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Aratos
Spectre du Balrog de l'Etoile Céleste du Talent
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MessageSujet: De retour   De retour EmptyJeu 9 Mar 2017 - 15:00

Le Balrog maugréait, plus pour remplir le silence qui l’entourait que pour réellement se plaindre. Il avait quitté son tombeau depuis quelques heures déjà, et pourtant, il n’avait pas encore fait attention à ce qui l’entourait. La torpeur de ses membres ne s’était pas encore totalement effacée, et le Spectre se demandait carrément si cette dernière ne serait pas une nouvelle compagne d’infortune. Il ne l’espérait pas. Non pas que les fourmillements dans ses bras ne le dérangèrent réellement, mais plutôt qu’il n’avait tout simplement plus l’habitude de ressentir tout court. L’air tiède sur sa peau d’ivoire, l’odeur de souffre dans ses narines, ce picotement donc, dans les avant-bras.

Il doutait fortement qu’on l’attende, pour être honnête. Il était en quelque sorte, un nouvel élément avec lequel les forces qui dirigeaient les enfers devraient composer. Ou s’amuser. Après tout, il avait été ramené d’entre les morts sans réellement connaître ni l’auteur d’un tel miracle – mais il ne doutait pas qu’une déité soit de la partie, ni les desseins de celui-ci. Dans un tel brouillard, il n’avait pas énormément de choix, de toutes façons. Il irait trouver son surplis, puis un responsable. Si ce dernier avait été attribué à un autre guerrier il se chargerait de son compte, par la même occasion. D’un claquement de doigts, il fit apparaître le Livre des Morts. De plusieurs pour être tout à fait précis, le premier n’ayant apparemment pas eu l’effet escompté. Il avait perdu l’habitude de manipuler la magie noire, pendant sa courte disparition.

« Voyons voir. Est-ce que quelqu’un a osé prendre mon surplis entre temps … » Commença-t-il avant de s’adresser directement à sa Bible personnelle « Le mot Balrog s’il te plaît, après ma … hmm … disparition, merci. » Le néant fut la seule réponse. « Allons bon. » Murmura-t-il aussi soulagé que déçu. Il n’aurait pas à se battre pour sa place, apparemment. Cela aurait été intéressant. Il devait désormais réussir à attirer à lui son illustre armure, mais ce n’était pas l’endroit idoine. Il eut soudainement une idée de lieu plus accueillant pour une telle réunion.

Traversant tranquillement les enfers, ne portant pour protection que son éternel masque ivoire, Aratos se dirigea vers Anténora. Pendant cette courte ballade, il ne croisa pas âme, vivante ou morte, mis à part un simple garde squelette qui n’osa pas l’arrêter. Son aura était suffisante pour l’identifier en tant que spectre, mais sans trahir sa condition d’étoile céleste. L’ancien chevalier d’Athéna arriva sur le parvis de l’imposante demeure du Juge du Griffon en se demandant s’il était encore habilité à en passer les portes. Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Posant la main sur le grand battant en fer orné, il franchit le seuil, sans être arrêté, pris dans des fils invisibles ou frappé par la foudre. Le Juge avait une façon bien à lui d’accueillir les fouineurs. Mais apparemment, il était encore sur la liste des invités. Tant mieux.

Un silence pesant régnait dans le Nid du Griffon, d’autant plus pour un homme qui avait passé les derniers mois enfermé dans une boite en pierre. Sans attendre d’invitation, il se dirigea vers l’une des nombreuses amphores mise à disposition par son supérieur, et se servit une coupe de vin grec, puis il poussa la première porte à sa droite. Étrangement, celle-ci ne donnait plus vraiment sur la même salle qu’auparavant. Tant mieux. Il s’agissait d’un petit salon des plus coquets, étrangement proche de l’un de ceux qu’il avait pu connaître à Venise, lors de sa dernière escapade. S’asseyant dans un canapé en cuir rouge, il sirota son verre, avant de le reposer sur une table en marbre noir. Faisant chauffer ses mains en les frottant l’une à l’autre, il était temps d’appeler à lui son surplis. Il claqua des deux mains alors que face à lui se matérialisait sa fidèle armure, et c’était peu dire d’annoncer qu’elle tirait plutôt la tronche.

« Ah. Formidable… » Dit-il, alors qu’une moue de résignation se formait sur son visage. Tout l’arrière du Surplis du Balrog avait été brisé. Se passant lentement la main sur le dos, il remarqua sans mal que cet impact n’avait pas été entièrement absorbé par son armure. Quelqu’un l’avait frappé avec une violence inouïe, et c’était sans doute cette blessure qui l’avait mené ad patres. Ses derniers souvenirs dataient d’une rencontre avec une spectre et des chevaliers d’or. Il était possible que l’un d’entre eux ait réussi à reconnaître leur ancien camarade, et ce malgré son déguisement ? Si ce n’était pas probable, cela restait de l’ordre du possible. « Le Taureau aurait pu briser mon échine, ou le Capricorne. Hmm… » Réfléchissait-il à haute voix alors qu’un son le ramena à la réalité. Il n’était plus seul en cet endroit.
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Alessio
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyVen 10 Mar 2017 - 10:09

Dès qu'il réapparut en sa demeure, Alessio ne put qu'en apprécier la chaleur. S'il avait fini par se faire à peu près au froid d'Asgard - si tant est que l'on s'habitue jamais à être gelé jusqu'à l'os qu'importe la tenue -, il n'était que trop heureux de le quitter. Par chance, il s'y était pris suffisamment tôt pour ne pas avoir à douter de l'état de ses extrémités. Il aurait été malheureux de devoir orchestrer sa mort une nouvelle fois simplement pour récupérer les pièces manquantes après être sorti du combat en si bon état.

Il ne savait comment faisaient les autres, bien qu'il soupçonnât que Kazuki ait le sang si chaud qu'il devait ne pas en ressentir les effets... Ou que cela fasse uniquement partie de son numéro de gros dur et qu'il déploie des efforts inouïs pour ne pas pleurer alors que ses orteils commençaient à bleuir. Les paris étaient ouverts. Sur un ordre de sa part, son Surplis le quitta pour rejoindre sa pièce attitrée et finir de dégivrer. D'un claquement de doigts, il alluma un feu opulent dans la cheminée et alla se servir un verre - le meilleur moyen de se réchauffer.

Ce n'est qu'en portant la coupe magiquement apparue dans sa main à ses lèvres qu'il constata que sa manche était tachée de sang - un sang qui n'était pas le sien, évidemment. Si son gantelet avait souffert de l'affrontement, aucune des attaques reçues ensuite n'avait exploité cette faille - elle était probablement déjà trop mal en point que pour seulement y penser. À bien y réfléchir, c'était probablement arrivé quand il l'avait empalée à la pointe de sa propre épée ; il n'était pas impossible qu'une telle manoeuvre puisse faire des taches. De quoi lui faire regretter son sens du spectacle.

Dans un soupir dépité - ces échauffourées finiraient par avoir raison de sa garde-robe -, il entreprit de se dévêtir après avoir posé son verre. À son grand soulagement, la chemise, au moins, semblait n'en avoir pas souffert. Il n'aurait donc pas à se changer intégralement, son armure ayant fait barrage à toute neige dont sa tenue aurait pu s'imprégner. Jetant un œil distrait à l'étendue des dégâts, il jeta le vêtement au cœur du brasier, qui s'en empara avidemment ; même les flammes devaient être nourries. Il commençait à être temps qu'il pense à renflouer sa collection. Italien ou anglais, telle était la question.

