Les entrailles de la terre et l'océan se retrouvent

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Emboîtant le pas au maître des Enfers, l'enfant de Chalcidique s'était dirigé de nouveau vers son temple. Il osa espérer un instant que Rhéa et sa tante Phoebe ne l'obligeraient pas à faire encore un aller-retour inutile et qu'elles viendraient en personne jusqu'à lui... Comme s'il avait le temps de recevoir tous les visiteurs alors que les eaux du nord voyaient mourir de nombreuses espèces et leurs températures bouleversées ! Néanmoins, les dieux avaient une fierté particulièrement développée et de ces entrevues dépendait peut-être l'avenir du peuple égéen. En cela, Poséidon ne pouvait faire l'impasse sur certaines rencontres-clefs, comme celle avec Hadès qu'il tiendrait dans quelques minutes.
Alors que les serviteurs finissaient à peine de débarrasser le repas offert à Océan et Scud, le dieu des océans les pria de bien vouloir préparer une autre salle à l'usage du maître morts. La perspective de voir en leurs murs un adversaire si sanglant, car c'était ce que l'on pensait de lui, en laissa plus d'un terrorisé, mais ils obéirent. Delphinos s'avança et s'inclina.

"Aarhyel t'aurait-elle renvoyé mon ami ?
-Pas du tout, seigneur... J'ai préféré la laisser méditer seule sur sa situation après votre départ. Elle semble pour le moins décontenancée, alors je pensais qu'un peu de solitude...
-Je ne puis te dire si tu as pris la bonne décision, mais je voudrais que tu retournes près d'elle pour t'assurer que tout ira bien. Et si elle le souhaite, elle pourra nous rejoindre. Elle a autant le droit que moi de gouverner.
-Bien mon divin maître. Puis-je disposer ?
-Non. Avant d'aller la chercher, amène Arion. Il est temps qu'il connaisse son oncle et beau-frère, et qu'il comprenne pourquoi les Enfers nous ont attaqués. Il faut qu'il apprenne lui aussi. Mais, fais-le patienter tout de même un moment... Hadès pourrait tenir à me parler seul à seul.
-Bien.
-Tu peux te retirer."

Le dauphin s'inclina de nouveau et partit satisfaire la demande de son dieu.
Pendant ce temps, Poséidon guida son frère dans les couloirs du temple pour le mener jusqu'à une pièce un peu plus intimiste. Le toit était percé d'une immense vitre qui répandait lumière et chaleur. Deux sièges-lits étaient disposés l'un face à l'autre, proches. Une table à l'entrée était garnie de mets simples, pour faire bonne mesure, mais que sans doute aucun des deux dieux ne toucheraient pour l'heure. Un petite fontaine dans un coin meublait le silence et apaisait les esprits qui y étaient sensibles. Plusieurs baquets de plantes terrestres fleurissantes répandaient un doux parfum et démontraient une parfaite maîtrise de l'environnement. On se serait presque cru dans un jardin ou une véranda sur la terre ferme. Seul le chant des oiseaux manquait à l'appel.

Le maître des lieux laissa Hadès s'installer le premier puis referma la porte à clef derrière la dernière servante.

"Nous voilà isolés. Je conçois que ce décor puisse te changer de ce que tu côtoies habituellement en Enfer, aussi je puis modifier cela si tu ressens une quelconque gêne, mais j'ose croire que cet endroit pourra te paraître aussi "ressourçant" qu'à moi."

Il déposa son trident et ses épées dans des encoches spécialement prévues pour au mur, puis s'installa face au sombre monarque et le regarda dans le fond des yeux.

"Par quoi veux-tu commencer ?"

Hadès suivit Poséidon à travers son royaume jusqu'à son palais. Hadès avait beau avoir visité les lieux des milliers de fois, le Royaume Sous-Marin possédait certains charmes, que Elysion pouvait difficilement posséder. La végétation était caractéristique du fond des Océans, ce qui rendaient les lieux très particuliers. Mais ce que le Dieu des Enfers appréciaient le plus c'était ce ciel constitué n'ont pas d'air, mais des fonds des Océans. Les rayons du soleil parvenait jusqu'ici par les grâces du Dieu des Océans, donnant un éclairage doux et dansant au rythme des courants marins. Il était possible d'en faire autant dans sa création, mais l'unicité de ce phénomène perdrait alors tout sens, le rendant banale, et donc sans intérêt artistique et finalement caduc dans son intégration des Champs Elysée.

Des serviteurs étaient en train de s'affairer quand les deux dieux arrivèrent, s'ils avaient l'habitude de leur maître, la présence de Hadès les pétrifièrent. Sa réputation d'être sanguinaire l'avait précédé, ce qui était vrai pour les mortels, mais en soit, la nature profonde du Dieu, n'était pas mauvaise bien au contraire, toutefois, son aversion pour les hommes n'était pas usurpée, ils avaient donc toute les raisons de le craindre hormis le faite, que le Sombre Monarque savait se comporter en invité, ce n'était pas un fou sanguinaire. C'était une chose qu'ils auraient du savoir, mais cela n'avait que peu d'importance.

Hadès écouta la conversation entre Delphinos et Poséidon. Certaines choses étaient plutôt étrange, qui était donc cette Aarhyel? Elle était sensée gouverner, ce qui sous-entendait que cela devait être Amphitrite, mais dans ce cas, pourquoi l'appeler par le nom de son hôte? La Déesse avait elle des problèmes de réincarnations, à moins que se fut seulement le début. Le regard du Dieu des Océans n'était pas seulement de la compassion apparemment, mais aussi une triste réalité. Tout deux avait leur propre problème avec leur épouse. Pour Perséphone, Poséidon ne pouvait sans doute pas grand chose et ce n'était pas de l'aide que le Seigneur Infernal était venu chercher, du soutien uniquement.

Puis qui cela pouvait bien être ce Arion? Le frère de cette Aarhyel, sans doute, dans tout les cas, Poséidon lui accordait une certaine importance. La rancœur de l'Ebranleur des Terres envers la dernière invasion des Enfers était plus que perceptible. Les raisons? Il n'y en avait pas hormis celle de se confronter à un ennemi puissant, la preuve, les spectres étaient venus et une fois sûr de leur victoire, ils étaient repartis.

Le Sombre Monarque récapitula les différents sujet à aborder jusqu'à leur prochaine destination, Perséphone, Zeus, Amphitrite, leur fraternité et la catastrophe. Le maître des Enfers avait ces propres priorité, néanmoins malgré ses souffrances, il devait faire l'effort de soutenir aussi son frère. Et puis, pour son épouse, celle de Poséidon pouvait être une aide, même si dans l'absolue, Hadès ignorait toujours ce qu'il comptait dire sur les derniers évènements et comment le faire surtout. Son inquiétude était toujours là et resterait là, tout comme la culpabilité d'être parti en laissant sa Reine seule, alors qu'elle avait eu besoin de sa présence.

