Bain de minuit ne nuit pas à la santé !

Domaine de Gamma (Un étranger sur les terres enneigées) Siegfried n°1 + Kurayami (inconscient)

Voler vite, voler haut mais pas trop quand même, juste de quoi éviter les arbres, tant d’empressement pour cette âme que Siegfried tenait entre les bras, et si elle n’en valait pas la peine, si jamais elle était néfaste au point que les dieux de l’Olympe l’aient envoyé nourrir les corbeaux dans les terres du nord ? Ou alors, bien au contraire, un ennemi l’avait déposé la pour prendre plaisir à l’idée qu’il allait s’éteindre à petit feu… Des questions légitimes mais sans réponses une fois de plus alors à quoi bon se les poser. Il fallait déjà que ce type s'en sorte pour espérer des explications et face à Angèle, il avait intérêt à en avoir de bonnes sans quoi elle risquait de l'étriper.

De son enfance, le guerrier se souvenait des sources d’eau chaude et d’une en particulier qu’on lui avait découvrir et qu’il avait adoré avant de rentrer chez lui en retard et de se faire punir. Il ne regrettait pas car cette eau presque à la température du corps humain était un bien précieux au milieu de cet environnement hostile, dès lors, dès qu’il avait été question de devoir réchauffer le glaçon sur pattes, il y avait tout de suite pensé alors c’est vers cet endroit qu’il fonçait pour ne pas devoir finir les derniers kilomètres à pieds.

Les arbres enneigés se faisaient de plus en plus nombreux et au beau milieu, malgré l’obscurité naissante du crépuscule et tel un miracle, de la vapeur d’eau montait vers les cieux, autour tout n’était que verdure, pas une once de blanc sur les arbres en bordure de cette prairie entourant la source. Etant pile au dessus du tapis vert, Alpha ne voulait pas rater son retour au sol alors après une grande respiration, il régula la danse de ses ailes pour finir par un atterrissage presque parfait.

« Dommage que tu sois encore inconscient, pour une fois que je fais un truc pas trop mal, il n’y a personne pour le voir, allez tiens bon, on y est ! »

Dit sur le ton de la plaisanterie, à part les derniers mots, il était déjà en train de s’approcher du bord, il posa le chevalier et rapidement il se sépara de son armure qui prit forme du dragon bicéphale non loin de lui. Tout aussi vite, il termina de débarrasser Kurachose de la cape et de ses vêtements froids mais encore secs pour les balancer dans l’herbe avant de faire de même et d’aller s’immerger. Une fois dans l’eau, il pouvait faire entrer doucement dans le liquide bienfaisant la victime d’hypothermie tout en lui maintenant la tête hors de l’eau, c’est ainsi qu’ils restèrent un long moment, le temps qu’il fallait pour que la température du corps remonte et reste stable à ce qu’elle devait être en temps normal.

Arrivée près des sources chaudes, elle vit l’armure de l’Alpha sous sa forme totémique. Sans un mot, elle visualisa rapidement les deux hommes dans l’eau, avant de détourner le regard. En général, ce genre de situation ne la gênait pas. Kurayami ne semblait pas être conscient, mais sa peau était déjà d’une teinte plus « vivante ».

Pourquoi le bronze du loup se trouvait ici ? Pourquoi n’était-il pas revenu directement au sanctuaire ? Comment un initié au cosmos pouvait tomber dans une situation si dangereuse. Elle espérait que celui-ci se réveillerait rapidement pour pouvoir obtenir des réponses.

Le louveteau sauta de ses bras pour filer dans le bain chaud et s’approcher de l’inconscient. L’ange quant à elle, n’avait plus à lutter contre le froid et donc arrêta d’utiliser son cosmos, enfin libérée de cette tension.

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Tu avais l’air fasciné par la Grèce, as-tu des questions ? Pour commencer, il n’y a pas de source d’eau chaude au sanctuaire, et encore moins de volcan.

Elle s’assit à terre, plongeant seulement ses mains passant l’eau chaude sur sa nuque et son visage. Elle se sentait déjà mieux. L’air chaud emplissait ces poumons, ferma les yeux, elle se serait bien endormir quelques minutes, d’ailleurs elle s’allongea sur le sol, regardant le ciel étoilé à travers les arbres.

Bonne nouvelle, après plusieurs heures à baigner dans le calme du lieu, au sens propre comme au figuré, Angèle arrivait enfin avec son guide encore intact, preuve que ce dernier n’avait pas eu besoin de servir de bouclier ou de défouloir, la seule surprise était la présence de ce louveteau assez foufou et trop familier à son goût avec l’espèce humaine, exactement la même impression que sa copie presque conforme.

La demoiselle, contre toute attente, ne demanda pas d’informations sur le chevalier de bronze qui était encore entre les mains de Siegfried, elle préféra faire une ouverture sur le pays où se situe le sanctuaire d’Athéna, sans doute la confiance s’installait petit à petit et elle pensait connaître la nature du guerrier qui jusque là n’avait pas montré quelconque méchanceté. Plutôt que d’attaquer directement par ses questions qui lui trottaient en tête, il fit un point sur l’état de santé du décongelé :

« Je pense que son état se stabilise, il a une meilleur couleur que lorsqu’on l’a trouvé mais surtout son rythme de vie est proche de la normal mais il ne se réveille pas… Peut être pas plus mal s’il est pudique »

Encore une fois, le dragon bicéphale savait terminer ses phrases sérieuses par un brin d’humour. L’ange allait sans doute moins aimer la suivante :

« Tu devrais en profiter pour venir te baigner, tu verras ça fait un bien fou qui apaise et redonne la forme, vas un peu plus loin si tu ne souhaites pas être visible parce que je te déconseille de mouiller tes vêtement en le faisant habillée… Ca te rappellera les thermes publics de chez toi »

Invitation totalement innocente, uniquement dans l’intérêt de la demoiselle, elle devait tellement sentir le fauve qu’un louveteau s’en était trompé de mère, enfin c’est ce que pensa le vrai Alpha en ayant un rictus prononcé, bien sûr qu’il n’en pensait pas un mot et qu’il n’allait surtout pas sortir sa mauvaise blague, ayant déjà du mal à apprivoiser la chevalier, ce n’était pas le moment de la faire rouspéter alors que le moment était à la détente.

« Pour en revenir à la Grèce, vous avez des conditions climatiques qui vous permettent de vous en passer sans problème, nous, c’est un de nos rares avantages mais on ne s’en plaint pas, notre vie est ainsi… »

Il stoppa net sa phrase, venant de sentir un cosmos approchant rapidement vers leur position mais l’inquiétude laissa vite place au soulagement d’avoir reconnu qui arrivait, non pas qu’il essayait de fuir les ennemis mais tout simplement qu’il n’était pas en bonne posture pour les recevoir, lâcher la tête de l’inconscient était impossible sans qu’il ne se noie et sortir de l'eau avec l'autre dans les bras faisait une cible trop facile. Nul doute qu’Asbjörn avait aussi identifié celui qui était sur son domaine mais sans avoir perçu la présence de ceux du sanctuaire vu leur état pitoyable.

« Pas de soucis Angèle, je connais un peu celui qui vient et jusque là, il doit déjà savoir que c’est moi car je n’ai pas cherché à cacher mon cosmos et puis il a toujours parlé avant d’attaquer »

Nouvelle preuve du mélange du sérieux et de l’humour, enfin si la demoiselle était réceptive avec un guerrier qu’elle ne connaissait pas du tout qui pouvait surgir à tout moment, puisque le clone était toujours présent, il s’occuperait des présentations, le temps que l'original juge que Kura était à bonne température constante pour sortir se sécher.

Palais d'Odin

Il marchait pendant un moment, une marche rapide, de quoi faire circuler le sang dans ses veines et réchauffer son corps. Le froid l'insupportait de plus en plus. Il se réconfortait en pensant au doux foyer que lui conféreraient son volcan si chaud et ses roches volcaniques si douillettes, la lave en fusion lui servant de veilleuse avant qu'il ne s'endorme sous une pluie de cendres. Asbjörn bailla.

*Aaaah, rien que d'y penser j'en baille ! Vivement que j'arrive, j'en ai marre de cette neige. Rooh et puis on y voit rien dans le noir, j'aurais dû partir plus tôt du Palais...*

Soudain, une chose l'intrigua. Il ressentit une force qu'il avait déjà croisée dans un passé très proche. Celui de Siegfried, le Guerrier Divin d'Alpha. Sa localisation semblait être proche du Volcan de Bêta.

*Bon, on dirait que je ne vais pas pouvoir être tranquille pour encore un petit moment. J'espère qu'il n'a pas de problème, j'ai bien envie de dormir moi.*

Le Guerrier de Bêta accéléra la cadence, il entreprit une course au déhanché fabuleux, très classe. Il aperçut rapidement les premières parcelles de son territoire. Il s'arrêta près d'une fissure à l'intérieur de laquelle s'écoulait lentement un petit filet de lave. Tel un hibou des volcans, il tourna sa tête dans tous les sens afin de chercher le dragon qui s'était fourré dans son antre. Il le vit un instant plus tard, en compagnie d'une personne.

Asbjörn se rapprocha en plissant des yeux, il n'y avait pas une mais deux personnes qui accompagnaient l'Asgardien, ainsi deux autres silhouettes à la forme indéterminée. Il fut arrivé à quelques mètres lorsqu'il discerna un peu mieux le Guerrier d'Alpha dans la vapeur des sources chaudes. Celui-ci était dévêtu, collé au corps d'un autre homme, sans habits lui non plus. Un louveteau barbotait dans l'eau à leurs côtés. Le Protecteur du volcan détourna la tête d'un mouvement vif, un sentiment de gêne l'envahissait.

*Mais...*

Un deuxième Siegfried – qui était habillé – se dévoila sous ses yeux. L'incompréhension pouvait se lire sur le visage de Bêta. En dehors de la source se trouvait également le piaf qui avait l'air de suivre le Guerrier d'Alpha partout où il allait. Mais plus intéressant, il y avait aussi une femme, allongée sur le sol, celle-ci portait une armure magnifique et semblait, elle aussi, détourner le regard des barboteurs, en scrutant la nuit étoilée. Une introduction avait l'air de mise.

*Deux Siegfried, un loup, une femme et un corbeau ? C'est pas vrai, j'ai dû choper un vilain coup de froid...*

-Euh... bonjour. Je suis Asbjörn, Guerrier Divin de Bêta et Protecteur du Volcan, dit-il à l'adresse de la mystérieuse femme sur un ton accueillant. Je vois que vous êtes en compagnie d'un de mes confrères mais, si ça ne vous dérange pas, j'aimerais savoir ce que vous faites ici. Je m'excuse de mon accueil un peu abrupte, mais il est rare d'arriver sur son domaine pour tomber sur quelques individus réunis autour d'une source, vous en conviendrez. (Asbjörn tourna la tête vers Siegfried avant de la détourner presque aussitôt.) Ça vaut aussi pour toi Siegfried, je ne me rappelle pas avoir ouvert de sources thermales à côté de mon domaine, lança-t-il sur un trait d'humour.

S'étant « enfuit » du Palais d'Odin pour être un peu seul, Asbjörn ne pouvait que désespérer de trouver en son domaine une scène aussi étrange que celle à laquelle il venait d'être confronté.

