Un isolement qui prend fin [Parnès]

Une vague gigantesque, aussi haute qu’un building, menaça un chevalier qui était alors sur les flancs d’une falaise qui donnait sur la mer. Alghaer avait beau courir pour tenter de lui venir à la rescousse, le chevalier de la lyre semblait faire du surplace alors que le Saint Endymion le fixait d’un regard triste et plein de regret. Détournant les yeux, le chevalier du verseau finit par être englouti par les eaux pour disparaitre à jamais dans les méandres des océans.

Maaaaaaiiiiiiiiitre !!!!

Alghaer se réveilla en sursaut, le corps empli de sueur. Il tenta de reprendre son calme mais il lui fallu un certain temps pour se rendre compte qu’il n’était pas sur les flancs rocheux d’une falaise donnant sur la mer. Lorsque sa respiration finit par reprendre un rythme normal, le Saint de la lyre regarda les murs de bois de sa chambre. Ce n’était qu’un rêve… Enfin plutôt un cauchemar… Il en faisait de plus en plus ces dernières nuits.

L’homme aux cheveux de neige ne tarda plus longuement à rester dans son lit. Il se leva, ramassa un vieux T-shirt blanc, quelque peu jauni, trainant sur le parquait, et le revêtit aussitôt pour le laisser retomber au niveau de son caleçon. Alghaer quitta sa chambre pour arriver sur le séjour et ne tarda pas à rejoindre la cuisine ouverte pour se faire un Lungo. Le temps que le café coulât, Alghaer porta son regard sur la fenêtre coulissante donnant sur le balcon. Au-delà de la vitre, des montagnes dessinaient le paysage. Il y avait pire comme isolement, se disait le Saint.

Le crachotement de la machine a café annonçant que le Lungo était prêt, Alghaer pris sa tasse, traversa le séjour, ouvrit le porte fenêtre et s’installa sur l’une des chaises du mobilier de jardin. Prenant une gorgée du liquide noir avant de poser sa tasse de café sur la table en teck, le chevalier d’argent laissa voyager son regard au loin.

Du haut du balcon donnant à flanc de montagne, le silver regarda les rayons du soleil s’écraser sur les hauteurs du Parnès tandis que le chant des oiseaux ne laissa pas de place à la quiétude des lieux. Reprenant une gorgée de son café, il conclut que Sariel n’était toujours par revenu… Cela faisait maintenant bien trop longtemps que le membre de la fondation Graad s’était absenté. A cela s’ajoutait le fait que le jeune garçon ne répondait plus à ses textos… Il était clair que quelque chose se tramait dans le monde civilisé, mais quoi ?

Qu’importe… Alghaer se leva, se rendit dans sa chambre, pris une douche dans la salle de bain juxtaposé à son lieu de repos puis s’habilla aussitôt. Le silver opta pour un simple jean bleu-marine et un t-shirt au-dessus duquel il revêtit un sweat à capuche rouge foncé. Une fois prêt, il se rendit dans le bureau, s’assit en face du secrétaire en bois d’acajou où il ne tarda pas à allumer l’ordinateur qui s’y trouvait.

Alghaer fit défiler les pages web d’informations mais n’appris rien de nouveau sur le monde. Mais alors, pourquoi avait-il cette sensation étrange que quelque chose était en train de changer. Ce n’était pas la première fois qu’il avait ce sentiment… L’absence prolongé de Sariel et de nouveaux élus depuis maintenant de nombreux mois n’arrangeaient en rien les angoisses du silver. Peut-être que la rencontre du nouvel arrivant en ces lieux allaient lui apporter des réponses ?

Quoi qu’il en fût, Alghaer finit par arrêté de « surfer » sur le web pour poursuivre sa journée en ayant pris la décision de bouquiner un peu dans le bureau. A croire que cette journée allait être comme toute les autres…

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Plongé dans sa lecture, Alghaer tendit, le temps d’un instant, l’oreille. Il était persuadé avoir entendu des bruits de pas à l’entrée du chalet. Sariel serait-il enfin revenu ? Non… C’était impossible. Le jeune membre de la fondation Graad l’aurait prévenu à l’avance par l’envoi d’un texto, comme à chaque fois qu’il revenait de mission. Ne ressentant aucun danger, le Silver fut persuadé que c’était encore son esprit qui lui jouait des tours : l’isolement peut parfois conduire à la folie ; c’est quelque chose qu’il préférait ne pas prendre à la légère.

