Venez RP sur Saint Seiya Anthologie RPG pour jouer dans la bonne humeur. Incarnez un chevalier et enflammez votre cosmos !!
 
en cours
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 Faire face [PV]

Aller en bas 
AuteurMessage
Perséphone
Déesse des Ténèbres
Perséphone
Rôle : Staff
Planter des fleurs sur la tombe d'Alessio et faire des bébés avec Hadès
Messages : 10406

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue175/175Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (175/175)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyDim 7 Aoû 2022 - 22:24


 




La Caïna.
Demeure du Juge de la Wyvern abandonnée à son sort depuis la disparition subite de Dante. Abandonnée… pas tout à fait.
Seuls les pans de tissu de sa longue robe traînant sur le sol brisaient la quiétude et le silence total qui régnaient sur les lieux. Déambulant entre les meubles, statues et fauteuils couverts d’épais draps blancs, les doigts de Perséphone glissèrent brièvement le long de l’arrête de bois du cadre d’une peinture accrochée au mur. Pas la moindre trace de poussière.
Les demeures des Juges avaient beau être des logements de fonction, en quelques sortes, elles se devaient d’être toujours prêtes à accueillir leur futur propriétaire légitime. Du moment qu’elles n’étaient pas tout ou partie en ruines, évidemment, comme cela était encore arrivé il y a peu.
Ainsi, une armée de serviteurs zélés s’assurait-elle que la Caïna soit toujours en parfait état de propreté dans le cas où une nouvelle Wyvern ferait son apparition. Ce qui n’était par ailleurs pas à l’ordre du jour, car les âmes dignes de revêtirent cette armure et d’assumer la charge qui allait avec étaient rares, c’était le moins que l’on puisse dire.

Un simple chandelier dans le creux de sa main pour palier l’obscurité environnante, Perséphone s’enfonçait toujours plus avant dans la première demeure du domaine des trois juges.
Ici elle ne serait pas dérangée. Ici elle aurait la paix, pour quelques heures tout du moins. Et de paix, de silence, elle en avait grand besoin à cet instant. Le poids de ces derniers jours était très soudainement tombé sur ses épaules. La folie frénétique d’Hadès, bien que fort heureusement passagère, et les dommages collatéraux qu’elle avait engendrés, le soin fort éprouvant qu’elle avait du prodiguer à Hypnos, sans parler de la discussion qu’ils avaient eue par la suite, promettant des jours sombres et compliqués au sein de l’assemblée des Dieux infernaux et, bien évidemment, le fait qu’aucun d’entre eux ne pouvait présager d’un nouvel épisode qui serait peut être pire que le premier… du moins tant que l’instigateur de cette manipulation ne serait pas découvert.
Il y avait également le problème Kazuki, dont elle ne savait pas encore s’il avait tenu sa langue ou non. A cela, s'ajoutait la destruction du Royaume de son frère, qui ne laissait rien présager de bon et qui pourrait peut être avoir des conséquences.

Tout cela pesa d’un seul coup sur ses épaules, lorsque la pression retomba doucement et qu’elle quitta les Dieux jumeaux après leur entretien. Elle se sentait soudainement très lasse et surtout fatiguée. Elle aspirait à une tranquillité parfaite et absolue. Quoi de mieux qu’une demeure abandonnée de tous comme refuge ? La pénombre lui convenait, le silence tout autant.

Elle pénétra dans une pièce assez vaste, bien éloignée de l’entrée du domaine. A première vue, si l’on ignorait où l’on se trouvait, il aurait été fort difficile de s’imaginer au cœur des Enfers. Un léger sourire se dessina sur son visage. Des tapisseries choisies avec goût, de nombreux tableaux ornant les murs, un petit salon composé de trois fauteuils couverts de velours et d’une table basse en chêne massif, et un piano à queue trônant au centre de la pièce comme joyau de la couronne.

Négligemment, le Printemps saisit un coin de tissu blanc entre ses doigts, et découvrit l’un des fauteuils. Se délestant du chandelier qu’elle posa sur la petite table, elle prit place sur le vaste fauteuil moelleux. Extirpant un soupir, mêlant lassitude et peut être une légère pointe de soulagement malgré tout, elle laissa sa tête reposer contre le large dossier tout en fermant ses paupières. Sa main s’éleva vers son cou qu’elle frôla brièvement, avant de remettre en place pour la énième fois de la journée le foulard d’ébène qui l’enserrait. Elle avait horreur de ce genre d’accessoire qu’elle trouvait inconfortable et désagréable au possible. Mais, pour l’heure, personne ne devait voir les marques rouges qui ornaient encore la peau d’albâtre de la Divinité, souvenir douloureux tant physiquement que psychologiquement, de la subite perte de raison de son époux. Dans quelques jours il n’y paraîtrait plus, ce n’était qu’une simple question de temps.

Elle revoyait son visage. L’expression terrifiante déformant les traits de son époux. Sa colère, sa rage, sa férocité, sa violence… Elle savait désormais que rien de tout ceci n’était voulu. Elle avait conscience qu’il n’était pas responsable. Les beaux discours qu’elle avait tenus à Hypnos, elle y croyait vraiment, ce n’était pas du vent. Cependant… l’expérience avait tout de même laissé un certain traumatisme qui mettrait du temps à s’évanouir. Evidemment, elle n’avait pas pu dire cela aux Dieux Jumeaux. Son rôle était de les soutenir et de leur assurer que cet épisode, s’il venait à se reproduire, resterait sous contrôle. Mais au fond… elle n’en savait pas plus qu’eux.

Une larme perla au coin de ses yeux clos. Elle la chassa presque avec colère d’un revers de la main. Elle exécrait la faiblesse sous toutes ses formes, et pleurer était bien la pire de toutes.
Pour autant… pour autant… une seconde larme dévala sa joue. Puis une troisième. Elle se maudit d’être aussi pathétique. Mais force était de constater que même les Dieux avaient leur limite et que même les dieux, à l’instar des humains, étaient parfois les esclaves de leur propre corps. En l’occurrence, celui de Perséphone avait décidé de laisser se déverser sa frustration, son chagrin et la terreur qu’elle avait éprouvés à ce moment-là, sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’empêcher.
Alors… finit-elle par abandonner ce combat perdu d’avance. Elle posa délicatement son front au creux de sa paume, sa longue chevelure de jais se répandant de part et d’autre de son visage, tandis que ses larmes gouttaient une à une en de petites tâches qui disparaissaient bien vite dans l’immensité moelleuse du velours brun.

Cela finirait bien par se tarir, finirait bien par s’arrêter. Et puisqu’elle était seule, puisque personne ne viendrait la déranger dans cette demeure oubliée de tous, autant laisser la nature faire son œuvre. N’était-elle pas bien placée pour en avoir conscience ?
Elle était seule. Et elle le resterait. Tout du moins… le pensait-elle.



(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

 
Revenir en haut Aller en bas
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Alessio
Rôle : Oiseau de malheur.
Messages : 2619

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue295/295Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (295/295)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyMer 10 Aoû 2022 - 10:56


La trouver n'avait pas été difficile, pas pour qui pouvait regarder partout à la fois. Les Enfers étaient sa patrie depuis trop longtemps pour qu'il n'ait pas mis en place des systèmes de surveillance, qui lui servaient tant dans sa fonction de Juge que pour ses intérêts personnels. En l'occurrence, c'était un peu des deux : pouvait-on reprocher à une personne de son rang de chercher à retrouver l'une des divinités qu'il était censé servir ?

De toute façon, ce n'était pas comme si ses serviteurs - ses yeux - en parleraient à qui que ce soit ; ce n'était pas comme s'ils pouvaient parler, outre le fait que personne n'aurait envie de les approcher.
Ce qui ne voulait pas dire qu'ils étaient incapables de communiquer. Preuve en fut qu'il ne lui avait pas fallu pas longtemps pour avoir ce qu'il voulait, et se mettre en mouvement.

C'est ainsi que Perséphone ne tarda pas à sentir la caresse d'une main lui parcourir les traits du visage, prélevant délicatement les perles de chagrin qui continuaient de s'y déverser. Le contact de doigts gantés, un peu trop longs, un peu trop fins, mais indéniablement masculins, qu'elle ne manquerait pas de reconnaître - sa peau le faisant déjà pour elle, à n'en pas douter, tant il était dangereusement familier.

