Lucifer de retour vers la lumière

J’étais restée en retrait, abasourdie par la réaction de Kurayami. Il était comme lent, désabusé, voir même différent. Je ne savais pas s’il avait comme moi traversé des épreuves ou encore fait un périple qui l’aurait marqué à ce point mais pour l’affaire qui nous occupait à l’instant présent, les choses étaient on ne peut plus passables. Immobile, je le fixe en silence.

Dois-je lui dire ou lui montrer quoi que ce soit ? Non, rien de tout ça, évidemment. J’étais heureuse de le revoir, au-delà de toute attente. Et il aura pu comprendre que sa réaction n’était pas celle que j’attendais.

Malheureusement, je n’allais pas pouvoir poursuivre cette séance de retrouvailles en toute simplicité. Quelqu’un approchait déjà, fort d’un cosmos imposant et ne tardant pas d’ailleurs à se faire connaitre sous le nom d’Artémis.

C’est avec forme et protocole qu’elle se présente à nous d’ailleurs. Et sans attendre, je lui rends sa politesse avec le nécessaire lié à son rang. C’est Kurayami qui ouvre le bal des discussions d’ailleurs, lui répondant coup sur coup à ses questions. J’attends, patiemment. Rien de plus à dire si ce n’est lorsqu’il se tourne vers moi pour me demander du regard si tout ce qu’il a pu dire était correct.

J’avance alors d’un pas.

- Altesse. Soyez la bienvenue au Sanctuaire. Je suis Kassandra du Serpentaire. Et hélas, comme vous l’a si bien dit Kurayami, elle ne sera pas en mesure de vous recevoir dans l’immédiat. Il va être nécessaire de patienter car un Chrusos Sunagein ne peut être interrompu.

Mon regard va rejoindre celui de Kurayami. Je suis tout de même bien plus inquiète à son sujet qu’à propos de la venue de la déesse des Amazones. Le terme préoccupé serait plus approprié, tout bien réfléchi. Pourtant, en réponse à son premier regard, j’espère qu’il aura pu trouver quelque réponse à ses doutes dans les quelques paroles que j’avais pu lancer à la volée. Aussi, pour répondre à ses interrogations, je

- Kurayami, pour dissiper tes doutes, et pour résumer au plus court, saches qu’un des 3 sceaux qui retient Ouranos dans une prison a refait son apparition. Tous les royaumes se sont empressés d’aller sur le site où il était censé se trouver. Et forcément, comme tu peux t’en douter, les affrontements qui en ont résulté n’ont rien donné de bon ;

Mon regard revenant sur Artémis, je me rendais compte que j’aurai beaucoup de mal à la faire patienter sans une bonne raison.

- Peut-être serait-il plus adapté de vous faire entrer dans la maison du Bélier et pourquoi pas vous faire gravir les marches en notre compagnie ?

C’était une idée comme une autre, il fallait gagner du temps en lui montrant que nous étions disposés à accéder à sa requête. Mais avec un certain délai. Et comme j’étais curieuse par nature, j’avais quelques questions à lui poser.

- Altesse ? Il y a quelque chose que j’aimerai vous demander. On parle des Amazones, mais ont-elles toujours été dans votre giron ou bien pouvaient-elles être liées au dieu de la guerre ?

La flatterie est un outil que cet femme semble parfaitement manier. Pour autant, je ne sourcille pas une seule seconde face a l'artifice et à sa curiosité qu'elle déploie, bien que je lui loue cette habilité. Elle semble empreinte d'un respect et d'une politesse qui la rend parfaite dans son rôle d’interlocutrice privilégier et il est vrai que j'apprécie nettement cet effort, y compris venant du jeune homme.

La situation étant décrite convenablement par vos soins Kassandra, vous comprendrais donc mon souhait de patienter en votre compagnie. Ouranos est une menace pour l'équilibre du monde, et sa haine contre les immortels serait d'autant plus féroce que jadis, du temps de sa liberté. Et je ne serais pas de celles et de ceux, qui ne se préoccupent de quelque chose et ne s’unissent que lorsque la menace est sous nos yeux. Malheureusement, avec Ouranos, cette négligence n’est pas pardonnable. J'offre donc mon soutien entier à Athéna pour préserver cet équilibre ....