Cependant, ses songes finirent par être troublés par une voix douce et calme qui mis fin au silence ambiant des lieux :

Alghaer..de la lyre

Alghaer de la lyre… Cela faisait maintenant cinq longues années qu’on ne l’avait plus appelé ainsi. D’ailleurs, le souvenir de son titre le fit quelque peu grimacer. Mais quelque chose d’autre le perturbait davantage : cette voix… Alghaer l’avait déjà entendue mais où ? Extérieurement, le chevalier de la lyre semblait aussi calme que l’eau qui dors. Toutefois, la curiosité du Silver le conduisit à tout de même à poser ses yeux saphir vers la détentrice de cette douce voix.

Face a lui, se dressait une charmante femme vêtue d’une robe blanche par-dessus laquelle se trouvait un chemisier vermeil. La jolie demoiselle affichait un doux sourire alors qu’elle s’avançait chaque fois un peu plus vers le Silver. Le regard de ce dernier fut attiré par le médaillon qui ballotait autour du cou de l’étrangère : Alghaer lui trouvait un aspect particulier… Toutefois, avant qu’il ne puisse s’y attarder davantage, son attention fut détournée par l’inconnue qui reprit la parole alors que lui n’avait dit mot depuis son arrivée :

Je suis venue te voir. Nous avons tous nos fardeaux, mais parfois, il est bon de ne pas les porter seuls

La phrase l’agaça un temps soit peu… Pourquoi se vouloir si énigmatique ? Pourquoi ne se présentait-elle tout simplement pas ? De plus, ce visage… Alghaer en était persuadé, il avait déjà rencontré cette personne quelque part… Mais où et surtout quand ? Il n’avait jamais quitté ces montagnes où il s’était isolé. Cela voudrait dire que cette personne datait de son époque ?

Sans qu’Alghaer ne s’en rendit compte, le silence reprit tout doucement sa place dans ce coin isolé du Parnès. Pendant que le chevalier se creusait les méninges, l’inconnue se mit à parcourir le bureau dans lequel ils se trouvaient. Cependant, le chevalier de la lyre ne fit pas plus attention sur quoi le regard de la jeune femme pouvait bien se poser, il était bien trop frustré de ne pas se rappeler qui elle était.

A nouveau, la jeune femme rompit le silence. Parmi les paroles qu’elle prononça, Alghaer ne s’attarda sûr qu’un : « époque ». Il en était désormais certain : cette femme, qui ne pouvait être qu’un chevalier d’Athéna ou d’Odin, il l’avait bien rencontré mais avant l’évènement du battement de cil. C’est alors que des fragments d’image émergèrent dans l’esprit du Silver : une taverne, une bonne compagnie, Endymion et… Elle.

Voulant rétablir un contact visuel avec son « invitée », il se rendit compte que la Saint d’Athéna se dirigea une nouvel fois vers lui : Que fais-tu ici ? Cette dernière phrase lui fit enfin délier la langue. Ainsi, calmement, il répondit, tout en faisant une révérence en signe de respect, tel qu’il l’aurait fait à « son époque ».

Je pourrai vous poser également la question, Stella des Poissons…

Alghaer se redressa. Un léger sourire s’était dessiné sur son visage. Contrairement à ce qu’il l’avait pu imaginer depuis cinq ans maintenant, revoir une tête familière lui adouci les mœurs. Faisant mine de lui proposer de le suivre, il poursuivit :

Je vous en prie, Ma Dame, installez-vous sur le balcon : la vue en est à couper le souffle ; le temps de préparer deux cafés, je vous y rejoins aussitôt.

