Pleurer des choses sans valeur... Aimer des êtres qui n'avaient jamais donné d'amour... Se battre... Juger... Être jugé...
Les mots d'Hadès tourbillonnaient en une multitude d'échos dans l'esprit de Poséidon. Après plus de deux millénaires, pourquoi remettait-il en cause sa place au sein du monde ? Il était garant des océans, les empêchait de déferler sur la terre chérie d'Athéna. Il avait des millions d'êtres vivants sous son aile, du plancton à l'humain, de la sirène au Kraken. Il était un élément vital de l'équilibre actuel. Pourtant le sombre monarque avait cherché à le déstabiliser en parlant d'Atlantis comme d'un château de cartes qu'il aurait soufflé lui-même si Zeus ne lui avait pas donné raison de le faire. Était-ce exact ? Personne ne pouvait le dire, ce qui était fait était fait, et s'il avait fallu agir autrement... Poséidon aurait réfléchi pour préserver son peuple c'était certain.
Il ouvrit les portes du plus solides et imposant pilier, celui qui représentait le cœur même de l'Empire, la Méditerranée, son propre cœur... Le galop d'Arion le fit se retourner un instant, sur le pas de la porte.
"Tu ne peux pas entrer, fils. La puissance qui va déferler ici t'emporterait. -Qu'importe, je t'attendrai ! Tu es venu me chercher lorsque j'étais prisonnier des nomades... Je viendrai te chercher quand tu le demanderas ! Je monterai la garde jusqu'à ce que tu sortes !"
Un tendre sourire naquit sur les lèvres du père. Il hocha la tête et entra dans le pilier, puis en referma les portes derrière lui. Arion s'approcha un peu, l'idée lui ayant traversé l'esprit que Poséidon ressortirait blessé de cette épreuve. Il se ravisa cependant. On ne pouvait blesser un dieu si facilement. On ne pouvait blesser son héros si facilement. Il se tourna alors dos au pilier central d'Eges et observa le ciel-océan, la crinière flottant au gré de la brise. Il serait le dernier rempart entre un envahisseur et son père !
Le dieu au trident déposa ses épées à même le sol. Virago et la lame de Gengis Khan seraient inutiles dans ce processus. Seul son trident millénaire, forgé par les géants et par sa propre volonté, pourrait servir de catalyseur pour sa puissance. Il grimpa les quelques marches de l'autel, s'assit au bord de celui-ci. Il avisa les gargouilles à têtes de dragons qui servait à remplir le pilier d'eau puis imagina les prêtres en train de célébrer son culte, régénérant ainsi sa force... Il ferma les yeux. Dans une pose à la fois majestueuse et décontractée, il concentra son cosmos autour de lui au maximum, puis le projeta dans toutes les directions à la fois.
Le pilier central se transforma en cheminée qui mena l'énergie divine à la surface. Les gargouilles laissèrent filtrer cette même énergie vers les sept autres piliers, lesquels se muèrent aussi en conducteurs jusqu'à l'air libre de leurs zones respectives. On pouvait ressentir la présence de Poséidon, plus forte que jamais, à des centaines de kilomètres à la ronde et jusque dans la moindre parcelle d'eau.
Un chant s'éleva pour accompagner le phénomène. Le chant des sonars, à toutes les fréquences différentes à tour de rôle. Tantôt perceptible par les Hommes, tantôt seulement par certaines espèces marines, Poséidon s'adressait à toutes les créatures vivant près de l'eau pour les encourager à lutter plutôt que fuir. Dans le pôle arctique plus précisément, on vit alors les poissons faire demi-tour : morses, bélugas, baleines de toutes espèces, orques, pingouins, manchots et autres léviathans, sirènes, tritons, krakens... certains ours polaires également. La faune fit une pause dans la lutte alimentaire pour venir briser la banquise qui s'étendait déjà à cause du grand froid. Les plus puissants créaient des failles dans la glace pendant que les plus faible se chargeaient de les agrandir. Les vents s'en mêlèrent également : ils firent dériver une partie des courants chauds pour rehausser la température du pôle et précipiter l'érosion glaciaire.