L'air semble soudainement se rafraîchir, trahissant l'arrivée de la nuit. Paraissant alors plus détendue et sereine, je fixe par-delà le sanctuaire, l'arrivée timide de la nuit, et la Lune se montrer sous toute sa splendeur. Coincée quelques secondes dans mes pensées, les propos de Kassandra éveille en moi, une certaine nostalgie, de lointaines pensées. Je lui rétribue, et aussi à son compagnon d'arme, une nouvelle attention.

Les Amazones sont les filles du dieu de la Guerre, Arès. Et elles ont de lui, une nature prompt aux combats. Et elles n'ont de filiation qu'être les filles d'Arès et rien d'autre, car elles se gouvernaient seules. Mais leurs traditions se lient étroitement à mon culte. Donc ses femmes guerrières ont le lien de sang pour Arès, mais ont toujours eut un culte pour ce que je représente. Ce sont de véritables anti-hommes, d'ailleurs, on les appelle les Antianeirai. Elles sont à la fois égales aux hommes et ennemies de ceux-ci.

Sondant Kassandra d'un regard attentif, un sourire étrangement franc s’étire sur ses lèvres.

Que sais-tu de ces guerrières ? Je ne souhaiterais pas monopoliser une discussion sans connaitre ta réelle question Kassandra. La seule réponse suffisante à une question dépend de notre façon de la poser. Il suffit donc de poser la bonne question.

Demeurent concentré, je balaie du regard, son compagnon, puis le décor surplombant notre position. Je leurs laisse le temps de répondre, comme si je suis soudainement curieuse de les connaître un peu plus. On sent que l'atmosphère est différente. Un sourire étrange se dessine sur mon visage, mais il reste difficile de dire ce qu'il signifie. Volontairement ou non, une certaine aura de mystère m'enveloppe, jusqu'à être atténuer par mes nouvelles paroles.

Je suis disposée à vous accompagnée, jusqu'à l'intérieur du temple du bélier. Si Athéna à réunit l'élite de sa chevalerie, il se peu vraisemblablement que la patience devra être mon autre compagnon.

Un Chrusos Sunagein. J'avais donc vu juste. Kassandra l'évoqua clairement à voix haute, mettant ainsi fin à mon incertitude mais de ce fait, dévoilait également cette information à la déesse Artémis.

Par chance, cette dernière avait énoncé son souhait de proposer une alliance à la Sagesse. Que serait-il advenu alors si cela n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd ou si une autre déité belliqueuse en avait eu vent ? Nous aurait-on balayé avant de s'élancer jusqu'au Palais là où tous les plus puissants Chevaliers de notre Ordre se trouvaient en un seul et unique lieu ? Peut être bien oui. Qu'étions nous après tout, nous autres humains, face aux forces qui régissaient ce monde si ce n'est l'égal de fourmis. Un mortel était-il déjà parvenu à blesser un Dieu si tant est qu'il possédait au moins la puissance de l'un des Douze ? Je me le demandais. Mais au vu de ce que j'allais apprendre par la suite, je n'allais sans doute pas tarder à le savoir...

En effet, comme je pouvais m'y attendre de la part de Kassandra, je pouvais compter sur elle pour éclairer ma lanterne, et me faire un résumé rapide des récents événements qui avaient touché le monde pendant mon absence. Le moins que l'on pouvait dire c'était qu'ils n'étaient pas spécialement jolis-jolis. Combien de temps m'étais-je absenté bon sang. J'ignorais quel était ce mal, mais je comprenais l'urgence de la situation. L'urgence de convoquer les Douze, celle mêlée de crainte de vouloir tisser une alliance avec le Sanctuaire au plus vite. Des forces obscures étaient à l'oeuvre et déplaçaient déjà soigneusement ses pions. Il fallait que j'en ai le coeur net...

Tandis que j'étais plongé dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que la nuit avait déjà pointé le bout de son nez. Elle était arrivée si vite. J'avais l'impression qu'il y avait encore un radieux soleil il y avait quelques heures à peine. Mais il fallait croire que ce dernier avait déjà finalement laissé place à la clarté de la Lune. Cette lumière parmi les Ténèbres, ce dernier espoir au sein d'un empire corrompu, ce phare dans l'obscurité la plus totale.