Alghaer ne menti pas : il fallut cinq minutes pour que le Sivler rejoigne Stella en ayant entre les mains un plateau en argent sur lequel était disposé deux tasses vides, une cafetière ainsi qu’une théière dans laquelle infusait de la menthe fraiche... C’est en préparant la délicate attention qu’Alghaer se rendit compte qu’il ignorait totalement les goûts matinaux de la Gold Saint. Déposant le plateau sur la table en teck, le chevalier de la lyre invita la jeune femme à se servir. Tout en se servant ensuite un café, le jeune ermite rompit le silence :

Cela fait bien longtemps que je n’ai plus vu de visages familiers. Je vous admets que cela ne me déplaît guerre. Cependant, votre visite me porte aussi à croire que quelque chose de nouveau se trame… Sinon, qu’est ce qui expliquerait la présence d’un chevalier, d’or qui plus est, si loin du Sanctuaire pour venir à ma rencontre ?

Dizaine d’autres questions vint à la tête du chevalier d’argent. Cependant, Alghaer préféra s’en tenir là, espérant à la fois que la chevalière se verra être plus « bavarde » que ce qu’il ne l’était actuellement…

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Le chevalier d’or des poissons ne répondit pas tout de suite à la question d’Alghaer. Elle dégustait son thé tout en profitant de la beauté des lieux. Le Silver profita de ce moment de silence pour porter, à son tour, son regard vers les montagnes du Parnès. Ce lieu était si apaisant. De la tristesse envahit alors le chevalier en sachant qu’il était sur le point de devoir le quitter. Les craintes du chevalier de la lyre furent d’ailleurs confirmées par le Gold Saint : sa présence en ces lieux annonçait effectivement qu’un changement était en train de se produire au Sanctuaire.

Alghaer continua d’écouter attentivement Stella. Le tumulte qu’elle décrivait sur le domaine de la Déesse de la sagesse, le chevalier d’or avait raison en affirmant que le Silver n’avait pu nier cet état de fait qu’il avait dû ressenti à travers les astres. Mais pourquoi n’avait-il pas répondu à ses sens en alerte ? Pourquoi ne s’était-il par rendu au Sanctuaire pour apporter son aide à ses frères et sœurs d’armes ? Alghaer connaissait la réponse : il avait honte, voilà tout…

Cependant, il semblait que le moment était venu de cesser de se cacher derrière ce sentiment. Il ne fallut d’ailleurs que peu de temps pour qu’Alghaer soit confronté à ses responsabilités : comme lui expliqua le chevalier d’or calmement, tout chevalier qui désertait devait rendre des comptes. Le Silver l’avait toujours su et cette réalité ne pu disparaître malgré ces cinq longues années.

Pourtant, aussi étrange que sa situation ne puisse le paraître, jamais Alghaer n’avait pris son isolement comme un moyen de se cacher du Sanctuaire. Il savait, lorsqu’il arriva avec Sariel en ces lieux reculé du Parnès, qu’il allait devoir tôt ou tard rendre des comptes. En attendant ce jour, il préféra apporter son aide au Sanctuaire par l’intermédiaire de la fondation Graad. Mais jamais l’idée lui vint de retourner de son plein gré au Sanctuaire. Il n’était plus digne de fouler ce lieu sacré.

Et pourtant, la Saint du Poisson lui fit une demande à laquelle il ne s’attendit nullement : revenir en aide à Athéna et ses chevaliers. Stella était un chevalier d’or. Si il y avait bien une classe qui pouvait connaitre les desseins du Pope et de la déesse de la sagesse, c’était bien cet ordre de la chevalerie. Mais comment était-ce possible qu’ils aient pris le versant de requérir l’aide d’Alghaer, lui qui les abandonna par deux fois… Certes, cela lui demanderait de donner des explications au Pope, comme lui expliqua Stella, mais cette situation était bien plus clémente que ce que s’était imaginé le Silver.

Bien que décontenancé, Alghaer garda une apparence calme. Toujours en contemplant la beauté de ce monde, le chevalier d’argent de la lyre pris une grande respiration tout en fermant les yeux. Il laissa sa peau percevoir la chaleur des rayons de l’astre du jour et son odorat sentir l’odeur de la nature. Était-ce la sa façon de dire au revoir au chalet de la fondation ?

