La Jeunesse excuse-t-elle vraiment les Actes et les Paroles ?Quelque chose à rajouter ou pas
L'on dit que le souvenir est l'art de se rappeler le passé comme si il avait toujours été rose en oubliant les blessures, le temps du bonheur. L'expiation est puissante : c'est le verrou sur la porte que l'on referme sur le passé… Dit-on aussi… Mais, le souvenir d'une certaine image n'est que le regret d'un certain instant. Ces images sont bien trop nombreuses : il fut un temps où elles étaient mes étoiles. Infinies et pourtant faisant tant partie de mon paysage. Néanmoins, une vie sans avenir est souvent une vie sans souvenir. Et, je me dis, parfois, que l'instant est béni et que tout le reste est souvenir. Au bout du compte, je suis ce que je suis. J’ai accompli ce que j’ai accompli et, un jour, je devrais faire ce qui sera nécessaire. On ne fait pas forcément ce que l’on désire et je me demande vraiment si nous sommes maîtres de nos choix, rois de notre vie et seigneurs de notre destin. Je suis un Dieu, je suis le Roi des Titans et pourtant, on me surnomme toujours « le Dieu le Plus proche des Humains. » Avant, malgré mes beaux serments, je haïssais mon passé. À présent, je l’accepte. Auparavant, je détestais l’idée même d’être Roi. Dès lors, j’intègre parfaitement car c’est ce qui fait ma force : non seulement, je suis le Maître des Titans mais je suis aussi un Frère attentif et aimant. Il m’en aura fallu du temps pour le comprendre… Oh oui… Car c’est ça être proche des Hommes : c’est s’accaparer leurs pêchés et leurs incertitudes tout en s’appropriant leurs sagesse et leurs certitudes. Finalement, qu’est-ce qu’un Dieu sinon la Manifestation Absolue qu’il est là pour diriger, sanctionner, récompenser mais surtout présent pour guider. Ce monde, malgré son évolution, je le connais si bien : il change mais il demeure toujours égal à celui que j’avais connu autrefois. Là, à demi-assis sur le sol d’une vaste plaine silencieuse où le silence n’est brisée que par la nature, adossé à un arbre profondément enraciné à Mère la Terre, les deux jambes allongées, un brin d’herbe coincé dans ma bouche, je regarde le ciel et je m’assoupis. Et, je me souviens…
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PREMIÈRE ÉPOQUE
Que j’étais jeune et fougueux ! Pétri de certitude ! J’avais tout le temps raison et les autres avaient tout le temps tort. Il fallait que les actes suivent uniquement mon choix et ma volonté et je me moquais complètement de l’avis de mes frères et de mes sœurs. Je vouais un amour profond à ma mère et une haine inconsidéré pour mon père. Quant aux autres, mes frères et mes sœurs, comment dire ? Mon cœur leur appartenait même s’ils m’ennuyaient beaucoup. Impertinent petit frère qui ne cessait de les ennuyer quitte à me faire disputer mais après tout, le plus fort, c’était moi. Je faisais ce que je voulais, je me faisais gronder, je criais, je partais et je revenais toujours avec un air penaud, comprenant bien plus tard mes bêtises. Je défiais mes aînés, voulant toujours prouver ma supériorité et mon assurance quand, avec la benjamine, je me montrais protecteur. Avec les serviteurs, j’étais espiègle.
Mais j’étais loin d’être un idiot. J’avais seulement ma propre façon juvénile de voir les choses. Observateur malgré mes airs d’empêcheur de tourner en rond, je me rendais bien compte qu’on me cachait quelque chose. Je n’aimais pas ça, je voulais savoir ce qui se passait. Mais, il y avait une sorte de silence, un mur… Mère n’était pas comme d’habitude. Et Père ? Je ne voulais même pas en discuter car il était si… Méchant… Non, je ne l’aimais pas. Les Aînés me semblaient si étranges : ils n’étaient pas comme d’habitude. Alors, que faisais-je quand on me cachait des choses ? J’enquêtais… À ma manière. Je me mettais en colère : j’étais odieux et impertinent. Cela faisait maintenant des lustres qu’un profond silence s’installait, combiné avec un malaise qui hérissait mes poils et faisait bouillir mon impétuosité. Tout le monde en prenait pour son grade. Comme aujourd’hui d’ailleurs !