Se redirigeant vers sa boisson et les récipients où il l'avait prélevée après avoir contemplé les braises un instant, il constata que le couvercle de l'un d'entre eux avait été mal replacé. Cela le fit sourciller ; le geste était devenu si mécanique qu'il n'aurait en aucun cas pu s'y tromper - d'autant que ce n'était pas bien compliqué. Et les seules... Formes de vie qui partageaient le palais avec lui ces derniers temps, non contentes de ne pas être friandes d'alcool, n'auraient pas eu assez de jugeote pour le faire sans que ce leur soit ordonné.
De plus, si un visiteur indésirable s'était présenté aux portes en son absence, il aurait normalement pu percevoir que la « sécurité » s'était déclenchée. Dubitatif, Alessio posa la main sur la paroi la plus proche, profitant de ce que le domaine et lui soient étroitement connectés pour sentir toute trace d'une potentielle présence. Oh, il aurait certes pu s'amuser à faire un tour du bâtiment, mais étant donné le caractère changeant qu'il avait insufflé à l'endroit, trouver une pièce en particulier pouvait prendre un certain temps. Une fois « l'intrus » localisé, il disparut dans un nuage d'ombre...

...Pour réapparaître la seconde d'après dans l'embrasure de la porte concernée. L'un des très nombreux salons que possédait son manoir - en fait, il était même convaincu que ce soient les pièces majoritaires, sans réussir à le prouver. Étant donné le silence de ses déplacements, ainsi toqua-t-il sur le battant pour signaler sa présence, sirotant dans le même temps une nouvelle gorgée de son breuvage - qu'il avait bien entendu amené avec lui ; point question de le laisser sur place.

Je commençais à me demander quand tu allais te réveiller. fit-il en pénétrant à son tour dans la pièce avant qu'il n'ait pu finir de se retourner. Ce n'était qu'Aratos. Son regard accrocha l'autre verre qui reposait déjà sur la table ; ah. Ceci explique cela. Je vois que tu n'auras pas mis longtemps à reprendre tes marques. Tu excuseras ma tenue négligée, fit-il en époussetant sa chemise pour en chasser un flocon imaginaire ; et qui était, à ce détail près, aussi élégante que d'ordinaire, je n'ai pas eu le temps de me changer. Et parlant de tenue... Ses yeux allèrent cette fois vers l'épave déchirée et rompue qu'était devenu le Surplis du Balrog. Ne t'a-t-on jamais appris à prendre soin de tes affaires ?
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Aratos
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyVen 10 Mar 2017 - 15:29

Le Balrog n’avait pas besoin de lever les yeux pour identifier la personne qui venait de s’annoncer en toquant légèrement à la porte. Il s’agissait évidemment du maître de maison. Qui d’autre. « Bonjour Alessio. » Le salua-t-il  en hochant la tête. Leurs rapports avaient beau être bons, voire familiers, il n’en restait pas moins son supérieur et l’un des trois juges des enfers. Il l’écouta silencieusement commenter la situation non sans détecter une légère ironie dans la voix. Il avait raison sur un point en tout cas, il avait passé un bon moment allongé. « Oui, on dirait que mon sommeil a été plus long que prévu. Nous pouvons remercier les Saints d’Athéna pour cette sieste réparatrice. Ou du moins, c’est ce que je suppose. » Répondit-il. Un an ? Six mois ? Plusieurs siècles ? Manquant cruellement de repères il n’avait pas la moindre idée du temps qu’il avait passé assoupi.

« Et effectivement, excuse mon impolitesse, je me suis légèrement imposé. Très bon vin d’ailleurs. » Continua-t-il en hochant la tête, pour le remercier d’une certaine façon. Après tout, il avait la porte et s’était introduit dans Anténora comme s’il s’agissait là d’un moulin. D’un autre côté, il n’avait pas particulièrement envie d’aller dès maintenant s’occuper du

« Comme tu peux le constater, mon Surplis a essayé tant bien que mal de m’éviter cette déconvenue, mais tout résistant puisse-t-il être, il n’a pas réussi à empêcher cette tragédie. Frappé par derrière, ce n’est pas une fin très digne, pour être honnête. Heureusement, le statut de spectre d’Hadès possède tout de même quelques avantages. »

Aratos n’avait pas besoin d’insister pour que son supérieure comprenne de quoi il parlait. La résurrection n’était pas une caractéristique exclusive aux défenseurs du sombre monarque, cependant ils étaient les seuls à pouvoir reconstituer leurs corps sans intervention divine. Ou du mois c’était ce que lui supposait. Lorsqu’il avait chu face au Cerbère, dans son lointain passé de chevalier de bronze, il avait du faire appel au pouvoir de la déesse pour ressusciter. Cela ne semblait pas être le cas cette fois-ci, ou pas personnellement. Son étoile maléfique par contre pouvait avoir signé un pacte, mais il n’en était pas réellement responsable, après tout.

« Quoi qu’il en soit tu as raison, ce Surplis a triste mine, et ne me protègera pas de grand-chose lors de mes futures rencontres avec les représentants de la Violacée » Lança-t-il, dubitatif, alors qu’il arborait une moue des plus significatives. Il était convaincu que sa rencontre, près de Venise, avec les chevaliers d’or n’allait pas être unique, qu’elle appelait une suite, en quelque sorte. Déjà parce qu’il y avait au fond de lui cette envie de savoir comment il avait fini dans une tombe, mais tout simplement aussi parce que les plans d’Hadès passaient souvent par la conquête du monde. Conquête sans aucun doute ralentie par les suppos d’Athéna. « Ou autres, d’ailleurs. » Ajouta-t-il pensant notamment à son combat contre le Berserker des Explosions.

Cependant, l’armure avait beau avoir mauvaise mine, elle n’en restait pas moins la sienne. Et s’il était convaincu de la nécessité de la rénover, il n’avait pas la moindre idée de comment s’y prendre. Du sang était nécessaire, selon ce qu’on lui avait enseigné lors de son enfance. Du sang et du cosmos. Il avait les deux, mais ce n’était probablement pas assez.

« Que faut-il pour la réparer ? Du sang, du cosmos et un … hmm … artisan je suppose ? » On disait que le chevalier d’or du Bélier avait la tache de l’entretien des armures du sanctuaire. Peut-être était-ce la même chose dans le monde sous-terrain ? Un spectre était peut-être spécialisé dans l’entretien des surplis.

« D’ailleurs saurais-tu me dire combien de temps ai-je été absent ? » Demanda-t-il. « La dernière chose dont je me souvient est la Mandragore, disparaissant devant moi alors que nous nous dirigions … quelque part. » Le reste était plutôt trouble. Allaient-ils à Venise ? En revenaient-ils ? « Et de ces foutus chevaliers d’Or, évidemment. Le Capricorne. Et le Taureau, je crois. » Était-elle encore de ce monde ou avait-elle rejoint son tombeau ? Qu’était-il arrivé à Maeleene ?


Dernière édition par Aratos le Dim 12 Mar 2017 - 23:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptySam 11 Mar 2017 - 9:09

Le Balrog n'était pas plus surpris de sa présence qu'il ne l'était de la sienne. Logique dans la mesure où il se trouvait dans sa propriété - et que rares étaient ceux à y avoir accès. En outre, l'immortalité des Spectres a cela de bon - ou de mauvais : tout dépend du point de vue duquel on se place - que l'on finit par connaître tout le monde ; que plus rien ne nous surprend. Surtout pas la résurrection d'un ancien apôtre après une éternité d'absence : c'était leur quotidien, après tout.

