[FB Arion & Sieghild & Ryuken ] Boum ! Badaboum ! Aie ! Ouais !

Qu’importe la manière dont il m’ait suivi et la façon dont je m’y suis rendu. Comme à mon habitude, j’avais quitté Andromède par mes propres moyens, ne demandant absolument rien à personne. Et, comme à mon habitude, j’avais marché silencieusement jusqu’à cette destination. Le Brésil, un pays que je connaissais très bien : un endroit, chargé de très nombreux secrets, s’offrait enfin à mes yeux. Une certaine forme de retour en quelques sortes et des souvenirs en pagailles jaillissaient dans mon esprit. C’était l’époque où je n’étais encore qu’un simple enfant tout droit sorti de sa campagne profonde : je voyageais avec Cronos  et il m’enseignait son savoir quand je ne comprenais même pas ce qu’il me disait. Un jour, on nous avait même comparé à un père et un fils. Un mince sourire s’afficha sur mon visage alors qu’il s’éteignit rapidement pour n’être rien de plus qu’un roc silencieux et inexpressif. Avec Arion, je n‘avais prononcé aucun mot. Jusqu’à maintenant, en tout cas…

Il y a un endroit idéal ici… Par contre, si tu révèles l’existence de ce lieu à quiconque d’autres que moi, je te fais la promesse qu’un millier de vie ne  seront pas suffisant pour échapper à ma colère…

J’avançais silencieusement après ma menace. D’ailleurs, j’espérais lui avoir fait bien comprendre que cet avertissement était susceptible de devenir une véritable promesse.  Je traversais une vaste forêt dans l’indifférence la plus totale, déterminé à tenir mon engagement envers le Pégase Blanc et motivé par une raison qui m’était propre. Bientôt, nous arrivâmes en direction d’un arbre géant, un de plus parmi tant d’autres. J’observais attentivement le tronc jusqu’à ce que je pose ma main dans un endroit bien précis.  Mon cosmos entra en résonnance avec celui-ci tandis qu’apparut, non loin de là, un accès à une porte enfouie sous la terre. J’y pénétrais sans mot dire. Quelques minutes plus tard, l’accès se referma et je m’enfonçais dans les profondeurs de la terre si j’ose dire.  Preuve de l’usure du temps, les marches, autrefois en ivoire, étaient devenues une gélatine boueuse et glissante. Finalement, dans le noir le plus complet, après une ou deux heures de longues marches intensives et éreintante, nous débouchâmes dans un village caché, peuplé d’une dizaine de maisons en bois, avec une petite place au milieu. Au loin, il y avait un temple. Les habitants nous regardaient : il y avait un mélange d’appréhension et de respect à mon égard. Et de crainte lorsqu’ils aperçurent Arion. Rien ne change. Je me dirigeais vers le centre du village  et me dirigeais vers une vieille femme.

J’ai besoin d’aller au Temple. Il est avec moi et il ne fera de mal à personne. Sinon, l’as-tu trouvée ?

Elle secoua silencieusement la tête alors que tout le monde jeta un regard méfiant en direction d’Arion. J’inclinais la tête puis je fis signe au Pégase Blanc de me suivre.  Nous nous dirigeâmes vers l’entrée du temple. J’ouvris les grandes portes et nous entrâmes dans une grande pièce avec une autre grande porte devant nous et un large escalier montant  vers une grande mezzanine  où une autre grande porte faisait son apparition. Tout était sombre et il y avait une impression à la fois de colère et de tristesse. Les murs étaient vides, mais de très nombreuses torches illuminaient tant bien que mal cet endroit.   Au moins, nous nous voyions.

Avant que tu ne me poses la question, nous sommes ici dans un endroit sacré et les gens, ici, appartiennent au peuple des Titans. Ils craignent les Armées des Olympiens. Ô grand jamais, tu ne devras jamais révéler l’existence de cet endroit à personne. Là, non seulement, je t’enseignerais les Arts Secrets de pégase mais, en plus, tu seras confronté à la Terreur de l’Ombre. Ne me demandes pas ce que cela signifie car tu le découvriras assez tôt. Maintenant, montres-moi toutes tes techniques. Nous allons voir ce que tu vaux.  Tu m’as dit que tu connaissais le « Pegasus Eito Seinaru Hoshi ». Alors, prouve-le. Nous allons tout de suite savoir si tu es vraiment le Pégase Blanc…

Face à Arion, je demeurais statique, les bras le long de mon corps, les jambes légèrement écartées. Un débutant croirait que je n’avais pas de position défensive, un initié au combat se douterait parfaitement que cette posture était une technique défensive.

Au moins, rien ne serait révélé de sa part. Le village pouvait vivre en paix. Maintenant, il était temps de tenir ma parole. Effectivement, Arion n’avait rien perçu de ma position de défense.  Lorsqu’il lança son point de lumière, j’esquivais cette attaque en me saisissant de son poignet  puis en projetant le Pégase Blanc sur le sol. Puis ce fut au tour de ses météores : sans aucun souci, je parvenais à tous les esquiver et ce, pour une raison évidente : ils étaient peu nombreux et lents. C’était une partie de l’explication car, en vérité, il y avait d’autres raisons. Sa pluie d’étoiles filantes fut bloquée par une de mes mains. Je n’utilisais que très peu de cosmos mais ma connaissance des techniques de Pégase, allié à la faiblesse de niveau de mon adversaire, suffisait amplement à ce que je n’utilise pas la totalité de mon pouvoir défensif.  À présent, il utilisait sa fameuse technique de la Malédiction de Pégase : ce à quoi je m’attendais exactement et c’est ce que je voulais. Il comprendrait, peut-être un peu trop tard, dans quel piège il était tombé.  Puisqu’il voulait connaître le Chemin de l’Ombre, j’allais lui en montrer une petite parcelle afin qu’il soit bien conscient de tout e que cela pouvait entraîner. Mais, avant cela, je fis apparaître une succession de clone d’ombre pour encaisser l’attaque au maximum afin que je puisse la bloquer plus aisément.  Puis, il annonça son attaque la plus puissante. La Comète de Pégase… Elle était une technique ordinaire avant en ce qui me concernait : l’évolution même des Météores de Pégase. Je changeais ma position de défense et intensifiais ma cosmo énergie sombre lorsque, soudain, surgit une nouvelle sensation. Quelqu’un s’était infiltré en ce lieu. Trop concentré par ce qui s’était passé auparavant et par la mauvaise nouvelle que je venais d’entendre, j’avais perdu le fil. Qui que ce soit, il venait de se manifester dans ce village qui était sous ma protection et se dirigeait en toute hâte vers le temple.  J’allais lui faire payer au centuple cet acte…


Donnant une impulsion supplémentaire à mon énergie cosmique, j’y ajoutais la puissance cachée de l’art du Kodai Bujutsu No Kami. Je déployais une puissance supérieure à la technique ultime du Pégase Blanc lorsque je parvins à me saisir du puissant rayon avec toutes les difficultés du monde. Plus exactement, je m’imprégnais de l’essence d’une technique que je connaissais sur le bout des ongles pour la renvoyer en direction de mon adversaire. Du moins, le croyait-il car son attaque l’évita de justesse pour se diriger vers la Porte d’entrée. Le nouveau venu aurait toutes les chances du monde de recevoir la plus puissante attaque d’Arion de plein fouet. Nous verrons bien comment l’espion agirait par cette attaque surprise.  Bien que cela ne m’empêcherait pas de poursuivre l’entraînement avec Arion, je mettais un point d’honneur à protéger le peuple caché et craintif des Titans. J’avais commis une erreur autrefois, je le payais encore au centuple. Cela ne se reproduirait plus…

Qui va là ?

