L'heure du rassemblement des chevaliers de l'espoir est venue ! Chrusos !

Ainsi les ordres avaient été donnés. Chacun eu un ordre à suivre et à mener à bien. Irène pour sa part assisterait Orion lors de la venue de la Dame Séléné au Sanctuaire. Elle qui n’avait réussi qu’à arriver avec grande difficultés aux portes du palais d’Odin avant de se faire aspirer avec Kilvan dans une autre dimension sans parvenir à rencontrer la jeune dame, elle allait finalement y parvenir par un autre moyen. Si les circonstances le permettaient enfin...

Il faudrait qu’un jour elle rencontre ce fameux chevalier du Loup qui avait l’air si prometteur. Beaucoup de missions semblaient lui avoir été confiées. Elle était curieuse de voir ce jeune homme qui faisait beaucoup parler de lui ces derniers temps sans jamais pouvoir mettre un visage sur son nom.

Ensuite, le Saint du Taureau piqua à nouveau la curiosité de la Sainte sur le motif du départ aussi soudain et impromptu du Capricorne. Elle espérait que rien d’inquiétant n’arrivait à ce dernier.

Puis la Sainte passa un rapide coup d’œil sur Angèle et Scareface qui s’étaient montrés tous les deux très discret depuis le début de cette réunion. Ils avaient sans doute leur raison.

"Je remplirai ma mission aussi bien que possible."

La Lionne resta alors silencieuse dans sa chaise, attendant que leur Déesse ne l’invite à se retrouver seule pour un entretien. Puis elle se ravisa et se dit que tant qu'à faire, autant que tout le monde soit au courant puisqu'ils le seront forcément dans quelques temps, autant que cela soit officiel.

"Je voudrais également en profiter maintenant que vous êtes presque tous présent ici pour vous annoncer une grande nouvelle. Autant vous l'apprendre maintenant car dans quelques temps cela ne sera plus un secret... Voilà, j'attends un heureux événement."

Elle porta sa main sur son ventre à peine plus gros que d'ordinaire et eut un sourire timide.

Scareface regarda en silence l’arrivé des derniers chevaliers d’or et il ne manquait que quelques gold pour être au complet lorsque l’incarnation d’Athéna poussa les lourdes portes de la salle de réunion, elle observa ses chevaliers les uns après les autres en remontant jusqu'à son fauteuil. Son discours commença par l’annonce des décès du Verseau, des Gémeaux et de la Vierge puis elle enchaîna sur son retour au sanctuaire accompagné par son frère , précisant que c’est le pouvoir d’Arès qui eut raison du démon de l’hiver et pour cette raison, la déesse interdit quiconque de s’en prendre aux Berserkers, sauf si bien sur ils sont aux départs des hostilités par quelconque actes de barbaries, par ailleurs un tournoi allait être organisé entre les guerriers des deux divinités pour ceux qui désiraient se défouler. Ahina semblait plus inquiétée par les enfers même si Hadès semblait endormi, pour elle, les dirigeants actuels du royaume des morts semblaient tout autant dangereux que son oncle du monde des morts.

Athéna passa ensuite sur le cas de Biscione, tout le monde avait remarqué son absence, une affaire plus urgente le retenais et qui sait combien de temps cela lui prendrai, pour cette raison, la déesse préféra nommer un nouveau Grand-Pope et qui mieux qu’Orion à ses yeux pour remplir cette tâche. Evidemment le petit toutou à sa déesse accepta d’endosser le rôle de patriarche du sanctuaire, tous acceptèrent avec joie, Scareface quand à lui ne dit rien, après tout, le premier gold était mieux placé que quiconque pour tenir lieu de chef des saints, il préférait garder ses réflexions pour plus tard lorsqu’il se retrouverait de nouveau face à face.

La discussion dériva ensuite sur le tournoi contre guerriers du dieu de la guerre, contrairement à ce que pensait le quatrième gardien peu de chevaliers d’or se porter volontaire, le sombre gardien pensait qu’il allait être désigné d’office avant que le nouveau patriarche ne porte son regard sur lui et lui demander de rester aux douze temples le temps du tournoi.

Tant mieux, de toute façon je ne comptais pas y participer, le seul Berserkers que j’ai croisé et que j’ai envie d’affronter pour le moment n’est autre Deimos, l’un des fils d’Arès et vu qu’il ne va pas y participer… je ne vois pas pourquoi j’y participerais aussi. Quand à la nomination d’Orion, je ne suis pas tellement pour, mais finalement il est le seul vraiment capable de porter convenablement la robe, et puis le casque de patriarche lui ira à ravir, pour une fois, il aura vraiment les cornes sur la tête.

En fin de compte, le fils d’Hadès n’avait pas put s’empêcher de charrier le nouveau patriarche, chasser le naturel… Scareface aurait bien voulu avoir une discussion avec se déesse, mais trop de gens allait sans doute lui demander audience, plus tard peut-être, mais il fallait absolument qu’ils ais cette conversations tous les deux pour enfin mettre les choses aux points et puis il avait promis à sa mère lors de leurs dernière rencontre grâce à la prêtresse de Delphes. A ce moment précis le chevalier d’or du Cancer sentit le cosmos de son disciple s’élever bien plus haut que la normal pour un silver.

Ahina, si tu n’y vois pas d’objection je vais te laisser, j’ai un aiglon sur le feu et il faut que je la finisse avant qu’elle ne me fasse n’importe quoi.

Temple du Cancer si pas d'opposition

HG: Je suis toujours à la réunion ! On oublie les passages où je suis censé suivre Milan, étant donné que je suis revenu avant la fin ^^ (enfin presque xD)

Beaucoup de discutions étaient évoqués lors de ce Chrusos, mais après tout, il est fait pour cela non ? Bref, cette réunion au sommet semblait bientôt arriver à son terme. Bien que tout ce qui soit de cetteordre ne sied guère à Altia dans son caractère, étant donné sa position de Chevalier d'Or, il y était bien obligé. Lui qui voulait obtenir cette armure pour honorer son maître Toshirô, il ne s'attendais certainement pas à avoir affaire avec la stratégie du camps et la diplomatie. Lui qui préfère laisser les têtes pensantes réfléchir, pendant qu'il agit en suivant le plan qu'ils ont mijoté.

En parlant de mijoté, qu'est-ce que faisait Milan ? Lui d'habitude si calme semble être partit si précipitamment pour se rendre à Delphes... Il doit y avoir des choses qu'il doit y régler, comme le précisera Alistair. Il est vrai que cela fait un moment maintenant que maître et élève ne se sont pas vu... A vrai dire depuis l'obtention de l'armure de la Balance par Altia, ce qui fait une sacré paye autrement dit ! Néanmoins il était pas le seul, Chico aussi était partit vaqué à ses occupations et rapidement, le Saint d'Or ne ressentit plus le cosmos des Poissons... Encore plus pressé que ça, tu meurs ! Il ne restait donc plus tellement de monde, remarque, l'ordre des Chevaliers d'Or est déjà affaiblis avec les absences de porteurs pour les armures du Verseau, de la Vierge, des Gémeaux et maintenant celle du Bélier. Comme le précisait Athéna, former les jeunes Chevaliers ne serait pas inutile et voilà un rôle qui conviendrait bien à Altia !

Si je peux me permettre, Orion, Athéna, je souhaiterais superviser la formation des jeunes Chevaliers et des apprentis. De plus, il me tarde de voir les résultats d'un Saint qui semble plus que prometteur et qui sera sûrement un très bon allié.

Voilà qui était fait et annoncé. Altia s'en souvient bien, de cette rencontre avec ce jeune Saint d'Argent... Mais il verra cela plus tard, pour l'heure la réunion continue. Le tournois d'Arès et la diplomatie semblent être les priorités. Il est vrai que nos relations avec les différents ne sont plus ce qu'elles étaient. Bien que nos liens Asgard aient toujours été plus ou moins fort, nos deux camps ont cependant toujours garder le contact. Et après les événements de l'hiver, il est certains que ces liens plus fort maintenant, autant en profité pour tisser une vraie alliance. Apparemment, d'autres que Altia se chargerais de cela et grand bien lui fasse, car lui et la politique, bien qu'il la comprenne, font deux. Quant au tournois, personne ne semblait se porter réellement volontaire. Milan se plaçant en suppléant et Irène se désistant à cause d'une raison personnelle.

Dans ce cas, je veux bien prendre part à ce tournois si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Même si des Bronze et des Silver se portent volontaire, je pense que un ou deux Chevalier d'Or ne sera pas de trop pour les encadrer et les motivé si besoin ait, face à l'ennemi. De plus, le Temple de la Balance se situe au huitième rang des maisons du Zodiaque, je pense donc que les défenseurs devraient se placer en avale de celui-ci.

Waoh ! Le Saint d'Or de la Balance avait parlé stratégie, incroyable. Mais il semblerait que finalement, il ait de bonnes idées quand il le veut. S'en suit alors les ordres d'Orion, ou plutôt ceux du Grand Pope de ce Sanctuaire: Séléné, prêtresse d'Asgard serait informé par un Chevalier de confiance et Irène restera aux côtés d'Orion. Quant au tournois d'Arès, Orion semblait pour la participation de la Balance d'Or, ce qui semblait être un bon point pour lui. De toute façon, ce tournois allait être dur, des guerriers plutôt puissants sont présent dans l'armée des Berzeckers, cependant Athéna et les Saint ne peuvent se permettre de perdre ce tournois, alors autant y aller en force et écraser les troupes d'Arès, une bonne fois pour toutes.

"Après l'effort, le réconfort" c'est communément ce que l'on dit quand un travail éreintant est enfin achever. Sauf que là, c'était du réconfort tout court. Un peu de douceur allait en effet envahir les temples du Zodiaque avec cette annonce non banal faite par Irène... Rien que ça...

Qu... Quoi ? Je dois avoir les oreilles qui fonctionnent mal... J'ai bien entendu Irène ? Tu es... Tu es enceinte ?! Bah ça alors ! C'est... C'est génial ! Mes félicitations ! En revanche, je n'oserais pas demander qui est le père, j'imagine que tu souhaite le garder pour toi ! Gare au lionceau qui va arriver ! Hahaha !

Irène... Quelque chose chez cette fille inspirait tout de suite un sentiment de sympathie à son égard, néanmoins, pour Altia, cette sympathie semblait plus profonde... Oui, quelque chose chez elle est très familier au Saint d'Or de la Balance, aucun doute. Mais cela remonte bien avant cette réunion, bien avant l'Armure d'Or de la Balance... Bien avant les Saints et le Sanctuaire...

Attentive aux paroles d'Orion, le regard d'Athéna, à moins que ce ne soit celui d'Ahina, vibre d'une éclatante lueur d'or l'espace d'un instant.
Elle n'en avait pas douté. Elle n'aurait jamais pu en douter. Etait-ce bien pour cette raison, entre autres, qu'elle avait décidé de lui confier une si lourde charge.
Ses mots tout autant que son attitude corporelle respirent d'ores et déjà la haute fonction qui vient à peine de lui être confiée. Il est et sera désormais le nouveau Grand-Pope du Sanctuaire.
C'est donc silencieusement que la divinité et la femme assistent au renouveau de celui qui était jusqu'alors le Bélier d'or du Sanctuaire des hommes.

Altia, pour ma part je n'y vois aucune objection. Je pense que c'est une bonne idée.

Les prunelles de la divine dérivent d'Altia vers Orion. Lorsqu'il pose les yeux sur elle, un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Un sourire qui s'affadit bien rapidement quand il prononce le nom du chevalier des Poissons. Car à cet instant précis, comme un funeste présage venant troubler la solennité de cette réunion à huis clos, la constellation de Chico pleure sa détresse. Ainsi il aura choisi d'abandonner sa tâche. Ahina le redoutait, Athéna ne pouvait y croire. Cependant la réalité est irréfutable aujourd'hui.