- Diable ! Ils me cachent quelque chose et j’en ai plus qu’assez que moi, Cronos, Fils de la Terre et des Cieux, ne sache point de quoi il en retourne ! De qui se moque-t-on ! Aujourd’hui, par Gaïa, je saurais ce qu’il en coûte quoiqu’il se passe !
Je maugréais, jurant malgré les interdictions, traversant ce domaine dans lequel je jouais auparavant. Cela frisait certainement l’obsession et alors ? Nos serviteurs subissaient ma colère sans pour autant ne rien dire ou bien ils détournaient la conversation. Mais, aujourd’hui, cela suffisait. Qu’importe les moyens utilisés, je châtierais les impudents qui oseront me défier ! Comme, par exemple, cet être qui s’avance vers moi, en s’inclinant respectueusement. Homme ou femme, qu’importe ! On ne défie pas le « Grand Cronos » ! On accède à ses requêtes !
- Toi ! Oui toi ! Je t’ordonne, séance tenante, de te confier à moi ! Révèles ce que tu sais ! Et, si tu ne sais pas, tu seras mon espion ! Oui ! En silence, tu écouteras ! En privé, tu me raconteras tout !!
Comment osait-il ne rien répondre !! J’allais… Quand soudain, je ressentis une présence : qui pouvait venir me déranger ?
Sujet: Re: [FB TITANS] Notre Histoire... Dim 18 Jan 2015 - 19:58
Mère grand, raconte-moi une belle histoire... Si Mnémosyne avait pu, elle aurait pris Aodé sur ses genoux, et l'aurait bercée en lui confiant ses souvenirs. Mais comme elles ne faisaient qu'un, cela était impossible. Aodé s'était assise dans un fauteuil d'osier, le mamba vert endormi à côté d'elle, un coussin sous les pieds. Elles avaient voyagé ensemble jusqu'en Amérique, et avaient été hébergées par d'aimables villageois. Après un repas frugal, dans une pièce boisée, éclairée pittoresquement par des bougies alors que l'on voyait, à travers les fenêtres hautes, le crépuscule qui s'étendait, face à un feu de cheminée qui ronflait paisiblement dans l'âtre, l'humeur était à la remémoration. L'humaine avait souvent demandé à Mnémosyne à quoi ressemblait le monde, avant l'ère des dieux, sous le règne des Titans. Elle voulait savoir. Maintenant, elles avaient devant elle de nombreuses et très longues heures, propices pour le récit silencieux du début de l'existence de Mnémosyne et de ses frères et sœurs. Malgré qu'elle fût la Mémoire, cette époque remontait bien loin pour la Titanide, avant son long enfermement au Tartare, qui avait duré pour elle une éternité, avant la Titanomachie, qui avait été une épreuve non moins éprouvante. Se replonger dans son passé pourrait aussi lui permettre de faire le point, et de voir plus clair sur l'avenir; comprendre les fautes qui ont pu être commises peut permettre de ne plus les commettre à nouveau, voire même de les réparer. Il ne faut pas comprendre dans ces pensées que Mnémosyne regrettait son rôle dans la Titanomachie, bien au contraire. Et justement, regarder précisément ce qui a pu se passer lui permettra de comprendre se qui se passe à présent.
************ PREMIERE EPOQUE
Il y avait un monde, sous eux. Mnémosyne en était pleinement consciente. D'abord étaient nés les Cyclopes et les hécatonchires, aînés des Titans. Mais ils avaient subitement disparus, la Mémoire avait perdu toute trace des Géants aux Cent Bras. Mnémosyne avait cherché à savoir, à comprendre. Au bout de quelques temps, elle avait compris: ils étaient déjà au Tartare. Etait-ce une bonne chose? Ou devait-on les délivrer? Mnémosyne s'interrogeait. Elle décida de faire confiance à la sagesse de leur père, Ouranos. Si ces êtres étaient un danger pour leur règne, s'ils étaient mauvais, alors il ne fallait pas hésiter. Et puis, celle qui savait tout ce qui avait été, tout ce qui était, et tout ce qui serait, pressentait que, pour la suite des événements, la présence des hécatonchires en Enfer jouerait un rôle.