*J'ai vu beaucoup trop de personnes aujourd'hui moi...*

Siegfried lui donna le même diagnostic qu’elle avait pu observer sur Kurayami. Elle avait connu assez de guerre pour voir le baiser de la mort sur le visage des guerriers, le bronze n’avait aucune trace morbide sur ces traits. Le jeune homme en savait assez sur Athènes, l’évocation des bains publics fit lever un sourcil interrogateur à la jeune femme. Elle en avait envie, et surement besoin, mais elle avait trop de questions en tête pour s’autoriser à se détendre. Pour lui, c’était un moment de détente, elle ne pouvait se permet de se relâcher. C’est grâce à cela qu’elle était restée en vie ces dernières années. Le seul endroit où elle se sentait réellement en sécurité, restait le sanctuaire. Et encore. Le domaine d’Athéna était une cible de choix pour ces ennemis.

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Merci, mais non merci !

Avait-elle mal compris ses paroles ? Il était en train de dire que l’un des avantages de la Grèce était de se passer de vêtements grâce à la météo ? Restant silencieuse, ne préférant pas relever ce sous-entendu. Qu’attend-il d’elle ? Une invitation pour des vacances la bas ? Quel étrange guerrier ! Elle ne trouvera rien à répondre à cela, restant muette, la bouche ouverte cherchant ces mots.

Le contact de la pierre chaude, lui faisait du bien, cela aurait été mieux sans l’armure. Au moment ou sa main arrivait au niveau de son cœur, elle suspend son geste, sentant une présence arriver près d’eux. En position assisse, elle attend le nouveau venu. Son collègue de voyage la rassura immédiatement.

Penchant la tête sur le côté, écoutant le guerrier divin, elle s’imagina un instant à sa place. Comment réagirait elle si dans son temple se trouvait un tel groupe étrange ? Mal, surement très mal, en menaçant la moitié de l’univers et maudissant l’autre moitié, même en présence d’un frère d’arme. Hochant la tête pour signifier qu’elle comprenait le point de vue et allait se soumettre à son interrogatoire.
Soupirant au moment du trait d’humour de Bêta, elle commençait à se demander si tous les hommes d’Asgard étaient ainsi, préférant parler d’abord et faisant de l’esprit dès qu’ils pouvaient.

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Enchantée ! Mon prénom est Angèle, gardienne de la 9eme maison d’Athéna. J’ai été envoyé par le sanctuaire ici. Mon arrivée a été mouvementée, je me suis retrouvée dans une situation compliquée, votre frère d’arme m’a aidé. Et sur notre chemin, nous avons trouvé ce jeune homme inconscient dans le froid. Il était à deux doigts de trépasser. Vos sources thermales sont une bénédiction pour les corps fatigués.

Un léger sourire étira ses lèvres pour rassurer le gardien. Siegfried donnera des explications complémentaires, surtout sur son clone. Pourquoi d’ailleurs le gardait-il encore « en vie » ? S’allongeant de nouveau pour sentir la chaleur de la pierre sous sa peau, reprenant des forces doucement.

La situation pouvait prêter à confusion pour quelqu’un arrivant comme un cheveu sur la soupe alors que pour Siegfried qui savait ce qu’il faisait ainsi dévêtu, il n’y avait rien à comprendre de travers, il s’agissait de sauver quelqu’un et non un plan salace. Tout naturellement, il regarda son homologue guerrier en lui disant sans une once de gêne :

« Salut Asbjörn, il va falloir t’habituer à voir du monde dans le coin, c’est souvent que les nôtres aiment venir se délasser ici, à moins que ça n’ai changé depuis mon enfance mais ce serait bête… Comme l’a dit la demoiselle c’était une question de vie ou de mort de venir baigner ce type, d’ailleurs je pense qu’il a assez mijoté, Sieg, peux-tu étendre la cape sur le sol ? »

A cette question, le double d’Alpha répondit par l’affirmative et s’exécuta, pendant ce temps l’original positionna Kurayami dans ses bras et tout deux sortirent lentement de l’eau, direction le grand morceau de tissu pour y déposer le jeune homme toujours inconscient puis, sans qu’il ne lui soit rien demandé, le clone commença à le frotter, se servant de la cape comme d’une serviette. Le guerrier nu se redressa et laissa faire avant d’aller s’allonger dans l’herbe un peu plus loin de là où tout le monde avait piétiné.

« T’inquiètes pas Asbjörn, on ne compte pas rester longtemps, d’ailleurs si tu peux faire quelque chose pour aider Angèle à aller mieux, on sera encore plus vite sur le départ »

Quel plaisir d’être étendu après un instant de relaxation bien mérité même s’il avait fallu s’occuper de quelqu’un d’autre en même temps, l’obscurité invitant à contempler le ciel étoilé, il avait surtout les yeux qui voulaient se fermer, nul doute qu’en cas de silence il allait s’endormir. De retour la veille, il avait peu dormi pendant la nuit et la journée avait été très longue alors il avait hâte de pouvoir se reposer au risque de ronfler et d’énerver le guerrier de Bêta.

Son double en armure termina de sécher le chevalier et redressa la tête vers Bêta pour lui demander :

« Je suis fatigué, excuse-moi de me comporter ainsi… »

Les signes de la tête insistant allaient vers celui qui était allongé et indiquaient par conséquence qu’il parlait de l’autre lui, ne se rendant pas compte que ça pouvait être compliqué à comprendre pour le maître des lieux qui allait être mis à contribution, enfin s’il acceptait :

« Peux-tu me donner un coup de main afin de le rhabiller ? »

Les sous vêtements n’étaient pas les mêmes que ceux des asgardiens mais on pouvait deviner comment ça devait s’enfiler et au pire, Angèle était là pour donner son avis si jamais elle avait déjà pratiqué le déballage sur un gars du sud…

La jeune femme répondit à la question sans se défiler. Elle se présenta comme étant la gardienne de la neuvième maison du Sanctuaire d'Athéna. Son but ne fut pas mentionné, même si sa destination était bel et bien Asgard. La femme chevalier rajouta un sourire à l'égard d'Asbjörn, comme pour lui signifier qu'elle n'était aucunement un problème ou une menace pour lui. Elle rajouta que le jeune homme qui pataugeait dans la source avec Siegfried avait été retrouvé inconscient dans la neige, il était proche du décès et devait être, au moins, réchauffé.

*Une chevaleresse d'Athéna ? Si son objectif est le même que Lucifer, la guerre est belle et bien proche.*

Bientôt, ce fut au tour de Siegfried de prendre la parole. Il confirma au Guerrier de Bêta que les sources situées à proximité de son volcan étaient utilisées régulièrement par leurs compagnons. Asbjörn lâcha un petit bruit guttural d'insatisfaction. Le Guerrier d'Alpha eut l'air de se rendre compte de la gêne occasionnée, il ne lui fallut pas plus longtemps pour sortir de l'eau et rassurer le gardien des lieux sur leur départ imminent.

L’interaction entre les deux Siegfried prouva à Asbjörn qu'aucun d'eux n'était le fruit de son imagination. Ou alors que les deux l'étaient, mais il espérait le contraire, parce que s'il était en train de parler tout seul depuis tout à l'heure... et bien il n'avait pas l'air d'un con.

Alpha s'allongea sur le sol après avoir laissé son double s'occuper du malade, il lâcha aussi une autre phrase pour Asbjörn, lui demandant de requinquer la dénommée Angèle.

-Au risque de paraître sans compétence, je n'ai aucune technique permettant à notre visiteuse de retrouver la forme plus rapidement, à moins que l'un d'entre vous puisse me l'apprendre.

Alors que le Protecteur du Volcan pensait que le doppelgänger était une coquille vide sans émotion, celui-ci lui adressa la parole, s'excusant de son comportement. Il insistait avec de vigoureux signes de tête qu'il parlait au nom du vrai Siegfried et pas de lui-même.

*Étrange procédé, il a l'air complètement autonome, je me demande comment ça marche.*

-Aucun problème, il ne m'a aucunement importuné, enfin toi, enfin... je ne sais plus...

Le pauvre Asbjörn était bien déboussolé : le double de Siegfried était-il Siegfried ou non ? Pas le temps de se poser plus longtemps cette question, le doppelgänger demanda l'aide du gardien des lieux afin de rhabiller le malheureux inconscient. La réponse fut claire et nette :

-Hors de question.

Le Guerrier de Bêta adopta alors sa posture favorite : les bras croisés. Il rajouta tout de même quelques mots pour paraître moins grossier, enfin autant que possible :

-Désolé mais j'ai des principes, ils n'incluent pas de rhabiller des personnes inconscientes qui m'ont été ramenées de je ne sais où. Et pour répondre franchement, ça me met même plutôt mal-à-l'aise. La prochaine fois...

Le Guerrier Divin ne finit pas sa phrase. Il voulait rajouter que si la prochaine fois il ramenait une femme, il ne dirait probablement pas non, mais en présence d'un des gardiens des douze maisons, cela pourrait paraître extrêmement grossier, en plus de pouvoir être perçu comme légèrement sexiste, voire machiste. En effet l'humour du Gardien du Volcan pouvait lui jouer bien des tours pour seulement quelques bouffonneries dont il ne pensait pas un mot.

Asbjörn se tourna vers la Gardienne du neuvième temple pour lui adresser ces quelques mots :

-Asgard reçoit bon nombre de visiteurs ces temps-ci. J'imagine que le but de votre venue ne peut être dévoilé qu'à celui qui gouverne ces terres ? Encore une fois désolé, mais j'ai eu, il y a peu, la visite d'un être qui ne plu sous aucune forme. (Il marqua une pause.) Lucifer... Apparemment il serait déjà entré en contact avec votre peuple également, ou en tout cas ce serait imminent. Je préfère le dire tout de suite je n'ai pas aimé ses manières et je ne suis pas d'accord pour former une alliance avec lui, bien que cela ne relève pas de mon autorité, mais... j'essaye simplement de résoudre un puzzle qui me paraît plus compliqué qu'il en a l'air.

Le Protecteur d'Asgard lâcha un bref soupir avant de poursuivre :

-Je ne peux ni ne veux vous obliger à me donner des informations, par contre pour ma part je n'hésite pas à vous informer qu'il a reçu un message secret d'un Guerrier d'Arès dont il n'a pas voulu dévoiler clairement le contenu.

Asbjörn se rendit alors compte qu'il était en mode « monologue » : un peu long et certainement énervant, totalement pris par sa ferveur à vouloir connaître la vérité sur l'être divin.

-Désolé si je vous importune, vous n'êtes pas obligée de me répondre... Et désolé d'être toujours désolé.

Le Guerrier Divin de Bêta était jeune, très jeune, et cela se voyait. Il apprendra avec le temps.

Voir les deux Alpha étaient perturbant, même si elle avait vu le début de ce dédoublement, elle n’arrivait pas à s’habituer. Le ronflement de l’original s’éleva dans la nuit. Fermant les yeux, l’Ange aurait voulu faire pareil, mais il était hors de question de se relâcher, au risque de faire une crise de nerf. Entendant le refus net et clair d’Asbjörn, elle se releva pour aider à rhabiller Kurayami. Posant sa main sur l’épaule du sosie, elle le repoussa lentement.

