[FB] Biscione - Kiko : Le cygne découvre la vérité

Le soldat disait vrai car durant ma montée personne ne m’avait barré la route. Dévêtue de Cloth, je me rendais civilement au lieu indiqué, celui-ci trônait au milieu du Sanctuaire. Au vue des dernières marches, la box du Cygne posé à l’entrée du temple. Faisant comme si de rien n’était, je grimpais tranquillement et à sa hauteur l’a pris sur mon dos. Comment pouvait-il l’endosser ? Chaque armure ayant son propriétaire originel, qui plus est Kiko du Cygne !

Attendant ma venue, je me mis à quelques mètres en face de lui puis continua ce jeu malsain, du moins quelques instants :

Tu es donc celui à qui j’ai dérobé l’armure… Tout cela m’échappe car comme je te l’ai maintes fois expliqué je suis le Chevalier de Bronze du Cygne ! Serais-tu l’ancien porteur ? Cela expliquerait que tu puisses la porter…

J’étais désormais dans le brouillard le plus total, à bout de nerf, ne voulant jouer d’avantage et passer aux explications. Humilié, souillé par un simple soldat, je me perdais dans mes pensées et lui lançais un ultime SOS :

Est-ce une épreuve d’humilité ? Si tel est le cas comment puis-je me racheter ? Je suppose avoir été mauvais pour un tel acharnement de votre part…

La balle trônait désormais dans son camp, y avait-il une chute à cette parodie ou les Dieux destituaient-ils en direct le pauvre Kiko ?

Kiko se demandait bien comme tout cela pu se produire ? En réfléchissant bien, il n’avait rien demandé à personne, juste profiter de son statut de chevalier d’Athéna pour rencontrer Athéna ! Et l’acharnement du soldat ce retournait contre lui, un comble !

Le Chevalier de Glace semblait dés à présent désemparer, comme un chien tournerai sur lui-même pour attraper sa queue. Il espérait bien un dénouement à cette scène plus que dérisoire, l’objet en question était son armure, durement gagné lors d'un tournoi.

Entendant son appel, le soldat sourit de cette situation, et lui donna par-dessus le marché une leçon de morale :

Enfin, c'est bien jeune chevalier, il était temps pour toi d'avoir cette réflexion. Je me demandais si cela allait arriver ou pas. De plus, ce n'est pas qu'une épreuve d'humilité...

S'approchant de lui, il pointa du doigt l'armure et continua à rétorquer :

Tout d'abord, si tu portes cette armure, sache que personne ne peut remettre en doute le fait que tu l'as mérite, tu ne dois pas changer ton discours comme tu viens de le faire avec moi. Sois fier de celle-ci et de ce que tu représentes.

Maintenant, réfléchis, selon toi qu'as-tu fais de mal depuis que nos routes ce sont croisées ?

Il y avait donc une explication logique, mais pourquoi continuait-il à jouer et ne répondait pas à sa propre question ? Il savait bien mieux que moi pourquoi il me travaillait ! Peu importe, le Bronze Saint déchu se rappelait parfaitement du déroulement de leur rencontre, ne voyant comme possibilité que l’arrogance, un humour maladroit ou une interdiction de fouler ce lieu sacré sans raison valable.

Mais pour ne pas satisfaire complètement le soldat, Kiko répondit vaguement à sa controverse :

Il est vrai que personne n’est parfait, surement pas un jeune de 20 ans… Mais si ce n’est que cela, je ne peux changer mon caractère... Seul un Dieu à le droit de juger, vous êtes donc comme moi, un pêcheur.

D’emblée, il imposait une limite à cet enseignement. Finalement, il ne connaissait pas l’homme qu’il avait en face de lui. L’habit ne fait pas le moine, certes, mais l'anatidae était d’un brun têtu et à moins que ce-dernier ne dispose d’un statut qui impose le respect, le Cygne n’ira pas plus loin dans cette garde à vue.