Les notions de vie et de mort, dans tout ce qu'elles ont d'inquiétant, projetaient leur ombre dans le cœur des hommes. Les faisait vivre dans la crainte, chaque jour jusqu'au dernier. Pour les signataires du pacte infernal, cette ligne était floue, changeante - parce qu'ils ne mourraient jamais vraiment. Parce qu'ils avaient percé le secret derrière le voile.
Vivants ou morts, quelle importance ? Ils finissaient toujours par y trouver leur compte. Cela pouvait parfois prendre un certain temps, mais cela relève du détail quand on a l'éternité devant soi. En mourant, ils se libéraient de la peur ; en mourant, ils apprenaient à vivre. Bien sûr, il ne fallait pas s'attendre à ce que qui que ce soit n'étant pas dans leur cas puisse comprendre : l'esprit humain préférait de loin ses éternels tourments. Quel sens donner à leur pathétique existence autrement ?

J'en suis le premier étonné. répliqua Alessio, piochant une cigarette dans le néant. Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà fait des « siestes » d'aussi longue durée, et ce n'est pourtant pas faute d'avoir pratiqué. S'il s'efforçait aujourd'hui d'éviter le couperet du trépas - ne pas savoir quand il reviendrait pouvant compromettre les plans au timing délicat -, ça n'avait pas toujours été le cas. Il fallait bien mesurer les limites de son nouveau pouvoir. Tu supposes ?

Ainsi, non content d'avoir mis longtemps à revenir, il ne gardait aucun souvenir de ce qui l'avait mis dans cet état. Cela s'était déjà produit, mais restait un cas extrêmement rare : généralement, la mémoire des Spectres commençait à se détériorer du fait d'un grand âge plutôt que d'une quelconque expérience traumatique. Après des temps passés sur Terre dont les années se comptaient en trois ou quatre chiffres - malgré la rareté de ces derniers, dont il avait la chance de faire partie -, il n'y avait plus grand chose à pouvoir les impressionner. Et puisque les lésions physiques disparaissaient en toute logique quand la conscience passait d'un corps à un autre...

Si les Saints en sont à l'origine, peut-être as-tu mis les pieds dans l'une de leurs stupides barrières. Si c'est le cas, je devrais toutefois faire agrandir les trous pour les yeux du masque que je t'ai donné, car je ne vois pas comment tu as pu la manquer.

Pour qui en avait l'expérience, ces champs de force développés par la Déesse de la Sagesse - l'une des rares choses à lui valoir un semblant de mérite aux yeux d'Alessio - étaient pratiquement une ligne dorée tracée au sol, scintillant de plus de paillettes qu'un conte pour enfants. Aratos ayant littéralement vécu au Sanctuaire - ce qui était plus que ce dont la plupart des Spectres pouvaient se vanter -, il pouvait difficilement passer à côté. À moins qu'ils n'aient appris à les camoufler - mais ce n'étaient pas de lumières, contrairement à ce qu'étaient censées faire croire leurs parures étincelantes.

Certes, ils avaient très bien pu le tuer et jeter ensuite sa carcasse à l'intérieur, mais n'auraient pas dû en avoir le temps. Le processus aurait déjà été entamé, et son âme extraite du corps détérioré. D'autant plus si l'on considérait l'étendue des dégâts dont il semblait avoir souffert. La sombre magie qui faisait d'eux ce qu'ils étaient était capable de miracles, mais elle ne faisait pas repousser les colonnes vertébrales.

Comme toujours, répondit-il au commentaire d'Aratos, reprenant une gorgée de celui qui emplissait sa propre coupe. Tâche juste de refermer correctement l'amphore la prochaine fois. Après le temps qu'il avait passé à amasser toute cette collection - même si ce n'était rien comparé à toutes ses années d'existence -, il espérait en effet que son vin était bon. De même osait-il croire que des siècles passés à en déguster avaient suffisamment raffiné son palais pour parler en connaisseur et, ce faisant, savoir s'y retrouver. Ceux à disposition près de l'entrée font partie de mes plus récentes acquisitions. Français, essentiellement, si je me rappelle bien. J'ai profité de mon séjour en Irlande pour ramener quelques souvenirs, mais n'ai pas encore eu le temps de les tester. Pas de problème, du reste : j'étais absent de toute façon. Et comme tu as sans doute pu le constater, je n'ai pas révoqué tes accès.

Même si le sommeil d'Aratos avait été anormalement long (un sommeil de mort, pourrait-on dire), le Surplis du Balrog n'avait pas changé de main : aussi n'avait-il aucune raison de l'excommunier. Qui plus est, puisqu'il venait tout juste de ressusciter - ce qui pouvait aisément être vérifié -, il se serait libéré de toute influence mentale qu'on aurait pu vouloir lui infliger. Même si, une fois encore, il doutait avoir à se méfier de quoi que ce soit de ce genre, surtout si les Saints étaient bien ceux à l'avoir exécuté. Parait-il qu'ils avaient des principes à respecter - ceux-là même qu'Aratos avait allègrement piétiné en passant de leur côté. Ils en revinrent à l'aspect peu glorieux de son Surplis.

Il n'est pas encore tout à fait mort, si discutable que ce dans notre condition. fit-il en prélevant l'un des éclats sur le point de se détacher entre le pouce et l'index pour mieux l'observer. Malgré cette béance dans l'acier, qui était en soi déjà préoccupante, il n'avait pas suffisamment grise mine pour avoir perdu toute vitalité. Y aurait-il aussi dans leurs armures une part d'immortalité ? Ce serait fort arrangeant, même s'il n'y croyait pas vraiment. Mais pour qu'il n'ait pas encore fini de se restaurer par ses propres moyens après tout ce temps, il doit effectivement avoir besoin d'un coup de main. Fort heureusement pour toi... S'assurant que son verre soit vide, il le pulvérisa contre un coin de meuble ; d'un mouvement vif, il se servit de ce qui lui restait en main pour s'écorcher l'avant-bras en profondeur. ...J'ai ton bien être à cœur. Ou... Disons plutôt que j'aimerais éviter que tu disparaisses encore plusieurs mois à ta prochaine chute dans les escaliers.

S'écoulant directement sur les plaques de la protection mutilée, la rivière amaranthe qui jaillit de sa veine ne tarda pas à provoquer une réaction. S'en gorgeant comme si c'était pour elle le meilleur met qui soit - comme une terre aride boirait une pluie écarlate -, elle parut y trouver la force de reconstituer ses fragments manquants. Même les parties intactes parurent retrouver de leur éclat, polies et lustrées par le flot de vie qui venait de lui être réinjecté - tout artificielle qu'elle soit, ça semblait lui convenir parfaitement.
Alessio s'étonna néanmoins de la voir reprendre son aspect d'origine et non point évoluer vers une forme plus élaborée. Bien qu'il n'ait jamais entrepris la démarche, il connaissait la théorie : une telle quantité aurait amplement suffi. Pour que redevenir ce qu'elle était - ce qui n'était déjà pas rien - demande autant d'énergie, les dégâts reçus par Aratos devaient être plus importants qu'il ne l'avait estimé. Dommage pour lui. Sans qu'il n'ait à lever le petit doigt, un garrot constitué de fils s'enroula autour de la plaie, venant arrêter l'effusion.

Voilà. Il devrait être prêt dans quelques instants. Le temps de... Finir de manger, je suppose qu'on peut dire ça comme ça. fit-il en se retournant vers lui, rajustant sa manche sans démontrer le moindre signe de faiblesse.