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Laisse je vais terminer, tu viens de mettre son caleçon à l’envers !
Asbjörn, que cela te mette mal à l’aise, je peux comprendre, mais c’est inconnu est un allié d’Asgard. Comment vas-tu réagir sur le champ de bataille lorsqu’il faudra soigner un homme qui a combattu à tes cotés. Retirer les vêtements pour nettoyer une plaie, l’ennemi ne visera pas les endroits pour préserver ta pudeur. Parfois, on ne connait pas les personnes qui combattent à nos côtés et pourtant, on leur doit beaucoup !

Il n’y avait pas de reproche dans sa voix, juste un conseil pour l’avenir. Il est vrai, que par moment, elle pouvait dénigrer des tâches, de par sa position de chevalier d’or. Juste, si elle devrait, un jour se battre avec le porteur de Bêta, elle espérait qu’il prenne les bonnes décisions et que sa conduite ne soit pas dictée par une morale débile.
Ils étaient tous les deux très jeunes, entrant seulement dans l’âge adulte. Etonnant cette différence de pudeur entre Siegfried et Asbjörn. Cela ne venait finalement pas de l’âge mais plus de la perception du corps. Pour avoir vu assez de cadavres et de blessés, sa vision était claire, cela n’était plus que de la chair.

Elle laissa les sous-vêtements à l’envers, cela ne devrait pas le déranger de son réveil. Calmement, elle refaisant exactement les mêmes gestes que Seigfried au domaine de Gamma, pour bien le couvrir, et le protéger de la suite du voyage. Attentive aux paroles de Bêta, elle resta silencieuse jusqu’à la fin de son discours. Prenant Kurayami, elle le posa dans l’herbe à coté de Siegfried, du vrai.

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Avec le temps, tu arrêteras de t’excuser, ne t’inquiété pas, tu ne m’importunes pas, tes demandes sont légitimes ! Tu dois protéger, comme chaque guerrier divin, le royaume d’Odin. Je ferai la même chose, avec moins de délicatesse.

Il se posait de nombreuses questions. C’est normal, l’arrivée de Lucifer n’était en général pas un signe de paix. D’autant plus s’il traitait avec Arès. Fronçant les sourcils, elle se rendit bien compte qu’il était temps de parler. Espérant que Scareface et Altia aient fait la même chose au sanctuaire. Cherchant ces mots, elle eut un sourire gêner envers Siegfried, enfin son clone, enfin… ils étaient les deux mêmes, apparemment. Oh et puis zut, elle venait de se faire un nœud au cerveau. A leur sujet. Elle s’installa au bord d’une des sources, assisse dans une position confortable pour elle. Lâcha un soupire, avant de prendre la parole.

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L’arrivée de Lucifer est inquiétante. Votre élu de Thor, Ashram a sauvé votre royaume ainsi que le monde plus d’une fois. Il est malin et il ne se laissera pas avoir par le Diable. Si il signe une alliance avec lui, c’est qu’il le fait pour le bien de votre peuple, garde ceci à l’esprit

Il y a quelques mois de cela, une force inconnue a attaqué les royaumes du monde. Elle a tué Odin, et c’est attaqué à la fille d’Arès, ainsi qu’à deux chevaliers du sanctuaire. Je pense que les enfers ont été touchés aussi. C’est force n’était autre que Némésis, la Vengeance, manipulée par Ouranos. Ashram a réussi à la libérer de l’emprise maléfique de la divinité primaire. Reconnaissante, la déesse lui a accordé un vœu.

Un instant de silence pour les laisser comprendre l’importance des informations données. Mal à l’aise, elle avait l’impression d’être une conteuse d’histoire. Plus le temps passait et plus elle devait prendre la parole devant les autres. Les responsabilités du sanctuaire, son rôle. Elle n’était plus un simple guerrier, mais une représentante du sanctuaire. Scareface était le plus vieux porteur d’armure d’or, elle arrivait directement en seconde position. Elle allait devoir demander des conseils en diplomatie à quelqu’un, Orion aurait été un parfait maitre. Passant sa main sur sa nuque pour s’auto masser en reprenant le cours de son histoire.

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J’étais présente lorsqu’Ashram a libéré la déesse. Menacé par Thanatos, il n’a pas cédé, réclamant justice pour votre peuple. Si je suis ici, c’est pour dissiper quelques malentendus entre le sanctuaire et Ashram, lors de cet incident.
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Elle se souvient, il reprochait beaucoup, à Scareface et Altia. Cette situation ne pouvait pas rester ainsi. Pour le coté personnel, elle verra après ou avant. Elle espérait juste être capable de faire la part des choses. En racontant l’histoire, un détail lui revient en mémoire, Thanatos avait glissé des mots étrangers, avait-il lancé une malédiction ou un sort. Son pouce glissait sur sa lèvre, réfléchissant comment aborder cela avec l’ancien porteur d’Epsilon.
Sentant l’inquiétude de la jeune femme, le louveteau vient lui lécher un de ces mains pour montrer sa compassion.

Puis, elle prit conscience que le groupe était au plus mal. Rester dormir ici, était une solution acceptable, mais, un peu de confort ne ferait pas de mal.

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Comme tu peux le voir, notre groupe est au plus mal. Aller directement au palais d’Odin n’est peut-être pas la meilleure des solutions, est-il possible d’obtenir l’hospitalité en ton domaine. Juste quelques heures !
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Etre près du volcan, donc le feu était l’élément principal accélérait "sa guérison". Un claquement de doigt, elle fit apparaître une léger flamme sur le bout de ces doigts, mais toujours pas de lumière.

Pas moyen s’endormir quelques minutes, seulement somnoler avec Asbjörn qui racontait les derniers potins d’Asgard, le repos serait pour plus tard, c’était toujours étendu que Siegfried s’exclama :

« Tu parles trop Asbjörn… Tu révèles des choses que la prêtresse et l’élu n’aimeraient peut être pas qu’ils le soient auprès du premier venu, je dis ça c’est pour ton bien, pas pour t’embêter »

Quelle idée de parler de Lucifer, en tant que guerriers divins, ils se devaient de ne pas dévoiler les affaires qui concernaient le royaume, même face à des alliés qui pouvaient aussi être bavards ou des espions par exemple. Le conseil était donné, le gardien du volcan en faisait ce qu’il voulait mais le gardien de la ville aimait bien son caractère et ses petites manières amusantes, ce serait dommage qu’il paie le prix d’être trop volubile, une sorte de solidarité entre frères d’armes qui s’estiment. En tout cas c’était au moins valable dans un sens, restait à espérer que ce soit réciproque afin de ne pas être déçu.

Tant bien que mal, le double arriva à remettre la sorte de caleçon au chevalier avant que l’Ange ne prenne le relais, il n’avait eu qu’un hochement de tête latéral quand son homologue refusa de l’aider, de quoi avait-il peur ? Quoiqu’il en soit, ce n’était pas à lui de revenir là-dessus. Peu de temps après, ce fût l’original qui se redressa avant de se lever pour se revêtir, prenant la suite d’Angèle lançant une petite pique à qui de droit sur un ton humoristique :

« Et moi, tu veux bien m’aider à me rhabiller ? Va falloir faire soigner cette phobie des gens nus, ce n’est pas parce que quelqu’un est à poil qu’il va te sauter dessus, crois-tu que ça m’a amusé ? Nos ancêtres vikings n’avaient pas peur de la nudité, je ne vois pas pourquoi ça changerai, est-ce que tout ce que tu as vu ce soir te fait penser que j’aime les hommes ? Si c’est le cas tu te trompes ! »

Enfilant sa tunique en même temps qu’il écoutait d’éventuelles réponses plus ou moins constructives de la part de Bêta, il ne dit plus un mot quand la demoiselle enchaîna avec son cours d’histoire, content d’en apprendre plus. Ensuite, il se rapprocha de son clone pour engager une courte conversation avec lui-même, sans doute une sorte d’amusement à voir les autres troublés de la situation, certes il aurait préféré ne pas dévoiler cet atout mais les circonstances en avaient décidés autrement, son bon cœur risquait de le perdre.

« Bon travail ! »
« Merci, tu sais où me trouver si besoin »
« En effet »

Le vrai Alpha croisa les avants bras au niveau de la poitrine et le flash qui en résultat ne laissa plus qu’un seul Siegfried de visible qui lâcha un mot suite à ça :

« Intéressant ! »

Alors il marcha tranquillement en direction du Sagittaire en ayant l'air songeur avant de revenir sur ce qui avait été dit précédemment :

« Un vœu… Que le monde vive en paix jusqu’à la fin des temps… Impossible à réaliser alors je me demande ce qu’il a pu demander. Sinon, je suppose qu’il porte un nom ce frère d’armes enterré au domaine de Gamma, puis-je le connaître puisque tu en sais plus que moi sur ces tragiques évènements ? »

La dernière question pouvait être étrange, non pas en elle-même mais que ce soit l’original qui la pose alors qu’elle en avait parlé à son clone, enfin, si elle s’ensouvenait.

Une remarque d'Angèle fut émise sur le refus d'Asbjörn à rhabiller le malheureux, pas un reproche, mais en quelque sorte un conseil. Le Guerrier Divin ne manqua pas de lui répondre sans aucune amertume dans la voix :

-La chair, on m'a appris à la trancher. Les os, à les briser. Les yeux, à les crever. Je ne sais pas soigner quelqu'un, même les premiers soins me sont inconnus, j'en suis désolé pour mes alliés. (Asbjörn baissa les yeux au sol.)

Un autre reproche fut émis de la part de son compagnon, sur la capacité de Bêta à parler un peu trop à son goût. Celui-ci avait raison, la plupart des Guerriers Divins n'auraient sûrement rien dit, mais Asbjörn était différent. Il préférait agir de lui-même plutôt qu'être bridé par une divinité, quitte à se faire rabrouer ensuite. Il ne réagit pas vocalement aux paroles de Siegfried, il eut seulement un sourire et un hochement de tête approbateur.

Bientôt, le Guerrier d'Alpha enchaîna avec le refus d'Asbjörn à vêtir l'inconscient, employant plusieurs termes et argumentant ses propos de plusieurs manières. La réaction fut sèche, avec un certain agacement dans la voix :

-Premièrement je n'ai jamais mentionné que c'était parce qu'il était un homme que j'ai refusé. Ensuite, les Vikings faisaient ce qu'ils voulaient. Les gens sont tous différents, c'est comme ça qu'est façonné le monde. Que tu aimes ou non les hommes ça ne me regarde pas, je m'en fiche. Il n'y a qu'une personne que j'ai accepté de voir et de toucher alors qu'elle était nue, j'en ai fait le serment, et cette promesse expirera à ma mort. Que la personne soit consciente ou non, en danger de mort ou non, ça ne change rien pour moi, je ne la toucherai pas. J'accepte qu'on fasse des quolibets à mon égard pour cet aspect de ma personnalité, mais ne cherchez surtout pas à m'en détourner.

Une corde sensible avait été touchée. Effectivement l'évocation de ses manières ou de ses principes, s'ils étaient liés de près ou de loin à Liv, le mettait d'une humeur massacrante. Il n'était nulle question d'être énervé vis-à-vis de l'incompréhension de son compagnon d'armes, surtout qu'il avait de bonnes raisons de demander une explication quant au refus de venir au secours d'une personne en danger, Asbjörn était simplement encore et toujours hanté par son amour. Il respirait désormais bruyamment, une veine apparut sur son front. Le jeune Guerrier tentait de se calmer, les poings serrés.