Les principaux enfants d'Ouranos et Gaïa, les Titans, grandissaient en paix. Mnémosyne, si elle s'entendait bien avec ses frères et sœurs, ressentait affection et fraternité pour eux, restait cependant souvent solitaire. Le monde, sous leur palais, lui présentait d'innombrables merveilles. La Mémoire voulait tout savoir, tout étudier, tout apprendre, tout retenir. Et tout nommer. Mnémosyne avait vite compris que, pour communiquer, il fallait donner un nom aux choses. Alors, la Titanide s'attela avec joie à cette tâche laborieuse. Pour chaque objet, chaque lieu, chaque chose la plus insignifiante, il fallait trouver un nom, le nom exact, celui dont la sonorité et le sens le représenterait. Ce travail lui prenait beaucoup de temps. C'est pour le mener à bien qu'elle restait à l'écart de ses frères et soeurs. Certains la comprenaient, d'autres la trouvaient arrogante, peu lui importait. Mnémosyne se passionnait pour son travail, et profitait aussi avec bonheur des moments qu'elle partageait avec d'autres Titans, qu'ils soient sages et réfléchis comme Océanos, à qui elle demandait parfois conseil; ou qu'ils soient turbulents comme Cronos, qu'elle regardait grandir avec un sourire bienveillant.
Peu à peu, les temps changèrent. Mnémosyne avait remarqué que quelque chose n'allait pas, entre Gaïa et Océanos. Mais quoi... Pour l'instant, ses parents le cachaient soigneusement à la Mémoire, ainsi qu'à tous leurs enfants, même si Mnémosyne ressentait, de la part de Gaïa, une volonté de parler. Et elle savait que cela arriverait, tôt ou tard. Il suffirait de prendre le temps en patience. Mnémosyne entendit des éclats de voix. Que pouvait-il bien se passer dans ce lieu d'habitude plutôt calme? Autant aller voir. La Titanide se dirigea vers la pièce d'où provenaient les bruits. Quoiqu'il se passe, elle apprendrait quelque chose.
Il ne s'agissait de rien de bien grave. Cronos se montrait autoritaire envers un serviteur. Bien que la mémoire comprît de quoi il retournait, elle était amusée de la situation. Et l'idée d'un serviteur-espion n'était pas mauvaise.
Allons, mon frère, pourquoi te montres-tu si colérique avec cette pauvre personne?
Elle attendait que son frère lui dît ses plans. Pour marcher avec lui, ensembles ils seraient plus forts pour percer le secret que même la Mémoire n'avait pas réussi à briser.
Le passé. Dans son temple, dans le Cronos labyrinthos, assis sur le trône qui était le sien, symbole d'un passé à jamais révolu, le titan des océans songeait. Pourquoi ces souvenirs revenaient ils le tarauder maintenant? Il l'ignorait. En un sens, il aurait préféré que tout cela reste oublié. Ne plus se rappeler ce qui avait été, ne plus réveiller la douleur. Mais il devait continuer à se souvenir. Car il était l'un des seuls témoins de ce passé, et son devoir était de continuer à se souvenir. Quittant le temple, le titan se dématérialisa pour réapparaitre dans un endroit quelconque. Peu importe lequel du moment qu'il ne le faisait pas souffrir. Il réapparut en Amérique, face aux chutes du Niagara. La douleur qui le harcelait devint encore plus forte face à ce lieu qui était emprunt de la majesté des temps anciens. Que de choses qui avaient été perdues. Autrefois les eaux étaient claires et indépendantes, et les habitants de l'océan vivaient en paix. Mais maintenant, les mers étaient sillonnées par des légions de navires, les poissons péchés en masse, et les eau souillées. Et cela serait pire par la suite, son intuition le lui disait. Pourquoi ne pouvait il donc s'empêcher de penser à des choses qui le faisait souffrir? Le passé qu'il avait fui revenait à présent le harceler. S'immergeant face aux chutes, le titan fit le vide dans son esprit. Il avait assez fui. A présent il allait faire face, et se souvenir de tout, jusqu'au dernier détail. Le titan se replongea dans sa mémoire, des millénaires auparavant.