En s'enfermant dans ce palais à l'abandon, peut-être pensait-elle avoir trouvé un refuge - un sanctuaire où ne resterait qu'elle, et la pénombre pour seule compagnie ; possiblement la seule qu'elle pouvait tolérer à cet instant. Mais dans le Monde des Ténèbres, s'entourer d'ombres, c'est déjà ne plus être seule ; si elle ne le savait pas déjà assez, il aurait pourtant cru l'avoir suffisamment prouvé.
Et l'avait fait une fois encore en émergeant de l'obscurité née de ce même fauteuil, où elle tentait désespérément de trouver un moment de répit. Bientôt se dressait-il à côté d'elle de toute sa hauteur, portant sur elle un regard dont la faible visibilité lui cachait les nuances - mais qui n'aurait su être tourné vers personne d'autre.
Bien que Dante n'ait pas occupé les lieux fort longtemps - comme la plupart des autres avant lui, et ce depuis Rhadamanthe -, Alessio connaissait assez la Caïna pour ne pas daigner lui consacrer plus qu'un regard absent. Aussi luxueuse qu'elle soit, elle était affreusement sobre, dépourvue de la personnalité qu'un locataire serait censé lui apporter. Il n'y avait pas grand chose à voir. À part elle, s'entend.
Un instant, il n'y avait rien ; celui d'après, il était là.
Comme à chaque fois.

Chut, lui souffla-t-il à la limite de l'audible, penché sur elle. Ne dites rien.

Ce n'était pas un ordre - évidemment que non. Toute éplorée qu'elle soit, elle n'aurait pas manqué d'y réagir aussi vivement qu'il convient. Ce n'était pas non plus une recommandation - avait-elle besoin de ses conseils ? Non ; il ne fallait y voir rien d'autre qu'une proposition, une invitation au silence. Pour aussi longtemps que nécessaire. Jusqu'à ce qu'elle se reprenne ; plus, s'il le fallait. Ses doigts butèrent sur le foulard, et sa logique aussi, mais il n'en dit mot sur le moment - quand bien même il ne croyait pas avoir déjà entendu qu'un dieu puisse attraper froid.

Cependant, l'on ne donnait pas une telle instruction au hasard, et celle-ci impliquait qu'il soit déjà conscient qu'il y avait quelque chose à savoir.
Quoique.
Quoique, oui - parce que si elle avait récemment mis de la distance entre eux pour de très bonnes raisons, il n'en restait pas moins qu'il la connaissait assez pour savoir que peu de choses étaient capables de la mettre dans un tel état. Dès lors, nul besoin d'être un génie pour tirer certaines conclusions, et c'était une ambigüité qu'il comptait bien mettre à son service.
Après.
Après, oui - quand elle se serait un tant soit peu remise de ses émotions ; qu'elle serait à même de le regarder à face, si tant était qu'elle en soit encore capable. Chaque chose en son temps. Il y en aurait un pour parler, mais ce moment était celui des larmes. Qu'elle les laisse donc couler : le mal était déjà fait.

Avec une lenteur millimétrée, il passa un bras autour de ses épaules qui, aussi divines qu'elles soient, semblaient plus frêle que jamais - et l'invita à prendre appui contre lui, contre son torse et sa chemise en lin, sans arrière-pensée ou motivation ultérieure, sans autre souhait que celui du réconfort. Qu'elle y voie donc une trêve, si elle le désirait ; cette bataille contre elle-même, elle était, après tout, la seule à la mener.

Ils auraient à parler tôt ou tard, encore - auraient toujours trop de choses à se dire. Mais ils étaient pour une fois en mesure de le faire ; tous ceux qui auraient pu y faire entrave étaient concentrés sur d'autres tâches. Hadès lui-même avait une fois encore quitté les Enfers. Il y aurait rarement de meilleure occasion. Et parler ils feraient. Mais cela pouvait attendre qu'elle ait fini d'épancher sa douleur. Il ne lui en tiendrait pas rigueur.
Pas à elle.
Revenir en haut Aller en bas
Perséphone
Déesse des Ténèbres
Perséphone
Rôle : Staff
Planter des fleurs sur la tombe d'Alessio et faire des bébés avec Hadès
Messages : 10406

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue175/175Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (175/175)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyMer 10 Aoû 2022 - 12:02


 


Les larmes... des outils bien inutiles aux Dieux, si vous lui demandiez son avis. Le sentiment de chagrin... engendrait un état de faiblesse qui n'avait pas sa place dans l'esprit d'un divin. Pour autant, quelqu'un en avait visiblement décidé autrement. Et, qui qu'il soit, Perséphone le maudissait pour cela.

Une nouvelle larme menaçait de s'échouer sur le fauteuil, dont le sombre tissu commençait à être relativement humide, mais elle fut interrompue dans sa course par un élément extérieur.
Un électron libre -un peu trop libre par ailleurs- qu'elle n'eut guère de mal à reconnaitre. Au sein de leur royaume, il n'y avait qu'une seule main capable d'un tel outrage sans le moindre sourcillement, d'autant plus gantée.

Froissant brièvement les sourcils, la main de Perséphone glissa lentement de son front jusqu'à ses yeux, chassant par ce geste les quelques larmes qui embuaient encore ses prunelles violines. Malheureusement, les pleurs entraînant leur lot de matérialisations physiques relativement inappropriées, ses yeux devaient-ils sans doute être rougis et brillants. Mais qu'importe. La pièce n'étant éclairée que par la lueur d'une seule chandelle, et celle-ci étant posée sur la table, sans doute cela ne se remarquerait-il qu'à peine.
Et quoi qu'il en soit, le mal était déjà fait. Il avait vu. Il savait. Du moins pour son état. Après en ce qui en concernait la raison...

Il la dominait de toute sa hauteur, alors qu'elle n'avait pas bougé d'un millimètre du fauteuil. Quelques mots furent murmurés. Sur le moment elle ne souffla mot, comme si elle consentait à lui accorder cette faveur -pour une fois- ce qui était bien loin de la vérité en réalité.
Quel culot... Elle avait beau y être habituée, dans un sens, elle continuait de s'en étonner. Cette faculté qu'il avait de toujours être au mauvais endroit au mauvais moment -pour les autres, pas pour lui s'entend- avait quelque chose d'incroyable. D'incroyable quand on n'en était pas la cible, bien entendu.
Un soupir souleva brièvement sa poitrine pour toute réponse à ses mots. Elle n'avait pas besoin de sa présence. A vrai dire... elle avait besoin de tout sauf de sa présence.

Une sensation à peine perceptible engendra une crispation très légère des muscles de son cou, qui se bandèrent le temps d'un battement d'ailes de papillon. Ce fut par ailleurs presque plus le bref son du tissu que l'on frôle du bout des doigts, que son mouvement, qui attira son attention. Il ne pouvait pas savoir. Peut-être s'étonnait-il simplement de la voir arborer cet accessoire. Ou peut-être encore la narguait-il une fois de plus en se permettant un geste que personne d'autre en dehors d'Hadès ne devrait se permettre. Ou bien... était-ce pire que cela.

Puis il osa.

Encore.

Lorsqu'elle sentit le contact de ce bras qui s'insinuait entre le haut de son dos et le moelleux dossier du fauteuil de velours, sa main opposée s'éleva dans les airs et elle saisit son poignet avant qu'il ne parvienne jusqu'à sa nuque. Le mouvement fut vif mais pas réellement brusque.
Perséphone repoussa sa main avec fermeté, et la plaqua contre le corps du Griffon en un "non" silencieux mais pour le moins explicite.