Le cosmos neptunien accompagnait chacun dans son entreprise sans compter la dépense incalculable d'énergie que cela demandait. S'il ne tenait qu'une journée, peut-être Poséidon parviendrait-il ainsi à permettre aux marinas, aux Asgardiens et peut-être à Athéna à trouver la source du problème et à l'éliminer.
Pendant ce temps la salle du pilier central se remplissait d'eau. En bon dieu aquatique, l'Olympien produisait naturellement de l'eau lorsqu'il utilisait son énergie à grand ampleur. Son esprit dispersé aux quatre coins du globe, il ne pouvait plus exercer cette rétention. Arion en aurait subi les conséquences s'il était entré lui aussi.
"Je ne laisserai personne toucher aux océans..."
Note : Pour plus de cohérence Rp, merci de vous adresser à Arion si vous venez jusqu'ici parler à Posi.
Sujet: Re: [Event] Méditation salvatrice Dim 27 Oct 2013 - 22:02
Quelque chose gronda. Quelque chose remua, quelque part dans un lieu oublié de tous, même des dieux. Le grondement parcouru le monde et fut tel que l'instinct de conservation des créatures marines, toutes autant qu'elles étaient, pris le dessus sur l'obéissance qu'elle devait au souverain des mers. Fuyant les mers et océan arctique, elles laissèrent seul Poséidon face à cette entité qui s'éveillait. Une puissance immémoriale surgit des profondeurs des ténèbres, des profondeurs du monde, faisant même trembler l'olympien au trident. Ce dernier avait déployé beaucoup d'énergie pour réunir les eaux chaudes et les vents du sud... mais ses efforts furent balayés en instant. Pire encore... toute ses forces tombèrent, gelant instantanément. Les mers gelèrent, formant une forteresse de glace tout autour du pôle arctique. Toute l'énergie qu'il avait invoqué furent monopolisé par une puissance supérieure à la sienne, et tout ses efforts avaient finalement été canalisé pour aggraver la situation. Le froid fut encore plus intense, des populations entières tombèrent suite à cela, animales comme humaines et les glaces commencèrent de s'étendre davantage sur le monde. Un bruit puissant frappa l'esprit de Poséidon, faisant chanceler ce dernier sous l'intensité de ce qui semblait être un cri, et une vague de cosmos terrifiante tomba sur le royaume sous marin! Avec fracas, une énergie de terreur et de mort s'abattit sur le Main Breadwinner et l'engloutit... Poséidon lui même fut frappé et la violence du choc fut aussi brutale qu'instantanée. Tout cela ne dura qu'un instant, même pas une minute. Mais les dégâts furent considérables. Le dieu des mers, ainsi que son fier pilier, était prisonnier d'une montagne de glace noire comme la nuit et dure comme du diamant. La couleur d'ébène de ce maléfice dissimula l'olympien et sa position de faiblesse, ce dernier ayant été grièvement blessé par ce qui ressemblait fort à une punition concernant son geste. Ensanglanté, le dieu était pour le moment prisonnier de son propre pilier tandis que le monde, en proie à cette mystérieuse force, chutant désormais encore plus vite.... tout comme le royaume sous marin désormais en proie au froid extérieur...
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Poséidon a subi une attaque divine imparable de 100 dégâts et se retrouve enfermé dans un kekkai de 100 dégâts que seul des dieux peuvent briser.
Désormais le main breadwinner et le temple de Poséidon subissent les malus suivants:
Tout personnage qui n'est pas affilié à Asgard ou ne possède pas l'élément glace perd 5 hp, 5 cs et 5 points d'armures par postes.
Aucune recharge ou récupération quelque soit sa nature n'est possible.
