[FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor)

Une mer tumultueuse, une pluie torrentielle, ton embarcation ne tient pas la route. Tu t'attendais à quoi exactement ? Une simple barque ... Mieux qu'un radeau, certes, mais plutôt précaire, tout de même. Comment en es-tu arrivée là ? Ah oui ! Il y a quelques mois, tu quittais temporairement ton équipage pour vivre quelques aventures aux côtés de l'archéologue japonais. Et désormais, il est temps pour toi de regagner les tiens. Ton cher Captain, ce sauveur, ainsi que ses hommes. Ou plutôt, tes hommes, étant la seconde du Phoenix des mers.

Tu serres les dents, trempée jusqu'aux os, tentant de maintenir le cape. Mais à cet instant, tu n'es qu'une simple plume dans un ouragan. Et voilà que la foudre s'en mêle, il ne manque plus que ça ! Tu fronces les sourcils. Tant pis, s'il le fait, tu la dompteras comme tu as pu maitriser ton cosmos. Tu ouvres la bouche, les sons étant étouffées par le brouhaha des vagues déchaînés.

"Mais non, Abel, ne t'inquiète pas, je vais me débrouiller ! Tss ... Quelle idiote ... J'en ai de ces idées lumineuses !"

Une puissante vague s'abbat sur ta barque qui finit par se briser. Tu aurais dû faire plus attention plutôt que de parler toute seule ! Tu chutes dans cette eau glacée. Tu serres les dents, concentrant ton cosmos. Tu ne peux plus rien tirer de ce bois imbibé d'eau. Concentrant ton énergie, tu parviens à geler une petite étendue de l'eau, t'aggripant à celle-ci pour ensuite t'y hisser. Tu parviens à te mettre debout, tentant de garder l'équilibre malgré ce vent féroce. Ton aura brûlant toujours autour de toi, tu te concentres, avançant pas à pas, sur l'eau alors que ta précieuse glace te soutient. Tu sembles déceler quelque chose, un peu plus loin ...

Tu vois, les choses ne sont pas toujours celles auxquelles on devrait s’attendre. Le calme est toujours là avant la tempête et inversement. Parfois, tu es d’une impassible plénitude avant que la colère ne vienne subitement tout arracher. Et là, c’était le cas : le puissant Thor avait connu quelques déconvenues particulières, une affaire divine qui tourne mal, un frère farceur qui joue encore de ses tours pour me tourner en ridicule me faisant perdre la face, un bon banquet mais aussi une demoiselle à la peau aussi douce que… Chuttt… fais silence. Elle s’en est allée sans se retourner sous les gausseries de mon frère.

Bref, l’orage est là, puissant, fort, explosif même. Je déchaine la foudre et les éclairs sur la plage non loin de moi alors que je trône debout de ma toute puissance sur la falaise qui surplombe le tout. Les fulgurites s’enchainent et ne se brisent que pour laisser la place à d’autres encore plus hautes et plus belles. Là où le sable se transforme en verre, là où la tranquillité d’une plage se mute en quelque chose de violent et rythmé par les roulements de tonnerre, il y a aussi la couleur verdâtre ou bleutée de ces colonnes de verre éphémères.

Admirable ballet que peuvent être le sac et le ressac des vagues sur la plage et sur les récifs. La tempête se déchaine, emportant tout ou presque. Il ne ferait pas bon être sur les flots à l’heure qu’il est, aussi bien pour les poissons que pour les marins, seuls les fous ou téméraires se promèneraient avec pareil merdier en mer. Je pensais presque à haute voix ces considérations farfelues, aspergé par l’eau, la pluie, les embruns, je me doutais effectivement que certains avec la cervelle un peu creuse prendraient malgré tout le risque de se retrouver dans les emmerdements. Mais pas au point précis qui était en train de se dérouler devant moi.

Là, non loin, à tout au plus une centaine de mètre, un morceau de banquise. Pas de pingouin, ni de phoque, encore moins de manchot. Non, une donzelle, une créature à la chevelure de rêve qui s’accroche à son morceau de glace comme un marseillais à son pastis sans eau. Je me frotte les yeux, croyant à peine ce que je vois. Même avec de l’imagination, il serait difficile de penser vivre un truc pareil, et pourtant, plus elle se rapproche, plus ses contours se dessinent avec précision. Ballotée comme une coque de noix dans la tempête, elle semble un peu perdue. Et d’ailleurs, je préfère éviter de réfléchir aux circonstances qui ont pu la conduire sur ce bloc de glace.

D’un geste vers les cieux, je fais le nécessaire pour calmer la tempête qui se déchainait jusqu’alors. Avec un peu de chance, et surtout de la force dans les bras, elle pourra se diriger vers la crique de sable fin… recouverte de fulgurites. C’est là aussi que je me dirige sans ménagement, sans attendre mais de la plus anodine des façons qui soit. Certes, la tempête s’est calmée à mon ordre mais elle n’a pas pu le voir ou s’en douter, comme toutes les mortelles. Si je sautais sans élan vers la bas, de plus de 50 mètres, là, ce serait louche.

Je m’approche des vagues, plante même mes chausses dedans sans ménagement alors que sa coque de glace se rapproche de plus en plus, portée par les vagues. Mignone avec ça, de ce que je peux en voir, entre deux rafales de flotte, des cheveux mouillés et une peau qui a passé un peu trop longtemps dans l’eau.

- J’ai vu des trucs étranges dans cette vie mais une demoiselle sur un morceau de banquise, jamais.

Un regard de plus pour m’assurer qu’elle est bien consciente et pas sous l’emprise du mal des océans.

- Vous êtes sur la terre ferme, sauvée probablement.

Si elle n’a plus de force pour s’extirper de son bloc de glace, elle pourra trouver ma main tendue pour la récupérer, et peut-être même la guider vers la plage. Là, un peu plus loin, il y a une cavité rocheuse dans laquelle elle pourra se sécher un peu. Enfin, on verra bien déjà si on arrive jusque-là.

Oh que tu as l’air ridicule. Tu n’aurais pas pu trouver mieux que de jouer à la marelle sur des blocs de glace au milieu d’une mer déchaînée ? Il n’y a que toi pour avoir des idées aussi farfelues. Enfin … Soit, si ça marche, pourquoi pas, après tout ? Tu tangues parfois, manquant de perdre l’équilibre et de reprendre une belle douche froide. Mais une t’a suffi. Même si tu maîtrises la glace, faut pas pousser non plus. Le vent mord ta peau gelée, mais tu ne t’en formalises guère. Tu tentes de maîtriser tes quelques mèches rebelles qui ont tendance à brouiller ta vision déjà bien faible. Jusqu’à ce que, peu à peu, la tempête se calme, s’éloigne …

« Aah… c’est pas trop tôt ! »

Tu te stoppes juste un instant pour remettre de l’ordre dans ta crinière rosée, de sorte à enfin déceler la distance qu’il te reste à parcourir. Tu te figes sur le dernier bloc de glace que tu as créé lorsque tu aperçois un homme non loin de toi. Un naufragé, comme toi ? Va savoir. Les vagues te portent jusqu’à lui alors qu’il s’adresse à toi. Tu arbores un sourire de malice.

« Faut croire qu’il y a un début à tout ! »

Une main tendue. Tu la saisis. Après tout, un peu d’aide n’est pas de trop. Et tandis que tu t’éloignes des flots, tu grelottes quelque peu. Tu n’as pas encore cette capacité de faire abstraction du froid comment en est doté ton cher Nereus. Tu arrives vers cette cavité rocheuse, là où lâches la main du grand homme pour te laisser tomber sur les fesses. Regardes-toi, tu ressembles à un chat mouillé. Tu frissonnes quelque peu, mais ne laisses rien paraître. Tes faiblesses ne regardent en rien cet inconnu.

« Vous faites quoi sur cette plage par cette tempête ? Vous aussi, vous êtes perdu ? »

Tu marques une pause, ne te rendant guère compte que tu es déjà bien curieuse, bien bavarde, bien … toi, tout simplement. Rien de surprenant lorsque l’on te connaît finalement. Il serait peut-être temps de lui laisser en placer une à ce garçon, non ? En attendant, tu te rends compte que dans ton naufrage, tu as perdu toutes tes affaires. Heureusement que tu as laissé tes biens les plus précieux sur ton navire avant de partir à l’aventure avec le bel archéologue japonais.

« Au fait … Merci ! Je suis Réa, et vous ? »

Oui, tu es polie. Et même s’il n’a fait que te tendre la main, tu te dois de l’en remercier. Tu hésites un instant, souhaitant le questionner un peu plus mais peut-être répondrait-il à tes questions sans même que tu n’aies à les poser ?

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Mer 1 Jan 2020 - 17:55

La demoiselle a accepté mon aide. Peut-être est-elle déboussolée après avoir posé le pied sur la terre ferme. Enfin, pourrait-on dire ? Elle se laisse guider ainsi vers l’anfractuosité avant de s’avancer sans mot dire et se laisser tomber au sol. Drôle de dégaine. J’ai un peu plus de temps pour regarder à qui je peux bien avoir à faire. Rien ne me donne plus d’indices que sa manière de parler, son intonation, ses vêtements. Fort heureusement, ce n’est pas en scandinave que je lui avais parlé, pas plus que la langue dans laquelle elle a pu me répondre. Ses cheveux restent un mystère par contre.

- Je ne suis pas perdu.

Réponse à sa question, j’avais très clairement imaginé ses interrogations lorsqu’elle aurait un peu récupéré. Et là, elle n’a attendu longtemps avant de demander. Je recule de quelques pas comme pour lui indiquer qu’elle n’aura rien à craindre de moi. Inutile de lui dire d’ailleurs.

- Je suis quelque part, un peu chez moi par ici. Vous semblez venir du sud par votre tenue et vos accents. Et ici, c’est presque le nord.

Un sourire à son encontre, une teinte d’humour. Je voulais qu’elle se sente à son aise. Mais pour l’heure elle était trempée. Peu importe sa réaction, je détache ma cape en fourrure déjà trempée à l’extérieur mais suffisamment chaude à l’intérieur et lui propose sans un mot pour lui permettre de reprendre des couleurs. Et tout en écoutant ses propos, je me dirige vers le fond de la grotte pour y ramasser quelques buchettes et brindilles de bois, une ou deux toges de tissus que la marée aura rapporté on ne sait quand, bref, tout ce qui peut brûler un tant soit peu.

Je me rapproche aussi simplement qu’il faut pour le dire pour préparer un foyer avec ce que je viens de ramasser. J’empoigne une gourde à ma ceinture pour verser quelques lampées de son alcool sur les brindilles. L’odeur d’un alcool fort et fruité tente de se répandre dans l’humidité ambiante mais elle est rapidement étouffée par les embruns salés ; je n’en rajoute pas plus lorsque je fais passer la flasque à ma mystérieuse voyageuse sans le moindre mot. Et alors qu’elle me demande ce que je fais ici, je joins mes mains au-dessus des brindilles pour en faire jaillir un tout petit éclair. Le résultat escompté ne se fait pas attendre et mon amas de fortune prend feu sans se faire prier.

- Vous croyez à la magie ?

Il n’avait jamais été dit chez nous, dieux du nord, qu’il fallait masquer nos pouvoirs, notre bravoure, chevelure et musculature impressionnante aux mortels ; et là ce n’était rien du tout. Assez pour lui faire peur ou pour que ça puisse lui plaire. Et c’est ainsi qu’on détecte parmi les habitants de Midgard qui peut bien être animé de courage et de détermination.

Réa. Son nom. Il ne m’évoque pas une contrée en particulier, ni même un pays. Par contre c’est court et facilement mémorisable. Je m’assois, sans trop répondre dans un premier temps, mais il me vient un nom, un de ceux qu’on me donne. Ce n’est donc pas tricher ni mentir mais…

- On m’appelle TunraR et vous allez sans doute rire mais j’aime bien observer les vagues et une mer déchainée, zébrée d’éclairs… on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

J’ai un sourire bien plus prononcé, amusé au-delà de toute possibilité. Pour un drôle de destin, le Wyrd n’avait pour sa part pas fait les choses à moitié. Elle payait un choix ou quelque chose qu’elle avait pu dire, faire, qui sait s’il ne s’agissait pas d’un pari étrange ? J’avais beau chercher dans tous les sens, impossible d’imaginer quoi. Je préférais lui demander tout en la regardant tenter de se réchauffer auprès du feu. Remarque, si elle avait accepté ma cape et mon alcool, elle allait commencer à se sentir mieux.

- Et vous ? Que pouviez-vous bien faire sur un morceau de banquise à la dérive ?

Je n’avais plus rien à dire.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Mer 1 Jan 2020 - 20:44

Venir du sud ? Comment lui dire que tu es incapable de lui répondre là-dessus. Et oui, merci l'amnésie. Tu aimerais pourtant tant pouvoir lui répondre. Connaître tes origines. Tu restes absente, pensive, l'ombre de quelques instants. Ce n'est que lorsqu'il te place sa cape en fourrure sous le nez que tu sursautes un peu. Tu lèves ton regard de chat mouillé vers lui, lui adresses un petit sourire reconnaissant avant de te saisir du vêtement chaud. Ce n'est pas de refus. Tu serais relativement idiote de décliner cette offre.

"Merci ..."

Tu ne tardes guère à t'y emmitoufler, quitte à ressembler à un esquimau. Cette chaleur ... Paupières closes, tu savoures l'instant. Un mouvement te fait revenir à toi. Tu observes l'homme dont tu ne connais pas encore le nom. Il rassemble quelques matériaux propices à brûler. Tu devines ses intentions. Plutôt attentionné, pour un inconnu. Tu te décides enfin à répondre.

"Pour être honnête. Je ne sais pas d'où je viens."