Après avoir suivi son frère, Hadès rentra dans la salle ouverte par Poséidon. La pièce avait été conçue pour être apaisante, avec cette fontaine et ce toit vitré donnant une ambiance lumineuse toute particulière. Dans d'autres circonstances, le plus âgé des frères aurait apprécié. Plutôt que de se coucher, il s'assit sur un des siège-lit et d'un regard las, ces mots vinrent.

"J'aurais souhaité commencer par mes problèmes personnels mais je pense qu'il serait préférable d'aborder les vôtres. Et cela devrait se faire sans la présence d'Amphitrite, du moins j'en ai le sentiment dans un premier temps, si cette Aarhyel se trouve bien être ton épouse. Ton regard t'a trahit, comme certainement le mien l'a fait. Profitons du faite que je sois d'abord venu en tant que frère avant d'aborder les questions politiques."

Un profond soupir franchit les lèvres du dieu des océans qui ferma les yeux un moment.

"Tes oreilles sont grandes ouvertes, frère... Je ne peux te le reprocher, mais je ne pense pas utile d'évoquer ma relation avec mon épouse alors que tu es venu par soucis de la tienne. Comme je l'avais deviné. Néanmoins, afin que tu ne te méprennes pas je vais te dire ce qu'il en est : cela fait plus de deux millénaires que nous ne nous sommes pas réincarnés en même temps, et je doute qu'Amphitrite ait trouvé une hôte depuis moins de deux guerres saintes. Aujourd'hui, alors que c'est enfin le cas, elle m'apprend que son esprit et celui de son hôte se sont fondus en un seul... mais dans la multitude de souvenirs qu'elle s'attache à trier entre ceux de la déesse et les siens, aucun ne me concerne. Elle m'a... effacé. Seule la puissance de notre amour nous relie encore, mais c'est un lien aussi ténu qui peine à se maintenir. Il semblerait qu'aucune mortelle ne lui convienne suffisamment pour que nous nous remémorions notre glorieux passé et la joie d'autrefois."

Poséidon se tut et se recomposa un visage neutre. Hadès avait frappé là où une plaie récente saignait encore, tout en éloignant de la conversation ses propres faiblesses. Le testait-il ? Le dieu au trident l'aurait parié s'il ne l'avait pas vu aussi désemparé que lui. Il se retint de répliquer qu'Hadès n'avait jamais été à son écoute et que ce n'était pas maintenant qu'il avait besoin d'aide qu'il fallait se pencher sur son petit frère. Cela aurait jeté un froid sans aucun doute et écourté la discussion, ce qui n'était présentement pas l'objectif du seigneur des mers et océans.

A grand renfort d'un sang-froid qu'il ne montrait que rarement, le maître des eaux se contenta donc de laisser le silence s'installer. Un silence gêné, le silence de deux frères qui n'avaient plus échangé de lien fraternel depuis très, très longtemps. Comment réagir face à Hadès, l'aîné, le vainqueur, le Sombre.

Le bruit de la fontaine attira Poséidon dans son écoulement, puis les yeux lapis-lazuli se réveillèrent et détaillèrent le visage du maître des morts à la recherche de nouveaux indices.

"Quel est donc ton problème ? De ce que je sais, les Enfers ne se portent pas mal, loin de là même, Perséphone semble gérer ton royaume d'une main de maître, malgré ton absence temporaire après que tu sois venu me voir. Tu m'as même assuré tout à l'heure que tu l'avais laissée négocier en personne les accords entre vous, Zeus et les titanides, que tout allait bien en Enfer... Que peut-il bien se passer pour que tout à coup tu viennes à moi pour reprendre tes forces mentales ?"

Hadès écouta attentivement ce que Poséidon lui expliquait. Ainsi Amphitrite avait perdu la mémoire. Les deux Dieux avaient des problèmes avec leur épouse. Difficile à dire, si tout cela avait un lien ou pas. Le Sombre Monarque ne voulait pas inquiéter son frère cadet inutilement, mais si les deux cas étaient liés alors se serait une sorte de trahison de ne pas lui en faire part. La décision était difficile à prendre, et cela pouvait être dangereux pour Perséphone aussi. Et au final, le Seigneurs du Royaume des Morts ne savaient pas grand choses.

"Tout d'abord, je te remercie de ta confiance, je vais tenter de t'apporter quelques conseils en retour. Si Aphrodite se réincarne, je te conseillerais d'aller la voir avant qu'elle ne croise ma route, j'ai un compte à régler avec cette mégère. Toutefois, tu devrais prendre garde, elle n'a rien à envier à Eris quand l'envie lui en prend de semer la discorde. Au moins, la Déesse de l'Amour, si elle accepte de vous aider, pourra rendre ce sentiment que tu dis ténue en un lien solide, toutefois, si tu as confiance en vos sentiments, prendre le temps de vous retrouver suffira amplement et pourrait même vous renforcez. La Titanide Mnémosyne a le pouvoir de lui rendre la mémoire. Profites d'avoir Mère et notre tante pour te renseigner à ce sujet. Cronos a aussi la possibilité de t'informer, mais le prix risque d'être exorbitant. En faite, comme Perséphone a accordé l'aide des Enfers à Mère, tout comme Zeus, Athéna se refusant de lever la main sur son père, ce pauvre fou se retrouve isoler et sans doute désespérer. Et rien n'est plus dangereux qu'un animal blessé, surtout quand l'animal en question est un Dieu, même fou."

Hadès savait qu'il avait frappé là où cela faisait mal, puisque leur situation était assez semblable. Leur épouse était la cause de leur tourment. Ce n'était qu'une coïncidence que tout deux avait besoin d'aide au même moment. Le Créateur de l'Elysion était celui qui possédait l'égo le moins grand des trois, mais c'était aussi celui qui était le moins fragile paradoxalement. Sa confiance en lui était grande, mais contrairement à beaucoup de Dieux et Déesse, il se savait imparfait et avait un appui de poids en la qualité de Perséphone, le Sombre Monarque n'avait rien à prouver à personne et ne cherchait pas à le faire.

Poséidon reprenait un visage de façade, tout cela l'avait ébranlé, ce que comprenait fortement Hadès, qui se tut quelques instant pour que son jeune frère puisse reprendre un semblant de contrôle. C'était au tour de Roi Infernal de parler de ses problèmes. Mais que pouvait-il dire exactement? Il ignorait exactement de quoi cela en retournait exactement. C'était cette ignorance qui le tourmentait le plus, car le Sombre Monarque ne pouvait rien faire pour aider Perséphone. Le Dieu souffla.