Les poings serrés, le regard quelque peu baissé, la discussion entre les deux rouquines concernant les Amazones allait bon train. Je ne voulais pas spécialement les interrompre mais il fallait absolument que je sache. C'est pourquoi tandis que les deux femmes s'apprêtaient à s'engouffrer au sein du Temple du Bélier, je relevais lentement le regard pourtant empli de détermination.

'' Pardonnez-moi mais... Qui est Ouranos ? ''

Echanges et compromis, j’avais répondu à la déesse là où Kurayami, arrivant tout juste ne pouvait répondre. D’ailleurs, il débarquait d’une autre planète ou quoi ? Qui est Ouranos ? Mais où était-il pendant tout ce temps ? Il allait falloir parler et des plus sérieusement du monde. Pour avoir aussi peu d’informations, il n’avait pu vivre que quelque chose de particulier et je n’avais pas l’intention de lui laisser le temps de se reposer sur ses lauriers.

- Ouranos est une menace pour tout ce en quoi nous croyons. Même les Enfers redoutent le nom de celui qui ne doit pas revenir, Kurayami. C’est dire. Ill est le chaos primordial, celui par qui le monde est devenu monde, selon la tradition de l'Olympe.

Des paroles graves pour répondre au questionnement de Kurayami. Il était toujours aussi mignon, c’est vrai, mais il était tellement truffe parfois !

- Fais-moi penser à te retenir par ici lorsque sa Majesté Artémis aura été reçue. J’ai quelques questions à te poser mon ami.

J’avais bien deux ou trois façons de le faire rester et je l’imaginais déjà en train de chercher une manière de faire l’anguille. J’étais quand même assez inquiète pour lui. Mais chaque chose en son temps. Pendant que je fulmine intérieurement de savoir ce qu’il a bien pu devenir tout ce temps, mon attention se reporte vers Artémis.

Car oui, mon questionnement au sujet des Amazones est bel et bien orienté mais je ne sais comment lui parler et lui dire quelques révélations qui me sont trop chères pour être lancées ici sans autre forme de procès. Aussi, lorsqu’elle me demande finalement ce que je peux savoir de ces guerrières, après avoir parlé d’elles avec force de détails, j’ai déjà quelque réponse toute faite.

- Il y a de cela quelques années, lorsque j’étais enfant, mon père m’a enseigné un art martial qu’il disait tenir d’une combattante qui le tenait elle aussi d’une maitre d’arme… Et depuis des générations, un savoir qui se transmettait. Peut-être qu’il y a eu une certaine forme d’altération avec le temps, mais il me disait qu’il s’agissait là de la manière de combattre des Amazones.

J’étais clairement passionnée dans mon récit, enjouée même à l’idée de partager cette information avec une déesse. Et voilà qu’elle me disait que toutes lui vouaient un culte.

- Je n’ai jamais vraiment été certaine que c’était le cas. Mais j’ai toujours été honorée de le croire. En tout cas, Altesse, merci d’avoir éclairé mon savoir.

Nous avions pu gravir les marches du temple du Bélier pour nous retrouver dedans… Et mon regard complice mais néanmoins malicieux se tourne vers Kurayami. J’avais bien une idée pour faire passer le temps à son Altesse. Et puisqu’il était question de combat antique, de guerrières, et de tout ce qui pouvait aussi nous permettre de faire patienter Artémis, j’avais bien l’intention de balancer mon idée, là, comme ça.

- Si votre Altesse le souhaite, je peux vous faire une démonstration avec mon frère d’armes.

Mon regard venait de plonger vers Kurayami, il ne lui aura pas fallu deux secondes pour comprendre de quel élève de test j’allais avoir besoin pour la… démonstration.

- N’est-ce pas Kurayami ?

Chippie ? Assurément oui. J’avais envie de le serrer fort contre moi mais il m'avait bien esquivé. Nos échanges allaient probablement être d’un autre niveau sous peu, de quoi lui montrer le niveau de revanche d'une rousse.