Tu hausses les épaules pour paraître la plus naturelle du monde. Comme si ne pas savoir t'es égal. Après tout, tes états d'âme l'ennuieraient plus qu'autre chose. Il revient vers toi, tu le sondes, loin d'être dans l'idée que ton attitude pourrait en être gênante. Il te tend une flasque. Un dilemme s'offre à toi. Pour la saisir, il te faut sortir un bras de ce confortable cocon.

Par politesse, tu finis par accepter le geste, portant le goulot sous tes narines. Outch ! De l'alcool. En même temps ... Tu t'attendais à quoi ... Du jus de goyave, peut-être ? Tu fermes les yeux, te forces à ne pas te boucher les narines, et en prend une gorgée. Autant que dire que ça réchauffe ! Une pirate incapable de tenir l'alcool ... Le comble, n'est-ce pas ? Le petit éclair qui jaillit t'empêche une indélicate grimace, attirant ton attention.

"La magie ... ?" La magie. Oui. Enfin, au cosmos, plutôt. Tu lui rends la flasque qui se recouvre très légèrement de cristaux de givre avant de lui adresser un clin d'oeil. "Il paraît que c'est meilleur frais !"

Bien entendu, tu aurais pu lui faire une démonstration de ton pouvoir de foudre, mais il faut garder quelques cartes dans ta manche. Juste au cas où. Nereus n'apprécierait pas tellement que tu dévoiles ta maîtrise aussi facilement à un inconnu. Mais toi, tu es bien plus insouciante que ton cher Captain.

Tu lui dévoiles ton prénom (enfin !), te recroquevillant un peu plus dans cette immense cape, dans laquelle tu te sens relativement petite. Celle-ci et le feu allumé par ton interlocuteur t'aideront à sécher. Il prend place non loin de toi avant de te répondre. TunraR. Tu souris.

"Pourquoi j'en rirais ?" Tu te mets à ton aise, te décalant pour t'adosser à la paroi rocheuse avant de reprendre la parole. "Sur mon navire, j'aime me placer en haut du mât, juste pour observer l'horizon. Peu importe la météo."

Il n'est certainement pas très prudent de rester là en cas d'orage, mais maîtrisant la foudre, tu te sens quelque peu comme un para-tonnerre ambulant. Une question lui vient. Il est vrai que tu as débarqué un peu étrangement sur cette île. Tu souris d'un air malicieux.

"Une bien longue histoire ! Un périple !" Tu laisses planer le suspense. "En fait ... Je cherche quelqu'un ... Enfin ... Mon équipage. Vous n'auriez pas croisé un homme aussi froid que cette banquise qui m'a amenée jusqu'ici avec une tignasse d'émeraude par hasard ? C'est mon Captain je suis censée le rejoindre, mais il semblerait que je me sois perdue en chemin."

Encore heureux que tu n'es pas navigatrice, sinon, avec toi, ils finiraient certainement dans le triangle des Bermudes. Tu penches la tête, l'observes longuement dans l'attente d'une réponse.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Lun 6 Jan 2020 - 13:22

Elle ne sait pas d’où elle vient ? Mince, une amnésique, et si ça se trouve, la dernière représentante d’une civilisation disparue. Je connaissais ce speech par cœur, ce démarrage commun à bon nombre d’histoires digne de fantaisies finales élaborées mais je n’étais plus un ado depuis longtemps. Assez pour ne pas trop imaginer les choses sans un minimum de retenue.

Lorsqu’elle me rend la flasque d’alcool, rien de bien étrange de prime abord mais la pellicule de glace qui la recouvre finement attire tout de suite mon attention. Je n’en dit rien de plus, préférant voir où la discussion va nous mener. Je porte l’alcool à ma gueule pour en reprendre une lampée, rien de plus que la norme.

- c’est meilleur frais.

J’avais répondu à son affirmation et attendait la suite qui n’allait pas être triste. Ainsi, elle m’avouait monter au sommet du mat de son navire pour y scruter le lointain. Un navire, une météo capricieuse, il ne m’en fallait pas plus pour imaginer qu’une mauvaise vague ou encore une manœuvre hasardeuse avait pu la jeter du haut de sa guérite pour connaitre le froid des vagues. La tourmente, c’est d’imaginer ensuite que son navire avait été incapable de faire machine arrière. Ce n’était surement pas ça ; c’était autre chose. Ce morceau de banquise sur lequel elle était accroché ne collait pas avec ce que je venais d’imaginer.

Toujours dans mes pensées et réflexions, j’écoutais la suite de son récit. Rien de moins qu’un périple selon ses dires, un type aux cheveu verts, un capitaine, un équipage… qu’elle aurait perdu sans autre forme de procès. Etrangement, je fais bien plus attention à son sourire malicieux qu’à autre chose. Elle joue un peu avec quelques mots, hésite, tarde à dire mais lâche quelques informations malgré tout.

- Perdue ? Moi je dirai que vous avez trouvé quelqu'un. Sinon, le terme qui vous définissait c’est ‘’A la dérive’’.

Je m’assieds en face d’elle avec un sourire franc, sans attendre un instant de plus alors que le feu montre des signes d’activité. Il a bien pris et désormais ce sont de bien belles flammes dansantes et vacillantes qui se dressent entre elle et moi.

- Pour perdre un équipage, je dirai… les femmes, l’argent, un port bien agréable pour dépenser sa solde… mais perdre un navire et son capitaine… difficile sans adversité.

D’ailleurs, c’était aussi SON équipage, comme si elle avait pu avoir un grade bien spécifique. Des pirates par ici ? pas que je sache. Ou bien étaient-ils super bien cachés. Et elle ne parlait pas de Drakkar ou autre navire ‘’local’’.

- Vous n’avez pas une idée du lieu où il était censé se rendre ? Une piste ? Des indices ?

La région était vaste. Si ça se trouve elle n’était pas au bon endroit, à des centaines de lieues, mais si elle avait le début d’une piste, peut-être qu’il y aurait moyen d’en savoir plus. En tout cas, il y avait un type aux cheveux verts en liberté dans la région. Pas anodin du tout.

- Je connais très bien la région mais même pour moi c’est difficile de démarrer une piste sans un point de départ ou un embryon d’objectif.

Elle semble s’interroger tout en me regardant avec insistance. Elle n’aura donc pas à rougir que je lui rende cette attention à la regardant de la même manière. Un peu fascinante d’ailleurs parce que si on fait le bilan, elle arrive d’on ne sait où sur un morceau de glace, semble avoir un don spécifique avec le gel, mais pas celui de garder son équipage proche d’elle.

- Vous êtes Quartier Maitre dans la marine hollandaise ?

Je n’avais plus rien à dire.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Mer 8 Jan 2020 - 15:16

A la dérive. Oui, ça se tient comme terme. Ce n'est pas digne d'une seconde de navire. C'est même carrément la honte en fait. Nereus avait raison, tu n'aurais jamais dû les quitter pour suivre le borgne au charme irrésistible. Mais tu as découvert quelques contrées, vécu diverses aventures que tu n'aurais pu vivre en tant que pirate. Tu n'as aucun regret, en réalité, même si tu n'es guère en mesure de savoir si ton Captain t'accueillera à bras ouverts. Enfin, encore faut-il le retrouver ... Malgré ces quelques instants de songes, tu rends le sourire à cet inconnu. Il a raison, il faut voir le verre à moitié plein, après tout. Tu n'es pas femme à te laisser abattre, loin de là.

Une piste, un indice. Oui tu en as. Mais elles sont si nombreuses. Le Nordique va te prendre pour une idiote, certainement. Tu te recroquevilles un peu plus dans la cape, y emmitouflant ton menton, jusqu'à ton nez. On y voit plus que tes yeux. Voilà, maintenant, tu as l'air d'un esquimau, ni plus, ni moins. Tes iris d'améthyste soutient son regard de glace, jusqu'à ce que tu le détournes, un peu rosissante. Juste un retour des choses, Réa. On ne t'a jamais appris qu'il était malpoli de fixer quelqu'un ? Ah non, c'est vrai, tu n'as jamais eu d'éducation. Ou bien, tu en as eu une, mais tu es incapable de t'en souvenir. Foutue mémoire.

"Hmm ?"

Tu redresses la tête, émergeant de cette cape bien trop confortable. Est-ce le froid qui te rend si distraite ? Peut-être bien. Ou est-ce la solitude de ces dernières semaines qui t'a rendue folle. Enfin, tu n'as pas besoin de cela pour l'être. Tu le sondes de tes yeux ronds avant de pouffer de rire malgré toi. Tu secoues la tête.

"Non ... Non. Très peu pour moi !"

L'armée marine, tu n'as pas le monopole pour cela. Tu as besoin de cette liberté qui est tienne, que tu ressens lorsque tu navigues sur les flots, avec tes amis. Ta famille. Ils te manquent tant. Tu souris, encore et toujours avant de révéler définitivement ton statut.

"Je fais partie de l'équipage du "Phoenix des Mers". Je seconde notre Captain. Mais ... on s'est séparé. Enfin ... Je suis partie, pour être honnête." Tu arbores une moue étrange, fronçant un peu le nez. "Pas très intéressant ce que je vous raconte, hein ?"

Tu décides de sortir un peu de ton cocon de fourure, découvrant un peu tes bras pour profiter de la chaleur du feu crépitant. Paumes vers celui-ci, tu finis par reprendre la parole. Après tout, il t'a questionné, un peu plus tôt.

"J'ai entendu dire qu'il y avait du trafic d'esclaves dans les parages. C'est pour ça que je suis ici. C'est en quelque sorte la raison d'être de notre équipage, libérer les esclaves de leurs bourreaux. J'y vais au petit bonheur la chance ! Et si je ne les retrouve pas ici, tant pis, je démantèlerai le réseau toute seule !"

Tu te rends bien compte de ce que tu dis ? Tu es forte, certes, mais au point d'affronter seule toute une armée de brigands ? Peut-être ... ou peut-être pas. De toute manière, quoiqu'il arrive, tu es persuadée que Nereus viendrait à ton secours. Tu as foi en lui et en son instinct. Tu observes ton interlocuteur du coin de l'oeil.

"Et vous, cher TunraR, qui êtes-vous donc ?"

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Jeu 9 Jan 2020 - 20:26

Elle m’a regardé avec insistance pendant un certain temps alors que je ne moufte pas d’un millimètre, et elle détourne finalement le regard. Mince, elle va s’imaginer trop de choses d’un coup parce qu’au bout du compte elle en sait peu sur moi. Un prédateur, un bandit, un vendeur d’esclaves, j’aurai pu être tout ça à la fois et l’inquiéter plus que de raison. Je détourne ainsi le regard, de la même manière qu’elle a pu le faire pour fixer intensément les braises du feu, avec une passion perceptible dans le regard, vous savez, un je-ne-sais-quoi de surnaturel dont peu d’individus sont capables.

Elle semble amusée par certaines de mes réactions, elle rit de quelques-uns de mes propos pas de quoi décrocher les montagnes non plus mais au moins elle semble un peu plus à son aise depuis quelques minutes déjà. Assez pour commencer à parler un peu plus ouvertement en tout cas, de ce qu’elle est et de ce qu’elle peut faire par ici.

Une seconde de navire, une séparation, un équipage, tous les ingrédients d’un appel de l’aventure qui finalement se solde par son arrivée ici, en des termes peu envieux finalement, accrochée à un morceau de glace balloté par la tempête. Et rien à des lieues à la ronde. Elle aura au moins ma cape de fourrure jusque-là.

- Pourquoi est-ce que ce ne serait pas intéressant ?

Je répondais par une question en souriant, toujours fixé sur le feu pour ne pas la troubler outre mesure. Quoi ? J’étais bien capable de ça même sans le vouloir d’ailleurs. En temps normal, les mortelles ne m’adressaient pas que de simples regards. Une chance que cette demoiselle ait eu quelque chose spécial à montrer en catimini, une manière très à elle de givrer une flasque d’alcool et pour laquelle je n’avais rien relevé.

Elle était tout sauf une simple mortelle en tout cas. Et son hobby était de libérer les esclaves du traffic dont ils étaient prisonniers. Attends quoi ? J’ai un sursaut à sa manière de présenter le truc avant de reprendre un air un peu plus posé.

- Vous vous êtes donc séparée de votre compagnon parce qu’il ne voulait pas venir sauver des esclaves avec vous ?

Simple théorie que j’avançais. Il aurait peut-être prétexté avoir une mission plus urgente ou précieuse mais je devisais et concluait trop rapidement les choses. En tout cas, j’essayais de mettre les choses en ordre comme tout bon analyste, même en parlant si ça se trouve pour ne rien dire. Et là, pour le coup, la demoiselle avait parlé sans retenue.

- Et donc toute seule, tu t’en remettrais à la chance et non en tes capacités.

Sa phrase avait fait shboom là-dedans. Je relève mon regard des braises pour le reporter sur elle, tout ce qu’il y a de plus sérieux et de plus intègre. Elle a parlé pour exprimer les choses mais avec un peu trop de légèreté aussi. Et j’aimerai en savoir plus du coup. Est-elle une combattante ? Une guerrière prête à tout pour accomplir ce qu’elle souhaite ? Je renchéris un peu sur ce que je viens de dire tout en allant chercher ma flasque. Une gorgée et je lui fait signe pour savoir si elle souhaite que je la lui fasse passer. Et sans attendre, je pose ma question.

- Une question me vient spontanément : jusqu’où tu serais prête à jouer les atouts en ta possession exactement ?