Du côté d'Angèle, elle répondit aux questions du jeune homme d'une façon incroyablement coopérative, elle était sans nul doute la visiteuse la plus sympathique qu'il ait rencontré depuis son arrivée en Asgard, en tout cas pour le moment. Son discours était très intéressant et instructif. Asbjörn retrouva son calme après le récit de la Chevaleresse d'Athéna, il effectua plusieurs hochements de tête, puis se mit à réfléchir en posant la main sur sa mâchoire (la sienne pas celle d'Angèle). La Guerrière demanda finalement l'hospitalité au Gardien du Volcan, mettant en avant l'état dans lequel étaient ses invités.

-Vous avez répondu à mes questions, sans vous rebeller ou même simplement refuser. Je serais bien rustre de vous mettre dehors, répondit-il avec un large sourire.

Le Guerrier Divin de Bêta regarda à droite à gauche, cherchant de quoi se mettre à l'aise, puis eut comme une sorte de déclic :

-Ah ! Je suis arrivé il y a peu, donc je n'ai pas eu le temps d'aménager l'endroit, si vous voulez vous reposer ce sera sur le sol. Ce n'est pas le grand luxe mais au moins ici vous n'aurez pas froid. Je dois bien avoir quelques étoffes de lin dans un de mes sacs, si vous désirez plus de confort ? dit-il tel un aubergiste désargenté.

Bien qu'en premier lieu le Guerrier de Bêta ne voulait pas être dérangé, la coopération d'Angèle ainsi que son respect du domaine l'amenèrent à réviser son jugement, jusqu'à apporter le plus de confort possible à ses hôtes. Asbjörn regarda d'un coin de l'œil le Guerrier Divin d'Alpha, attendant le bon moment pour s'excuser de s'être emporté.

Un différend entre deux frères d’arme, même devant une alliée, il ne fallait pas le montrer. Asbjörn bavardait beaucoup, mais celui qui a eu la parole de trop fut le Dragon. Elle ferma les yeux lorsque Siegfried fit son laïus sur la nudité. Levant les yeux au ciel, elle s’en voulu d’avoir lancé le débat sur ce sujet.
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Siegfried, je parlais d’une situation sur le champ de bataille ou d’aider à un allié, comme Kurayami, pas de jouer les exhibitions à tort et à travers! Il vous faudra apprendre quelques bases de soin quand même !

Sans parler de cosmos guérisseur, le sien n’était pas tourné pour aider aux autres, mais le feu pouvait cautériser une plaie, la glace atténue la douleur et bloquer l’écoulement du sang. Et savoir-faire un bandage ou un garrot pouvait s’avérer salvateur.
Encore une fois, voir les deux clones discuter entre eux, lui donna la migraine. Le voyant croisé les bras, elle ferma les yeux cette fois pour ne pas être éblouit par le Flash. Malheureusement, elle n’eut pas le temps de prévenir Asbjörn. Etonnement elle trouvera très respectueux et mignon, son serment au sujet de la nudité et d’une personne particulier. Cela la ramena à ce qu’elle avait fait avec Endymion, elle regrettait c’est sûr. Et si Ashram voulait encore d’elle, elle ira jurer sur le Styx sa fidélité naissante. Elle resserra l’attache de l’avant-bras de son armure. Culpabilité quand tu nous tiens.
Elle était en train de cuire dans son armure, c’était une bêtise de la garder encore sur elle. Soulager de voir que l’Asgardien acceptait de leur servir d’hôte, elle pouvait commencer à se détendre. Effleurant son armure au niveau du cœur, celle-ci vient se poser à côté de celle du Dragon bicéphale. De nombreuses cicatrices défiguraient ces bras. En dessous de son armure, elle portait simplement un pantalon noir, et pour le haut, seuls des bandages la recouvraient, écrasant sa poitrine. Celui lui permet de porter l’armure sans douleur, et de pouvoir combattre plus librement. Un coup d’œil pour vérifier qu’il était encore bien attaché. Plongeant les pieds dans la source d’eau, ayant remonté le tissu avant.

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Mercil! Et je ne dis pas non à une étoffe en lin, j’aurai préféré de la soie, mais bon, on ferra avec…

Une légère touche d’humour, mais sa voix était neutre, qu’on pouvait se poser la question si elle plaisante. Elle n’avait pourtant donné aucunes informations confidentielles, juste les agissements d’un des membres d’Asgard, et pourtant cela suffit à la rapprocher des deux hommes. Elle comprenait mieux pourquoi certaines personnes essayaient de raisonner les autres avant de frapper. Seigneur, elle était en train de changer. En l’espace de quelques minutes, elle avait trouvé quelque chose de mignon, avait parlé plus que d’habitude, et ne s’était pas énervée.

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Comme tu dis, impossible à réaliser comme vœu, et puis que serions-nous devenus ? Des guerriers à la retrait ne servent à rien! Il a demandé que Némésis rendre justice pour l’attaque injuste que vous avez subit. La déesse n’a rien fait pour l’instant, et je suis dans l’attente de voir les conséquences sur le monde qu’aura ce souhait.

Le louveteau sauta sur ses jambes pour se blottir contre elle, bailla et s’endormit. Que dire sur la tombe, elle n’en était pas sûr, elle l’avait supposée sur une vision spirituelle, son esprit a très bien pu lui jouer un tour.

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Un ami simplement, enfin je crois!

Elle remercia Athéna, que le dragon n’ai pas relevé son mensonge lorsqu’elle demandait des renseignements au sujet de Thor, sous entendant qu’elle ne le connaissait pas.

Siegfried se doutait un peu de la réaction de son homologue guerrier, il l’avait déjà vu à l’oeuvre avec Lucifer, pas un fond méchant mais une forte tendance à s’emporter au risque de le regretter après, cette façade d’asocial cachait sans doute quelque chose d’autre mais ce n’était ni le lieu, ni le moment pour qu’il puisse évacuer et puis Alpha n’était pas assez mûr pour être le bon confident. Ne pas avoir répondu était la meilleure solution pour le laisser se calmer, d’autant qu’on n’arrêtait plus Angèle qui répondait aux questions ou même prenait le temps de donner des informations aux deux novices, cela permettant de penser à autre chose qu’au point faible d’Asbjörn.

Autre preuve que Bêta n’était pas un mauvais bougre, le fait de permettre à deux étrangers de se reposer près des sources d’eau chaude était bienvenu, ainsi ils n’auraient pas à reprendre la route en pleine nuit et pourraient donc se reposer dans cette zone tiède.

Angèle tint à repréciser sa position sur la non assistance à personne ayant besoin d’aide ou de soins, bien sûr qu’elle avait raison, c’est bien ce qu’il faisait depuis un moment pour les deux chevaliers alors autant dire que la réponse ne fût nullement négative quand elle parla d’apprendre les bases de soins sans pour autant dire s’il en connaissait déjà ou pas :

« Effectivement, c’est plus que nécessaire »

Sans le dire à haute voix, le guerrier pensa dans sa tête que la demoiselle n’avait pas tout compris de sa surenchère qui finalement était un moyen de jauger son frère d’arme, ce dernier n’avait pas réagi aux dires du Sagittaire mais à ceux du dragon donc cela permettait de cibler le mal. Un léger rictus lui vint quand il fût question des préférences de l’Ange en terme de textile puis le côté sérieux revint avec cette histoire de vœu qui au final n’avait pas encore été exaucé et enfin aucune précision sur l’occupant de la tombe.

« Soit la déesse s’est bien moquée de lui, soit il l’a joué stratégique et on peut s’attendre à une sacrée surprise car Ashram m’a donné l’impression d’avoir la tête sur les épaules »

A présent, il allait devoir prendre Asbjörn entre quatre yeux afin de lui parler sérieusement, alors il s’approcha de lui pour lui faire face, pouvait-on craindre le pire ?

« Excuses-moi pour tout à l’heure, on n’a pas forcement les même critères ou le même vécu donc faut que je me mette dans la tête que personne n’est parfait, moi y compris… Je voulais aussi te mettre en garde contre des sympathisants de Loki qui pourraient aller et venir dans le coin, on les a croisé au grand lac de la forêt et ils se sont montrés agressifs envers nous, que ce soit contre les étrangers ou les guerriers d’Odin, avec eux il y a ce Wilfrid que tu as du voir passer en coup de vent au palais donc fais gaffe, ce serait dommage que je doive te soigner en sachant que tu ne le ferais pas pour moi »

Un grand sourire s’afficha sur le visage du jeune homme, signe que les derniers mots n’étaient pas à prendre au sérieux et que donc, il ne servait à rien de partir sur ces grands chevaux surtout pour le cheval à huit pattes.

L'espace d'un instant, une barre rouge lui traversa la figure quand la Chevaleresse d'Athéna enleva son armure en effleurant celle-ci du bout des doigts. Son visage reprit une couleur normale lorsqu'il aperçut les blessures – soignées depuis longtemps à première vue – recouvrants les bras de la protectrice d'Athéna. Il prit alors un air mi-sérieux, mi-étonné, se rendant compte qu'il avait affaire à une Guerrière qui avait connu de nombreuses batailles, bien plus que lui. Bien qu'elle transpirât l'expérience dans ses actes et dans son discours, le jeune homme n'avait pas encore fait le rapprochement, celui-ci s'était seulement arrêté à l'aspect magnifique dont elle jouissait dans son armure d'or.

La gardienne du neuvième temple ne refusa pas la proposition d'étoffe en lin, elle surenchérit même, en évoquant la possibilité d'avoir de la soie.

-De la soie ? Mais c'est dégoûtant, vous savez que c'est tissé à partir de matériaux produits par des vers ?

Asbjörn eut alors l'impression qu'il avait mal compris les propos de son interlocutrice, était-ce une boutade ? Sa capacité à comprendre les faits et gestes des gens l'entourant n'avait d'égale que sa maîtrise de soi. De plus, pour une Guerrière qui connaissait la mort comme personne, être recouvert par un drap fabriqué à partir de la sécrétion de vers ne devait pas poser souci.

-Je... je vais vous chercher ça, finit-il en lâchant un sourire confus.

Asbjörn s'éloigna de quelques mètres des sources d'eau chaude. Un coup d’œil, il remarqua un rocher parmi tant d'autres, s'en approchant, il le souleva pour le poser juste à côté de sa position d'origine. Un trou, creusé à la main, était recouvert par le rocher de la taille d'un ourson, il contenait trois sacs au contenu différent. Étant tous semblables, le Guerrier de Bêta dû les ouvrir un par un pour trouver l'objet recherché.

Le premier sac renfermait de la viande séchée, quelques gâteaux secs et des fruits confits. Asbjörn saisit un biscuit avant de n'en faire qu'une bouchée puis remit le sac en toile à sa place. Il en aurait bien proposé aux autres, mais il ne lui en restait que trop peu à son goût : « pas touche à ma bouffe ! » qu'il se disait. Le deuxième contenant fut le bon, l'intérieur contenait deux vêtements de rechange et quelques étoffes de différentes tailles. Il prit les trois plus grandes qu'il possédait, puis remit son bien en place, prenant soin de recouvrir le trou qui cachait son trésor à l'aide du rocher.