Rouvrant les yeux, il porta un regard profond et sérieux vers ceux du chevalier des poissons :

Vous m’accepteriez ? Après tout ce que j’ai fait à l’encontre du Sanctuaire… Par deux fois je vous ai abandonné. Je vous ai abandonné vous et mon propre maître lors du retour de Poséidon… Ensuite, je me suis laissé berner par un démon qui est parvenu à me faire croire que l’ère des chevaliers était définitivement terminée. A cela, plutôt que de garder la face et rester digne, j’ai préféré fuir et m’isoler en ces montagnes du Parnès. J’ai ensuite fait fi de mon Cosmos et de mes sens… J’ai préféré une vie d’ermitage plutôt que de me confronter à mes responsabilités… Je…

Alghaer s’arrêta, la gorge enserrée par les remords et la honte. Tentant de ne pas se faire submerger par ses sentiments, il préféra ne pas poursuivre, pris sa tasse de café et termina le breuvage qui y restait. Le calme revenu dans son esprit, il reposa le récipient et rompit une nouvelle fois le silence.

Je vois et ressens bien toute la confiance que vous me portez, Stella des Poissons. Je vous remercie, d’ailleurs, pour votre considération bien que je doute de pouvoir la mériter. Cependant, je ne compte pas faire affront à votre venue jusqu’à moi. Ainsi, cette confiance que vous me portez, je souhaite vous la rendre en retour. Je vous admets douter sur l’idée que le Sanctuaire soit prêt à, à nouveau, m’accorder sa confiance voir même à me pardonner. Cependant, j’en ai assez de fuir et, si vous estimez que le moment soit venu d’entendre la décision du Grand Pope à mon égard, je suis prêt et je l’accepterai, quoi qu’il m’en coûte.

Sa tirade terminée, le Silver offrit un beau sourire à Stella, témoignant qu’aucune once de peur ne résidait dans le cœur du chevalier.

Par contre, comment procédons-nous ? Je vous avoue que ces cinq années m’ont quelque peu fait oublier le protocole…

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Alghaer ne pouvait le nier : Stella était venue en tant qu’amie et non en tant que chevalier. Elle écoutait, sans l’interrompre, ses regrets, ses craintes, sa honte… Chaque fois qu’elle reprenait la parole, ses mots étaient mesurés, équilibrés, sans aucune une volonté de contrainte. C’est alors que la Gold Saint souleva un élément sur lequel s’attarda le Silver : Le Sanctuaire n’a pas oublié qui tu es, Athéna en particulier.

Athéna… Elle aurait donc passé outre toutes ses erreurs. Jamais il n’avait eu la chance de pouvoir rencontrer la réincarnation de sa Déesse protectrice. Cependant, étrangement, au plus profond de lui, Alghaer était prêt à donner sa vie pour Elle. Le fait d’entendre prononcer le nom de la Déesse de la sagesse ravivait en lui cette volonté de se donner corps et âme. Il avait essayé de lui rester fidèle, en apportant notamment son aide aux membres de la fondation Graad… Mais, désormais, Stella l’avait convaincu : c’était auprès d’Elle, au Sanctuaire, qu’il servirait davantage.

Cette brève réflexion terminée, Alghaer se rendit alors compte que la chevalière des poissons n’était plus assise auprès de lui mais s’était adossé à la barrière du balcon, tournant le dos au Silver pour laisser son regard voyager sur les flancs montagneux du Parnès. Elle reprit ensuite la parole, rappelant au chevalier de la lyre que, avant de pouvoir servir une nouvelle fois sa Déesse, un passage obligatoire devra se faire auprès du Grand Pope. Le Pope… Lui non plus Alghaer ne l’avait jamais rencontré. De la manière dont le dépeignait Stella, le prénommé Altia semblait enclin à écouter ceux qui déviaient du chemin. Ca ne sera que lors de leur rencontre que le chevalier de la lyre saura ce que l’avenir lui réservera.

Car, en effet, Alghaer avait fait son choix. Ce qui le conforta dans sa décision de suivre le chevalier d’or du poisson, c’est lorsque cette dernière évoqua son armure. L’armure de la lyre… Cela faisait cinq ans qu’il ne l’avait plus sorti de sa chambre. Cependant, comme le souleva Stella, jamais elle ne le quitta. Tout chevalier savait éperdument que c’était l’armure qui choisissait son chevalier et non l’inverse. Si la Cloth de la lyre était restée, c’était fort probablement parce qu’elle estimait qu’Alghaer était toujours digne de la porter, Stella avait raison…

Alghaer se leva de sa chaise pour rejoindre la Gold Saint qui était toujours près de la rambarde du balcon. Portant son regard au loin, il prit à son tour la parole :

J’ignorais que toute force que disposait le Sanctuaire pouvait lui être à ce point nécessaire en cet instant… Je m’excuse auprès de vous, chevalier, de ne pas l’avoir perçu. Vous avez raison… Je demeure, jusqu’à présent, un chevalier d’Athéna. Rester en ces lieux, alors que le Sanctuaire a plus que besoin de nous, serait une trahison.