Sujet: Re: [Event] Méditation salvatrice Dim 27 Oct 2013 - 23:14
Alors que l'énergie du dieu s'installait patiemment dans le monde, Poséidon sentit une présence hostile. Un sourire de défi se dessina sur ses traits tandis que ce qui devait être son ennemi se manifestait. Leurs cosmos luttèrent, mais bientôt la présence ennemie utilisa une technique tout à fait surprenante pour reprendre à son avantage l'effort considérable qu'avait déployé le dieu des mers et océans. Et tandis que s'inversait la tendance, le maître des eaux riposta. Faisant exploser sa volonté de plus belle, il tenta de repousser avec plus de hargne encore l'intrus qui osait s'aventurer en son Empire.
Son esprit se dispersa entre les différents piliers, et l'entité profita de ce moment pour le foudroyer durement. L'Olympien chancela et commença à tomber alors qu'une couche de glace noire prenait possession de su corps de Simbad et du pilier. L'eau cessa de ruisseler un instant, alertant Arion à l'extérieur qui se cabra, hennit et martela de ses sabots l'étrange et inopportune glace qui emprisonnait Poséidon.
"Père ! Père m'entends-tu ! Est-ce que tout va bien ?!"
Engourdi tout à coup, le jeune homme ne sut que répondre. Pouvait-il dire qu'il allait réellement bien ? Devant lui apparut alors l'âme la plus ancienne qui le composait, son premier hôte.
*Ne posez pas genou à terre, mon maître. Votre force est supérieure à cela. Nous sommes là pour vous soutenir à défaut de pouvoir vous prêter notre puissance d'antan. Appuyez-vous sur nous !*
Le général Silister tendit la main à son dieu, la saisit de sa poigne fantomatique à travers la glace. Poséidon se souvint alors. Atlantis. Zeus venait d'ordonner la mise à mort de la capitale, ainsi que de tout le continent après coup. Des millions d'êtres humains étaient menacés par la mort à cause d'une offensive mal avisée contre le continent européen. Athéna avait répliqué à ses assauts, puis convoqué le tribunal. Devançant Zeus, il avait grimpé dans son char et lancé ses quatre chevaux à brides avalées sur la surface de l'océan pour prévenir ce peuple issu d'Atlas, issu de sa chair et de son sang. Ce peuple qui prospérait sans cesse depuis sa création et qui avait atteint des sommets technologiques encore jamais égalés. Même les tours à miroirs, les remparts fortifiés d'orichalque et les statues animées protectrices ne pourraient rien face à la puissance du roi des dieux. Il avait alors donné l'alerte et le peuple s'était sauvé vers un chemin sous-marin. Au même moment des Saints avaient atteint l'île-continent et proposait à des clandestins effrayés d'embarquer. Poséidon les avait tué cent fois du regard mais avait finalement consenti à leur fuite, pour leur survie... Dans toute cette agitation, il avait vu ce général. Jeune, anonyme, solidaire, il guidait les autres sans se soucier de sa propre sécurité. Il n'avait pratiquement aucun pouvoir mais il pouvait porter l'une des toutes premières écailles. Elle lui confèrerait l'autorité pour mener le peuple à bon port et le ferait remarquer de tous. A ce bien inestimable, Poséidon ajouta un pendentif de lapis-lazuli contenant un fragment de son âme. Et alors que la douleur de perdre sa civilisation parfaite lui arrachait des sanglots que personne ne voyait, alors qu'il se mettait à anéantir de ses propres mains ce qu'il ne voulait que nul autre touche, alors que l'Atlantide sombrait, Athéna vint pour le sceller, entouré de ses chevaliers. Il résista pour leur donner le temps de fuir. Et ce que Silister avait pu préserver de l'âme du dieu devint le premier lien de chair entre un mortel et un dieu. Il fut le premier hôte à porter Poséidon en lui.
Aujourd'hui cet homme de vertu murmurait des mots d'encouragement pour son dieu.
"Arion, recule. Je ne veux pas que tu sois blessé ! Notre ennemi a décidé d'agir en traître, mais il me connaît plutôt mal. Poséidon ne se laisse pas avoir de la sorte !"