*Il va vraiment falloir que je place un meuble ou deux dans le coin, mettre mes affaires ici c'est une tannée rien que pour y poser ou récupérer quelque chose.*

Il rebroussa chemin pour revenir aux côtés de ses hôtes. Étant un gentleman accompli, d'un geste calme et amical il tendit à Angèle l'étoffe la moins abîmée des trois. Alors qu'il se dirigea vers Siegfried, ce dernier alla également en sa direction. Point d'inquiétude à avoir, le Guerrier Divin d'Alpha s'excusa pour l'incompréhension dont il avait fait preuve à l'égard de son camarade. Il le mit également en garde sur les agissements de certaines personnes. Certaines personnes que tous deux devraient normalement considérer comme alliés : les Guerriers servants le Dieu du mensonge et de la discorde, Loki. Asbjörn acquiesça.

-C'est moi qui m'excuse, j'ai tendance à m'emporter facilement, surtout lorsqu'on parle de... (Le Guerrier de Bêta soupira légèrement.) C'est du passé, oublions ça.

Asbjörn jeta amicalement sur l'épaule de son compagnon d'armes une des deux étoffes de lin, il s'en alla ensuite près des sources chaudes, puis retira son armure qui alla se poser auprès de celles de ses invités. Il ne restait sur lui plus qu'un haut blanc aux manches déchirées ainsi qu'un pantalon de tissu rouge, un pendentif en argent de Sleipnir pendouillait à son cou. Le jeune Asgardien s'assit non loin d'Angèle, mais pas trop proche non plus, faut pas déconner. Il recouvrit le sol derrière lui de l'étoffe en lin, puis s'allongea dessus les bras derrière la tête, en laissant tremper dans l'eau ses jambes jusqu'à mi mollets. Il observa silencieusement les étoiles dans lesquelles il recherchait la plus brillante : celle que Liv aurait, selon lui, rejointe lors de sa mort.

Plaisant il aussi ? Elle eut du mal à savoir, et une expression de gêne pouvait se lire sur son visage. Deux personnes incapables de décrypter le sens de l’humour, cela donnait un tableau assez grotesque. Alors qu’Asbjörn quitta les lieux, elle ne profita pour discuter un peu plus sur le Dragon. Avant les longs silences ne la dérangeait pas.

Tes paroles soient dites avec une telle……naïveté, tu ne penses pas à mal, et tu veux aider ton prochain. Cela se voit. Mais lorsque tu as des conseils à un frère d’arme sous-entendu de reproche, évite de le faire devant le « premier venu » ! Cela montre un manque de cohérence. Déjà qu’avec Wilfrid, la situation semble compliquée! Ton clone est une technique intéressante, or sans cosmos, ce double, doit être peu efficace en combat ?[/color]

Le ton de sa voix était à peine élève et calme, comme si elle avait peur dans la nuit de réveiller quelqu’un ou quelque chose. Le sanctuaire avait toujours été allié d’Asgard, en apprendre plus sur le gardien était un moyen de tisser des liens. Elle ne savait même pas si elle s’y prenait correctement. Cela lui avait permis d’avoir un peu le respect d’Asbjörn et qu’il ne les jette pas de son domaine.

Pendant que les deux guerriers s’expliquaient et s’excusaient, l’Ange se pencha au-dessus de Kurayami, pour leur laisser un peu d’intimité. Vérifiant son pouls et son teint, du Louveteau, elle fut soulagée de constater qu’il était dans les bras de Morphée et non dans ceux de Perséphone.
La nuit tombait vite dans les contrées du nord, mais il n’était pas si tard que cela Elle pouvait encore se rendre au Palais d’Odin dans la soirée. S’installant comme Asbjörn, elle sentit ses paupières lourdes, et ferma les yeux, avant de sombrer dans le sommeil, elle demanda au Bêta.

Tu m’emmenas visiter ton volcan ? On peut s’en rapprocher ?

Le feu, son élément, mais il n’avait rien à voir avec la puissance de mère nature, hâte de découvrir ce phénomène, mais pour l’instant, il y avait plus important et c’était dormir.

Le tête à tête avec Angèle le laissa dubitatif quant au conseil reçu et il en profita pour dire le minimum sur sa technique, elle en avait déjà assez vu, garder un peu de mystère était nécessaire surtout face au premier venu comme elle avait tenu à se caractériser :

« Je préfère parler aussitôt pour qu’il se rende compte d’un comportement qui peut être choquant pour le fameux premier venu et ainsi en changer pour la suite… Pour ma technique, il s’agit avant tout d’un leurre et je n’en dirai pas plus »

Un clin d’œil malicieux en guise de point final, il était allé voir son homologue juste après avec le résultat connu. Après avoir fait la paix avec Asbjörn, il remercia ce dernier pour la couverture et alla la mettre sur le chevalier qui était encore et toujours dans les bras de Morphée, il fallait absolument qu’il ne perde plus trop en température corporelle pour soulager son organisme et espérer qu’il se réveille un jour. C’était dans des cas comme celui-ci qu’il était content des nombreux livres qu’il avait pu lire pendant sa période d’isolement, son Maître lui en apportant beaucoup et souvent, toutes sortes d’ouvrages sur des thèmes d’une certaine utilité comme l’histoire, la science, la philosophie, la médecine, la géographie, etc… Voilà sans doute ce qui pouvait expliquer sa maturité dans sa façon d’être mais le fait d’avoir été loin de la civilisation, l’avait fragilisé dans son comportement envers l’autre, le rendant sans doute trop naïf sur la bonté des gens croisés mais la mauvaise surprise lié au comportement de Wilfrid allait l’aider à se méfier du genre humain.

Rien à signaler dans ce qui restait de la nuit, pourtant, dans son sommeil, le guerrier senti que son pantalon bougeait tout seul à une extrémité, quelqu’un semblait tirer dessus alors il grommelait qu’on le laisse tranquille, quand à son ventre, il gargouillait régulièrement, de quoi le sortir de sa douce torpeur à force que cela se répète. Encore une nuit trop courte mais c’était pour la bonne cause, le jour était déjà levé et il s’aperçu que c’était le corbeau qui avec son bec tirait le bas de son vêtement, l’houspillant en silence accompagné de mouvements de bras dans sa direction pour le remercier d’être un enquiquineur, puis il regarda les alentours pour se rendre compte que Bêta était déjà réveillé et en train de se goinfrer, ensuite il jeta un coup d’œil sur son voisin qui lui dormait trop à son goût avant de mettre sa main sur le front du malheureux pour être rassuré par l’absence d’une trop haute température. A voix basse, il lui dit :

« Mais où donc es-tu allé te perdre, ton esprit peut revenir dans ton corps maintenant qu’il est viable ! »

Aucune réaction de l’intéressé alors le jeune homme attrapa une sorte de trousse qui l’accompagnait partout, de ce contenant, il sorti un espèce de crayon rudimentaire et un morceau de rouleau de papier qu’il déchira pour ne garder qu’une partie sur laquelle il passa quelques minutes à chercher ses mots et à les écrire. Une fois fait, il se leva, fit un signe amical à son homologue si ce dernier c’était rendu compte qu’il bougeait et chercha dans la végétation une tige flexible pouvant servir de lien. Dès la fixation trouvée, il vint mettre un genou au sol devant l’oiseau noir avant de lui fixer le message à une de ses pattes.

« Allez, va au palais s’il te plait »

Le volatile sembla comprendre et prit son envol dans la bonne direction, Siegfried le regardant s’éloigner dans l’horizon des terres de glace. Il n’y avait plus qu’à attendre que la belle au bois dormant émerge afin de se mettre en route à moins qu’elle ait oublié la raison de sa présence.

Des images floues se bousculaient dans mon esprit. D'abord calmement, puis de plus en plus vite. Je pouvais discerner du vert, beaucoup de vert. De l'herbe. Des arbres. Puis, le décor changeait. Je vis davantage de gris, des murs, d'anciennes ruines. Ensuite, ce fut là que ce fut le plus difficile.

Tout s'enchaînait tellement vite. Du blanc. Une pupille rouge sang. Une créature semblable à un loup gigantesque face à quelque chose de forme humanoïde presque translucide, de couleur vive, mais débordant tellement de puissance que cela me terrorisait. C'était oppressant et ça m'écrasait au sol, littéralement. Tout ça, ça ne pouvait pas exister. C'était tout simplement impossible. Ça ne pouvait pas être réel en tout cas, pas pour le commun des mortels dont je faisais parti. Alors pourquoi est-ce que je pouvais bien voir tous ces flashs entrecoupés...

Puis, ça se calmait quelques secondes à peine, et je pouvais entrevoir un visage me sourire. Un visage de femme sauf que je ne parvenais jamais à voir ses yeux. Et enfin, je me réveillais et j'ouvrais les yeux. Toujours le même cauchemar sans jamais pouvoir en saisir le sens...

Cette fois cependant, c'était légèrement différent. J'avais pour habitude de beaucoup voyager, de beaucoup bouger, et de ne jamais m'endormir à deux reprises au même endroit mais jamais encore je ne m'étais endormi aussi près d'inconnus. Je m'étais toujours débrouillé pour trouver un toit au-dessus de la tête ou près de quelqu'un prenant le tour de guet pour moi pendant que je dormais.

En revenant à moi ce coup-ci en revanche, non seulement je ne reconnaissais pas les environs, j'ignorais complètement ce que je faisais là et comment j'y avais atterri mais pire encore, je ne savais absolument pas qui étaient les personnes qui se trouvaient autour de moi.

Ma première pensée fut que des brigands avaient du profiter de mon inconscience pour s'en prendre à moi et m'emmener là où je n'aurais plus aucune emprise. Aux vues des circonstances, tout me portait à croire que c'était la seule explication possible et que j'allais devoir aviser.

Sous l'étoffe de lin qui me recouvrait, je fis de mon mieux pour faire le moins de bruits pour ne pas éveiller les soupçons et - du bout des doigts - m'empressai d'aller gentiment chercher le fourreau qui d'ordinaire trônait sagement à mon côté droit.

A ma grande surprise, ce fut à peine si je retrouvai toutes mes affaires là où je les avais laissé. Lentement, je cédais peu à peu à la panique mais m'efforçai de ne rien faire paraître. Que faire...

La meilleure solution était peut-être alors de tenter de m'éclipser le plus discrètement possible si je voulais être certain de m'en sortir vivant... Et dire que si j'avais fais toute cette route jusque dans le grand Nord c'était aussi pour avoir la paix, voilà que je m'étais empêtré dans de sérieuses galères...

Sans un mot, le visage de marbre, je me redressai le plus silencieusement possible, repoussant au passage ce qui me servait de couette. D'un vif regard autour de moi, j'analysais les forces en présence. Trois personnes, c'était peut être faisable. Malheureusement, aucune trace du katana si gentiment offert. Tant pis, j'allais devoir me débrouiller sans.

En catimini, je tentai de me hisser le plus loin possible de la position des étrangers. Même si, étrangement, je savais pertinemment que je n'avais aucune chance et que je n'allais pas tarder à me faire prendre... Je n'allais sans doute pas tarder à devoir me mettre en garde et à devoir me défendre s'il le fallait, face à tous ces gens dont j'ignorais l'identité, qui ne me voulaient peut être pas que du bien...

Il la repéra, au milieu d'un amas d'étoiles bien moins brillantes. Elle scintillait autant que les yeux de Liv lorsqu'elle voyait son compagnon s'approcher d'elle. Asbjörn eut un nœud dans la gorge, il s'efforçait de retenir ses larmes, il respirait profondément, silencieusement. La gardienne de la neuvième maison d'Athéna s'allongea de la même façon que le Guerrier de Bêta. Peu après, elle lui adressa la parole, demandant à visiter le Volcan du domaine.