"Comme je te l'ai dit, je souhaitait te revoir en tant que souverain, mais la situation a subitement changer... D'un point de vue Royaume, tout semble se passer relativement bien. Ce sont les Enfers, certains spectres fomentent quelques complots même à mon encontre, mais cela n'a rien d'anormal, se serait même le contraire que je redouterais. Perséphone est une souveraine avisée, il n'y a rien à redire la dessus. Ce qui me tracasse est autre choses"

Hadès posa sa main sur son front couvrant en partie ces yeux, et ces doigts se refermant sur sa chevelure.

"Pour te dire, j'ignore réellement le problème, tout est flou. Je ne peux réellement rien dire, sauf deux choses. Que pour la première fois dans l'histoire de mon couple, je me sens inutile, Perséphone souffre et je ne peux même pas l'aider. C'est tout ce que je sais. Mon épouse, elle même l'ignore. Persé est partie folle de rage des Enfers, je l'ai suivie, et quand je l'ai retrouvé, ma femme était inconsciente. Toutes les conclusions peuvent être imaginée... un lien avec la perte de mémoire de Amphitrite, ce qui se passe en ce moment..."

Hadès éclata d'un rire aussi soudain qu'effrayant car il venait de réaliser une autre éventualité qu'il avait écarté jusque là.

"Même qu'elle m'ait trahi... Voila où mène l'ignorance, aux doutes mal placées..."

Le Dieu des Enfers se reprit, parler lui avait fait du bien. Rien n'était résolu, mais au moins cela avait soulagé un peu son coeur, très légèrement, mais suffisamment pour reprendre un peu de sang froid. Crever l’abcès sur une éventuelle trahison de Perséphone avait été salvateur. En effet, refuser d'admettre cette possibilité, n'avait été qu'un poison, lent mais mortel. Sa confiance envers son épouse était absolue, cela ne l'entamait nullement, et lui permettait d'envisager les choses calmement. Deux Déesses avec des troubles et des évènements dramatique, c'étaient des pistes à explorer. C'était avec sincérité, qu'il souri à son frère.

"Ne t'inquiète pas, je n'ai aucun doute envers Perséphone, mon coeur se refusait d'admettre cette possibilité, mais désormais, il est tranquille. Comme je l'avais imaginé, parler à une tiers personne m'était nécessaire. Le problème reste entier toutefois j'ai retrouvé mon sang froid, et j'ai des pistes."

Puisque les affaires personnelles étaient finies, il était temps de passez à la politique. Hadès affichait désormais un visage confiant. Ce qui se passait dans le monde des mortels pouvaient être une piste. Poséidon semblait aussi vouloir participer à tout cela. Une occasion rêver.

"Bien, je pense que nous avons fini sur nos problèmes personnels."

Hadès attendit quelques instant afin de laisser Poséidon répondre avant de reprendre la parole.

"Tu as dit que notre frère a changé. Peux-tu m'en dire plus sur ce sujet. Tout comme ces évènements. Ils m'intéressent aussi fortement."

Poséidon écouta dans un silence solennel. Il avait envisagé une seconde d'envoyer Arion, laissant jouer les liens de demi-frère et demi-sœur entre eux, pour que peut-être Perséphone se rappelle de quelque chose... mais il regretta aussitôt son idée en se souvenant qu'elle n'avait jamais considéré le cheval à la crinière océane comme son frère, et que si même la proximité d'Hadès ne résolvait pas le problème ce n'était pas un envoyé des océans qui aurait un quelconque pouvoir.
Le seigneur des mers et océans avait commencé à froncé les sourcils et rougir lorsqu'il évoqua Aphrodite, non pas de gêne mais de colère. Il était parfaitement exclu qu'Amphitrite ait pu le trahir d'une quelconque façon et il n'avait pas besoin d'une entremetteuse pour laisser le temps à sa femme de reprendre confiance en lui et en leurs sentiments.
Mnémosyne était déjà une idée plus valable, mais peu vraisemblable quand on savait la distance qui séparait les titans de Poséidon. Océan à part, aucun titan n'avait jamais manifesté d'attention pour le maître des eaux, réciproquement, à part aujourd'hui quand il fallait demander de l'aide. Que la titanide dont on n'avait plus eu de nouvelles depuis des siècles accepte de lui rendre cette faveur serait étonnant.

Le dieu au trident en était à cette pensée lorsque le Sombre monarque mentionna Cronos. La seule idée de le revoir fit déborder un vase derrière Poséidon, au sens propre du terme, jusqu'à ce qu'il explose net en dizaines d'éclats.

"Je vais répondre à tes deux propos en même temps. Tout d'abord je compte parmi les rares Olympiens à ne jamais avoir espéré la moindre faveur d'Aphrodite, et j'entends ne jamais avoir recours à une autre pour guérir les maux qui troublent ma femme, fusse-t-elle la plus belle et la plus ensorcelante des déesses. Arès s'est déjà brûlé à ce feu-là, de même qu'Hermès et tant d'autres jeunes fougueux dieux... Lorsque Zeus est venu me voir pour me demander de l'aide, sais-tu ce que je lui ai demandé en échange ? La tête de ce barbare sans nom qui ose se faire appeler roi des titans... Notre petit frère a refusé tout de go en argumentant que son statut de roi des dieux faisait de lui le seul être à devoir pourfendre cette créature... Non content d'avoir obtenu victoire lors de la Titanomachie, avec notre aide, puis d'avoir une nouvelle fois envoyé ce misérable au Tartare récemment, il s'en octroie l'exclusivité de sa mort. Toi et moi avons bien plus de raisons de vouloir nous venger de lui et nous en sommes privés ! Tout ce que j'ai souhaité fut de tenir sa gorge entre mes mains lorsqu'il périra une nouvelle fois et retournera dans le Tartare ! Zeus est devenu bien orgueilleux pour me priver d'une vengeance si longtemps exhortée ! En cela je ne pense pas que Mnémosyne soit en de bonnes dispositions pour me recevoir. Et à ma connaissance elle n'est de toute façon pas éveillée actuellement."

Une étincelle de haine brûlait dans le regard lapis-lazuli de l'Ebranleur de terre. Évoquer le meurtre de Cronos avait ravivé sa soif de sang, la seule qu'il ait jamais vraiment nourri de tout son être. Que proposeraient Rhéa et Phoebé en échange de son aide ? Seraient-elles aussi catégoriques que Zeus ? braveraient-elles son souhait de lever la main lui-même sur leur frère ?

Rhéa, tendre Rhéa, tu avais perdu l'occasion de te faire un allié le jour où tu as laissé Poséidon partir sans lui offrir ne serait-ce que le baiser d'adieu d'une mère pour son fils... Avant de finir dans le Tartare où tu auras souffert les mêmes tourments que ta génération déchue.