Négligeant… J’ai été négligeant et voilà ce qui arrive… Une intruse se faufile tel un rat dans un endroit qui lui est interdit ! Il va falloir que je corrige rapidement ce détail. Les villageois n’ont pas besoin d’un ver de terre qui s’infiltre en ce lieu. Il réclame une paix bien mérité, loin de la stupidité de ces fichus Olympiens…

L’atmosphère, soudain, s’emplit d’une aura inquiétante. Meurtrière, les ombres de ce temple caché se révélait alors qu’elles entraient en résonance avec mon élément de prédilection. Le mal à l’état pur se mua en un sentiment qu’Arion devait bien connaître puisqu’il avait affronté mon côté malfaisant. Mauvaise idée que voilà lorsque le Pégase Blanc se rapprocha de moi en m’invectivant d’une telle manière que cela ne me plaisait guère. J’étais malade ? Elle n’a rien fait ? Elle a simplement pénétré en un lieu qu’elle n’aurait jamais due connaître. Cette Sieghild… Puisque telle était son prénom, était une menace pour ces gens. Alors, comme tout danger pour un peuple que je devais protéger, j’exterminais, j’annihilais et je mettais un terme à cette existence finalement insignifiante dans ce grand univers qu’est notre monde. Un regard rouge sang s’empara des prunelles de mes yeux tandis que je me saisis du col du Pégase Blanc pour le jeter négligemment derrière moi, comme un objet sans importance, un parasite inutile !

Tu veux apprendre les véritables techniques de Pégase, Arion ? Tu vas les voir en direct ! Observes attentivement ce qui va suivre. Cette malheureuse va servir ton entraînement… D’une pierre deux coups, je tiens ma promesse en t’enseignant l’Art du Pégase de Légende et, en même temps, je tue cette ridicule guerrière de pacotille !!!

J’approchais de la femme  avec une détermination effrayante tout en observant sa position de combat. C’était l’attitude d’un guerrier qui n’éprouvait aucun sentiment et qui était une véritable machine à tuer, n’éprouvant ni aucun remord ni aucun regret. Un sourire sadique apparut sur mon visage alors que je ne portais pas mon armure noire.

Enflammes toi si tu le désires… Ne te calme pas…. Garde bien en tête que maintenant, ta vie est entre mes mains ! Tu vas servir le Pégase Blanc à ma manière : tâche de résister un maximum aux véritables techniques de Pégase afin qu’Arion, ici présent, les comprenne et les assimile… Maintenant, montres moi de quoi tu es capable…

Moi aussi, je me mettais en position de combat. Le Tas de Chair d’Athéna semblait s’y connaître en combat, sa position de combat reflétait une certaine expérience. Nous allions voir quelle était son véritable niveau. Encore une fois, j’adoptais la même position de combat que contre Arion. Les jambes et les bras légèrement écartés, mon corps droit, ne bougeant pas. Si cette fameuse Sieghild était une véritable combattante, remarquerait-elle ce cercle bleu apparaître sur le sol, se transformant en une bulle m’entourant. Un acte que seuls les véritables initiés peuvent connaître, une aura qu’uniquement les maîtres en arts martiaux peuvent apercevoir ? Je tendais la main vers elle et lui fis signe de venir me chercher.

Vous n’avez absolument rien compris… Vous n’avez même pas ressenti l’atmosphère  de ce temple. Arion, tu voulais connaître les Ombres n’est-ce pas ? Tu voulais maîtriser ta part d’ombre hein ? Ce temple  appartient à une Divinité de l’Ombre… Ici, c’est chez moi et vous n’êtes maître de rien…

Pour appuyer mes dires, les ombres du temple sacré entrèrent en résonance alors que les murs se teintèrent d’une profonde obscurité.  La réflexion du Pégase Blanc était lamentable mais compréhensible dans le sens où il ne me connaissait pas. Malgré tout ce qui est arrivé et tout ce qui se passera à l’avenir, mon sens personnel de la tendresse envers le Peuple des Titans ne tarira jamais : j’ai commis une erreur, je l’ai payé très cher et j’ai progressé pour ne plus jamais connaître ce sentiment d’échec. Bien malgré moi, ma proximité envers ce peuple est telle que j’ai appris, par le biais de Cronos, un jour, à ressentir leurs présences.

Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas  car, entre vous et moi, il n’y a pas un monde mais un univers que vous ne comblerez jamais…

Son antagoniste commençait sérieusement à lui taper sur le système. J’étais pitoyable ? Qu’en avais-je à faire ? Je ne me soucie guère de ce que pensent les gens sur moi car j’agis en fonction de mon propre code de conduite. Soudain, j’utilisais la vitesse de la lumière pour me trouer à quelques mètres d’Arion. Le Mur de Lumière s’évapora, l’instant d’après, lorsque mon poing le détruisit, aidé en cela par les Ombres.

Tu sens dans mon aura l’envie de tuer ? Tu te trompes, jeune apprentie. Mais, je vais véritablement te montrer ce qu’est l’instinct du meurtre. Quant à toi, Arion, tu vas faire fonctionner ta cervelle… De gré ou de force… À toi de voir…

Je pris les deux épaules d’Arion, subitement,  stagnant volontairement dans mes gestes d’exécution. Soudain,  mon genou gauche vint percuter son menton puis je lui fracassais, par la suite, son visage contre le sol, sans aucun ménagement. Puis, en regardant toujours la jeune apprentie droit dans les yeux,  je me saisis de la jambe gauche d’Arion en la lui brisant littéralement dans un affreux « crac ».  Sans perdre de temps, je lui brisais l’autre jambe, tout en douceur pour qu’il souffre davantage. Encore un magnifique « crac » qui me fit sourire. Enfin, je pris le cou d’Arion et le propulsait derrière moi comme si c’était un fétu de paille. Un dernier mot, pour lui, avant de me concentrer sur la dénommée Sieghild…