-On peut, je t'y emmènerai si tu le veux, répondit-il en la tutoyant pour la première fois, les yeux encore humides.

Toute émotion dans la voix d'Asbjörn avait disparu, comme s'il n'était plus qu'une coquille vide. Le sommeil ne le gagna que très peu, la nuit fut courte. Il se réveillait toutes les demi-heures, sursautant à chaque réveil. Il avait eu le temps de faire plusieurs cauchemars, toujours le même. Il revivait encore et encore ses derniers instants passés aux côtés de Liv, la nuit où elle fut transpercée d'une lame en plein cœur. Se réveillant trois, quatre, même cinq fois, il n'en pouvait plus, la nuit était finie pour lui. Il se releva calmement et s'éloigna du groupe le plus silencieusement possible.

Il s'assit sur une grosse pierre quelques mètres plus loin, puis pointa son nez vers les étoiles encore distinguables. Celle de Liv était là, tenant tête à la lune qui allait bientôt laisser place au soleil. Il prit dans sa main l'extrémité du pendentif de Sleipnir qui pendait à son cou, puis le serra contre son cœur. Sa gorge fut une fois de plus nouée, il ne put retenir ses larmes. Il plaqua son autre main sur son visage, essuyant l'eau salée qui coulait sur ses joues et retenant les sanglots sortant de sa bouche.

Les minutes défilèrent, les larmes cessèrent de couler, les sanglots s'estompèrent. Asbjörn prit une grande inspiration, pour ensuite rejeter tout l'air contenu dans ses poumons. Il répéta cette action quatre fois. Il avait les yeux rouges et les traits tirés. Son regard alla se poser vers ses hôtes, ils avaient tous l'air de dormir de tout leur soûl. Profitant de cela, le jeune Asgardien rejoignit les sources d'eau chaude discrètement. S'accroupissant juste devant les bassins, il prit de l'eau dans ses mains pour s'en asperger le visage. Il soupira.

*Ça ne suffit pas...*

Il fit glisser ses mains jusqu'au rebord de la cuvette pour s'y maintenir, puis plongea sa tête tout entière dans l'eau. Il y resta une poignée de secondes puis se redressa. L'aube venait de poindre, les étoiles étaient parties. Répondant à ses grondements d'estomacs, Asbjörn alla chercher dans son « trésor » le sac en toile contenant sa nourriture. Il hésita longuement avant de choisir les fruits confits qu'il grignota sans envie.

*Reprends-toi Asbjörn, ce n'est pas digne d'un Guerrier Divin...*

Siegfried fut le premier levé. De là où il était, Asbjörn le distinguait faire quelques mouvements. Le Guerrier de Bêta souffla une dernière fois avant d'aller à la rencontre de son compagnon d'armes. Cela lui faisait mal au cœur, mais il se devait de partager sa nourriture avec ses invités. Alors qu'il arrivait presque à son niveau, le corbeau s'envola dans une direction, il le suivit des yeux avant de porter le regard sur Siegfried.

-Je vois que tu es plus matinal que les autres, si tu as besoin de manger quoi que ce soit j'ai quelques vivres dans mon sac, tu n'auras qu'à te servir, dit-il en pointant ledit sac du doigt.

D'un coin de l’œil, Asbjörn s'aperçut que l'individu inconscient de la veille venait de faire de légers mouvements presque imperceptibles, peu de temps après, l'inconnu retira l'étoffe de lin qui le recouvrait. En indiquant d'un mouvement de menton la direction de l'ancien malade, Asbjörn s'adressa au Guerrier d'Alpha :

-On dirait que ton ami s'est finalement réveillé.

L’ange se réveilla au beau milieu de la nuit. Personne ne bougeait, profitant de cela, elle s’éloigna du groupe pour prendre un vrai bain de minuit ! Elle en profita tranquillement, pendant une petite heure. Avant de retourner se coucher. Le sommeil du Bêta semblait des plus agité. C’est normal pour tous guerriers, elle ne s’attarda pas à se détail. Sa nuit quand a elle allait être réparatrice.

Le croissement du corbeau finit par la réveiller. Le soleil venait à peine de se lever. Frottant ses yeux, et s’étirant tel un chat, sa tête dans ses mains pour se rappeler des souvenirs de la veille. Elle se sentait en pleine forme, la montée jusqu’au palais d’Odin allait être un rapide.

Elle ne se releva qu’au moment où on parla de Kurayami, voyant le bronze essayer de se faufiler, elle contourna son corps pour se planter devant lui. Les mains levées preuve qu’elle n’avait aucune arme et aucune intention de lui faire du mal. Et puis une femme habillée d’un simple pantalon et recouverte de bandage au niveau de la poitrine. Elle sourit.

Bonjour Kurayami!

Se montrant la plus douce possible, malgré ses yeux hétérochromes. Elle trouva le comportement du Bronze étrange. Aucun cosmos n’émanait de lui. Et comme si elle lisait dans ses pensées, elle enchaina

Nous sommes entre amis, nous t’avons sauvé du froid, tu t’en souviens ? Tu errais !

Que dire de plus, il ne fallait pour l’instant pas trop le brusquer, vu ce qu’il venait de traverser. Elle lui tendit la main amicalement. Allait-il la saisir ?

Le louveteau réapparu, cacher derrière les buissons, et commença à aboyer joyeusement autour des deux saints. Jetant un regard aux deux asgardiens, les yeux d’Asbjörn étaient … rouges. Heureusement pour lui, elle ne pouvait pas creuser la question, son attention était tournée vers son frère du sanctuaire. En parlant de la maison d’Athéna, elle sentait une présence amie en contre bas du volcan. Endymion et Rémiel venaient ils enfin de la rejoindre ?

Siegfried fut agréablement surpris de l’offre de nourriture faite par Asbjörn mais ce dernier avait les traits tirés et le fond des yeux rouges, il était facile de penser qu’il n’avait pas dormi de la nuit et qu’il avait peut être pleuré. Cela figea légèrement Alpha avant de se reprendre et d’y aller en douceur pour ce qu’il avait à dire :

« Merci, c’est très généreux de ta part… Mon ventre fait autant de bruit que ça ? Je te revaudrai ça mon ami alors si tu as besoin, n’hésites pas »

La porte était ouverte, le dragon ne pouvait attaquer de front le problème, comme l’avait dit Angèle, pas devant n’importe qui, non c’était quelque chose à faire en tête à tête et il fallait que cela vienne de lui pour ne pas qu’il ait l’impression qu’on le force.

D’ailleurs Bêta détourna très vite l’attention sur l’autre jeune homme de ce quatuor alors Siegfried tourna la tête et effectivement, le pauvre bougre bougeait comme pour se barrer, ayant vu l’Ange dans son champ de vision aller vers son subalterne, il laissa faire, c’était à elle de s’occuper de ses troupes et autant que ce rescapé ait à faire à un visage connu pour le rassurer, bien sûr, il était évident que personne ne pouvait se douter que ça ne servirait à rien.

Alors que tout aurait pu aller bien dans le meilleur des mondes, ayant prélevé dans le sac de son homologue juste de quoi avoir une bouchée de nourriture dans le ventre, il fallait encore qu’un casse bonbon, pour ne pas être plus vulgaire, arrive dans le royaume. En effet, le cosmos ressenti n’était clairement pas un d’un asgardien et son utilisateur ne cherchait pas à le cacher, faisant lâcher quelques mots au guerrier divin :

« Il va falloir sérieusement qu’on songe à faire payer les touristes… »

Il se tourna vers son frère d’arme pour préciser certaines choses :

« Avec la demoiselle et le suicidaire, j’ai déjà donné et ce n’est pas terminé, faut encore que je les conduise au palais… A toi de voir si tu veux y aller, j’espère juste que ce damné de Wilfrid ne va pas faire de conneries en s’attaquant aux visiteurs pour mettre ça sur le dos des fidèles d’Odin »

Non, il n’y avait pas de pression, juste une petite motivation géopolitique pour que Bêta gère le nouveau venu sur le domaine de Gamma. En attendant, le temps passait et il fallait penser à se remettre en route, le Sagittaire ayant bien précisé dès le départ qu’elle avait pour objectif de rencontrer les hautes autorités et pour cela ils devaient aller au palais d’Odin.

Voyant que ce n’était pas si simple entre les chevaliers, il se du d’intervenir :

« On a encore de la route à faire donc on y va maintenant ! »

Faire preuve d’un peu d’autorité et d’organisation ne pouvait pas faire de mal, après tout, personne n’était là pour prendre du bon temps alors autant aller de l’avant.

Et voilà, comme je le pensais mon réveil ne passa pas inaperçu. J'étais grillé. Un à un ils se firent remarquer que j'étais en mouvement. Il ne fallut pas très longtemps pour que la seule femme du groupe ne me rattrape à une vitesse ahurissante et ne s'interpose entre une possible issue de secours et mes compagnons d'infortune.

Lentement, comme si elle comprenait mon désarroi, elle sembla lever les mains pour me les montrer et me faire prendre conscience qu'elle ne portait pas d'armes. Ce que j'avais très bien pu comprendre vu le maigre affublement qu'elle portait. De nombreux bandages en guise de haut de vêtement, un pantalon noir, plusieurs cicatrices le long de ces bras et sur les parties visibles de sa peau. Voilà de quoi était constitué sa tenue. En effet il aurait été difficile dans ces circonstances de dissimuler une arme quelconque. En revanche, elle semblait tout à fait apte à faire usage de ses poings si la situation ne tournait pas en sa faveur.

Mais l'aspect physique de la demoiselle n'était pas la seule chose étrange que j'allais être en mesure de constater. C'était limite même si ça n'allait tout simplement pas être la première chose entre guillemets la moins curieuse que j'allais relever.

En effet, '' Kurayami'' était-ce bien comme cela qu'elle m'avait appelé ? C'était bien la première fois que j'entendais un nom pareil. Je m'en souviendrais normalement si c'était mon nom et s'il était aussi atypique non ? Tout comme cette inconnue, si elle m'était familière, elle devrait me dire quelque chose non ? Mais pourtant non, rien, nada. J'avais l'impression de la croiser pour la première fois.

C'était rageant. J'avais passé quelque chose comme à peu près deux mois à chercher de part le monde quelqu'un qui pouvait me reconnaître, mais non rien de rien. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Et enfin, perdu au plus profond du grand Nord - là où il devait y avoir quelque chose comme trois à quatre habitants à tout casser - il y avait enfin quelqu'un qui pensait savoir qui j'étais. Quelle était la probabilité pour qu'une telle chose n'arrive... Non. C'était impossible. C'était une manoeuvre pour me dépouiller j'en étais certain. Tous mes sens me le criaient à voix haute au plus profond de moi. Je devais me méfier.

"Vous faites erreur. Vous vous trompez de personne.''

''Entre amis'' ? Mais qu'est ce qu'elle racontait. Je ne la connaissais absolument pas. Certes, je m'étais peut être perdu mais de là à dire que l'on m'avait sauvé était peut être un peu gros.

Sur mes gardes, je fis un pas en arrière lorsqu'une main me fut tendue. Comme si j'allais la saisir. Et puis quoi encore...