************* Première époque
Le titan était allongé sur son lit. Depuis combien de temps était il ici? Et qui l'avait porté jusqu'ici? Il n'aurait su le dire. La dernière chose dont il se rappelait, c'était la douleur qu'il avait ressenti après qu'un coup violent à la tête l'eut projeté contre un mur. Après, le noir. Il se releva avec peine pour se placer face à un miroir et étudier son état. Extérieurement, hormis un œil au beurre noir, rien n'était visible, les innombrables bleus étant dissimulés par ses vêtements. En revanche, il boitait, et il était presque sur d'avoir au moins une côte fêlée. Comment en était il arrivé dans cette situation? Ah oui: après s'être rendu compte de l'absence des hécatonchires, qui venaient juste de naitre, il avait interrogé son père sur ce sujet. Celui ci n'ayant pas daigné lui répondre, menaçant même de le jeter hors de la pièce, il en avait déduit que le primordial était responsable de leur disparition. Lorsqu'il avait accusé Ouranos d'avoir jeté les hécatonchires dans le tartare, celui ci avait éclaté de rire, puis l'avait passé à tabac. Preuve qu'il avait eu raison. Le titan sortit précautionneusement de la pièce. Il se trouvait dans une situation délicate. Il ne voulait pas que ses frères et sœurs se rendent compte de son état. Mais il ne pouvait rester enfermé dans sa chambre, car cela attirerait des soupçons. Et il était en trop mauvais état pour se déplacer plus rapidement qu'un simple humain. Aussi, le titan entreprit de se diriger vers la sortie du palais, évitant soigneusement ses frères et sœurs lorsqu'il les croisait. Il était proche de la sortie lorsqu'il tomba par mégarde sur Cronos et Mnémosyne qui étaient proches d'un serviteur. Il se demandait ce qu'avait pu faire le serviteur pour attirer l'attention de deux titans, mais il était trop catastrophé par sa propre déveine. Maintenant qu'ils l'avait vu, il ne pourrait quitter le palais sans être suivant par sa fouine de petit frère. Il se dirigea donc vers eux, tentant de prendre un air le plus décontracté possible.
Et bien Cronos, Mnémosyne. Que voulez vous donc à se serviteur? A t'il commit un acte si répréhensible pour attirer l'attention de deux titans?
L'Histoire est comme un long fleuve qui tantôt s'écoule calmement, tantôt est malmené par les dieux des vents. Les êtres humains et divins naviguent tant bien que mal sur ces flots soumis au bon gré des éléments. Mais si les petits saumons sont capables de remonter de puissantes rivières, même les dieu ne peuvent remonter le courant de l'Histoire du monde et tenter d'en changer les détails. L'Histoire est un flot continu que nul ne pourra jamais remonter pour en changer le court. De ces temps passés plus ou moins lointain, il ne nous reste que des souvenirs. Des souvenirs heureux ou malheureux, qui nous font sourire ou pleurer. Les premiers souvenirs de Téthys remontaient a il y a bien longtemps, en des temps immémoriaux dont même les Olympiens ne savent pas grand chose...
Première époque
Téthys était en train de jouer près d'une rivière, du haut de ses quelques années d'existence. Elle aurait aimé pouvoir jouer avec ses grandes sœurs mais aucune d'elles n'avait l'air d'être présentes. Elle n'avait pas réussi à trouver sa mère Rhéa, et ne souhaitait pas se retrouver face à son père Ouranos. Lasse de jouer seule, elle se leva, décidant de partir à la recherche de l'un de ses frères.
"Ils ne se sont pas tous volatilisés quand même."
Elle parti donc à la recherche des membres de sa fratrie quand elle entendit les hurlements du plus jeune de ses frères, qui était visiblement en train de criser contre un humain. Allons bon, qu'est-ce qui avait bien pu provoquer l'ire du cadet des fils de Rhéa. Quand Téthys arriva sur les lieux du drame, Mnémosyne et Océanos étaient déjà présents.
-Il se passe quoi? Tu en fais du bruit Cronos pour un simple serviteur.
Pauvre serviteur qui se retrouvait d'ailleurs le centre d'attention de 4 titans. Il y avait sans doute de quoi ne pas se sentir rassurer
La Jeunesse excuse-t-elle vraiment les Actes et les Paroles ?Quelque chose à rajouter ou pas
Par les tricots de Gaïa et le string d’Ouranos ! Il ne manquait plus qu’eux ! Certes, de manière involontaire, j’avais élevé la voix et m’était montré autoritaire, limite odieux ave ce Serviteur Humain. Pourtant, ne pas savoir ce qui se tramait chez moi avait eu le don de particulièrement m’agacer. Ce fut d’abord ma sœur, Mnémosyne, qui vint vers moi : pourquoi me montrais-je si colérique ? Je me retournais en lui jetant un regard à la fois vindicatif et boudeur mais le Serviteur Humain ne bougeait pas d’un iota. Puis, ce fut son grand frère, qui se dirige vers nous. Il semblait blessé : qui avait osé faire ceci à mon très cher frère bien aimé ? Je voyais déjà rouge ! Puis, ce fut autour de ma petite sœur de nous rejoindre. Au moins, la présence de cet humain inutile ne me servirait plus à rien car j’allais demander des comptes à mes frères et sœurs. Je me retournais cependant vers le Serviteur Humain, conscient de l’avoir traité comme je ne l’aurais pas dû.