Étonnamment conciliante, voir même cordiale. J'écoute, arborant un franc sourire aux propos du jeune loup, tout en lâchant un léger rire. Kassandra venant de répondre une nouvelle fois à la question, concernant Ouranos, je me laisse donc le soin de laisser les deux chevaliers discuter entre eux, tout en me laissant réfléchir à la menace d'Ouranos. Et concluant son monologue, tout en espérant me surprendre. Optant pour un air curieux et songeur, je me pince le bout de menton entre mes doigts graciles, imaginant tout ce qu’elle pourrait bien montrer. Il va s'en dire qu'elle espère glaner une certaine estime, et une reconnaissance par mon intermédiaire.

Et bien, j'accepte volontiers cette démonstration, mais puis-je proposer que cela se fasse sans armure ? Vous pouvais tout deux refuser ma recommandation. Mais je suggère que vos compétentes martiale ne soient pas biaiser par une armure au métal plus résistante que l'autre.

Avec un geste d'experte de ma main, je chasse la Lune qui s'était plus tôt, lever sur la voûte céleste. Et de l'autre main, je claque des doigts pour faire apparaître mon armure sur mon corps. D'un métal inconnu pour Kassandra et Kuruyami, mon corps est entièrement revêtu de ce métal atypique, hormis ma tête, dont une capuche la recouvre, en prenant soin de laisser mon visage clairement apparent. Certaines gravure se distingue sur certaines parties de mon armure, et levant mon arc divin en-direction du duo atypique, je m'exclame d'une voix enjouée et suave.

Puis-je accorder au vainqueur, le droit de m'affronter dans un combat amicale ? La menace que pèse le retour d'Ouranos est à prendre à sa juste mesure, et je souhaite voir jusqu'à quel point, les chevaliers de ma petite sœur sont puissant.

Faisant tendre à son maximum, la corde de mon arc divin, je vise le duo de chevaliers d'un sourire amusé, mais à la fois évocateur de mon souhait de tester la force de ces deux mortels. Alors, ne faisant que rabaisser mon arme, je m'exclame une nouvelle fois, avec un amusement visible sur mes pulpeuses lèvre.

Avais vous une objection ?

'' Le Chaos primordial '' - ''celui par qui le monde est devenu monde'' - ''une menace pour tout ce en quoi nous croyons'' à tel point que ''même les Enfers redoutent le nom de celui qui ne doit pas revenir. '' C'était ainsi que Kassandra me brossait le portrait de Ouranos.

Nous étions, peut être, en train de parler du Créateur sans qui chaque chose qui est aujourd'hui, n'aurait pu être. J'avais du mal à y croire. Du mal à croire qu'une telle force de la nature puisse être libéré dans ce monde - par le biais d'un sceau qui aurait refait son apparition - et qu'il veuille - d'après ce que je comprenais - sérieusement en découdre pour se venger.

Je restais parfaitement interdit face à une telle information. Ce fut à peine si je parvins à entendre la phrase que rajouta ma camarade à mon encontre et il y avait de quoi. Je n'osais imaginer le niveau de puissance d'un tel monstre. J'avais déjà eu affaire à Kazuki, l'un des trois Juges des mondes Inférieurs et j'avais été tout simplement soufflé par son pouvoir. Qu'il puisse lui même redouter quelqu'un de plus incroyable que lui m'était inconcevable. Je tombais des nues. J'avais l'impression que je pouvais tomber à la renverse à tout instant, et que mes jambes - si je les laissais faire - se déroberaient sous mon poids. Légèrement chancelant, j'espérais que les deux jeunes femmes ne le remarqueraient pas et j'en remerciais la pénombre de pouvoir ainsi le dissimuler à leurs yeux sous couvert de la nuit tombante.

Tandis que je me remettais de mes émotions, j'avais laissé les deux rouquines continuer leur discussion, n'y portant que peu d'attention. Toujours bien trop abasourdi, je digérais encore ce que je venais d'apprendre. Ce fut à peine si j'avais osé faire ne serait-ce qu'un pas. Les autres en revanche venaient tout juste de s'engouffrer au sein du Temple. Je n'eus d'autres choix que de les rejoindre à mon tour, non sans récupérer au passage mon fourreau au bout duquel était soigneusement ficelé un petit baluchon - rassemblant quelques vêtements chauds amassés.