Animé d'une volonté de fer, Poséidon concentra son cosmos dans chacun de ses membres, l'intensifia encore et encore, jusqu'à voir apparaître des fissures depuis l'intérieur de la glace. Le même phénomène se répercutait à l'extérieur du pilier, si bien qu'Arion joignit ses encouragements à ceux de Silister. Il rua et utilisa même ses propres pouvoirs. Ses séismes étaient bien loin d'égaler ceux de son père, mais il pouvait produire des ondes de choc qui l'aidèrent à élargir les failles dans la glace noire.
"Montre-toi, adversaire d'un dieu ! Quelle que soit ta nature ! Et regarde !"
Poséidon utilise 100 cs pour briser le kekkai de l'intérieur.
Sujet: Re: [Event] Méditation salvatrice Mer 30 Oct 2013 - 23:26
Le dieu bâtisseur redressa l'échine, retendit le genou et se remit debout. Il brisa la glace avec toute l'étendue de sa conviction et se tint droit comme il l'avait toujours fait. Derrière lui se tenaient les marinas, les Egéens, les Altantes, nombre de héros et de créatures mythiques de son sang.
Apparut alors une nouvelle âme aux côtés du général Silister. Reconnaissable à son air bourru et sa musculature imposante, Galaad du Kraken posa la main par-dessus celle de son dieu sur le trident. Ce geste à l'ordinaire impertinent prenait une nouvelle signification dans ces yeux noirs.
*J'espère que vous ne comptiez pas sans moi ! Nous parlons du pôle nord tout de même, en tant qu'ancien gardien de l'Arctique, je me dois d'être présent présent pour les festivités. Pour pourfendre tous ceux qui auront le malheur de vous empêcher d'atteindre votre but ! Ce sont les mots de notre serment après tout, non ? -Ces mots ont changé mon ami, mais ils n'en demeurent pas moins forts. Sois le bienvenu à mes côtés.*
Prêt à passer au second round, Poséidon lança de nouveau son énergie à travers les océans du monde. L'ennemi s'était calmé un instant. Avait-il épuisé son énergie ou attendait-il une nouvelle provocation ? L'Ebranleur de terre serait bientôt en mesure de répondre à cette question. Il avait vaillamment encaissé le premier assaut mais ne tiendrait pas longtemps à ce rythme.
Le rôle qu'il avait à jouer dans ces événements serait peut-être bref, mais il irait jusqu'au bout. Pour ceux qu'il avait choisis de protéger il se sentait prêt à affronter jusqu'au Tartare.
Sujet: Re: [Event] Méditation salvatrice Jeu 31 Oct 2013 - 16:22
De toutes évidences, Poséidon refusait de croire ce que l'attaque venait de montrer: une force en ce monde émergeait et elle semblait nettement plus puissante que lui. De par sa fierté, il estimait que cette entité qui venait de le malmener en l'agressant au coeur même de son sanctuaire devait être à bout de force, étant donné que l'attaque avait cessée aussi vite qu'elle était arrivée. Et ainsi, le seigneur des eaux et des chevaux relança de nouvelles forces dans le monde, tentant une fois encore de briser l'arrivée des glaces sur le monde. Mais une chose avait changée: l'entité mystérieuse était en train de s'éveiller pour de bon désormais. La difficulté que rencontrait Poséidon était sans commune mesure avec sa précédente action, et toute l'énergie qu'il déployait se voyait retourner contre lui, les glaces et le froid s'étendant de plus en plus à travers le monde! Un grondement rauque et énorme se fit entendre, comme déchirant les océans au dessus du royaume sous marin. La lumière devint ténèbre au dessus du souverain des mers, et soudain, un hurlement de colère se fit entendre. Du moins c'est ce qu'il semblait aux individus présents car celui ci était si puissant qu'il était extrêmement difficile de déterminer ce qu'était ce bruit. Puis brusquement, une vague d'énergie d'ébène frappa tel un éclair le Main Breadwinner dans lequel se trouvait le maître des tremblements de terre. Le maître des lieux n'eût pas le temps de réaliser ce qu'il se passait que son fier pilier indestructible fut pulvériser, l'attaque foudroyante frappant dans un déluge chaotique de destructions le dieu et son fils. Ils n'avaient rien vu venir, et le sombre dieu des enfers put assister au spectacle terrifiant de la destruction du monument dans lequel se trouvait son frère....