Mon regard traine et s’attarde dans le sien pour bien peser les mots qu’elle va prononcer. Suis-je sous le charme ? Sous le coup de son regard attentif et empathique ? Ou est-ce encore sa chevelure étrange et les raisons qui l’amènent ici qui le sont tout autant ? Rien de tout ça même si effectivement la demoiselle aurait de beaux arguments pour séduire l’indomptable Thor. Au contraire, c’est ce qui peut bien la pousser à parler avec autant de passion pour sauver des inconnus qui m’intrigue. Est-ce la chance d’avancer n’importe où ou bien l’envie de forger son destin tel que le Wyrd nous l’enseigne. Pour le reste, sa question à mon encontre ne souffre d’aucune réponse de ma part en demi-teinte.

- Je suis un guerrier, sans doute le plus valeureux de tous. Et ce sont la justice et la gloire qui guident mes pas.

La foudre et le tonnerre frappèrent et se firent entendre comme par hasard alors que je prononçais ces mots, par chance aurait-elle pu dire, par coïncidence auraient dit d’autres. Simple, sans détours. Je n’avais plus rien à dire.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Ven 10 Jan 2020 - 22:32

Alors comme ça, tes petites histoires intéresseraient l'inconnu ? Miracle. Tu aurais plutôt pensé que tu en deviendrais vite barbante aux yeux de celui-ci. Ce n'est pas comme si on ne te l'avait jamais fait remarquer. Votre compagnon. Tu rosis très légèrement. Cette appellation a le don de te perturber en ce qui concerne Nereus. Peut-être a-t-il mal compris tes dires ? Tu fixes les flammes dansantes avant de lui répondre.

"Je sais simplement que j'en suis capable. Ce ne serait pas la première fois après tout. Et pour être tout à fait franche, c'est moi qui suis partie. J'ai fait ce choix délibérément pour explorer d'autres contrées, vivre d'autres aventures."

Nereus t'avait pourtant demandé de rester à ses côtés, mais toi, tu avais préféré suivre ce cher archéologue japonais. Tu ne le regrettes en rien. Quelques montées d'adrénaline couplées au plaisir de la chair avec le beau borgne, ça valait le coup. Bien entendu, ce détail ne sera jamais révélé à voix haute. Tu as un minimum de pudeur tout de même.

Ton regard croise de nouveau le sien alors que tu refuses d'un geste poli la gourde qu'il te tend à nouveau. Plus de "jus de goyave" pour toi pour l'instant. A croire qu'une simple gorgée t'a donnée un sacré coup de fouet ! Et puis, tu ne voudrais pas qu'il se rende compte que Miss Pirate ne tient pas l'alcool ... La honte. Sa question te laisse un instant songeuse. Tu plantes tes mirettes dans les siennes avant de lui répondre simplement.

"Pour défendre la cause qui m'importe le plus ? Je suis prête à aller très loin ..."

Il ne peut que déceler cette flamme de détermination qui danse dans ton regard. Tu soutiens le sien, comme pour lui faire mesurer la portée de tes propos avant de tendre la main et attraper sans réelle gêne la flasque.

"Oh et puis finalement ... Une dose de courage serait pas de refus. Il va m'en falloir pour te rendre cette cape."

Tu lui adresses un clin d'oeil avant d'en boire une nouvelle gorgée. Tu avales d'une traite et secoues la tête. Raaa, que c'est fort. Tu ne t'y habitueras donc jamais. Tu lui rends son dû avant de soupirer. Tu souris à l'écoute de ses mots.

"La justice et la gloire ? Pas mal. Ce sont plutôt de belles boussoles ces deux-là."

Tu ris quelque peu et t'étires avant de te redresser. La cape ne quitte pas tes épaules. Ca te donne un drôle d'air, associée à ta tenue de pirate qui s'assèche peu à peu, mais peu importe. Tu t'adosses à la paroi rocheuse, croisant les bras, l'air amusé.

"Alors, Monsieur le valeureux guerrier. Serais-tu prêt à user de ton sens de la justice pour m'aider à botter les fesses de ces mécréants ?"

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Lun 13 Jan 2020 - 15:57

Elle a pu rougir lorsque j’ai sous-entendu que le type qu’elle a quitté aurait pu être son compagnon. Après tout qui d’autre ? Elle en avait parlé en ces termes-là, ou presque. Mais rapidement elle se fend d’une opposition qui ne laisse aucun doute sur sa force de caractère. Vivre d’autres aventures dit-elle avec une assurance non dissimulée, prouvant par là qu’elle n’a pas froid aux yeux. A l’écouter, ce n’est pas la première fois qu’elle se risque ainsi, pouvait-elle imaginer arriver si loin et si haut ? Car si elle souhaitait vraiment découvrir d’autres contrées, c’est effectivement ce qui lui est arrivé.

En même temps, si elle se dit guerrière, pourquoi en douter ? Qui d’autre aurait passé un certain temps sur les flots pour y survivre de cette manière ? L’aventure ? j’aurai aimé mieux même si au final elle m’a rencontré, et que je reste une valeur sure en termes de rencontres et d’obstacles à affronter. Tiens, d’ailleurs, si elle aime les confrontations, les négociations musclées, elle risque de ne pas être déçue.

A la lueur des flammes rougeoyantes, se dessinent nos contours et les détails de nos costumes et de nos traits. J'ai pour ma part une armure de cuir noir aux reflets étranges, bordée de rûnes et de symboles mystiques nordiques. On pourra voir celui de mon marteau, Mjolnir en plein sur le plastronc, des corbeaux embossés sur le cuir de mes brassards de force, d'autres traces d'un travail remarquable comme cette ceinture recouverte de motifs cousus avec un fil doré ou encore de pans de fourrure apparents sur mes cuisses et mes tibias. Là encore, ce cuir noir et mystérieux peut être observé. Ma carrure rend le tout assez impressionnant... et aussi perturbant si à tout ce tableau il ne manquait pas un indispensable : une arme.

[FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) 66239210

- Très loin dis-tu ?

Elle était prête à beaucoup pour sauver ceux qui étaient sous le joug des lâches et qui oppriment sans relâche. Elle n’avait pas hésité une seconde à revendiquer encore une fois sa manière de voir les choses, lorsque l’injustice pointe son nez, rien ne vaut une bonne mandale, ou rien. Agir ou se taire, voilà la vraie voie du guerrier.

Son regard ? Il est animé par la volonté et le courage, la détermination surtout. Aussi loin dans le nord, mais pour quelles raisons est-elle venue si loin ? Elle avait dit chercher son équipage, mais dans les mers du nord, il est dangereux de naviguer. Est-ce vraiment la raison qui l’a poussée à venir si haut ? Un navire à trouver et des esclaves à libérer si jamais l’occasion se présentait ? Pas le temps de terminer d’imaginer grand-chose de plus avec cette demoiselle qui semble bien plus surprenante qu’il n’y parait ; elle s’empare de ma flasque sans aucune transition, juste un air de défi dans le regard et une manière d’invoquer le courage bien à elle.

- Tu as déjà 2 doses de courage je dirai, et surtout une bonne dose de défi. Ce n’est pas pour me déplaire de voir autant de force de caractère chez une… voyageuse.

Mortelle, c’est le mot que j’aurai bien prononcé mais je préférais taire mes origines jusqu’au moment le plus opportun. Ce n’était ni le lieu ni le moment. Et puis je n’étais pas un dieu grec pour me révéler aussi facilement et puis rester à regarder et ne rien faire, placidement – ou tenter de bondir sur tout ce qui bouge.

Son clin d’œil me fait sourire. Brave, courageuse, volontaire… séduisante aussi faut dire. Elle rit à quelques-unes de mes phrases, reprends quelques autres lorsqu’il s’agit de s’étaler sur quelques valeurs mais en peu de temps elle a pu me convaincre sans vraiment avoir à trimer pour le faire. Allez savoir, si ça se trouve un guerrier ne m’aurait donné fait le même effet, mais là, son affaire d’esclaves, sa façon de voir les choses, et puis qui laisserait une demoiselle avec un teint pareil s’évaporer vers les dangers, le combat, les risques insensés et… la gloire ! Personne de saint en tout cas.

Elle se redresse finalement, observe, me regarde, et finalement me pose la question que j’attendais depuis quelques instants.

- Botter des fesses et redresser des tords ? Ma foi, je n’ai rien prévu aujourd’hui et te laisser partir seule, ce serait un crime – même si je ne doute pas de tes capacités – et puis cette gloire pour toi toute seule…

Elle aura compris ou pas la légère allusion que je venais de faire. Inutile d’en rajouter. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas eu l’opportunité de joindre mes forces à celles d’une guerrière. Et les histoires et légendes à mon propos disaient vrai : Je préférais quand même la compagnie des mortelles…de tous bords… avec une préférence pour les guerrières, de corps et d’âme. J’allais profiter de l’occasion qui m’était donnée ; qui ne l’aurait pas fait ?

Restait à trouver les esclavagistes dont elle parlait. Rien de très compliqué, elle avait quelques mots en guise de piste, j’espérais bien plus.

- Par contre, la région est vaste. Les Vikings ont toujours eu des esclaves à leur service, dans les villages et autres communautés. Mais ils sont plutôt bien traités dans ces cas précis. Par contre certaines tribus pictes ou déviantes effectuent des rapines pour voler matériel, vivres et esclaves. Et là, ça se passe moins bien pour eux, comme tu pourras l’imaginer.

Je raccrochais ma flasque à la ceinture après l’avoir récupéré pour continuer de plus belle à lui parler.

- Tu as un indice sur un clan en particulier ? Peut-être que ce sont aussi des naufrageurs, et toute information sera la bienvenue.

Je ne comptais pas attaquer n’importe quel ennemi. Ni risquer d’ouvrir un théâtre d’hostilités propres à une guerre entre clans. Il y avait des groupes de barbares, voleurs et pilleurs sur les terres du nord. Intervenir pourrait aider ici ou là, un clan, un village, que sais-je. Mais il fallait être certains.

- Ah, et, La cape, tu peux la garder tant que je n’en ai pas besoin, ou tant que tu ne te fais pas tuer. Tu relèves le défi ?

Voilà de quoi la motiver à ne pas prendre trop de risques même si je l’imaginais assez casse-cou finalement, vu ce qu’elle avait déjà dit.

Je n’avais plus rien à dire.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Mar 14 Jan 2020 - 15:31

Très loin, oui. Tu ne reviendras guère sur tes paroles. Employer les grands moyens fait partie de tes habitudes. Tu recules rarement devant les obstacles qui te barre la route. Tu finis toujours par les franchir, quelle que soit la manière. Le guerrier reste vague, mystérieux, bien que tu n’aies pas réellement hésité sur la réponse à donner. Il te répond de manière complémentaire, loin du dialogue de sourd auquel tu peux parfois faire face avec autrui. Comme si vous étiez sur une même longueur d’ondes. Tu ne peux réprimer un sourire. Une force de caractère ne peut être qu’un compliment de la part d’un guerrier à part entière. Et encore, il n’a rien vu.

Et tu en tardes pas à lui prouver que tu n’es pas du genre à prendre des pincettes, à tourner autour du pot pendant des lustres. Tu lui proposes une aventure. L’une de celle qui t’apporte cette gloire recherchée, cette satisfaction lorsque tu parviens à l’achever. Celle qui fait monter l’adrénaline, qui te fait parfois frôler la mort pour te sentir un peu plus vivante. Celle qui te donne cette impression de réellement exister, d’être utile en ce monde injuste et incertain.

Ta tête tourne légèrement, la deuxième gorgée n’était peut-être pas réellement l’idée du siècle. Le courage se paie, apparemment. Tu n’as guère le temps de t’y intéresser plus que cela puisque la réponse à ta proposition ne se fait pas attendre. Un fier combattant, toujours partant pour lancer quelques gifles à ceux qui le méritent. Parfait, tu as tiré le bon numéro, jolie rose. Comme quoi, le hasard fait bien les choses. Tu es quelque peu naïve malgré tout. Il pourrait te baratiner, être n’importe qui. Mais tu ne t’en inquiètes guère. Vive et insouciante, deux adjectifs qui te définissent en plus de nombreux autres pas toujours très flatteurs, soyons honnêtes.

« Et bien, il semblerait finalement que ce jour soit chanceux pour moi ! » Tu t’inclines, amusée. « Je suis prête à partager avec toi un peu de ma gloire. Mais pas trop, je tiens à rester l’un des personnages principaux dans l’affaire. J’ai une réputation à tenir, Monsieur ! »

Ton sourire s’élargit avant que l’arrière de ton crâne ne se repose un instant contre la paroi. Il pourrait croire que l’alcool fait son effet, mais cette fougue, c’est toi, tout simplement. A plaisanter, taquiner. Tu te sens mieux, un peu plus réchauffée, sans doute par cet élan déterminé qui t’assaille désormais. Tu reprends quelque peu ton sérieux, posant ton regard sur l’homme au regard de glace. Tu écoutes attentivement ces informations somme toute très utiles dans ta recherche. Tu te permets quelques instants de réflexion, de peur de ne répondre trop hâtivement cette fois.

Il t’arrache un nouveau sourire. Tu te décolles de la roche pour faire quelques pas vers lui, posant un genou à terre toujours affublée de cette lourde cape sur tes épaules. Puis, tu lui tends ton poing, en attente d’une réponse gestuelle de sa part. Tes pupilles violines trouvent les siennes, les soutenant.

« Défi accepté. Il faut avouer qu’elle me va bien mieux qu’à toi ! »

Tu te redresses rapidement, te détournes de lui en t’emmitouflant dans le dit vêtement, te laissant aller à tes songes. Tes doigts glissent sur la paroi minérale, le regard absent. Des souvenirs remontent. Tu fermes un instant les yeux avant de faire de nouveau face à ton interlocuteur.