Ce ne fut que lorsque Kassandra voulut m'inclure dans une de ses combines - dont elle avait le secret - que je revins dans le présent. Voilà - qu'à peine de retour au Sanctuaire - que déjà l'on voulait que je prenne les armes. Mais ce n'était pas tout, cela aurait été bien trop beau évidemment. Enthousiasmée par l'idée d'une telle ''démonstration'' la déesse Artémis fit apparaître à son tour son arc et son amure qu'elle endossa aussitôt avant de proposer un ''combat amical'' à celle ou celui qui ressortirait ''vainqueur''. Visiblement elle-même tout aussi enjouée par une telle perspective, accompagna son geste à la parole et pointa son divin outil tour à tour dans notre direction.

A cette proposition, je pris une grande inspiration avant de la bloquer pour doucement soupirer. Puis, lestement, je vins poser un genou au sol, tête baissée avant de me relever tout doucement, la mine grave, après avoir fini de parler.

'' Déesse Artémis, pardonnez moi mais même avec tout le respect que je vous dois, je suis au regret de vous annoncer que je me dois de refuser ces démonstrations de forces. ''

Aucune autre émotion ne transparut sur mon visage en prononçant ses mots, pas même lorsque je croisai le regard du Serpentaire. J'osais imaginer qu'elle comprendrait mon refus au vu de la gravité de la situation. Dans le cas contraire, cela m'était bien égal. J'étais un soldat. Je me devais donc d'agir de la manière que je pensais être la plus appropriée et la plus juste pour sauver le plus de vies innocentes possibles.

'' Si Ouranos est réellement la menace que vous vous êtes toutes les deux si bien accordées à présenter, alors vous conviendrez qu'il s'agit d'un cas d'urgence. S'il est tel que même les Enfers le craignent alors nous aurons sans doute besoin de toute l'aide possible s'il en vient à être libéré. Nous ne pouvons nous permettre de perdre plus de temps. Si vous voulez bien vous donnez la peine de me suivre Dame Artémis, je vais vous mener au Palais d'Athéna et tenterais de vous obtenir une entrevue avec une plus haute autorité que la nôtre. ''

Lucifer de retour vers la lumière - Page 3 Daique

Palais du Grand Pope.

Et bien… on ne pouvait pas dire qu’Artémis était coincée. Aussi incroyable qu’avait été ma proposition, elle l’avait accepté, qui plus est, avait enrichi le défi qui allait se réaliser sous peu. Faisant apparaitre son armure divine et son arc, elle lança un bien belle manière de valider ma proposition : de Kurayami ou de moi, le vainqueur aurait l’insigne honneur de s’entrainer avec la chasseresse suprême.

Je trépignais à l’idée de faire quelque chose de vraiment insensé dans la maison du Bélier, loin des regards de mon maître. Et d’ailleurs, pourrais-je parler à mon maître de pareille expérience sans risquer qu’il ne me parle encore et encore des dégâts qui nous aurions causé ? De la tapisserie ? Des fresques en stuc, de la richesse des ornements saccagés ? J’étais impatiente à l’idée de ne faire qu’une bouchée de Kurayami – en même temps, j’avais vraiment dans l’idée de savoir ce qui l’animait vraiment.

Paye ton vent Kassandra… J’avais l’impression que c’était ça.

Mon attention est déviée de son attraction première lorsque finalement Kurayami vient lancer un pavé dans la mare. En fait la montagne toute entière. Aurait-il perdu le sens de l’amusement relatif ? Oui, relatif. Faire un duel avec lui pour faire patienter Artémis, je mettais ça dans la catégorie des choses amusantes. Mais mon maitre Hogo de la Vierge aurait trouvé ça relatif…

Soupirs donc lorsque Kurayami dit qu’il ne se prêtera pas au jeu auquel nous avons pu penser. Mais quel rabat-joie bon sang !! Mon regard en dira long sur ce que je peux en penser et je préfère tourner les talons pour éviter de croiser son regard. Il compte monter directement au Palais avec Artémis, ne pas rester ici… Le plus inquiétant c’est que nous n’avons reçu aucun ordre dans ce sens là.