Son regard pers se pose sur Altia avant de dériver vers Angèle alors qu'elle acquiesce silencieusement. Il ne lui appartient pas de décider à leur place. Cependant il serait effectivement une très bonne chose que ces deux là acceptent de participer au tournoi contre Arès. Comme s'il lisait dans ses pensées, Altia se porte volontaire pour le tournoi. Rassurée qu'un guerrier de son envergure s'y rende à ses côtés, Athéna lui adresse un sourire empli de reconnaissance.

Les poings soigneusement posés sur ses genoux, sous la surface polie de la large table, se referment sur eux-mêmes. Arès... quel étrange personnage.

Je ne pense pas qu'Arès tentera quoi que ce soit contre moi pendant ce tournoi.
Il doit l'envisager comme un simple jeu, même si nous n'avons définitivement pas la même notion de ce qu'un jeu devrait être...

Relâchant un bref soupir alors que ses paupières se ferment quelques secondes, Athéna esquisse un sourire légèrement contrit.

En ce qui concerne Cronos... Je pense qu'il faudra que je le rencontre moi-même. J'ai été absente trop longtemps et le tournoi ne va pas arranger cet état de fait.
Orion, quand le tournoi sera terminé et si rien ne vient entacher notre ciel bleu une fois encore, nous préparerons une rencontre avec mon grand-père. Nous le convierons ici même, sur notre terrain.

Le regard de la divinité des hommes se voile alors qu'Alistair prend la parole en demandant un entretien en privé avec Orion. Milan... son attitude pendant le Chrusos tout autant que sa hâte à s'en aller lui avaient déjà provoqué un profond étonnement. Les mots du Taureau d'or ajoutent encore à son inquiétude.
Doucement elle acquiesce aux derniers mots d'Alistair en un sourire de remerciement silencieux.

La nouvelle qu'annonce Irène ne l'étonnera pas réellement, même si ses paupières s'écarquillent très légèrement. Cela faisait partie des possibilités qui lui étaient venues en tête quand la Lionne avait évoqué son état fragile. La réaction d'Altia l'amuse par contre beaucoup, à en croire le sourire qui trône sur ses lèvres. Et même si sa réflexion pourrait paraître un peu indélicate, il provoque une brève interrogation dans l'esprit d'Ahina. En bonne humaine et femme qu'elle est, ne pas avoir connaissance, ou au moins avoir eu vent du compagnon d'Irène, est pour le moins étrange. Finalement il est plutôt difficile de garder un secret de ce genre à Rodorio ou au Sanctuaire. Surtout qu'Irène ne semble pas femme à se cacher de quoi que ce soit... Enfin, tout cela ne la regarde pas finalement. Femme ou déesse cela vaut pour les deux.

C'est une merveilleuse nouvelle Irène. Que les dieux accompagnent cet enfant à naître. Il aura toute ma tendresse et ma bénédiction.

Il aurait été faux de dire que cette grossesse ne tombait pas mal. A vrai dire un chevalier en règle générale, d'autant plus revêtant une armure d'or, dans l'état dans lequel serait bientôt Irène, risquait d'être un danger pour le sanctuaire tout autant que pour elle-même.
Mais cela... Ahina n'y pensa même pas, bien que cette idée traversa rapidement l'esprit de la divinité. Il serait toujours temps d'y penser le moment venu, pour l'heure il convient de se réjouir pour la jeune femme.
Son sourire se fade pourtant presque avec violence alors que ses pensées cheminent d'elles-mêmes. Comment pourrait-elle ne pas penser à son propre enfant à cet instant...
Mais semblant se rendre compte de la mine qu'elle offre alors, un sourire reprend bien vite sa place sur ses traits pâles.

Brisant le silence qui s'installe après que le Cancer eut prononcé quelques mots, le rire cristallin de la déesse se disperse dans toute la pièce. A en croire l'expression de son visage, ce rire est aussi libérateur que profondément spontané. Il est assez rare que les paroles tranchantes de Scareface ne lui tirent une telle expression, mais il semble que cette fois ses remarques aient profondément amusé une Ahina qui sait se faire aussi acerbe que lui du temps de sa totale humanité.

Oui vas-y Scareface..

Avant que Scareface ne franchisse les portes de la salle et ne les quitte pour de bon, la voix d'Ahina s'immisce doucement dans son esprit.

Quand tu auras achevé ce que tu as à faire... reviens me voir.

Athéna se lève doucement alors que son regard balaye les chevaliers restants dans la pièce.

Bien, nous en avons fini pour aujourd'hui, à moins que vous n'ayez quelque chose à ajouter. Alistair, nous attendrons ton rapport quant à l'organisation du tournoi. Merci de t'en charger une fois encore.
Irène, souhaites-tu toujours me parler ?

Un léger sourire flotta sur les lèvres du Grand Pope à l'écoute des paroles de Scareface. Décidément, voilà un chevalier d'or à nul autre pareil; Irrévérencieux, malveillant, terriblement franc. Mais pourtant, Orion lui aurait confié sa vie. Ahina semblait partager le sentiment de son aimé à l'égard du cancer d'or. Bref, la réunion touchait à sa fin et chacun avait eu le loisir de s'exprimer. La soudaine disparition du cosmos de Chico laissa Orion sans voix. Son second disciple avait depuis quelques temps un comportement incompréhensible, et le voilà qui n'était plus présent au Sanctuaire, pour une raison inconnue.
Fort heureusement, les propos d'Ahina sur un autre sujet sensible vinrent monopoliser l'attention du jeune homme qui répondit du tac au tac.

Effectivement, le problème Cronos doit être abordé. Le faire venir dans un lieu à notre avantage est une bonne idée. Ce dieu est une énigme et il ne faudra pas sous-estimer ses ambitions personnelles et sa soif d'en découdre avec les Olympiens. Mais rien ne presse.

Une révélation soudaine plongea Orion dans un état de stupéfaction totale. Le nouveau Grand Pope faillit en tomber de son trône. Irène, la lionne d'or, enceinte ?! Quelle merveilleuse nouvelle ! D'un bond, Orion se leva et s'approcha de son amie pour lui saisir les mains avec chaleur.

Irène ! C'est formidable ! Toutes mes félicitations ! Plus que nul autre, ton enfant sera béni des dieux ! Mais au fait, qui est le p....

Soudain rouge comme une pivoine, l'ancien bélier se mordit la langue pour étouffer l'indiscrète question. Peut être qu'Irène n'avait pas le désir d'évoquer son amant devant une telle assemblée... Il serait bien temps d'évoquer le sujet le moment venu.

Bien. Si tu le souhaites toujours, je suis disponible pour participer à ton entretien avec Athéna.

Désireux de régler les affaires en cours, Orion se tourna vers la balance, puis vers le second gardien.

Altia, il va de soit que tu seras le chevalier d'or idéal pour former les apprentis et les protecteurs du Sanctuaire. Tu as toute ma confiance pour cette fonction. je te remercie de ton volontarisme concernant le tournoi d'Arès. Sache que mes pensées accompagneront ceux qui y participeront. Quand à toi Alistair, je te remercie de prévenir le jeune loup de sa mission d'une importance cruciale. Une fois l'entretien d’Irène mené à bien, je serais à ta disposition pour deviser.

Machinalement, le regard d'Orion croisa celui de sa douce Ahina. Par cette communication non verbale, le jeune homme lui présenta ses excuses et ses regrets de ne pouvoir trouver un moment à lui accorder. Bon sang qu'il aurait été bon de la retrouver... Leur intimité lui manquait déjà. Être Grand Pope lui permettait de se poster aux cotés d'Athéna mais sans trop pouvoir bénéficier du temps nécessaire pour combler Ahina d'attentions et pour lui communiquer tout l'amour qu'il lui vouait.

Il aura fallu attendre la fin de la réunion pour que je puisse entendre une révélation émanant d'Irène. Et tandis que tout ce fût évoqué avant cette annonce est d'une importance parfois capitale me concernant. L'espace de quelques instants, me voilà fort silencieux et à avoir les propos d'Irène dans mes pensées. Décidément, mon passé me rattrape bien vite et il est vitale pour moi et Irène que nous discutions de choses et d'autre et à l'abri d'une oreille passagère. Il est étrange de me dire qu'il me faudra prendre le Taureaux par les cornes, mais je ne peux plus laisser écouler des choses et à les conserver pour moi. Irène doit savoir des choses et il est primordial que nous échangions une entrevue sous peu. Chassant mes réflexions de mon esprit en me concentrant sur les propos d'Athéna et Orion ainsi que ceux d'Altia. Son souhait de participer au futur tournoi me soulage du poids pesant sur mon âme et d'un timide sourire qui lui est adressé, j'énonce d'une voix monocorde.

Je te remercie Altia pour ton souhait de venir participer au tournoi, nous allons peut-être nous revoir entre-temps pour discuter de quelques formalités.

Hochant la tête en guise d'un dernier remerciement. Je balaie du regard les autres participants au Chrusos pour porter une attention particulière à Irène. Inspirant un peu plus longuement, j'énonce cette fois-ci d'une voix plus distante et forte que précédemment.

Je suis heureux de cette annonce Irène et si tu t'es permis d'énoncer une telle nouvelle. Je souhaiterais t'annoncer quelque chose qui me pèse depuis de longues années, mais je souhaiterais te l'évoquer en privé tant les retomber seront lourds de discussion entre moi et toi. Si tu tiens à connaitre l'identité de tes parents, vient me retrouver quand tu auras vaqué à tes occupations et aux tâches que tu souhaites tenir ces prochaines heures.

Annoncer en plein Chrusos que je suis le père d'Irène serait fort délicat et inopportun au vu de la teneur de l'ensemble des échanges survenus jusqu'alors. Néanmoins, je peu d'ores et déjà saisir les nombreuses interrogations d'Irène à mes propos. Mais, elle comprendra bien assez tôt la vérité qui se cache derrière mon souhait de m'entretenir à l'écart avec la lionne. Légèrement perturbés par cette vérité que j'ai conservé depuis autant d'années, je rebondis rapidement en m'exclamant suffisamment fort pour que toute l'assemblée entende mes derniers propos.

Je vais à mon tour quitter la salle d'or. J'ai étais heureux de la tournure de certains échanges et j'ai l'espérance que nous connaîtrons tous un temps de paix durable pour les temps à venir. Je me tiens à disposition de quiconque souhaitant m'interroger sur quoique se soit, je serais au temple du Bélier pour y accueillir d'éventuels visiteurs. Et surtout, énoncer au chevalier du Loup les directives évoquées pour la prêtresse Séléné. Quoi qu'il en soit, je reviendrais sous peu vous retrouver Grand Pope et surtout toi, Irène.

D'un sourire et d'un hochement de tête amical leurs adressant. Je me lève pour prendre la direction du temple du Bélier tout en apportant une ultime parole à Athéna.

Je viendrai vers vous Athéna, lorsque j'aurais trouvé l'ensemble des participants pour le tournoi contre les Berzekers. Mais, m'est avis que vous aurez à retrouvait une sérénité bien méritez.

Le Temple du Bélier !

Sa révélation auprès de tous les chevaliers dans la pièce sur son état avait fait son petit bonhomme de chemin.

Il était à présent évident pour tous que la Sainte aux crocs acérés et à la chevelure de feu n’avait pas menti et ne pourrait participer au tournois pour des raisons plus que pertinentes, celles de préserver sa santé et celle de son futur enfant. Des précautions à prendre manifestes surtout depuis qu’elle revenait des Enfers et qu’elle arrivait presque à terme de sa grossesse et, elle le savait, que son énergie était puisée jusqu’à ses dernières ressources pour que ce petit être se développer en elle. Le plus surprenant c’est qu’il était un grand consommateur de cosmos. Jamais encore auparavant Irène n’avait eu un flux aussi irrégulier et aussi bas. La fatigue se ressentait mais elle essayait de le dissimuler. L’air du Sanctuaire, le réconfort et le bien être de se sentir à la maison et entouré de ses proches, c’est ce qui lui semblait le mieux pour récupérer de ses derniers efforts. A plus forte raison que la nouvelle semblait avoir été bien prise par tous, à son plus grand étonnement et soulagement. Elle ne se fit juger par aucun, même si certain était curieux sur l’identité du père, et cela se comprenait, ils ne voulaient en aucun cas se montrer discourtois auprès de la futur maman. Mais qui pouvait-il bien être ? La question était sur toutes les lèvres car jamais, ô grand jamais, nul d’entre eux ne l’avait vu en compagnie d’un homme pouvant être susceptible d’entrevoir une relation avec elle.