« Je n’ai pas beaucoup d’informations. Je sais juste qu’ils aiment se réfugier dans ce genre de grottes. Après tout, les rats aiment l’obscurité et l’humidité. Toi qui connaît bien la région, sais-tu s’il en existe des assez vastes pour contenir un troupeau d’esclaves ? »

Un petit indice, mais peut-être un bon début.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Jeu 16 Jan 2020 - 19:24

La seconde gorgée a été un peu plus balèze que la précédente. Cette cuvée spéciale fait des miracles pour ceux qui meurent de froid ou ceux qui ont vraiment besoin de penser à autre chose. Libérer les esprits, affranchir les barrières. Avec modération tout de même. Mais bon, n’est pas divin qui veut pour supporter un extrait de la cuvée de mes réserves d’Asgard. Extrait car diluée avec soin, ce breuvage était réservé aux nordiques qui étaient issus de la lignée des Ases. Dilué car il permettait aux mortels d’avoir accès à une dose d’infini mais sans la gueule de bois qui va avec. Un léger teint d’ivresse qui peut aller bien plus loin. Tout dépendant de la volonté de la personne, demoiselle ou créature de rêve qui pouvait en boire.

Elle s’incline.

- hey ! Pas de ça entre nous. Jusqu’à preuve du contraire, tu ne me contrains pas à te suivre, je le fais de mon propre chef.

Je ne relève pas ses propos sur la gloire, sa réputation, tout ce qui fait le sel de notre conversation. C’est mieux ainsi, que je ne me sois pas déclaré comme Thor, sinon elle se serait sentie petite, comme tous et toutes. La grandeur qui se présente devant soi biaise les rapports et impose un ordre. Et j’ai horreur de ça. Elle a de l’assurance et semble vouloir afficher sa différence. Tant mieux. Je ne compte pas me révéler sans une bonne raison.

Elle est amusante cette mortelle, un peu plus mature que certaines, un peu plus dingue que d’autres, , un savant mélange de ce qui fait l’audace et la valeur chez les plus précieux individus, de ceux qui abattent des montagnes à la seule force de leur volonté ou de leurs poings. Où est-ce que tout ceci va nous mener ? A déterminer.

Elle s’avance, pose un genou à terre et tend le poing dans ma direction. Attends, c’est quelle tradition celle-là déjà ? Elle m’assure d’un trait accepter mon duel, il semblerait même qu’elle l’approuve plutôt deux fois qu’une, et sans détours se pare encore plus d’assurance quant à ses dispositions vestimentaires. Ainsi donc ma cape lui irait bien mieux que je ne l’aurai espéré, bien plus adaptée qu’elle ne pouvait l’être pour moi ? Assurance assumée, presque désinvolte, la demoiselle laisse parler son âme sans détours. Mais je relève son sourire immédiatement par un des miens, laissant passer le visage impassible que j’affichais. J’enchaine d’un trait en venant toucher son poing tendu vers moi de la plus simple manière, juste avec mon index comme pour tâter si elle était bien là et ‘’vivante’’. Ce que j’en viens à dire juste après est sans appel et à l’image de sa manière de se révéler.

- J’ai dit, tu peux la garder pour le moment ; et de toute façon, je n’ai jamais déshabillé une guerrière de force, sauf à sa demande ou par défi….

Elle s’était éloignée lorsque j’avais pu prononcer ces mots ; impossible de voir son visage à ce moment précis et ce n’est pas le plus important d’ailleurs. C'était là une des mes façons de faire pour répondre à l'assurance des autres : tenter de désarçonner. Qui sait si elle apprécierait ou détesterait mon toupet ?

Je me redresse aussi, conscient que les mots qu’elle peut enchainer ensuite sont capitaux pour nos recherches. Je connais la région mais sur une région cotière, les grottes sont monnaie courante. Par contre, faudrait-il qu’elles aient une taille suffisante pour abriter une poignée de guerriers, leur butin et leurs esclaves.

- Je vois très bien. Je n’ai pas de véritable indice sur ce que tu viens de me dire mais par contre, je connais une piste qui serpente le long de la côte.

Peut-être que notre périple allait être plus long que prévu, plus périlleux encore que ce qu’elle pouvait imaginer. Et sinon, ces pillards… avaient-ils ce trait commun aux hommes du nord ?

- Tu sais s’ils ont un Drakkar ou un bateau ? Parce que les criques sont nombreuses, les grottes, le sont moins. Et dans tout ça, celles qui sont assez profondes pour abriter des navires…

Elles l’étaient encore moins. Par contre, j’avais un léger doute. Des pillards avec un Drakkar ? Ça aurait été un butin de guerre ou quelque chose du genre et pour l’instant, je n’avais aucune forme de présomption sur quelque rapine ou vol de cette sorte qui aurait désigné un coupable idéal.

Debout, j’avance vers l’entrée de la grotte. L’orage s’en est allé le temps de notre discussion. Le sol, toujours mouillé, reste écrasé par l’humidité ambiante.

- C’est déjà ça, si nous devons parcourir de longues distances…

Armée de ma seule armure, cheveux au vent, sans cape ni autre artefact qui aurait pu me préserver du froid, affichant une mine confiante, je me tourne vers elle, attendant une réponse. Il sera temps d’avancer ensuite sans doute.
Je n’avais plus rien à dire.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Lun 20 Jan 2020 - 20:45

Le rouge te monte aux joues. Quelle mouche t’a donc piquée, jolie Rose ? Un simple effet secondaire de cette gorgée de trop ou les mots du beau guerrier ? Allez, reprends-toi, c’est pas le moment de te démonter. Surtout pour si peu. Revenons donc à nos moutons, tu sais, tes fameux petits esclaves que tu souhaites sauver … Tes songes divaguent enfin vers le sujet principal et tu te rends compte que tu n’as réellement pas beaucoup d’informations à apporter. Au petit bonheur la chance, c’était bien le bon terme à ton aventure. Tu te retournes vers lui, un peu surprise de le trouver debout. C’est fou ce qu’il peut te dominer en terme de taille. Bonne nouvelle, le nordique a un début de piste.

Ta cible, tu les connais bien. A force, ils se ressemblent tous. Ce genre d'hommes constituent un sacré réseau de vermines que tu comptes bien démanteler jusqu'au dernier groupe. Tu ne peux oublier ce qui te hante, ce qui hante encore de nombreuses victimes. Des esclaves, considérés comme inférieurs, comme objets, marchandises. Voilà que ton regard se perd encore dans le vague alors que tu lui réponds presque à demi-mots.

« Un navire. Ce sont des pirates. » Tu soupires. « Une chance que je sois tombée sur toi. Je ne connais pas du tout la région, la tâche aurait été plus difficile alors … Merci. »

Tu lui adresses un sourire sincère, puis tu lui emboîtes le pas vers l’entrée de la grotte. L’air est agréable, certes humide, mais qu’il est bon de humer. Le froid ne t’agresse plus, par contre, tu remarques bien le manque de couche sur le dos de ton acolyte du moment. Arborant une moue quelque peu contrariée, tu détaches la cape pour la déposer sur ses épaules. Très gentleman de ta part, un geste relativement peu commun venant d’une femme.

Tu le contournes pour engager la marche. Pas de temps à perdre, des vies sont en jeu. Tu t’avances d’un pas décidé, vraiment décidé … Tellement décidé, que ton pied glisse sur une pierre, te laissant tomber directement sur les fesses. Elle est belle, la guerrière, n’est-ce pas ? Tes joues s’enflamment de honte alors que tu te relèves d’un bond.

« Ca va ! Je vais bien ! Attention, ça glisse ...» Tu te racles la gorge, fuyant le regard du guerrier. « Est-ce qu’on peut faire comme si … ça n’était pas arrivé ? »

Comment perdre toute crédibilité en une seconde trente ? Ta maladresse se charge de calmer des ardeurs philanthropes. Moins badass la demoiselle soudainement, n'est-ce pas ? Et dieu sait que ce genre de choses t'arrive souvent. On s'y habitue, à force de te connaître, à force de te fréquenter. Pas étonnant qu'Abel levait régulièrement les yeux au ciel en ta compagnie. Et allez savoir pourquoi Nereus a accueilli un tel bras cassé sur sa flotte. Allez, ne broie pas du noir et remet-toi en selle ! Tu hésites un peu, jetant un oeil à ton interlocuteur. Tu t'attends à déceler de l'agacement, de la pitié, dans son regard.

"Après toi. C'est toi qui connais le chemin ..."

Sage décision. Ca te laissera le temps de reprendre tes esprits et de te débarrasser de cette honte qui t'assaille actuellement.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Sam 25 Jan 2020 - 13:32

Des pirates. Un Navire. C’est l’information qui fera toute la différence. Ils ne sont pas légion et les clans qui arpentent les mers, j’ai l’avantage de tous les connaitre. Alors retrouver une goutte de fiel dans un océan viking, ce ne sera pas difficile à trouver. J’ai quelques idées et la route risque d’être longue, quoi qu’on en dise. J’espère qu’elle n’a pas peur de faire des bornes. Une chance de m’avoir rencontré dit-elle. Mais en vérité ce n’est pas de la chance.

- Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rencontres.

Un dogme très nordique si on s’y attarde. Rien n’arrive par hasard, pas plus que les orages sur la route d’une aventurière en recherche de frissons et d’aventures. Elle avance vers la sortie, juge l’état du ciel et revenant sur ses pas, en profite pour me rendre la cape non sans un sourire. J’en ai un à mon tour, me demandant si c’est par courtoisie ou pas crainte que je la lui enlève avec sa permission. En tout cas, elle est agréable, vivante, et particulière même. C’est le genre de fille que tu va chercher après sa mort pour apprendre un peu plus sur le sens de la vie, sur ce qui caractérise l’humain. Autant de fragilité que de détermination, de faiblesse que de force. Tout ça mélangé en un subtil cocktail.

Et Paf, la pirate.

Déterminée, volontaire, elle s’éloigne, prête à sortir de la grotte mais ne prend pas garde. Elle glisse, tombe, s’étale de toutes ses forces sur les rochers limés et poncés par le sac et le resac des vagues. Un ange passe l’espace d’un instant alors qu’elle se relève d’un bond. Peut-on faire comme si ce n’était pas arrivé, vient-elle de dire, alors qu’elle ne dissimule pas sa honte de l’instant. Et je ne peux m’empêcher que de sourire en lui répondant quelques mots.

- Tes intentions sont louables tout comme ta détermination, c’est tout ce qui compte.

Elle hésite, semble affectée par ce qui vient de se passer et devant le coté dérisoire de la situation. Est-elle en train d’avoir honte d’une simple maladresse liée au cœur et à l’âme ? Je ne peux m’empêcher d’avoir un rire franc et direct avant de reprendre.

- Si tu avais vu mes premières armes, mes premières leçons d’équitation, mes premières conquêtes, c’est toi qui rirait à gorge déployée et moi je t'accompagnerai bien volontiers, en te racontant mes déconvenues, vois-tu !

Et tout un tas d’autres trucs. Relevée d’un bond, elle préfèrera qu’on n’aborde plus ça mais au contraire, elle cache un complexe assez particulier. A explorer pendant notre voyage mais pour le moment, je préfère ne rien en dire à ce sujet.

- Tu as de la chance, ce n’est pas ton frère qui ne pousse à la faute devant les autres.

Un clin d’œil et sans rien dire, une nouvelle fois, je détache ma cape pour la poser sur ses épaules avant d’avancer sans une seule onde d’hésitation.

- Pour l’instant elle te va mieux qu’a moi. Et c’était un cadeau… temporaire. En route.

J’avance sans plus de précisions. La route sera longue, nous aurons le temps de parler, de discuter, de partager repas, eau, feu, et repos. Pour le reste, est-ce que nous trouverons ce qu’elle souhaite ? Rien n’est moins certain.
Notre chemin démarre par un escarpement rocheux, un chemin de chèvres très étroit qui longue une crique pour finalement grimper à flanc de falaise.

- C’est un ancien chemin de pêcheurs de crustacés, ils l’utilisaient pour aller chercher à manger à marée basse.

La vue est superbe et au fur et à mesure que nous grimpons, le ciel se dégage. Si ça se trouve, nous aurons 3 ou 4 heures de marche avant qu’il ne fasse nuit. L’environnement évolue assez vite et d’une côte déchiquetée, nous arrivons finalement sur une steppe, lande désolée recouverte d’arbustes et d’herbes maigres à perte de vue. Ais-je des provisions ? Très peu et pour l’heure, je ne pense pas qu’il sera possible de chasser quoi que ce soit dans cet environnement ; et hors de question de ne pas se nourrir de viande un tant soit peu.

- Nous pourrions faire un détour par ces bois, là-bas et espérer y trouver de quoi manger et se reposer pour la nuit, mais nous pouvons aller au plus vite et nous mettre à la diète jusqu’à demain.

En effet, au sud-est s’étendait un bois de sapins et de hêtres épars et clairsemés, rien de très inhabituel par ici mais nos chances d’y trouver un recoin pour la nuit et un lièvre ou autre ne me paraissait pas impossible.

- Tu as un avis ?

Je n’avais plus rien à dire.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Lun 27 Jan 2020 - 10:02

De tels moments de solitude, tu en as vécus de nombreux, et tu en vivras encore. Ta maladresse ne t’épargne pas. Le comble pour quelqu’un qui se dit être une pirate, une sauveuse, une guerrière. Mais c’est certainement ce qui te caractérise le mieux, ce qui fait que tu es toi, unique en ton genre. Celle qui a pu faire sourire de multiples fois un capitaine au cœur de glace. Ou plutôt qui souhaite le faire croire, car tu sais bien qu’il a certainement plus grand cœur que n’importe qui. C’est aussi pour ces maladresses que tu es rarement prise au sérieux, comparée à une enfant innocente. C’est parfois pratique lorsqu’il s’agit d’adversaire te sous-estimant.