- Tu peux disposer ! Et… Tu peux prendre ta journée de repos… Que dis-je ! Tu peux prendre une semaine de repos ! Je n’ai pas besoin de toi pour faire les tâches qui t’incombent ! Et puis pourquoi tu te trouves ici alors que ta femme et ton enfant t’attende !! Va les rejoindre prestement ! Et… Dis à ton fils que je viendrais jouer avec lui cet après-midi… Allez ! Oust !! Du Vent !! Que je ne te vois plus avant Sept longues Lunes !!!
Je le libérais de ces obligations. Je le connaissais ce servant : pour l’avoir traité avec irrespect et avoir eu des idées mal visé à son égard, je ferais le ménage dans son palais pendant une longue semaine sans rechigner. Mais, maintenant, qu’ils étaient là, je n’allais pas me priver pour avoir les réponses que je souhaitais. Mais avant tout ça…
- Océanos, mon Grand Frère, pourquoi tu es comme ça ? Qui a osé te faire ça ? Si, c’est Père, je te jure que je vais aller le voir et le taper de toutes mes forces jusqu’à ce qu’il pleure dans son lit !!
Puis, je croisais les bras et les regardais tous avec mon petit air sérieux, cette attitude que j’avais déjà très jeune. J’étais embêtant mais, des fois, je pouvais être si adulte. Cela n’arrivait guère, mais je sentais, au fond de moi, que quelque chose n’allait pas et si je ne pouvais me confier à Mère, je pouvais en parler à eux.
- Je veux savoir ce qui se passe entre Mère et Père. J’en ai assez qu’on me prenne pour un enfant stupide.
Il apparaissait clairement que Cronos n'appréciait pas que sa soeur vînt se mêler de ce qui ne la regardait pas tellement. Le regard qu'il lui jeta alors fit penser à la Titanide que son frère craignait qu'elle n'aille le dénoncer à leurs parents. Mais pourquoi donc? Il n'y avait aucune raison. Elle l'eût peut-être fait, plus tôt. Mais plus maintenant. Océanos et Gaïa lui paraissaient par trop bizarre, ils gardaient un secret, elle le sentait, mais elle ne parvenait pas à le percer. Océanos arriva lui aussi, très peu de temps après. Il semblait avoir été roué de coups, ou bastonné, ou quelque chose du genre. Sans même poser la question, Mnémosyne savait que l'auteur de ces coups n'était nul autre qu'Ouranos. Lui seul oserait et pourrait molester un Titan. Puis Téthys arriva à son tour, suivant de peu son frère. Au fur et à mesure que les Titans arrivaient, la Mémoire voyait la figure du serviteur humain se faire de plus en plus pâle, jusqu'à en devenir livide. D'autant plus que les propos que Cronos lui avaient tenus n'étaient pas faits pour le mettre en confiance.
Heureusement, Cronos congédia l'humain. Peut-être pas de la manière la plus fluide et royale, mais assez pour remettre le petit être en confiance. Le discours de son frère fit sourire Mnémosyne. Mais il ne donna pas tout de suite la raison de son entretenue avec le serviteur. Plutôt, il questionna Océanos sur sa mésaventure. Mnémosyne posa ses mains sur les épaules de son frère, et le regarda dans les yeux, lisant ses souvenirs, et lui adressant un regard plein d'affection et de compassion.
C'est Père, n'est-ce pas? Tu l'as interrogé sur l'étrange disparition des hécatonchires, et il n'a pas apprécié? Pourquoi ne nous en as-tu pas faire part auparavant? Nous y serions allés ensemble.
Elle marque une pause.
Enfin... Comment te sens-tu, maintenant?
Enfin, Mnémosyne répondit à Cronos, qui proposait d'aller tout de suite se venger des agissements de Cronos, avant d'affirmer vouloir mettre à jour ce qui se passait entre Gaïa et Ouranos.
Tu n'es pas le seul que Père et Mère traitent comme des enfants stupides. Même moi, je n'ai aucune idée de ce qui se passe. Et je suis sûre qu'il en va de même pour tous nos frères et soeurs. Père et Mère savent s'entourer d'assez de secret pour qu'aucun d'entre nous ne puisse pas avoir la moindre idée de ce qui se trame. Moi non plus je n'aime pas cette situation. Je souhaiterai aussi tout comprendre. Mais pour cela il faut s'y prendre tous ensemble. Nous serons ainsi beaucoup plus forts.