L'expérience qu'avaient les Spectres de l'agonie les rendait aisément indifférents à des blessures bénignes, comme la bagatelle de quelques litres de sang en moins. Comme avalé par la demeure sitôt son rôle rempli, le verre brisé avec tous ses éclats avait déjà disparu. Récupérant sa cigarette au bord du cendrier, Alessio la porta à ses lèvres, faisant mine de réfléchir :

Un an, peut-être deux. Je ne suis plus très bon avec le temps sur de si courtes durées. Ce n'est pas grand chose pour nous, tu t'en rendras compte rapidement. Hélas, le monde n'a pas fini de tourner. Ses lèvres rendirent sa liberté à la nicotine, à son brouillard empoisonné. Taureau et Capricorne, disait-il. Car quoi de mieux que des armures à l'allure de bétail pour garder les moutons. À croire que tu as un faible pour les ruminants. Entre le balourd à cornes et le maniaque des objets coupants, tu as dû passer un bon moment.
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Aratos
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyMar 14 Mar 2017 - 15:23

L’homme – ou plutôt celui qui avait été un homme un jour – face à lui était comme dans son souvenir. Ses mouvements étaient aussi précis que réfléchis, et sa fausse mollesse laissait deviner une énergie au dessus de la normale, même pour un éveillé. D’un autre côté, pouvait-il s’en étonner ? Le comploteur restait l’un des trois juges des enfers, et peu de Spectres se targuaient de les égaler. Pas lui, en tout cas, alors qu’il était supposé être l’étoile céleste du Talent. « Moui, je ne peux pas en être sur. Comme tu peux le constater l’impact se trouve dans le dos de mon surplis, et ce n’est pas parce que j’étais en train de fuir, il en va sans dire. Ces pleutres m’ont fait sauter la caboche sans même prendre la peine de m’en avertir. C’est incroyablement pragmatique pour eux, je ne les en croyait pas capables. »

S’ils étaient pragmatiques de la sorte c’était sans doute parce qu’ils n’avaient pas eu le choix. Les guerriers d’or avaient toujours eu cette fâcheuse habitude de se lancer dans des remontrances qui donnaient l’impression qu’il n’y aurait pas de lendemain. Prendre une décision, quand bien même fut-elle bonne, leur prenait souvent des mois. Alors s’attaquer à un homme qu’ils suspectaient – à raison, certes – sans s’annoncer … C’était peu probable. Cependant la possibilité que le Balrog ait raté une barrière l’était d’autant moins. Non, pour être précis, c’était totalement impossible.

« Une barrière ? J’ai beau être un néophyte de ce côté du miroir, je n’en suis pas aveugle pour autant, Alessio. » Marmonna-t-il en se rappelant de sa première rencontre avec un tel stratagème. Il venait tout juste d’arriver en Grèce, sa Clothbox fièrement portée sur le dos, lorsqu’un garde était sorti d’une guérite. Ni d’un ni de deux, il lui avait demandé de s’annoncer. Encore adolescent, il s’était exécuté sans trop réfléchir. Lorsqu’il avait donné son grade, et après un brève échange de propos peu intéressants, le garde lui avait demandé de faire attention à la barrière. Si jusqu’alors son attention s’était portée sur son interlocuteur, bientôt plus rien d’exista pour l’Espagnol. L’œil rivé sur la ligne lumineuse qui zigzaguait, il questionna sans trop de sucés l’homme d’armes. Le secret de cette barrière était bien gardé.

Alors qu’Alessio s’ouvrait les veines, l’ancien chevalier de bronze fronça les sourcils. Il comprenait bien le besoin de sang, mais pourquoi se scarifier ? N’avaient-ils pas à leur disposition foule de cibles qui se feraient un plaisir de se donner corps et âme – en l’occurrence plutôt corps – à un serviteur des enfers ? Sans doute était-ce là une question de vertu du liquide pourpre. Aratos posa son menton dans ses mains et observa, d’un œil ébahi, son armure reprendre forme.

« Deux ans. Et bien… » Commença-t-il avant de s’arrêter aussitôt, esquissant une moue. Il n’aimait pas l’idée d’avoir perdu deux ans de sa vie, mais il pouvait se réconforter en se disant que ce n’était pas si grave, pour un immortel. « C’est bien ça le problème que de ne pas se souvenir. Si seulement je pouvais mettre le doigt sur l’instant qui a amorcé ce déchaînement de violence à mon égard, je pourrais apprendre à l’esquiver la prochaine fois… Mais il semblerait que Mnémosyne ne soit pas de mon côté pour ce coup là. C’est fâcheux. Je me souviens qu’on se faisait passer pour des prestidigitateurs, et il était clair qu’ils n’étaient pas dupes. La suite est un trou noir digne de celui que j’ai du avoir dans la poitrine quand on m’a enterré. »

Et ce n’était pas peu dire.

« Dans tous les cas, il semblerait que le surplis reprenne du poil de la bête. » lança-t-il alors qu’il claquait des doigts de la main droite, appelant sur cette dernière son gantelet ébène aux reflets violets. Disparaissant de la main du monstre totémique, il réapparut sur son propre avant-bras. Le contact du métal froid, le rassura. Il fit pivoter sa main pour observer la finesse de l’ouvrage. Il n’y avait pas à adire il s’agissait là d’une pièce de maître. Le reste de l’armure continuant sa lente mais sure mutation, il la laissa tranquille.

« Et je suppose que pendant ces deux ans vous n’avez pas chaumé. Hadès est toujours réincarné à ce que je semble ressentir. »

Et comme d’habitude il devait vaquer à ses occupations principales qui étaient … qui lui étaient totalement inconnues pour être tout à fait honnête. Il ne l’avait jamais rencontré bien qu’à vrai dire, il n’était pas urgent pour l’ancien chevalier d’Athéna de le faire. Car la suspicion sur son statut de traitre allait le suivre jusqu’à la tombe – la définitive – et qu’ils étaient sans doute assez peu nombreux à lui accorder la moindre confiance. Il pouvait vivre avec ça. Par contre la défiance du sombre monarque avait tendance à raccourcir la vie de celui qui était suspecté. Drastiquement. De ce fait, tout échange avec leur leader suprême n’était pas, pour l’instant, souhaité par le Balrog. Peut-être un jour, lorsqu’il aurait fait ses preuves…
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyVen 17 Mar 2017 - 13:13

Il va sans dire. approuva-t-il d'un air amusé. Mais cela ne leur ressemble pas, en effet. Ils auraient préféré t'assommer d'un de leurs laïus héroïques que de t'abattre froidement. J'espère d'ailleurs que tu as profité de ton temps là-bas pour maîtriser cette compétence, j'aime bien en écouter à l'occasion. Cogitant, il se frotta le menton. Tu es sûr qu'ils ne t'ont pas percé à jour ? J'imagine que tu as veillé à ce que ça n'arrive pas, mais on ne sait jamais. Enfin, c'est toi que ça regarde, mais si tu mets deux ans à t'en remettre à chaque fois, mieux vaut sans doute éviter une battue à ton nom.

Il se pencha pour observer la béance dorsale de plus près, espérant y découvrir la signature d'un adversaire qu'il connaîtrait - sans succès. Soit le bourreau n'était pas connu de ses services - ce qui n'était pas donné à tout le monde ; sa toile avait pris des proportions proprement effrayantes -, soit il avait camouflé ses traces ; auquel cas l'on était en droit de se demander quelles en auraient été les raisons.
Dans le même temps, le Balrog semblait l'observer, comme pour s'assurer qu'il avait toujours la même personne en face de lui. Qu'il se rassure : son supérieur - Alessio préférait le terme de « partenaire » - n'avait changé en rien, pour le meilleur comme pour le pire. Les excentricités de son comportement devraient suffire à le lui démontrer. Après des siècles à se conforter dans ce rôle, à le peaufiner à la perfection, il n'allait pas en changer si rapidement.

Sait-on jamais, fit-il nonchalamment, ajustant le substitut de pansement qu'il avait placé sur sa plaie. J'imagine qu'il est facile de l'oublier quand on a l'habitude de s'y balader sans problème. Ça ne fait pas si longtemps, après tout.