Il n’était peut être pas encore temps de leur révéler l’identité du père, cela risquait de faire des émeutes. Peut être que le moment ne viendrait probablement jamais pour la simple protection de son enfant. Elle ne voulait pas qu’il soit isolé de par sa parenté mais qu’il grandisse dans l’amour et la joie entouré de tous.

La jeune femme était heureuse d’entendre ses frères d’arme et ses amis la féliciter. Elle se surpris à rougir devant tant d’émotion qu’elle eu du mal à contenir ou à cacher. La joie emplissait son cœur et un sourire radieux illuminait son visage.

"Merci à tous… Je tacherais d’être une bonne mère pour mon enfant. Je compte sur vous pour l’accueillir parmi nous avec autant d’enthousiasme qu’aujourd’hui."

Alors que chacun lui exprimait son emballement ressenti, la Lionne fut fort troublée par les propos d’Alistair. Elle écarquilla les yeux puis un léger froncement de sourcils révéla son interrogation et son trouble. Car oui la Sainte était forte troublée à cet instant. Le simple fait d’avoir mentionner ses parents lui valut un grand égarement dans son esprit, le temps se suspendu un instant avant de reprendre son cours normal. Alistair connaissait l’identité de ses parents ? Mais comment ? Et pourquoi maintenant ? Cela faisait un certain temps qu’ils se croisaient ci et là, il aurait eu mainte fois l’occasion de lui en parler plus tôt. Alors pourquoi maintenant ? Était-ce le fait qu’elle donne naissance à un nouveau petit être qui le force à le lui révéler dans la précipitation ? Devait-elle craindre des conséquences sur son enfant ? Comme des maladies héréditaires. Ce qui fut sûr, c’est qu’elle ne quitta pas les yeux le Taureau avant que celui-ci ne soit parti de la demeure. Après son entretien, il ne faisait aucun doute qu’elle le rejoindrait rapidement après pour plus d’explication. Son cosmos était flus instable que jamais à présent… Aucun doute qu’elle ne trouverait le repos avant de lui avoir soutirer des informations sur ses parents.

Une fois les grandes nouvelles passées, la réunion touchait à sa fin. Il était temps pour chacun de retourner vaquer à ses occupations. Irène acquiesça à Ahina lorsque celle-ci lui redemanda si elle désirait s’entretenir avec elle.

"J’ai un objet important à vous remettre, de plus, je vous dois la vérité sur cet enfant… Non pas par acquis de conscience mais plutôt pour la sécurité même du sanctuaire."

Ses mots se firent grave. Elle attendit que chacun quitte la pièce pour continuer. Comme elle l’avait dit plus tôt, Orion était bien entendu invité à rester ce qu’elle resouligna en lui adressant un sourire entendu. Elle savait qu’elle avait piqué sa curiosité au vif en mentionnant la sécurité du Sanctuaire.

Bien, très bien. Les formalités ne s'étaient pas tellement étendue sur le temps et ainsi, la réunion des Golds Saints fut terminé. Les directives avaient été donné et maintenant, les Chevaliers savaient dans quel direction aller. Il était donc temps de quitter cette salle d'or pour vaquer aux occupations habituels. Alistair avait déjà quitter son siège alors que Athéna et Orion s'accordait à dire que la formation des apprentis Sains était entre de bonne main que celle de Altia. Un jolie compliment fait par les deux personnes les plus importantes du Sanctuaire. C'était donc au tour d'Altia de quitter la table. La Balance d'Or n'avait plus rien à dire et il était maintenant libre comme l'air jusqu'à ce que le tournois contre Arès se décide à commencer. Quant à Irène, elle semblait vouloir s'entretenir seule à seule avec Athéna et Orion. Le Gold Saint n'allait donc pas les déranger plus longtemps. Bien qu'un certains nombres de choses lui reviennent à l'esprit concernant ce visage et ces gestes, il doit pour le moment en faire abstraction et avancer vers l'avenir. De toute façon, il n'en avait pour le moment pas le cœur net, il faudra encore attendre ou alors qu'il y réfléchisse plus sérieusement.

Bien, je ne vais pas vous gênez plus longtemps, j'imagine que vous devez avoir des choses à vous dire. Irène, cet enfant sera toujours le bienvenu au Temple de la Balance, ainsi que sa mère. Et aussi vrai que je suis Gold Saint, il aura toujours un protecteur. Bien, maintenant je vous laisse. Mes respects Princesse, Orion.

S'inclinant légèrement vers Athéna et le Grand Pope, puis lançant un regard bienveillant à Irène, Altia sortat de la salle alors que ses pas résonnaient. Où allait-il aller maintenant ? Milan semble être déjà revenu de Delphes, il aura fait vite. Se retrouvant maintenant dans la salle du Pope, il put ressentir tout l'activité du Sanctuaire. Cronos s'était donc présenté au Temple du Bélier où se trouve Alistair. S'il veut voir Ahina, il devra encore patienter un moment. Au Capricorne aussi, il semble il y avoir de l'activité. Océanos ? Ce n'est pas un mirage, c'est bel et bien le Titan des Océans qui est monté jusqu'au dixième temple du Zodiaque. Allons donc voir ce qui s'y trame...

Temple du Capricorne

Les sages paroles d'Orion sont l'écho de celles d'Athéna. Dans un sourire entendu elle hoche doucement le visage. Un jour peut être... ils réussiront à passer un peu de temps ensemble, loin des regards et des curiosités. Mais chacun d'eux sait que ce temps n'est pas encore venu.
Quoi que cela leur coûte, leur devoir passera toujours avant tout le reste. Aucun des deux n'ira jamais à l'encontre de ce simple mais pourtant essentiel principe.

Le coeur d'Athéna se serre alors qu'Alistair évoque son lourd secret à haute voix. Est-il vraiment prêt à cela ? Est-il conscient des éventuelles conséquences d'une telle révélation ? Oui, sans doute. Car le Taureau est fort, fier mais surtout sage et compréhensif. D'un regard aimable, la divinité lui assure de son soutien. Quoi qu'il décide, quelle que soit la réaction d'Irène, il trouvera en elle une oreille attentive.

Doucement son regard pers dérive vers Irène dont l'inquiétude se lit si distinctement sur ses traits. Un sourire paisible se distingue sur ses lèvres. Un délicat nuage imperceptible à chacun, si ce n'est Irène, enveloppe la jeune femme comme les bras d'une mère réconfortant son enfant. Car n'est-ce pas aussi ce qu'elle est, ce qu'elle doit être pour eux ? Athéna est un chef, mais avant tout elle est une mère, la mère de l'humanité, bien qu'elle ne l'ait pas enfantée.

Son sourire rassurant se détache doucement de la Lionne d'or, accompagnant Alistair alors qu'il s'apprête à quitter la vaste salle d'or. Elle acquiesce silencieusement à ses mots. Oui ils se reverront très bientôt. Pour le tournoi, mais pas uniquement pour cela. Il y a longtemps qu'ils doivent se parler, s'écouter, qu'Alistair doit décharger les poids qui entraînent son coeur vers la mélancolie. Ce temps sera bientôt venu.

Altia s'en va à son tour. Un léger sourire amusé se dessine sur les lèvres d'Athéna lorsqu'il la nomme princesse. Certains chevaliers ont gardé cette habitude de la nommer ainsi. Une habitude qui, même si elle est finalement infondée, la fait toujours sourire.

Il semble que l'échange sera plus vite arrivé que prévu.
Il est ici

Sans développer plus avant ce que ce "il" représente, une douce aura dorée entoure rapidement le corps de la divinité alors que ses pensées filent à la vitesse de l'éclair vers le 1er temple du zodiaque.

Mes chers chevaliers, veuillez conduire nos hôtes jusqu'au palais et les faire patienter le temps que nous arrivions. Nous ne serons pas longs.

Une fois que chacun a déserté la salle du Grand-Pope et que seuls Orion et Irène restent encore attablés autour de la surface de bois polie, le tigre blanc qui accompagnait Ahina et que chacun avait sans doute oublié tant il s'était fait discret durant la réunion, saute brusquement sur la table.
Ses larges pattes annihilent bien vite la distance qui le sépare d'Irène. Les prunelles d'azur, troublantes, presque hypnotiques, se posent sur la jeune femme qu'il dévisage un temps qui semble infini.
Brièvement, comme un songe passant au coeur d'une nuit sombre, la paume d'Ahina se pose sur le genoux d'Orion qui siège à son côté. Un simple geste pour lui indiquer de ne pas bouger, de ne pas intervenir.

Kyô est l'un des animaux divins parmi les plus anciens de ce monde. Sa sagesse égale, surpasse parfois même, celle de la divinité qu'il accompagne depuis tant d'années.
L'imposant museau de l'animal se pose contre le front de la jeune femme. Son souffle chaud soulève légèrement quelques mèches alors que ses prunelles claires se ferment. Lorsqu'ils les rouvrent, elles dévisagent Irène avec un sérieux presque dramatique. Ni jugement ni agressivité dans ce regard qui la fixe. Seulement beaucoup de sérieux, un sérieux qui prend la mesure de tout ce qu'elle s'apprête à leur annoncer.

Faisant demi tour d'un bond agile, l'animal atterrit auprès d'Athéna en la fixant avec insistance. Les paupières d'Athéna s'abaissent un bref instant. Ce regard elle ne le connait que trop bien. Cela ne fait qu'ajouter au trouble provoqué par les paroles d'Irène.
Et si elle ne sait ce qu'elle a à leur annoncer, il est certain que les mots que la Lionne s'apprête à prononcer seront de la plus haute importance.

Légèrement la divinité se lève de son siège. Ses pas aériens l'amènent aux côtés d'Irène. Ses paumes fraîches se posent sur les épaules de la jeune femme tandis qu'elle lui adresse un regard aimable.

Quoi que tu aies à nous dire Irène, nous trouverons une solution si c'est un problème pour toi. Nous te soutiendrons si c'est tout ce dont tu as besoin. Nous préserverons ton secret si telle est ta volonté.
Parles sans retenue, car ici tu es auprès des tiens.

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[je pars du principe qu'Angie est sortie aussi]

Les mains jointes sur lesquelles reposait son menton, Orion avait cesser d'arborer son sourire pour adopter une mine grave. Ainsi IL était déjà séant. Cela n'arrangeait pas les affaires d'Ahina car cette entrevue pouvait se prolonger, ce qui n'était pas souhaitable. Mais quoi qu'il en soit, le nouveau Grand Pope assisterait son aimée face à cette étrange divinité. Toutefois, Irène demeurait prioritaire pour le moment. Malgré sa surprise initiale, Orion stoppa son mouvement lorsque la main de son amour frôla son genou. Ce simple contact, même le plongea dans un bonheur sans fard. Les yeux pétillants d'intensité et de passion du jeune homme croisèrent ceux de sa déesse, avant qu'il ne reporte tout son sérieux vite retrouvé sur la lionne d'or.

Irène. Quoi que tu puisses nous dire sur cet enfant, tu peux être certaine qu'il sera en sécurité au Sanctuaire. Un nouveau-né est une bénédiction et ce quelques soient ses origines. Tout comme Athéna, je m'engage à ce que son identité demeure secrète et connue uniquement de nous trois, si tu en exprimes le désir.

Une funeste prémonition gagna soudain le coeur d'Orion. Pour qu'Irène fasse autant de mystère concernant l'identité de son amant, c'est qu'il ne s'agissait pas du premier villageois de Rodorio venu. Un Berzeker ? Un marina ? Un spectre, peut être ? Toutes les éventualités défilèrent dans l'esprit inquiet du Grand Pope. Une chose restait néanmoins certaine : cet enfant était avant tout celui de son amie et il serait élevé bercé par les préceptes et l'amour prodigués par Athéna et ses chevaliers. Le poids du devoir pesa alors lourdement sur les frêles épaules de l'ancien bélier, et c'est la mort dans l'âme qu'il aborda un sujet délicat.