" C'est très gentil de m'avoir sauvé du froid mais je ne vous ai rien demandé. Je n'ai pas besoin de votre aide. Je ne vous connais pas.''

Aux aguets, j'observai le moindre des mouvements autour de moi susceptibles de me mettre en danger. Je savais pertinemment que mes propos n'avaient pas vraiment dû plaire. J'en étais conscient. Mais je ne me laisserais pas faire.

"Tout ce que je demande c'est de récupérer mon sabre et de partir d'ici. Laissez moi juste le récupérer et vous ne me reverrez plus jamais. Je disparais à tout jamais. Non, vous savez quoi, gardez-le. Je m'en vais. ''

Sachant la situation délicate, je tentai néanmoins de dépasser par la gauche la femme en face de moi pour espérer pouvoir m'éclipser de ce guet-apens le plus précautionneusement possible.

En bougeant, je remarquai alors du regard le jeune louveteau qui m'avait guidé dans les bois, avant que je ne me retrouve dans un tel pétrin. Etait-il de mèche lui aussi ? Curieux qu'il soit revenu alors que je pensais qu'il avait rejoins un de ses pairs un peu plus tôt. Et pourtant je ne rêvais pas, il était bel et bien là. Il jappait même. Nous avait-il suivi jusqu'ici ? Et d'ailleurs où pouvait bien être ce ''ici''. Difficile à dire.

En tout cas, l'image du loup terrifiant de mon cauchemar me revint à l'esprit l'espace de quelques secondes à peine. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier. Décidément, les loups devaient avoir bien plus d'importance à mes yeux que ce que je pouvais penser de prime abord. Voilà tout ce que je pouvais supposer. De là à parvenir à retrouver le rôle qu'ils avaient joué pour moi dans le passé, c'était une autre histoire.

Je m'apprêtais à partir donc, quand un des deux hommes derrière moi nous somma de partir sur le champs, précisant qu'il restait encore de la route à faire. De la route pour où au juste ? Jusqu'à la tanière de leur chef pour que je sois fais prisonnier, si ce n'était pire encore... Il en était hors de question !

Bain de minuit ne nuit pas à la santé ! Tumblr_lznqg6rKgH1r45133o1_500

"Qu'est-ce qu...''

Quelle était cette sensation. J'eus l'impression que cela ne dura qu'une demi seconde à peine, et pourtant, ma vision se troubla et je perdis l'équilibre quelques très courts instants, souffrant de vertige. Dans ma poitrine, mon coeur battait la chamade, tandis que le pendentif émeraude qui trônait autour de mon cou se mit à émettre un très léger scintillement avant de s'arrêter comme s'il ne s'était rien passé. Que m'arrivait-il donc. On m'avait sans aucun doute administré quelque chose pour me mettre dans un tel état. Il me fallait fuir et vite. Avant qu'il ne soit trop tard. Mais en trouverais-je la force...

Il y eut comme un moment d'égarement de la part de Siegfried lorsqu'Asbjörn lui adressa la parole, ce dernier ne le remarqua pas. Le Guerrier d'Alpha accepta volontiers l'offre de son hôte, ayant visiblement une grosse fringale. C'est peu après que le Guerrier de Bêta fit remarquer à son acolyte que l'inconnu s'était sorti de son sommeil éternel. Très vite, Angèle se plaça devant lui en levant haut les mains, peau de lapin (oui, j'ai osé.). Celle-ci interagit de vive voix avec l'ancien comateux. Il n'avait pas l'air de vraiment savoir qui il était, il avait également perdu ses repères.

Asbjörn restait en retrait, il fronça les sourcils quand il voyait le comportement du dénommé Kurayami. Le louveteau entra dans la danse et aboya gaiement en tournant autour de la gardienne d'Athéna et de l'amnésique, preuve que chacun était lié. Tout ça allait bien trop vite pour celui qui devait se remettre de ses émotions, et ça lui paraissait d'un compliqué !

Heureusement pour lui, un moyen de sortir de cette situation se présenta. En effet, une présence cosmique se fit ressentir au domaine Gamma, encore une. Siegfried était déjà lassé de cette nouvelle apparition, Bêta était bien d'accord avec lui, les visiteurs se faisaient de plus en plus nombreux et seul l'un d'eux pouvait faire office « d'accueil ».

Alpha se déchargea complètement de cette tâche, invoquant le fait qu'il avait déjà bien à faire de son côté, il demanda à Asbjörn de s'en occuper. C'était une demande légitime, bien que le protecteur du domaine aurait voulu passer sa matinée à se refaire une santé en humant les vapeurs toxiques de son Volcan.

-Bien, au moins ça me dégourdira les jambes, j'espère juste ne pas retomber sur quelqu'un de la trempe de Lucifer...

Avant que le Guerrier de Bêta ne commence sa marche, le Guerrier Divin Siegfried eut une dernière parole : l'espoir de ne pas voir l'homme nommé Wilfrid s'en prendre aux visiteurs d'Asgard. À ceci Asbjörn répondit en lui chuchotant à l'oreille.

-Si je le vois faire une chose pareille sans raison, je l'arrêterai. Et si ce n'est pas possible, je le tuerai.

Le Guerrier de Bêta avait retenu la leçon d'Angèle quant à ne pas trop en dévoiler au premier venu, et à première vue, ce qui avait été dit restait entre les deux interlocuteurs. Il restait encore à convaincre Kurayami d'écouter les propos de sa consœur et cela n'avait pas l'air gagné d'avance. Tel un chien apeuré, celui-ci avait l'air craintif, ne voulait pas être approché ou touché, et refusait d'entendre les paroles de la neuvième gardienne.

Ça n'avançait pas. Asbjörn était tout comme Siegfried, lassé des événements.

-Bon, dit-il à l'encontre de toutes les personnes présentes, je suis, apparemment, réquisitionné pour m'occuper d'un autre problème, je vous laisse vous occuper de votre ami. Si vous voudriez manger quelque chose avant de partir, je laisse mon sac à votre disposition. Enchanté d'avoir fait votre connaissance à tous les deux, au plaisir de vous revoir très bientôt.

Sur ces mots le protecteur du Volcan se mit en marche, en prenant soin de revêtir de son armure, quittant la chaleur agréable de son domaine pour les environs glacés du domaine de Gamma.

Domaine Gamma

Les subalternes devaient gagner le respect de la jeune femme. Pour l’instant, ils n’étaient que deux, Rémiel et Griever. Elle les considérait comme ces égaux, et Kurayami ne faisait pas parti de la liste. Son comportement était surprenant. Les sourcils froncés durcissent ses traits, elle avait du mal à comprendre. Se moquait-il d’elle ? Lissant la méfiance dans les yeux du Loup, elle essaya de garder son sang-froid. Alors qu’il essayait de passer par sa gauche, l’Ange lui attrapa le bras, sans réellement être brutale mais assez montrer qu’elle avait plus de force que lui. Son cosmos se diffusa autour d’elle, lumineux et bienveillant, doux et agréable, digne d’une Athéna. Même les non-initiés pouvaient le ressentir. Lissant la méfiance dans les lieux du Loup, elle essaya de garder son calme. Il pouvait lire sa détermination.

Je ne peux malheureusement pas te laisser partir. Penses-tu réellement qu’on te veut du mal, tu n’as rien sur toi, aucun objet de valeur. Je t’ai gardée en vie car j’ai un intérêt, c’est parce que tu es un guerrier d’Athéna, un saint protecteur. J’ai de nombreux défauts, mais pas celui de mentir!

Sauf pour cacher sa relation, enfin, elle ne disait rien. Et personne ne lui posait de question. D’un mouvement de tête, elle montra les deux armures posées près d’eux, celle de l’Alpha et la sienne. Aucune aura de haine ne se dégageait des deux protections. Quant à son sabre, elle ne savait rien.
Est-ce une étincelle de cosmos, est ce que celui du Sagittaire, et du Loup venaient de rentrer en résonnance ? L’attrapant dans ses bras pour l’empêcher de tomber, elle arrivait à le soulever telle une plume, merci la cosmo énergie. En tout cas Kurayami, ce réveil à la force fut assez violent.

Calme me toi, tu es trop faible, si tu nous quittes maintenant, tu vas mourir !

Une vérité limpide, il fallait être fou pour vouloir partir comme cela dans les royaumes du nord. Les deux Asgardiens réglaient leurs affaires, l’insistance de l’Alpha pour reprendre la route, n’eut que pour effet d’obtenir un regard noir. Sa preuve d’autorité eue l’effet inverse. Pourquoi était-il si pressé ? La discrétion du Bêta sur sa mission n’avait rien de choquant. Dans une dernière tentative, elle osa quelque chose de particulier, posant sa main sur le cœur de Kurayami, sa divine protection vient se poser sur le Loup. Pouvait-il ressentir toute la bienveillance dans ce geste ?

Viens avec nous au Palais d’Odin, si tu as toujours des doutes sur mes intentions, je te laisserai partir. Mais l’homme à côté de moi, tu lui dois la vie, la moindre des choses est de le remercier.

Pas besoin de cosmos pour porter une armure, et elle pouvait très bien se débrouiller ainsi, et traverser les domaines rapidement. En tout cas, sa protection lui obéissait toujours, donc ses ailes ne devraient plus poser de problème.

Comme si c'était aussi simple. Avant d'avoir eu le temps de la dépasser, elle m'attrapa le bras d'une de ces forces que je ne lui soupçonnais pas. Même après avoir vu ses cicatrices. Je tentai hâtivement de m'en défaire mais je ne fis que lui faire resserrer son étreinte. A tel point que c'est à peine si ça ne commençait pas à me faire mal.

Mais il y avait autre chose encore de plus étrange que cette force surhumaine. Quelque chose était en train de se passer. C'était comme si il y avait une sorte de voile translucide, d'aura magique qui commençait à se dégager et envelopper la demoiselle. C'était comme si je sentais une sorte de chaleur, de bienveillance, voir même ne serait-ce qu'un soupçon d'inquiétude sans moi-même comprendre comment. Etais-je victime d'un mauvais sort ?

En tout cas, mon interlocutrice reprit la parole. On me gardait en vie car il y avait un intérêt à ça. On y était enfin. Lequel cela pouvait-il être, pour me vendre, me traiter en esclave, réclamer une rançon ? Attendez, quoi, moi un ''guerrier d'Athéna, un saint protecteur'', hé bien voyons ! C'était la meilleure celle-là ! Et pis quoi encore ! Je m'en souviendrais si j'avais un titre aussi honorifique non ? J'eus envie d'éclater de rire devant le ridicule de la situation mais je voyais bien dans son regard qu'elle y croyait dure comme fer. Je commençai presque à y croire moi-même.

Mais tout de même, c'était tiré par les cheveux. Un ''guerrier d'Athéna''... Est-ce qu'on parle bien de la divinité de la guerre que vénèrent les grecques ? Comment moi j'aurais pu en être un ? Et puis, qu'est ce que cela signifiait au juste. Certes, je n'avais aucun souvenir de ma vie passée, mais il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour savoir que c'était impossible. Non, décidément je n'y comprenais rien. On nageait en plein délire. Même si j'avais envie de la croire, comment le pouvais-je. C'était absurde.