Le Chevalier de Glace ne voulait pas faire de concessions, c’était à l’encontre de son caractère. Mais au fond de lui, il savait pertinemment qu’il manquait de respect à son interlocuteur. Cependant, Kiko ne mentait pas à sa façon de répondre, il ne devait rien à personne et seule une autorité avait le privilège de le changer profondément. Mais cette solution ne plaisait pas au soldat :

Mauvaise réponse, ce n'est pas celle que j'espérai...

Soudainement, le décor autour des deux protagonistes changea et ils ne se trouvèrent plus devant le Temple du Scorpion mais à l'intérieur du Palais de la Déesse Athéna ! Cette-dernière fut installé sur son trône qui se situa au centre de la pièce, fixant le Cygne. A ses côtés, debout sur sa droite, le soldat. Elle le questionna d’un ton grave :

Mon cher Biscione, c'est donc lui Kiko le nouveau chevalier de Bronze du Cygne qui selon toi ne mérite pas l'armure qu'il porte en ce moment même ?

Celui-ci lui répondu :

Oui Athéna, c'est bien lui.

La princesse se leva ensuite et se dirigea vers le jeune homme. Une fois proche de lui, elle reprit la parole :

J'ai toute confiance en Biscione et en son jugement. S'il me dit que tu ne mérites pas ceci, c'est que tu ne le mérites pas.

Il suffit d’un seul instant pour que la Cloth du Cygne quitte son porteur et s’en alla former son socle à la gauche du trône d'Athéna.

Brève et concise, elle rétorqua à l’encontre du déchu :

Tu ne fais plus partie des chevaliers, tu peux t'en aller, je n'ai plus besoin de toi maintenant.

Désemparé, l’espagnol ne put bouger ou émettre le moindre son. Tout se déroula rapidement et sans aucune interaction possible de sa part, aucune défense... Il senti son cœur s’arracher, sa plus grosse fierté, son unique symbole de réussite envolé en un éclair, divin, celui de sa propre Déesse. Il la chérit et pria que cette scène fut une imposture.

Un certain temps après, le décor se dissipa, laissant place à l’entrée de la 8ème maison du Zodiaque. Perdu dans ces pensées, il entendit le soldat prénommé Biscione lui faire la morale de nouveau :

Est-ce que ça t'a plu ? Veux-tu vraiment que ça arrive ? As-tu envie de changer ta réponse à ma question de tout à l'heure ?

Le Cygne n’en revenait pas ! Au ton assuré de son interlocuteur, il laissait penser qu’il était l’auteur de cette vision surréaliste. Quant ils entendirent du bruit en provenance du dos du soldat. Un de ses confrères s’approcha et lui déclara :

Excusez-moi Grand Pope, je viens de la part de la déesse Athéna. Cette dernière me charge de vous dire que votre réunion prévue avec elle ce soir est reportée à demain matin.

Biscione répliqua :

Ok j'en prends note. Merci, vous pouvez disposer.

Ultime roulement de tambour ! Ce pourrait-il que le Grand Pope se cachait en tant que soldat pour veiller par lui-même ? Transpirant à pleines gouttes, Kiko n’en croyait pas ses oreilles. Ne sachant quoi répondre, il s’agenouillait à ses pieds en signe de profond respect et de rédemption, souhaitant que cela se termine rapidement…

Kiko se trompait du tout au tout et n’avait pas devant lui un simple soldat, mais le véritable Grand Pope ! Devant une telle surprise, il ne pouvait que s’agenouiller pour demander grâce. Son comportement envers inférieur semblait honteux, et c’était le point à corriger. Mais Biscione ne désirait pas le faire culpabiliser, bien au contraire, juste lui faire comprendre sa tragique erreur.

Se positionnant à hauteur du Chevalier de Glace, accroupi, le Grand Pope démasqué lui expliqua de manière bienveillante :

Relève-toi, Kiko chevalier de Bronze du Cygne. Je ne t'ai pas demandé de t'agenouiller comme ça mais de répondre à ma question.

Et il ne faut pas avoir peur de moi, je ne te ferai rien de mal et de plus, quoique tu me répondes tu ne perdras pas ton armure car tu l'as mérité et elle t'a choisie. La vision que je t'ai montrée n'arrivera pas car je ne demanderai pas à Athéna de te la retirer et de plus cette dernière ne jettera jamais un de ses protégés comme je te l'ai montré.