Les femmes chevaliers d'or qui finirent par devenir mères sont rares dans les archives du Sanctuaire. Malgré le bonheur que je ressens à l'endroit de cette bonne nouvelle, je me dois de te rappeler les faits, mon amie.

Lentement, Orion se leva pour s'approcher à quelques pas des deux femmes qu'il chérissait tant et se haï intérieurement en prononçant les mots que lui dictaient son nouveau rang.

Jadis, par devoir et sens de l'honneur, tu as presque mis fin à ma vie, malgré la souffrance que cela a dû te causer. Aujourd'hui, la situation est similaire. Ta grossesse te rend faible et nous prive de la protection de la constellation qui est la tienne. Cet handicap n'est pas grand chose face à notre joie de te voir ainsi épanouie, n'en doutes pas. Toutefois, cet état doit rester temporaire...

Le visage fermé, les yeux froids malgré la larme qui coula le long de sa joue, Orion vint se placer face à Irène et plongea son regard dans celui de la glorieuse lionne.

Élever cet enfant te rendra vulnérable. Un ennemi pourrait se servir de lui pour t'influencer ou te blesser. Au fond de toi, tu ne peux pas ignorer ce danger. Irène du lion, tu vas être contrainte de choisir entre ton enfant ou Athéna et ton devoir de chevalier. Mais avant de répondre à ce dilemme, révèles nous la vérité pour que nous puissions assurer la protection de ce petit être innocent.

Alors que la Lionne fut sensible à la remarque d’Alistair, perdue par cette révélation qui n’était pas entière, une onde de chaleure l’enveloppa pour la rassurer. Elle apparatenanit à Ahina, comme pour lui signifier son soutien et de garder son calme. Et c’est ce que fit Irène. Installée dans son siège, observant avec sagesse les derniers Golds Saints sortirent de la salle d’Or.

Puis lorsqu’ils ne furent plus qu’en petit commité, une ombre se glissa de sous la table pour surgir en son centre et se poser face à Irène. Un magnifique tigre blanc aux yeux clair aussi profond que ceux de la jeune femme la dévisagea comme pour transpercer son âme et en sonder les moindre mystères. Irène plutôt émerveillée par la créature d’une beauté rare, et comme en armonie avec la bête de la famille des félins, se contenta de l’observer avec malice, se demandant si ce qu’elle cherchait en elle était à sa convenance.

Puis d’un pas agile, le fauve rejoint son maître avec la noblesse de sa race, et après un bref échange de regard entre eux, le félin blanc se pose sur le carrelage tandis qu’Athéna s’approche au plus près d’elle d’une démarche gracieuse et légère. Elle se voulu rassurante, ce qu’Irène apprécia du fond du cœur. Ce fut au tour d’Orion d’intervenir et de replacer les faits que la Sainte savait déjà et avait longtemps repoussé de ses pensées. Mais c’était à juste titre que le Grand Pope devait protéger le Sanctuaire et il était clair pour Irène qu’Athéna et le Sanctuaire passait avant tout.

Sans la moindre hésitation, son cosmos s’illumina de mille feu, faisant légèrement trembler les fondations. Fermant les yeux avec regret mais résolution, les parties de son armure d’Or se retirèrent peu à peu de son corps pour se placer à côté d’elle et former la tructure d’un Lion droit et fière, à cet instant son cœur était fort et limpide, elle n’avait aucun doute sur le choix qu’elle devait faire pour la sécurité de tous. Ce fut la 2ème fois qu’elle dut se séparrer de son armure en très peu de temps. Le sort semblait s’acharner sur elle.

"Ainsi nous serons donc deux à devoir nous retrouver à nue face au monde extérieur sans nos protection d’Or."

Dit la jeune femme avec humour à l'ancien porteur de l'armure d'Or du Bélier. Malgré le sourire qu’elle arborait ses yeux étaient amer. Il était dure de se séparrer d’un ami aussi fidèle que son armure.

"Je me retirerai du Sanctuaire pour plus de discrétion lorsque le moment viendra de mettre au monde mon enfant. Je prendrais quelques servantes avec moi pour ne pas attirer trop l’attention. Je veillerai à ne pas vous poser de problème."

Son visage s’assombrit soudainement.

"Cet enfant devra faire face à l’adversité plus que n’importe quel autre. Je prie pour que la bénédiction d’Athéna berce l’avenir de cet enfant et le protège de tout malheur. Je doute qu’il puisse un jour rencontrer son père, et ce pour sa propre sécurité. Je ne puis garder plus longtemps le secret, il en va de la protection du Sanctuaire également."

Elle prit entre ses mains celles de sa Déesse et implora aisni sa miséricorde mais par-dessus tout son humanité. Elle n’avait aucune honte, bien au contraire, mais cette révélation pourrait bien en choquer plus d’un.

"Avant tout, j’aimerai que vous sachiez que cet enfant est né d’un amour véritable et que je ne regrette en rien son arrivée. Maintenant vous feriez peut être mieux de vous asseoir tous les deux."

Elle regarda successivement Orion et Athéna leur laissant encore l’occasion de le faire puis la Lionne en vain au fait.

"Le père de mon enfant est un homme que vous connaissez déjà et dont les origines vont influencer fortement la vie de mon enfant. Il s’agit de Kazuki, Spectre du Garuda et Juge des Enfers."

Irène prit le temps d’observer les réactions et mouvements de chacun, cela risquait d’ête fort inopiné.

Les premiers mots d'Orion sont lourds de sens. Sa voix grave et solennelle laisse augurer la difficulté de la décision qu'il s'apprête à promulguer à la belle Lionne d'Or.
Athéna savait que le poids de sa charge ne serait pas toujours facile. Mais elle n'avait pas imaginé que la première décision qu'il aurait à prendre serait celle-ci, concernerait directement le maintien ou l'exclusion d'un membre de la garde d'or si cher à leur coeur.

Le visage de la divinité s'affaisse légèrement vers le sol de marbre lisse. Il ne serait pas de bon ton de s'élever contre sa première décision, aussi grave et délicat soit le sujet qu'elle concerne.
Il a toute sa confiance et elle sait... ô oui... elle sait à quel point ses propres mots le blessent.

Irène ne tarde pas à faire son choix. Et ce choix provoque un goût amer dans la gorge d'Ahina. Elle choisit son enfant et en cela la divinité accompagnera à jamais cette décision. Non... cette amertume, ce souvenir désagréable qui s'insinue dans son âme n'est autre que le choix qu'elle eut à faire elle même, il y a de cela 15 ans et qui fut le même que celui que décide la Lionne aujourd'hui.
Et si elle ne peut qu'appuyer la jeune femme dans ce moment difficile, elle n'acceptera jamais que le futur de cette enfant, que le futur de son chevalier, se mue en la tragédie qu'elle a elle-même vécue.

Cela est hors de question.

Sans animosité aucune, la voix de la divinité s'élève en un ordre qui, pour aussi rarement que cela soit, ne saurait souffrir d'une quelconque objection.
Irène a fait son choix. Mais Ahina ne la laissera pas vivre ce qu'elle a vécu. Car elle prend bien trop abruptement le même chemin. Abandonner son rôle, envisager d'accoucher hors du Sanctuaire, seule ou presque, sans les êtres qui l'aiment. Cela... elle ne le permettra pas.

Irène. Je refuse catégoriquement que tu t'éloignes de nous. Tu es un chevalier brillant, une guerrière à l'âme noble, tu m'es et nous es fidèle.
Je ne veux pas perdre quelqu'un comme toi.
Ainsi, si les paroles d'Orion sont emplies de sagesse et qu'il est moins dangereux pour toi, ton enfant à naître et le Sanctuaire, d'abandonner ton armure pour un temps, tu la récupèreras une fois que cet enfant ne sera plus un bébé en bas âge.
Il est hors de question que tu accouches seule, loin d'ici. Je me fiche des objections qui pourront être émises. Je me fiche du quand dira-t-on ou de ce que les autres pourront penser.
Tu mettras cet enfant au monde parmi les siens, parmi ceux qui le protégeront.
Quand ta grossesse deviendra trop fragile, nous t'aménagerons une chambre dans mon temple. Tu y seras en sécurité et pourra mettre ton enfant au monde dans les meilleures conditions qui soient, je m'y engage.

Doucement son regard pers dévie vers Orion. Doux mais empli de tristesse, il le dévisage de longues secondes, juste avant que la Lionne d'or ne reprenne la parole. Tendre, il semble lui dire, je t'en prie... fais moi confiance.

La mine sombre et la voix légèrement basse, les mots d'Irène lui rappellent une fois encore sa propre vie. Lui rappellent pourquoi elle avait abandonné ses chevaliers, pourquoi elle avait demandé à la divine de ne plus être son réceptacle. Et si la conclusion de l'inquiétude d'Irène ne revêt pas encore un vrai visage, il prend l'allure de sa propre vie.

Lorsque les mains de la jeune femme se referment sur les siennes, celle d'Ahina les conservent aussi précieusement que le plus fragile des trésors. Et quand elle leur demande de s'assoir, elle n'en fait rien, gardant les mains d'Irène au creux des siennes, observant avec bienveillance le regard qu'elle lui adresse. Un regard porteur d'une supplique qu'elle saura entendre.

Lorsque la vérité s'abat. Lorsque la réalité prend le pas sur toutes les impressions qu'ils avaient pu avoir jusqu'à maintenant, la femme plus que la déesse manque de défaillir.
Le passé se reproduit, et se reproduit dans une exactitude qui en est presque effrayante. Alors pour la première fois, pour la réelle première fois depuis 16 ans, Ahina va dévoiler ce que nul ne connait. Ce que seul Biscione sait. Il le faut. Il le faut, pour Irène.

La pression qu'exercent les mains d'Ahina sur celles d'Irène s'affirme d'avantage. Son visage se baisse légèrement vers le sol, comme si elle demandait l'absolution de ses péchés. Doucement puis presque violemment, des images se mettent à défiler dans l'esprit d'Irène.
Cela aura duré une fraction de secondes. Pourtant aura-t-elle sans doute le sentiment que les scènes se succédant sous ses prunelles auront duré des heures, des jours, des années.

Je... il ne se passe pas une heure sans que je ne regrette amèrement.
Je... ne te laisserai pas vivre la même chose

Sa voix est si légère, murmure si faiblement, qu'elle en devient presque inaudible. Non, elle ne laissera pas l'histoire se répéter. Jamais.

Il resta de marbre, stoïque. Impassible. Aussi immobile qu’une statue de cire, Orion ne se rendit pas compte que même sa respiration lui faisait faux bond. Le choc initial passé, le Grand Pope vacilla, menaçant de se trouver mal. Il se retint de justesse à une colonne proche, la tête se mouvant faiblement de gauche à droite comme mû par l’espoir que cette révélation s’avérait au final une simple plaisanterie. Kazuki Silfrid, juge du Garuda. L’un des pires individus dont Orion avait un jour croisé la route. Un homme sans cœur, ni émotion, dont le seul but demeurait la destruction pure et simple de l’humanité, de son propre aveu. Le bélier et le garuda avaient combattus cote à cote en tant que cavalier de l’apocalypse avant de s’affronter, lorsque les enfers avaient profité de ce drame pour tenter de s’emparer du Sanctuaire. Galvanisé par le cosmos d’Athéna, dont il s’était fait hôte, Orion avait porté un coup fatal au juge, qui s’était alors juré de se venger. Et c’est de cet homme dont Irène portait l’enfant ? Pire encore, la lionne d’or, l’amie d’Orion depuis des années lui avait caché cette relation, contre nature. Le mal était fait. Ahina avait réagit d’une toute autre manière, compréhensive, terriblement, douloureusement empathique envers la gardienne du cinquième temple. Encore choqué par cette révélation, Orion sentit un lien entre les deux femmes, dont il se sentit exclu. Ce rejet, probablement involontaire, le prit à la gorge. Outre cette trahison de la part d’Irène, Ahina semblait encline à s’opposer à la décision de son amant. Elle lui aurait collé une gifle qu’Orion aurait eu moins mal. Mais ce rôle dont il venait d’endosser les responsabilités écrasantes lui causerait probablement de pires atermoiements. Lentement, le jeune homme se détourna des deux femmes, pourtant si chères à son cœur, et se passa la main devant les yeux. Les sentiments d’Ahina primaient sur la loi de la raison et influençaient clairement son jugement. Que devait faire Orion dans ce cas ? La réponse lui paru vite évidente. L’ancien bélier d’or reprit la parole, d’une voix atone.