Mais plutôt que de se moquer, tu constates avec surprise que ton compagnon tente de minimiser cette chute. Tu réprimes un sourire, ça te fait plaisir. Il rit, et tu peux t’empêcher cette fois d’esquisser une mine amusée. Rire de toi. Avant qu’il ne te révèle ses quelques mésaventures. Alors, lui aussi, a déjà été victime de déconvenues, comme il les nomme si bien ? Il mentionne également un frère, certainement farceur de ce que tu comprends. Rassurée, ayant retrouvé ce pétillement dans tes pupilles, tu le taquines quelque peu.

« Et bien, il semblerait que tu aies quelques petites choses à me raconter pendant le trajet ! »

Curieuse, encore et toujours. Mais bien sûr, tu serais prête à lui rendre la pareille, d’autant que tu lui offriras certainement quelques actes risibles lors de votre périple. Et la lourde cape vient de nouveau séjourner sur tes épaules, cette chaleur qui t’assaille presque instantanément alors que tu t’y emmitoufles déjà, lui offrant un regard de gratitude. Ton geste était louable, mais il ne comptait pas te laisser grelotter sans rien faire. Il te dépasse, tu restes un instant immobile, en profitant pour l’observer. Puis, tu lui emboîtes le pas, silencieusement.

Tu avances, débutant l’ascension, non sans précaution pour éviter tout nouvel incident gênant. Tu l’as tout de même bien vite rattrapée malgré ton temps de latence. Tu as l’impression que la cape t’apporte un certain équilibre, tu es bien moins légère avec ça sur le dos et peut-être moins sujette aux glissements. Qui sait ! Les mystères de la physique ou de la cinétique, un truc dans le genre ! Tu l’écoutes, non sans t’émerveiller par la vue que t’offre ce sublime paysage. Tu t’accordes même un petit arrêt pour mieux en profiter.

« C’est magnifique … Le monde regorge de merveilles et peu y prêtent attention. »

Rares sont ceux qui prennent le temps de savourer la beauté d’un paysage. Mais toi, tu en es de ceux-ci. Tout comme tu pourrais admirer un bel homme, avouons-le. L’avancée se fait dans le calme alors que tu ne peux louper ce changement d’environnement au fur et à mesure. Tu ne t’attendais clairement pas à te retrouver dans une steppe aussi rapidement. Il t’interpelle, mentionnant ces bois sur lesquels tu poses ton regard. Tu n’hésites pas à un seul instant lorsqu’il te demande ton point de vue. Tu marmonnes quelques mots.

« Nos estomacs ne seront jamais aussi vides que les leurs … » Tu le sais mieux que quiconque, n’est-ce pas ? Ton regard se fait vide l’ombre de quelques instants avant que tu ne relèves la tête vers lui, lui adressant un sourire. « Je serai d’avis de poursuivre notre route. A moins que tu ne ressentes le besoin de manger ! »

Après tout, plus vite arrivés, moins les esclaves souffriront. Bien sur leur cauchemar ait tendance à durer des années, tu peux bien leur épargner quelques heures en oubliant les plaintes de ton estomac. Toujours à penser à autrui avant toi-même. Un jour, cette situation te perdra. Mais ce jour n’est pas encore arrivé. Et s’il arrive, tu pourras tout de même être fière d’avoir offert ta vie pour le bien d’autrui. Tu hésites cette fois-ci, continuant ta marche.

« Et toi … Quelle est la cause que tu souhaites défendre en tant que guerrier ? »

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Ven 31 Jan 2020 - 14:23

Le grand nord, pour celui ou celle qui n’a jamais exploré, c’est particulier. De grands espaces vides à observer pour y trouver justement des traces de vie, y déceler le détail remarquable parmi plus de mille, et y voir tant d’autres choses encore. La nature a horreur du vide, n’est-ce pas ? Dans ces contrées, même la steppe a quelque chose à raconter.

En tout cas elle s’en émerveille, s’arrête souvent, sur de courtes périodes mais ne perd pas une miette du paysage qui s’offre à nous. Rien de plus que le monde sauvage comme à ses premiers jours, saupoudré de la présence des Vanes et des Ases un peu partout. Pour qui sait observer plus profondément encore.

Je m’arrête aussi souvent qu’elle le fait pour lui laisser le temps de savourer les lieux et chaque instant. Un voyage, ce ne sont pas que des chemins de terre battue, des sentiers de cailloux ou des landes à traverser. C’est aussi un périple à apprécier comme un chemin initiatique. Qui sait si ça n’en était pas un d’ailleurs, pour elle, j’entends. Une mortelle et un dieu à ces côtés,

- Le monde n’est là que pour être découvert à qui sait débusquer ses trésors. Et par là, je veux bien dire ‘’nos’’ propres trésors.

Tout était subjectif. J’aimais le calme et la sérénité en de rares occasions mais le reste du temps, je trouvais ça d’un chiant à toute épreuve. Arpenter le monde, battre le pavé, c’était pour moi l’essence de ‘’l’existence’’. Pour d’autres, ça aurait été n’importe quoi, qui aurait pu être aussi chiant que la mort. Mais pour le coup, je retrouvais un peu de ça chez elle, de cette envie de battre le pavé, de se sentir vivante intensément, et de ne profiter de calme qu’en ultime recours. D’ailleurs, ça fait toujours ça pour ceux qui ne prennent pas le temps : on s’émerveille de tout, d’un lever de soleil banal à la forme des branches dans un sous-bois. Au moins, on n’en est pas blasés.

- Il y a tant de choses à explorer, cette terre est si vaste et nul ne peut le faire seul. Pour conquérir un territoire, il faut du cœur, ou une armée.

Pour conquérir des cœurs, il fallait bien plus. De la patience, du charisme, et une puissance… euh. Je m’égare. Souriant à sa manière alerte mais espiègle d’aborder notre voyage, j’étais persuadé qu’elle n’en perdait pas les objectifs de notre périple. Aussi, nos discussions allaient bon train. Elle avait pu noter mes quelques références à ma famille compliquée et n’avait pas tardé à me demander de quoi il en retournait. Compliqué d’en parler sans trop en dire, j’avais toutefois amorcé les choses sans entrer dans les détails.

- Oui, mon frère a toujours été un farceur. Il allait même jusqu’à se déguiser pour me faire tourner en bourrique. Je n’ai jamais connu meilleur que lui.

C’était vrai, mais comment lui dire qu’il s’agissait de Loki ? C’était exclu. Au lieu de ça, je cherchais un exemple à raconter.

- Imagine ton frère allant jusqu’à porter tes vêtements et une perruque pour se faire passer pour toi lors d’un tournoi. Non sans t’avoir enfermé avant dans ta chambre.

C’était le moindre de événements que je pouvais lui raconter. Pas plus que je ne pouvais m’attarder sur ce genre de sujets. Je finirais par me trahir et c’était à éviter.

- Tu as ton équipage pour famille, peut-être que tu connais déjà ce genre de situations cocasses. Lui par contre n’a jamais apprécié mon sens de la justice et il n’avait pas plus de compassion pour mes actes de courage envers tout ce qui pouvait se dresser contre les simples gens.

J’avais en même temps répondu à sa question sur les causes qui étaient propres à mes convictions ; Elle voulait extirper des esclaves du joug de leurs bourreaux, avec ce truc dans le regard pouvant faire chavirer le cœur des mortels, la passion. C’était louable, à l’image de ce que je faisais étant plus jeune et je n’avais pas d’exemple en particulier à lui confier. J’avais une préférence pour la lutte contre les créatures mais aussi les géants, les monstres de tous poils opprimant les braves gens. Et les bastons à l’ancienne.

- Il estimait que c’était une faiblesse que pourraient exploiter mes adversaires mais je ne l’ai jamais écouté. Et toi, tu te bats pour quoi exactement ? il semblerait qu’on ait un peu plus de choses en commun que prévu, je peux le percevoir dans tes paroles sans trop de mal.

J’avais par contre envie d’en savoir plus à son sujet.

- Il n’y a pas de raison particulière à ça, n’est-ce pas ?

Elle trouverait le temps de répondre lorsque le moment serait opportun sans doute, notre périple n’avait souffert d’aucune halte. C’était le choix qu’elle avait fait. Ventres vides, certes mais prêts pour avancer au plus vite.

La steppe que nous allions traverser nous permettrait de gagner un peu de temps, c'était évident, mais notre objectif se rapprochait, inexorablement, et avec ces herbes maigres partout, il ne serait pas vraiment possible de se cacher.

- On devrait avoir 2 ou 3 heures de marche encore à cette allure ; il va falloir commencer à être prudents.

Je n’avais plus rien à dire.

Du cœur ou une armée. Du cœur, tu en as. Une armée … Un équipage, ça compte ? Enfin, conquérir n’est pas réellement dans tes objectifs. Et ce ne le sera sans doute jamais. Tu préfères plutôt libérer des esclaves tout en bottant les fesses de leurs bourreaux jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus s’asseoir, ou se relever. La discussion dérive bien vite vers le frère du guerrier. Ses révélations te font sourire, bien que tes pensées divaguent à leur tour. Un frère. Et toi, en as-tu un ? Ou une sœur ? Plusieurs ? Tant de questions sans réponse sur ta propre existence.

« Un vrai boute-en-train en effet ! »

Pire que toi, semble-t-il. Les petites boutades, ça te connait, mais tu n’es jamais arrivée à ce stade. En même temps, un peu de sérieux ne te fait pas de mal non plus. Nereus aurait fini par te jeter par-dessus bord si tu t’étais abaissée à de telles choses étant plus jeune. Ton acolyte du moment mentionne d’ailleurs ton équipage. Tu souris.

« Disons que j’ai plutôt eu le rôle de ton frère, à les taquiner lorsque j’étais plus jeune. Rien de bien méchant. Mais … Ils ont su bien me le rendre. »

Sourire aux lèvres, quelques souvenirs te reviennent. Notamment la première fois où tes hommes ont tenté de te faire boire à outrance. Un échec cuisant pour toi, mais une bonne partie de rigolade pour eux, semble-t-il, à tel point que ton Captain t’a interdit d’excès d’alcool à vie.

« Par simples gens tu entends … les civils ? » Oui, cette appellation a retenu ton attention. Et ta curiosité en est piquée, comme d’habitude. « Ton frère semble relativement différent de toi, je me trompe ? »

Et un peu de perspicacité pour le tout. Il t’arrive d’en détenir parfois. Ses propos semble le confirmer. Pourtant, aider autrui, les plus faibles, reste louable, non ? Enfin, pour certains, il s’agit d’une perte de temps considérable. Tout dépend du point de vue. Les questions fusent, le temps passe vite et le trajet semble moins long. Tu lui adresses un clin d’œil.

« Oui, il semblerait ! » Tu marques une pause, reportant ton attention sur le paysage. « Mon combat à moi ? Libérer un maximum d’esclaves. C’est ça, ma vocation. »

La réplique du guerrier te surprend, te prend au dépourvu. Une raison à cela, bien sûr qu’il y en a une, mais es-tu prête à la lui donner ? Tu restes silencieuse. Il n’est jamais aisé de révéler un passé d’esclave, surtout lorsque l’on veut éviter les regards de pitié dans les yeux d’autrui. Il n’insiste pas, te sommant d’être prudente, désormais. Tu lâches un léger rire.

« Deux ou trois heures de marche dans la prudence ? Je suppose que les chants de pirates sont proscrits ? »

Tu l’observes, amusée. Oui, tu adores chanter, faire entendre ta douce voix qui a tendance à bercer tout ton équipage. Tu gardes le sourire, avant qu’il ne s’efface peu à peu. Tu hésites, glissant tes doigts dans tes mèches rebelles pour les placer derrière ton oreille. Tu te gardes bien de croiser le regard de TunraR.

« Puisqu’il faut passer le temps … Si, il y a une raison à « ça ». Je suis sans doute l’une des mieux placées pour comprendre la condition de ces pauvres gens … Les esclaves. J’ai connu la séquestration des bourreaux, la morsure du fouet, les coups en rafale … Le froid des sols rocheux … J’aimerais abolir l’esclavagisme. C’est sans doute utopique … » Tu serres le poing. « Mais en une vie … On peut en accomplir, des sauvetages. »

Elle est taquin sur certaines choses et aime la provocation. J’espère qu’elle va s’illustrer plus tard ; en tout cas il sera bon de la surveiller pour éviter de la voir voler vers le danger sans trop de réflexion. Si ça se trouve ce sera tout le contraire mais je ne juge personne sur les apparences, elle est jolie, à croquer même mais sous cette apparence, il y a bien plus. Et je ne veux pas avoir à finir le travail tout seul, ce sera plus simple de me garder de ses réactions les plus improbables.

Les profanes, les simples gens, oui, les civils quoi. Elle m’a repris à ce sujet, pour être certaine d’avoir bien pigé ce que j’avais pu dire, et moi de lui répondre avec plus de précisions.

- oui, les civils, forcément. Tu sais, dans la vie, il y a ceux qui mènent une vie tranquille et puis il y a ceux qui forgent leur destin. Pour certains, le risque, l’aventure, le mouvement, c’est bien trop de choses. Trop de remue-ménage. Et on ne peut pas leur en vouloir

Et mon frère différent de moi ? Oui, forcément, dois-je lui dire que… Non, rien de trop précis, ou de plus que ce que j’en ai déjà dit.

- Oui il est différent. Je préfère sauver ce que je peux du monde que de tenter systématiquement de le détruire.

Et c’était déjà trop en dire. Elle va finir par se rendre compte à force de raconter des bêtises. Bon, en même temps elle n’est pas Nordique. Il faut connaitre le panthéon, les histoires, l’Edda, et tout un ensemble de choses bien précises. La fin du monde, c’est pas que chez nous il me semble, même si c’est chez nous qu’elle est la meilleure possible.