"
Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je n'ai pas de temps à t'accorder pour le moment, Alessio. Je suppose que tu dois avoir du travail, je ne te retiens donc pas. Si le sujet qui t'amène concerne le Royaume, je passerai te voir plus tard.
"

Le timbre de sa voix n'était ni sec, ni colérique, ni agressif. Il était somme toutes relativement plat et monocorde, comme si elle récitait une leçon apprise par coeur au fil des ans. Et c'était peu de le dire, finalement.
Délicatement, son menton se posa au creux de sa paume alors qu'elle fixait la faible lueur qui se dégageait de la bougie, la flamme dansant au fond de ses prunelles. Tout dans son attitude semblait faire abstraction de sa présence. Comme s'il s'était déjà retiré, voire... comme s'il n'était jamais venu.
Et durant tout ce temps, elle ne lui aura pas adressé un regard. Pas un seul.




(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

 
Revenir en haut Aller en bas
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Alessio
Rôle : Oiseau de malheur.
Messages : 2619

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue295/295Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (295/295)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyMer 10 Aoû 2022 - 13:42


Bien des réponses lui vinrent immédiatement à l'esprit. Le Griffon n'avait jamais manqué de répartie, quel que soit le sujet ; là où d'autres passaient les siècles à renforcer leurs poings dans une pitoyable quête de puissance, il avait pour sa part préféré cultiver son esprit. Maintes et maintes fois, il avait obtenu la preuve qu'il avait fait le meilleur choix. Mais toutes ces réponses potentielle - tous ces plaidoyers, tous ces arguments, tous ces sarcasmes -, l lui semblait, finalement, pouvoir les condenser en une seule syllabe.

Non.

Non, il n'avait pas remarqué, parce que ce qu'il voyait ne s'y prêtait guère. Non, il n'avait pas de travail, ou rien dont quelqu'un d'autre ne puisse s'occuper à sa place. Non, ça ne concernait pas le royaume, ou si peu. Non, elle ne viendrait pas le voir plus tard, pas si elle pouvait l'éviter. Non, elle n'avait pas « pas de temps à lui accorder » ; elle ne le voulait pas, ce qui n'était pas tout à fait la même chose. Surtout considérant la raison qui la poussait à le lui refuser. En somme : non, il n'allait pas simplement faire demi-tour et la laisser à ses lamentations.

Mais cela, elle devait déjà le savoir au moment de lui en faire la remarque - n'avait même pas dû se permettre d'en doute. Car c'aurait été trop simple, et rien ne l'était jamais ; entre eux encore moins. Sans broncher, il fit un pas de côté pour se placer entre elle et cette bougie qu'elle fixait avec tant d'insistance, comme dans l'espoir que la flamme qui s'en dégageait embrase tous ses problèmes et les fasse partir en fumée. Mais elle avait trop vécu pour encore croire que cela pourrait arriver, et rien de ce qu'elle ferait ne saurait le persuader du contraire.

Se tenant ainsi devant elle - lui faisant face, puisqu'elle en était incapable ; c'était pourtant lui qui, d'ordinaire, passait par des chemins détournés -, faisant fi de son refus préalable, il posa les mains en coupe sur son visage et ne lui laissa d'autre choix que de relever la tête. De le regarder dans les yeux, ces yeux dorés qui paraissaient rutiler même dans le noir.

Autant qu'il aurait pu vouloir les lui cacher, autant qu'elle aurait pu vouloir se les cacher pour ne pas haïr sa propre défaillance, ses pleurs avaient été entendus ; il était trop tard pour le cacher, de même que les incontrôlables soubresauts qui l'agitaient encore, de même que le rougeoiement de ses yeux. Une couleur d'autant plus voyante qu'elle contrastait terriblement avec la fadeur de sa peau - une pâleur de mort, si l'on peut dire.

Ainsi plongea-t-il sans lui laisser le choix les yeux dans les siens, ceux-là même qu'elle s'était évertuée à lui cacher ; un geste qu'il pouvait difficilement croire anodin.
Quoi qu'elle s'attende à ce que l'on puisse voir dans son regard, elle ne voulait pas lui laisser la chance d'en discerner ne serait-ce qu'un fragment - et c'était précisément pour cela qu'il devait en prendre connaissance, qu'elle le veuille ou non.
Non pas pour le seul plaisir de la contraindre - loin de lui cette idée -, mais parce qu'il ne voulait pas lui laisser le temps d'enterrer une fois de plus ses sentiments. Ceux-ci avaient certes eu la fâcheuse tendance à sortir de leur tombe par le passé, mais il ne voulait pas devoir attendre qu'ils daignent le faire pour aller au bout de cette histoire.
Si tant était qu'elle ait une. Que ce ne soit pas un chapitre de plus dans leur livre sans fin.

Excusez-moi, c'est vrai que vous avez l'air très occupée à... Il jeta un œil alentours. ...Rester toute seule dans la pénombre avec pour seule compagnie vos idées noires. Une saine activité, ma foi. Je comprends que vous préfériez la faire passer avant tout ce que je pourrais avoir à vous demander. À moins que vous comptiez vous lancer dans la décoration d'intérieur ? C'est vrai qu'il y a quelques petites choses à revoir, par ici...

Prenant appui sur les accoudoirs, il se pencha vers elle sans plus de gêne que précédemment - moins pour se rapprocher physiquement que pour l'envelopper dans son ombre. S'il n'était pas le plus imposant des hommes, Alessio jouissait tout de même d'une certaine statue, assez pour cacher la fine silhouette de la Reine des Enfers dans cet éclairage tamisé.
Pour lui offrir une protection un peu plus familière que celle de ce palais dépouillé où elle n'avait sans doute que trop rarement mis les pieds - peut-être plus dangereuse, certes, mais infiniment plus personnelle que tout ce que ce mobilier désuet pourrait lui proposer. Du moins l'espérait-il ; le contraire aurait matière à le vexer.

Et puis... Délicatement, pour ne pas la brusquer comme l'effleurer avait pu le faire il y a encore un instant, il porta la main à ce morceau de tissu derrière lequel elle s'était retranchée. Saisissant l'un de ses pans du bout des doigts, il l'y fit frotter, faisant mine d'en évaluer la matière. Je ne vous connaissais pas de goût pour ce genre d'accessoire. Relâchant sa prise, il reposa sur elle ses prunelles d'or. Si j'avais su, je vous en aurais offert un plus tôt.
Revenir en haut Aller en bas
Perséphone
Déesse des Ténèbres
Perséphone
Rôle : Staff
Planter des fleurs sur la tombe d'Alessio et faire des bébés avec Hadès
Messages : 10406

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue175/175Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (175/175)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyMer 10 Aoû 2022 - 18:04


 


Non. Bien sûr, que c'était non.
Elle venait de lui dire "non", il fallait donc qu'il s'évertue à en faire de même, tel l'égoïste adolescent renfrogné qui ne supportait pas qu'on lui refuse quoi que ce soit. Alessio devait obtenir ce qu'il voulait. Cela aussi, faisait partie du personnage.

Elle extirpa un soupir de lassitude, qui ne se fit pas plus discret que le précédent. C'est à ce moment que deux mains encadrèrent le pourtour de son visage qui se révéla dans son ombre aussi sûrement que celui d'une amorphe poupée dont on pouvait faire -presque- tout ce qu'on voulait.
Que pensait-il y lire à cet instant... Un incommensurable chagrin ? De la honte, ou de la gêne ? De la colère peut-être ? Il ne l'avait que trop subie par le passé pour ne pas en connaitre les prémices. En définitive, rien de tout cela.
Car si l'on exceptait la fine pellicule brillante qui recouvrait encore son regard, la seule chose qu'il percevrait serait... rien. Oh elle lui rendait son regard, dans un sens. Le violine se perdait bien dans le mordoré, et inversement. Cependant... rien ne semblait habiter le regard du printemps, si ce n'était une profonde lassitude. Elle le fixait, en quelque sorte, mais il n'aurait pas été face à elle qu'il était crédible de se demander si ses prunelles ne reflèteraient pas exactement la même impression.


"
Et tu en sais quelque chose, en tant qu'expert en la matière.
"

Ces quelques mots, lâchés d'une voix plate, l'interrompirent au beau milieu de sa phrase, lorsqu'il mentionna le terme de "saine activité". Car, effectivement, tout ce qui était "sain" était l'apanage du Griffon, c'était bien connu. Il en donnait encore la preuve à cet instant précis. Qui croyait-il leurrer... Il ne faisait que profiter d'un moment qu'il lui semblait visiblement opportun d'exploiter.

