Deimos, Divin de la Terreur

Tout comme la noblesse ne saurait se défaire de l'honneur, la Terreur suit, fidèlement et avec grande dévotion, la Guerre.

Comme tous les dieux, Deimos représente parfaitement son attribut divin. Si Arès, son père, est le Divin de la Guerre Violente et des Carnages, son fils est, pour sa part, l'incarnation des exactions guerrières et de l'effroi qui en résulte. Nul plus beau tableau à ses yeux que le spectacle d'une cité ravagée par les flammes et l'acier, ses habitants hurlant devant les horreurs commises par l’envahisseur. Cet état d'esprit, proche de la folie aux yeux de certains, se retrouve bien évidemment dans le comportement du dieu.

Tirant son essence de la soumission des autres, Deimos ne supporte aucune résistance, que ce soit de ses adversaires ou de ses hommes. Orgueilleux parmi les grands, sûr de son pouvoir et fier de sa filiation, le rejeton de la Guerre toise chaque être rencontré de haut, méprisant même les plus grandes divinités, comme son grand-père, Zeus. Peinant à contrôler ses émotions et ses actes, la Terreur ne cesse de s'attirer l'inimité de beaucoup. Son orgueil n'est, en effet, égalé que par sa cruauté et sa recherche de perversités. Ce dernier point n'est pas - en tout cas pas uniquement - à comprendre dans sa nature sexuelle ; Deimos est un être d'une grande sensibilité, il recherche donc  constamment à baigner dans un océan de terreur, ce qui provoque en lui une félicité charnelle qui n'a rien à envier aux plaisirs de la chaire. Nul besoin de préciser que ces actes cruels sont, principalement, infligés aux mortels qu'il a en horreur (y compris ceux composant les armées de son père).

Mais cet aspect, objectivement monstrueux au regard du manichéisme universelle dont les Berzerkers et leurs maîtres n'ont cure, est contrasté par une volonté de noblesse de la part du Divin de la Terreur proprement ahurissante chez un être de sa qualité. Cette volonté lui est inspirée par le grand Apollon, son oncle, une des rares divinités à côtoyer et apprécier sa famille. Nul dieu n'est plus noble que le Divin du Soleil, et, sans doute par une sorte de reconnaissance inconsciente, Deimos cherche à s'élever, dans ce domaine, jusqu'à son oncle.

De même, la Terreur accorde une importance sans mesure à l'honneur. En cela, il se rapproche quelque peu des divinités du Nord, et ne supporte jamais l'échec, que ce soit le sien ou celui de ses hommes. Cette importance de la dignité et de la gloire entretient une grande fierté de sa famille ; son père Arès, bien évidemment, mais aussi sa mère, la belle et désirable Aphrodite, ainsi que sa fratrie : Phobos et Harmonie. Malgré tout ce qui les sépare - en particulier son frère, sa sœur et lui-même - il éprouve une grande affection à leur égard et lutterait jusqu'à la mort (s'il était mortel) pour eux.

De tout temps, certaines divinités se sont affrontées, se livrant à des guerres féroces pour le contrôle du monde des hommes. Les plus vindicatifs, étrangement, furent Athéna et Hadès. Mais la plus terrible de toutes ces guerres fut celle opposant la Vierge de la Sagesse et ses Saints à son oncle, le grand Arès et ses armées de Berzerkers. Depuis sa création, le monde ne vit jamais un carnage d'une telle ampleur. Les combattants s'entretuèrent pour la gloire de leur dieu, les cités furent ravagées par les flammes et la fureur des combats, et les civils, peut importe leurs conditions, sombrèrent dans l'horreur éternelle de la guerre. Si les Saints d'Athéna se limitèrent, encore une fois, à défendre les mortels, les armées d'Arès n'eurent aucune pitié. Les vieillards, trop vieux pour se battre, furent jetés du haut des remparts de chaque ville conquise, ordre fut donné d'éventrer les femmes enceintes pour en extraire les enfants déjà morts, le monde entier sombra dans une terreur inouïe. Et cette terreur fut l'œuvre d'un être que chacun, depuis, redoute de rencontrer ; l'un des deux fils d'Arès : Deimos, le Divin de la Terreur.

Deimos, comme son frère Phobos et sa sœur Harmonie, naquit de l'union incestueuse et adultérine d'Aphrodite, déesse de l'Amour et épouse d’Héphaïstos, et d'Arès. Afin de protéger sa progéniture de la colère du dieu forgeron, la belle Aphrodite confia ses trois enfants à leur père qui les éleva en son royaume : le Royaume de la Guerre. Si la douce Harmonie se vit dispensée de la violente éducation de son père, ce ne fut pas le cas de Phobos et Deimos qui, avec un plaisir malsain, devinrent les incarnations de la Peur et de la Terreur. Si le premier devint un dieu fourbe et vicieux, le deuxième suivit plus généreusement les traces de son père, prenant plaisir à répandre une terreur incroyable aux côtés des guerres causées par Arès. Et c'est bien Deimos qui fut, en grande partie, responsable des exactions commises pendant cette Guerre Sainte. Son œuvre, dans la mémoire des hommes et des dieux, participe à la grandeur de celle de son père.

Mais bien loin de se contenter de répandre l'horreur, le Divin de la Terreur participa activement à la guerre. Son principal fait d'arme, mais aussi sa plus cuisante défaite, réside dans son combat contre sa tante, Athéna elle-même, et le Saint de la Balance, Exodos. La guerre touchait à sa fin. Les Chevaliers d'Or avaient reçu l'autorisation d'Athéna d'utiliser les puissantes armes de la Balance, ce qui causa la perte de nombre de Berzerkers. Les Cardinaux furent scellés, Phobos et Arès disparurent, laissant Deimos seul avec quelques survivants. Le seul moyen de remporter ce conflit et de venger l'honneur de sa famille résidait en une solution, fort périlleuse : éliminer la Déesse de la Sagesse.

Réunissant ses dernières troupes, la Terreur lança un ultime assaut sur le Sanctuaire. Ne rencontrant aucune résistance sérieuse, la Divin se rendit au Temple d'Athéna, où l'attendait la Sagesse et son ultime gardien, le Chevalier d'Or de la Balance. Malgré sa toute puissance, Deimos ne pouvait l'emporter sur ses adversaires. Dans une dernière arcane, il tenta de détruire jusqu'à l'existence du Sanctuaire. Mais l'arrivée du Grand Pope Melkabah mit fin à cette ultime tentative. Dépossédé de ses pouvoirs, le Divin de la Terreur fut scellé dans un endroit tenu secret, la Tour du Démon, à l'ouest des Pics de Rozan.

Oublié par le temps et les dieux, la prison de Deimos tomba en ruine, permettant au Cosmos divin de briser le sceau, définitivement, le retenant captif. Recouvrant a liberté, il revint vers son père. Son retour décida Arès à, enfin, rayer de la surface du monde le Sanctuaire Sous-Marin de Poséidon, Divin des Océans. Déjà affaibli par la victoire des armées des Enfers au cours d'une précédente Guerre Sainte et désertée par sa divinité protectrice, les armées d'Arès n'eurent aucun mal à remporter la victoire et c'est Deimos qui se vit offrir l'honneur de détruire le pilier central du Sanctuaire, entraînant avec lui la destruction du royaume des mers.

Après une courte période de paix, les Enfers qui déclarèrent la guerre à Arès, pour se "venger de son comportement". Submergés par le nombre, les Berzerkers furent vaincus, et la famille divine emprisonnée au Tartare. Malgré tout, la Guerre, la Peur et la Terreur parvinrent à s'enfuir, reprenant possession de leurs terres. Mais le destin ne laisserait pas Deimos en paix, pas encore. Sieghart, le Héraut de son père, mena une attaque sur l'île d'Ithaque contre les Titans de Cronos. Rejoignant les Berzerkers déjà engagés, il se préparait à livrer bataille. Mais pour une raison qui lui est encore inconnue aujourd'hui, son essence divine se sépara violemment de son enveloppe charnelle. Le choc fut si violent, si inattendu que l'esprit de la Terreur en fut profondément marqué. Perdant la mémoire, désorienté et perdu entre les mondes, le Divin perdit une partie de sa mémoire, oubliant tout de sa dernière incarnation.

Une fois remis et ayant récupéré l'ensemble de ses pouvoirs, il se réincarna dans le corps d'un mortel au potentiel cosmique intéressant, malgré sa très basse extraction, et revint vers son père, prêt à servir une nouvelle fois sa gloire.

Il est désormais temps que chacun réalise ce qu'est réellement la Terreur.

Fidèle à sa famille, Deimos ne pouvait que rejoindre les armées de son père, Arès.