Le cadet regarda Hadès avec détermination. En tant que fils de Cronos, en tant que frère prêt à soutenir les Enfers pour mettre fin à la folie qui le ravageait.

"Dis-moi ce que tu penses d'une telle attitude de la part de Zeus. Ai-je voulu être trop orgueilleux en demandant une seule fois ma vengeance ? Je suis prêt à effacer toutes les dettes que j'ai envers Zeus en me faisant son bras armé, je suis prêt à lui pardonner Atlantide... Pourquoi me le refuse-t-il ?"

Après quelques heures de marche où on a pu voir le Général des Lyumnades flaner à travers les chemins menant au pilier central. Il prenait litteralement tout son temps, presque à la limite d'y aller à reculons. Etant le Général le plus puissant de l'armée de Poséidon, il est naturel qu'il en soit le plus sollicité mais étant plutot solitaire, il etait un peu usé des combats ces derniers temps et avait besoin d'un peu de repos.

Gastone arriva au pied du temple et s'arreta en bas des marches, presque paralysé. En effet il ressentait effectivement le cosmos de son Empereur, mais un autre cosmos aussi écrasant mais sombre se faisait également ressentir. Un cosmos divin et sombre... Il connaissait par coeur le cosmos d'Ares et ca n'etait pas lui. Cronos aussi avait un cosmos different... Thanatos avait un cosmos encore plus puissant et Hypnos était beaucoup moins puissant que cela. Il restait la Déesse Eris... ou Lucifer...ou le sombre monarque Hadès... Qui était ce?

Il ne semblait pas avoir de tension ou de combat, Gastone monta donc les marches un peu plus tranquillement. Une réunion avec l'Empereur des Mers? s'etait possible. Gastone ouvra la porte du temple de Poséidon et s'approcha d'un garde pour lui signifier qu'il demandait une audience auprès de l'Empereur des Mers. Visiblement celui-ci se trouvait avec ce Dieu inconnu dans une autre pièce. Le garde alla vers cette piece, toqua à la porte et entra dans la salle de réunion, posa un genou à terre et baissa la tete.

Empereur des Mers, veuillez pardonner mon intrusion pendant votre réunion. Le Général des Lyumnades de retour de mission, demande une audience auprès de votre Seigneurie. dit il avec grands respects sans regarder les dieux dans les yeux.

Poséidon écoutait attentivement son frère, à l'évocation d'Aphrodite, le rouge lui montait au nez ce qui fit sourire Hadès. Il lui semblait que c'était une bonne chose que le Dieu des Mers et Océans ne comptait pas sur la Déesse de l'Amour, ou du moins le Sombre Monarque l'espérait, car cela pouvait signifier autre chose. Pour autant l'Ebranleur des Terres l'écoutait sans mot dire jusqu'à l'évocation de Cronos. La rage du Souverain du Royaume Sous-Marin était à hauteur de sa sombre réputation. Violente et soudaine. Pour autant Le Juste écoutait tout cela avec détachement, non pas ce que lui disait Poséidon ne l'intéressait nullement, simplement que ce genre de considération ne le touchait pas.

Bien sûr, Hadès souhaitait se venger de Cronos. Cela faisait bien longtemps que le maître des Enfers ne le craignait plus, néanmoins, se voir dévorer restait un traumatisme qui ne disparaîtrait jamais. Pour autant, le Roi Infernal n'y voyait pas un besoin primaire, qui de toute façon, une fois la vengeance accomplie n'arrangerait rien au passé, et pouvait détériorer le futur. Les Titans restaient des Dieux, non pas des monstres, la vengeance engendrait la vengeance, un cercle vicieux qui était difficile à briser, même avec un ennemi en commun.
Quand à Zeus, c'était le Dieu des Dieux, quand cela concernait les Olympiens, c'était lui qui avait le dernier mot à dire en tant que dirigeant, mais pour les affaires de Royaumes, le Souverain de l'Olympe n'avait pas à intervenir, et cela Poséidon devait le savoir. Cette pensé lui donnait envie de titiller son petit frère, en effet, une question s'imposait, L'Ebranleur des Terres avait-il peur de Cronos? Evidemment, que non, alors c'était autre chose. Si Hadès voyait juste, alors c'était le moment de profiter de l'occasion d'avoir les deux Titanides à proximité.

"Je te retrouve bien là Poséidon, ton égo est revenu au galop, et ce dernier t'empêche de raisonner avec sang-froid..."

Hadès le regarda avec tendresse, chaque chose dans son temps, car le Dieu le savait, Poséidon n'était plus calme, seul la colère le gouvernait, pour autant, le visage du Sombre Monarque se durci, tout comme le ton de sa voie.

"Pour commencer, si tu crois en votre amour, alors ne parle pas de lien ténu. Si tu doutes, comment Amphitrite peut se relever sombre idiot. Aie confiance en elle. Quand à Mnémosyne, certes cette dernière n'est pas revenue du Tartare, mais n'oublie pas que si Mère se retrouve sur le trône des Titans, alors en tant que Reine, elle aura le pouvoir d'exiger de sa soeur de vous aider, quel que soit les pensée de notre tante. - Hadès reprit une expression plus douce - mais tu n'en as pas besoin si ton coeur et celui de ton épouse sont toujours connectés, tu n'auras juste à la redécouvrir comme au premier jour, jusqu'à que ces souvenirs reviennent. Si votre couple tient, alors il sera d'autant plus renforcé."

Maintenant, que la partie traitant de l'Amour était fini, celle politique rentrait en jeu. Cette discussion avait le bon goût de lui changer les idées. D'avoir parlé de ces problèmes lui avait du bien, même si Poséidon lui avait prêté que ces oreilles. Tant pis, cela l'avait soulagé, une oreille suffisait, toutefois son frère n'avait pas été à la hauteur, puisqu'il ne s'était contenté d'écouter et de faire part de ses propres problèmes sans retour. Hadès allait la jouer bon prince et ne pas faire mention du faite, que le Dieu au Trident se comportait exactement comme Zeus. Par contre, ne pas lui dire ce qu'il en était concernant Cronos était différent.