Comme toujours.

Lorsque ses coudes s'appuyèrent sur le vaste fauteuil et ses doigts froissèrent une fois encore la fine soie du foulard qui enserrait son cou, à nouveau, la main de Perséphone délaissa sa cuisse et, cette fois, tapa sèchement du dos de la main contre le poignet d'Alessio pour l'en écarter.
Cela faisait deux fois qu'il s'intéressait à quelque chose qui ne nécessitait aucunement que l'on s'y focalise de la sorte. Il n'y avait donc que peu de doutes désormais.

Il savait.

Par ailleurs, elle ne connaissait que trop bien les fils de sa toile que pour s'y laisser piéger une fois encore. Que n'en avait-elle trop de fois fait l'expérience. La première fois elle n'avait pas réagi. Si ça se trouvait... c'était déjà trop tard. Il avait déjà tissé sa toile et attendait simplement le bon moment pour entraver ce qui devait l'être. Etant donné qu'elle n'avait pas de moyen de savoir s'il y avait déjà déposé un fil ou non, l'avenir -sans doute plus proche que lointain- le lui confirmerait assez tôt.

Cette situation n'était pas à son avantage. Il venait assez de fois de lui démontrer la position de faiblesse qui était sienne, paisiblement -ou presque- lovée dans le large fauteuil de velours. Ainsi se releva-t-elle lentement mais sans hésitation. De part la position du Griffon, ils se retrouvèrent presque nez à nez, forcément. Et pourtant la Reine ne cilla pas. Elle portait sur lui le même regard. Toujours ce même regard... à demi éteint, d'une profonde lassitude. Perséphone n'éternisa pas ce rapprochement outre mesure, mais le maintint-elle suffisamment pour lui montrer que, quoi qu'il en pense, ce ne serait pas forcément elle qui serait le plus mal à l'aise des deux. Pas aujourd'hui.


"
Qu'est-ce que ça peut bien te faire... Tu n'es tout de même pas venu ici pour me parler chiffons je suppose.
"

Lança-t-elle d'une voix traînante, tout en se détournant de lui. Il ne ferait que ce qu'il voulait, comme toujours. Il avait décidé de rester là et il y resterait jusqu'à ce qu'il crache enfin le morceau. S'il fallait en arriver là... autant ne pas faire s'éterniser les choses.
Elle fit quelques pas, instaurant une distance relativement confortable entre eux, et se positionna devant une grande fenêtre qui aurait sans mal pu être qualifiée de baie vitrée tant elle était aussi haute que large. Ses prunelles fixaient le paysage au "dehors", pour peu que l'on puisse le considérer ainsi, aux accents bien plus lunaires qu'infernaux par ailleurs.


"
Tu n'as visiblement pas l'intention de t'en aller et j'ai l'intention que l'on me laisse en paix, un concept qui t'est totalement inconnu. Alors...
"

Elle fit délicatement volte-face et s'appuya contre le verre en croisant les bras sur sa poitrine, le même regard inexpressif et plat posé sur le Juge.


"
...dis ce que tu as à dire, et va-t'en.
"

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

 
Revenir en haut Aller en bas
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Alessio
Rôle : Oiseau de malheur.
Messages : 2619

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue295/295Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (295/295)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyMer 10 Aoû 2022 - 20:14


Eut-il eu son chapeau sur la tête, il aurait été forcé de le lui tirer : dans sa tentative désespérée de feindre l'indifférence, elle offrait une performance remarquable.
Malheureusement pour elle, il s'y connaissait en talent d'acteur - et le sien faisait d'autant moins d'effet qu'il l'avait trouvée en pleurs. Si l'on n'avait encore pu voir leur passage dans l'ivoire de ses joues, peut-être aurait-il été tenté de se laisser convaincre - mais non.
Il était arrivé trop tôt pour qu'elle ait le temps de se remettre, de mettre au point cette comédie autant qu'elle aurait pu le vouloir. Elle était douée, mais s'y prenait trop tard. Cela n'avait rien d'étonnant ; entre eux, c'avait toujours été une histoire de mauvais moment. Pour quelle raison cette fois-ci ferait-elle exception ?

Avis d'expert que je mets à disposition, répliqua-t-il avec une once de désinvolture - bien la seule qu'il ait daigné se permettre jusqu'alors. Bien sûr, sans faire payer mes heures supplémentaires. Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.

Mais là encore, l'envie n'y était pas - et cela se sentait, pour une fois. S'il s'était fait une spécialité de mélanger le vrai et le faux sans permettre de les distinguer, s'il était passé maître dans l'art de semer le doute et de brouiller les pistes, même lui finissait par sonner faux.

Ce n'était pas grand chose ; tout au plus une infime nuance dans son comportement, dans son timbre de voix - juste assez pour que quelqu'un ayant déjà eu l'occasion de l'écouter parler des heures durant perçoive la nuance.
Sa nature exacte n'était pas claire, mais il n'était pas tout à fait comme il était censé être ; et compte tenu de l'immuabilité habituelle de son image, dans laquelle il plaçait une fierté notable, il y avait de bonnes raisons de s'en inquiéter.
Ce qui ne devrait pas la surprendre, après tout, considérant qu'elle avait été témoin de son affrontement avec Athéna - et des conséquences que celui-ci avait pu avoir. Mais il y avait autre chose ; quelque chose de plus sombre - trop pour que la Sagesse à elle seule ait quelque chose à y voir.

Je ne vais pas m'en aller, non. confirma-t-il, entreprenant de se rapprocher alors qu'elle venait seulement de se mettre à l'écart. Je pense l'avoir assez prouvé.

Fut-ce au prix de son propre sang. Après tout, l'une de leurs dernières entrevues - avant que n'éclate la Guerre Sainte - l'avait vu traverser la tempête pour le lui prouver une fois encore. Entre bien d'autres choses, Alessio était un artiste de l'évasion ; eut-il voulu s'échapper c'aurait été fait depuis longtemps.
Quand bien même, il est vrai, elle était la seule qui puisse se targuer de le voir chercher sans cesse la confrontation - l'unique avec laquelle les rôles étaient inversés. Car que faisait-elle, sinon fuir à son tour ?

Non qu'il puisse l'en blâmer : elle avait - de toute évidence - déjà bien assez de choses à gérer. Et quoi qu'elle en pense, il n'avait pas dans l'idée d'en être encore une de plus ; ça n'avait jamais été son intention - mais cela ne dépendait pas que de lui.

Quant à la paix... Hm... Je crois que ni vous ni moi n'avons les meilleures affinités avec elle à cet instant.

À nouveau, il finit par la rejoindre auprès de cette vitre - cette immense surface de verre et le paysage qui s'offrait à eux à travers elle. Il n'y accorda pas le moindre regard, bien plus intéressé par celle qui se tenait devant lui, si vulnérable malgré la contenance qu'elle s'efforçait de retrouver - si proche du néant, à un simple carreau de distance.
Une fenêtre sur le vide.
D'une certaine manière, c'était étrangement approprié.

Ce qu'il avait à dire ? En voilà une bonne question. Alessio avait toujours quelque chose à dire : c'était sa marque de fabrique. Ce qui ne voulait pas dire que tout ce qu'il racontait était pertinent, il était le premier à l'admettre ; puisqu'elle n'était semble-t-il pas d'humeur à la digression et pressée de se séparer de lui, ses mots allaient devoir être choisis avec soin. Ce dont il était bien entendu capable, mais... Par où commencer ? C'était à ce sujet une question récurrente, et peut-être n'avait-elle jamais eu tant d'importance.

Je ne sais pas vraiment. Je n'y ai pas réfléchi. confessa-t-il donc face à elle contre toute attente, révélant un manque de préparation qui ne lui ressemblait guère - pour peu que l'on prête le moindre crédit à ses paroles, évidemment.

Sans explication, le vent parut se lever dans la pièce, pourtant hermétiquement close, mais une longue inspiration de sa part parut réussir à le calmer. Brusquement, elle put voir ses mains fuser vers elle, sans lui laisser le temps de décroiser les bras - d'ériger une quelconque forme de défense ; s'il avait voulu lui nuire, c'aurait été si simple.