Elle se sera ainsi livrée sur son Combat, celui de libérer les esclaves. Elle ne s’étend pas plus dessus dans un premier temps. Pas plus que je n’ai d’autres questions. Elle cherche une porte de sortie, se questionne quant à la nécessité d’oublier les chants de pirates pour un temps…. avant de replonger dans le fond du sujet.

Profonde remise en question, elle se met en avant, elle avoue ce qu’elle a pu être. J’écoute sans m’arrêter, avançant en esquivant racines et branches mortes, progressant toujours plus avant, espérant qu’elle me suive. Je n’ai pas à lui montrer un seul pouce de mes réactions pour le moment, il n’y aura jamais de pitié d’ailleurs dans mon regard ou dans mes attitudes.
Ce n’est que lorsqu’elle a pu terminer que je me retourne, stoppant net ma marche, l’observant silencieusement avant de m’adresser à elle.

- Certains se seraient écroulés et n’en seraient pas là aujourd’hui. Ce qui compte désormais c’est ce que tu es devenue, forte et déterminée à ne plus laisser passer quoi que ce soit. Une guerrière, même si tu n’y crois pas encore, avoue.

Je me remettais en marche, sans plus attendre, battant le sol de la steppe.

- tu te bats contre l’esclavage, moi pour la liberté. Pas de doute, notre association va faire un peu de bruit. Tu veux chanter des chansons pirates ? Comme tu veux. Et des hymnes de guerre ? tu en connais ? Le genre de ceux qu’on lance à Thor avant de rendre justice sur la terre des hommes ?

Un sourire non dissimulé vient tinter mon visage. Elle me plait de plus en plus cette petite mortelle, si ça se trouve, je vais lui demander de rester avec moi après toute cette escarmouche, pour botter des fesses sur autant de miles de cotes qu’on le pourra.
Parce que pour l’instant, notre périple nous rapprochait de plus en plus de notre objectif. Mon attitude aura changé, me ramassant un peu sur moi-même, avançant bien plus lentement que prévu et avec bien plus de précautions, j’observe les nuages, le vent, les animaux. Les corbeaux, tous les signes qui pourraient m’être d’une grande aide.

Inutile de fanfaronner, j’aurai pu aller droit au but mais je préfère avancer lentement et pour l’instant l’inviter à faire de même. Si ça se trouve, oui, des vies sont en jeu et chaque action compte.

Notre progression nous amène sur une légère hauteur qui domine d’un peu d’une dizaine de mètres le campement des flibustiers. Les tentes et baraquements déployés en forme de U sont tournées vers le levant et l’océan qui n’est distant que d’une centaine de mètres. Des chiens sont attachés au mat qui occupe la place centrale de leur village de fortune, encore une chance que nous soyons contre le vent. Dans la baie, on peut voir un ponton, un navire d’assez belle facture, et les va-et-vient des hommes occupés à décharger de la marchandise.

Si le bateau était absent, il y aurait moins de monde mais tant pis. A vue de nez, il y a une trentaine de personnes. Et je n’ai même pas d’idée précise de ce qu’il peut se cacher dans la cavité naturelle que je peux apercevoir en face de nous. Une caverne ? En tout cas il y a du passage et de l’activité.

Pas de grande tablée, pas de lieu de vie commun. Tout doit se passer à l’intérieur, quelque part sous la surface. Aussi, il sera impossible de savoir plus sinon en prenant des risques. Et pour l’heure, je ne suis pas le seul à décider.

- Une idée ? une méthode ? La nuit peut nous couvrir, dans quelques heures… le bruit de l’orage qui vient encore plus.

Car oui, au loin, on entend déjà un orage…

Certes, une vie tranquille doit être des plus agréables. Peut-être que si tu n’avais pas été enlevée dans ton enfance, tu en mènerais une à l’heure actuelle ? Tu aurais pu la mener. Tu as suivi ton instinct. Ce choix de naviguer sur les flots, de parcourir le monde, d’aider Nereus dans sa tâche, est le tien. Personne ne t’a influencée. Tu te souviens encore ce jour-là, où, du haut de tes treize ans, tu as défié ce capitaine qui est devenu par la suite ton mentor. Tu n’avais déjà pas froid aux yeux malgré tout ce que tu as pu endurer. A quoi bon mener une vie tranquille, lorsque l’on a le pouvoir d’éviter qu’autrui souffre autant que tu as pu souffrir ? Comment pourrais-tu t’enfermer dans l’illusion utopique que tu es à l’abri de tout danger désormais ? Clairement, cette vie paisible, ce n’est par pour toi. Peut-être un jour… Qui sait ? Bien que ces histoires de karma et tout ce bordel, tu n’y crois pas, même s’il devrait mettre un bon gros coup pied aux fesses de certains. Tes bonnes actions n’influeront jamais sur ton destin. Tu traces ta route de ton propre chef.

Lui sauve le monde, son frère le détruit. N’est-ce pas excessif comme métaphore ? A moins que cela n’en soit pas une ? Etrange … Mais tu ne le questionnes pas plus que cela. Après tout, en ce monde, tout est possible. Son fraternel fait peut-être partie des ennemis de l’humanité ? Un guerrier sans foi, ni loi. Peut-être en sauras-tu un peu plus au fil de votre épopée. D’ailleurs, tu en dévoiles un peu plus sur toi, sans réellement rentrer dans les détails. Après tout, il n’est pas là pour écouter les histoires de la pauvre gamine que tu as été. Et ce n’est pas ce que tu souhaites. Mais au moins, il comprend mieux ton choix de vie, tes motivations. Il comprendra que tu n’es pas une de ces gosses de riches inconsciente à la recherche de sensations fortes.

Tu progresses derrière lui. Tu ne peux voir son visage. Tu courbes quelque peu l’échine, pour éviter une branche. La cape projette ton corps de toute écorchure, mais tu prends également soin qu’elle ne s’accroche pas afin de ne pas la déchirer. Tu te sentirais mal de la lui rendre en mauvaise état. Le haut de ton crâne heurte doucement ton doucement alors qu’il se stoppe net. Encore une bourde, tu les collectionnes aujourd’hui. Tu relèves le nez vers lui alors qu’il s’adresse à toi.

Tes joues se parent de rouge. Il est bien rare que l’on fasse de telles éloges de toi, mise à part Nereus qui sait te mettre en confiance autant qu’il te paterne. Venant d’un presque inconnu, cela te met du baume au cœur. La surprise laisse place à un large sourire. Tu lâches un rire.

« Tu lis en moi, là ! T’es quoi exactement ? Un voyant, un prophète qui s’est recyclé en guerrier ? »

Bien sûr, tu plaisantes. Une manière de dissimuler cette gêne soudaine face aux propos de ton compagnon, cette façon presque innocente et enfantine de rougir sous les éloges. Il tourne le dos, tu te mords la lèvre inférieure, réprimant un sourire. Une guerrière. Ca te plait que quelqu’un te considère ainsi. Il reprend la parole, au moins, la route te semble moins longue. Les chants pirates, ce que tu claironnes avec ton Captain, ça te manque … Tu gardes la tête haute, pour pallier à toute nouvelle percussion, toute maladresse en cas d’arrêt de TunraR.

« Thor ? C’est pas qu’une légende ? Tu l’as déjà rencontré ? »

Enfin, question bête. Si le monde est régit par les divinités comme Athéna, Odin, et tout le tralala, Thor aussi doit bien exister. Le Ragnarok et tout ça. Oui, tu t’es déjà penchée sur les légendes nordiques. Nereus a quelques bouquins là-dessus. Pourquoi ? Aucune idée.

« Je ne connais aucun hymne de guerre. Tu peux m’en apprendre, peut-être ? »

L’ambiance change bien vite. Il ralentit, tu en fais de tête. Tu tentes d’être aussi discrète qu’une petite souris. Plutôt pratique avec ta petite taille et ton poids plume. Il se stoppe, tu te positionnes à ces côtés pour observer la scène. Le camp est bien plus développé que tu l’imaginais. D’habitude, vous êtes tout un équipage pour faire face, mais cette fois, vous n’êtes que deux. Problématique. Et dire que tu pensais les démanteler seule. Tu es bien sotte d’avoir laissé cette pensée t’effleurer l’esprit. Tes iris restent fixés sur la scène qui se déroule sous tes yeux avant que tu ne lèves le nez vers le ciel. Tu acquiesces.

« Attendons la nuit. Le tonnerre et l’obscurité seront nos alliés. » Tu soupires, te détournant pour t’éloigner un peu pour éviter qu’ils ne vous repèrent. « Y aller sans plan serait du suicide ... » Tu t’assois à même le sol, te plongeant dans tes réflexions. « Ils ne dorment jamais tous en même temps, mais souvent ils effectuent des tours de garde la nuit. Ils seront moins nombreux sur le qui-vive. Avec un peu de chance, une bonne partie sera imbibée de rhum à la tombée de la nuit. Plus faciles à maîtriser. » Tu lèves le regard vers lui, peu assurée d’exposer tes plans à un guerrier aguerri. « D'un autre côté … Tu maîtrises la foudre, n’est-ce pas ? Moi aussi. Avec l’orage qui se prépare, on pourrait se servir de ça pour … pousser la nature et nous offrir une belle diversion. Faire tomber la foudre à un endroit stratégique qui ne mettrait pas en danger les esclaves, mais qui alerterait le campement. Mais l’inconvénient, c’est qu’ils seront tous en alerte … »

La jouer discret pour éviter d’éveiller tout le monde, ou un feu d’artifice pour les occuper ailleurs, tel est la question que tu te poses. Tu secoues la tête, cherchant un peu d’aide auprès de ton acolyte.

« Qu’en penses-tu ? »

J’avais visé juste sur ses motivations premières. En fait, ce n’était pas si compliqué en y réfléchissant bien. Survivante à la dérive, rescapée frigorifiée mais pas effrayée pour deux sous, j’avais déjà vu son potentiel. Et elle n’avait fait que confirmer mes soupçons tout au long du voyage. Aussi lorsqu’elle me demande si je suis un devin ou je ne sais quoi de cette trempe, j’ai un rire intérieur mais affiché – rien qui ne soit de nature à révéler notre position autour de nous, et pas plus lorsque je lui réponds.

- Rien de tout ça. J’ai assez trainé ma carcasse aux 4 coins de ce monde pour reconnaitre certaines choses, et surtout les motivations de ceux que je croise.

Rien de plus simple. Je m’étais mêlée tant et tant aux hommes, et surtout aux femmes, que je connaissais quelques ressorts de la nature humaine. De prime abord, tu vois une sirène sans écailles ni arêtes se trimbaler sur un morceau de glace, y’a de quoi s’intéresser de près à qui peut préférer ce moyen de transport à tout autre. Et forcément, comme le destin n’existe pas.

Elle avait pourtant bien saisi les quelques mots que j’avais pu balancer comme ça, évoquant même mon propre nom. Elle n’y était pas indifférente, prouvant encore qu’elle était attentive mais aussi intéressée par le monde dans lequel je trempais depuis… des lustres. Et donc, Thor ? Une légende ?

- Qui peut le dire ? On raconte qu’il est une légende à lui tout seul et qu’on peut le croiser sur les champs de bataille ; seulement si on le mérite.

C’était jouer avec les mots, avec ce que je savais et ce qu’elle ignorait. Et je n’avais toujours pas l’idée ni l’envie de me révéler. Pas comme ça, pas de cette façon. Et puis nous n’étions pas au combat. Au contraire, il allait falloir patienter quelques temps histoire que la nuit tombe. Je l’avais laissé décider de ce qu’il convenait de faire de mieux. Et elle aussi imaginait la nuit et l’orage nous couvrir et nous servir de nos talents pour faire une diversion des plus arrangées. Profiter du vacarme pour entrer et probablement combattre le moins possible. Et user de nos talents. Elle souligne ce fait avec une simplicité et une manière de le dire assez déconcertante, prouvant une fois encore qu’elle a été particulièrement attentive à mes faits et gestes. Je l’avais vu manipuler la glace et voilà qu’elle me disait sans détours qu’elle aussi manipulait la foudre.

- pas mal comme idée. Mais tu penses vraiment que la foudre va nous obéir ? Si jamais ça rate et que la diversion échoue, il faudra se battre.

En même temps, nous n’avions pas trop d’autre choix.

- Mais je marche. On n’aura qu’à attendre le moment le plus opportun, d’ici une petite heure ou deux, tout au plus.

Que pourrait-on faire pour passer le temps à présent ? Ah oui, il avait été question de chants Vikings, et je n’avais pas répondu sur le moment à la demande de la belle guerrière. Il y aurait bien eu deux ou trois chants vikings que j’aurai pu lui proposer pour attendre que la nuit ne tombe, celui de l’hommage aux ancêtres, du chemin vers Hel, de la bravoure des temps passés. Mais ce fut celui dédié à Tyr qui me vint le premier.

- En parlant de chants Vikings, tu as déjà entendu parler de Tyr ? Le dieu des cieux, de la guerre Juste et des victoires ?

Tout aurait été possible avec elle, je m’attendais à ce qu’elle me dise oui, plus que non d’ailleurs. Et sans trop attendre qu’elle ne réponde, je me mettais à fredonner avec une voix basse, grave et assez profonde.

- Tyr heitir, Einhendt gud, Vargens matar, Hilmir av hovet.
Tyr heitir Einhendt gud Ledestjerna Vik han aldri Tyr.

Heilir hildar til, Heilir hildi frá, Koma þeir heilir hvaðan.
Heilir hildar til, Heilir hildi frá, Koma þeir heilir hvaðan.

Ef ek skal til orrostu Leiða langvini, Und randir ek gel, En þeir með ríki fara.
Ef ek skal til orrostu Leiða langvini, Und randir ek gel, En þeir með ríki fara.
Heilir hildar til, Heilir hildi frá, Koma þeir heilir hvaðan.

Ps- c’est le lien youtube en entête de post.