"Qui a raison, qui a tord? Vous êtes tout les deux, deux égocentriques stupides. Zeus n'a aucun droit sur nos Royaumes, si les Titans te font du tord, alors fais comme bon te semble, tout comme les soumettre, après tout nous essayons bien tout deux de prendre le Royaume Terrestre, sans que personne nous l'interdise. Si cela concerne les Dieux dans leur ensemble alors cela rentre dans le domaine de notre frère, comme c'est le cas pour la requête de Mère. Toutefois, je ne lui donne pas tord si tu tient seulement à ta vengeance. Cela m'arrive de me revoir me faire dévorer par Cronos. Pour autant, un sentiment comme la vengeance n'est pas suffisant pour faire battre mon âme, une fois obtenue, elle n'apporte rien autre qu'une perte de temps, aucun soulagement. Mère est là, alors, allons la retrouver et voyons ce qui l'anime elle, la vengeance ou la sauvegarde de ces frères et soeurs. Si c'est la vengeance uniquement qu'elle souhaite, alors je t'offre la tienne, mais en retour, tu me diras si cela aura vraiment comblé le vide dans ton coeur. Car en vérité, ce n'est qu'un prétexte pour cacher ta couardise, oui celle de t'avouer que tu es jaloux de Zeus d'avoir reçu l'amour maternel de la grande Rhéa. Si tu avais souhaité réellement la mort de Cronos, tu l'aurais tué depuis bien longtemps, plutôt qu'attendre un prétexte politique Olympien, là où tu n'es pas décisionnaire. Quand à Atlantis, Athéna l'a détruite, mais n'as-tu pas essayé de conquérir son Royaume avant? Et Zeus, est-il intervenu dans nos Guerres Saintes, une seule fois?"

Hadès se leva et regarda fixement son frère

"Bien, si tu souhaites savoir si Mère nous aime, il suffit de lui demander puisqu'elle nous fait la faveur de venir d'elle même."

La porte s'ouvrit sur un garde, ce n'était pas l'envoyé de Poséidon, ce n'était pas pour annoncer Amphitrite ou Arion en toute évidence. Un autre Marinas qui souhaitait s'entretenir avec son Dieu. On pouvait dire que ce dernier arrivait au mauvais moment, puisque celui qu'il servait devait bouillir face à de telles déclarations.

"Tu n'y es pas."

Cette fois-ci, le maître des morts n'avait vraiment pas ménagé ses mots. Une envie d'exploser serrait le cœur malmené du seigneur des mers et océans comme un étau et sa respiration s'était bloquée dans sa gorge quelques secondes. Il se releva à son tour, alla récupérer ses armes accrochées au mur. Lorsque la porte s'ouvrit sur le garde, le dieu au trident faisait de nouveau face à son aîné, le symbole de son autorité en main.

"Qu'il entre."

L'homme se releva et alla avertir le général des Lyumnades. A sa place un bruit de sabots provint du couloir et un magnifique étalon à la robe alezane et la crinière bleue océan s'avança.

"Si c'est ce que tu penses, Hadès, tu n'as pas saisi ma vraie nature, comme tous les autres ! Cette vengeance est encore aussi vive qu'au premier jour et elle ne se calmera que lorsqu'il aura retrouvé sa vraie place au Tartare ! Quant à Atlantis et à tout le reste du continent, ce n'est pas Athéna qui les a détruits. Souviens-toi mon frère, souviens-toi de ce jour... Athéna a répliqué aux assauts de mes citoyens, oui, et je ne peux lui en tenir rigueur. Elle a convoqué le tribunal des dieux. Mais celui qui a ordonné la destruction de l'Atlantide, c'est bien Zeus. Si Athéna a laissé ses Hommes corrompre les miens, c'est Zeus qui a anéanti le sixième continent et personne d'autre ! Pour l'exemple. Vous préfériez peut-être, en belle assemblée que vous étiez, vous moquer de moi et de mon échec pendant que je suivais Zeus afin d'assister à la destruction du peuple parfait mais... je n'ai pas oublié. Mon premier hôte n'a pas oublié et sa peine brûle en moi... Tu ne sais rien de tout cela. Tu n'as jamais été amputé d'une si grande part de ton royaume. L'as-tu seulement chéri un jour, à part Elysion, ce lopin de terre loin de tout, loin des Hommes, loin de l'inattendu, loin du changement, loin du climat, loin de l'évolution ? As-tu appris à aimer autre chose que Perséphone ? As-tu appris ce qu'était l'échec ?"

Poséidon franchit la porte de la petite salle et vint caresser tendrement le flanc d'Arion qui s'était arrêté en retrait, observant timidement ce dieu imposant et sombre devant lui. Il frotta sa tête contre l'épaule de son père, attendant l'explication.

"Arion, je te présente Hadès. Je t'ai déjà beaucoup parlé de lui. Juge par toi-même de ce qu'il est. Hadès, voici Arion, mon fils et celui de Déméter, ce qui en fait ton neveu et ton beau-frère par alliance avec Perséphone. J'aimerais que tu lui expliques pourquoi tu as envoyé tes troupes sur Eges et pourquoi tu es reparti sans laisser autre chose que des cadavres derrière à deux reprises. J'aimerais qu'il l'entende de ta bouche, avec tes propres mots. Et après cela, tu pourras aller retrouver Rhéa et lui demander tout ce que tu veux sur le sens du mot "mère". Il y a longtemps je crois que j'ai oublié tout ce que ce simple mot est censé représenter... Le tour de son mari viendra. Si j'ai l'assurance que mon sanctuaire n'encourra pas de nouveau la colère de Zeus, j'irai moi-même lui faire rendre son dernier soupir sois-en sûr. Je pensais simplement pouvoir renouer quelques liens avec mes frères, mais j'ai dû faire erreur encore une fois."

Le ton de sa voix se fit amer, son regard tranchant. Que restait-il qui soit digne d'intérêt en ce bas monde si même la famille s'évertuait à se disloquer ? Une personne avait peut-être la réponse à cette question. Une personne que Poséidon attendait avec résolution. Mais ce n'était pas Rhéa...

Gastone qui revenait de sa mission en Atlantide en ayant fait un rapide crochet vers son pilier, attendait patiemment dans l'entre piece. Il ne parvenait toujours pas à distinguer ni à ressentir clairement qui était avec l'Empereur des Mers. Il s'agissait forcément d'un Olympien vut l'aura dégagée mais comment en etre sur. Gastone sentit également une autre présence dont l'aura n'etait pas du tout menacante. Du coup le General ne fit pas plus attention que cela à cette presence.
Tout en regardant le monde sous marin qui se tenait devant lui, Gastone ne pouvait s'empecher de penser à la quiétude qui planait actuellement sur l'Empire. Un monde qui du coup ressemblait au paradis et valait mille fois l'Elysion. L'avènnement de l'Empereur Poséidon avait apporter toutes les réponses et les attentes qu'avaient le Général, c'est pourquoi il se jura à lui-même de lui rester fidèle à jamais.

Le garde revint assez vite et vint s'adresser au Général, lui signifiant qu'il pouvait dès à présent entrer dans la salle du trone. Gastone entama sa marche donc directement dans la salle du trone. Son entrée dans la salle du trone était baignée de lumière comme un saint entrant au paradis. Mais à son arrivée, son visage se crispa aussitot. En effet, il découvra l'hote de l'Empereur des Mers qui n'etait autre que le sombre monarque Hadès, son frère ainé. Gastone s'avanca vers son Empereur tout en regardant du coin de l'oeil le maitre des Morts. Il parvint devant Poséidon, il plia un genou à terre et baissa la tete.

