[Résurrection] Mordred

Le jugement de Mordred avait été pour le moins rapide. Il faut dire, Ashram avait bien chauffé le juge des Morts, et si elle comprenait son raisonnement, ils étaient morts. Pour le coup, elle ne savait si elle avait eue raison de ne pas réagir comme lui, mais l'étrange esprit qui les avait jugé avait sévèrement réprimandé son camarade, et cela sans le moindre problème. Mais plus que cela, c'était les paroles d'Alessio qui la hantaient. Mordred avait eue beau nier, elle n'avait rien pu faire face à lui et cela la rongeait. Mais cette préoccupation qui rongeait son âme allait disparaître au profit d'un problème plus immédiat. 

Sans comprendre comment, le juge venait de la faire disparaître pour la faire tomber dans un lac véritablement rempli de sang, d'un sang bouillonnant qui la brûlait vive, enfonçant en elle une douleur comme elle n'en avait jamais connue jusque là. Les paroles du juge se rappelaient alors à son bon souvenir, lui remémorant des passages de son passée où elle avait fait preuve de malveillance, de cruauté, de violence envers des faibles, et si à la base il s'agissait de se nourrir et de survivre, elle avait fini, à l'époque en tout cas, par y prendre goût. Voilà donc sa récompense pour un tel train de vie, son sort lui étant, elle le reconnaissait, amplement mérité. Mordred était en train de se noyer dans le sang de ses victimes, victimes qui la martyrisaient désormais mentalement au milieu de cette fournaise, ne pouvant s'empêcher de hurler et ainsi, avaler de ce sang maudit et brûlant, la consument davantage encore... 

Mordred souffrait mille morts, le sang brûlant du lac la consumant sans fin. Son âme était en proie à des visions de violence et de brutalité,  des actes cruels qu'elle avait infligée dans le passé, durant sa vie tumultueuse et difficile au sein de la secte où elle avait été élevée. Voilà qui était ironique, elle qui avait vécue généralement en faisant couleur le sang d'autrui, la voilà qui était brûlée par le sang maudit des Enfers, par un sang maudit comme celui qui coulait dans ses veines. Tandis qu'elle subissait ce terrible maléfice dans une des prisons les plus horribles des enfers, sa conscience étant malmenée comme jamais elle ne l'avait été et ne pouvant sombrer dans l'inconscience, la malheureuse guerrière entendit alors une voix moqueuse. Faisant un effort considérable pour rester à la surface, Mordred découvrit un homme vêtu d'une armure sombre sur un radeau, un homme qui était en train de l'observer, dissimulé sous l'ombre de sa capuche. Elle avait du mal à résister au sang maléfique qui la rongeait, mais surtout elle fut surprise par la proposition du spectre. Ainsi, il pouvait la sortir de cet enfer machiavélique, mais pour cela, elle devait lui offrir quelque chose. Dépouillée de toute ses possessions, la jeune fille n'avait pas grand chose à lui proposer, toutefois, elle disposait d'un atout, le seul en fait, qui était susceptible de l'intéresser. Mais cela faisait mal à l'orgueil de la fière combattante qu'elle était, mais avait elle le choix? Une chance s'offrait à elle de pouvoir, peut être, servir Asgard de nouveau, alors elle ne pouvait hésiter plus longtemps.

Les mots du spectre, quand bien même étaient ils moins blessants dans tout les sens du terme que ceux du juge du griffon, faisaient mal. Le sinistre serviteur d'Hadès n'avait que faire du poison qui coulait dans ses veines, le sang maléfique du lac infernal lui suffisant amplement. Visiblement amusé par le désarroi de la jeune asgardienne, le spectre décida de jouer avec et utilisa son cosmos avec violence pour la faire voler dans les airs. Retombant avec brutalité dans le sang brûlant du lac, Mordred souffrait. Mais le pire était encore à venir, le spectre lui faisant alors une 'proposition' afin qu'il la libère. La colère de Mordred explosa alors, répondant d'une manière impulsive à l'agaçant spectre.

A bout de force, Mordred fit un effort pour garder la tête hors du sang bouillonnant, lâchant un sourire mauvais avant de prononcer une dernière parole provocatrice.

La guerrière, souffrant mille morts, coula alors, adressant son majeur dressé dans les airs avant de couler dans le lac écarlate, terrassée plus par sa propre fierté que par la proposition offensante du spectre.