Traduction:

Si seulement nous avions eu quelques instruments, ou d’autres chanteurs, un skald, et la possibilité de faire plus de bruit que ce qu’il nous était permis… ! Il y avait bien le tonnerre lointain qui venait ponctuer certaines de mes phrases, mais même avec cet accompagnement céleste, mon récit était bien morne. Il y aura d’autres circonstances pour ça, certes mais c’est dès à présent qu’il aurait fallu le faire. Bon, faut espérer que la nuit se couche plus rapidement que prévu. Je vais commencer à trépigner et je me demandais aussi ce qu’il se passerait après tout le raffut que nous allions faire dans leur camp, après avoir libéré les esclaves… une question me brule les lèvres.

- Tu feras quoi lorsque tu auras libéré les esclaves ? Tu repartiras dans tes contrées ? Tu sais, on pourrait avoir besoin de quelqu’un de ta trempe par ici. Si en plus tu maitrises la foudre…

Pas de destin, ni de hasards, que des rencontres.
Je n’avais plus rien à dire.

Tu y as réfléchi plutôt sérieusement à ce plan. Même s’il t’est venu à l’esprit en quelques minutes. Tu es parfois impulsive, imprévisible. Mais tu ne te permettrais de vous mettre tous les deux en danger sans consulter ton acolyte du jour. L’idée te semble bonne, mais peut-être que TunraR ne le verrait guère de cet œil. Il se prononce à son tour, validant tout de même ton plan. Toi aussi, tu as pour crainte d’être prise à ton propre piège, mais avez-vous réellement le choix ? C’est tout ou rien. De toute façon, il faudra vous battre quel que soit le scénario, seul le nombre d’ennemis variera.

Tu restes assise à même le sol. Autant économiser ton énergie puisqu’il vous faut patienter quelques heures avant de passer à l’action. Ton compagnon d’armes revient sur ce sujet abordé il y a peu, les chants de guerre. Intriguée, tu secoues la tête, en simple réponse à sa question. Tyr ? Non, à priori, cela ne te dit absolument rien. Tu as beau être instruite, tu ne connais pas tout sur tout, bien loin de là. Tu as encore énormément de choses à apprendre, d’histoires à découvrir.

Il fredonne d’une voix si grave si on la compare à la tienne. La voix d’un guerrier. Son timbre est différent de celui qu’arbore ton Captain, mais il est tout aussi agréable à l’oreille. Tu fermes les yeux, te concentrant sur son chant, un demi-sourire ourlant tes lippes. Malheureusement, ce dialecte t’échappe mais tu ne peux que saisir l’émotion de l’intonation. Lorsque sa voix s’éteint, ponctuée par un coup de tonnerre lointain, tu ouvres les yeux, ravie.

« C’est plutôt différent de ce que je chante ou écoute à l’accoutumé mais … je pense pouvoir m’en accommoder. »

Tu lui adresses un clin d’œil avant qu’un silence ne vous pèse. Un silence que le guerrier du Nord finit par briser. La question te surprend quelque peu. Tu clignes des paupières et tu te mordilles la lèvre inférieure. Ton regard fuit, tu hésites, clairement. Il peut lire en toi comme dans un livre ouvert avec ta bouille bien trop expressive.

« Et bien … Mon but principal est de retrouver mon équipage que je n’ai que trop longtemps abandonné mais … » Tu l’observes quelques instants, laissant ta réponse en suspend avec cette fois une expression totalement neutre. Allez, Réa, ne le fais pas languir ainsi. Tu finis par pencher la tête, souriante. « Je ne suis pas contre faire un petit bout de chemin avec toi. J’ai comme l’impression que je pourrais apprendre, à ton contact. Pirate guerrière, ce serait plutôt la classe ! »

Tu ris légèrement avant de te laisser tomber sur le dos, observant le ciel succombant de plus en plus à la nuit. Pour un peu, tu pourrais t’assoupir. Mais tu gardes les paupières bien ouvertes, aux aguets. Ton visage bifurque vers un éclair illuminant le paysage l’ombre d’une infime seconde. La foudre est un phénomène imprévisible, mais tout autant magnifique. Magnifique et dangereuse. Un peu comme toi, parfois. Enfin dangereuse … Tout est relatif, n’est-ce pas ? Tout dépend sur quel point de vue l’on se place. Tu finis par te redresser assez subitement, ébouriffant de tes mains tes mèches rosées afin d’ôter les quelques résidus naturels qui avaient pu s’y immiscer.

« Lorsque tout ceci sera terminé, je te ferais entendre mon chant pirate préféré ! » Tu replonges dans tes pensées avant que les mots ne surpassent tes lippes sans même que tu ne t’éveilles réellement. « Il y avait cette charrue avec du foin. Elle pourrait être un bon point de départ de feu … En plus, il ne me semble pas avoir vu de chevaux à proximité. J’aimerais … éviter de les blesser. »

Tu lèves le nez vers lui. Réflexion sans doute idiote, mais faire du mal à un animal inoffensif reste un acte que tu souhaiterais éviter au maximum. Tout comme ôter la vie d’autrui, quelle que soit sa réputation. Là, sont tes limites. A savoir si tu parviendras à les franchir, un jour ?

Cette fille est vraiment tout sauf commune. Lorsqu’elle met du temps à me répondre, elle n’en est pas moins espiègle que ce que j’ai déjà pu en juger. Un peu joueuse, quelque peu timide aussi. Mais on ne peut pas lui en vouloir, loin de là. C’est dans sa nature. Et elle parait être un cœur pur par-dessus tout. Puisse-t-elle trouver toujours sur sa route des embuches qu’elle pourra renverser.

Sa loyauté va à son équipage, c’est ce qu’elle peut répondre, cependant, elle n’a pas dit non à l’idée de m’accompagner un bout de chemin. Qu’est-ce qui pourrait bien la dissuader d’aller avec ses amis sur son navire avec son capitaine si ce n’est l’appel de la liberté et l’envie d’accomplir encore plus de choses hors normes ? Voilà la raison pour laquelle il était préférable que je cache mon identité, comme à chaque fois d’ailleurs. Pour que tout mortel qu’il soit, un mortel fasse les choses avec le cœur et non par intérêt.

Elle se laisse tomber au sol, sur le dos. J’esquisse un sourire.

Voilà quelqu’un en confiance et qui ne craint pas une réaction qui serait trop masculine. C’est Flatteur, mais je suis un dieu, un peu au-delà de ce genre d’attitudes. Enfin quoi que ça n’ait pas trop son importance dans la situation actuelle. Je n’en reste pas moins Thor avec ses innombrables conquêtes dans les 9 royaumes !

- Tu navigues, tu dois connaitre le nom de certaines étoiles pas vrai ?

Je pointais vers la grande ourse sans plus de précisions, elle n’était pas difficile à trouver en dépit des nuages, des éclairs et de toute la bouillie nuageuse qui s’amoncelait depuis un moment. Et pour un marin, c’était même la plus importante de toutes pour trouver l’étoile polaire.

- Polaris est un symbole pour notre peuple, la voie à suivre pour les guerriers. On dit qu’elle mènerait aux portes d’Asgard pour qui serait assez fou pour entreprendre le voyage.

Je reste debout malgré tout. Ce n’est pas l’envie qui me manque d’aller m’allonger à quelques centimètres d’elles pour mieux lui montrer, si si, je vous jure, juste lui montrer. Mais elle sait déjà où se trouve l’étoile dont il est question et se relève même avec une rapidité et une manière qui ne peut lui être empruntée à personne.

- Lorsque tout ceci sera terminé, je serai ravi d’entendre ton chant de pirate.

Et elle pointe une charrue gavée de foin, revenant à notre affaire, évoquant même son envie de ne pas trop maltraiter les bestioles qui pourraient se trouver par là.

- Nous n’avons qu’a détacher les liens ou ouvrir les enclos, ça fera une diversion supplémentaire.

C’est vrai que les chevaux n’avaient pas à payer le solde de tout compte même si parfois, les règles des combats et des escarmouches pouvaient en décider autrement. En tout cas, elle avait précisé les choses, c’était d’autant plus honorable venant d’elle.

Ah, bon sang, ce que je pouvais aimer trainer avec les mortels… Et les mortelles ! Pour ce genre de choses, pour tout ce qui faisait de leurs choix des moments uniques à vivre. Ils étaient faillibles, certes, parfois présomptueux, mais pas plus que certains dieux. Et surtout lorsque certains se plaisaient à vouloir forger leur destin. C’étaient mes préférés. Surtout les guerrières. Oui, bon, je pense que vous avez compris.

A force de causer, de débattre et de profiter de l’instant, la nuit avait étendu son voile sombre sur toute la région. Et il allait enfin être possible de passer à l’action. Je me tourne vers elle pour les dernières précisions.

- Je m’occupe des 2 sentinelles à droite et toi celle de gauche ?

Elle était pile à côté du chariot de foin. Il ne semblait pas très compliqué de se frayer un chemin jusqu’à elle. D’un autre côté, la foudre aurait tout aussi bien pu frapper n’importe quand et provoquer la diversion à n’importe quel moment.

- Comme ça tu peux t’occuper de la diversion au moment que tu jugeras le plus opportun ?

Je resserre ma ceinture et mes protections abdominales, vérifiant chaque fixation sans beaucoup de pudeur d’ailleurs, avec l’habileté du guerrier qui se moque que devant lui soit un homme ou une femme. Hey, du calme, c’est juste une tunique avec un plastron de cuir que je réajuste sur mes épaules et mon torse. Pas de quoi provoquer une émeute.

- Et au passage, si l’occasion se présente, on libère les montures comme tu as pu le suggérer. Elles pourront servir aux esclaves et s’il en reste, à nous aussi pour la suite… ou la fuite.

Je lui adresse un clin d’œil, un sourire.

- Et prudence. Sinon je viendrais te chercher jusque dans le hall du Valhalla, je t’en fais le serment.

C’était là une phrase ambigüe que j’avais prononcé. Dans son esprit, ça aurait pu être le signe que j’étais prêt à aller la chercher d’entre les morts si les choses tournaient mal, démontrant une forme d’attachement réel, et c’était le cas. Mais dans le mien c’était aussi une manière de lui dire qu’il ne lui arriverait rien de fâcheux, quoi qu’il advienne, même la mort.

Faisant volte-face, je m’accroupissait, repliant mes jambes, pour finalement m’élancer avec une allure modérée vers le campement.
Spoiler:

La disposition des tentes, des obstacles, caisses, chariots et butins divers fournissaient un excellent couvert même pour un grand gaillard comme moi. Pour ainsi dire, les éclairs fréquents et les roulements de tambour couvraient mon approche et le bruit que je pouvais faire. Du moins c’est ce que je pensais.
Je n’avais pas jugé bon de demander à l’orage d’être plus violent encore, j’attendrais de voir ce que la Guerrière ferait de son côté. Pourtant, l’approche aurait pu être bien plus violente et motivée avec plus de bruit et de lumière.

Toujours est-il que les deux gaillards dont je devais m’occuper étaient des plus silencieux, attachés à leur fonction comme des moules sur un rocher. Chacun, tournés vers une direction, distants de 5 mètres et séparés par quelques coffres et cordages.

Lentement, sûrement, je m’approche, usant de tous les couverts possibles, des ombrages et autres zones portées pour effectuer ma progression.
Tiens, ce gaillard avec une pince à feu accrochée à la ceinture et ce collier d’arrêtes d’espadon sera ma préférence pour l’occasion.

Personne ne m’a vu ? Non ? Oui ? Peu importe, j’avance pour me placer dans son dos ou presque, on dirait même ¾ arrière. Il peut sans doute me voir l’espace d’un instant s’il tourne la tête mais les éclairs me donnent un avantage. L’autre est toujours occupé à regarder dans sa direction ? Parfait. Encore quelques pas, quelques mètres et me voilà dans son dos, prêt à frapper. Et je ne me prive pas pour le faire au moment même où le tonnerre vient gronder de tout son saoul pour couvrir mon geste.

Vlam !

Violent et qui ne peut lui laisser aucune chance. Et je ne m’arrête pas en si bon chemin. Donnant un coup d’œil pour voir où en est Réa, je dirige mes pas vers le second non sans quelques précautions d’usage.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Mer 4 Mar 2020 - 11:15

Le nom de certaines étoiles ? En réalité, tu en connais une majeure partie. Certes, tu n’es pas navigatrice mais tu as tout de même un minimum de connaissance là-dessus. Et puis, à force de les contempler lors des jours de mer calme et de ciel nocturne dénué de nuages, tu ne peux que les reconnaître. Tu murmures le nom de l’étoile qu’il pointe du doigt. Il t’informe de son symbole, son importance pour le Royaume du Nord. Asgard, tu n’y a jamais mis les pieds, un jour, peut-être ?

« Es-tu l’un de ces fous ? »

Tu restes allongée au sol, mais tes iris d’améthyste se détachent quelque peu du ciel pour se poser sur le guerrier. Tu laisses planer le silence, en l’attente de sa réponse avant de te redresser. Une promesse de donner un peu de ta voix dans un chant pirate, et les affaires reprennent. En vérité, tu ressens cette légère angoisse qui taraude ton estomac. Cette anxiété toujours présente avant la bataille puisque l’imprévisible peut être au rendez-vous. S’il vous est bénéfique, tout ira bien mais dans le cas contraire … Tu ne préfères pas y penser. Et si l’importance de la vie des esclaves est indéniable, tu te permets de préciser que celles des animaux l’est tout autant à tes yeux. Mais, tu le sais bien pourtant, Réa, on ne peut pas sauver tout le monde. Tu ne peux que te trouver soulagée qu’il aille dans ton sens. Pour toi, un bon guerrier est un guerrier sachant faire la différence entre criminels et innocents.