Détournant son regard des montagnes pour le porter sur le chevalier des poissons, Alghaer reprit :

Restez plus longtemps ici n’a plus lieu d’être… Si vous acceptez, Stella des Poissons, j’aimerais vous accompagnez jusqu’au Sanctuaire. Par ailleurs, si je peux davantage abuser de votre gentillesse, est-ce que je peux vous demander d’organiser ma rencontre avec le Grand Pope ? Je pense qu’il est plus opportun de battre le fer tant qu’il est chaud. De plus, savoir qu’une « amie » sera à mes côtés me permettra de ne pas flancher lorsque la décision du Grand Pope sera prise.

Sans crier gare, le chevalier de la lyre se dirigea vers la porte-fenêtre du chalet et, avant de retourner à l’intérieur, rompit une dernière fois le silence

Le temps que vous preniez votre décision, je prépare mes effets dans ma chambre. Je ne serai pas long.

Sans se faire prier, Alghaer rejoignit son lieu de repos, pris un sac de rando qui était, jusque-là, planqué sous son lit et ne tarda pas à le remplir. Il ne prit que le strict nécessaire, ne sachant pas ce que l’avenir lui réservait. Il n’oublia pas non plus de caser dans son sac la lyre en bois que lui avait offert Sariel. Sariel... C’est en repensant à lui que le Silver prit soin de sortir son iPhone pour rapidement envoyer un texto au jeune garçon qui l’avait hébergé en ce coin reculé du Parnès. Le message fut bref : « je ne serai probablement plus là à ton retour… N’hésite pas à m’appeler, je t’expliquerais ».

Vint alors le moment de récupérer son armure… Il l’avait caché dans un coin de la pièce. Soulevant la couverture qui la dissimulait depuis maintenant cinq ans, le chevalier regarda les reliefs de la box cloth qui dessinait une lyre. Relâchant la couverture, Alghaer posa sa main sur le cube d’argent : « nous revoila réunis ».

Ne souhaitant pas faire attendre plus longtemps le chevalier d’or, Alghaer souleva la box cloth par l’une des sangles en cuir, pris son sac à dos sur l’autre épaule disponible et rejoignit Stella. Déposant ses affaires au sol, il lui vint à l’esprit, au moment de déposer son armure, la réflexion suivante qu’il ne tarda pas à partager avec le Gold Saint :

J’ai appris, au cours de ces années, qu’il n’était pas opportun de s’afficher en tant que chevalier d’Athéna au sein de ce nouveau monde… Comment faites-vous dès lors, chevalier, pour porter votre armure ?

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Ecoutant le Saint des Poissons, le Silver de la lyre fut quelque peu attristé d’entendre Stella confirmer ses craintes : il était bien trop dangereux, dans le monde d’aujourd’hui, de s’exposer en tant que chevalier d’Athéna… Ce qui était, en revanche, clair, c’est qu’il était effectivement temps de sortir de sa torpeur afin de mener à nouveau le combat contre les forces d’Hadès. Comment ? Il était encore trop tôt pour le savoir. Et puis, Stella des Poissons développa un élément nouveau sur les armures qui attira davantage l’attention du chevalier de la lyre.

Scrutant de ses yeux ambre le pendentif attaché au cou de Stella, Alghaer écouta assidûment les explications de la Gold Saint. Athéna avait donc trouvé un moyen de protéger ses chevaliers du spectre des serviteurs d’Hadès. Sa Déesse l’étonnerait désormais toujours. Cependant, le Silver ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en se rendant compte de la situation à laquelle était réduite les protecteurs d’Athéna. Ce chemin était pourtant nécessaire pour espérer, un jour, retourner la situation.