Il est évident qu’Irène reprendra possession de son armure après son accouchement. Et que sa protection devra être prioritaire, de par son statut, mais aussi par égard pour l’amitié et le respect que nous lui prêtons. Toutefois… As-tu pensé aux conséquences, si elle garde cet enfant prêt d’elle ?

Le regard ému d’Orion croisa alors celui de son amie.

Kazuki ne te laissera jamais en paix. Il fera tout pour récupérer cet enfant et l’éduquer à sa manière. Lui inculquant la violence et la haine d’autrui. Et si par miracle, il y renonce par amour pour toi, que ferons Hadès, ou Thanatos ? Ou l’ignoble Alessio du griffon ? Ce dernier ferait tout pour mettre la main sur ton bébé, pour s’en servir comme moyen de pression sur son rival. Quoi qu’il arrive, l’identité de ton enfant doit rester secrète.

Le Grand Pope laissa ses terribles paroles, dictées par la raison et son sens du devoir, flottées dans l’air, avant de reprendre en se tournant alors vers sa bien-aimée.

Je ne peux nier tes sentiments et ta volonté. Te voir souffrir m’est insupportable. Mais je ne peux pas mettre sciemment le Sanctuaire en danger. Irène bénéficiera du plus grand confort le temps de sa grossesse, j’en conviens. Mais, je t’en conjure… Son accouchement doit avoir lieu dans un lieu caché, connu de nous trois seulement. Je m’engage à l’accompagner au moment fatidique, si elle le désire. Mais nous devons trouver un moyen de tromper ceux qui pourraient lui vouloir du mal. Répandre la rumeur d’une fausse couche, par exemple. Je ne sais… Je ne veux pas passer pour un monstre sans cœur… Mais notre devoir et l’intérêt réel de ce malheureux nouveau-né doivent passer avant nos sentiments personnels.

L’émotion dans la voix d’Orion était palpable tant la culpabilité lui nouait les entrailles. Le Grand Pope avait le sentiment de causer une peine infinie à sa bien-aimée et à son amie de longue date, mais le cas semblait insoluble et il se faisait l’avocat du diable. Par devoir.

Alors que la Lionne avait pris sa décision et était prête à en assumer toutes les conséquences, car dans ce monde, il fallait toujours assumer ses choix, quels en soient les sacrifices, Athéna ne le laissa pas entendre de cette façon. Orion comme Irène en furent tous deux très surpris, jamais la Sainte ne s’attendait une telle réaction. Pourtant la Déesse défendit sa position, ce qui ravie le cœur de la guerrière, car ses propos clamaient la ferveur de la Gold d’Or avec émérite. Si elle s’écoutait, Irène aurait versé sa petite larme car elle ne s’attendait pas à autant de reconnaissance et de valorisation. Le soutien sans faille d’Athéna à son égard enveloppa son cœur vaillant d’une douce chaleur qui ne tarda pas à s’emballer lorsqu’elle lui promit protection pour son enfant au sein du Sanctuaire. Elle se sentie soudain rassurée, non pas pour elle, mais pour l’avenir de son petit.

Puis soudain, sans qu’elle ne se l’explique, une vague d'événements, d’images, de souvenirs enfuis qui n’étaient pas les siens vinrent se succéder devant les yeux de la cinquième gardienne. Tel un flash, un moment blanc où le temps s’arrête de défiler. Lorsque le temps reprit ses droits et que l’environnement autour se remit en marche, des grosses larmes coulèrent le long de ses joues sans qu’elle ne puisse les retenir. La vision qu’elle venait d’avoir, ces souvenirs passés appartenait sans nul doute à Ahina dont la prise sous ses doigts s’était accentuée.

"Athéna…"

Irène posa un genou à terre et se louva contre sa Déesse, toujours les mains entrecroisés. Ses larmes coulant continuellement sur son visage de porcelaine, son regard tourné vers le sol mais ses yeux se relevèrent finalement, révélant l’immense amour qu’elle lui vouait, ses prunelles azurs emplis de compassion et de bienveillance à son égard.

"Je vous remercie."

A cet instant, elle savait que personne sur terre ne comprenait mieux sa situation qu’Ahina et se fut telle une libération, une délivrance. Une compréhension et un lien plus fort que tout naquit entre les deux jeunes femmes. Jamais Irène n’avait voulu aussi ardemment protéger la vie de cette femme à cet instant précis. Elle n’avait plus de doute sur la bonté de la Déesse. La voie qu’ils avaient choisis et qu’ils défendaient en tant que Chevalier ne pouvait être erroné avec un être aussi pure à leur côté. Elle le savait à présent, elle ne s’était pas trompée en choisissant ce camp.

L’attention de la Sainte fut soudain attirée par Orion qui failli vaciller. La Lionne savait que le choc de la nouvelle serait spectaculaire mais pas à ce point. Elle savait qu’il n’accueillerait pas aussi bien la nouvelle qu’Ahina l’avait fait, il ne se montrerait pas aussi démonstratif. Heureusement, bien vite, le nouveau Grand Pope se remis de ses émotions et poursuivit. Sur un point il avait tort.

"Kazuki est déjà au courant pour l’enfant… Et il m’a garanti qu’il serait mieux avec moi, sur terre, grandissant sous la lumière du jour, au Sanctuaire. Que je pourrais l’élever sans craindre qu’il ne me l’enlève. Et de ce côté je le crois. Pour le reste, il est évident que l’identité de mon enfant doit rester un mystère pour tous, et surtout pour les autres spectres, c’est pourquoi je ne me suis pas étalée sur les origines de mon enfant lors de la réunion. Nous devons être très peu à connaître la vérité pour éviter les fuites."

La Lionne fut alors terrorisée lorsqu’Orion évoqua l’idée d’une fausse couche et faire croire à la mort de son bébé. Cela signifiait se séparé de lui dès la naissance et cela elle ne l’accepterait pas.

"Non, jamais ! Je n’abandonnerai jamais mon enfant !!"

La Sainte sentait son cœur lourd se déchirer. Ce que lui demandait son ami lui était insurmontable. Elle le comprenait mais ne pouvait le concevoir.

"Je garderai mon enfant auprès de moi, et s’il faut que je meurs en le protégeant, alors je donnerai ma vie sans une once d’hésitation."

Les larmes de la Sainte avait cessé de couler, à présent son espoir se transformait en véritable peur et une réelle souffrance.

Dernière édition par Ahina le Ven 10 Oct 2014 - 17:49, édité 1 fois

Elle n'avait pas souhaité lui infliger une peine si grande. Et pourtant... elle ressent, jusqu'au plus profond de son âme, oui... elle ressent ce qui lie le coeur de celui qu'elle chérie si tendrement.
Il ne comprend pas. Comment le pourrait-il... lui qui ignore tout d'une vérité que seuls deux êtres connaissent en cette terre.
Peut-elle le lui dire...? Non, elle en est parfaitement incapable. Pas maintenant, pas dans cette situation, pas devant Irène. Irène qui, désormais, sait.
Son regard s'affadit, pourtant son sourire reste le même. Doux et bienveillant. Et ce sera avec cette même bienveillance que sa main se tend vers lui et se pose sur le dos de la sienne.

Pardonnes-moi, Orion.
Je ne souhaite pas t'infliger la plus petite peine, j'espère que tu le sais.
Cependant... ce que je redoute n'est pas de savoir ce qu'il se passera si elle le garde auprès d'elle, auprès de nous. Mais de savoir ce qu'il se passera si elle ne le garde pas, si cet enfant n'est pas sous la protection du Sanctuaire.

Qu'est-il advenu de son fils... Où est-il, comment vit-il, est-il seulement encore en vie.
A ces pensées la gorge d'Ahina se serre comme jamais. Une larme perle à son oeil. Une larme qu'elle retient et qui, de par sa volonté intangible, ne coulera pas jusqu'à sa joue. Non, elle ne sait ce qu'il est advenu de son enfant. Mais elle ne laissera pas cette incertitude se fondre dans le coeur de la Lionne d'or et la gangréner comme le plus terrible des poisons.

Irène vit tout ce qu'elle devait voir. Tout ce qui lui donnait les clés de la compréhension. Sa réaction n'inquiéta pas la jeune femme à la longue chevelure violine. Car qui en ce monde... serait capable de la comprendre mieux qu'Irène. Personne. Est-ce pour cette raison qu'elle a choisi de lui révéler ce qui aurait du rester caché à jamais.

Doucement, délicatement, comme si elle craignait de briser ce moment, la paume d'Ahina se pose au sommet de la tête d'Irène agenouillée, lovée contre celle à qui elle a juré fidélité.
Elle sait la peine qu'elle doit ressentir. Car lorsqu'on voit ce qu'elle a vu, lorsque l'on est une femme et bientôt une mère, on ne peut que se projeter bien involontairement dans la situation que le réceptacle d'Athéna a vécu. Elle ne veut pas qu'il arrive la même chose à son enfant. Elle ne supportera pas d'être séparée de lui. Et cela... Ahina ne l'a que trop bien compris.

A l'évocation d'Alessio, des frissons parcourent l'échine de la déesse. Cet être... est sans doute le plus abjecte qu'il lui est été donné de rencontrer. Finalement... elle redoute bien plus ses fourberies que n'importe quel éclat de colère venant de Thanatos ou Hadès. Car cet immortel... est un fléau qu'il sera périlleux et extrêmement dangereux d'annihiler.

Si les intentions de Kazuki étaient belliqueuses, Irène et cet enfant ne seraient déjà plus parmi nous. Je doute qu'il ne vienne jusqu'ici pour l'enlever. Il avait de nombreuses cartes entre les mains quand Irène a du se rendre en Enfers il y a peu. S'il ne l'a pas fait c'est que... peut être que... il aime sincèrement Irène.
Après tout... nous en avons eu des exemples dans le passé. Les êtres les plus sombres sont parfois capables d'aimer. Et si cela est bien la réalité, alors cela est une bonne chose. Si Kazuki tient à Irène, il fera tout ce qu'il peut pour que cette naissance ne soit jamais connue, de personne.

Là aussi... sait-elle de quoi elle parle. Car ils s'étaient vraiment aimés... oui, vraiment. Et si Vaelastrazs avait été capable d'aimer, Kazuki devait l'être sans nul doute. D'ailleurs... tout en cet être transpire le sentiment. Sa colère, cette immense colère qui le ronge, trouve sans doute sa raison d'être dans le sentiment. Car si l'on n'aime pas, on ne ressent pas son sentiment opposé.

La réaction d'Irène fut violente, mais ô combien normale...
Orion tentait de faire de son mieux pour analyser la situation et trouver des issues qui ne mettent en danger personne. Comme toujours, il était fidèle à son coeur pur. Et ces deux coeurs réunis autour d'elle en cette heure, souffraient terriblement.

La paume de la divine se pose sur la joue d'Irène. Du bout des doigts elle balaye les larmes qui baignent ses joues.

Je t'ai fait une promesse et je la tiendrai.
Cet enfant naîtra ici, au Sanctuaire et nous le protégerons quoi qu'il advienne.
Maintenant je te prie de ne plus t'inquiéter de rien, Irène. Tu ne voudrais pas que cet enfant ressente le stress qui envahit ton esprit...? Alors sois rassurée, je t'en prie. Fais nous confiance, nous ne t'abandonnerons pas.

