Retour au pays [sujet libre]

Territoire d'Alpha

D’un bon pas cadencé, il arriva au pied des imposants remparts où le ressenti de cosmos était de retour et assez logique, des gardes firent leur travail en demandant l’identité du jeune homme puis le laissèrent passer en ayant entendu son nom de famille car il restait secret sur son identité de guerrier divin. S’en suivit une succession d’escaliers et de paliers donnant accès à différents bâtiments ou espaces, jusqu’à arriver à quelques pas du palais d’Odin où des soldats en contrôlaient l’entrée, alors Siegfried s’avança vers eux :

« Bonjour, je suis Siegfried de Dubhe, je souhaite rencontrer le dirigeant de notre royaume ! »

L’un des deux hommes arqua un sourcil et répondit :

« Salut Siegfried de Dubhe, et pour quelle raison devrait-il te rencontrer ? »  

Le guerrier se doutait bien qu’on ne le laisserait pas entrer aussi facilement et c’était plutôt une bonne chose en terme de sécurité mais il n’avait pas envie de perdre trop de temps quand même alors il espéra que cela suffise :

« Ma famille a toujours été là quand nos dirigeants en avaient besoin et aujourd’hui je demande une audition au plus vite, il n’est pas dans mon intention de faire perdre du temps à quiconque… »

Apparemment, le garde ne semblait pas impressionné par l’appartenance du jeune homme à la noblesse, il était vrai que la tenue passe-partout de ce dernier ne plaidait pas en sa faveur alors il demanda simplement :

« Est-ce que les membres de ma famille sont là ? »

Il espérait que ce soit le cas pour être rassuré et en même temps, les siens pourraient l’aider à rencontrer la plus autorité d’Asgard. Sauf que le soldat lui lança :

« Non, je ne crois pas alors ne reste pas là sinon il va t’en coûter ! »

Cela était navrant d’être reçu de la sorte, oui le guerrier aurait pu revêtir son armure pour avoir le plaisir de lui demander ce qu il comptait lui faire mais ce n’était pas le but de ces protections et puis la technique pure de combat était suffisante pour esquiver les éventuelles attaques de celui qui faisait la sourde oreille. Siegfried s’éloigna un peu mais resta à faire le pied de grue au milieu de la place faisant face à la grande porte du palais d’Odin où la sentinelle zélée le regardait de travers. Il n'y avait plus qu'à attendre que quelqu'un d'important passe par là...

Après une bonne heure à questionner les rares personnes qui passaient par là, sans résultat que ce soit sur ses parents ou pour pouvoir entrer dans le palais, sans oublier l’observation de l’attitude des gardes qui n’était pas sereine, le jeune homme pensait que quelque chose n’allait pas mais ce ne devait être qu’un petit problème vu que tout ce petit monde continuait à vaquer à des occupations des plus ordinaires.

Soudain, un croassement de l’oiseau noir perché sur un rempart déchira le silence glacial du lieu, s’en suivit la sensation d’approche d’une aura cosmique, de quoi mettre Siegfried sur le coup, enfin quelqu’un qui pourrait peut être lui permettre d’entrer dans ce lieu sans avoir à se dévoiler tant qu’il ne savait pas à qui aurait à faire, des gens du marché parlaient que Loki était en place alors il fallait être très prudent, l’ancien apprenti était à présent un guerrier divin d’Odin et non de son fils plus ou moins maléfique.

Quelques minutes passèrent avant qu’un homme barbu apparaisse, transportant sur son dos une boite qui devait contenir son armure, portant une lyre alors que son physique semblait plus en phase avec le port d’une masse, d’une hache ou d’un autre arme de poing. Peu importait, il faisait ce qu’il voulait, à chacun son côté artistique !