Quelle déveine! Alors qu'il avait projeté de quitter en douce le palais jusqu'à ce que ses blessures soient soignées, il se retrouvait cerné par ses frères et sœurs sans aucun doutes les plus curieux. En plus de Cronos et Mnémosyne, il avait fallu que Téthys se ramène. Il ne voyait pas quelle bonne excuse trouver pour ne pas leur avouer la vérité.
- Tu peux disposer ! Et… Tu peux prendre ta journée de repos… Que dis-je ! Tu peux prendre une semaine de repos ! Je n’ai pas besoin de toi pour faire les tâches qui t’incombent ! Et puis pourquoi tu te trouves ici alors que ta femme et ton enfant t’attende !! Va les rejoindre prestement ! Et… Dis à ton fils que je viendrais jouer avec lui cet après-midi… Allez ! Oust !! Du Vent !! Que je ne te vois plus avant Sept longues Lunes !!!
Le serviteur quitta les lieux, heureux de pouvoir échapper à cette gênante situation. Certes la manière dont Cronos l'avait congédié manquait de classe, mais elle avait le mérite d'être directe et efficace. Avant qu'il n'ait eu le temps de s'éloigner, son frère se tourna vers lui. Le titan soupira. L'interrogatoire allait commencer.
- Océanos, mon Grand Frère, pourquoi tu es comme ça ? Qui a osé te faire ça ? Si, c’est Père, je te jure que je vais aller le voir et le taper de toutes mes forces jusqu’à ce qu’il pleure dans son lit !!
Voyons ne raconte pas n'importe quoi. Pourquoi père s'en serai t'il pris à moi? Et d'ailleurs, même en supposant que ce soit vrai, qu'est ce que tu pourrais y faire. Tu y gagnerais seulement de te faire jeter du haut du palais.
Il parlait d'expérience. Quelques temps auparavant, il avait contrarié son père et pour le punir, celui ci l'avait jeté du haut du palais. Heureusement, il avait atterri sur l'océan, où les esprits des eaux avaient amortis les eaux puis l'avait soigné en le tenant éloigné des autres. Personne n'avait eu vent de cet incident sauf Pontos, son détestable oncle, qui avait certes gardé le secret mais c'était payé sa tête tout le long de sa convalescence. Aussi, il ne tenait pas à ce que Cronos se face balancer aussi du haut du palais. Son jeune frère aurait beaucoup moins de chance. Ce fut Mnémosyne qui contrattaqua.
C'est Père, n'est-ce pas? Tu l'as interrogé sur l'étrange disparition des hécatonchires, et il n'a pas apprécié? Pourquoi ne nous en as-tu pas faire part auparavant? Nous y serions allés ensemble.
Océanos jura. Ses frères et sœurs étaient beaucoup trop curieux et perspicaces pour leur âge. Il envisagea de prétendre être tombé dans les escaliers, mais l'excuse n'était pas crédible.
Et qu'est ce que cela aurait changé si nous étions venus tous ensemble? Rien, sinon qu'il y'aurait eu douze titans bastonnés et non un. Et ça va, je suis encore capable de marcher tout seul. Et c'est pareil pour les cyclopes. Eux aussi ont disparus sans laisser de traces.
Tu n'es pas le seul que Père et Mère traitent comme des enfants stupides. Même moi, je n'ai aucune idée de ce qui se passe. Et je suis sûre qu'il en va de même pour tous nos frères et sœurs. Père et Mère savent s'entourer d'assez de secret pour qu'aucun d'entre nous ne puisse pas avoir la moindre idée de ce qui se trame. Moi non plus je n'aime pas cette situation. Je souhaiterai aussi tout comprendre. Mais pour cela il faut s'y prendre tous ensemble. Nous serons ainsi beaucoup plus forts.
Ainsi les dés étaient jetés. Ses frères et sœurs tenaient à connaitre la vérité. Il pressentait que cela allait mal se finir, mais comment le leur reprocher? Les titans partaient donc mener l'enquête.
Le moins que l'on pouvait dire, c'était que Cronos aimait donner des ordres à cette époque là. Océanos et Mnémosyne étaient plus calmes que lui, quant à Téthys elle n'aimait pas intervenir quand son frère faisait des crises d'autoritarisme.C'était à Ouranos et Gaïa de s'occuper de lui normalement.