Empereur des Mers... Gastone, General des Lyumnades au rapport. Je viens à vous pour vous conter les resultats de la quête que vous m'avez assignée. J'ai le plaisir de vous annoncer que votre sceau est de nouveau au sommet de l'Atlantide. L'esprit démon qui avait plongé la cité mythique dans le chaos a été scellé à jamais et la restauration de cette cité est en marche et de nouveau votre. Suite à ce succès, je me présente à vous pour recevoir vos prochaines directives...

Le Général des Lyumnades n'était pas peu fier d'annoncer cette nouvelle à son empereur, esperant le rendre fier et montrer par la meme occasion à son frère, la grandeur de l'armée de Poséidon. Toutefois, quelque chose inquietait le général. Poséidon tenait son trident dans la main face à son frère...etait ce un acte de défi?... Gastone esperait que non.

Hadès s'était trompé au sujet de Rhéa, Poséidon ne portait aucun amour envers sa mère, ce qui était une bonne chose à savoir, bien que triste. Le Dieu des Enfers n'avaient pas été tendre avec ces mots, et avait donc provoquer son frère. Le résultat ne s'était pas fait attendre, le trident était de nouveau pointer vers lui, néanmoins, le Juste ne broncha pas, cet arme avait été bien trop brandi vers lui sans véritable raison pour être prise sérieusement, de plus, il connaissait le poids des paroles.

Poséidon cria à l'homme de faire venir le général, mais au lieu d'un humain, ce fut une magnifique monture qui entra. Son origine divine ne faisait aucun doute. Hadès écoutait attentivement tout ce que lui disait son frère. Il y avait du vrai dans ce qu'il disait, comme le faite que le Sombre Monarque n'avait jamais chéri son royaume, mais principalement du faux. Le Dieu infernal regarda celui des Mers et Océans d'un air amusé, comme si cette colère qui était dirigé contre lui, ne le concernait pas. Dans un sens, c'était vrai, puisque cela visait un être qui n'était pas.

"Effectivement, je me suis trompé sur ta véritable nature, ce qui en soit est une déception, non pas de n'avoir pas su voir juste, puisque je me sais imparfait, je n'ai pas cette prétention là. Non, ce qu'il me déçoit, c'est que je t'estimais beaucoup trop. Tu sembles vivre que pour la vengeance, tu passes à côté de tant de choses, que cela en est désolant, à se demander qui dirige le Royaume des morts."

L'expression du Monarque infernal changea en dépit.

"J'aime Mère, même si elle n'a jamais été présente pour nous. J'ai désormais une idée de ce qu'elle a vécu. Et toi, aussi, tu devrais en avoir une, j'espère que tu aimes au moins autant Amphitrite, que Rhéa a aimé Cronos. Cette perte de mémoire et les conséquences engendrées doivent provoquer une douleur similaire mais néanmoins, une inférieur à la sienne, puisque cela s'étendait à ces enfants, et rien n'est pire que privé une mère le droit d'aimer ces enfants."

Hadès aimait-il quelqu'un d'autre que Perséphone, la réponse avait été donnée, mais elle manquait de précision. Toutefois, la seule personne qui avait été voir au delà des apparences, jusqu'au plus profond de son être, n'était autre que son épouse. Que pouvait espérer Poséidon d'autre que cette dévotion? Les morts ne sont pas un peuple, et un Roi n'est rien sans lui, ce que gouvernait donc le Sombre Monarque se résumait à un immense morceau de terre où règne le malheurs.

"Tu me crois donc sans coeur, mais ce n'est pas le cas. Fut un temps, j'ai aimé les Hommes. J'ai créé Elysion pour eux, cependant avant que je puisse achever mon oeuvre, ils ont été corrompus, je l'ai donc modifié pour un autre usage. Rares sont les élues à avoir pu prétendre à y accéder. Toutefois, pratiquement tout ceux qui en avaient la possibilité partageait un point commun qui leur était néfaste, c'était des guerriers. Toi, qui a participé à la Guerre de Troie, penses-tu que Hector et Achille, aurais pu vivre éternellement sans se battre? Impossible, ne serais-ce par fierté d'être le plus fort. Hors Elysion est un domaine de paix, où le sang ne doit en aucun cas coulé. J'ai donc demandé à Hypnos de créer Morphia pour que tout les héros puissent vivre dans leurs rêves, façonner leur propre paradis. Ainsi, le grand Héraclès dort d'un sommeil infini et paisible au côté du Roi légendaire Arthur, et de tant d'autres. En parlant de lui, Morgane la Fée était une des rares élues non violente, je pensais que cette dernière aurait vécu heureuse dans les Champs Elysées, j'ai sondé son âme toutefois et je me suis aperçu que la fille de Merlin aimait trop son frère et son peuple pour vivre sans eux. De même pour la vaillante Jeanne d'Arc, ces croyances confrontées à la réalité, l'aurait rendu folle. Tu peux me dire que tout cela ne sont que des excuses, grand bien m'en fasse."

Atlantis, vaste blague, un peuple parfait? Loin de là, soumis à la tyrannie de Poséidon, ils vivaient dans la crainte. Ces habitants ne pouvaient être pure, pour la simple et unique raison que c'était les descendants d'être déjà perverti dans le passé et que le système de la cité restait pyramidale, provoquant des inégalités. Les chevaliers d'Athéna n'avait fait qu'apporter la voix de la liberté, après avoir vécu longtemps sous le joug d'un Dieu tyrannique, le peuple avait décidé de devenir maître de son destin, et pour cela, il fallait surpasser ce souverain, un Dieu. Les Atlantes avaient eu l'arrogance de s'élever contre les Dieux, et ils en avaient payé le prix, comme d'autres peuples. Pour autant, la décision de Zeus n'avait fait que précipité la chute de la cité.