Mais non.
En lieu et place put-elle sentir une douce chaleur se diffuser dans sa chair, parcourant sa gorge sans jamais l'oppresser d'une quelconque manière, à mesure que la douleur - ce qu'elle en ressentait encore - diminuait ; que les cruelles meurtrissures parcourant sa peau fragile se résorbaient jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.
La guérison n'était pas son plus grand talent, mais le Griffon avait toujours mis un point d'honneur à être versatile ; c'était apparemment suffisant pour remédier à ce petit problème, tout du moins d'un œil extérieur. Cela ferait l'affaire, puisque rien ne semblait plus lui importer que de sauver les apparences.

Quoique si, tout compte fait. Concentré sur sa délicate tâche, la mine indéchiffrable, ce fut à son tour de ne pas vouloir relever les yeux vers elle. Tout portait à croire qu'elle avait vu assez d'horreurs dernièrement sans y ajouter toutes celles qu'elle pourrait y trouver. Entre deux syllabes, sa voix parût soudain s'affûter, comme un poignard quittant son étui - ou dont la lame s'enduit soudain d'un poison mortel. Que je ne laisserai pas ça se reproduire.

Comme s'il prenait conscience de n'avoir plus de raison d'être, le foulard se détacha de lui-même et chuta au sol, aussitôt charrié par les bourrasques qui continuaient d'arpenter les couloirs de la demeure évidée ; ce vent contre-nature qui continuait de souffler.
Et puis la vitre derrière elle explosa en un million d'éclats, brusquement éventrée par les rafales cinglantes. Aucun d'entre eux parvint ne serait-ce qu'à l'effleurer ; pas même à érafler sa tenue. Qu'avait-elle à craindre, de toute façon, elle qui se tenait dans l’œil du cyclone ? Le danger était pour les autres.

Jamais. cracha-t-il entre ses dents serrées.

Revenir en haut Aller en bas
Perséphone
Déesse des Ténèbres
Perséphone
Rôle : Staff
Planter des fleurs sur la tombe d'Alessio et faire des bébés avec Hadès
Messages : 10406

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue175/175Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (175/175)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptyMer 10 Aoû 2022 - 21:59


 


Qu'il imagine qu'elle déployait des trésors de théâtralité pour lui faire croire que rien ne la touchait à cet instant lui importait peu. A vrai dire... elle ne se posait même pas la question. Elle n'y pensait pas. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait arrêté d'essayer d'avoir un impact quelconque sur ce qu'il pouvait bien penser à son sujet avec plus ou moins de certitudes, ou ce qu'il pouvait bien penser tout court d'ailleurs.
Mais le fait est que si il l'avait découverte dans une position qu'elle n'appréciait guère dévoiler à quiconque, pas même Hadès, le spectacle qu'elle affichait depuis son arrivée n'était cependant pas simulé. Et c'était à lui, uniquement à lui, que chacun d'eux le devait.

Il était la conclusion de cette sinistre pièce qui se jouait depuis quelques jours. Le clou d'un spectacle de polichinelle. Le trésor du royaume d'un fou. Il était... l'élément de trop. Celui sans lequel elle aurait simplement continué à verser quelques larmes, jusqu'à ce qu'elles se tarissent et qu'elle reprenne ses activités "comme si de rien était". Mais il avait fallu qu'il vienne. Il avait fallu qu'il refuse de partir. Etait-ce étonnant ? Pas vraiment, en définitive.
Oh elle avait tout de même essayé. Sait-on jamais... sur un malentendu, il aurait peut être tenu compte de ce qu'elle désirait, elle, et non pas lui -pour une fois-.

Mais non. Bien sûr que non.

Il avait annihilé toute velléité de colère, d'injonction et tout autre comportement assimilé qu'elle avait eus bien des fois en sa présence. Dès que ce doigt ganté avait rattrapé cette larme, les jeux étaient faits. Il avait beau se targuer d'être imprévisible, lorsqu'il était à ses côtés c'était de moins en moins vrai. Ainsi, le chagrin avait-il laissé place à une profonde lassitude. Parce qu'elle savait déjà comment les choses allaient se dérouler. Tout d'abord il débarquait sans prévenir, au pire moment, en ayant parfaitement conscience que la situation n'était pas appropriée. Puis il lui lançait quelques phrases désinvoltes pour commencer à assoir sa supériorité, assorties ou non de quelques mouvements dans sa direction. Venait ensuite le moment où elle lui intimait de quitter les lieux, et celui où, invariablement, un "non" plus ou moins argumenté se dressait sur son chemin.

Une boucle sans fin. Une spirale qui débutait toujours de la même manière, et les entraînait toujours au même point. Pourquoi, d'après lui, passait-elle son temps et mettait-elle tant d'énergie à essayer de l'éviter... Parce que les choses étaient ainsi entre eux, et qu'il ne faisait vraiment rien pour que cela change. Quel intérêt alors pour elle de se placer dans cette situation fort désagréable, et dangereuse si Hadès venait à l'apprendre, pour un résultat sempiternellement similaire.

Son regard ne changea pas lorsqu'il fit une remarque qui aurait sans doute pu la faire sourire dans un contexte différent et venant d'une personne autre que lui.
Cependant... une petite chose interpella la déesse. Ce fut si bref qu'elle n'en eut pas la certitude. Mais... l'espace d'un instant, il lui sembla percevoir un infime ressentiment dans le timbre de sa voix. Quelque chose de différent de d'habitude. Mais ce fut si éphémère et le Griffon n'ayant plus rien à prouver en terme de manipulation, qu'elle délaissa cette idée presque à l'instant où elle naquit.

Tournée dans sa direction, Perséphone fixait Alessio qui annihilait la distance qu'elle avait instaurée entre eux. Encore. Ce n'était que le prolongement de leur boucle. Elle s'éloignait, il le refusait. La même histoire, encore et encore...
Elle ne prit même pas la peine de lui répondre. Il ne s'en irait pas. Il le savait, elle aussi. Autant aller droit au but de manière à abréger autant que faire se peut cet entretien non désiré.

Les fins sourcils d'ébène du printemps se froissèrent brièvement lorsqu'il reprit la parole, arguant que la paix n'était actuellement l'apanage d'aucun d'entre eux. Là encore, elle eut de nouveau cet étrange pressentiment. Pas tant que ses mots furent prononcés d'une manière particulière. C'était plutôt la symbolique qui s'y cachait, avec plus ou moins de sous-entendus, qui l'interpella à cet instant. Il était pour ainsi dire plus que rare que le Griffon dévoile une faiblesse. Cela devait à peine se compter sur les doigts d'une main, et encore. Qu'il admette de lui même ne pas être actuellement en paix, lui qui n'avait d'état d'âme pour personne, de regret envers personne, d'égard envers personne, pouvait paraître pour le moins surprenant.

Alors qu'il l'avait rejointe près de l'immense fenêtre, elle n'esquissa pas un geste pour s'en éloigner. A quoi cela servirait-il... il la suivrait encore, l'empêchant de prendre de la distance, encore. Il était finalement presque comme le moustique affamé qui ne lâche sa proie sous aucune prétexte. Si ce n'est qu'il était bien plus facile de se débarrasser d'un moustique que de lui.


"
Te moques-tu de moi ?
"

La réflexion fut on ne peut plus spontanée. Et pour la première fois depuis son arrivée, le visage des Ténèbres reflétait une réelle émotion, celle de la surprise. Elle n'était même pas en colère. Juste... décontenancée.
D'une part c'était bien la première fois en des années que le Griffon semblait ne pas savoir quoi lui répondre. Et, d'autre part, c'est lui qui était venu à elle, lui qui refusait de partir. Et il n'avait vraiment rien à lui dire ? Cette situation virait vraiment à l'absurde.
Ou alors se jouait-il encore d'elle, ce qui n'était pas du tout improbable non plus.