-Père va te punir si tu te mets à l'attaquer dans son lit. Tu sais bien qu'il est d'une humeur exécrable ces derniers temps.
Il est vrai que les hécatonchires et les cyclopes avaient mystérieusement disparus depuis quelques temps... Comme s'ils n'avaient jamais existé. Et c'était pour avoir osé interroger leur père sur cela qu'Océanos s'était fait punir. Alors c'est que la situation était plus compliquée qu'elle ne le pensait au premier abord...
-Je ne sais pas non plus ce qu'il se passe. Je pensais qu'Océanos le savait comme c'est lui le plus vieux.
Mais ce n'était pas le cas. Et elle doutait qu'un autre de ses frères ou une autre de ses sœurs sachent quelque chose. Ils allaient devoir mener l'enquête à eux quatre, et sans doute encourir la colère d'Ouranos... S'ils ne s'attiraient pas celle de Gaïa en supplément.
-Ils ont disparus si soudainement, et Père et Mère refusent de nous dire quoique se soit. Comment pourrions-nous avoir des informations? En allant là où ils étaient la dernière fois qu'on les a vu?
La Jeunesse excuse-t-elle vraiment les Actes et les Paroles ?Quelque chose à rajouter ou pas
Les informations pleuvaient dans mon cerveau : Grande Sœur Mnémosyne dévoila que Grand Frère Océanos. Les Hécatonchires avaient disparu, mon frère bien-aimé aurait vu mon notre Père qui l’aurait congédié d’une manière fort brutale. Mère n’était pas intervenue ? Ma Grande Sœur m’avoua qu’elle aussi n’en savait rien. C’est vrai : les secrets étaient un art pour eux. C’est pour cette raison qu’elle nous proposa de résoudre ce mystère tous ensemble. J’avais acquiescé d’une manière fortement déterminée. Mais, je n’avais pas changé d’avis: je n’aimais pas mon Père et il allait payer pour son geste d’une manière ou d’une autre. Et même si Père devait me jeter du Haut du palais ou quoique ce soit, ma colère s’était lue sur mon jeune visage. Obstiné, impétueux et impulsif, jamais, je n’admettrais qu’on s’en prenne à un seul de mes frères et de mes sœurs. Je m’avançais vers mon Aîné lui prit la main délicatement en lui faisant la moue, signifiant que je n’étais très content de ce qu’il avait dit.
- Moi, je ne veux pas qu’on te fasse du mal. Tu es mon Grand Frère et je t’aime beaucoup. Tout comme j’aime beaucoup Mnémosyne, Crios, Japet, Thémis,Coeos, Phoebé, Théia, Hypérion, Thétys ma petite sœur et puis… Euh… Rhéa aussi… Que j’aime beaucoup. Quand vous n’êtes pas là et que Mère n’est pas là, moi je ne compte que sur vous. Alors… Quand on vous fait du mal, je n’aime pas ça du tout. Vraiment pas ! Moi, je peux tout supporter parce que je suis très fort et puis Père, il ne me fait pas peur du tout !
Les Cyclopes, eux aussi avaient disparu. C’était un pan de notre famille qui s’était évaporés. Décidément, nous allions devoir faire la lumière de ces évènements. Ce que confirma la Benjamine du Groupe. Elle me confirma d’ailleurs l’humeur exécrable de notre Père mais je n’étais pas dupe. Il passait ses nerfs sur moi aussi mais Mère était là pour s’occuper de moi. Et puis, quand elle n’était pas là, je le faisais tout seul ou je laissais mes Proches Serviteurs me soigner en silence et en secret.
- Père me frappe plus régulièrement que d’habitude. Il n’est pas content et quand Mère lui demande d’arrêter, il rit et puis il frappe plus fort. Il m’empêche de respirer et après, il tape encore et encore. Mais moi, je n‘ai pas peur et plus, je le regarde méchamment, plus il me cogne tellement que même Mère, elle ne peut pas me toucher parce que je pleure de douleur. Cependant, un jour, je vous en fais le serment, il ne tapera plus personne !