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Destruction du Main Breadwinner.
Ce dernier devient un territoire de GLACE
Les malus en ce lieu passent à - 10 pts de hp, cs et armure par tour.
Poséidon subit une nouvelle attaque divine différente: 100 pts de dégâts imparable.
Sujet: Re: [Event] Méditation salvatrice Dim 3 Nov 2013 - 0:09
Le choc avait été foudroyant. Colossal.
Un nuage de poussière dense s'éleva de longues minutes durant des décombres. Le poids du plus solide et indestructible pilier venait d'écraser Poséidon comme une crêpe. Les serviteurs du temple et les prêtres des alentours formèrent une ronde autour des décombres avec effroi. Les débris laissèrent voir une véritable ruine, couverte de glace.
Une inquiétude vive passa dans les rangs, le temps semblait s'être arrêté pour souligner le drame de la situation. Personne n'osait s'approcher, de peur de subir la colère de l'entité qui avait réussi à provoquer l'effondrement. Certains tombèrent à genoux, d'autres se mirent à prier tandis que les derniers cailloux s'immobilisaient sur le sol gelé. Un froid intense avait pris possession des lieux, un froid presque polaire. Les villageois ne s'en allèrent cependant pas. Ils attendirent. Ils attendirent un miracle. Ils attendirent une malédiction, une apparition, un geste quelconque. La Méditerranée grondait au-dessus de leurs têtes.
***
Une sensation de vide. De l'eau qui affluait et refluait lentement. Un homme étendu sur le sable d'une plage sans nom dans une armure de plates et de mailles, couvert de sang. La bataille de l'Ecluse venait d'avoir lieu et l'Anglais avait remporté une brillante victoire, grâce à son expérience de corsaire. Mais dans les deux camps il y avait eu des blessés, des braves et des morts. Peut-être ferait-il partie de ces derniers si aucun écuyer ne venait le secourir, peut-être serait-il simplement noyé lorsque la marée deviendrait haute. Peut-être se viderait-il de son sang avant. De longues heures s'écoulèrent. Interminables. Ses plaies devaient sans doute avoir formé de larges croûtes de sang séché, mais il n'avait pas la force d'enlever les quelques morceaux d'armure qu'il était capable de retirer seul pour vérifier. Et soudain, il entendit des pas. Légers. Des pas qui venaient de la mer. Un compagnon ayant nagé jusqu'à lui ? Cela semblait probable. De nouveau le silence.
*What's your name, sir ? -Fallanster... Hellington... -Do you want to be rescued ? -I would like... If God agrees... -Well. The god you believe is leting you die... but me... I can offer you much more. Come."
L'hippocampe, fidèle représentant poséidonien, avait acquis ses nageoires en se mêlant à un peuple nouveau, mystérieux, englouti. Fervent et prônant l'honneur de la chevalerie ainsi que l'amour courtois et les batailles rangées, il avait été le plus exemplaire et loyal général de sa génération, au point que, parfois, on le représentait assis aux côtés de son souverain. On disait même, que leurs âmes n'étaient devenues qu'une seule.
***
*Maître... Maître... Tout n'est pas perdu...*
L'Empereur ouvrit les yeux sur un espace obscur et exigu, résultat de deux pans de murs effondrés l'un sur l'autre. Son corps lui infligeait une douleur abominable et ses sens lui révélèrent peu à peu le résultat de son entreprise. Sa main droit serrait toujours son trident. Il n'était pas encore mort. Ravivant son cosmos éteint par l'inconscience, il poussa sur ses bras et ses jambes malgré les centaines de kilos que son écaille supportait. Si les chevaliers pouvaient faire des miracles, les dieux aussi ! Une colonne de cosmos lapis-lazuli fendit l'atmosphère et Poséidon jaillit des décombres, chancelant dangereusement. L'ichor bleu coulait sur une bonne moitié de son visage et dans certains défauts de son écaille. Une couche de givre s'était déposée sur ses membres engourdis. Hagard, il contempla un moment le dos de son temple puis les pierres autour de lui. Le pilier central... avait succombé... malgré les sept autres édifices autour de lui. Cela signait-il la fin de son règne sur les océans ? Devait-il laisser les eaux inonder le monde et les humains périr jusqu'au dernier ? L'envie était forte. Très forte. Toutefois, tant que son peuple pourrait vivre, les piliers pourraient renaître, l'Empire matériel aussi.