- Si tu montes là-haut, je pense qu’il sera préférable que tu attendes avec sa Majesté Artémis dans l’anti chambre du palais jusqu’à ce qu’on vienne vous chercher. Le conseil n’est pas encore terminé.

Je m’éloignais encore un peu de quelques pas.

- Pour ma part, je vais rester ici et veiller… au grain.

Une halte franche, un stop très net dans ma démarche et je me retourne dans leur direction à tous les deux.

- Majesté, j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir. J’ai été honorée de vous croiser ici. Et veuillez bien noter que votre proposition n’est pas tombée à l’eau pour autant. En espérant être un jour digne de l’honneur que vous nous avez fait.

Je termine en minclinant avec respect, à la mode grecque, comme on le faisait dans l’antiquité.

- Kurayami, tu voudras bien revenir à la maison du Bélier lorsque tu en auras fini ?

Pas plus de précisions, juste un sourire sincère, un léger soupir, une moue à peine apitoyée, je m’inquiétais un peu tout de même. Sans plus en rajouter je tourne les talons sans d’autres manières, et me dirige vers les escaliers.

Parler d'Ouranos est un sujet bien trop vaste pour ne pas être bordé. Du moins, pas ici, dans de telles circonstances. Et ne pas soulever le sujet plus que cela avec les deux protecteurs d'Athéna n'est pas un manque de respect, loin de là. Mais hors de question que j'en parle pour le restant de mes jours, ou surtout de ceux de mon auditoire. Et à cet égard, la proposition de Kassandra avait le mérite de détendre cette question lié à ma proposition, et à me venu au sanctuaire de ma Sœur. Et ne voulant pas paraître être aussi sec et tranchante que certains de mes homologues Olympiens, mon regard aquatique se pose sur le chevalier de Bronze.

Navré d'avoir tenter de rendre théâtrale mon arrivée à votre sanctuaire. Je conviens tout à fait que le cas d'Ouranos est une menace très réelle, et que son retour, et la menace que cela pèserait sur tous les royaumes terrestres, marin, et céleste. Seront à prendre en priorité absolu, et pour vous donner un aperçus de sa puissance, l'énergie que je manipule, je la connais bien. Elle est moi. Elle est mes membres, mon cœur, mes pensées, mes sentiments, mon souffle, mes gestes, mes nerfs. Elle m'emplit et me constitue profondément. Je connais les limites naturelles qu'elle possède. Parce que je me connais. J'use de cette énergie comme pour toute autre tâche. Mais la puissance d'Ouranos est une énergie primordiale, qui est au-delà même de la puissance que nous, les Olympiens, maîtrisons sous sa forme brut !

Comprenant rapidement que le chevalier de Bronze sera celui qui m'escortera jusqu'à Athéna, et que Kassandra compte rester au temple du Bélier, je soupire, avant de reprendre d'une voix dont les deux mortels peuvent entendre, d'ou qu'ils soient dans la maison du Bélier.

L'énergie de l'univers engendre la vie. Elle coule depuis ce réseau arachnéen et éthéré dont vous avez peut-être entendu parler, à travers le monde entier. Le dunamis, et le cosmos en sont des termes, comme d'autres spécificités. En certains lieux, elle est plus forte, en d'autres, elle est plus faible, en fonction des accroches qu'elle possède. Tout comme une toile d'araignée doit se rattacher à des arbres, des pierres ou d'autres choses. Chaque créature en ce monde possède sa réserve de vie, son flux vital. Il apparaît comme une réserve, en votre corps. Quand vous courrez et que vous vous fatiguez, c'est votre énergie vitale que vous dépensez. Quand vous lancez un sort, c'est aussi votre énergie vitale que vous utilisez. Ouranos possède un flux vital hors du commun, même pour nous, les Olympiens, d'ou mon souhait de porter assistance à votre déesse, en m'alliant à elle. Ma force que je propose au sanctuaire ne sera pas suffisante pour combattre Ouranos, s'il est libérer, mais pour préserver les derniers sceaux, oui.

Puis, interrompant mes paroles, je tourne mon visage sur chacun des chevaliers, laissant échapper un sourire timide, comme pour tenter d'attendrir une situation que j'ai tenter d'exposer simplement. Puisqu'évoquer la puissance d'Ouranos prendrait des heures, je me décide à arrêter tout discours, et à amorcer le pas, en suivant le chevalier de Bronze, tout en exposant une brêve parole à Kassandra.

