L'heure du rassemblement des chevaliers de l'espoir est venue ! Chrusos !

La Lionne pleine de colère, se retint pourtant de déverser sa rage sur le pauvre Taureau car elle voulait savoir, elle voulait comprendre et entendre de sa propre bouche sa version des faits. Elle avait besoin d’avoir tous les éléments pour accepter son destin et les choix d’Alistair.
Elle avait quelques réticences cependant. Irène fronça les sourcils avant de l’inonder de questions.

"Comment peux-tu être certain que nous soyons du même sang… ?"

A part le fait qu’il lui est dit qu’elle ressemblait trait pour trait à la femme qu’il avait aimé et donc à sa possible mère, il n’y avait aucune preuve tangible.

"Peux-tu me parler de cette fameuse nuit qui semble avoir bouleversé nos vies ? Que s’est-il vraiment passé ? Pour ma part, je n’ai absolument aucun souvenir d’avant mes huit ans. Toute mon enfance m’a été volée dû à un choc post traumatique à ce que mon grand-père m’a dit. Et à ce jour je suis toujours amnésique. Ce qui explique ma certaine distance envers toi puisqu’avant notre rencontre au Sanctuaire, je ne te connaissais pas. Pour moi il s’agissait de notre première rencontre. Tu aurais pu le savoir, voir le deviner, si tu avais cherché à en connaître un peu plus sur moi."

Malgré les quelques gestes amicales qu’il lui témoignait, Irène restait meurtri et se montrait assez distante. Il y aura sans doute un certain temps qui devra passer avant que leur relation ne redevienne affectueuse.

"Ma mère… Ma mère se trouverait donc à Delphes…"

Elle semblait songeuse, des larmes montèrent dans ses yeux mais ne coulèrent pas, elle les fit mourir avant en se reprenant.

"En quoi est-ce que je lui ressemble ?"

Les muscles de mes jambes cessent leurs actions sous l'effet de ma mélancolie naissante. Mais, la colère gronde en arrière-plan et est dirigé contre cette nuit qui m'a définitivement éloigné d'Irène. Cet instant de colère convulse mes muscles et m'évite de m'écrouler vers le sol. J'ai tenté d'être doux avec la sainte, de n'avoir aucune animosité sur les reproches qu'elle me concède, mais davantage pour me rassurer. Me rassurer des choix entrepris à ne plus avoir recherché Irène. Pour la première fois, je me sens égoïste, égoïste d'avoir tenté d'apaiser mes maux que j'ai vainement tenté de contenir durant toutes ces années. Je commence à saisir la difficulté de la lionne à s'être construit une identité, à partir d'une figure paternelle et maternelle. Comment pourrais-je la blâmer envers ces reproches ? Mais, plus que ces mots. Je pousse un petit soupir lorsque Irène tente avec demi-mots. D'en apprendre plus sur cette nuit et sur sa mère. Je peux alors faire un pas pour reculer, un autre pour courir et m'extraire de cette lourde tension qui règne autour de ces vérités. Et pourtant, mon corps s'avance. Timidement. Mais, je me baisse pour être à hauteur de la sainte. Mes mots s'échappent, bas et empreints de tristesse.

J'avais peur Irène. Peur d'être rejeté. Peur de tes reproches de t'avoir abandonnée. Cette nuit, je séjournais en dehors de Delphes et il fallut de cette absence pour qu'une troupe d'hommes aux armures violines détruise la nature et le temple dédié aux prêtresses de Delphes. Ta mère y séjourner et ne m'a donné qu'une brève description de ces assaillants. Voilà pourquoi je n'ai jamais su de quelles factions appartenaient ces hommes. Chevaliers noirs, Spectres où que sais-je encore. Mes recherches se sont toujours avérés vaines par mes résultats. Tu t'es sans doute enfui durant cette attaque ou enlevé ! Mais, ton amnésie concorde avec cette étrange nuit.

Fugace instant de silence. Je redresse légèrement mon buste tout en restant à hauteur d'Irène. Il est désormais temps d'aller plus loin dans les confessions. D'aller jusqu'au bout de ce que je ressens. Plissant brièvement mon regard, je jauge Irène. Jaugeant le bon moment pour énoncer mes sentiments les plus enfouis. Par réflexe, j'inspire comme pour me donner inconsciemment du courage. Le son de ma voix s'estompe sur l'ensemble de la salle d'or comme si nous nous trouvions seuls au monde. Le tigre d'Athéna a depuis longtemps était écarté de mes pensées pour me focalisé uniquement sur ma fille.

Tu veux savoir ce que j'ai à maintes reprises confesser ? Mon plus grand pécher ?

