il put constater que les trois divinités n'avaient pas bouger. Et il pu reconnaître l'éclat bleuté de l'écaille de Réa et l'écaille de Mélodie. Intérieurement, il soupira d'aise. Au moins, elles allaient bien. Il s'approcha encore pour entendre le discours d'Odin.

Les paroles du roi du Nord étaient lourdes de reproches, autant pour Poséidon que pour Hadès. Et Alfengard serra le poing.

" - Comment un dieu qui est venu faire la guerre peut-il être aussi agressif envers ceux qui était venu l'arrêter pour le bien de tous?" Il du se mordre la lèvre pour ne pas être vulgaire et parler sans réfléchir.

Mais une chose était clair, Odin se préparait à combattre, vu sa posture et sans attendre longtemps, le dieu du nord s'avança vers le dieu du monde des morts pour l'affronter.

Alfengard se mit près de Réa et Mélodie.

- Content de voir que vous allez bien... avez vous plus d'informations pour moi ? Il jeta un regard sur chacune des filles, avant de se tourner vers le Seigneur Poséidon. Seigneur Poséidon, que devons-nous faire?

Il avait hâte d'avoir la réponse et de savoir que faire, durant les épreuves qui approchaient.