Siegfried décida d’aller vers lui alors qu’il parlait avec les soldats, sans se précipiter pour ne pas que tous se sentent menacés puis à une dizaine de mètres, il lui parla :

« Hey attendez ! Bonjour Monsieur le guerrier musicien… Pouvez-vous m’aider pour… Ah je manque à mes obligations, je suis Siegfried de Dubhe, de la maison du même nom »

Le jeune homme inclina légèrement la tête en signe de respect avant de poursuivre :

« Les gardes sont très pointilleux, ils me refusent l’accès alors que je suis un fils d’Asgard, je ne comprends pas pourquoi alors permettez-moi vous accompagner s’il vous plait »

Les yeux de Siegfried dévisageaient l’homme trapu dans l’attente d’une réponse positive mais rien n’était gagné.

Ce n’était pas n’importe qui cet homme qui venait d’arriver et pourtant il ne semblait pas avoir l’habitude des lieux et les gardes ne remettaient pas sa tête rien qu’à voir qu’ils ne s’étaient pas écarté pour le laisser passer… Ou alors il se pouvait que ce soit le problème deviné par Siegfried qui soit plus grave qu’envisagé pour qu’on barre la route à un guerrier de ce rang. Se pourrait-il que le grand Odin ait confié plusieurs armures au même moment, signe que quelque chose de grave est annoncé, sans doute pas l’invasion des enfers sans quoi cela aurait été fait plus tôt, peut être pour chasser Loki qui pouvait être néfaste pour les relations amicales avec Athéna et ses chevaliers. Il y avait trop d’incertitudes pour l’instant pour être fixé donc mieux valait rester dans l’ombre face au combattant de l’étoile d’Eta.

A cette identification, le jeune homme dut avoir sur son visage l’air impressionné et respectueux pendant un court instant avant de l’écouter parler des blessures du royaume, ce à quoi Siegfried ne pouvait qu’acquiescer, il avait vu certaines choses et avait entendus les gens parler au marché. Il allait pour lui répondre mais comme le jeune homme prenait son temps pour ne pas le saouler en se montrant insistant alors le dénommé Viktor Ackermann parla aux soldats pour demander audience, ce qui avait déjà été le cas un peu plus tôt avec une réponse négatif envers Siegfried, peut être qu’avec sa carte de visite plus précise, le guerrier d’Eta aurait plus d’impact… Il ne fit pas mieux, les gardes lui répondirent :

« Désolé guerrier divin d’Eta, on a ordre de ne laisser entrer que les conseillers, leurs assistants et le personnel indispensable, veuillez vous aussi vous conformer à ces ordres en attendant de nouveaux »

Ah le sens de l’accueil avait bien changé depuis son enfance, peut être des facéties liées au malveillant Loki. A ces mots, Siegfried s’exclama :

« Bon, je crois que vous ne pourrez pas m’aider… J’ai l’impression que vous n’êtes pas d’ici vu votre nom et votre accent, pourtant vous avez une armure de premier rang, rassurez-vous, je ne dis pas que vous ne la méritez pas car ce serait vous insulter ainsi que notre dieu de vous l’avoir confié »

Ayant un léger sourire comme pour rassurer son interlocuteur sur ses intentions amicales, il poursuivi :

« Libre à vous de ne pas en parler si cela vous dérange, je ne voudrais pas vous fâcher »

Ne connaissant pas la mentalité de Viktor, le jeune homme préférait y aller avec des pincettes pour ne pas que cette rencontre imprévue laisse un mauvais souvenir à chacun.

Asbjörn avait enfin obtenu son armure et servait, à sa façon, le dieu Odin. Ce moment de sa vie lui fut très agréable jusqu'à ce qu'il se rende compte d'un détail qui avait son importance, le Saphir d'Odin, qui était ce qui faisait la particularité des armures des Guerriers Divins, manquait à l'appel. En effet son armure, bien que resplendissante, avait un interstice au milieu du torse. Il ne mit pas longtemps avant de se mettre à quatre pattes dans son volcan afin de chercher ledit Saphir de Bêta, s'assurant qu'il ne l'avait pas laissé tomber par terre. Après quelques minutes de recherche il abandonnait, son saphir restait introuvable et cela le mettait dans une colère noire. Absjörn avait effectivement accompli ce que son maître avait prédit pour lui « impossible à réaliser », et ce dans le seul but d'avoir une de ces pierres sacrées incrustée dans l'armure, malheureusement pour lui le sort s'acharnait. Se relevant, il était déterminé à poser des questions aux responsables de cette mauvaise plaisanterie, seulement lui-même ne savait pas qui était l'ignoble énergumène qui lui avait volé.