L'honneur, c'est la conscience, mais la conscience exaltée. C'est le respect de soi-même et de la beauté de sa vie portée jusqu'à la plus pure élévation et jusqu'à la passion la plus ardente. Tu es de ce genre là Kassandra, tu conduis ta vie à travers une passion que j'ai encore bien du mal à deviner. J'ai voulu te voir à l'oeuvre, dans un exercice de force, pour jauger, jusqu'à quel point, tu peux être comparable aux amazones, dont leurs vies étaient passionnel. Peu de mortels comprennent le sens profond de leurs dévotions à Arès et à moi-même, je tiens donc à te revoir Kassandra.

Et emboîtant le pas à Kuruyami, je lève ma paume gauche, faisant matérialiser un diadème d'or. Celui-ci vient ensuite, se matérialiser sur le front de Kassandra. Et brillant d'un éclat presque sans pareille, le diadème est gravé d'un croissant de Lune, sa couleur changeante selon son porteur. Ma voix s’exclame presque comme un murmure, et pourtant, clairement audible.

Porte le à ta guise, comme tu ne peux ne pas le porter, je ne le considérerais pas comme un affront. Mais à travers ce diadème, il est emprunt d'une infime partie de mon cosmos, et étant lié à ma propre énergie, je pourrais si tu le juge nécessaire, venir à toi si tu exerce une forme d'appel.

Puis, disparaissant dans l'ombre du temple du bélier, me voilà à disparaître au regard de Kassandra .....

Palais du grand pope.

Lucifer de retour vers la Lumière

Retrouvailles !!

Salle d'Or

A peine passé les portes de la Salle d'Or, je me téléporte à l'intérieur même du Temple du Bélier. Les yeux clos, je fronce légèrement les sourcils en constatant les résidus du Cosmos d'Artémis que je reconnais aisément et celui d'un autre Chevalier inconnu. Je perçois le mouvement de Kassandra et je me hâte d'aller à son rencontre.

La mission que l'on venait de me confier s'annonçait ardue et vue les connaissances de la Serpentaire, je restais persuadé qu'elle allait pouvoir m'aider. Je me place alors devant elle et la fixe avant de sourire.

« Ca fait un moment que l'on ne s'est pas vu avec toutes ces péripéties Kassandra. J'espère que durant mon absence, tu n'as pas négligé ton entraînement. Dans tous les cas, nous avons à faire. Je dois partir en mission avec le Gold Saint du Capricorne Milan. Tu as sans doute remarqué l'aura qui plane sur le Sanctuaire. Un dernier présent de Lucifer avant d'avoir été enfermé dans le Prison Eternelle. Nous devons trouver une solution à ce problème. Je souhaiterais que tu nous accompagnes. »

Je me tourne un instant vers le sommet des douze maisons pour jeter un dernier regard vers le Temple d'Athéna. Il ne nous était pas permis d'échouer.

« Prépare tes affaires, je t'expliquerai tout ce qu'il y a à savoir sur le chemin. »

Rodorio une fois que Kassandra ait répondu.

Salle d'or

Perdu dans mes intenses réflexions, je n'avais pas vraiment vu le temps passer durant ma descente des douze maisons. Un chemin que je connaissais sur le bout des doigts.
Machinalement, je levais un regard perplexe en percevant une aura divine incongrue au coeur du temple du Grand Pope. Décidément, certains avaient le don de tomber au pire moment. L'espace d'un instant, toute ma compassion se focalisa sur Altia.
Une fois ma demeure regagnée, je laissais un large sourire de familiarité envahir mon visage jusqu'alors fermé. Paré de mon armure, la seule et unique, je me sentais de nouveau complet. Serein. Fidèle à moi même et en paix avec mon passé. Et dans cet élan, mon cosmos vigoureux se déploya, comme pour ranimer l'essence même du temple du bélier.
Son gardien revenait de bien loin.
Une fois la première maison traversée, je vins me placer sur son parvis pour poser un regard amical sur Hogo et la jeune femme qui l'accompagnait.