Bref interlude où je continue à jauger Irène et trouver le bon instant pour placer mes mots.

Cette nuit où je ne suis pas parvenu à te sauver. Et depuis cet instant. Toutes les nuits et à chaque instant de répit, je me culpabilise de ne pas t'avoir retrouvés et ou secouru. Alors, il arrivera quoi quand tu décideras que je mérite plus ta confiance ? Vers qui tu te tourneras cette fois encore ? Je sais que j'ai dit des choses qui t'ont faits du mal. Mais Irène ....

Le souffle de ma respiration se fait court alors que le contenu de mes propos remue allègrement dans mes pensées. Je reconnais mon erreur et je ne peux plus la rejeter. Mais, mon esprit est empreint de mélancolie.

... Athéna peu par ses divins pouvoirs confirmer notre lien de sang. Si tu ne crois pas en moi, croit en elle, comme tu la toujours fait. Et je peux t'assurer qu'en rencontrant ta mère, la ressemblance physique entre mère et fille et frappante. Mais, je ne veux pas t'inculquer de faux espoirs. Si tu le souhaites, nous pourrons la rencontrer, qu'importe l'instant que tu m'accorderas pour amorcer cette rencontre.

La Sainte acquiesça de la tête. Toujours le regard tourné vers le sol, ses cheveux recouvrant son visage à moitié et cachant sa mine qu’on pouvait deviner déconfite et abattue. Ce fut le seul signe qui prouvait à Alistair qu’elle l’avait écouté jusque là. Plongée dans un silence religieux, elle aspira et expira bruyamment à la fin de son discours, la Lionne déglutit difficilement avant de sortir d’une petite voix cristalline quelques mots.

"Très bien…"

Son corps se mouva enfin de cette chaise qui l’avait jusqu’alors soutenue et en quelque sorte protégée. Déroulant ses membres inférieurs qui la portaient à présent sans trembler, elle se tenait en face d’Alistair. Les bras ballotant de chaque côté, elle avait quelques fourmillements du fait d’être restée trop longtemps recroquevillée sur elle-même, la circulation du sang revenant dans ses veines.

"Je pense qu’il me faudra sans doute un certain temps pour digérer tout ceci. Tu dis avoir des regrets, je te laisse deviner ce que j’éprouve à cet instant."

La Sainte se pinça les lèvres pour étouffer un sanglot. Elle tourna la tête pour s’interdire toute plainte de sortir.

Tsss !

Elle sentait qu’elle perdait le contrôle. La colère et la hargne s’incarnait en elle et était plus puissante que son self contrôle. Trop d’émotions pour pouvoir canaliser tout ceci. Son cosmos d’Or commençait à apparaître autour d’elle et à bouillir.

"Je ne peux pas te promettre que je saurais oublier ou te pardonner. Mais une des choses que tu pourrais faire pour te racheter serait effectivement de me conduire voir ma mère un jour prochain lorsque les temps le permettront. Je jugerai le temps nécessaire qu’il faudra pour que nous puissions nous revoir. En attendant…"

La Sainte dans un mouvement très rapide et puissant, serra son poing droit et l’envoya à une vitesse vertigineuse sur la joue du Taureau d’Or, ce dernier ne s’attendant pas à ce mouvement, fut propulser à travers la salle, percutant un des murs et le traversa littéralement dans un bruit fracassant. Un nuage de poussière s’éleva du trou ainsi créé, des décombres tombèrent sur le sol et le tigre blanc sursauta troublé dans sa sérénité, lui aussi ne s’attendant pas à cette réaction stupéfiante. La Sainte resta un moment le poing en l’air, elle le rabaissa très lentement avant de repartir, tournant les talons pour redescendre les marches en direction des temples en contrebas.

Heureusement pour Alistair, Irène ne portait pas son armure d’Or, elle avait donc été moindre mais la force de la Lionne était tout de même redoutable. Bien évidement l’attaque n’avait pas pour but de blesser ce dernier, mais plutôt de le punir. Et elle devait bien se l’avouer, cela faisait du bien. Une claque n’aurait pas suffit à lui transmettre le message, elle lui avait montré toute sa rancœur, et à présent, elle était prête à commencer une nouvelle relation avec des bases solides. Tout avait été mis à plat par ce geste certes assez violent mais ô combien percutant et vrai de sens. Elle savait qu’il comprendrait sa signification, après tout, sa file était une dure à cuir, tout comme son père.

Le Temple des Poissons / Home sweet home

Pour info : Alistair est envoyé à travers un mur, traversant le palais du grand Pope, il se retrouve expédié auprès des Titans et des Saints dans le topic : Invités de marque, hôte incongrue [Titans & Saints].

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