Cela m'irritait de n'y rien comprendre, de ne pas savoir. Mais ce qui m'irrita également encore plus ce fut lorsque l'un des hommes derrière nous, nous quémanda de nous mettre en route sur le champs. Où ? Sans doute dans la tanière de son chef. Non, je ne voulais aller nulle part avec eux. Je ne les connaissais pas. Ils étaient étranges et peut être même partisans de magie noire. Et puis, il y avait cet étau sur mon bras qui me faisait mal. Je ne pus plus en supporter davantage.

L'étrange sensation passée, titubant, je me retrouvai tout droit dans les bras de l'inconnue. Me redressant - quelque peu gêné de m'être retrouvé si faible dans un moment de faiblesse - j'approuvai les paroles de celle-ci même si je n'en fis rien paraître. Il était vrai, j'acceptai de l'admettre qu'elle n'avait pas tord. Si je m'aventurais tout seul au delà de ces lieux, je risquais la mort. S'ils n'avaient pas été là de prime abord, peut être bien que j'aurais déjà connu le trépas à l'heure qu'il était. Si je n'en faisais qu'à ma tête - et si je laissais parler mon ego -, qui sait si je ne connaîtrais pas le même sort tout de même.

Le deuxième agresseur aux cheveux aux reflets bleutés, annonça à l'assemblée qu'il partait car réquisitionné ailleurs. Bien, cela ferait une personne de moins dont je n'aurais pas besoin de surveiller les mouvements. Mais avant qu'il ne prenne la route pour vaquer à ses occupations, j'entraperçus une scène des plus irréalistes. Je ne le vis pas faire, trop occupé à devoir garder un oeil sur la femme en face de moi, mais il me semblait que l'homme en question portait sur le dos, une sorte d'armure démantelé de ce que j'avais pris pour une statue ancienne un peu sur le côté. A quel moment, et comment avait-il pu faire une chose pareille ? C'était de la sorcellerie !

Prenant exemple sur son camarade qui avait pris la poudre d'escampette, voilà qu'un phénomène presque semblable se produisit. La fille d'ève déposa sa main posée sur l'emplacement de mon coeur - une autre de ce que j'avais d'abord pris pour un édifice en métal qui se trouvaient à côté, flotta dans les airs. Puis, elle se disloqua en plusieurs morceaux qui vinrent - par je ne sais quels maléfices - se poser pièces après pièces, sur moi, assemblant une armure doré. Comme ce qu'il s'était produit sur celui qui s'était empressé de partir à la différence que cette fois-ci c'était sur moi que c'était arrivé.

Je n'aurais jamais su cela possible même dans mes rêves les plus fous. Je nageais en plein délire. Quelque part, moi qui n'en croyait pas mes yeux, commençai à me dire deux choses. Soit j'étais complètement givré, soit j'étais en train d'halluciner ou soit - dans le pire des cas - j'avais passé l'arme à gauche transi de froid, alors que je m'étais effondré tout à l'heure.

Si tel était le cas, alors pourquoi ne pas me permettre quelques fantaisies. Non pas que je commençais à croire à tout cela. Mais si rien de tout cela n'était réel alors peut être que je pouvais me laisser entraîner dans toute cette histoire. J'avais donc le choix entre mourir ici, et mourir un peu plus tard, ne savait-on jamais ce que l'on me réservait si je suivais ces deux jeunes gens. A bien y penser, j'allais devoir me résoudre à les suivre. Il était question de la déesse Athéna tout à l'heure, à présent le dieu Odin était mentionné, quelles autres découvertes j'allais encore faire sur mon chemin.

Jetant un coup d'oeil autour de moi, je vis le jeune loup nous observer, la tête penché sur le côté -comme s'il attendait de voir ce qu'il allait se passer. Un peu en retrait, le commanditaire qui avait eu l'air de perdre patience un peu plus tôt, s'était reculé légèrement en attendant que nous nous décidions enfin, nous laissant le soin de régler tout cela entre nous. Un peu à contre-coeur, je soupirai silencieusement. Désormais porteur d'une armure étincelante sur le dos, et peut être dans le déni le plus total, je me résolus à accepter leur demande.

"Ainsi soit-il. J'accepte de vous suivre. Et, merci.''

Son expression de surprise, lorsque les armures bougèrent au gré des caprices de leurs maitres, fit comprendre que le Saint avait des soucis de mémoire. Il était ignorant, pour lui cela devait ressembler à de la magie.
Le doute, un poison vicieux, qui s’installe dans l’esprit pour ensuite pervertir le cœur. Il fallait le ramener dans la lumière de la déesse et sur le chemin de la vérité. Tout cela allait déprendre de son bon vouloir et sa mémoire. Connaissant bien se sentiment, elle le laissa observer et prendre une décision, en essayant de ne pas trop lui mettre la pression, même si cela était compliquée pour l’Ange. Prête, quand même, à l’assommer et le faire retourner dans les bras de Morphée, au cas où il essayait de s’échapper. Elle fut soulagée de le voir prendre la bonne décision, loué soit Athéna !

De nouveau, l’armure du sagittaire revient sur son véritable propriétaire. Enfin, elle allait pouvoir voler. D’un signe de tête, elle fit comprendre à l’Alpha qu’ils étaient prêts à partir, et pourquoi pas prendre la voie des airs.

Ne t’inquiète pas

Cette phrase fut son seul moyen pour prévenir l’amnésique que quelque chose allait se produit. Passant son bras sous les épaules, ses pieds quittent le sol, et le jeune loup se retrouve lui aussi emporter dans les airs. L’action se déroula rapidement, pour éviter la moindre protestation, à plusieurs mètres au-dessus du sol, elle aperçut le palais du père de tout. Facile à reconnaitre, l’édifice trônait au sommet des autres domaines et il était le plus imposant. Aucune phrase à l’intention du pauvre Kurayami qui devait surement paniquer. Préférant le silence, car sa langue pouvait sortir des mots violents, des doubles sens, tel que » continue à te débattre et je te lâche » pouvait être mal perçu. Néanmoins son étreinte était ferme et puissante l’empêchant de glisser dans le vide. A l’intention du dragon, avec un peu de malice dans la voix :

Montre-moi tes progrès

Il était préférable de laisser leur guide ouvrir la voie, une sorte de garant pour les habitants d’Asgards. Et puis, qu’est-ce que penseraient les moldus, s’ils voyaient le guerrier d’Alpha suivre une guerrière du sanctuaire. On pouvait facilement croire à une poursuite. Il serait dommage qu'on les prenne pour des ennemis.

Palais d'Odin

Puisque le message que devait délivrer la représentante du sanctuaire n’était pas plus urgent que ça, à en voir son regard désapprobateur quant à devoir y aller, alors Siegfried se contenta d’attendre en regardant de petit monde faire sa vie, à la finale il s’en foutait et préférait songer à comment aider le royaume à se remettre de ses blessures, en attendant, les deux chevaliers l’obligeait à rester au lieu de se rendre vraiment utile aux siens. Les brides de paroles entendues mettaient le doute sur les dires d’Angèle, cette dernière disant connaître le rescapé mais ce dernier ne la reconnaissait pas, ce qui n’était pas très logique, n’importe quel chevalier devait savoir à quoi ressemblait un chevalier d’or en poste depuis un moment, soit par curiosité, soit par ambition d’être un jour son égal.

L’Ange avait décidé de faire revêtir son armure dorée à son subalterne, étonnant comme procédé, les gens du Sanctuaire d’Athéna étaient vraiment étranges… En tout cas, la folie des grandeurs avait redonné à ce Kurayami de la bonne volonté, enfin il fallait espérer que ça dure même quand le sagittaire aurait récupéré son bien.

Le dragon bicéphale appela mentalement sa protection divine, s’en suivi la gestuelle nécessaire et une fois qu’il en fût équipé, il se rapprocha du duo et du louveteau toujours aussi agité. Ses seules paroles allèrent envers celui qui semblait déboussolé mais un peu plus raisonnable avec les minutes qui passaient :

« Heureux que tu ais choisi le monde des vivants ! »

Ce qui s’en suivi fut chaotique, la demoiselle prenant son monde par surprise en le faisant au sens littérale du terme sur la personne du jeune chevalier, mais qu’est-ce qui lui prenait d’un coup, elle avait retrouvé ses ailes alors il fallait qu’elle les utilise quitte à paniquer celui qui était encore fragile. Voyant le louveteau qui jappait en direction de la folle furieuse, il entendit un cri bien spécifique provenant du ciel, c’était le retour de l’emplumé préféré d’Angèle. Siegfried alla vers le corbeau qui s’était posé deux mètres à côté de lui et récupéra le message qu’il portait, le lu et ne dit que « Très bien » avant de parler fort pour se faire entendre :

« Désolé mais tu ne peux pas lui faire ça, je n'ai pas fait tout ça pour que tu le fasses crever dans l’état de faiblesse où il est ! On doit recevoir de l'aide donc dès que je te le dis, on le dépose et on repart »

Laissant la demoiselle assimiler sa demande, il reprit:

« Nous allons survoler une zone de ruines qui correspond au domaine d’Êta, puis une forêt dense qui est le domaine de Delta, ensuite ce sera le grand lac gelé qui est le domaine de Zêta, et enfin ce sera mon domaine qui vous ramènera à la civilisation, toujours et encore de la neige qui recouvre les terres cultivables qui conduisent à la ville de notre royaume, ensuite se sont les remparts qui font partie du palais d’Odin… On se pose à environ une centaine de mètres des remparts, je te demanderai une fois en ville de ne pas répondre aux éventuelles paroles déplacées de quelques malheureux, les temps sont durs et j’espère pouvoir agir afin de retrouver l’Asgard de mon enfance »

Les terres de glace étaient devenues dépendantes des marchands étrangers qui s’en mettaient plein les poches de n’avoir pas de concurrents locaux, tout avait un prix exorbitant et cela avait pour conséquence la famine, bien sûr que ces profiteurs n’étaient pas responsable de l’attaque des spectres ou d’autres fléaux précédents qui avaient poussé des gens à l’exode et pas conséquent à la désorganisation de la production de ressources mais ils contribuaient à la rébellion naissante de pauvres gens contre leur dieu suprême et à accuser tout étranger de leur misère. Loki avait sans doute profité de cela pour recruter ses sbires qui étaient aujourd’hui en fuite du côté de Gamma ou d’Epsilon sans pour autant apporter de solution, il n’était pas réputé pour cela de toute façon, bien au contraire mais les personnes n’en pouvant plus, préféraient tenter cette carte plutôt que de continuer à souffrir de maux n’étant pas forcement la faute d’Odin mais il avait bon dos et les absents ont toujours tort.

Le dragon attrapa le louveteau avant de battre des ailes pour monter au niveau de l’ange, le petit groupe ne fit même pas deux kilomètres avant de voir au sol un attelage d’une quinzaine de chiens-loups tirant un grand traîneau et un type le conduisant. Ainsi il se posèrent, les salutations faites, tout comme se voir proposer quelque chose à manger pour ceux qui le voulait dans la bonne ambiance de l’agitation joueuse et de quelques aboiements des animaux.

Le guerrier en profita pour manger un bout et en proposer au louveteau qu’il garda avec lui pour reprendre les airs, direction le village pendant que le grand barbu aux poils gelés et pilote de cet engin de glisse se chargeait de mettre Kurayami en place pour la balade terrestre.

Palais d'Odin

Sujet: Re: Bain de minuit ne nuit pas à la santé !

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