*Je commence à peine à me réjouir, à être fier de ce que j'ai accompli et un petit malin me retire mon saphir ! J'ai l'air de quoi moi maintenant ?!*

Tellement heureux d'avoir vu l'armure se poser sous ses yeux dans le creux du volcan Beerenberg, puis se fixer à lui en l'ayant à peine effleurée, le nouveau Guerrier Divin de Bêta n'avait jamais remarqué qu'il n'avait jamais eu le Saphir en sa possession. Réfléchissant quelques instants il finit par se dire qu'au Palais d'Odin, là où étaient rassemblés tous les dirigeants et responsables d'Asgard, il y allait bien en avoir un à qui se plaindre du vol odieux de son Saphir de Bêta. Il sortait donc de son volcan pour se diriger vers le Palais de son dieu. Sur la route il faisait plusieurs pauses, regardant par la même occasion le paysage qui s'étalait devant lui. Asbjörn n'avait que peu de connaissances sur Asgard, néanmoins il avait eu une éducation sur les Guerriers Divins aux huit Saphirs et sur les lieux que chacun devait protéger. C'est pour cette raison qu'il se souvint alors qu'en entrant pour la première fois en Asgard, il avait dû passer par un endroit qui devait être la Montagne de Gamma, mais qu'à la place de celle-ci se dessinait un paysage mutilé.

*Hmm, c'est certainement aussi de mon devoir de demander ce qu'il s'est passé là-bas... C'est comme s'il y avait eu une féroce bataille, je vais peut-être enfin pouvoir défendre les faibles et les opprimés comme je me le suis promis.*

Le Guerrier Divin ne perdit pas plus de temps et reprit sa marche jusqu'au Palais d'Odin. Arrivé à destination il s’aperçut que l'endroit était très fréquenté par des soldats, des nobliaux ainsi que des serviteurs, mais également par une personne qui se démarquait des autres. Un homme ayant probablement la trentaine, arborant une barbe et portant sur son dos une grande boîte dont le contenu était connu d'Asbjörn. L'inconnu était en train de parler à un jeune homme aux longs cheveux, notre héros n'attendait pas plus longtemps avant d'aller dans leur direction en les interpellant à l'aide de grands signes, remuant les bras au-dessus de sa tête. Une fois devant eux, Asbjörn mit sa main droite sur son torse, à l'endroit de la fente de son armure, afin de cacher qu'il avait « perdu » le Saphir de Bêta. Il s'inclinait légèrement afin de faire mine de se présenter humblement, dans le seul but de cacher un peu plus l'absence de la pierre divine.

-Bonjour à vous, je me nomme Asbjörn, je suis le nouveau Guerrier Divin de Bêta. Je vois que vous êtes également un Guerrier Divin, la boîte que vous portez sur le dos m'a mis la puce à l'oreille. Quant à vous... (Asbjörn regardait de haut en bas le jeune homme, s'apercevant qu'il ne portait ni armure, ni vêtement de noble.) Les apparences peuvent être trompeuses, êtes-vous un responsable ici ? Ou en connaissez-vous un ? J'ai une réclamation à faire ainsi que quelques questions à poser. Demandait-il dans le plus grand respect.

Les apparences pouvaient effectivement être trompeuses, car bien qu'ayant un passé de noblesse, Asbjörn n'aimait pas porter la moindre chose de valeur sur lui. Se redressant par la suite, toujours la main sur l'interstice, Asbjörn scrutait les gardes postés devant l'entrée du palais. Leur nombre ainsi que leur tâche lui laissait présager qu'Asgard était en crise, ou du moins que quelque chose de gros se préparait. En effet les soldats ne laissaient guère entrer quiconque, aussi le fait que l'homme à l'armure devant lui soit aussi bloqué ici dissuadait Asbjörn de faire une tentative d'entrée, persuadé qu'on le refoulerait lui aussi. Il se contentait donc de tourner la tête vers ses deux interlocuteurs en arborant un large sourire amical.