Eh bien... Cela me rappelle bien des souvenirs heureux. Tu peux partir l'esprit tranquille, mon ami. Personne ne traversera ce temple sans ma permission. Comme jadis...

Combien d'individus avais-je stopper sur ces pierres ? Des spectres, des bersekers, des dieux même. Le souvenir du combat épique entre Zeus et Cronos me revint en mémoire, et je priais intérieurement pour que les divinités aient la décence d'attendre un laps de temps raisonnable avant de venir s'écharper devant ma demeure, pour la ravager au passage.
Assis sur la première marche, dans une posture parfaitement détendue, je fermais brièvement les yeux pour savourer la morsure du soleil grec ardent. Connaissant la réputation de moulin de ma maison, nul doute que cette tranquillité risquait de ne pas durer bien longtemps...

Artémis parle d’Ouranos. Une menace pour tous ; Elle a même des explications qui ne me laissent pas indifférente. Flux vital, réserve de vie, cosmos… Ouranos lui aussi possède une telle somme d’énergie mais elle est hors de toute limite. Il est le chaos primordial. Et en cela, elle repose encore une fois les raisons de sa venue. Son aide, inconditionnelle.

Elle vient vers moi, me parle, m’approche. Décidément, c’est bien trop d’honneur qui m’est accordé ce soir. Et ce qui se passe alors est au-dessus de tout ce que j’aurai bien pu imaginer. Non seulement, c’est élogieuse et avenante qu’elle s’adresse à moi, comparant là l’honneur dont je fais preuve à la passion qui pouvait animer les amazones, mais plus important encore, elle demande à me revoir. C’est à cet instant que j’ai posé un genoux à terre.

- Votre Majesté .

Paralysée quelque peu par la situation, je n’ai pas senti venir la suite. Quelque chose se matérialise sur mon front, vient le toucher, je n’ose imaginer ce que ça peut être jusqu’à ce que la déesse Artémis ne me l’annonce : un diadème. Un objet d’une infinie beauté qui me permettra de l’appeler le moment venu. Impossible de parler, de dire une simple parole sans réaliser un effort surhumain. Elle en dit bien plus, sur ce que je pourrai en faire, quand, comment. Je n’ose y croire.

- Merci…

Que pourrais-je dire de plus ? A peine ais-je le temps redresser la tête que je la vois emboiter le pas à Kurayami pour partir vers le temple d’Athéna. Comme elle a dit, dommage que je n’ai pu vraiment montrer de quoi j’étais capable. Mais, rien n’était vraiment perdu. La patience allait devoir être mise à l’honneur.

Oui parce que là pour le coup, c’est tout autre chose qui vient de se passer. Un ouragan de cosmos, plusieurs personnes, à l’entrée, à la sortie du Temple du Bélier. Le temps de me relever, de réaliser et en voilà déjà un à côté de moi : mon maitre, Hogo de la Vierge. Certes, nous ne nous étions pas vus depuis un certain temps, certes, les derniers événements avaient été tumultueux depuis quelques jours. Il n’est pas comme d’habitude lorsqu’il m’énonce ce qui a pu se passer.

- Maitre. Effectivement. Les choses se sont compliquées. Je n’ai pu rien faire pour vous rejoindre à l’intérieur du Labyrinthe.

Il semblait inquiet, vraiment pas comme d’habitude. Là les choses étaient claires, concises, précises. Pas le moment de jouer ou de s’amuser. En même temps, vu sa tête, je n’en avais pas envie.

- j’ai bien compris que quelque chose se passait et en plus j’ai vu trop de monde passer ici en quelques temps seulement.

Net et sans bavure, il faut partir, sans trainer, sans trop discuter. Je suis peu bavarde pour le coup. Rien d’autre à ajouter et j’imagine que tout sera plus clair plus tard. D’ailleurs, le chevalier d’Or du Bélier vient de faire son apparition.

Je réponds à son salut en m’inclinant un peu plus que de raison mais je ne tarde pas à emboiter le pas de mon maitre.

- Ravi de vous avoir croisé chevalier, mais…

Nous étions déjà dehors, et sans que je ne puisse rien y faire, téléportés par les pouvoir d’ Hogo pour une destination inconnue.

Sujet: Re: Lucifer de retour vers la lumière

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