Perséphone posa brièvement les yeux sur la porte entrouverte, qui venait de claquer sèchement contre le mur du couloir. Son ample chevelure de jais se souleva brièvement sous les assauts d'un vent contre nature, alors qu'elle fronçait les sourcils et reposait les yeux vers Alessio. Il n'allait tout de même pas oser... Le geste fut rapide mais n'empêcha pas une réaction violente et soudaine de la part de Perséphone.

Ses paupières s'écarquillèrent, en proie à une terreur bien palpable, et son dos se plaqua si sèchement contre la vitre qu'un bruit mat accompagna le choc. En l'espace d'une fraction de secondes, elle venait de retourner au palais. Dans la vaste salle d'audience plongée dans une pénombre quasi permanente, si ce n'était au niveau des trônes divins. Cet instant... ce moment précis où les doigts d'Hadès s'étaient refermés sur sa gorge. Cette brève seconde où elle avait cru mourir, pour de bon cette fois.
Le traumatisme était encore trop vif, la douleur trop présente, et la peur qui les accompagnait tout autant.

Son esprit ne semblait pas parvenir à intégrer l'information qu'il était tout simplement en train de la soigner... rien de plus que cela. Le geste avait été trop vif, trop soudain, et le vent qui l'avait précédé ne laissant rien présager de bon, avait entraîné la déesse au coeur d'une spirale infernale. Quel terme plus approprié que celui-ci en cet instant.
Lorsqu'il reprit la parole, arguant qu'il avait finalement quelque chose à dire, le regard de Perséphone était presque exorbité. Ses bras s'étaient détachés du buste sur lesquels ils reposaient, plaqués contre ses flancs, agités de soubresauts qu'elle ne semblait pas à même de contrôler.

Les bourrasques s'intensifiaient alors qu'il lui assénait quelques mots supplémentaires d'une voix qu'elle ne lui avait jamais connue jusqu'à aujourd'hui.


"
ça... ça suffit...
"

Pas un seul muscle du corps de la Divinité n'était pas bandé à son paroxysme. C'en était presque au-delà de ça. Il ne fallait pas être grand analyste pour jauger la situation à sa juste valeur. Elle était tout bonnement terrorisée. La question était de savoir... par qui et par quoi.


"
A.. arrêtes...
"

De l'ordre du murmure, sa voix mal assurée avait bien du mal à s'extirper de sa poitrine.
Puis... la vitre explosa littéralement en tout sens, provoquant un capharnaüm sans nom au sein du salon. Ce fut l'évènement de trop. Le visage de Perséphone prit une teinte livide et elle repoussa le Griffon en plaquant ses deux paumes sur son torse. Et bien que l'intention de rejet était on ne peut plus perceptible, la force n'allait clairement pas avec. Physiquement, leurs gabarits n'étaient bien sûr pas comparables. Elle ne pouvait simplement pas prendre le pas sur lui sans faire appel à son cosmos. Ce qu'elle ne fit pas, car il semblait évident à cette minute que le geste était plus terrifié et désespéré qu'autre chose. Elle était peut-être parvenue à le repousser d'un pas, voire deux, tout au plus.


"
NE ME TOUCHE PAS ! NE M'APPROCHE PAS !
"

Elle s'échappa de son giron en courant, se dirigeant à l'autre bout de la pièce. Il semblait évident qu'elle cherchait à quitter les lieux, mais arrivée à un mètre de la porte elle chuta lourdement sur le sol, comme si ses jambes ne la portaient plus. Elle fit volte face, le regard exorbité se posant sur lui et elle recula jusqu'à ce que le mur lui coupe toute retraite. Ses prunelles tremblantes ne le quittaient pas un instant alors qu'elle recroquevillait ses genoux contre sa poitrine en une posture qu'il ne lui avait jamais connue, et pour cause. A cet instant, elle ressemblait à s'y méprendre à un petit animal blessé et terrorisé, acculé par son prédateur. Elle qui exécrait la faiblesse plus que tout... c'était vraiment l'apogée de cette sinistre journée.

S'il s'était douté que les choses avaient mal tournées quand Kazuki l'en avait informé, sans doute les considérait-il avec une toute autre mesure désormais.
La question qui se posait désormais était surtout... était-ce lui ou était-ce Hadès qu'elle avait sous les yeux à cet instant.


(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

 
Revenir en haut Aller en bas
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Alessio
Rôle : Oiseau de malheur.
Messages : 2619

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue295/295Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (295/295)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptySam 13 Aoû 2022 - 16:28


Invité par le verre fracturé, le vent s'engouffra précipitamment à l'intérieur, soufflant la plupart des bougies même après qu'il eut relâché son influence. Sans être plongé dans de complètes ténèbres, la pièce s'assombrit en conséquence, seules de rares flammes luttant vaillamment contre des bourrasques de plus en plus nombreuse. Le calme mit plusieurs secondes à revenir, tant pour lui que pour son environnement ; pour Perséphone, il en faudrait davantage.

Car cet emportement dont il ignorait lui-même la provenance - qu'il n'aurait pas cru avoir en lui - avait eu sur elle des répercussions plus lourdes encore que tous les outrages qu'avait pu connaître le séjour. Assez pour faire voler en éclats ce masque d'inexpressivité auquel elle se cramponnait si fermement et peindre sur ses traits le maquillage de l'angoisse. De cela, jamais il n'aurait pu se douter - d'autant moins qu'elle aurait sans doute préféré périr que de paraître sous un tel jour devant lui. Devant lui ou n'importe qui d'autre, mais surtout, avait-il dans l'idée - et pas forcément pour les raisons qu'elle invoquerait si elle en avait encore eu les moyens.

Car tous lui avaient échappé en même temps que son contrôle d'elle-même, la laissant démunie, désarmée - détruite, ou peu s'en faut. Et ce constat était si déconcertant que tout le ressentiment qu'il pouvait avoir s'évapora, au moins pour le moment. Il secoua la tête alors que s'étiolaient les ultimes volutes de ce nuage de colère, ses paupières closes anéantissant les dernières étincelles d'argent qui hantaient encore son regard. Il n'avait rien voulu de cela - mais pouvait difficilement faire autrement que de s'en accommoder désormais.

Mais s'il avait bravé sa colère, il pouvait affronter sa peur.
Cela et tout le reste.

Alors il s'approcha, si, avec autant de délicatesse qu'il en pouvait montrer, et ce n'était pas une quantité moindre ; ne laissant rien, pas même l'écho de ses propres pas, accentuer une peur déjà trop prégnante. Endormir la méfiance et gagner la confiance - quoi qu'il fut plus souvent question de l'usurper - était ce qu'il savait faire de mieux, quand bien même il n'était que trop rare qu'il s'y emploie avec pareille précaution.
Fallait-il dire que ceux qu'il s'appliquait d'ordinaire à amadouer n'étaient pas à ce point en proie à la panique, au bord de l'irrationnel - du précipice de la démence ; un gouffre avant lequel il espérait encore pouvoir la retenir. Ce n'était pourtant pas faute de s'y être maintes fois jeté lui-même jadis, à s'en briser la psyché ; ainsi donc savait-il précisément ce qui attendait en bras, et ce n'était pas un sort enviable. Pas pour elle, à tout le moins.

Veillant à n'approcher son cou à aucun moment, bien que celui-ci ne porte désormais plus le moindre stigmate, il porta la main à sa joue, repoussant par là-même quelques mèches ébènes ; et, avant qu'elle ait pu tenter de le repousser - qu'elle essaie si elle y tenait -, passa les bras autour d'elle pour l'attirer contre lui. S'il n'avait aucune garantie que cela allait lui permettre de rétablir sa lucidité, au moins réduisait-il les risques d'effusions trop violentes et voyantes qui n'auraient rien arrangé. Comment s'en expliquer auprès d'un potentiel curieux ? Les Enfers manquaient suffisamment de bras sans avoir à sacrifier quelques paires.