La conversation avec Viktor fut interrompue par l’arrivée d’un autre guerrier divin tout en armure, au premier regard, il était impressionnant mais quand ce dernier se mit à gesticuler, tout de suite la magie de l’uniforme s’estompa et Siegfried pensa dans sa petite tête *T’inquiète mon gars, on ne pouvait pas te louper, inutile de faire de si grand geste*.

Peut être que le duo qui était en attente depuis un petit moment allait pouvoir en savoir plus sur la situation qui devait être grave pour qu’on refuse l’accès ne serait-ce qu’au guerrier divin d’Eta, était-ce le comité d’accueil qui arrivait avec pas mal de retard et une chorégraphie à revoir ?

Trêve de plaisanteries intérieure, il ne fallait jamais se fier à sa première impression alors le jeune homme venu avec un simple sac à dos écouta le nouvel arrivant se présenter, lui aussi posait des questions qui indiquaient qu’il semblait débarquer comme les deux hommes face à lui, bref, il ne serait pas d’une grande aide, encore un espoir vain.

Voyant le regard du barbu intrigué par ce qui semblait être la main d’Asbjörn qui était plaquée sur son armure, Siegfried dû répondre comme il pouvait ou voulait :

« Bonjour grand guerrier divin de Beta, lui c’est Viktor Ackermann, guerrier divin d’Eta et moi je suis Siegfried, à la recherche de mes parents, il semble que tout trois venons d’arriver il y a peu à Asgard alors en ce qui me concerne, je ne connais plus grand monde sur ces terres et en aucun cas nous sommes des responsables sans quoi nous ne serions pas là à nous geler les pieds depuis trop longtemps à mon goût »

Arborant un petit sourire amical, il rajouta quelques mots par curiosité :

« Pardonnez-moi si la question que je vais vous poser vous agace mais pourquoi portez-vous votre armure pour vous déplacer en ces lieux, avez-vous vu des ennemis d’Asgard dans le coin ? »

Le guerrier divin d’Alpha qui masquait volontairement son identité de combattant restait sur ses gardes malgré son aspect décontracté, des ennemis étaient peut être cachés et cela pouvait expliquer les ordres de filtrer les entrées tant qu’un responsable ne prenait pas le temps de venir chercher au moins Viktor qui pouvait être clairement une aide pour les gens du palais mais non, alors le problème devait être plus complexe qu’une simple attaque.

Dans tout les cas, trois guerriers fraîchement arrivés était un signe, le grand Odin ne faisait rien au hasard, une nouvelle génération de guerriers divins avait été formée et était prête à accomplir la volonté de leur seigneur. Pour l’instant, il s’agissait d’un trio et pour Siegfried, les deux hommes qui étaient là, semblaient être des gens biens, à quand le quatuor ?

(hrp : désolé de diriger quelque peu le regard de Viktor qui est absent mais cela me permet de prendre la parole sans quoi je l’aurais laissé parler en premier)

Les regards des deux hommes en face de lui semblaient indiquer qu'ils avaient remarqué la main d'Asbjörn volontairement plaqué contre l'interstice de son armure. Priant qu'aucun d'eux ne pose de questions là-dessus, le Guerrier Divin de Bêta restait l'air amical, sa main ne décollant pas de là où il l'avait mise. Heureusement pour lui, ses deux compères n'en firent rien. Ces derniers se présentaient comme étant respectivement le Guerrier Divin d'Eta, pour le barbu nommé Viktor Ackermann, et une simple personne cherchant ses parents pour le jeune homme aux cheveux longs nommé Siegfried. Ils n'avaient toutefois aucune idée de ce qu'il se passait en ces terres, car aucun d'eux n'était un responsable d'Asgard. Le plus jeune s'est d'ailleurs plaint d'attendre depuis si longtemps dans le froid, non sans une certaine amertume dans la voix. Celui-ci demanda également à Asbjörn la raison pour laquelle il portait son armure sans danger apparent. Notre héros donna alors une raison qui lui paraissait plus logique que la vérité. Vérité qui était qu'il adorait son armure, qu'il briguait depuis si longtemps, et qu'il voulait la montrer à tout le monde.

-Vous n'êtes pas sans savoir que des choses inquiétantes se passent en ce moment, bien que nous n'en connaissions pas la teneur, la prudence est de mise. Voilà pourquoi je porte mon armure en ce moment même.

Le regard d'Asbjörn se porta ensuite vers les gardes du palais. Le fait que le jeune Siegfried lui avait avoué attendre depuis des heures le consternait, il n'avait de plus aucune intention de faire de même. Dans sa tête il s'imaginait déjà entrer par la force dans le lieu gardé, quitte à être sévèrement sanctionné. En effet le jeune Guerrier Divin de Bêta n'aimait pas savoir qu'on lui cachait des choses malgré son statut. Il réfléchissait tout de même à d'autres possibilités, car bien qu'il lui apparût que c'était au palais que l'on cherchait des solutions, les problèmes, eux, étaient à l'extérieur. Asbjörn se retourna en direction de l'ancienne montagne de Gamma qui n'était à présent que terres désolées. Il se disait que, peut-être, le Guerrier Divin de Gamma pourrait lui expliquer les raisons de ce barrage, si toutefois l'armure avait trouvé un porteur, ce que le jeune homme ignorait.

-Dites-moi. Commença le Guerrier Divin en se tournant vers ses deux camarades. Connaissez-vous d'autres Guerriers Divins ? Ceux-ci pourraient peut-être nous permettre d'en savoir plus sur ce qui se passe ici. Et puis cela me donnera l'occasion de faire autre chose que d'attendre ici. Honnêtement si je reste là plus longtemps, il y a de grandes chances pour que je force le passage pour demander des explications.

À force de vivre dans la chaleur d'un volcan, Asbjörn avait perdu l'habitude du froid. Bien que la température n'était pas la principale raison de son agacement, elle y jouait un rôle. Il était donc hors de question pour lui de rester là à ne rien faire pendant que des « responsables » délibéraient. Il se demandait d'ailleurs qui pouvait bien être ces derniers. « Le dieu Odin était-il à l'intérieur ? A-t-on une prêtresse ? » Ces questions, il aurait aimé les poser à des personnes en capacité de lui répondre, il lui semblait que les deux hommes avec qui il attendait n'en savaient pas plus que lui, il hésitait donc à poser la question.

-De toute façon il est hors de question que je reste là, les bras croisés. Rajouta-t-il.

Soit, porter son armure préventivement n’était pas une faute de bon sens, à chacun de faire avec son ressenti alors Siegfried ne continua pas sur ce sujet, et puis, ce Asbjörn ne semblait pas être un homme patient contrairement à Viktor qui comme le jeune homme, se soumettait aux ordres du palais donnés aux gardes.

Passer en force, quelle bonne idée et bonne entrée en la matière, il s’agissait peut être d’une épreuve mais dont on ignorait la marche à suivre, attendre encore et être catalogués comme ceux qui n’osent pas ou alors forcer le passage comme le suggérait le guerrier divin de Bêta et dans ce cas passer pour des sauvages, irrespectueux du lieu et des ordres donnés en amont.

Avant de répondre à son interlocuteur, il tourna la tête vers le grand corbeau noir toujours posé sur les remparts, ce dernier sembla s’agiter d’être la cible du regard de Siegfried et soudainement prit son envole en direction du palais et disparu du champ de vision en survolant l’édifice. Etait-ce le signe qu’il était temps d’entrer, que le rassemblement des nouveaux guerriers divins était terminé, à croire que les autorités faisait dans le traitement en groupe pour ne pas avoir à faire trois fois les mêmes discours, sans doute pas mais tout pouvait être envisageable.

Retournant la tête vers l’impatient, il déclara :

« Oui, je connais deux guerriers divins mais il s’agit de vous deux alors je ne pense pas qu… »

La phrase fut interrompue par le mouvement des gardes qui libéraient l’accès en se plaçant de part et d’autre de la grande porte comme pour inviter le trio à pénétrer dans la pénombre temporairement liée à la luminosité extérieure. Sur ce, le jeune homme fit un sourire à ses compagnons et s’adressa plus particulièrement à Asbjörn :

« Ah ! Ils ont du sentir que vous n’étiez pas du genre patient et que ça allait leur tomber dessus… Après vous ! »

Les signes corporels allaient avec les paroles, les deux avant-bras de Siegfried indiquant l’entrée du bâtiment, enfin ça bougeait un peu... Surtout en provenance de l'intérieur, le grand oiseau au plumage sombre en sorti pour venir s'agiter en vol face à celui qu'il suivait ou plutôt précédait depuis son arrivée à Asgard. Ce n'était pas le seul indicateur d'un événement imprévu, Siegfried ressentait quelque chose au fond de lui, un cosmos qui n'avait rien à voir avec ceux croisés jusque là. Le corbeau ne se trompait pas non plus en filant dans le ciel en direction du fin fond des terres de glaces.

Le regard de Siegfried était posé sur un corbeau, niché sur les remparts du Palais d'Odin. Asbjörn était tout étonné de voir le jeune homme aux longs cheveux fixer ainsi un animal. Il se demandait tout d'abord si le garçon n'avait pas de vice caché, mais finit par se dire qu'il était certainement ornithologue. L'oiseau prit son envol pour s'en aller vers d'autres lieux, Siegfried tourna alors la tête vers le Guerrier Divin de Bêta. Il lui annonça alors qu'il ne connaissait que Viktor Ackermann ainsi que lui-même, qu'il venait tout juste de rencontrer. Le Guerrier Divin d'Eta de son côté restait terriblement silencieux, Asbjörn était fasciné par le calme dont le barbu faisait preuve. Mais peut-être était-il muet ? C'est du moins la théorie que notre héros se formula dans sa tête. Trêve de réflexion, le jeune Siegfried fut coupé dans ses paroles par de l'agitation provenant du l'entrée du Palais. En effet les gardes postés devant s'écartèrent avant que les lourdes portes ne s'entrouvrirent. C'est alors que notre ornithologue, tout souriant, se retourna une fois de plus vers Asbjörn afin de lui faire remarquer que les gardes avaient peut-être entendu ses prières, ainsi que son impatience.

-Il n'est nullement question d'impatience Siegfried. C'est une question de respect, j'ai durement travaillé pour être digne de porter l'armure de Bêta. Alors qu'on m'ordonne de rester dehors... Cela m'est insupportable compte tenu de mon rang.

Notre héros s'affirmait alors comme étant au-dessus des autres, au niveau du rang tout du moins. Il allait devoir, bien évidemment, comprendre qu'avec de telles pensées il n'allait pas faire long feu dans ce monde, peuplé d'individus bien plus forts que lui. Le jeune homme aux cheveux clairs invita Asbjörn à rentrer le premier. Ce dernier n'appréciant guère les invitations de ce genre, lui rappelant son passé de luxe et ses serviteurs distingués, fronça les sourcils avant de croiser les bras, se refusant à entrer le premier. Soudain le corbeau, aperçut un peu plus tôt au sommet des remparts, surgit du Palais pour virevolter devant Siegfried. La théorie d'Asbjörn à propos du vice caché du jeune homme reprenait le dessus, apparemment l'oiseau connaissait bien son nouvel ami. Néanmoins l'apparition du volatile fit sursauter le jeune Guerrier Divin qui ôta malencontreusement sa main de l'interstice. Regardant tout d'abord Siegfried puis Viktor avec de grands yeux, il ré appliqua sa main d'un grand geste sur le trou qu'affichait son armure. Il espérait bien entendu qu'aucun de ses deux camarades n'avait remarqué sa honteuse perte du saphir.

Tout à coup le Guerrier de Bêta ressentit un puissant cosmos. Il percevait celui-ci en direction de l'ancienne montagne de Gamma, là où il voulait précédemment se rendre. Pour lui aucun doute, c'était un signe. Asbjörn se détourna du Palais d'Odin pour contempler l'horizon glacé se dressant devant lui. Il avait pris sa décision.

-Excusez-moi chers amis, mais le devoir m'appelle. Je ressens un puissant cosmos vers le domaine de Gamma, peut-être que son défenseur est enfin là... En tout cas si ce n'est pas le cas je vous conseille de rester à l'abri Siegfried, car si c'est un ennemi, je doute pouvoir le battre...

Le cœur d'Asbjörn tambourinait, il savait qu'il avait affaire à quelqu'un d'extrêmement puissant, allié ou ennemi. Était-il craintif ? Avait-il peur ? Oui et non, il était tout simplement excité. Depuis l'obtention de son armure, le jeune homme n'avait pas encore confronté d'autres gens. Loin de lui l'idée de se battre, mais se jauger vis-à-vis de quelqu'un d'autre était une chose qui l'intriguait au plus haut point.

-Viktor, si vous voulez m'accompagner ce serait avec grand plaisir, surtout s'il s'agit d'un ennemi... Quant à vous Siegfried, c'est un plaisir d'avoir fait votre connaissance, à bientôt j'espère.

Notre héros se lança alors dans une course, direction le domaine de Gamma.

Montagne de Gamma

Selon les dires du nouvel arrivant, ce dernier ne faisait pas preuve d’impatience mais parlait de respect dû à son rang qu’il ne recevait pas alors Siegfried le laissa monologuer, sachant que parfois, la sécurité passait avant une quelconque question de respect ou de rang. Pour le coup, l’image de ce jeune guerrier en prenait un coup aux yeux de son homologue qui le trouvait quelque peu arrogant, mais bon, à chacun son caractère.

Lui qui voulait qu’on respecte son rang n’avait pas eu l’air satisfait quand Siegfried avait fait honneur justement à son rang en voulant le laisser entrer en premier avant que le corbeau vienne mettre un terme à cette confusion et permettant au guerrier du dragon à deux têtes de comprendre pourquoi son interlocuteur mettait son bras et sa main de façon étrange mais il ne fit aucun commentaire.

En aucun cas cela n’était un répit car il s’agissait d’une autre sorte de confusion qui s’offrait aux guerriers divins, ce cosmos spécial qui était comme un signal d’alerte sans pouvoir avoir une certitude sur les intentions de son utilisateur. Déjà Asbjörn avait la tête ailleurs et indiqua qu’il partait pour rejoindre l’émetteur de ce cosmos, à quoi bon le raisonner et de quel droit, les deux jeunes se connaissaient à peine et il ne valait mieux pas goûter un peu plus à la susceptibilité du guerrier divin de Bêta. Un simple « à bientôt » en guise de réponse.

Ainsi, il laissa partir le fougueux guerrier qui s’empressait d’aller voir qui frappait à la porte et pendant un instant, Siegfried songea que personne n’avait pris le soin de l’accueillir alors devait-il s’occuper de celui ou celle dont on pouvait sentir la présence depuis peu, pouvait-on lui reprocher d’aller se renseigner sur les motivations du visiteur, même s’il n’avait pas l’ordre d’y aller, le dragon à deux têtes se devait de le faire pour la population qui courrait peut être un danger. Les absents ayant toujours tort, le jeune guerrier se décida à partir en direction du domaine de Gamma, en demandant à Viktor de prévenir les responsables au palais que deux guerriers allaient au devant du visiteur.

Il fallait faire vite alors dès qu’il le pût, il emprunta un cheval à un type qui lui cria dessus malgré le fait de lui dire que c’était pour son bien, évidemment, pas le temps de lui donner des détails donc sa réaction était compréhensible et puis le garçon était concentré à rester sur sa monture qui galopait à toute allure plutôt qu’à écouter des insultes ou des promesses de punitions plus ou moins cruelles.

Domaine d'Epsilon