Il se tourna vers la horde de serviteurs inquiets qui commençait à s'approcher avec prudence.
"Arion... Arion ! Où es-tu !"
Poséidon passa une main sur sa moitié de visage ensanglantée et douloureuse, puis s'affola. Le cheval immortel n’était pas debout sur ses quatre sabots. Et là, parmi les décombres, il vit une légère fumée, régulière. Il acheva de se dégager des débris et se précipita pour soulever ceux qui emprisonnaient son fils. Le dieu au trident s’agenouilla près de lui, caressa sa crinière ondoyante et le serra dans ses bras.
"Fils… -Je vais… bien… J’ai mal à deux pattes… mais… -Economise tes forces. Elles sont sans doute brisées, par ma faute. Je m’en veux, Arion. -Non ! Tu as… essayé… Pour ton peuple, tu as… essayé. - En s’attaquant à toi Arion, on vient de me déclarer la guerre."
L’étalon se redressa en position assise une fois dégagé. Des filets de sang, plus impressionnants que réellement graves, s’échappaient de ses flancs. Son père lui donna un peu de son énergie pour faire cicatriser ses plaies alors même que les siennes se vidaient encore de leur substance.
Dans un geste de l’ordre du réflexe, il se tourna vers Hadès, dans son temple.
Sujet: Re: [Event] Méditation salvatrice Mer 6 Nov 2013 - 22:24
Le Sombre monarque était parti. Bien sûr, que pouvait-il attendre de ce frère qui avait remué les couteaux dans les plaies quelques minutes avant ? Il devait agir selon ses propres règles, selon ce qu'il avait toujours voulu. Il était seul, toujours.
Une fois les blessures de son fils cicatrisées, les dieux se relevèrent. Poséidon avait le souffle court, quelque chose n'allait pas. En se concentrant un peu, il pouvait sentir les résidus de l'entité inconnue dans l'atmosphère autour d'eux, résidus également contenus dans la glace qui empêchaient son corps de cicatriser aussi rapidement qu'à l'accoutumée. Arion se colla à son père dans l'espoir qu'ils se réchauffent l'un l'autre, sans grand succès.
"Il faut que j'agisse contre cette présence."
Un doute s'empara du seigneur des mers et océans. Il avait essuyé un premier échec en attaquant, un second en attaquant encore. L'entité se heurterait-elle de nouveau à lui s'il mettait en place un système de défense ? Probablement pas, jusqu'ici elle s'était contentée de répondre aux assauts. Donc, si le dieu au trident consolidait l'Empire, elle ne ferait rien, se contenterait de regarder. C'était la théorie. De toute façon il n'y avait pas le choix : faire quelque chose ou laisser tout le monde mourir de froid et de l'intrusion de cette énergie peu commune.
"Arion, je veux que tu restes à l'intérieur de nos frontières jusqu'à ce que cette menace soit éradiquée. J'ai permis à tes os de se ressouder partiellement mais tu es trop faible pour courir le monde avec moi et il se peut qu'avec l'éloignement ce pouvoir s'amenuise. Tu iras donc te faire soigner et tu protégeras les civils, d'accord ? -Je ne veux pas te laisser tout seul ! -Je ne serai pas seul. Je retrouverai les marinas. Et j'ai toujours mes hôtes avec moi, tu l'oublies. -Tes hôtes..."