Elle préférera se sacrifier pour nous plutôt que de nous faire souffrir. Allez relève toi et réponds à la question que je t'ai posée tout à l'heure. Selon toi, qu'est-ce que tu as fait de mal lors de notre rencontre ?

Le Cygne ne ressentait pas vraiment de la peur, plutôt une sorte d’intimidation confondu à un sentiment de honte qui l’empêchait de s'exprimer. Et lorsque les mots manquent, les gestes prennent le relais. Il comprenait, par-delà l’attitude positive de son interlocuteur, qu’il ne perdrait pas son armure, mais que celle-ci le choisissait irrévocablement.

Il révélait également la supercherie de la vision, crée de son plein gré pour inculquer une leçon surréaliste. Il assurait que la Déesse Athéna était pourvu d’une miséricorde absolue, qu’elle préférerait mourir que de voir l’un des siens dans le malheur. Elle considérait donc ses chevaliers, toute classe confondue, comme ses propres enfants. Ne manquait à Kiko répondre à la question maintes fois posées et esquivées. Puis le jeune homme, agrippant la main de son chef pour ce relever, lui répondit sans ambiguïté :

Je suis confus Grand Pope… J’apprécie votre indulgence même si je ne la mérite pas… J’aurai dû aimer mon prochain, qu’il soit soldat ou Chevalier d’Or de la même façon. J’ai été stupide…

Son regard vagua dès à présent entre les pieds et les yeux de Biscione, il continua cependant à s’excuser :

Je ne sais comment vous remercier, vous m’avez ouvert les yeux… Si je peux faire quoi que ce soit en signe de gratitude j’attends votre commandement !

Le Gold Saint acceptait sans rogner les excuses du jeune Kiko. Ce-dernier semblait vraiment mal à l’aise en raison de sa conduite qu’il qualifierait de désinvolte. Après tout, à 20 ans, l’on ne possède ni la bonté ni l’expérience nécessaire, l’éducation étant bien trop maigre à la vie sauvage menée par un chevalier, au jour le jour...

Biscione, toujours détendu et aimant, calma les nerfs du fougueux espagnol :

Tu n'as rien à me demander pour prouver ta gratitude mon cher Kiko. Soit un bon chevalier pour Athéna, c'est tout ce que je demande. Juste un point, ta réponse n'est pas tout à fait celle que j'attendais. Elle n'est pas mauvaise, mais elle n'est pas complète non plus.

Après quelques instants de silence, il reprit de plus belle la parole :

La plus grosse erreur que tu as commise lors de notre rencontre est que tu t'es trompé en te jugeant sur les apparences. Tu m'as vu et tu as tout de suite jugé que j'étais un simple soldat et que par conséquent je devais être inférieur à toi. Tu as même failli aller jusqu'à te battre avec moi pensant que ton niveau de chevalier viendrait facilement à bout d'un simple soldat alors qui si tu avais été jusqu'au combat, tu te serais fait massacrer vu l'énorme différence de niveau entre un simple chevalier de bronze et un chevalier d'or.

Tu as pu déjà constater par toi-même de ma vitesse puisque j'ai pu te déposséder de ta pandora box sans que tu puisses réagir ou lorsque je t'ai porté une attaque sans que tu t'en rendes compte ce qui m'a permis de te faire un petit tour au palais d’Athéna.

Effectivement, l’explication du Chevalier de Glace était un tant soit peu courte… Mais résumait bien les erreurs commises. Le Grand Pope lui rappelait sans état d’âme le déroulement exacte de leur entretien, histoire de bien marqué le coup, d’encrée un maximum la leçon pour qu’elle devienne acquise.

Biscione rigola un petit coup, point de moquerie, mais pour détendre l’atmosphère du côté du Bronze Saint, puis il enchaîna :

Dès notre rencontre, tu as pris comme postulat que j'étais inférieur à toi, sans jamais me demander mon nom ou qui j'étais vraiment. De plus, lorsque je t'ai dit comment je m’appelais et que je t'attendrai ici, tu n'avais pas changé de philosophie, j'étais toujours un simple soldat. Tu n'as pas pris le temps de demander à quelqu'un s'il connaissait un certain Biscione ou même tu ne t'es pas questionné sur le fait que tu puisses monter jusqu'ici sans rencontrer de problème juste parce qu'un simple soldat t'y attendait.