Dénué de Surplis, il n'était pas en mesure de lui offrir la protection de ses ailes, et il n'était pas sûr qu'en faire jaillir le métal froid sous ses doigts contribue à la rassurer d'une quelconque manière. En lieu et place créa-t-il donc pour elle un cocon, s'assurant de le vouloir assez vaste pour qu'elle ne s'y sente pas confinée, mille et un filins fusant de ses bras dénudés pour en tracer les contours rapidement.
Confuse comme elle l'était, il n'aurait su dire ce qui constituait pour elle un espace sécurisant, aussi veilla-t-il à le rendre confortable avant tout ; à ce qu'il la coupe d'un monde qui, à ce qu'il semble, n'avait été que trop dur avec elle récemment. Pour peu qu'elle daigne y rester, ainsi aurait-elle le loisir d'y reprendre ses esprits à l'abri des regards, sans révéler à quiconque cet accès de faiblesse.
Personne à part lui.

Non qu'il s'en formalisât ; le Griffon n'était pas de ces gens - chevaliers ou autres - qui voyaient les dieux comme des créatures parfaites exemptes de défaut. Au contraire, il aurait même eu tendance à penser qu'ils en possédaient, pour beaucoup, encore davantage ; que certains leur étaient même exclusif. Propos qu'il se garderait de tenir devant la plupart des audiences, évidemment, mais il n'en pensait pas moins.
Qu'était-ce donc que cette brève défaillance, cette fragilité de passage face aux nombreuses carences de Zeus le Père ? Bien sûr, hélas, elle ne l'entendrait pas de cette oreille - si tant était déjà qu'elle soit encore à même d'entendre quoi que ce soit ; que son esprit affolé ne soit pas déjà assourdi par ses propres cris. Mais si elle avait à flancher, qu'elle vienne donc le faire auprès de lui ; il saurait secret garder.
Un de plus à leur ardoise ne ferait pas grande différence.

À l'abri sous cette chrysalide de sa confection, il passa les bras autour d'elle - s'apprêta à encaisser tout ce qu'elle pouvait avoir à épancher, que ce soit sur le cœur, la conscience ou les nerfs.
Qu'elle laisse tout ça s'échapper, fut-ce à son détriment, pour ne plus laisser qu'elle-même enfin, abandonnant ce carcan de peine et de souffrance au profit de celui de ses bras - qu'il espérait, si lourd d'implications qu'il soit, autrement plus accueillant.
Avec une infinie lenteur, sa main se posa à l'arrière de sa tête, l'incitant à la blottir contre lui, aussi longtemps qu'il le faudrait pour retrouver ses repères ; s'il se permettait la prétention d'en être un lui-même, cela ne pouvait suffire - quoique.

Je ne me moque jamais... finit-il par lui glisser à l'oreille après un temps indéterminé, lorsqu'il estima que le silence avait perdu les vertus qu'on pourrait lui trouver. ...De vous, en tout cas.

Moi, au moins, fut-il tenté d'ajouter ; c'eut été de bonne guerre, mais le moment aurait été mal choisi pour enfoncer un clou qui semblait déjà s'être planté bien assez profondément par lui-même, et avec lui toute infection qu'il pourrait porter. Retourner dans la plaie un couteau déjà planté jusqu'à la garde n'était, quoique l'on en dise, pas dans ses habitudes ; à ce sujet du moins, l'excès le caractérisait moins que la juste mesure.
Ce qui, à cet instant, lui permettait de soupeser le moindre de ses gestes pour qu'aucun d'entre eux ne cause plus de sursauts que cette peur, cette terreur ne lui en avait déjà causé - mais aussi de savoir qu'il n'avait abattu sur elle rien d'assez pesant pour provoquer une telle réaction. Il n'en était pas coupable, autant qu'il puisse déplorer d'avoir réveillé le souvenir de cette douleur - et cela ne fit qu'ajouter à son amertume.
Qu'il tut, préférant enfouir les doigts dans sa chevelure - non pas pour le seul plaisir d'en retrouver la texture, mais pour commencer à y remettre de l'ordre, à lui rendre de sa superbe momentanément égarée. À terme, à faire comme si de rien n'était.
Voilà qui les connaissait bien.

Reprenez-vous, dit-il plutôt, la voix réduite à un simple murmure, détachant soigneusement chaque syllabe. Qu'était-ce que cela ? Un ordre, une conseil, une invitation... Une supplique ? Lui-même n'en était pas certain. Ce qu'il savait en revanche, c'était qu'il insufflait à cette phrase la douceur que l'on adresse à quelqu'un qui s'éveille - s'extirpe d'un terrible cauchemar. Vous ne risquez rien ici. J'y veillerai personnellement... À moins que vous vouliez toujours me voir partir.
Revenir en haut Aller en bas
Perséphone
Déesse des Ténèbres
Perséphone
Rôle : Staff
Planter des fleurs sur la tombe d'Alessio et faire des bébés avec Hadès
Messages : 10406

Caractéristiques
Vie Vie:
Faire face [PV] Left_bar_bleue175/175Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (175/175)
Cosmos Cosmos:
Faire face [PV] Left_bar_bleue200/200Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (200/200)
Armure Armure:
Faire face [PV] Left_bar_bleue420/420Faire face [PV] Empty_bar_bleue  (420/420)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] EmptySam 27 Aoû 2022 - 5:24


 


Le Printemps.
Une saison intermédiaire, ni trop chaude, ni trop froide, prise au piège entre les affres gelés de l'hiver et l'étouffante pesanteur de l'été.
Une saison délicate, porteuse d'un nouveau cycle, celui de la vie, donnant naissance à de petits bourgeons qu'un rien suffirait à étioler.  
Une saison d'amour, où les jeunes gens ont coutume de se déclarer leurs sentiments et les plus anciens de renouveler leur voeux.
Le Printemps... une saison si fragile au bout du compte.

Mais qui s'en souvient encore aujourd'hui ?

Chacun la voit comme la Reine des Enfers, l'épouse du redouté Hadès. Plus personne ne l'appelle encore Coré, qui est pourtant son nom originel. Seul son époux continue de la nommer ainsi. Même son propre père... les rares fois où ils se rencontrent encore, l'appelle Perséphone. Elle même, ne se présente par ailleurs plus que comme ça.
La mort, les ténèbres, l'obscurité, les enfers... tout cela est pourtant si éloigné de son essence primaire, elle qui, par nature, incarne la lumière et la vie dans toute leur superbe.

Mais qui s'en souvient encore aujourd'hui ?

Par la force des choses, elle s'était endurcie au fil des millénaires passés dans ce royaume auquel elle ne pensait jamais pouvoir s'habituer au départ. Aujourd'hui elle était presque aussi redoutée que son époux, et rares étaient ceux à ne pas la craindre. Mais tout ceci n'était pas naturel, bien au contraire... Elle avait bien été obligée de changer, d'arborer ce masque de terreur sans lequel aucun respect n'était possible, de paraître aussi cruelle que son époux était capable de l'être. Comment aurait-elle pu faire autrement ?

En tant que fille de l'un des plus grands amoureux que l'Olympe ait jamais porté et de l'une des plus importantes incarnations de la nature, comment... pouvait-on imaginer qu'elle était réellement ce qu'elle paraissait être ? Comment sérieusement envisager que rien ne la touchait, qu'elle était un roc qui tenait bon quoi qu'il arrive, qui jamais ne verse de larmes, qui jamais n'éprouve de chagrin, de regrets ou de lassitude...


"
Je ne me moque jamais...
"

Sa voix lui parut lointaine. Si loin... presque comme un murmure porté par le vent, bien que celui qui hurlait dans la pièce il y a encore quelques secondes, semblait enfin se calmer. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'il s'était rapproché, pas plus qu'elle n'avait perçu la sensation de son propre front appuyé contre son épaule. Ce sera finalement l'obscurité environnante qui la sortira de sa torpeur. Le noir total régnait autour d'eux, comme s'ils baignaient tous deux dans un océan d'obscurité, ce qui résumait assez bien leur relation finalement.

Sans se demander réellement, ou plutôt s'intéresser réellement, à la cause de cette obscurité, Perséphone écoutait les mots s'écoulant des lèvres du Griffon sans réagir. Elle n'eut pas plus de réaction lorsque ces quelques phrases s'accompagnèrent d'un ample mouvement qui disparaissait au coeur de sa longue chevelure d'ébène.
D'ordinaire elle lui aurait fait avaler sa langue et sans doute les dents aussi en prime. Mais pas aujourd'hui. Elle restait calme, d'un calme tranchant si foncièrement avec son excès précédent que c'en était troublant, peut être même un peu inquiétant en fin de compte.