Si ce fut léger, Athéna appuya suffisamment sur le "nous" pour que cette flexion de timbre soit perceptible par tous.
Doucement elle se retourne vers Orion, bien consciente qu'elle vient d'aller contre sa volonté une fois encore. Ses intentions ne sont pourtant pas de lui faire perdre la confiance en lui même si durement acquise au fil des mois qui ont précédé. Mais elle ne pourra pas faire ce qu'il souhaite. Cela lui est parfaitement impossible. La seule chose qu'elle puisse faire en cette heure, c'est tenter de rassurer les deux âmes auxquelles elle tient tant.

Arrivée à sa hauteur, Ahina prend les mains d'Orion entre les siennes.

Je comprends ton inquiétude Orion et je la partage.
Mais... mon temple n'est-il pas l'endroit le plus sûr, le plus caché des yeux du monde ? 13 temples le précèdent, chacun protégé par un puissant guerrier, sans compter nos chers chevaliers de bronze et d'argent. Il est l'endroit le plus sûr, le lieu le plus serein, celui où aucune menace ne viendra entacher la naissance de cette enfant.
Cependant tu as raison. Les questions vont naître rapidement quant à l'identité du père et il est probable qu'elle se pose déjà dans l'esprit des chevaliers d'or ici réunis il y a peu.

Sans pour autant lâcher les mains d'Orion qu'elle tient comme si l'avenir du monde en dépendait, Ahina se tourne de côté en s'adressant à Irène. Pourtant son visage reste baissé, ses longs cheveux tombant lourdement sur ses joues et ses yeux.

Il va falloir un père à cet enfant Irène. Cela fera taire les rumeurs naissantes. Cependant... il nous faut quelqu'un qui soit dans la confidence sinon il serait trop dangereux de mettre quelqu'un de plus au courant de la situation.
Alors... Je ne vois qu'une personne qui puisse endosser ce rôle...

Son regard se baisse vers le sol. Elle n'ose pas le regarder, ne peux pas le regarder après le terrible sous entendu qu'elle vient de lancer. Cette idée la rend malade jusqu'aux tréfonds de son être. Mais à cet instant... elle n'en a pas d'autre.

Toute sensation le quittait peu à peu. Une bouffée de désespoir, de résignation, puis de mélancolie submergea son cœur, écorché à vif par les mots de la femme qu’il aimait plus que tout. Par sa proposition, Ahina venait de lui retirer l’espoir d’un avenir où ils pourraient enfin révéler leur amour au grand jour. Ironie du sort, Orion savait, sentait que cette proposition était celle de la sagesse et de la raison. Mais il n’en voulait pourtant pas. Par réflexe, dans un élan de fronde, le jeune homme retira ses mains de celles d’Ahina pour lui saisir les épaules.

Je m’y refuse ! Non ! Tu sais ce que cela engendrera pour nous ?! Nous devrons nous cacher encore et encore ! Comment peux-tu proposer une chose pareille ?! Je ne veux plus mentir, je ne veux plus avoir honte d’être rongé par de tels sentiments, Ahina ! Je veux crier haut et fort tout l’amour que je te…

La vision d’Irène dans son angle de vue ramena brutalement Orion à la raison. Difficilement, douloureusement, le Grand Pope se retint de crier ce qu’il brulait de révéler. Cet amour interdit, cette passion dévorante, ce besoin de vivre cette union contre-nature. Sans quitter la lionne d’or du regard, Orion se recula de quelques pas, le teint pâle et les traits tirés par la tristesse. Des larmes coulèrent sur ses joues glabres à mesure que ses arguments pour dénoncer la proposition d’Ahina s’estompaient les uns après les autres dans son esprit. Elle avait raison. Elle avait toujours raison. C’était la seule solution pour le bien de sa chère amie et de son enfant.

Pardon… Je ne voulais pas crier.

D’un mouvement presque enfantin, Orion s’essuya les yeux et éclata d’un rire nerveux. Les yeux brillants d’une étrange lueur de défi, le lieur de vie plongea de nouveau son regard dans celui de sa tendre aimée.

Tu lances cette idée, tout en sachant ce qu’elle te coutera. Tu penses toujours aux autres, avant de te soucier de ton propre bonheur. Le Grand Pope ne peut qu’accepter que tu prêches une solution dictée par la logique et la raison. Si Irène accepte que je me fasse passer pour le père de l’enfant, j’accomplirais mon devoir pour le bien de tous. Je ne faillerais pas à mon rang et à la confiance que tu as placée en moi et en mon jugement. Toutefois…

Lentement, Orion posa un genou à terre et saisit de nouveau les mains d’Ahina, qu’il avait si injustement lâché sous l’effet de la révolte. Un sourire lumineux dévora le visage du jeune homme lorsqu’il approcha ses lèvres des doigts de sa déesse, de sa bien-aimée.

Accomplir cet acte de bonté et de bienveillance envers Irène et son enfant ne signifie pas devoir nous rendre malheureux. Même en tant qu’Athéna, tu as droit au bonheur, comme chaque être humain que tu cherches tant à protéger. Rien ne t’oblige à te sacrifier ou à devenir une martyr. C’est une méchante habitude que je compte bien te faire abandonner. Nous garderons le secret de notre amie, comme je suis persuadé qu’elle saura protéger le nôtre.

La pression des mains d’Orion sur celles d’Ahina se fit plus forte. Comme si le jeune homme tenait entre ses doigts une colombe qu’il craignait de laisser s’échapper. Sa voix se fit tremblante, bien que vibrante d’une assurance lisible sur ses traits.

Ahina, je veux lier ma vie à la tienne. Je ne veux plus jamais que tu sois seule, que tu te sentes rejetée ou malheureuse. Tu as bien trop souffert par le passé. Nous devrons nous cacher et ce sera parfois difficile, mais je ne crains pas cette situation si je sais que nous sommes unis. Avant que je ne devienne le père de cet enfant, veux-tu bien m’épouser ?

[Désolée pour l’attente, j’ai eu ma rentrée du 1er au 10 octobre et ce weekend j’étais prise par mon 1er GN…]

Encore une fois, Ahina prit le parti d’Irène, elle se montra tenace mais la Lionne sentie que le cœur de sa Déesse était partagé et se battait entre son amour pour Orion et celui de son amie. Irène se sentie rassurée et comprise à bien des égards mais craignait encore pour la vie de son enfant si Orion n’entendait pas raison sur le fait de la garder au sein du Sanctuaire. Elle ne voulait en rien créer de disputes ou de discordes entre eux ou qu’Orion ne se sente rabaissé ou lésé mais la vie de son enfant passait avant tout autres sentiments. Son esprit ne serait tranquille qu’à ce prix.

En plus de lui offrir un abri pour son enfant, Ahina alla jusqu’à proposer de nommer un père de substitution pour que personne ne se doute de la vérité. La Lionne d’Or sentie l’âme de la Déesse s’assombrir quelques secondes lorsqu’elle fit le sous-entendu de faire passer Orion pour le futur père.

Puis bien vite elle comprit qu’il y avait quelque chose de plus entre ses deux amis. Et Orion ne tarda pas à lui confirmer ses doutes. Sa réaction fut spectaculaire et ne se fit pas attendre. Dans un cri de rage qui venait du plus profond de son cœur, il déclara sa flamme à celle qu’il aimait. Irène en resta bouche bé. Elle n’osait plus bouger de peur de perturber la scène. Mais le nouveau Grand Pope réalisa son soudain emportement et le maîtrisa très rapidement. La gentillesse de ces deux êtres était touchante et complémentaire. Ils s’étaient bien trouvés…

Il accepta mais avant il tenait absolument à ce que la jeune femme aux cheveux mauve lui dise "oui". Irène mit ses deux mains devant sa bouche pour empêcher un son d’émerveillement sortir sous l’émotion. Elle assistait à une véritable demande en mariage. En cet instant sous ses yeux. Elle était heureuse de voir son ami aussi passionné et épanoui pour l’amour de sa vie.

Mais elle ne l’entendait pas de cette manière. La jeune femme attendit qu’Ahina donne sa réponse à la demande en mariage fait par Orion avant de donner son avis sur le sujet du nom du père.

"Je ne veux à aucun prix être responsable du malheur de votre couple… Je ne pourrais demander pareil sacrifice à Orion. Il a déjà bien assez souffert par ma faute par le passé, cela est assez ! J’ai peut-être une autre solution. Mais cela impliquerait qu’une autre personne soit au courant. Mon enfant de par son lien avec Kazuki aura forcément des capacités hors du commun puisqu’il aura du sang divin qui coulera dans ses veines. Peut-être pourrions-nous faire appel à Kakyo, je veux dire… à Zeus ! Mon enfant fait à présent parti de sa descendance après tout."

Irène semblait regretter la suggestion qu’elle venait de faire. Elle ne savait en rien comment réagirait Kakyo à cette nouvelle.

"Mais je ne sais pas s’il voudra le protéger après les tensions qu’il a connu avec son petit-fils… C’est peut-être trop risqué."

Irène se mordit les lèvres, faute de ne pas trouver de meilleures solutions pour l’heure.

Les émotions qui se succèdent sur le visage lisse d'Orion figent Ahina dans le plus petit de ses mouvements. Comme si l'air lui-même venait à manquer, comme si elle n'était plus capable d'en respirer la moindre once.
L'éclat de colère qu'il engendre est compréhensible, elle ne s'attendait pas à ce qu'il prenne son sous entendu avec le sourire. Cependant... elle n'imaginait pas qu'il pourrait réagir de la sorte.

Orion...

La gêne succède à l'étonnement. Le visage de la jeune femme s'affaisse légèrement vers le sol. Pourquoi ne l'avait-elle pas senti venir. Elle aurait du se douter que "trop c'est trop" comme dit le triste adage. Orion ne pouvait plus en supporter d'avantage, elle aurait du le savoir, elle aurait du attendre qu'ils soient seuls pour soumettre cette terrible idée.

Le résultat est totalement désastreux. Aucun mortel n'aurait jamais du connaître leur secret. Et même si sa confiance envers Irène lui est entièrement acquise, sans fausse note ni doute, elle n'aurait jamais du savoir.

L'éclat de rire qui envahit la gorge de l'être aimé ne l'engage en rien. En rien de bon en tout cas. Elle relève les yeux, le dévisageant d'un air parfaitement sinistre alors que ses mots lui font l'effet d'une gifle en plein visage.
Qu'attend-il d'elle au juste ? Comment peut-il imaginer une seule seconde qu'elle agira différemment... lui qui a partagé l'âme d'Athéna fut un temps pas si lointain. Plus que quiconque, il devrait savoir que ce qu'il lui impose est terrible.

Quand la douceur de ses mains enveloppe les siennes et qu'elle le constate genoux en terre, Ahina le dévisage d'un air presque horrifié, comme si elle s'attendait à ce qu'il lui annonce que le pire fléau du monde allait s'abattre sur terre dans les minutes qui viennent.

Orion... que fais-tu... relèves-toi...

Elle tente de l'interrompre dans son élan, de briser dans l'oeuf ce qui ne devrait jamais être formulé à voix haute. Mais c'est peine perdue. Les mots sortent en flot discontinu et la demande est formulée.
Un silence pesant s'abat sur la pièce. Kyô, le sage tigre blanc lève les yeux vers Ahina sans qu'aucun sentiment n'habite ses prunelles bleues. Et pourtant... le tigre ne sait que trop bien ce qui hurle dans l'esprit de la jeune femme à cet instant. Pourtant est-il relativement loin de la vérité et serait-il difficile pour quiconque de l'imaginer.

POURQUOI ?! POURQUOI A-T-IL FALLU QUE TU ME FASSES SUBIR ÇA ?!

L'espace d'une brève seconde, alors que ses paupières sont baissées vers le sol de marbre, une lueur rougeoyante luit au fond des yeux de la jeune femme. Pourtant Athéna avait scellé la malédiction d'Hadès il y a fort longtemps... Mais n'est-ce pas le sujet présent. Fatigue, trop d'inquiétudes, après tout son enveloppe reste humaine.

Je... ne peux pas te répondre ici et maintenant Orion. Je suis désolée. Je dois... je dois aller à la rencontre des Titans.
Nous en reparlerons plus tard.
Rejoins-moi dans la salle d'audience.

Comment a-t-il pu... Comment.
Ne sachant trop si cette pesant atmosphère est due à l'humaine ou à la déesse, Ahina extirpe doucement ses mains de celles d'Orion. Elle n'adressera aucun regard, à personne, même pas au tigre divin qui, lui, ne la quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'elle soit sortie de la salle d'or.
Passant près d'Irène, quelques mots s'échappent des lèvres d'Ahina alors qu'elle se dirige vers la large porte qui mène vers la salle d'audience.

Il est hors de question de mêler mon père à cela.
Ce serait bien trop dangereux. Et si c'est la sécurité que tu veux pour ton enfant, Zeus est le pire choix que tu pourrais faire. J'y suis totalement opposée.
Orion et toi prendrez votre décision en votre âme et conscience. Je me plierai à votre volonté, mais pas le père des dieux, jamais.

Sans un mot de plus, elle sort de la pièce. Une fois que la divinité a quitté la salle d'or, le tigre blanc extirpe un soupir tout en levant son imposante tête vers Orion et alors que sa voix mélodieuse empli toute la salle.

Je sais que tu ne pensais pas à mal et ta demande était justifiée. Du moins, elle le serait si vous étiez tous les deux des êtres humains normaux, ce qui est loin d'être le cas.
Laisses lui du temps.

Suite -> Invités de marque, hôte incongru

Le monde s’écroula. En un instant, la vie, l’espoir devint néant. Orion resta muet, stupéfait devant un rejet aussi poignant. Chaque mot, un poignard. Chaque expression, une gifle. Ahina venait de porter un coup fatal à la candeur innocente de l’ancien bélier d’or. Il l’observa lorsqu’elle retira ses mains. Il la dévisagea en silence lorsqu’elle s’adressa d’un ton sans réplique à Irène. Il resta là, à genou, le regard dans le vague de longues minutes après qu’elle eut quitté les lieux. Ce ne fut que lorsqu’il eut enfermé sa douleur et ses sentiments dans une petite boite au fond de son âme qu’il daigna se relever et reporter son attention sur Irène, à qui il adressa un sourire triste.

La déesse a donné ses ordres. Je pense également que soumettre cet enfant à la protection d’un dieu aussi détaché que Zeus pourrait lui causé grand tord. Malgré l’aide qu’il nous a apporté à maintes reprises, Kakyo reste une entité peu fiable. A moins que tu ne t’y oppose formellement, je deviendrais donc le père de ton enfant. Et je le traiterais aussi bien que s’il était de mon sang. Je n’ai plus de regret à avoir.

Lentement, Orion tourna le regard vers le tigre qui avait eu la gentillesse de tenter de le réconforter pour lui adresser un regard meurtri. D’un mouvement de tête, le Grand Pope le remercia pour ses conseils. Toutefois, le jeune homme sentit en son for intérieur qu’une chose essentielle venait de périr en lui. Quelle folie que de vouloir aimer une déesse ! Ahina était seule à décider des règles et, de la plus violente des façons, elle venait de le rappeler au dément qui avait eu le cran de vouloir unir sa vie à la sienne. Au final, quelle cruelle ironie de vouer à son existence à la sauvegarde de la Terre et de l’humanité quand on nous interdit le droit d’aimer. L’espace d’un bref instant, Orion fut rongé par une jalousie sans bornes à l’encontre de son amie la lionne. Irène avait enfreint les règles les plus élémentaires en se liant à nul autre que cet assassin de Kazuki, et Ahina s’était démenée pour la protéger et lui trouver des excuses. Deux poids, deux mesures. Oubliant la présence du tigre et d’Irène, le Grand Pope se dirigea vers une alcôve et y trouva l’objet qui s’y dissimulait, posé avec déférence sur un coussin de soie. Puisqu’il fallait vivre caché, autant ne pas le faire à moitié. Sans hésitation, Orion saisit le masque du Grand Pope et le posa sur sa généreuse chevelure, dissimulant aussitôt ses traits. Il était désormais temps de dédier sa vie à son rôle, et à mettre définitivement de coté l’homme qu’il avait été et les espoirs vains qu’il avait imprudemment nourri. Revenant dans la salle principale, le Grand Pope reporta son attention sur Irène. Aussitôt son injuste rancœur envers son amie de toujours s’envola pour laisser place à la honte d’avoir éprouvé de la jalousie envers elle.

Ne t’inquiète plus, Irène. Tout se passera bien, je te le promets. La servante d’Athéna te trouvera une chambre à ton gout pour que tu puisses y mettre ton enfant au monde, le moment venu.

Sans plus de cérémonie, Orion quitta la pièce, pour aller accomplir son devoir. Un masque sur son visage, un voile sur son cœur.

Salle d'audience

Contre toute attente, l’impensable se produisit. Alors qu’Orion venait de faire sa demande en mariage, l’ambiance devint pesante voir austère. Après quelques instants dans un long silence écrasant, Ahina s’écarte du jeune homme et s’éclipse de la salle d’Or tout en indiquant à Irène qu’il était impensable pour elle de mêler Zeus à cette affaire.

Irène se retourna pour voir sa Déesse partir de la salle sans pour autant lui courir après. Ses pas résonnèrent comme un tambour dans l’esprit de la Lionne marchant d’un pas vif sur les dalles froides, ils martelèrent son esprit figé d’effroi sur ce qu’il venait de se produire à l’instant. Elle ne réalisa pas tout de suite tellement l’instant était lourd de conséquence pour les deux être qu’elle aimait. Irène, en tant que femme et guerrière, avait senti qu’Ahina avait besoin de se retrouver seule pour réfléchir au calme et prendre le recul nécessaire. Ce que le tigre blanc ne tarda pas à confirmer. Elle ne fut même pas surprise de l’avoir entendu parler, elle était plus préoccupée par un autre sujet lui tenant à coeur. Le regard lourd et compatissant, elle revint alors sur son ami Orion qui dû vivre un véritable choc émotionnel. Elle s’approcha de lui et posa une main sur son épaule, sans dire un mot, ni voulant le brusquer par sa présence, elle resta là, ce simple geste signifiait énormément, celui qu’elle le soutenait et qu’elle était là pour lui si besoin même si elle savait pertinemment que rien ne pourrait réparer un verre briser, les fissures demeureraient à jamais. La jeune femme savait au plus profond d’elle même que rien à ce moment précis n’avait d’importance, de valeur, de chaleur… tout avait un goût amère et n’était que futilité pour le jeune homme. Elle distingua le changement dans les yeux d’Orion. De la chaleur pétillante qu’on leur connaissait d’ordinaire, ils passèrent à la noirceur et au néant, Orion était vidé et s’abandonnait à la dure et fatale réalité que lui avait imposé la Déesse. Et la Lionne ne pouvait rien faire, se sentant encore une fois impuissante dans l’adversité pour aider son ami, elle se maudit intérieurement.

Le nouveau Grand Pope fini par se relever. Malgré la nouvelle déchirante qu’il venait d’endurer, il voulait se montrer fort et digne de ses fonctions. Il réitéra sa proposition de devenir le père de son enfant pour les protéger tous les deux.

A ces mots, Irène se pinça les lèvres tremblantes et s’écroula au sol en sanglot, s’en était trop pour la Sainte, trop d’émotion contraire venait la submerger, la fatigue et la peur, suivi de la tristesse et de la joie pour finir sur une note de déception, de désespoir et de crainte pour ses deux amis, sans parler des hormones de la futur mère qui venaient jouer dans l’affaire pour ne rien arranger, Irène, dans son état assez instable, ne put qu’articuler deux mots assez audible et fort cependant pour que le jeune homme les entende.

"Rattrape-là… !"

Une supplication qu’elle lança. Elle essayait de reprendre le dessus sur son trop plein d’émotion, sa grande empathie n’était pas étrangère à son état, mais elle n’arrivait pas à taire ses gémissements malgré tous ses efforts. Ses jambes s’étaient dérobées sous elle, elle était sur ses genoux à se cacher le visage pour ne pas qu’Orion ne se préoccupe de son état pitoyable. Comment pouvait-elle se laisser aller de la sorte alors que sous ses yeux Orion venait d’endurer mille fois pire et était resté droit et digne. La Lionne essayait tant bien que mal d’essuyer ses larmes en espérant qu’Orion suive ses dernières recommandations. Quant à elle, elle resterait là avec le tigre blanc, le temps de reprendre contenance.

Le temple du Bélier.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que j'arpente une fois de plus. La salle d'or, habituellement conviée pour des réunions extraordinaires. Athéna et le nouveau grand pope viennent d'accueillir comme il se doit. Les nombreux Titans venu rencontrer la déesse de la sagesse. Quant à la teneur des échanges, cela regarde à présent qu'eux seuls. Surtout que mon retour à cette salle est motivé par tout autre chose que d'assister le récent nommé comme commandant des saints et Athéna. Non. Mon unique souhait est ailleurs et est nourri par une multitude de sentiments qui m'ont trop longtemps enlisé par le passé. Ces dernières années, je m'étais presque habitués à ces chimères. Des images de toutes sortes, liées à l'attaque sur la cité de Delphes. Bien que l'habitude ne soit pas le terme approprié. J'avais préféré regarder l'avenir d'un autre regard et ne plus être émergé par cette nuit où j'ai toujours cru avoir perdu Irène.

Ce n'est qu'à mon retour au sanctuaire, il y a plusieurs mois de cela que ces bribes du passé ont refait surface. Digne et très protocolaire vis-à-vis de mes responsabilités et de mon statut de chevalier. J'ai ô grand jamais partagé le moindre mot, pas même à Athéna de mes remords quant à cet évènement. Peut-être par pudeur qui sait. Néanmoins, j'essaie de ne pas y faire attention, lorsque j'ouvre les portes me menant à l'intérieur de la salle d'or. Jetant un regard sur l'ensemble de la salle pour m'assurer qu'aucuns autres saints sont restés en compagnie la sainte. Je m'étonne qu'à moitié que le second tigre d'Athéna se tienne non loin d'Irène. D'un timide sourire à détailler l'animal. Je me rapproche d'un pas lent vers la sainte et enfin. D'arriver à sa hauteur. Caressant l'une de ses épaules du bout de mes doigts, d'un air faussement paternel. Je me place face à elle pour finalement, m'abaisser à sa hauteur.

Qu'est-ce que ce visage que tu affiches Irène ? Une si jolie jeune fille ne devrait pas être aussi hagard. Serait-ce cette annonce que tu as évoquée à tous qui te mine autant ?

Concluant mes mots d'un ton calme. Mon sourire ne c'est à aucun instant estompé, malgré l'importance de ce que j'ai à annoncer à Irène. Abaissant quelques instants mon visage pour y regarder le ventre de la sainte. J'inspire profondément avant de relever mon visage. Ce sourire qui arbora quelques instants mes propos s'estompe brièvement avant de revenir, presque forcer. Cherchant presque à me dédouaner de ce que j'ai à énoncer. Je détaille brièvement le tigre blanc, installer à quelques pas de là où nous nous situons. Perdus quelques secondes dans les limbes de mon esprit. Mon visage affiche une moue morose avant que je me reprenne.

Je ne te demanderais pas qui est le père de cet enfant. Même si la curiosité me motive à le savoir, tu es en droit de garder cela pour toi pour le moment.

Scrutant une deuxième fois le ventre d'Irène. Je détaille ensuite son visage pour inspirer une fois encore. Fugace moment de silence où je lui souris une fois encore avant de lui apposer mes mains sur ses joues, presque comme une caresse d'un air tout aussi faussement paternel.

Je t'ai promis de t'annoncer quelque chose. Mais, je te laisse évoquer ce que tu souhaites en attendant. Sauf si vraiment tu me supplies de te soumettre mon annonce.