Le maître des eaux adressa un sourire rassurant au cheval immortel. Le jeune étalon sentit bien qu'il devait faire confiance au dieu devant lui. Leur foi respective l'un en l'autre, leur lien de sang, de cœur et de complicité seraient des atouts qui pouvaient paraître négligeables, et pourtant essentiels à la victoire de Poséidon. Il acquiesça, siffla tout de même son inquiétude par les naseaux et quémanda une dernière caresse avant de se résigner à attendre les prochaines décisions que prendraient son empereur, son héros, son père... Celui-ci se tourna vers les serviteurs.
"Écoutez tous, citoyens égéens ! Ma réussite dépend également de vous ! Je ne pourrais trouver et vaincre l'ennemi que si je vous sais en sûreté ! Je compte donc sur vous pour vous mettre à l'abri ! Réunissez-vous dans les différents villages autour des piliers et n'en sortez pas ou seulement en cas de nécessité absolue ! Nous reconstruirons le pilier central plus tard, tant que les sept autres sont encore debout, l'Empire peut bien s'en passer momentanément. Gardez la tête haute et la confiance en notre avenir ! Je vous ai promis la protection, je m'y tiendrai !"
Les serviteurs se sentirent honorés, revigorés. Beaucoup sourirent, d'autres se mirent à pleurer d'émotion. Les plus audacieux se mirent à applaudir, bientôt repris par l'ensemble des résidents du palais. L'unité devait régner dans les rangs.
"Et toi mon grand, affronte ta peur. Je te sens nerveux, mais je reviendrai quoi qu'il arrive, je te le promets. Delphinos doit sûrement être en train de guider Amphitrite vers un endroit plus sûr. Tu le retrouveras et il te dira quoi faire si tu te sens perdu. Tu peux compter sur lui. Veille bien sur mon épouse, je t'en prie. -Bien sûr ! Mais que vas-tu faire ? -Tout d'abord, rendre Eges imperméable aux attaques de cette entité. Et la traquer jusqu'à ce qu'elle sombre dans les limbes d'où elle n'aurait pas dû sortir."
Le dieu des mers et océans se positionna au centre du pilier, à l'endroit où quelques instants plus tôt se trouvait l'autel dédié à sa propre personne. Il passa une main sous son écaille et en sortit le pendentif de lapis-lazuli qu'il avait offert à Simbad, il y avait un an de cela, et à ses précédents hôtes, longtemps avant...
***
*Qu'est-ce que ?! Oh... C'est vrai... Je voulais essayer d'être une femme, de ressentir et de juger comme une femme...* "Dame Daerval ! Dame Daerval est-ce que tout va bien ?! -Comment... ? -Il y a eu comme un grand éclair blanc et vous n'avez plus dit un mot depuis dix minutes ! -La sirène... m'a laissé sa place. Je ne suis pas Daerval... Je suis Poséidon, l'empereur des mers et des océans !"
Qu'est-ce que ce jour avait été perturbant. Et les suivants aussi ! Elle avait réussi à réveiller son dieu simplement en touchant le pendentif si précieux qui trônait autour de son cou. L'esprit de la sirène maléfique était farouche, animé d'une profonde sensation de malaise. L'entente avait été très difficile au début. Puis petit à petit, la générale et son dieu s'étaient apprivoisés l'un et l'autre. La situation l'exigeait. L'Empire l'exigeait. Une nuit, le dieu des mers et océans qui n'arrivait pas à trouver le sommeil se leva. En lui, les âmes de Silister, Galaad et Fallanster, malgré leur différence d'âge, s'étaient réveillées d'un même élan elles aussi, pressentant un spectacle sans doute intéressant. La sirène maléfique bien sûr observait. Hébergé par un corps de femme, Poséidon s'arrêta devant un miroir. Ses yeux améthystes lui renvoyaient une image fascinée de lui-même. Il examina ses mains fines, ses longs cheveux bruns, les traits de son visage, la finesse de ses épaules. Lentement, il se dévêtit. Sans une once de lubricité, il mit à nu ses seins, ce poids si étrange en avant du corps, puis son ventre, ses hanches, ses cuisses, jusqu'à ses pieds... Être femme était à la fois absence et présence. L'absence de cette virilité symbolique, de cette supériorité physique naturelle, et la présence de plus de grâce, de plus de fragilité aussi mais qui n'était pas pour déplaire. La présence également du pouvoir de porter la vie, de la sentir naître en soi-même. Ce tableau bien étrange lui permit de découvrir des aspects de l'existence des femmes qu'il comprenait mal. Elles possédaient quelque chose d'inexplicable qui les rendait désirables et précieuses à la fois. Sa nudité simplement ornée du lapis-lazuli de Poséidon qui se reflétait dans le miroir semblait magnifiée, mysticisée. Aucune des âmes ne fit de commentaires, même si leurs pensées partagées trahissaient certaines interrogations, certaines envies indécentes de la part des uns et des autres, et surtout la colère prête à exploser de Daerval pour avoir été si honteusement exposée à la vue de tous. Poséidon lui, se demandait simplement si le sort de Tirésias avait été similaire. Depuis ce soir-là, leur entente ne s'était plus jamais dégradée. Elle accepta de porter l'Empire sur ses épaules aux côtés de son maître.