Arion, tu ne bouges plus, tu observes, tu comprends, tu analyses et tu fais en sorte que la souffrance de cette jeune femme ne soit pas vaine. Si tu fais un seul mouvement, alors, ce ne sera pas du tout la même chose que sur l’Île d’Andromède…

Allusion faite à ma volonté d’avoir épargné les autres alors que j’avais promis de tous les massacrer jusqu’au dernier et de rayer ce bout de cailloux de son existence. J’avais fait preuve d’un minimum de bonté mais je n’agirais pas de la même manière cette fois-ci. Je n’avais pas de pédagogie, j’avais tout appris à la dure, par le biais de la souffrance et de l’expérience. Ce n’était pas moi qui saurais enseigner à quelqu’un avec l’art de la patience. Alors, j’allais montrer les techniques à Arion et il serait de son devoir de les apprendre par lui-même. S’il avait vraiment l’âme de Pégase en lui, cela ne devrait pas lui poser de problème. L’Influence des Pégase devrait contribuer à ce que la mémoire des Élus d’Athéna entre en osmose avec son cosmos. Puis, je me dirigeais vers l’Apprentie. Je la voyais reculer mais il n’était pas dans mes intentions de la laisser filer. Utilisant la vitesse de la lumière, je disparus de son champ de vision pour me retrouver juste derrière elle. Ce qu’elle avait décrit comme une aura de meurtre grimpa en flèche à une vitesse vertigineuse pour se muer en une aura bien plus dangereuse : une présence non seulement exterminatrice mais aussi fataliste. La signification même d’un destin corrompu par cette terrible réalité : sa mort est inexorable, son extinction pure et radicale est ancrée dans ce moment précis.  Si elle se retourne, elle pourra me voir sous ma forme la plus dangereuse : des yeux rouges vifs amplifiés par un visage déformé par la furie. Mes cheveux avaient pris une teinte rougeâtre et s’était redressée.  Comme un démon montrant ses crocs à un ange, il n’y a aucune trace de pitié. Tout mon être est voué à la destruction à son état le plus primaire. Même le son de ma voix avait changé pour devenir grave et rauque.

Satanée promesse faite à Celui qui désira que j’enseigne à ce Arion les véritables techniques de Pégase. Mais, je vais pouvoir joindre l’utile à l’agréable en te détruisant, Femelle !! Alors,  sois une bonne fifille et résiste assez longtemps que pour que le Crétin d’Arion assimile ses fameuses arcanes ! J’ai assez perdu de temps avec ce  serment et il est temps que j’y mette un terme !

J’avais observé sa position de combat alors qu’un sourire machiavélique s’était dessiné sur mon visage. Je la laissais agir comme bon lui semble mais, étant devenu le Maître du Kodai Bujutsu No Kami,  je connaissais parfaitement son art martial.  Je lui réservais, moi aussi, une petite surprise. Les Ombres dessinèrent sur le sol une grande Roda, ce cercle bien particulier à l’Art Martial de la Capoeira. Elle englobait toute la salle et ses limites touchèrent les pieds d’Arion. Ce n’était ni plus ni moins qu’une invitation au défi entre deux combattants initiés à cet art bien particulier. Agissant ainsi, est ce que la dénommée Sieghild permettrait à quelqu’un d’entrer dans cette arène ? Dans notre aire de combat spécialement destiné rien qu’à nous deux ? Je verrais bien si Arion aura l’audace de manquer de respect à cette apprentie qui est pourtant une Capoeriste.  J’entrais dans la Roda,  me rapprochant de mon adversaire avec froideur et détermination. Quand je fus à distance respectable,  je commençais à exécuter les gestes de la Ginga, le mouvement de base de l’Art Martial qu’utilisait la jeune apprentie. D’abord la base, puis la Cadeira et ensuite l’autre base de la Ginga. Soudain, profitant peut-être de la surprise, j’effectuais une Bênção de Mão , technique de Capoeira qui consistait à pousser Sieghild avec la paume de ma main gauche. Puis, une Cutilada, une imitation d’un tranchant d'une lame, avec ma droite main ouverte et les doigts serrés, en direction de la gorge de mon adversaire. Toujours sur un rythme endiablé, j’enchaînais avec une  Ponteira, coup de pied direct fouetté percutant, consistant à frapper l'adversaire à l'abdomen avec le dessous des orteils de mon pied gauche. Dans le même temps, je frappais la Jeune Apprentie avec un Macaco, sorte de roue arrière à partir d'une position accroupie lorsque je balançais mon pied droit en direction de son menton. Enfin, une Arpão de Cabeça quand je propulsais ma tête vers le torse de la jeune guerrière.


Soudain, profitant de mon enchaînement d’auparavant, j’utilisais la vitesse de la lumière pour me propulser au contact de l’Apprentie. J’intensifiais ma cosmo énergie qui prenait une teinte rouge sang puis j’armais mon poing. J’envoyais un violent uppercut en direction du menton de la Guerrière qui prit la forme d’un Pégase Noir aux yeux Rouge s’envolant dans les cieux.  Il se créa alors un tourbillon qui emporta la Femme Masquée  pour la projeter au loin  avec perte et fracas. J’en profitais pour lancer un regard à Arion.

Pegasus No Hikō… L’Envol de Pégase… La première arcane secrète….

Puis, je détournais le regard et le posais sur mon adversaire du jour. J’écartais légèrement les bras et les jambes et fis signe à Sieghild de venir m’affronter avec un geste du doigt et un sourire combatif.    

~ Un jour, tu comprendras… Un jour, tu sauras... ~

Plus rien ne m’empêcherait de faire couler le sang et je me fichais royalement de ce que l’on pouvait penser de moi. Après tout, je faisais ce que je voulais et nulle être en ce monde ne pouvait m’empêcher de vivre libre comme je l’entendais. Si mes actes étaient stupides aux yeux des autres, elles ne l’étaient pas pour moi. J’agissais selon MA raison et non selon la volonté bien-pensantes des autres. Désormais, cet empêcheur de tourner en rond ne me causerait plus un souci et je pourrais appliquer ma propre méthode sur cette apprentie. Après tout, c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour tenir ma promesse tout en m’assurant de la valeur de cette Femme. Je pouvais mettre un terme à son existence à n’importe quel moment car il me serait si facile de lui arracher les boyaux dans un magnifique geyser de sang. Néanmoins, ici, en ce lieu, et avec la présence de ces gens, je ne dois pas faire n’importe quoi. Cela ne se reproduira plus… Alors, que le Pégase Blanc cause autant de fois qu’il le veut, peu m’importe ! Car, maintenant qu’il a compris mon raisonnement, il va pouvoir apprendre par lui-même.