« Excellente idée, Chef ! »

Tu lui souris. Un pseudonyme certainement étrange. Tu commences à te comporter avec lui comme tu le ferais avec Nereus. Bien qu’il est hors de question que tu l’appelles Captain ! Chasse gardée de ton mentor attitré ! Il t’apporte quelques instructions, tu lui réponds d’un simple hochement de tête déterminé. Pas besoin de plus pour cela. Tu visualises déjà tes projets alors que tu laisses ton acolyte s’apprêter pour le combat. D’ailleurs … Tu détaches la cape, à contrecœur, mais il serait plus judicieux de te décharger de celle-ci pour te libérer de tes mouvements. Tu la dissimules dans les quelques herbes avant de lever le nez vers son propriétaire.

« Ne t’en fais pas, je prendrai soin de la récupérer ensuite ! »

Tes vêtements s’en trouvent encore quelque peu humide, mais ceux-ci feront tout de même l’affaire. Tu vérifies tout de même la présence de ta dague à ta ceinture, simple précaution, bien que tu ne comptes pas réellement t’en servir. Tes poings et tes pouvoirs te suffisent la plupart du temps. Il te suggère la libération des chevaux, tu lui réponds par un sourire.

« Compte sur moi ! »

Ses dernières paroles te surprennent. L’expression est nette sur ton visage. Enfin, après tout, il est relativement normal de vouloir éviter la mort d’un compagnon d’armes ! Peut-être une phrase typique des guerriers nordiques pour se souhaiter bonne chance. Tu finis par sourire, d’un air assuré, malicieux.

« Je n’ai pas l’intention de rendre l’âme aujourd’hui. »

Voilà. Le moment venu. Il est temps pour vous de vous séparer durant un court instant, le temps de s’occuper des premières sentinelles ennemies. Ensuite viendrait le temps de la diversion. Tu choisis pour le moment de te concentrer sur ton objectif. TunraR semble être assez aguerri pour s’en sortir de son côté. Légère comme une plume, tu te déplaces presque de manière féline. L’ombre te couvre, tu t’y tapies un peu plus lorsque les éclairs illuminent le ciel. Ta « proie » vagabonde autour de cette fameuse charrue. Il vous faut d’abord éliminer ces trois potentiels témoins avant d’assouvir votre plan.

Mais à cet instant où ton acolyte sort de l’ombre pour s’attaquer au premier, ta cible se fige, prêt à s’élancer, prêt à alerter. Tu serres les dents, et sort de ta cachette, te glissant dans le dos de celui-ci, passant ton bras autour de sa gorge afin d’étouffer un éventuel cri. Surpris, il se débat, te repousses avec force. Désormais, tu es la seule à occuper son esprit, certaine qu’il voit déjà en toi une proie facile dont il pourrait bientôt se délecter à sa guise. Mais tu ne lui laisses guère le temps d’espérer, lui décochant une série de coups gracieusement menée avant de terminer par une petite joute électrique, assez pour l’assommer. Il s’effondre au sol. Un de moins. Enfin, c’est ce que tu penses. Reste à savoir si ton coup est assez fort pour qu’il reste au sol !

Du côté de TunraR, le premier n’a pas fait long feu, le coup ayant suffi à le neutraliser sans le moindre mal. Le bruit du corps qui chute lourdement au sol c’est malheureusement guère couvert par la foudre. Le second se retourne, dégainant son sabre pour se jeter sur le guerrier du Nord. Tu observes la scène. A voir sa manière de manier l’arme blanche, ton acolyte pourra le maîtriser sans aucun mal, avant même qu’il ne puisse lever le petit doigt. Malgré tout, gardez-vous bien de ne pas tomber dans la facilité.

Enfin, pour le moment, tu te précipites vers l’enclos, l’ouvrant pour inciter les bêtes à s’éloigner dans le silence. Puis ton cosmos irradie ton corps, une douce aura azurée crépitant de quelques éclats électriques. Tu te concentres sur le ciel, faisant abstraction de tout ce qui t’entoure. Et lorsque le moment te paraît le plus opportun, lorsque la foudre t’offre cet éclair de choix, tu tentes de la maîtriser afin que celui-ci ne se dirige sur la charrue. La moindre déconcentration peut être relativement ennuyeuse, à cet instant.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor) Lun 9 Mar 2020 - 12:02

Le premier type s’écroule sans broncher et en une fraction de seconde des tas de choses me reviennent en tête. Elle avait parlé, évoqué quelques trucs avant que je ne m’élance et j’étais resté silencieux mais néanmoins complice de ce qu’elle disait. Etais-je un de ces fous d’Asgard comme elle aurait pu le penser ? Au moins sa question démontrait une fois de plus qu’elle était très perspicace. Elle se doutait que je n’étais pas un simple guerrier et était trop pudique ou timide pour en parler ouvertement. Alors, c’était bien là une manière de corsaire que de me demander si j’étais un de ces fous au service du nord.

je suis arraché à mes pensées divines alors que le type sur lequel j’avais jeté les premiers coups vient de s’écrouler lourdement et serainement dans une beaux regroupement de poteries. Et pourquoi avoir posé ses poteries là devant d’ailleurs ? Juste sans prévenir ? Sans signe d’avertissement ? mon regard se porte vers le second type presque immédiatement. Et forcément, il m’a vu et vient de dégainer son arme, une coutume locale pour souhaiter la bienvenue aux imprévus.

Je me tourne vers lui, lentement, avec le regard posé et profond, ce genre de regard que tout bad-boy de son état lance à son adversaire avant de faire un truc héroïque ou complètement con. Pas de peur ni de doute, au contraire même. C’est l’instant sacré, le moment qui contient l’assurance que les choses vont s’accélérer ou non en fonction de la réaction de chacun. Peut-être qu’il va crier, s’agiter, pour l’heure, il ne s’est même pas écoulé une seconde depuis qu’il a tourné la tête vers moi. Il lève son arme…

Dois-je rappeler que je peux agir à la vitesse de la lumière ? Ou presque.

Mon regard se prolonge vers Réa qui de son coté à forcément avancé pendant que je me rapprochais de ma cible. La sienne est déjà au sol et a été clouée avec talent. Je l’avais vu s’élancer et j’avais deviné chacun de ses pas de félin. Une démarche agile et élégante, une approche silencieuse et mesurée, cette fille est pleine de surprises. J’devrais l’épouser ou en trouver une comme ça à Asgard ou ailleurs. Et pendant qu’elle s’élance vers sa cible, elle calcule chaque impact, chaque pigne et n’en perd pas pour autant son charme. Redoutable, comme je l’imaginais.
Alors que son adversaire tombe à la renverse, elle se précipite sans ménagement vers l’enclos des chevaux pour l’ouvrir. L’appel de son instinct est le plus fort tant et si bien qu’elle tourne le dos complètement à la situation. Etait-il besoin de le préciser ? La porte de la clôture s’ouvre mais aucune bête ne vient à franchir le seuil, tous regroupés et apeurés qu’ils sont par les éclairs et l’orage qui gronde de plus belle.

Son attention se porte désormais vers le chariot rempli de foin à quelques mètres d’elle. Réa continue de suivre le plan dont nous avions parlé et c’est munie de sa seule force de pensée qu’elle parvient invoquer la foudre pour qu’elle s’écrase dessus, embrasant la paille aussi simplement qu’il suffit de le dire mais dans un grondement puissant et inédit. L’adrénaline du combat ? Il n’en fallait pas plus pour que les bêtes s’affolent, paniquent, se ruent par la porte mais essayent aussi de s’échapper par tous les moyens possibles, ce qui inclus bien sur l’idée de défoncer les barrières.

Que pourrait-elle faire à part s’écarter au lieu de risquer de se faire piétiner ? Eviter bien d’autres soucis car en vérité, dans l’agitation, elle vient de remarquer que son adversaire, fort de son expérience désagréable d’il y a quelques instants, n’a pas décidé de lâcher l’affaire. Il tient debout mais le coup qu’il a reçu à la gorge l’empêche pour instant de crier ou d’émettre le moindre son qui ne soit couvert par l’orage ou la pluie. Tout juste peut-il vociférer d’une voix étranglée et rocailleuse, presque enrouée, en essayant de sonner l’alarme. Mais pour combien de temps encore ?

C’est exactement au moment précis ou Réa décide de faire tomber la foudre sur le chariot que je profite de l’instant pour me ruer sur mon adversaire ; le flash aveuglant pour lequel je suis immunisé me permet de gagner un avantage, même si comme je l’ai déjà dit, j’aurai pu agir bien vite. Mais ce n’est pas pour l’heure l’image d’un super héros que je compte montrer à Réa. Rien de tout cela ne doit se voir, à moins que des circonstances ne m’y obligent.

L’éclair à fait son office comme je le pensais. Mon attaquant décide quand même de porter son coup mais me rate et plante son arme dans un des madriers de la clôture du camp. D’un coup de coude sur la lame, le tente de la briser, profitant qu’elle soit coincée et vulnérable. Mais ce n’est pas tout. Propulsé par l’élan de mon coup de coute, c’est avec l’épaule opposée que j’avance pour bousculer puis projeter ma cible. Ainsi, à moins d’un coup de bol, il lâchera son arme si elle ne s’est pas déjà brisée.

- J'ai horreur des malfrats, encore plus sur mes terres...

Quelques mots à la volée lancées vant de m'élancer. Faire preuve de vocabulaire est important tout de même... surtout dans ce genre de situation. Mais pour l'heure, ce sont mes poings qui viennent s’abattre sur son visage. Une salade de phalanges digne des meilleurs dentistes d’Asgard, que dis-je, du monde ! Un premier coup pour l’anesthésie, un second pour agir sur les dents cariées. Frapper des types, j’ai toujours eu le souvenir d’avoir fait ça, pour une raison ou pour une autre. Je n’imaginais pas ce type se relever ou faire quoi que ce soit d’autre après ma charge, j’étais toujours présomptueux, assez pour que mes histoires soient toujours teintées d’héroïsme d’ailleurs. Mais pour l’heure, c’était vers l’entrée de la grotte que mon regard et mes pas se dirigeaient. A couvert, je progresse autant que je le peux en utilisant les abris qui s’offrent à moi pour me retrouver au plus près de l’entrée, bien sur sa droite, plaqué contre la paroi et de préférence en utilisant le mobilier déjà sur place pour me dissimuler au mieux.

Car si le bruit de nos récentes bagarres avait été presque maitrisé, j’ai dit presque, on ne savait pas si la grotte était profonde, et si de fait les ravisseurs étaient proches de la sortie ou non, assez pour nous entendre ou nous ignorer en tout cas. Attendez, la foudre, les bêtes en panique, un type que je regarde dans le blanc des yeux une fraction de seconde et qui aurait pu tenter un cri ou autre chose… je n’imaginais pas que notre entrée en lice n’ait pas pu générer quelques élans de suspicion, au moins sur quelques uns.

Ce serait la diversion que nous attendions… et il ne nous resterait plus qu’à entrer dans la grotte.

« Oh oh … »

Le grondement de la foudre et le brouhaha ambiant étouffe ta voix alors qu’avec agilité, tu parviens à t’écarter des chevaux, sans trop de dommage. Quelle andouille tu fais, parfois. Bien trop souvent d’ailleurs. S’il t’arrive d’être maligne, perspicace, parfois, il semblerait que tu n’as pas inventé l’eau chaude. Que dirait Nereus s’il t’avait vue à cet instant ? Soupirant, ton regard se porte sur ta victime désormais relevé.

« Il pouvait pas rester à terre celui-là !? »

Tu t’élances vers lui, lui décochant un uppercut digne des plus grandes guerrières. Celui-ci, tu ne l’as pas loupé. Il a d’ailleurs dû y laisser un bout de langue, à n’en point douter. Tu enchaînes par un coup de pied dans l’estomac pour l’envoyer valser près du chariot en feu. En espérant qu’il ne se relève plus. Tu grinces des dents tout de même, en le voyant si près des flammes. Et, têtue comme une mule, tu décides de courir vers lui, de lui attraper les bras et le traîner dans l’herbe sèche jusqu’à l’éloigner du brasier. Que tu sembles ridicule avec ce principe de ne jamais ôter une vie, même indirectement …

Tu observes les environs, retrouves ton acolyte guerrier non loin, déjà entrain de progresser tandis que ses adversaires sont désormais au tapis. Aucun ménagement, mais bien inconscient. Le tien le semble aussi, enfin tu l’espères. Agile, tu rejoins le nordique avec la plus grande précaution. Plaquée contre la paroi rocheuse, tu analyses ton environnement avant de murmurer au creux de l’oreille de ton partenaire.

« Soit on est tombé sur des durs de la feuille, ou ils sont occupés à autre chose dans cette foutue grotte. »

Oh, Réa, ton langage, tu penses qu’il est digne d’une demoiselle peut-être ? Enfin, une demoiselle, est-ce censée se battre, finalement ? Pas vraiment, et pourtant, tu es bel et bien là, au milieu d’un camp de brutes immorales. D’ailleurs demoiselle … Demoiselle en détresse ! Tu souris. Ce coup-là tu l’as déjà fait, et ça avait plutôt bien marché. Tu donnes un léger coup de coude au nordique afin qu’il te soit attentif.

« Je pourrais entrer dans la grotte et me faire passer pour une pauvre petite biche égarée, qu’en penses-tu ? » Tu lui souris, lui adresses un clin d’œil. « Après tout, tu as promis de me sauver, non ? »

Et te voilà déjà à t’écarter de la paroi, à peut-être te sacrifier, d’ailleurs. Qui sait ce qui t’attend à l’intérieur ? Enfin, il est encore temps de te rattraper. Il n’a qu’à tendre le bras pour t’en empêcher.

Sujet: Re: [FB] SOS d'une pirate en détresse (Thor)

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