Petite Sœur Téthys avait raison. Ils ne nous disaient rien mais nous devions découvrir par nous-même. Ses paroles faisaient écho à celles de Grande Sœur Mnémosyne. Et si on allait là où ils étaient la dernière fois ? Mais où ? Car, du jour au lendemain, mes trois autres frères, Cottos, Gygès et Briarée avaient disparu. Et, maintenant, mes trois autres frères, aussi, avaient disparu également : Argès, Brontès et Stéropès. Mes yeux fulminaient, mon regard était déterminé. J’étais jeune et fougueux mais tellement proche de ma famille.
- Je ne sais plus où ils sont. La dernière fois, j’ai joué avec Argès, je lui ai mis un bandeau sur son œil et nous avions joué toute l’après-midi. Et, puis, il a enlevé son bandeau, il m’a dit que Père le convoquait et je ne l’ai plus jamais revu. Personne ne dit rien, tout le monde semble craindre quelque chose mais je ne sais pas quoi. J’espère qu’ils n’ont pas fait de bêtise et qu’ils n’ont pas été jeté en prison.
Pour moi, la Prison signifiait un monde que je n’osais même pas imaginer. Le Tartare, les Entrailles de la Terre. Père m’avait souvent menacé de m’y jeter si je n’étais pas sage. Comment avais-je pu lui répondre à cette attaque alors que la seule mention de ce terme me glaçait d’effroi ? D’ailleurs, comment avais-je pu lui rétorquer quoique ce soit puisqu’il me battait à chaque fois à mort ? J’avais espéré que personne n’en savait rien mais je n’étais qu’un jeune Titan à cette époque.
Sujet: Re: [FB TITANS] Notre Histoire... Mar 3 Mar 2015 - 18:01
Océanos semblait vouloir se défendre contre ses frères et soeurs, se cacher de ce qui s'était passé avec son Père, alors que les faits, évidents, se présentaient d'eux-mêmes. Cronos, le premier, l'avait compris et dit, et, innocemment, naturellement, avait souhaité consoler Océanos. Un tel comportement étonna Mnémosyne.
Que veux-tu dire? Tu protèges Père? Mais pourquoi? Tu ne mérites pas ces coups, tu ne mérites pas de souffrir comme cela fut! Enfin, je pense que si Cronos prévoie de passer Père à tabac, il est assez malin pour s'y prendre sans trop risquer.
La Mémoire avait prononcé ces dernières phrases avec un brin de défi. Et si quelqu'un l'entendait, et que ces propos remontaient jusqu'à Ouranos? Qu'il vienne! Ses enfants auraient quelques questions à lui poser. Téthys, elle, semblait craindre une punition de la part de leur Père. Bon, alors si ce tyran arrivait, Mnémosyne lui ferait bien comprendre que sa soeur n'avait rien à voir dans cette histoire. Elle, ainsi que le Titan des Océans, ne semblaient pas vraiment partant pour tenter de découvrir ensemble ce qu'Océanos avait cherché à savoir. Mnémosyne comprenait que son frère ne voulût pas recommencer sa bastonnade...
Je veux dire... Je suis sûre que, si nous nous y prenons bien, nous pouvons nous débrouiller pour savoir ce que nous voulons, sans rien risquer!
Enfin, Téthys proposa d'aller là où les disparus ont été vus pour la dernière fois.
C'est une bonne idée.
Cronos avoua que, lui aussi était battu par leur Père. Mnémosyne baissa la tête. Elle, de son côté, parvenait à éviter les coups, car elle s'arrangeait pour ne jamais croiser son Père, sachant toujours à l'avance là où il se trouvait. En réalité, même le voir provoquait en elle comme une sensation de mépris et de dégoût, à cause de tout le mal qu'il leur causait, d'abord par ces coups qu'il infligeait à ses enfants, puis par son humeur pour le moins étrange, et enfin par le secret dont il s'entourait.
Selon moi, Père ne devrait pas agir comme il le fait. Il a failli. Et c'est notre devoir de le remettre dans le bon chemin, de gré ou de force. Mais cela ne peut plus durer.
Enfin, Cronos envisagea une localisation possible pour leur fratrie portée disparue. Le Tartare... Cette entité, la Mémoire avait eu bien de la peine à la nommer, afin de rendre compte de toute l'effroi qu'elle inspirait. Pourtant, tout au fond de son âme, elle pressentait déjà que, par la suite, elle et ses frères et soeurs devraient affronter cette épreuve. Mnémosyne ne la craignait pas, persuadée d'en ressortir grandie.
Ils ont envoyé les Cyclopes et les Hécatonchires au Tartare. Et qui nous dit que nous ne serons pas les prochains? C'est pour cela qu'il faut chercher à savoir.
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