Mais, je me concentrais sur mon combat. Ou plutôt sur le jeu de massacre qui se préparait car briser des os en faisant hurler de douleur un être ne me ferait subir aucun autre châtiment. Après tout, ne suis-je pas Celui qui Erre dans ce Monde, accompagné par un Océan de Sang et de Cadavres ? Un de plus, un de moins, il n’y a pas beaucoup de changement. Si elle subissait mes coups, au moins, elle parvenait à en atténuer la force grâce à son savoir, semblerait-il.  Des successions de mes coups à l’utilisation de la première véritable technique de Pégase, Sieghild faisait preuve d’une abnégation malheureusement stimulante : elle me donnait envie de la tuer. Une véritable mentalité de guerrière comme je les aime ! Elle ne sera pas vaincue de cette manière ? J’appréciais la manière dont elle reprenait l’offensive. Oh oui ! Une jeune pousse qui deviendrait un véritable arbre, trônant au milieu du Monde Impitoyable des Guerriers ! Pourtant, qan elle me cracha son sang  au visage, pensait-elle vraiment qu’elle parviendrait à me déconcentrer ? Imperturbable, je bloquais ses deux premiers coups de poings puis, lorsqu’elle souhaita me briser le genou ave son poing droit, j’esquivais son offensive en tournant sur le côté opposé  de sa lancée afin de pouvoir contre attaquer en lui appliquant un tranchant de la main gauche sur sa nuque. J’avais instauré une équilibre de la puissance dans cette contre-offensive : ni trop fort pour ne pas qu’elle s’évanouisse subitement et assez puissant pour qu’elle soit sonné un court instant. Alors, elle ne l’avait pas vu ? Ne s’était-elle pas aperçue de ce cercle invisible qui m’entourait et que seuls les véritables combattants pouvaient dévoiler grâce à leurs regards expérimentés ou bien leurs aptitudes innées ?

Aucune blessure au monde, si elle n’est pas mortelle, ne l’empêchera de la défendre elle ou ses idéaux ? Contrairement à cette jeune combattante, même la mort ne m’a jamais empêché d’agir comme bon me semblait. Même les Dieux se sont pliés contre ma volonté car ils ne peuvent rien contre ma volonté : je plie mais ne romps jamais. C’est alors qu’elle dévoila son visage : son masque s’était échoué quelque part suite à l’encaissement de ma première attaque cosmique. Un visage bronzé, des yeux bleus symbolisant une telle ardeur, comme lorsqu’elle avait fait apparaître son signe zodiacal…

~ Le moment venu, tout s’éclaircira pour toi… Quel sera, alors ton choix ? ~

Ma vie a été, est et sera parsemé de quêtes infinis car je ne fais que découvrir. Je pense savoir alors que je ne sais pas. Un jour, très longtemps après, je comprendrais, je saurais, j’assimilerais et ma perception serait aussi étendue que cet océan rouge qui ne cesse de m’accompagner. Mais, aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Puis…

~ Didiou d’Creviendiou d’bennzingue ! Li chèv-là ! Elle pit pas fair’di bon lait c’t ap’ès m’di ! T’y vieng ? On va voi’ l’Curé ! Y pi savouère lui… ~

Un flash du passé, un souvenir… J’étais encore un fils de paysan sans éducation qui passait son temps à travailler la terre en compagnie de mes parents. Je ne sais pas à qui je m’adresse. Je ne vois rien. Peut-être est-ce à un de mes très rares amis ? Ou bien à mon Chien ? Qu’en sais-je ? Mais, ce regard me perturbe. On m’a dit un jour que je comprendrais et que je saurais. On m’a dit que, le moment venu, tout s’éclaircirait pour moi et on m’a demandé quel sera mon choix. J’en avais connu des moments comme ça et je n’avais jamais cherché à comprendre : je laissais mon instinct agir. Et là, il me dictait de me calmer. Qui était cette Sieghild ? Je ne le savais pas et je en avais pas pourquoi, tout d’un comme ça, je m’apaisais pour redevenir plus serein mais pas, forcément, abordable. Alors qu’elle se précipitait sur moi, je la bloquais négligemment en posant ma main sur son visage, la retenant comme si de rien n’était, ne laissant entre-apercevoir que ses yeux. Mon visage était sévère, mon regard combatif mais mon attitude n’exprimait plus cette volonté de tuer et de faire régner la terreur par la mort. Je la poussais négligemment sur le sol, comme si c’était un fétu de paille. Puis, je tournais le regard vers Arion.

Sieghild est une Guerrière Honorable qui a bien plus de valeur que toi, Sombre idiot ! Devant un Affrontement, il n’y a pas de différence : faible ou fort, homme ou dieu, apprenti ou accompli, il n’y a strictement aucune différence car nous sommes tous égaux devant la victoire ou la défaite… Devant la Vie ou la Mort… Maintenant, tu arrêtes de la déshonorer,  tu te tais, tu observes, tu comprends et tu assimiles !

Puis, je me tournais vers mon adversaire et l’observais longuement avant de reprendre la parole.

Chaque véritable combattant possède une aura qui l’entoure, comme un cercle invisible qui définit sa capacité à percevoir les attaques, à pouvoir se défendre et riposter. Pour les non-initiés, cela demeure invisible. Mais… Pour ceux ou celles qui possèdent le don du combat ou les Expérimentés de la Guerre, cette représentation demeure visible. Alors, ils peuvent s’y confronter et y imposer leurs volontés. C’est ainsi que naît le véritable combat : un véritable affrontement sans artifice cosmique où règne la science de la douleur, le dépassement perpétuel de ses capacités et la volonté de gagner pour être encore et toujours plus fort…

Je rabaissais mon niveau pour être équivalent à celui d’Arion. Je décidais de rendre ce combat plus passionnant en laissant une chance à l’Apprentie de donner la pleine mesure de ses talents.

Tant que tu ne te confronteras pas à mon aura de guerrier en toute connaissance de cause, jamais tu ne me vaincras. Et tu ne battras jamais personne car tu seras toujours faible et pitoyable, malgré tous tes efforts. Nous possédons tous une limite mais il nous appartient de la franchir. Tu comprendras plus tard, ce que je veux dire…

J’attendais qu’elle se relève pour passer à l’attaque. Cette-fois, je changeais de technique de combat, passant du style de la Capoeira au style Kempo.  D’abord un coup de poing dans le visage droit de l’Apprentie, précisément au niveau au niveau de la mâchoire extérieure afin de la sonner durablement. Puis, un atemi dans son cou gauche, précisément à trois centimètre à gauche de sa carotide pour lui priver d’air. Ensuite, simultanément, un coup de pied gauche dans ses côtes gauches et un coup de pied droit dans ses côtes droites. Enfin, une technique de projection quand je me saisis de son bras gauche et de son épaule pour la retourner sur le sol. Puis…

Kami… Bakuhatsu… Explosion Divine… La Deuxième Arcane Légendaire de Pégase…

Apparut derrière moi, alors que je prononçais le nom de l’attaque, la représentation d’un Pégase Blanc, faisant partie intégrante d’un univers où berçait un nombre infini d’étoiles, d’amas constellationnaires et de planètes entouré de nombreux soleils. Mon cosmos s’éleva soudainement alors que je dessinais la constellation du Cheval ailé, les étoiles prédominant sur cet univers. À mesure que chaque étoile de Pégase s’éteignit en explosion, elles donnèrent naissance à une Géante Rouge qui prit la forme d’une puissante aura de la même couleur qui entoura mes deux bras. Je dirigeais mes deux mes deux bras vers Sieghild, mes mains projetant deux puissants rayons rouge en direction de l’Apprentie. Une fois l’attaque accomplie, je regardais la jeune femme avec e même masque impassible alors qu’un sourire de défi se dessinait sur mon visage concentré, lui démontrant que je la respectais en véritable guerrière et non en sous-chose.

Edle Kriegerin Kommen! Ich warte auf dich!

Tu m’as affronté sur l’Île d’Andromède et tu as perdu. Nous avons eu un combat digne et loyal dans lequel nous étions au summum de notre potentiel. Ma mentalité est celle des Guerrier Indomptable et Impitoyable qui respecte son adversaire en l’affrontant lorsque celui-ci est au summum de ses capacités actuels. Je tiens mon serment en te dévoilant les arcanes secrets de Pégase. Tu n’as juste qu’à te taire et à observer ce que j’exécute sous tes yeux. Je n’ai jamais dit que je t’enseignerais ce savoir avec des méthodes conventionnelles.  Ce n’est pas sorcier du tout mais il va sérieusement falloir que je te châtie plus gravement pour que tu ne m’ennuies plus définitivement !

Pour le reste, concentré sur mon combat, je pouvais observer les efforts de l’Apprentie. Nous ne portions pas nos armures, mon niveau de combat était au niveau de celui d’Arion. Instinctivement… Non volontairement et en silence, j’incitais la Guerrière qui se trouvait en face à moi à se surpasser encore et encore jusqu’à atteindre ses limites et à les dépasser. Et, plus je la regardais, plus je me sentis mal à l’aise. Néanmoins, cet état d’esprit disparut aussi rapidement qu’il était apparu lorsqu’elle commençait à se débattre.  Bien qu’elle puisse me frapper avec son genou, je la vis trébucher sur le sol. Répondant coup à coup à mes deux premières offensives, elle ne put s’opposer aux restes de mes offensives directes.


Sa défense n’était pas parfaite mais atténua un peu plus la puissance de l’Arcane  de Pégase. Toutefois, le combat prit une tournure différente lorsque les deux se mirent à m’attaquer simultanément.  L’insignifiante boule de lumière  se conjugua à la Croix de feu qui se dirigeait vers moi.  Curieusement, je tendis la main vers la petite boule de lumière et la laissa toucher la paume de main, laissant une trace rouge et douloureuse sur celle-ci à mesure, que la refermant, je m’en appropriais sa puissance. Simultanément, je tendis la paume de la main droite pour parer une partie de l’attaque de l’Apprentie. Instinctivement, je plaçais ma main droite au centre de la croix, acceptant la douleur de cette technique tout en m’appropriant la moitié de la puissance de l’attaque adverse. Un sacrifice bien utile pour ce que j’entreprendrais par la suite.  Et, bien qu’atteint, on ne pouvait rien lire sur mon visage, pas une seule trace de douleur ne se dévoilait devant un visage froid et impassible.

Technique Interdite du Kodai Bujutsu No Kami… ShôKaKu !

N’éprouvant aucune compassion manifeste, je renvoyais l’attaque de l’Apprentie en direction du Pégase Blanc en même temps que je me déplaçais dans sa direction, utilisant la vitesse de la lumière. Non seulement, il se reçut, à moins d’un évènement contraire, la moitié de la puissance de l’attaque de l’Apprentie de plein fouet. Et, tandis qu’il en subissait les effets…

SHÔ !

Je frappais le front d’Arion avec un doigt, produisant ainsi une décharge spirituelle qui paralysa toute la partie supérieure de son corps.

KA !

Puis, je frappais son nombril pour paralyser toute la partie inférieure de son corps.

KU !

Enfin, je frappais son sternum et délivrais une puissante vague à l’intérieur de son corps qui corrompait son énergie spirituelle. Je n’atteignais pas son cosmos mais je créais un trou psychique qui l’affaiblirait progressivement jusqu’à ce  que ses cinq sens soient définitivement détruits. Ainsi, il pourrait toujours entendre et sentir mais, le processus avait déjà commencé lorsque j’avais altéré le sens de sa parole. Il ne pourrait plus que bafouiller difficilement des paroles jusqu’à ce qu’il devienne complètement muet.

Si tu as une chose à dire, dis le car, après, tu ne seras plus capable de parler ni de bouger. Ne t’avais-je pas averti ? Ton rôle est d’observer et de comprendre et c’est tout ce que tu as à faire.

Sans attendre, je me déplaçais à la même vitesse pour me retrouver à quelques centimètres de Sieghild.  Elle progressait à mesure que le combat s’éternisait mais je me doutais bien que son corps ne tiendrait pas véritablement longtemps.  Soudain, c’est avec une grande vitesse, que la paume de ma main heurta le front de la jeune guerrière tandis que je lui appliquais deux gifles sèches et rapides : une sur sa joue gauche et une sur sa joue droite. Puis ; la même paume vint heurter la mâchoire de la jeune femme tandis que je claquais simultanément ses deux joues avec les deux paumes de mes deux mains. Il s’agissait de la base d’un art martial très ancien qui se concentrait sur des gestes simples tout en s’attaquant précisément aux nerfs de son adversaire. Les coups n’étaient pas violents mais l’enchaînement se révélerait dangereux puisque l’adversaire demeurait sonnée. Chez un adversaire normal, cela équivalait à une perte de connaissance immédiate. Chez un Apprenti ou un Chevalier, cet enchaînement produisait un trouble visuel  et sensitif pendant quelques instants.

Arion… Tu connais déjà le Senko Ken. Le Ryu Sei Ken et le Siu Sei Ken. Tu as appris le Pegasus Eito Seinaru Hoshi sur l’Île d’Andromède. Je t’ai enseigné le Pegasus No Hikō et Kami  Bakuhatsu.  Et maintenant, voilà, le premier arcane le plus puissant des détenteurs originaux de l’Armure de Pégase…

J’intensifiais ma cosmo énergie pour la mettre au niveau d’un gold. Normalement, Sieghild n’aurait pas le temps de parer cette attaque si elle n’avait pu se défendre totalement et efficacement contre mon précédent enchaînement. Les treize étoiles de Pégase apparurent sur le corps de la jeune apprentie : deux sur ses cuisses, une dans son entrejambe, deux dans son estomac, un dans son sternum, une sur son sein gauche, une sur son sein droite, deux sur ses épaules, une sur sa joue droite, une sur sa joue gauche et la dernière sur son front. Soudain, derrière moi, apparut un Pégase Blanc qui se précipita vers Sieghild et moi. Il se changea en un rayon bleu, devenant un concentré de pouvoir cosmique qui se chargea dans mes poings et mes pieds. C’est alors  que la boule bleu, que m’avait lancé Arion tout à l’heure, apparut sur mon poing gauche et en augmenta sa force momentanément.

Pegasus No Shōmetsu… L’Extinction de Pégase…

Mon jambe droite vint frapper la cible localisée sur la cuisse droite de Sieghild, créant non seulement une douleur physique mais aussi une puissante onde de choc qui traversa toute l’intérieur de ce membre en une forme d’explosion. Puis, il fit de même avec sa jambe gauche qui s’attaqua à l’étoile sur la cuisse gauche de son adversaire avec les mêmes effets dévastateurs. S’ensuivit un uppercut dans l’entrejambe de la jeune apprentie puis deux coups de poings dans l’estomac, atteignant les cibles  et produisant des dégâts. Un enchaînement rapide, à la fois gracieux, maîtrisé mais destructeur atteignit la cible localisée sur le sternum puis sur  le sein gauche et droit. Les ondes de choc se multiplièrent, s’acharnant sur le physique à la fois extérieure et intérieure de son adversaire. Je frappais sans ménagement les étoiles localisées sur ses deux épaules et sur ses deux joues, les conséquences des explosions des ondes de chocs devenant de plus en plus probablement insoutenable pour la Téméraire Apprentie. C’est alors que mon poing gauche, soutenue par la puissance ajoutée de la boule bleue d’Arion s’enflamma d’une lumière bleue foncée. Je frappais le front de Sieghild mettant un terme à l’une des techniques les plus dévastatrices des Arcanes Originels des Anciens détenteurs de Pégase. Non seulement, une explosion sous la forme d’abord d’une onde de choc dévisagea le visage de l’Apprentie mais j’y appliquais une dernière poussée de puissance pour projeter son corps sur celui d’Arion.

Je savais que l’Apprentie se relèverait de cette attaque car elle demeurait fort courageuse et n’abandonnerait pas ainsi. Je lui rendrais hommage en lui faisant subir le plus puissant arcane secret de Pégase. En attendant, je les observais pendant un long moment avant de prendre la parole.

Retour à l’envoyeur si je puis dire… Sieghild, l’instinct au combat ne fait pas tout, tu dois pouvoir observer la technique adverse, la comprendre et y trouver une parade adéquate. J’avoue que tu as le potentiel pour devenir une valeureuse guerrière. Néanmoins, en cet instant, ce n’et pas ton statut d’apprentie qui te rend faible. Malgré tous tes efforts, tu parviendras certainement à me blesser mais tu ne me dépasseras jamais à moins que tu puisses maîtriser parfaitement tous les aspects d’un véritable combat. Il ne suffit pas d’embraser ton cosmos au maximum, tu dois aussi comprendre et assimiler tout ton esprit héroïque et la transmettre à ta propre force. En d’autres termes, tu dois allier âme et force lorsque tu affrontes un adversaire.  Saisis-tu ce que je veux te dire ?

« On dirait que je ne suis pas venu ici pour rien. Ah ! Il dépasse toutes nos prévisions mais il n’en fait toujours qu’à sa tête. Combien de saisons se dérouleront jusqu’à ce qu’il comprenne enfin… »

Dans le temple, nous vivions les derniers instants d’un affrontement qui, quoiqu’il en dise, aura été fort utile à Arion. Il pouvait me maudire ou vouloir me tuer, qu’importe : cela ne me concernait pas. Il ne cessait de se plaindre sur sa condition de minable guerrier : j’étais plus fort que lui et c’était un fait. J’en ai bavé pour acquérir cette puissance et je ne m’étais jamais prétendu aussi sage que mon Maître lui-même. Mon expérience tenait du réalisme pur et dur, je ne me faisais aucune illusion sur le sort de l’humanité tant que les Olympiens règneront sur ce monde. Je ne cherchais pas donner du rêve et de l’espoir si cela était inutile. Ce monde est crasseux, un point c’est tout. Il n’y aura jamais de paix universelle et de bonheur infini. Les Hommes souffriront, s’aimeront pour mieux se détruire par la suite. Il n’y aura pas de mort paisible mais juste un châtiment éternel à cause d’un Dément qui se proclame Roi des Morts. Je sais ce que j’ai à faire et je n’y éprouve aucune joie ni aucun dégoût.

Et dire que vous étiez censés représenter l’incarnation de l’espoir de votre chevalerie. Se plaindre parce que vous vous êtes fait massacrer par plus fort n’est pas digne de valeureux combattants. Au contraire, j’aurais pensé que vous souhaiteriez une revanche…Je préfère être un Déchet qu’un éternel vaincu qui ne servira rien à la cause de sa Déesse…

Un dernier geste envers sa compagnon d’arme afin qu’il ne s’évanouisse, ce qui ne faisait pas véritablement mes affaires. En parlant de Sieghild, elle était aussi au bout du rouleau mais je pouvais sentir son caractère indomptable et son instinct de combattante reprendre perpétuellement le dessus. Elle était une digne adversaire et serait une véritable combattante à l’avenir. Je m’étais habitué à ses yeux qui, pourtant, me tourmentaient. Je sentais sa rage alors que plus le combat avançait, plus sa force augmentait en désespoir de cause : Elle se savait plus faible que moi mais elle continuerait l’affrontement jusqu’à l’affrontement. Finalement, elle me lança une technique de la dernière chance si puissante : Une grande Croix Rouge de Feu embrasa tout le temple, émettant une chaleur particulièrement intense. Les Ombre protégèrent le Vestige mais je ne pus contrer cette puissante offensive. Auparavant, j’avais été percuté par une multitude de croix qui massacrait mon corps. Voilà donc ce qu’était l’Arcane Secrète de l’Apprentie. Elle tomba, elle aussi, en syncope tandis que je m’effondrais sur le sol.  Je me relevais pourtant affaibli : mon corps en miette comme d’habitude. Sans mon armure, j’avais totalement dégusté mais j’étais toujours vivant. C’est alors que, à ma plus grande surprise, je le vis. Il observait la scène avec un regard à la fois dépité puis sévère. Du genre « t’en rates pas une ou t’es vraiment irrécupérable » Les Villageois vinrent prendre les corps inconscients de Sieghild et d’Arion pour les amener à l’extérieur du Temple tandis que je quittai l’endroit  avec Lui.  Nous discutâmes pendant une longue heure avant que je ne me décide de quitter ce lieu pour repartir dans de nouvelles aventures… Le laissant avec eux.




Une semaine  s’était déroulée lorsque les deux Saints se réveillèrent enfin. Ils étaient à l’intérieur d’une maison avec comme seule lumière un feu en son intérieur. Un très vieil homme était assis en face d’eux et les observait silencieusement.

Il vous a donné les premiers soins.  J’ai guéris vos blessures internes. Les Villageois se sont affairés à achever vos soins malgré leurs moyens. Il ne vous a pas épargnés, il s’est montré très dur avec vous. Il n’est pas prêt de changer tout de suite et il lui faudra encore beaucoup de temps…

Il avait à côté de lui, sur sa gauche, un parchemin très ancien et, sur sa droite, le masque de Sieghild qui avait été réparé. Tout d’abord, il tendit le masque à la jeune Apprentie, ne montrant aucune expression.

Il a récupéré ce qui restait de ton masque. Ishtar le Forgeron l’a réparé. Puisque tu es une Femme Chevalier au Service d’Athéna, tu dois garder ce masque sur ce visage jusqu’à ce que tu estimes avoir le droit de l’enlever selon ce que dictera ta propre conscience.

Puis, il tendit le morceau de parchemin à Arion qu’il déposa près de lui.

C’est moi qui lui ai demandé de t’enseigner les véritables arcanes de Pégase. À chaque époque, l’Étoile de Pégase s’est toujours dressé en compagnie d’Athéna pour la protéger de ses ennemis. En cette ère, l’Élu n’est pas encore présent et tu ne sembles pas vouloir être cet homme ou cette femme qui se dressera contre le mal à côté d’Athéna. Ou peut-être ne le souhaites-tu pas… Dans tous les cas, Athéna n’est rien sans son Pégase. Alors, voilà pourquoi, il t’a cherché, il t’a trouvé et il t’a enseigné les Arcanes secrètes pour que tu puisses les enseigner à ton tour à l’Élu… À moins que tu veuilles vraiment devenir cet Élu… Si tant est ce que souhaite ton Destin, ce profond désir ancré en toi mais que tu ne parviens pas à révéler.

Puis il croisa les bras, prennent le temps à ‘homme et à la femme de réfléchir et à Arion de dérouler le Parchemin.

À une époque très lointaine, face à un ennemi surpuissant, les douze chevaliers d’Athéna de l’époque bravèrent l’interdiction d’Athéna en provoquant la technique interdite de « l‘Athéna Exclamation »  À cette époque, la catastrophe fut évité grâce à un miracle. Un homme, en intensifiant son cosmos à son paroxysme, parvint à s’imprégner de cette puissance et la dirigea vers cet adversaire. Le Sanctuaire fut éradiqué, l’Ennemi et ses troupes anéantis, la moitié des Guerriers de votre Déesse furent tués. Pour autant, l’Homme, en question, était déjà banni du Sanctuaire et n’était revenu que grâce à sa seule et unique volonté. « Pegasus Extinction » Voilà le nom de l’Arcane Ultime de Pégase. Et voilà son histoire. Une histoire devenue une légende dont on ne doit pas parler car c’est un sujet tabou dans le sanctuaire et dans le cœur d’Athéna…

Le Vieil Homme demeura silencieux pendant un très long moment avant de reprendre la parole. Puis, il s’adressa à Sieghild.

Ce que tu as cherché, tout au long de ta vie… Ce que tu souhaites vraiment… Ton désir, le plus profond, n’est peut-être pas ce que tu imagines avec assurance. Il faut parfois observer avec les yeux de son cœur plutôt qu’avec le regard de son esprit. Un jour, tu comprendras ses paroles… Maintenant, si vous n’avez plus rien à me dire, je vais prendre disposition de vos deux personnes car votre chemin n’est pas encore terminée : pour l’une, il ne fait que commencer et pour l’autre, il s’y est déjà engagé mais il fait très noir…

Le Vieil Homme baissa la tête, ferma les yeux jusqu’à ce que de nouveaux évènements surgissent par la volonté de ses deux interlocuteurs…  

Le Vieil Homme ne bougea pas d’un poil. Que sa vie était bien longue et il avait encore du chemin à parcourir. Un très long chemin jalonné de très nombreuses rencontres avec cet espoir que jamais, il n’oubliera les yeux de ceux et celles qu’il rencontra un jour. Il avait accompli ce qui devait être fait. On le disait bon : pourtant, il se considérait comme bien plus dangereux que Celui qui fut son Disciple pour un court moment de sa longue vie. La seule différence est que l’un marchait quand l’autre commençait tout juste à ramper sur ses quatre pattes.  On le disait sage : pour autant, ses paroles sont emplies d’une certaine justesse, issue de son long vécu. Il n’arrive pas vraiment à SA hauteur et il ne touchera jamais SA grandeur. Le Vieil Homme est un embryon à peine né face à LUI. Alors, plongé dans un profond mutisme, il observe et il écoute. Il note la colère de l’une et de l’autre. Comme à son habitude, Ryuken n’en a fait qu’à sa tête et sa singulière particularité est à l’image de la vision de la sa propre conception des choses. Toutefois, un jour, il changera. Quand ? C’est toute la question.  L’Apprentie et le Jeune Chevalier ont véritablement souffert. Ils ont failli être tué et ont vécu une expérience bien dangereuse car ils auraient pu mourir. Leurs vies étaient entre les mains du Chevalier Noir de Pégase : s’il les avait rencontrés plus tôt, ils seraient morts. Mais, ce n’était pas le cas. Petite, un jour, le combat digne de ce nom que tu souhaites, tu l’auras car il te l’offrira. Mais, cette fois-ci, il n’y aura pas l’ombre d’une seule clémence car tu mourras.  Elle avait raison : Ryuken changera que lorsqu’il le décidera ou quand il n’aura pas le choix.  Alors qu’elle s’en va et que le Pégase Blanc semble vouloir s’entraîner, il se lève doucement  et sort de la maisonnette. Il se dirigea alors vers le prénommé Arion.

Les autres m’appellent l’Ancêtre. Je n’ai plus de prénom. Et… Je connais bien cette « ordure » de Tatsou puisque c’est moi qui lui aie enseigné l’art du Kodai Bujutsu No Kami. Je pensais que vous résisteriez plus longtemps contre lui, du mois assez pour qu’il ait pu t’apprendre toutes les techniques. J’ai sous-estimé sa particularité, il n’a pas encore changé.  Je suis intervenu avant que vous ne disparaissiez. Si tu le souhaites, je peux t’enseigner cette dernière technique. Néanmoins, nous ferons cela au Temple afin de ne pas déranger les Habitants.

Il observait le jeune enfant avant de se diriger lentement vers le Temple. Tout en s’y rendant, il saluait les habitants, caressant les cheveux des enfants voulant jouer avec lui. Il était très apprécié ici, malgré son comportement peu démonstratif. Cela faisait partie de ses nombreux have de paix. C’était à lui de prendre le relais de son têtu de disciple pour achever ce qui devait être terminé. Cette technique avait une belle histoire ? Quelque part, et même bien plus tard, il ne le saura jamais.

Et pourtant, j’ai connu – Et je connais – Des hommes et des femmes capable de soulever des montagnes afin d’atteindre leurs objectifs. Si reconnaître sa faiblesse face à un être plus fort que soi est en soi une certaine preuve de maturité, persévérer dans le chemin de l’adversité est aussi gage d’un aboutissement personnel.

Il se dirigeait lentement vers le centre du Temple, tandis qu’il posa une main sur le sol. Malheureusement, les débris du combat ramenait le Vieil Homme à des souvenirs quelques peu douloureux mais il n’en exprimait aucun signe visible. C’est alors qu’un pentacle rouge se forma, sorte d’étoile à dix branches dont les contours étaient inscrits en des termes anciens, inaccessibles pour le commun des mortels mais bien compréhensibles pour quelques élus. Apparut alors un large escalier qu’il emprunta doucement, les ombres devenant progressivement des ténèbres insondables. Il semblait où aller et se remémorait des interrogations du jeune Pégase. À la fin de leurs descentes, surgit une entrée devant eux débouchant sur une gigantesque arène souterraine, illuminés par d’innombrables statues de pierres représentant de nombreuses divinités inconnues. Il se dirigea lentement vers le centre et se retourna vers le Guerrier d’Athéna.

Tatsou et moi avons un « ami » en commun et les mêmes aspirations. Les Saints d’Athéna, les Spectres d’Hadès, les Berserkers d’Arès, les Guerriers Divins d’Odin, les Marinas de Poséidon et bien d’autres ont la capacité de projeter leurs cosmos pour porter une attaque en combinant leurs vitesses d’exécutions.  L’on dit  que ces hommes et ses femmes, de tout temps, étaient capables de fendre le ciel avec leurs poings et de détruire la terre avec leurs pieds. Le Chevalier Noir de Pégase est une des très rares personnes à avoir le don d’utiliser son cosmos d’une manière tout à fait différente mais non moins efficace… Pour ne pas dire mortelle aussi bien pour les hommes que pour les dieux.

L’Ancêtre demeurait silencieux. Puis, il reprit la parole.

Moi aussi, en des temps anciens, je portais la même armure que toi. Seulement, entre Athéna et moi, il y a eu beaucoup de différends. Ne cherches pas en savoir plus, je ne te répondrais pas. Quant à Tatsou, je le connais depuis qu’il est né. Ton armure est imprégnée d’une très longue histoire, à la fois belle et cruelle.  Tatsou t’a enseigné le savoir mais votre évanouissement ne lui a point permis de t’apprendre la technique ultime et secrète de Pégase. Lorsque j’aurais finis de te l’enseigner, ce sera ton tour de l’apprendre aux prochaines générations car tel est maintenant ta destinée. Je t’ai déjà raconté l’histoire de cette technique, maintenant observes, comprends et si tu disposes d’une défense, utilises-la sinon, je ne saurais garantir ta survie Jeune Pégase Blanc…

L’Ancêtre intensifia sa cosmo énergie : elle était d’un couleur bleu foncé dont on pouvait parfaitement ressentir tout la puissance. Elle atteignait le niveau d’un Chevalier d’or à une vitesse vertigineuse mais on pouvait facilement deviner qu’il possédait une force encore bien plus importante. Il leva doucement ses deux mains en l’air alors qu’une puissante énergie naquit en lui et enveloppa les contours de son corps d’une luminescence violette foncée. Sa longue barbe décollait de son menton tandis que ses sourcils paraissaient vouloir décoller vers les cieux. Ses yeux prirent une teinte bleutée irradiante alors que l‘on pouvait sentir une puissante énergie se déverser en lui, prête à exploser à tout moment.  C’est alors que surgit, sur tout le périmètre du sol de l’arène, la naissance d’un dôme qui s’élevait jusqu’au plafond de l’arène antique. En son intérieur, le Vieil Homme écarta les bras tandis que jaillirent deux sortes de boules qui prirent la forme d’une sorte de deux hypernovas.

C’est alors que surgit l’explosion tant attendu, dévastant tout sur son passage. Après le choc, il ne restait absolument plus rien mais les silhouettes de l’Ancêtre d’Arion et de l’Ancêtre devaient tout de même surgir vu que celui-ci n’avait pas déployé toute la puissance absolue de cette attaque.  Du temps s’écoula jusqu’à ce que les paroles et les gestes puissent reprendre.

Voici une des applications du Kodai Bujutsu No Kami jeune Pégase Blanc…

L’Ancêtre toucha simplement différentes parties du corps d’Arion tandis que les blessures et la fatigue s’évanouirent doucement et progressivement.  Puis, il constata les dégâts environnants et ferma les yeux un instant pour es rouvrir quelques secondes d’après.

Le Véritable « Pegasus Extinction » prend naissance des cieux et, plus exactement même de l’univers. Lorsque tu invoques cette technique, ton corps, ton âme et l’univers entrent en symbiose un court instant pour former cette attaque cataclysmique. Heureusement, l’être humain ne dispose pas de force nécessaire pour en déployer l’intégralité de cette puissance. Néanmoins, au bas mot, tu pourrais certainement ravager le Sanctuaire dans sa globalité si tu en perdais le contrôle. Tu devrais pouvoir en limiter  l’influence si tu maîtrise parfaitement cet arcane...

Fort heureusement, l’Arène Souterraine était assez profonde pour que le village ne ressente les effets de cette puissance dévastatrice  que par le biais d’un léger tremblement sismique. D’après ce qu’il avait perçu, il n’y avait pas eu de véritables dommages et seulement un peu de frayeur vite disparu d’ailleurs.

Arion. Maintenant que tu connais les véritables techniques de Pégase, tu dois affronter en un combat véritable Tatsou. Il s’agira d’un combat à mort qui déterminera qui est le plus fort des deux « Pégase ».  L’un de vous ira croupir en Enfer tandis que l’autre pourra se glorifier d’être le véritable Élu de Pégase. Aucun Dieu, qu’il soit Olympien ou Titan, ne peut influencer une constellation car c’est uniquement elle qui décide de son véritable maître. Qu’il soit noir ou blanc, Pégase est toujours aussi fougueux… Désormais, c’est ta seule et unique mission et personne ne devra t’en empêcher. Pas même Athéna. As-tu compris ?