"Les seuls humains réellement pures furent ceux qui ont vécu avant que Prométhée parachève son oeuvre et celle de son frère. Et cela date d'avant la construction de ta belle cité. Il n'était donc pas aussi parfait que tu ne le prétends. Pour être honnête, les chevaliers d'Athéna n'ont fait que montrer à ces habitants, la liberté. A vrai dire, je perdais déjà de l'intérêt pour les humains, mais sans l'intervention de Zeus, tu l'aurais sans doute rasé toi même. Que tu le veuilles ou non, ils ont vécu sous une tyrannie, et ils ont souhaité s'en libérer, pour cela, ils devaient te surpasser, surpasser les Dieux. Je ne me suis nullement moqué de toi, mais peut être aurions-nous du te laisser faire jusqu'au bout, pour que tu réalises ton échec, non pas que tu t'empoisonnes la vie dans des regrets. Gilgamesh et son royaume était aussi un Atlantis, et on n'a pas hésité à tout détruire, ce qui signifie que ce n'était pas toi qui était visé. Contrairement à ce que tu peux penser, Zeus t'aime, tout comme je t'aime, nous n'avons pas cherché à te dépouiller par jalousie. D'ailleurs, si je devrais dresser une liste non-exhaustive, j'aime aussi nos soeurs, et ma relation avec les Dieux Jumeaux va au delà de souverain à sujet. Athéna représente aussi un certains intérêt pour moi. Quand à l'échec, la différence entre nous, c'est que je me relève, au lieu de pleurer sur des choses qui n'ont plus de réelle valeur depuis des millénaires."

Poséidon alla flatter l'encolure de l'étalon qui n'était pas rentré. Il était le résultat de l'union entre le Dieu des Mers et Océans et de Déméter. La mère de Perséphone avait le don de concevoir des être magnifiques, mais Hadès ne ressentait pas cette magie, cette sortes de perfection, qu'il pouvait sentir avec Coré. D'ailleurs, ce n'était pas pour rien que sa belle-mère cachait jalousement sa fille aux yeux de tous, même de son propre père.
Au sujet des spectres, il n'y avait rien à dire de spécial. Poséidon le fixa d'un regard qu'une épée comme Excalibur n'aurait pas renié le tranchant. Soit, Hadès avait l'art de ne pas faire comme on voudrait qu'il fasse, au lieu de répondre et de partir rejoindre Rhéa, il vint s'assoir de nouveau, et d'une voix compatissante accompagné d'un regard doux, il répondit au nouveau venu.

"Arion, cela peut te sembler horrible, mais je n'ai rien à dire qui pourrait te soulager. Les spectres sont des guerriers, et comme tout guerriers, ils ont le besoin de se battre. Vos troupes ont toujours eu la réputation d'être de puissants adversaires. Le but n'était pas la conquête, uniquement le combat, mais sache aussi, que les votre ont au moins autant fait couler le sang que les miens depuis la première Guerre Sainte. Ce qui ne me rend pas moins coupable, mais ne fait pas de vous des être sans pêcher. Il est facile de juger les autres, sans se juger sois même."

Cette dernière phrase visait Poséidon, qui depuis le début n'avait fait que des reproches à Hadès, sans accepter ces propres défauts et n'accueillait aucun de ces gestes de bonnes volontés.
Le général des Lyumnades rentra à son tour et annonça la réussite de sa mission et ces prochaines instructions. Ce qui aurait du faire plaisir à Poséidon, mais voir Hadès se servir un verre, montrait bien que ce dernier n'avait pas l'intention de partir tout de suite, et donc le faire enrager.

Arion gratta du sabot sur le sol en observant son oncle se rasseoir. Pressentant la réaction de son père, il s'empressa de répondre :

"Je savais déjà tout sur les guerres passées ! Papa m'a raconté, ne vous en déplaise. Les marinas sous son autorité ont toujours combattu avec l'intention de conquérir ou de se défendre, en épargnant les civils de préférence, alors que vous avez attaqué pour d'autres raisons... Je ne le comprenais pas, mais maintenant que je crois que c'est le cas."

Le cheval tourna la tête vers Poséidon demeuré glacial. Le dieu aurait beau défendre son point de vue, il trouverait toujours quelqu'un pour le remettre en cause, alors pourquoi s'échiner encore ? Il s'approcha de Gastone, lui posa une main sur l'épaule et lui fit signe de se relever.

"Cela fait bien longtemps que tu es parti... Tu es libre de faire ce qu'il te plaira, comme tes pairs."

Le seigneur des mers et océans avait délibérément accentué pour qu'Hadès comprenne qu'il n'était pas aussi tyran avec ses sujets qu'il en avait l'air. Mais peut-être penserait-il encore que ce n'était qu'une façade, qu'en son absence le dieu au trident redevenait un personnage qui dirigeait chacun de ses soldats comme une pièce sur un échiquier et qu'il ne permettait pas la moindre erreur. Cela n'avait plus d'importance.

"Hadès est libre de rester à Eges tant qu'il n'en menace pas les murs ou les habitants. Si tu souhaites t'entretenir avec lui, tu le peux mon ami. Tu as fait du bon travail, j'informerai les Atlantes qu'ils pourront regagner leur ancienne terre s'ils le désirent. Tout est enfin prêt pour leur retour."

Une dernière fois, il planta son regard lapis-lazuli dans les prunelles de son frère et le soutint sans ciller.

"Puisque je m'attarde trop sur mes possessions passées, je te quitte mon frère. J'ai un combat à livrer pour préserver celles qui me sont encore reconnues. Je souhaite que ton séjour ici t'ait permis d'y voir plus clair sur tout. Si l'envie te prend, salue mère de ma part, sans trop de fioritures."

Sans un mot de plus, le dieu des eaux laissa son cosmos marin envahir la pièce plus intensément et tourna le dos à son aîné et son général. Son sillage laissait percevoir des particules de cosmos plus concentrées à chaque seconde, et ce n'était qu'un échauffement pour l'un des maîtres du monde.
Arion hésita. Il regarda son père, Gastone qu'il ne connaissait pas vraiment, son oncle, puis de nouveau son père. Rapidement, il baissa la tête avec respect pour le général.

"Enchanté de vous connaître général ! Je suis Arion, le fils de Poséidon !"

Il fit alors une révérence plus appuyée vers Hadès, à la manière des chevaux : tête baissée et patte en avant. On ne voyait pas une grande différence entre les deux, mais pour lui l'attention y était.

"J'aurais voulu parler un peu plus mais ma place est aux côtés de mon père ! Quelque chose de grand se prépare ! A plus tard oncle Hadès !"

Il recula et sortit au petit trot à la poursuite du seigneur des lieux.

Suivant : Pilier central

L'entretien entre Poséidon et Hadès semblait lourd et tendu. La présence du sombre monarque paralysait presque le Général qui n'osait bouger. Quelques secondes seulement apres son arrivée, Poséidon s'approcha du Démon des Lyumnades posant une main sur l'épaule de celui-ci et lui signifiant de se relever.

Cela fait bien longtemps que tu es parti...Tu es libre de faire ce qu'il te plaira, comme tes pairs...

Effectivement, la reconquête de l'Atlantide ne fut pas chose aisée Empereur des Mers. Faire ce qui me plait est tout simplement de vous servir Seigneur Poséidon mais si vous n'avez besoin de moi pour le moment, je vais donc me retirer.