***
Poséidon couva la pierre précieuse des yeux encore un instant. Ses sept facettes, doubles pour représenter l'en-dessous et l'au-dessus de l'océan, allaient servir de catalyseur et projeter son cosmos dans les sept directions dévolues aux sept piliers sans qu'il ait besoin de fournir d'effort supplémentaire. Un objet particulièrement utile pour ce qu'il allait mettre en œuvre. Il déposa son trident à ses pieds, se releva et tendit les bras aussi haut que sa taille le lui permettait, le prisme entre ses doigts formant déjà un signe. Assisté de l'âme de Daerval la musicienne, il se mit à psalmodier dans un ancien langage. Sous ses pieds se traça tout seul un sceau que le cheval reconnut après quelques minutes : un sceau d'orichalque formé de runes atlantes.
Ces runes étaient aujourd'hui lisibles, prononçables et encore moins utilisables par une poignée de dieux et de mortels comptables sur les doigts d'une main. Une ancienne magie s'en dégageait, presque aussi vieille que les premiers humains, dessinant de nouvelles runes autour des premières, jusqu'à ce que toute la zone en soit couverte. Poséidon psalmodiait encore, laissait son cosmos se concentrer dans son corps, puis plus particulièrement ses mains pour enfin interagir avec le prisme qui brilla de mille éclats bleutés. Sept rayons s'en dégagèrent comme prévu pour aller frapper chacun des piliers correspondants et imprimer sur ceux-ci une marque cosmique. De ces dernières enfin naquirent des branches de coraux cosmiques qui poussèrent, poussèrent et s'enroulèrent autour des édifices légendaires qui composaient le sanctuaire sous-marin. Les différents domaines déjà resplendissants grâce aux reflets toujours vivants de la surface n'en furent que plus illuminés. Et entre eux se dressa une barrière, plus petite que celle qui permettait aux marinas de respirer sous l'eau, mais suffisante pour englober tout Eges et sa banlieue proche : les villages civils.
Une fois le rituel terminé, Poséidon contempla le sceau incrusté sur les fondements du pilier central. Tant que la barrière serait debout, il resterait fluorescent, ici même. Tout comme la mémoire du continent perdu.
"Cela devrait suffire le temps que la cause de ce froid soit éradiquée. Maintenant tous, exécutez mes instructions !"
Les Hommes obéirent et se diriger d'un même pas tranquille vers le point de ralliement convenu. Arion, à contrecœur, les suivit non sans avoir jeté des regards inquiets à son père. Le seigneur des eaux attendit qu'il ait disparu de son champ de vision pour ramasser ses armes et se mettre en route. Daerval lui sourit intérieurement, les autres aussi. Finalement, il n'était pas aussi seul qu'il l'avait pensé.
Protection d'Eges : Dépense de 60 cs pour mettre en place un kekkai sur tout le Sanctuaire sous-marins qui annule les malus dû à l'event "L'Hiver arrive". Il se manifeste sous la formes de runes atlantes présentes dans chaque domaine et de branches de coraux cosmiques entourant les piliers.
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