Sa main délaissa sa cuisse sur laquelle elle reposait, et s'éleva en direction du visage masculin. Avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, qui s'apprêtait à proposer un départ, encore une fois faussement -ils le savaient tous les deux-, le bout de ses doigts se posèrent sur ses lèvres, comme pour lui intimer silence.


"
Alessio... ça suffit...
"

Par deux fois elle lui avait adressé ces mots en cette soirée. Et s'il n'avait pas encore toutes les clés pour le comprendre, bientôt... très bientôt... mesurerait-il toute la dimension et la portée de ces huit petites lettres.
Ses doigts délaissèrent ses lèvres pour venir se loger sur sa nuque. L'espace de quelques brèves secondes elle resta immobile, le visage contre son épaule tourné dans la direction opposée à la sienne. Puis lentement elle redressa la tête et posa sa joue contre la sienne. Faiblesse, lassitude, chagrin, début de confession ou peut être encore autre chose... toujours est-il qu'il y avait fort longtemps qu'elle n'avait pas fait de geste aussi tendre dans sa direction. Pour la première fois, elle lui offrait le privilège d'être en compagnie de Coré et non de Perséphone. De dévoiler une partie de sa véritable nature. La question qui restait pour l'heure en suspend était... était-ce réellement une bonne chose ?


"
Tu dois arrêter maintenant... Hadès est et restera mon époux jusqu'à la fin des temps. Tu ne peux rien changer à cela et n'y pourras jamais rien. Alors... il faut que tu arrêtes.
"

Sa main glissa délicatement le long de la peau nue de sa nuque, et se posa en lieu et place où se trouvait un coeur qui ne battait que parce que son époux l'autorisait. L'avait-il vraiment oublié ?


"
Tu ne laisseras pas ça se reproduire... et je ne risque rien à tes côtés... c'est bien cela...
"

Elle répéta les mots qu'il lui avait adressés à voix basse. Difficile de cerner la nature exacte du ton qui se dissimulait sous ses mots, mais il n'y résidait cependant ni sa froideur ni sa verve habituelles.


"
Hadès est capable de violence, je ne vais pas le nier. Cependant... je ne sais si tu crois vraiment en tes propres mots ou si tu te berces d'illusions plus faciles à vivre pour toi, mais en des millénaires de relation, il ne m'a jamais fait autant de mal, il ne m'a jamais manipulée ni torturée moralement comme tu l'as fait à loisir.
Te souviens-tu de ce jour...

"

A ces mots, comme pour appuyer le souvenir qu'elle voulait qu'il se remémore, sa main se pressa d'avantage contre sa poitrine.
Ce jour où il avait mis en scène une si macabre pièce de théâtre, s'arrachant le coeur de ses propres mains dans le but de le lui offrir. Un acte qui n'avait rien de désintéressé, comme tout ce qu'il faisait.


"
Je ne suis plus capable d'aimer. J'ai perdu toute trace de mon humanité. Cela fait longtemps que mon coeur fait semblant de battre mais que l'envie n'y est plus. Telle est la destinée des monstres. Ce sont tes propres mots.
"

Ses doigts s'enfoncèrent lentement dans son pectoral. Ses ongles transpercèrent d'abord le fin tissu blanc de sa chemise, percèrent la peau d'albâtre, puis s'immiscèrent entre ses côtes pour finalement enlacer le palpitant qui s'emballait à tout rompre face à cette intrusion mal venue -et sans doute douloureuse par ailleurs-. Elle n'essaya même pas de le retenir, tout se faisant dans une extrême douceur, ayant dans l'idée qu'il n'essaierait en rien de l'en empêcher. Ne le lui avait-il pas déjà offert ? Elle ne faisait que récupérer ce qui lui appartenait, dans un sens.
Bien que les choses ne tournèrent pas ainsi.

Une auréole sanguine baigna rapidement la blancheur jusqu'alors immaculée de sa chemise, alors que de fines gouttelettes perlaient le long des doigts divins, chutant dans un "ploc" qui brisait le silence de ce cocon de fortune, ou d'infortune, selon comment on le considérait.


"
Il y a quelque chose que je dois te dire depuis longtemps. J'aurais du le faire bien plus tôt, mais au fond de moi, j'espérais l'éviter.
"

Sa main libre s'éleva, ses doigts plongeant dans les boucles sombres qui se détachaient sur sa nuque. Dans d'autres circonstances, et si sa main n'était pas plongée dans sa poitrine, on aurait pu sans mal estimer que c'était bien la première fois qu'elle faisait preuve d'autant de tendresse à son égard.
Perséphone ferma doucement les paupières alors qu'une larme perlait sur ses cils, achevant sa course contre la joue du Griffon. Elle ne chercha même pas à l'en dissimuler. Ce serait la dernière qu'elle verserait pour lui. Autant qu'il en profite un peu.


"
Reprend ce qui t'appartient.
"

A peine eut-elle prononcé ces mots, qu'une décharge électrisa le corps du Griffon, s'infiltrant jusque dans son âme, faisant vibrer chaque parcelle de son esprit, comme si cette étrange énergie était d'une toute autre nature que le cosmos auquel ils étaient le plus souvent habitués.
En une fraction de secondes, tous les souvenirs qu'il avait perdus lui furent rendus. Tout ce avec quoi il l'avait obligée à vivre ces dernières années, revenait vers son propriétaire légitime. Des souvenirs qu'ils avaient partagés, mais aussi ceux qui lui étaient propres, et dont il avait choisi, consciemment ou non, de se débarrasser à son détriment à elle.


"
Tu n'as jamais oeuvré que pour ton propre intérêt, tes propres envies, tes propres pulsions. Tu ne t'aies jamais demandé si tout ce que tu m'avais infligé était juste ou même si j'en souffrais ou non. Tu t'es contenté de faire ce que tu voulais, comme tu l'as toujours fait, comme tu le fais encore aujourd'hui. Et en cela tu as raison, Alessio. Tu ne sais pas aimer, tu en es incapable. Tu ne sais pas ce qu'est le véritable amour, sans quoi tu ne m'aurais jamais imposé tout cela.
"

Sa main se retira doucement de sa poitrine sans en extirper son coeur, qui resta soigneusement à sa place. Elle passa ses bras autour de ses épaules et ce fut à son tour de poser sa main sur sa nuque en attirant son visage contre son épaule. Elle aurait pu lui rendre ses souvenirs il y a bien longtemps... Mais elle avait préféré porter ce fardeau, afin qu'il n'ait plus à le porter, lui. Mais aujourd'hui cela était nécessaire. Il devait arrêter de la provoquer en permanence, il devait arrêter ou il finirait par subir le courroux d'Hadès. Et si elle ignorait quelle forme allait revêtir sa réaction face au retour impromptu de si pénibles et encombrants souvenirs, elle savait cependant pertinemment que ça ne s'opérerait pas dans la douceur, pour l'avoir vécu elle-même il y a quelques années de cela.


"
Voilà pourquoi tu ne prendras jamais sa place...
"

Ces quelques mots furent à peine murmurés. Et bien que ses lèvres soient toutes proches de son oreille, il n'était même pas dit qu'il ait entendu quoi que ce soit...

Ainsi le garda-t-elle dans ses bras, le serrant contre elle sans briser le cocon qui les entourait -il s'en chargerait peut être lui même par ailleurs-, attendant que la crise survienne. Car contrairement à il y a quelques minutes, son âme avait changé et elle encaisserait.

Quoi qu'il arrive.


(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

 
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Infos fermées
MessageSujet: Re: Faire face [PV]   Faire face [PV] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Faire face [PV]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La face cachée de la lune
» Hiruma face à son destin
» Scareface face aux premiers titans
» [GS] Le djinn face à l'aigle (Natsuhi VS Leo)
» La face cachée des choses... [FB Orion]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Saint Seiya Anthologie Forum RPG :: Espace en Jeu "Anthologie" :: Royaume des morts ¤ Hadès :: Le Monde des ténebres :: Domaines des Juges des Enfers :: Caïna-
Sauter vers: