[Quête Personnelle ~ Séléné, Diana, Alfrid, Wilfrid] - Un guide à travers les glaces.

Une retraite loin de tout, loin des ruisseaux, loin des habitations, loin de la notion même de vie. Le vent souffle, fort, hurlant à qui veut l'entendre qu'il n'accepterait que les plus forts, que les plus courageux.... ou les plus fous. C'est dans cette retraite naturelle – une caverne – éloignée de tout, protégée par la nature elle-même, qu'un feu crépite, embrasant brindilles et bois plus conséquent. Maintenant une brindille à l'intérieur, un homme vêtu d'un long manteau de voyageur sombre bouge parois le bois, s'amuse avec les braises, sans sourire. Une capuche cache ses cheveux gris ainsi qu'une partie de son visage, fatigué et creusé par le temps. Pourtant, il reste là, dans cette retraite lointaine, à surveiller un feu... et le corps endormi de la prêtresse d'Odin.

Que s'est-il donc passé depuis l'attaque de ces ennemis venus des profondeurs ? La disparition d'Odin, la destruction d'un territoire avec une violence jamais égalée... Elle avait vu, de ses yeux, le sang, la destruction, sans en avoir le pouvoir d'empêcher cela. Serait-ce la raison de sa présence ici ?

« Continuez de dormir ma jeune amie. »

Ainsi l'homme parle, de sa voix sombre, tandis qu'il se redresse. Quelques morceaux de viandes et des légumes, préparés bien entendu, sont installés dans une petite marmite rangée dans un coin de la caverne, comme toujours. Et, un couteau, posé aux côtés du récipient. Le même couteau, la même lame... Peut-être, un jour, aura t-il une utilité ? Seul Odin le dira. Mais au moins, si elle venait à se réveiller, elle aurait de quoi nourrir sa faim.

Sortant de la grotte, l'homme sombre avance, s'effaçant peu à peu dans le blizzard.

Combien de temps s'était-il écoulé depuis l'attaque des Juges des Enfers ? Combien de temps depuis la disparition d'Odin ? Est-ce que d'autres braves allaient encore perdre la vie dans des conflits sans fondement ? J'avais pourtant fait usage de mon pouvoir pour soutenir les combattants d'Asgard. Et malgré cela, ils avaient perdue la vie. Je n'avais pu ni retenir l'ennemi, ni sauver les protecteurs d'Asgard de la mort... Et depuis... Depuis... Impossible de récupérer... Le pouvoir qu'il me restait... Lui avait disparu...

Comment suis-je arrivée ici, déjà ? J'ai été surprise par le blizzard, je crois... Non. Non, ce n'est pas cela. J'ai volontairement quittés les territoires d'Asgard, oui... Je voulais... retrouver mes pouvoirs par moi-même, c'est cela. Et cet homme qui veille sur moi... Il est toujours resté assez silencieux... Il s'est présenté comme un ermite, oui... Et se charge de ramener chaque jour un peu de nourriture. Chaque jour, il sort. Pour quelques heures, avant de revenir, pour repartir un peu plus tard. Que peut-il bien faire à l'extérieur, au milieu du blizzard ?

Je m'étire et me redresse doucement. Mes vêtements sont salis par le voyage et le temps passé à marcher dans la neige, mais ils sont secs. De nombreuses choses me paraissent assez lointaines, à présent. Je me demande comment vont les choses à Asgard, en ce moment. Mais, malgré l'aspect primitif de la grotte ou la roche rugueuse, l'endroit n'est pas désagréable et fait un bon abri face aux intempéries. Je pourrais bien y rester quelques temps encore. Le feu crépitant diffuse une chaleur agréable capable de faire oublier le froid de l'extérieur. Il a encore laissée de la nourriture, de la viande, quelques légumes. Il y a toujours ce couteau. Pourquoi le laisse t-il systématiquement ici ? Je m'approche, et le prend en main, j'observe le manche, la lame, et puis je le repose. Le laisse t-il ici pour que je puisse me défendre ? Ou bien, est-ce simplement pour couper la viande ? Je n'en ai pas encore eue l'utilité jusque là... Me détournant du couteau, je prend un peu de nourriture. De quoi me sustenter brièvement en surveillant le feu. Dans combien de temps reviendra t-il, cette fois-ci ?

Les territoires hostiles d'Asgard sont peuplés de nombreux êtres, majoritairement des mammifères, des prédateurs et des proies... Très peu d'humains possèdent l'expérience nécessaire pour survivre dans cet environnement. Certains disent que les Guerriers d'Asgard, eux-mêmes, ressentent des difficultés dans cet environnement. D'une certaine façon, la nature défendait et cachait Séléné. Mais de quoi avait-elle besoin d'être défendue ? Des Spectres ? Des alliés qui laissent mourir ses frères et sœurs ? Ou alors des dieux eux-mêmes ?

Alors qu'elle semblait perdue dans ses pensées, un bruit résonne à l'entrée de la caverne. Blessé, un loup laisse entendre quelques gémissements plaintifs. Pourquoi était-il là ? Difficile de répondre à cette question... Peut-être était-ce la présence de la Prêtresse qui, bien qu'actuellement dépossédée de ses capacités, attira l'animal. Ou peut-être était-ce la lumière du feu. Qui sait ? C'était en tout cas la première fois qu'elle voyait un loup approcher d'aussi prêt d'elle depuis qu'elle venait d'arriver. Affaibli par ses blessures, le prédateur approche, boiteux, avant de s'effondrer près d'elle, vivant, certes, mais bien trop faible pour approcher plus.

Face à ce loup – lui-même semblant loin de sa meute – Séléné devait prendre une décision. Certes, le vieil ermite lui avait laissé de quoi soigné les plaies, mais cela suffirait-il ? Et peut-elle se permettre de partager ses ressources personnelles ?

Information MJ a écrit:: Le loup est blessé, mais sans bon examen de son état, il sera difficile de dire si tu peux réellement le soigner, ou non. Tu devras faire un test d'observation et compréhension pour connaître l'état réel du loup.
Les informations de résultat restent secrètes.

Le test se fera ici : http://www.saint-anthologie.com/t12753-lancers-de-des-pour-la-quete-personne-retrouver-une-pretresse#380036

Profitant de la nourriture laissée à son attention par l'ermite, mais aussi de la chaleur agréable du feu, la prêtresse crut d'abord que son imagination lui jouait un tour lorsqu'elle entendit un bruissement venant de l'extérieur. Qui pouvait bien l'avoir trouvée ici ? Un ami ? Un ennemi ? Peut-être le retour de l'ermite ? Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle entendit les gémissements plaintifs avant de voir l'animal. Un loup ? Seul ? Mais que pouvait-il bien faire ici ? Le premier réflexe fut bien sûr de reprendre le couteau en main. Un instinct de survie somme toute normal pour un être humain. Mais l'animal continua de s'avancer, avant de s’effondrer près de la jeune femme.

Séléné s'approche alors, d'abord méfiante, avant de se rendre compte que, bien que toujours vivant, l'animal est bien trop faible pour représenter un réel danger. Et pourtant... Ne dit-on pas qu'il faut se méfier des animaux blessés ? Elle hésite, un instant, avant de poser à nouveau le couteau près de la nourriture. Si cet animal est venu jusque là, peut-être y a t-il une raison. Peut-être celui-ci avait été guidé jusque là... Mais quoi ? Et qu'est-ce qui a bien pu le mettre dans un tel état... ? Le soigner apportera peut-être son lot de réponses.

C'est dans cet état d'esprit que la prêtresse observe l'animal. Son gabarit, son pelage, et ses blessures. L'ermite avait laissé de quoi soigner les plaies. Et elle-même n'était pas blessée. Peut-être peut-elle se permettre de partager, et faire preuve de bonté, comme elle s'est efforcée de le faire chaque jour pour Asgard...

Ces derniers jours, les problèmes du royaume lui semblaient bien loin. Que pouvait-elle faire pour le peuple et pour Asgard sans ses pouvoirs, après tout ? D'un certain côté, cela était reposant. Les dieux avaient-ils prévus de la remplacer ? Non, bien sûr que non. Il y aurait eu un signe, des présages. Elle secoue la tête, faisant onduler sa chevelure rougeoyante et reporte son attention sur l'animal. Pour l'heure, il est présent, lui, et en souffrance. Elle va faire de son mieux pour l'aider.

Se penchant donc sur l'animal – qui était en réalité une louve, et non un loup – la Prêtresse remarque rapidement un premier détail : le givre qui recouvre la fourrure semble plus présent qu'elle ne l'avait observé au premier coup de regard. Le plus inquiétant dans ce fait ? C'est que ce qui semblait être des blessures et une apparente faiblesse se transformait en un état bien plus grave. Le froid avait ainsi caché de profonds coups de morsures et de griffes. Un autre fauve ? Ou peut-être un loup ? Mais dans ce cas là, serait-ce un membre de sa meute ou un provenant d'une autre ? Et c'est là toute la question...

Où était sa meute ? Cette question, personne ne pouvait passer à côté. Il est certes possible de rencontrer des loups totalement adaptés à une vie solitaire, mais cette réalité est rare. Serait-elle tombée sur un cas de « louve solitaire » ? Ou alors sur une louve qui a été abandonné par ses pairs ? Avec de telles blessures, ne serait-elle pas un poids mort ?

La louve, elle, ne se pose pas ces questions. Trop faible pour se défendre, elle est contre le sol de la caverne, laissant entendre quelques plaintes animales. Elle souffre... Une souffrance que Séléné tente tant bien que mal de calmer, tout comme les saignements... Mais rien n'y fait. La triste vérité est là : cette louve ne semble pas destinée à survivre. Pas avec cette absence de moyens. Pas dans cet état. Malgré le feu, Séléné ne possède pas tant que ça et l'extérieur est dangereux. Au final, elle ne possède qu'un couteau et trop peu de vivres...

Serait-ce ça, la terre pour laquelle les Asgardiens sont morts ? Un territoire sauvage dans lequel les meutes doivent se séparer des éléments faibles ? D'ailleurs... elle aussi n'a t-elle pas quitté sa meute ?

Il y a beaucoup de givre sur la fourrure de l'animal. Ce dernier à caché de nombreuses blessures plus graves et plus profondes. Est-ce un autre loup, ou un ours, qui l'a blessée à ce point ? La louve est mal en point. Mais surtout, pourquoi s'est-elle retrouvée seule ? Les louves sont rarement solitaires, et même lors des temps de disette, la meute ne se sépare pas. Elle veille sur les vieillards et les malades, tout comme sur les jeunes parfois indisciplinés.

L'animal émet des plaintes, comme des gémissements. La respiration semble être laborieuse. C'est triste, mais la vérité est bien là, elle ne survivra pas. Pas en l'état. N'y a t-il donc rien que Séléné puisse faire ? Elle ne possède pas assez pour soigner l'animal. Et les dieux n'accorderont pas de miracles pour une louve esseulée. Caressant la tête de la louve d'une main tremblante, la prêtresse est pensive. Y a t-il vraiment une raison à la venue de cet animal, après tout ? Peut-être était-ce les derniers instincts de survie...

"Je suis désolée... Je ne peux pas t'aider..."

Son attention se déporte brièvement sur le couteau. Si elle ne peux pas l'aider, peut-être vaudrait-il mieux qu'elle écourte les souffrances de l'animal ? Elle secoue la tête. Prendre des vies n'est jamais quelque chose à faire à la légère. Avec ses pouvoirs, elle aurait pu la sauver... Peut-être est-ce cela, la solution ?

Elle ferme alors les yeux, essayant de se concentrer, et de ressentir quelque chose qui pourrait aller en ce sens.

La louve produit un gémissement plaintif de douleur qui dura quelques secondes. L’animal comprit que l’humaine essaie de l’aider, et malgré ses blessures, et lécha tendrement la main de la prêtresse posé sur son pelage.

Ce mouvement l’épuisa, et elle posa lourdement sa tête sur le sol, les yeux dans le vide, un râle s’arrachant de sa gorge. Le couteau baignait dans une lumière étrange, il n’y avait aucun bruit autour.

Son heure semble sonné, mais sa souffrance s’accélère, son trépas sera douloureux et long. Ces yeux se ferment doucement pour s’ouvrir rapidement au bout de quelques secondes, comme si elle ne voulait pas quitter ce monde. Luttant en vain pour sa survie.

La jeune femme relève la tête, observant les alentours. Le couteau reflète étrangement la lumière, si bien que cela donne l'impression qu'il est baigné de lumière. A moins qu'il ne le soit vraiment ? Elle se lève, détournant son attention de l'animal mourant, pour se saisir de l'arme blanche. Durant le séjour, le couteau n'a été qu'un outil, mais maintenant, elle le perçoit comme une arme. La louve ne s'en sortira pas. Cette fois, elle en est convaincue. Il serait bien plus humain et bon d'abréger ses souffrances proprement.

Elle soupire, les doigts tenant fermement l'arme, et reporte son attention sur l'animal. Séléné se met à genoux contre le flanc de la louve. L'observant encore quelques longues minutes. Elle sent que le canidé lutte pour survivre. Mais dans son état... C'est une lutte vaine...

"Je suis désolée. Je ne peux pas te sauver... Tout ce que je peux faire... C'est écourter ta souffrance..."

La jeune femme inspire, puis expire lentement. D'une main, elle caresse la tête de l'animal pour le rassurer et le détendre. De l'autre, elle manie la lame pour sectionner la "gorge" de la louve d'un geste rapide. Elle a le cœur lourd en faisant cela. Mais parfois, il est nécessaire d'agir ainsi...

Le sang se répandit sur le sol, tâcha la robe de la jeune femme. Le couteau et ces doigts ne formaient plus qu’un, avec leur teint rouge sang. L’ambiance était lourd, et le silence pesant. La notion du temps avait disparu. Sélène ne sera dire combien temps, elle est resté à genoux près de sa « victime ».

Puis une main lourde se posa sur l’épaule de la jeune femme, un geste amicale, une voix grave et chaleureuse. A travers la capuche d’Elias, on pouvait voir son visage mélancolique.

Comment va notre prêtresse d’Asgard ?

Son attitude n’avait rien d’agressif, au contraire, son aura dégageait la présence du seul vrai ami qu’on n’avait jamais eu. Une envie de se jeter dans ces bras pour trouver du réconfort pendant les moments difficiles.

Vous avez mangé à votre faim ?

Sincèrement inquiet sur l'état de santé de la représentante d'Asgard, il désigna l’endroit où il avait laissé des victuailles

Séléné est restée ainsi assise, à genoux près de l'animal, sans que le sang s'épandant sur le sol ne la fasse bouger, la main qui était posée sur le pelage, toujours là, sur la fourrure de la louve. Ce n'est que lorsque Elias pose la main sur son épaule, qu'elle sursaute, comme si elle venait de sortir d'un rêve. Elle cligne des yeux, relevant la tête vers Elias.

"...Elias ?" A l'évidence, elle ne s'attendait pas à le revoir pour le moment. Même si les absences du vieil homme n'étaient jamais bien longues... La jeune femme résiste à l'envie de se jeter dans ses bras, retenant à grand peine ses émotions du moment. Elle hoche la tête lorsque viens la question concernant la faim.

"Je... j'ai pu manger un peu, oui... Grâce à votre bienveillance et à votre prévoyance..."

Demeure la question du temps. Elle a envie de poser cette question. De savoir depuis combien de temps il était parti. Savoir depuis combien de temps maintenant le corps de l'animal était froid. Peut-être prendre la mesure du temps passé ici, dans cette grotte, au final. Mais la question reste en suspens. Elle n'ose pas la poser. La jeune femme secoue la tête, avant de détourner le regard de son interlocuteur.

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