Aratos n'avait en effet passé que quelques mois en tant que Spectre avant de disparaître pendant deux ans. À ce titre, il était encore novice selon les critères de l'armée des Enfers ; et même de manière générale, ce n'était pas son expérience en tant que Chevalier de Bronze qui allait y changer grand chose. Avec son absence, Alessio avait presque oublié à quel point il se satisfaisait de l'avoir libéré de sa condition misérable - celle de chair à canon. Oh certes, il mourrait aussi au nom du Sombre Séjour - encore et encore et encore - mais était sûr d'en revenir ; ce qui, chez Athéna, eut été tout sauf garanti.
Braver la loi des Enfers pour ramener ses chevaliers défunts demandait une quantité importante de pouvoir divin : l'on pouvait aisément imaginer que quand les moyens viendraient à manquer, ce seraient ceux au bas de l'échelle qu'on oublierait en premier. Ce qui était assez cocasse considérant qu'ils étaient souvent ses défenseurs les plus fervents : comment réagiraient-ils à cette idée ? Il devrait se rappeler de la leur exposer la prochaine fois qu'il en croiserait un ; ça devenait une espèce rare, en ce moment. Sa théorie était-elle déjà en train de se concrétiser ? À moins que d'autres que lui se soient amusés à les détourner.

Au cas où on ne t'aurait pas appris ça à l'école des bons samaritains, reprit-il en inhalant le poison de sa cigarette, il faut du sang d'éveillé pour réparer une armure, du moins quand elle est trop mal en point. Il jeta un regard au Surplis, aux prises avec ce qui aurait humainement ressemblé à un réveil laborieux. Parfois, cela permet également de les rendre plus résistantes qu'elles ne l'étaient à la base, si le donneur dépasse leur propre rang. Mais on dirait que tu n'as pas eu cette chance - elle a déjà bien assez de mal à se remettre en un seul morceau. Peut-être avec de plus grandes quantités, mais si ça ne me gêne pas de donner quelques litres - il scruta son bras bandé - tu comprendras je pense que je préfère ne pas tomber raide mort d'avoir trop donné. Ce n'est pas parce qu'on s'en remet que certaines fins ne sont pas désagréables. Et ce serait insultant pour les asgardiens qui n'ont réussi qu'à m'égratigner, vois-tu. Peut-être une prochaine fois. La tirant de sa poche, il consulta sa montre à gousset : Ils doivent d'ailleurs être arrivés au Tribunal à l'heure qu'il est. Je n'ai pas envie de me déplacer, j'ai assez vu leurs têtes pour aujourd'hui, mais il faudra que j'aille demander à Yade la tête qu'ils tiraient.

Valhalla. Et puis quoi encore ? Faisant tournoyer la tocante au bout de sa chaîne, il la remit dans sa poche - tout en se demandant comme à chaque fois si les Enfers avaient un fuseau horaire particulier ou s'il avait bien fait de la régler à l'heure de l'Europe. Il faudrait qu'il demande à l'occasion - à Hypnos, par exemple ; lui devrait savoir. Il ne l'avait d'ailleurs plus revu depuis l'attaque chez les Titans, où il lui avait semblé fraîchement réincarné ; sans doute était-il trop occupé à remettre ses affaires en place. Après tout, il avait été absent un long moment. Lorsqu'il aurait plus de place dans son emploi du temps, il lui faudrait songer à le convier à une partie d'échecs ; le Griffon avait une revanche à prendre - et une malédiction à lever, encore que ce soit plus anecdotique.

S'il y avait quelque chose à enterrer, rétorqua-t-il. Je t'aurais bien proposé que nous allions y jeter un œil, mais je vais m'efforcer d'être objectif un instant et supposer qu'au bout de deux ans, même eux auront trouvé le moyen d'effacer leurs traces. Malheureusement, les entrées relatives aux Spectres étant occultées, nous ne pouvons pas non plus nous servir du Livre des Morts. Le moyen le plus direct serait sans doute de demander au seigneur Thanatos, mais il n'est pas d'excellente humeur en ce moment. L'air las, il dodelina de la tête. C'est la manière polie de dire qu'il massacre les Spectres à vue - oui, encore. J'imagine qu'on met plus de temps à se lasser quand on a quelques millénaires à son actif ; ils ont passé quelques éons à contempler le vide, après tout. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à garder sa trace, même s'il suffit sans doute de suivre les charniers. Je te le déconseille néanmoins, c'est bien plus long de recomposer un corps à partir de rien. Quant à aller demander aux Saints...

Sans qu'il ait besoin de compléter sa phrase, son sourire s'agrandit de manière éloquente. D'autant qu'il n'avait vu aucun des deux Chevaliers concernés depuis un long moment ; ils pouvaient très bien avoir rendu l'âme eux-mêmes dans l'intervalle. Les retours à la vie des Saints - ou de n'importe quel autre camp - étaient, encore une fois, loin d'être aussi fiables que les leurs. Il suffisait qu'Athéna se réveille un peu trop tard et, même avec la meilleure volonté du monde (ou de l'univers), elle serait incapable de les ramener - et l'on ne s'en porterait que mieux.
Outre ses propres affinités, il s'était toujours interrogé quant au fait qu'Hadès se laisse marcher sur les pieds de la sorte par la moitié du panthéon. Et après, l'on s'étonne qu'il peine à se faire respecter ; difficile de prendre la mort au sérieux quand n'importe quel divin quidam pouvait venir rechercher ses ouailles. N'étaient-ils en fin de compte qu'une sorte de garderie pour moribonds ? Autant ouvrir une maison de retraite, à ce compte-là.

Tout est relatif. fit-il en observant le gantelet d'Aratos - qui semblait effectivement avoir fini ses réparations - après avoir volé vers lui. S'il était au fait de la possibilité d'appeler l'armure pièce par pièce, il ne s'était jamais soucié d'essayer - les enfiler de la manière la plus spectaculaire et impratique possible étant, une fois encore, l'apanage des priants de la Sagesse. Pour que même quelqu'un comme l'ancien Poisson Austral, qui n'adhérait au final que bien peu à leurs principes, ait eu le temps d'apprendre à le faire, c'était dire si on leur apprenait très tôt à se faire remarquer.

Plus ou moins. Disons qu'entre deux menaces d'ampleur galactique, il est parfois difficile de manœuvrer librement... Il balaya du regard la pièce autour de lui. ...Mais je suis parvenu à garder mon petit confort. Ce qui n'est, j'imagine, pas pour te déplaire, à moins que tu ne ressentes l'envie soudaine d'aller dormir dans l'une des Prisons. Là encore, je ne saurais néanmoins pas te le recommander : ce n'est pas très bon pour la santé, crois-en mon expérience. Tendant la main dans le vide, il matérialisa un nouveau verre - plein, évidemment - et se laissa choir dans l'un des fauteuils pour poursuivre la conversation. Aujourd'hui, nous avons droit à la résurrection du démon Samhain, un dieu des ténèbres païens. Sans que son regard l'accompagne, il pointa l'index vers la porte, en direction du Tribunal. Tu as peut-être croisé ses victimes en arrivant, une poignée de gamins à la gorge tranchée. Et quelques centaines d'irlandais, sans doute. J'ai été le voir pour essayer de parlementer, mais je ne parle hélas pas l'invocation de créatures impies. Fichue barrière du langage.
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyLun 27 Mar 2017 - 13:38

Aratos fit une moue presque enfantine lorsque son supérieur supposa qu’il avait pu rater la barrière cosmique de protection. Homme de peu de foi. « Permet moi d’insister, quand bien même j’aurais pu oublier la présence d’une barrière je doute que j’ai pu passer outre le côté pyrotechnique de la chose. » Dit-il en croisant les bras sur son torse, en signe léger de mécontentement. Il avait beau un spectre de la dernière génération et ne pas posséder une expérience digne de ce nom – et bien lointaine de celle du Juge – il n’était pas le dernier des inutiles, tout de même. Il se relâcha rapidement. Après tout, il avait eu au moins la décence de mettre les formes, ce qui ne le surprit pas réellement. Le Griffon mettait les formes pour … pour à peu près tout.