Gastone n'etait pas inquiet de laisser l'Empereur des Mers avec son frère Hadès. Certes Hadès était doté d'une redoutable puissance mais seulement au statut d'eveil pour le moment. Ce qui était loin d'etre le cas de l'Empereur des Mers. Arion qui semblait tout aussi troublé que lui, ne manqua pas de se présenter au Général.

Enchanté de vous connaitre Général! Je suis Arion, le fils de Poseidon

Enchanté également Arion. Je suis Gastone, Général du pilier de l'Antartique.

A ces mots Arion tira sa reverance et s'en alla du temple de Poséidon. Gastone en fit de même. Sans un regard pour le Dieu des Morts, il regarda Poséidon, inclina respectueusement la tête en guise de salut et sortit de la salle du trone. Il ne savait que faire pour le moment. Gastone fit naitre de nouvelles ambitions en lui. Il etait certes une piece importante au sein des Marinas mais sur l'échiquié mondiale, il n'etait rien pour le moment et c'est cela qu'il souhaitait changer. Et pour ce faire, il fallait voyager et rencontrer les représentants des différents Dieux incarnés. Sans peur donc Gastone partit à l'aventure pour revenir...encore plus fort.

=> Destination inconnue

Le ténébreux souverain des enfers se retrouvait seul dans le palais de son frère. Peu de temps après le départ du général des Lyumnades, il ressentit le cosmos de Poséidon s'étendre dans le monde, mais presque immédiatement, le dieu au trident se fit malmener avec une violence inouïe, même pour des Olympiens. Hadès n'eût guère le temps de réagir que déjà le froid touchait le palais du Roi des océans. C'est alors que, dans un sursaut de fierté, ce dernier réitéra son action. Le sombre monarque assista alors à un spectacle des plus inattendus et des plus impressionnants: la destruction du Main BreadWinner, fierté de Poséidon. Désormais, le royaume des mers ne tenait plus que grâce à la force des huit piliers protégés par les généraux. Et Hadès était aux premières lignes pour témoigner de la faiblesse du domaine sous marin....

Désormais le temple de Poséidon subit les malus suivants:

Tout personnage qui n'est pas affilié à Asgard ou ne possède pas l'élément glace perd 5 hp, 5 cs et 5 points d'armures par postes.

Aucune recharge ou récupération quelque soit sa nature n'est possible.

Le jeune Arion était encore bien naïf aux yeux de Hadès. Une conquête n'épargnait jamais les civils, d'ailleurs même une défense. Il n'était pas rare que certaines troupes pillent leur propre village lorsqu'une guerre s'enlisait pour ne pas mourir de faim, le nombre de femmes mortes après s'être vues violer étaient incroyablement élevé. Si le Sombre Monarque apportait à l'étalon la liste des exactions faites par les Marinas, il en perdrait fois. D'ailleurs, le Dieu infernal vint à souvenir de sa conception, une envie de lui rétorquer que son Père l'avait conçue suite à une conquête de Déméter, sauvagement entreprise puisque la pauvre Déesse s'était faite violer d'après les rumeurs, cependant Poséidon était déjà suffisamment en colère et le Roi des Enfers n'étaient pas venus pour déclencher une guerre, sa réponse était donc sans provocation et d'un classicisme à toute épreuve, mais néanmoins vrai.

"La naïveté de la jeunesse est une chose que ton Père et moi n'avons pas connu, cela fait partie de mes regrets. Aucune guerre n'épargne les civils, c'est ainsi. Les hommes peuvent devenir les pires monstres lorsqu'ils sont confrontés à l'horreur des batailles. Une folie qui peut s'emparer même du plus brave des hommes. Pillage, viole, destruction, fuite, suicide, trahison sont le lot commun à toute les armées, Marinas compris."

Hadès sourit sur l'insistance du mot libre utiliser par Poséidon pour remercier et congédier son Général. Pensait-il réellement que c'était ça la vraie liberté? Le Marinas avait accompli sa mission à bien, c'était logique de lui laisser un peu de répit, même les pires tyrans humains avaient compris qu'il fallait soutenir ces hommes pour obtenir leur loyauté, et pas uniquement par la peur. Heureusement, le Dieu des Océans et des Mers n'avait pas la stupidité de les pousser à ce rebeller.

Poséidon n'avait même pas songé à demander de l'aide à Hadès. Il est vrai que le Sombre Monarque n'avait aucune raison de l'aider, au contraire, les Enfers n'étaient pas touchés, ce qui arrivaient à Gaïa était à surveiller mais constituait une possible déroute pour les troupes de la Déesse Athéna. Enfin, une telle victoire ne représentait que peu d'intérêt. Et "Le Juste" ne souhaitait pas voir les Olympiens en danger pour des raisons aussi diverses que la famille et la sécurité de Perséphone.

"Va, mon frère. J'ai en quelques sortes levés quelques doutes, mais ce n'est pas ton cas."

*Bien que mes doutes n'ont pas été levé grâce à toi, tu n'as fait que me prêter une oreille égoïste, et quand aux tiens, tu ne veux entendre uniquement les choses qui vont dans ton sens, Poséidon.* Rajouta-t-il mentalement

"Arion, au plaisir de te revoir."

Gastone prit à son tour congé laissant seul Hadès qui savourait son verre et observant de loin ce que comptait faire Poséidon. Le cosmos de ce dernier s'embrasa pour se faire ressentir jusqu'au Palais, sa puissance était bien supérieur à celle de son grand frère nouvellement éveillé. L'époux de Perséphone retrouverait sa puissance petit à petit, en attendant son petit frère avait opté pour la puissance brute pour défendre les Océans quand soudain une puissance incommensurable déferla au pilier central et celle de son frère disparu d'un seul coup. L'air se fit glacial, tout se transforma en glace, le vin se solidifia, les murs prirent une teinte bleuté, l'humidité caractéristique de la région était devenu une nappe de cristaux de gel, même pour un Dieu, il était ravageur.
De nouveau, la puissance frappa au pilier, Poséidon n'était pas mort mais il avait à faire à un fort parti, quelques choses qui surpassait les Olympiens, du moins en apparence.

"Bien, si c'est capable de te mettre à mal, alors les Olympiens sont en danger, et notre règne pourrait prendre fin, cela ne me bouleverse pas plus que cela de perdre les Enfers, toutefois, il n'en va pas de même de risquer la vie de ceux que j'aime. Je vais t'aider cependant cela va te couter cher, mais tu n'auras pas une dette uniquement envers moi, je vais faire en sorte que tu sois en débit envers notre Mère."

Pts de vie: 350 - 5 = 345
Pts de Cms: 363 - 5 = 358
Pts d'armure: 700 - 5 = 695

Destinations

Domaine de la Sirène Aquatique

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» Avancée en terre de guerre
» [Event] Norvège : Le fruit de vos entrailles est béni
» En terre inconnue
» Patagonie, terre de feu