Il est vrai que l’un des principaux défauts de l’anatidae est le mépris du plus faible, pour lui, la puissance brute est l’unique mère de tout individu. La sienne, d’origine russe, est une ancienne soldate, son caractère froid a été transmis à son fils, à son plus grand malheur ?

Un nouveau silence prit place. Profitant de cet instant, le Grand Pope ferma les yeux et une lumière dorée éclata tout autour de lui, aveuglant l’apprenti. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il portait l’armure sacré du Scorpion.

Je suppose que maintenant que je t'ai dit ça, tu trouves ça logique et pleins de bon sens. Je préfère que tu apprennes cette leçon avec moi plutôt qu'un adversaire qui t'aurait massacré tu ne penses pas ?

De plus en plus impressionné, Kiko avait la chance d’apprendre une telle leçon du Chef des Chevaliers d’Or en personne ! Il baissa la tête en guise de respect et rétorqua :

C’est un honneur de pouvoir tirer leçons de votre grandeur. Je ne peux qu’être admiratif et amplement désolé d’avoir poussé à bout un homme tel que vous. Votre armure scintille d’un éclat que je ne connaîtrait probablement jamais en raison de mon attitude… Me feriez-vous l’honneur d’un match d’exhibition ?

Le Cygne ne pouvait décidément pas s’empêcher de se battre, ici, avec Biscione le doré ! Même si le dénouement final serait sans tromperie, le Chevalier de Glace aimerait goûter pour la première fois à la puissance d’un Gold Saint. Un privilège que d’acquérir encore plus de savoir par-delà les mots.

Kiko n’avait plus en face de lui un simple soldat, ni même un Chevalier d’Or, mais un compagnon d’arme ! En réfléchissant bien, personne ne méritait d’être traité de la sorte, et le Cygne était désolé au plus profond de son être. Admiratif et avide de connaissance, le Bronze Saint espérait que son supérieur lui donne un avant-gout de ses talents et de sa force. Malheureusement, il dut décliner l’offre :

Je dois refuser ta requête pour plusieurs raisons. Premièrement, je n'ai pas vraiment le temps en ce moment, comme tu l'as entendu tout à l'heure, j'ai une réunion de prévue avec Athéna et il me faut la préparer et je ne pense pas qu'un combat soit la meilleure façon de le faire.

Un large sourire apparu sur le visage de Biscione, il vit que son interlocuteur sembla du genre bagarreur et que le fossé d’écart ne lui fit pas peur, loin de là. Cependant,  il continua à expliciter les raisons de son refus :

De plus, tu viens d'être nommé chevalier de Bronze, je suis chevalier d'Or depuis un certain temps déjà. La différence entre nous deux est trop grande et ce ne serait pas drôle pour toi ni pour moi. Entraîne toi avec tes compagnons d'armes, réalise des missions pour Athéna et vient me voir plus tard, je te fais la promesse qu'on se fera un combat d'exhibition toi et même.

De grandes choses restaient à accomplir au jeune espagnol et les missions du Grand Pope ne manquaient pas, lui laissant aucun répit. Loin d’être abattu, le Chevalier de Glace prit ce contretemps comme une invitation à une prochaine rencontre, une plus intéressante, peut-être plus cognante ! Une poignée de main scella leur promesse :

De plus, sache que je serais toujours présent si tu as besoin d'une réponse à une question, d'être guidé ou tout simplement de parler. Il ne faudra pas hésiter à venir me voir.

Les au revoir sont toujours difficiles, et il paraissait clair que leur entrevue touchait à sa fin. Heureusement pour lui, le Scorpion était un homme bon et honnête, il saurait respecter ses paroles. A 20 ans, il doit se forger sa propre expérience et au mieux servir d’élève à un Gold Saint pour ressentir leur incalculable puissance. En attendant, les deux protagonistes, sur un dernier regard empli de sentiments, continuent leur chemin opposé.