« Cependant oui, tu marques un point, cela ne fait pas si longtemps que je porte le noir. Ou le violet, si tu préfères. Mais je n’ai pas non plus porté le bronze pendant plus de temps que cela non plus. On va dire qu’il y a égalité sur les durées, si on ne compte pas le délai passé à somnoler dans les sous-sols. » Concéda-t-il toutefois.

Se souvenait-il réellement de sa vie en tant que chevalier ? Elle avait été fugace, et ne gardait de cette période qu’un sombre trouble. Il avait donné sa vie – une fois seulement ? – pour la déesse de la guerre et ce geste lui semblait aussi dénué de sens que possible désormais. L’amour et la protection des hommes étaient des buts fort louables, s’ils étaient véridiques, ce dont il avait commencé à douter fortement dès qu’il avait endossé l’armure, ou peu de temps après. Comme toute organisation, la chevalerie d’Athéna était gangrénée, les chevaliers des castes supérieures ne tentant que d’assoir leur domination sur leurs subalternes. Dans tous les cas c’était comme ça qu’il l’avait vécu.

Lorsqu’Alessio cita la divinité de la mort, Aratos manqua de frissonner. On lui avait parlé de cet énergumène, aussi puissant que facilement irascible. Encore un qu’il se devait d’ajouter à sa liste des personnes à éviter, n’ayant aucune envie de terminer massacré, ébouillanté ou éclaté co(s)miquement. « Si la puissance du seigneur Thanatos n’approche que la moitié de sa réputation, je pense qu’il serait de bon aloi de l’éviter lorsqu'il est en colère, donc. Voire, tout court. C’est noté. » Lança-t-il après un bout de temps testant toujours son gantelet.

« Je note aussi l’invitation, et je l’accepte avec joie. J’ai déjà passé trop de temps dans l’empire sous-terrain du seigneur Hadès, et honnêtement, il n’est pas très confortable. Je me suis réveillé avec la moitié du dos bloqué. Bon, il est possible qu’il s’agisse là des conséquences d’un coup porté par une bête à corne doré… » Continua-t-il alors qu’il déposait son gantelet sur la table. Ce dernier, immédiatement disparut et se matérialisa avec les autres pièces de sa protection. La forme totémique de cette dernière semblait aussi dubitative que lui lorsqu’il réfléchissait à ce qui l’attendait désormais.

« Ce Samhaim, il est important ? Je veux dire, plus que de rigueur pour une créature démoniaque ? » Demanda-t-il très sérieusement. Le Balrog n’avait pas la moindre idée des différentes créatures qui pouvaient bien vivre dans les quartiers de leur déité, et encore moins de celles qui provenaient d’autres mondes ou plans astraux. Honnêtement, il ne s’était jamais posé sur la question par le passé, et ce n’était pas pendant son sommeil lourd qu’il avait eu le temps de se soucier de cette idée. Ni d’aucune autre d’ailleurs pour être clair.

« Je me demande d’ailleurs si les esprits et divinités dont on a bien pu me parler pendant mon enfance existent toutes. Les plateaux ibériques regorgent de légendes de toutes les époques sur des monstres emportant les enfants ou sur des déités païennes qui se nourrissent exclusivement de cœurs humains. De drôles d’histoires si tu veux tout savoir. » Ajouta-t-il faisant allusion aux créatures dont il avait bien pu entendre parler jusqu’alors. Des comptes pour enfant sans doute, mais dans tous les cas il était possible que toutes ces légendes aient puisé leurs sources dans la réalité.

« Et maintenant quelle est l’étape suivante ? J’ai l’impression d’avoir dormi une éternité et d’être, aussi étonnant que cela puisse paraitre, à la fois incroyablement rouillé et plein d’énergie. »
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyMer 29 Mar 2017 - 6:12

Je dis juste que ça peut arriver, appuya-t-il avec dérision. La mention qu'Aratos venait de faire à un « côté pyrotechnique » l'intriguait, du reste : se pourrait-il qu'elle soit visible aux Saints et invisible aux Spectres ? Étant donné la nature mystique de ce type de protection, cela n'aurait rien d'étonnant : le champ de force régnant sur les Enfers, lui, faisait bien la distinction. Cela pourrait expliquer qu'autant d'entre eux se soient laissés stupidement prendre au piège. Pas lui, bien sûr, mais cela arrivait un peu trop fréquemment.
S'il ressentait l'urgence de le questionner à ce sujet, Alessio jugea préférable de remettre ça à plus tard pour se concentrer sur le coeur du problème. Pourvu qu'il se soit (re)levé du pied gauche, Aratos pourrait mal prendre qu'il s'en éloigne aussi facilement - et s'il ne lui devait rien, il lui tenait à coeur d'entretenir de bonnes relations. Rares étaient les subordonnés avec lesquels le Griffon s'entende vraiment - juste ceux qu'il avait ramené lui-même, en vérité. Le Sombre Monarque et lui ne devaient pas avoir les mêmes critères dans le choix de leurs affidés.

Il se peut qu'ils y aient jeté ton cadavre après t'avoir tué, mais cela aurait demandé d'agir extrêmement vite. À moins d'avoir déjà ce qu'il faut sur place, et ils n'ont à ma connaissance ce type d'installation qu'au Sanctuaire - il croisa le regard d'Aratos comme pour y chercher confirmation - c'eut été normalement impossible. Et je doute que qu'ils se donnent la peine de « faire un miracle » - il leva les yeux au plafond- s'agissant de déplacer la viande morte d'un Spectre. Je n'espère pas, en tout cas : ce serait d'une tristesse. Et puis, à en juger les dégâts - il lorgna sans s'en cacher vers le Surplis, qui apportait une dernière main à sa remise à neuf - ton âme n'aurait même pas dû essayer de retourner dans ton corps de toute façon : il n'était probablement déjà plus en état. Enfin, l'important est que ce soit réglé.

Quelle que soit l'explication, Aratos avait fini par revenir. S'il s'était habitué au fil des siècles à voir se succéder les Spectres de bas rang au point de ne plus prêter attention à leur remplacement, le Balrog avait été personnellement débauché par ses soins : il espérait le voir durer un peu plus longtemps. Ce n'était bien sûr pas pour autant qu'il s'était particulièrement inquiété de son sort, pas plus que de celui d'Adonis qui avait disparu à peu près à la même époque. C'était à eux de trouver le moyen de revenir : il n'allait pas leur courir après.
S'ils finissaient par mourir pour de bon - ce qui relevait quand même de l'exploit : il n'était pas sûr d'y parvenir même s'il le faisait exprès -, et bien tant pis. Ce n'est pas parce qu'il les avait pris sous son aile et accueilli dans son nid qu'il comptait leur apprendre à voler. Ce qui tombait fort bien, puisqu'ils semblaient eux-mêmes préférer une certaine autonomie - du moins était-ce le cas à l'époque : qu'en était-il aujourd'hui ?