Des pas résonnèrent à nouveau dans la salle d’Or annonçant la venue d’un nouvel hôte, cela ne perturba en rien le tigre blanc, allongé non loin d’Irène sous une fenêtre où les rayons du soleil se déversaient pour réchauffer le fauve et la pièce. L’autre félin qui s’y trouvait depuis quelques temps, était recroquevillée dans sa chaise, sa tête reposant sur ses genoux et ses bras les entourant, c’est ainsi qu’Alistair retrouva la Sainte qui semblait perdue dans ses pensées et bien loin de son air heureuse et épanouie d’ordinaire. Bientôt elle sentit la légère pression sur son épaule et c’est bien timidement qu’elle daigna relever la tête vers le Taureau d’Or qu’elle avait senti approcher depuis le 1er temple mais était assez surprise que ce dernier ne s’arrête pas pour assister à l’entrevu des Titans, mais se dirige ici. Les yeux encore bien rouge et la mine attristée, elle le regarda sans prononcer un mot.

Alistair arborait un sourire, il se voulait rassurant et apaisant, Irène se rappela ainsi ses derniers mots sur la vérité sur ses parents et une petite flamme de curiosité et d’animosité se réveilla en elle. C’est pour cela qu’il était revenu, mais elle ne savait pas si une autre nouvelle aussi dure que celle-ci elle pourrait l’encaisser. Sans passer par quatre chemins, elle le regarda sans aucune émotion et lui dit assez faiblement.

"Je t’écoute."

Elle avait peur, était anxieuse et un peu terrifiée d’apprendre cette vérité mais voulait par-dessus tout savoir ce qu’il avait à dire sur le sujet de ses origines. Tout être humain devait savoir d’où il venait pour pouvoir être capable se diriger vers son futur sereinement avec toutes les cartes en main.

Elle ne sait donc pas. Pas étonnant et confirmant au passage ce que je sais depuis quelques mois. J'affiche alors un visage faussement amical aux propos de la lionne tout en me relevant délicatement. Sans avoir détaché de mon regard les traits anxieux d'Irène. Je me suis attendu à toutes sortes de situations, de la plus pessimiste à celle où la conclusion sera heureuse, sans anicroche aucune. Mais, je suis à présent très loin de mon imaginaire et comme pris au pied du mur. Je dois faire front en lui annonçant ce que je lui ai caché depuis que je suis revenu au sanctuaire. Étrangement, la situation me semble plus lourde encore à ce que je me suis attendu. Alors, comment aborder la chose sans être trop abrupte ? Fuyant son regard, je peine à prononcer les mots fatidiques, sonnant là comme une condamnation fatale. Je dusse prendre mon courage à deux mains, avant d'enfin souffler ces mots qui m'écorchent la gorge et m'étreignent le cœur.

Ta mère ... ta mère est une femme ...

Ce qui est dès lors comme une constatation, plus qu'une réelle question dans mon esprit. J’interromps mes mots, pris d'une émotion palpable. Je laisse un instant mon regard errer sur le visage d'Irène, avant d'oser relever mes yeux sombres sur les iris de la sainte.

Ta mère est une femme devant qui je me suis senti et je me sens encore vulnérable. Uniquement en l'étalant d'un regard. Comme si Athéna me l'avait envoyé, pour qu'elle soit mon ange. De me réveiller chaque matin en me sentant vraiment heureux. On ne connaît ça que quand on sait aimer plus qu’on ne s’aime soi-même. Et l'amour que j'ai pour elle est éternelle, mais il a fallu d'une nuit, une seule. Pour que les profondeurs de l'enfer m'arrachent ce que je tenais de plus cher au monde, en dehors de ta mère ....

Nourris d'émotions étranges, mes mots furent dictés d'une voix empreinte de gravité et de convictions. Venant de ponctuer mes paroles d'un soupire solennel. Je lève les yeux au ciel, perdu dans mes pensées chaotiques. Soupirant à nouveau, je tourne le dos à la Lionne tout en abaissant mon visage. Premier instant ou inconsciemment, je fuis le regard de la sainte. Mes révélations éveillent assurément la curiosité de la sainte, mais aussi mes souvenirs de cet épisode du passé. Figé quelques instants, je parviens à m'extraire de mes pensées pour prononcer d'une voix drapée de mélancolie.

Quand je te regarde ...

Quand j'eusse arrêté d'être pris dans une mélancolie exacerber, je me détourne, refaisant face à Irène. Un silence s'installe un instant, suspendu comme pour laisser un temps à la réflexion, avant d'être rompu par mon nouveau souffle.

Quand je te regarde ... Ce n'est pas uniquement une femme brave et forte que je vois. C'est aussi la belle jeune fille que j'ai vu grandir à mes côtés. Et j'ai maudis cette nuit, où tu as été retirée du foyer que moi et ta mère te chérissait. Une nuit où j'ai tenu contre moi, celle pour qui j'ai un amour éternel. Haleter jusqu'au dernier souffle avec un regard qui implore. Pour que je puisse te secourir.

Nouvel instant de silence où je ponctue mes paroles en m'avançant vers Irène. Je me baisse tout en lui prenant ses mains. Lui faisant un léger signe de tête tout en plongeant un regard triste dans ses yeux clairs. Que pouvais-je dire ou faire de plus ? Est-ce vraiment nécessaire de prononcer la phrase qu'elle souhaite ardemment entendre ?

Je suis pour toi, celui que tu sembles n'avoir jamais connu. Celui dont tu as certainement recherché. Peut-être maudis pour t'être laissé croire à une forme d’abandon. Mais, bien que je ne sois pas exempt de défauts. J'ai avant toute chose. Commencer par nourrir ton cœur d'un amour indéfectible parce que je suis ton père Irène.

Cherchant le regard fuyant d’Alistair, Irène sentait un malaise s’installer en lui et grandir de plus en plus quand devait venir le temps des explications. Mais qu’importait, elle lui laissa le temps nécessaire pour qu’il s’exprime. Depuis des années où elle avait perdu la foi de trouver la vérité sur ses origines, elle n’était plus à quelques minutes près. Cela devait être la première fois qu’elle voyait son ami dans un tel état de panique, il bégayait, reprenait sa respiration un peu saccadée, cherchait ses mots, ça y est, elle aussi devenait anxieuse par rapport à ce qu’il allait lui révéler. Assez perplexe, elle se rehaussa dans sa chaise pour se mettre plus à son aise et rapprocher sa tête du Taureau pour lui signifier qu’il avait toute son attention et que son attitude la rendait soucieuse et un peu embarrassée. La vérité était-elle si lourde à porter pour le troubler autant ? Etait-elle vraiment bonne à entendre ? La Lionne secoua un de ses genoux comme un tic nerveux incontrôlable.

Ta mère ... ta mère est une femme ...

La Sainte ne pu s’empêcher de sourire et d’accentuer le mouvement de son genou un peu ennuyée.

"Oui mais encore… ?"

Apparemment il connaissait sa mère… Mais comment ? Elle était très impatiente de connaître cette vérité et sentait la pression se poser sur ses épaules. Elle se voulait plus abrupt que d’ordinaire mais ne s’en rendait pas compte. Pourvu qu’il ne l’en blâme pas plus tard. Puis comme imperturbable ou plus courageux que jamais il continua dans ses explications.

Puis elle eut peur de comprendre. Etait-ce une plaisanterie ? Au ton qu’il prenait, visiblement non. Son cœur s’emballa à toute vitesse, elle ne put soutenir plus longtemps le regard d’Alistair, elle baissa les yeux vers le parquet. Un frisson lui parcourut l’échine et elle fut prise de vertige, elle était tellement surprise qu’elle ne put exprimer aucun mot qui lui traversa l’esprit. A cet instant, heureusement qu’elle était déjà assisse, le genou qui ne faisait que trembler d’impatience s’immobilisa soudain. Complètement perdue avec des pensées qui se succèdent les unes après les autres, elle sorti de sa torpeur lorsqu’Alistair fit un pas vers elle ce qui la ramena à la réalité mais toujours aussi incapable de réagit convenablement, elle se laissa approcher sans broncher le laissant jusqu’à attraper ses mains avec douceur. Elle ne s’attendait pas à ça. A tout mais certainement pas à ça.

Alistair était en fait… son père ?!

Le regard toujours rivé vers le sol, elle ne parvenait toujours pas à affronter le regard du Taureau. Il lui avait caché. Mais depuis combien de temps… ? Elle se sentait bernée, dupée, trahie. Elle serra ses poings avec force pour se forcer à réagir et enfin sortir de sa léthargie dans laquelle elle s’était plongée pour se protéger. Elle qui avait toujours pensé être une pauvre orpheline, que ses parents étaient mort dans ce village brûlé jusqu’aux cendres. Il s’agissait en fait de bien pire, d’un abandon au final. Maintenant elle devait faire face au tourment de son rejet.

Pour elle Alistair avait abandonné l’idée de la rechercher, l’espoir de la trouver et tant bien même s’il l’avait fait, lorsqu’il l’avait retrouvé il s’était abstenu de lui dire la vérité.

Elle tombait de haut. Il ne pouvait même pas imaginé à quel point cela lui faisait mal. Mais alors pourquoi maintenant ? Et pourquoi est-ce que cela lui faisait aussi mal ? Elle qui avait toujours voulu savoir… Elle était si triste. Mais elle avait tellement pleuré qu’elle n’avait maintenant plus de larmes à verser. Elle releva juste le regard, un regard plein d’amertume et de jugement.

"Toi et moi allons avoir un gros problème…"

Elle le présentait. Elle prit une profonde inspiration pour se donner le courage de poursuivre sans imploser, posant la main sur son ventre, elle devait se préserver pour son enfant et pour elle.

"Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt… ? Et si ce que tu dis est vrai alors… qui est ma mère ?"

Une certaine agitation limbe mon esprit, lorsque ce regard. Me fusille lorsque j'eusse prononcé une de mes vérités. Comme une chimère, drapant mes songes comme mes souvenirs. Je reste silencieux, pas par volontarisme. Mais, bien plus difficile que de recevoir des mots tombant sous le sens de l'émotion. La lumière de colère pure qui traverse le regard de la lionne me fait tendre nerveusement, mais je ne bouge pas. Mais, par où commencer ? Quoi lui dire ? Et pourtant, mes mains agrippent doucement les siennes comme étant un premier signe distinctif de mon et son erreur de jugement.

Ne crois pas une seule seconde de mes attentions et celle de ta mère. Je t'ai cherché, jour et nuit. Jusqu'à tomber d'épuisement, prêt à succomber de chagrin de te plus te revoir. Je ne compte plus les jours, les semaines et les années ou sans relâche. J'ai eu l'espérance de te retrouvait. Et lors du retour d'Arès aidés de ses cavaliers, j'ai dû me ranger auprès d'Athéna et de ses chevaliers pour repousser la menace.

Subtil instant ou mes mains, plus par réflexe qu'autre chose. Eurent un mouvement d'étreinte imperfectible sur celle d'Irène. Durant ce bref instant, mon regard s'affaisse, pris d'émotions toujours plus palpables. Nerveux, je le suis. Mais, la mélancolie se noue à mon regard sans que je me laisse envahir par l'émotion.

Lorsque je t'ai revu. Toi, la jeune fille d'autrefois. J'ai cru que la folie me hantait après ces années de recherches. Mais, pire que cette nuit où nous t'avions perdus. Tu ne me reconnaissais pas et il n'a jamais eu l'ombre, d'un geste, un mot, un seul qui m'aurait semblé comme un signe familier de ta part. Je me suis alors imaginé toutes sortes de scénarios, mais ton ignorance m'a conduit à maintes reprises. À éteindre le courage qui naissait à t'annoncer notre lien de sang.

Relâchant délicatement mes mains d'Irène, je me relève avec un visage plus ferme et dur qu'à l'accoutumée. Inspirant profondément pour me redonner un nouvel élan de courage, bien que celui-ci. Nourri d'une volonté de fer, a seulement besoin d'un nouvel élan pour énoncer une autre vérité.

Ta mère est vivante. Elle se nomme Arkhes et vis tout près de Delphes. Mais, avant de continuer à te parler d'Arkhes. Je veux comprendre ... Je veux que tu me dises, que tu m'énonces le moindre souvenir d'avant tes huit ans.

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