Oui, je me doutais que tu ne l'étais pas resté longtemps : tu n'avais pas encore eu le temps de réaliser le ridicule d'être le fameux Poisson Austral, pourfendeur de galaxies. railla-t-il. S'il avait le plus souvent un tant soit peu de respect pour les constellations (elles n'étaient pas responsables des gamineries de leurs champions respectifs), il fallait bien avouer qu'Aratos n'avait pas tiré le ticket gagnant. Inutile de dire qu'il avait gagné au change en passant à l'ennemi (ou plutôt à l'ami), en plus de gagner un fouet du plus bel effet dans l'opération. Un sourire fendit ses lèvres : Si ça peut te rassurer, tu fais déjà des progrès : il n'y a qu'un Spectre pour aller enquêter sur sa propre mort. Probablement parce que nous sommes les seuls qui en soient capables. Enfin, si l'on oublie les quelques exceptions qu'il y a eu récemment. Triste époque que celle où même les Portes des Enfers ne ferment plus correctement. Mais je m'égare. Espérons donc que l'air du Monde des Morts te réussisse plus durablement.

Il s'abstint de préciser que c'était dans son intérêt : dans la mesure où le maintien d'un corps physique - et donc de sa non-vie - en dépendait, ce devait être entendu. D'autant que même s'il devait trouver un moyen de contourner le problème, le Griffon le prendrait personnellement : s'il était celui qui l'avait poussé à trahir et qu'il s'en félicitait, ce n'était pas pour autant qu'il apprécierait de voir l'histoire se répéter en sens inverse. S'il se trouvait ici, ce n'était après tout pas tant par amour pour le Dieu des Enfers et sa cause que parce que le Griffon avait su trouver les mots.

Voire tout court, en effet. confirma Alessio. Je l'ai rarement connu autrement qu'en colère. À considérer que je le connaisse tout court ; je m'entends beaucoup mieux avec son frère. Entre ses doigts surgit la carte de la Fourberie qu'il avait héritée du Tarot des Enfers, en un temps où le Griffon n'avait pas encore déployé ses ailes. Le Dieu de la Mort, lui, s'entend mieux avec Kazuki. Tu comprendras pourquoi. Il songea qu'il faudrait passer le mot à Setesh de se trouver lui aussi un dieu de compagnie. Mais il est particulièrement grincheux en ce moment. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de s'en approcher même pour lui.

D'autant que Kazuki devait toujours être en train de démembrer de l'Asgardien à l'heure qu'il est. À moins que les secours ne soient finalement arrivés - on peut toujours rêver. Si les Saints n'étaient déjà pas capables de réagir à temps pour sauver la planète dont ils étaient censés avoir la garde, que pouvait-on espérer de leur part sans même être encore leurs alliés ?
Du reste, oui ; s'il avait - comme toujours - réussi à passer entre les mailles du filet, le Griffon avait reçu plusieurs rapports de Spectres ayant aperçu le Dieu de la Mort - pour mieux comprendre ensuite que ce seraient la dernière chose qu'ils verraient. De toute évidence, la sanglante croisade dans laquelle il s'était lancé à l'époque du combat contre les Berserkers n'avait pas encore touché à sa fin. Ça lui passerait.

Les démons sont... Un cas particulier. répondit-il quand Aratos aborda le sujet. Ce dernier devant commencer à s'habituer à son ton professoral, il pourrait percevoir une légère nuance - moins un manque d'assurance que de la frustration. Il n'y a pas beaucoup de documentation à leur sujet - et tu peux me croire, ce n'est pas faute d'avoir cherché. J'imagine que tu connais la conception chrétienne de la chose ? Il poursuivit sans attendre de réponse : C'est une sorte de mélange entre celle-ci et la version grecque ; ce n'est pas pour rien qu'on trouve des parallèles entre les deux. Il eut une pensée pour ce bon Lucifer, qui constituait un exemple parfait. Des sortes de demi-dieux qui ont mal tourné. Je ne saurais te dire exactement qui les a créé, les théories diffèrent à ce propos ; mais ce qui est sûr est qu'ils ont réussi à se balader sur Terre assez longtemps pour créer un culte à leur image avant que les dieux réussissent à les enfermer. Il fit tomber sa cendre dans la coupelle prévue à cet effet. En ce qui concerne Samhain en particulier, il a longtemps été considéré comme un Dieu des Ténèbres ; je pense que cela t'apporte un élément de réponse. Il est également à l'origine de la fête d'Halloween, si ce nom t'est familier.

Étant mort depuis des milliers d'années, même s'il s'efforçait de rester en contact avec le monde réel et sa constante progression - ou décadence, diraient certains -, Alessio ne savait pas du tout quand le terme avait commencé à se populariser. Ni si la culture d'Aratos lui permettait d'y avoir accès. Malgré sa vaste culture, son jeune acolyte était issu d'une partie du monde sur laquelle il n'était que trop peu renseigné - et incarnait par extension le moyen idéal d'y pallier.

La plupart des légendes ont un fond de vérité. Le temps et les mots les déforment, les changent pour les rendre acceptables à l'esprit humain - pour en faire des histoires d'épouvante. Mais bon nombre de ces créatures ont bien arpenté la Terre à un moment de notre histoire. J'en ai rencontré certaines. Les mythes ne sont que des réalités que les hommes sont incapables d'accepter. Ceci étant dit, son sourire s'agrandit d'un cran, Samhain emporte bel et bien les enfants. Tu ne les as pas croisés en venant ? Il ramena sa cigarette à ses lèvres, empoisonnant un peu plus ses poumons. Il était immunisé de toute façon, alors autant en profiter. Je pense cela dit qu'il est mieux pour eux d'être morts. Tu verrais l'état de leurs corps !

Si d'aucuns se seraient étonnés d'un tel détachement, il doutait fort que ce soit le cas d'Aratos. Il commençait à le connaître - à savoir qu'il en avait vu d'autres. Que lui-même n'avait pas fini d'en voir, en plus de ne pas être très impressionnable à la base - et c'était pour le mieux : le Griffon ne tenait pas à ce qu'il perde toute contenance à la première tête tranchée qu'il verrait.
Et même s'il devait lui rester un soupçon de sensibilité, et bien... Déambuler entre les Prisons, avec tout ce qu'elles comportent d'horreurs, devrait rapidement le faire disparaître. À moins de se mettre des œillères semblables à celle que Kyrian et Lenalee arboraient en toute occasion, évidemment - mais Alessio osait croire qu'il avait fait preuve de suffisamment de discernement pour s'éviter cette amère désillusion.

Maintenant ? Et bien, tu as sans doute besoin d'exercice. Ton corps est neuf, mais ton esprit vient de se réveiller : il faut leur laisser le temps de se synchroniser. Et parlant de ça, je ne crois pas que nous ayons jamais pris la peine de vérifier que tu avais bien absorbé les pouvoirs du Surplis. Il serait bon de s'en assurer, cela t'évitera peut-être de te refaire encorner. Joignant les mains devant lui, il leur fit émettre un léger craquement. Je pensais aller tourmenter les asgardiens au Tribunal, mais je n'avais pas prévu ton arrivée. Et quel hôte ferai-je si je ne m'occupais pas de mes invités ?
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyLun 3 Avr 2017 - 14:11

« Je n’ai jamais eu à me plaindre de mon ancienne constellation, tout le monde n’a de toutes manières pas le loisir de naître sous la protection d’une étoile qui brille de mille feux. Parfois, se trouver dans l’ombre convient tout autant. Mais soit, on peut acter que le Poisson Austral ne possède pas un charisme irréel. » Ajouta-t-il en dodelinant de la tête, alors qu’il réfléchissait à s’il y avait une classification des constellations aux yeux de chaque personne. C’était probable, même s’il n’y avait jamais vraiment pensé. Un jour peut-être il prendrait le temps de les classer, les ordonnant par charisme, de façon décroissante. Mais pas maintenant, il avait mieux à faire.

Aratos n’ajouta pas grand-chose au sujet du seigneur Thanatos. Déjà parce qu’il n’avait pas énormément d’éléments à ajouter, et que même s’il adorait parler pour ne rien dire, il semblait pouvoir se contenir – un peu – pour l’instant. De plus, l’ancien chevalier de bronze se demandait à quel point les propos qu’ils échangeaient étaient inaudibles pour les divinités du coin. Il ne comprenait que mal les pouvoirs et les capacités que les dieux des enfers pouvaient bien maîtriser. Et s’il y avait bien un point qu’il n’avait pas envie de creuser c’était celui-là. S’il existait une possibilité, même faible, que l’un des deux dieux jumeaux arrive à les entendre, et qu’il continuait ce sujet, il se risquait à une punition. Une punition qu’il préférait s’éviter.

Il laissa Alessio continuer la conversation, qui déboucha sur un sujet qui l’intéressait tout particulièrement : les démons. Il s’agissait donc de divinités, quelque part, mais qui s’étaient perdues entre plusieurs plans. Ils restaient donc dangereux, puissants et apparemment … incompréhensibles. Dommage. Il se doutait qu’Alessio, à sa façon, avait pour objectif de se créer un bras armé. Il en faisait plus ou moins partie. S’il avait pu signer un pacte avec ce Samhain…

Aratos secoua la tête. Ce n’était ni le moment, ni l’endroit de penser à ce genre de points. Qui plus est, ce n’était probablement même pas là son rôle. Il n’était qu’un spectre céleste. Il avait beau se situer juste en dessous des juges, il n’en restait pas moins un soldat. D’un grade supérieur, mais un soldat tout de même. De ceux qui tombaient au combat sans sourciller. Et qui se réveillaient quelques mois ou années plus tard, certes.

En parlant de combat, la dernière phrase de son supérieur ne laissa place à aucun doute. Il l’invitait à se dérouiller (ou à le dérouiller, à voir). Le Balrog haussa la tête et se releva, avant de faire craquer son dos et ses bras en appuyant légèrement derrière chacun de ses coudes.

« Je vois où tu veux en venir. » Dit-il en matérialisant l’intégralité de son surplis sur son dos. « Ceci dit, évite de me renvoyer ad patrès, je viens de revenir quand même, je n’ai pas envie de disparaître de nouveau aussi longtemps. » Ajouta l’ibère avec un sourire, alors qu’il jetait un coup d’œil à sa main droite. Elle était ouverte et, alors qu’il refermait le poing, son fouet se matérialisa. Cela faisait un moment qu’il ne l’avait pas tenu entre ses doigts.

« D’ailleurs, je suppose que tu ne veux pas qu’on dévaste cette chambre si ? Tu peux nous transporter ailleurs, non ? » Ajouta-t-il alors que ses ailes, repliées, vibraient. Son surplis, revenu à la vie si récemment, avait déjà envie d’échanger quelques coups. Ce dernier était difficile à suivre. Un coup il voulait se battre, le suivant il voulait se reposer. Aratos soupira. Une vraie gonzesse, ce Balrog.
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MessageSujet: Re: De retour   De retour EmptyDim 9 Avr 2017 - 15:25

Je ne te le fais pas dire. Enfin, j'imagine qu'il faut se plaindre aux astronomes qui ont vu des animaux dans des formes géométriques. Je ne suis pas dépourvu d'imagination, mais tout de même. fit-il en remettant ses gants en place. Il avait enlevé la précédente paire en arrivant - l'un d'entre eux étant de toute façon en pièces -, mais il n'était pas rare de le voir se balader sans dans l'enceinte de sa demeure, à moins bien sûr d'y avoir des invités. En tant que pensionnaire à plein temps - exception faite des absences de deux ans -, Aratos ne comptait plus comme tel qu'à moitié : il faisait partie des meubles, en quelque sorte. Mais jamais au grand jamais n'oubliait-il de les remettre avant de sortir.

Ce n'était qu'une des nombreuses petites habitudes que l'ancien Poisson Austral avait pu observer - une de plus dont le sens devait sans doute lui échapper, à considérer qu'elle en ait. L'on pourrait penser que vivre avec Alessio dissiperait un peu du mystère dont le personnage aimait s'entourer - mais il n'en était rien. Avant de disparaître dans les limbes de l'oubli pour deux longues années, Aratos avait tout de même cohabité avec lui pendant quelques mois - et n'en était pas plus avancé. À sa décharge, cohabiter était un bien grand mot, le Griffon ne manquant pas une occasion de quitter le Sombre Séjour pour aller faire on ne sait trop quoi on ne sait trop où ; d'aucuns diraient que cela faisait partie de son charme.

Aratos ne dit rien de plus au sujet de Thanatos, ayant semble-t-il bien enregistré la leçon. Les chances qu'il tombe dessus étaient minces : la plupart des Spectres que le Dieu de la Mort leur avait renvoyé en pièces détachées n'étaient tombés dessus que parce qu'ils étaient allés le chercher... Mais on ne sait jamais. D'autant qu'en tant que divinité infernale, il se pouvait qu'il ait les moyens de les traquer -ce dont il n'allait, si sa soif de sang ne s'étanchait pas rapidement, certainement pas se priver. La thématique de démons ne suscita pas plus de réponses de sa part, en tout cas dans l'immédiat. À devoir lui expliquer de telles choses (le premier sujet, le second étant il est vrai plus obscur), il réalisait en effet que nouveau Balrog avait encore beaucoup à apprendre - mais se montrait au moins un élève assidu.

Tirant une veste du néant, en remplacement de celle qu'il avait tachée de sang - qui alimentait le brasier du hall d'entrée en ce moment -, il s'en habilla prestement, d'un geste mille fois, un million de fois répété. Les ombres s'agrégèrent ensuite autour de lui pour reformer son Surplis ; bien qu'il ne soit là que depuis quelques instants, celui-ci avait déjà eu le temps de récupérer.
Il n'en fut pas surpris : non seulement n'avait-il dû encaisser que peu de dégâts, mais en plus avait-il pu s'abreuver du sang de son adversaire. Tout empoisonné qu'il soit, cela n'avait semble-t-il pas fait de différence selon ses goûts - ce n'est pas comme s'il risquait des aigreurs d'estomac. D'ailleurs, la question méritait d'être posée : la provenance modifiait-elle le moins du monde la saveur ? Auquel cas il serait curieux de savoir ce que le Surplis du Balrog avait pensé du sien.

Je te rassure, ce n'était pas dans mes projets, malgré l'intérêt scientifique que cela pourrait avoir. fit-il en plaquant à nouveau ses cheveux en arrière. Il désigna le fouet, nullement déconcerté par son apparition : c'était lui qui lui avait appris ce tour, après tout. Attention avec ça, je ne suis pas sûr que la poterie apprécierait.

Finissant par écraser sa cigarette dans le cendrier qu'il avait lui-même fait apparaître, il tendit la main devant lui dans un geste nonchalant, et un portail obscur commença à se former. Même si cette pièce devait être détruite entièrement, il pourrait la reformer à l'identique : c'était ainsi que son manoir fonctionnait. Mais il préférait laisser Aratos en découvrir les détails par lui-même - et le palais le découvrir en retour.

Peu importe, répondit-il donc, mais après Asgard, j'ai grand besoin de me réchauffer. Autant allier l'utile à l'agréable, donc. Après toi ! Et, tandis qu'il lui présentait le passage, Aratos put sentir la traction d'un fil autour de son poignet le projeter dans la bonne direction avant qu'il n'ait pu esquisser le moindre geste. Lorsqu'il y fut entré entièrement, Alessio s'avança à son tour : Ah, mais j'y pense, tu n'étais pas là quand nous avons eu maille à partir avec les Titans ! Laisse-moi te raconter...
~ Ailleurs, avec Aratos sous le bras.
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