A la suite de ses explications, le chevalier d’or des Poissons laissa prendre le temps au Silver de la lyre pour faire ses adieux à ces lieux qui l’ont hébergé et protégé depuis maintenant cinq ans. Ne faisant, alors, plus attention à Stella qui se mit à chercher un moyen de cacher la Pandodra box de la lyre, Alghaer porta, une dernière fois, son regard sur les montagnes du Parnès. Ensuite, il détourna ses yeux au-delà de la porte-fenêtre, là où s’étendais le salon. C’est à cet instant qu’Alghaer ressenti une légère tristesse.

Toutefois, celle-ci s’estompa relatviement vite car il se fit une promesse : ce n’était pas un adieu qu’il décida d’accorder à ces lieux reculer, mais un au revoir ; un jour, il en était persuadé, Alghaer reviendra en ces lieux calme, doux, où faune et flore vivent en parfaite harmonie, pour accompagner ce paysage idyllique d’un beau et mélodieux son de lyre…

Rejoignant alors le Gold des Poissons qui était toujours en train de rechercher un moyen efficace pour cacher l’armure d’argent d’Alghaer, ce dernier pris une bâche de sol qu’il utilisa pour couvrir l’entièreté de la Pandora box. Une fois la « cachette » de fortune constituée, il posa à nouveau son regard sur Stella, un sourire aux lèvres.

Je pense que ça pourrait avoir son effet le temps de nous rendre jusqu’au Sanctuaire. Je suis prêt à vous suivre, Stella des poissons. Mais avant…

Alghaer lui tendit la main dans l’optique de serrer celle de Stella :

Je voulais vous remercier, Stella des Poissons... Merci de ne pas m’avoir oublié et merci de la confiance que vous portez encore à mon égard. J’espère ne pas vous décevoir.

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Alors que le chevalier d’or des poissons accepta la poignée de main du Silver, c’est un vent plein d’espoir qui semblait s’éveiller dans le cœur du musicien. Les paroles de Stella accrurent davantage ce sentiment qui, longtemps, ne s’était plus éveillé en Alghaer. Finalement, retrouver l’une de ses sœurs d’arme se passa bien mieux qu’il ne l’avait pu imaginer au cours des longues années d’isolement. Sariel lui avait pourtant expliquer, lors de leur nombreuse soirée sur le magnifique balcon à flanc de montagnes, que le Sanctuaire n’attendait que son retour. Hélas, lorsque le sujet était mis sur le tapis, le Silver de la lyre parvenait toujours à détourner la discussion.

Aujourd’hui, il n’en avait plus la possibilité. Cependant, plutôt que de l’affronter de front et lui demander pourquoi il s’était détourné du Sanctuaire, Stella préféra lui demander d’abord les raisons qui l’ont poussé à devenir chevalier et quels étaient celles qui ont pu éroder cette détermination… Si érosion il y eut… Le Gold Saint préféra ainsi partir du début, vers l’origine qui a conduit Alghaer à être toujours aujourd’hui un Saint d’Athéna. Peut être comprendrait-il ainsi que les aléas qu’il avait rencontrés sur son chemin n’avait pas pour autant dénaturé les raisons pour lesquelles il était encore aujourd’hui un chevalier.

Alghaer resta dans le silence, méditant sur la question. Pourquoi avait-il souhaité devenir un chevalier ? Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était plus interrogé sur le sujet… Et puis, cela lui demandait de revenir avant son amnésie, lorsqu’il était encore le disciple d’Endymion du Verseau. Si ces cinq ans d’ermitage lui ont permis de récupérer une grande partie de ses souvenirs, y repenser le conduisait, comme à chaque fois, à ressentir une horrible migraine.

Ainsi, Alghaer de la lyre ne préféra par répondre dans l’immédiat. Cette décision prise, il souhaita porter à nouveau son regard sur le chevalier des poissons qui, le temps de sa reflexion, s’était déplacé vers la porte d’entrée, lui annonçant l’heure du départ. Ce geste, fait avec toujours autant de douceur depuis qu’il rencontra le Gold Saint, fit esquisser un nouveau sourire au Silver : décidément, la dénommée Stella était un chevalier au calme et la quiétude impressionnante… Tous les chevaliers d’or n’avaient pas la même patience…

Soulevant son sac de voyage pour le déposer sur sa Pandora box, Alghaer fixa le tout solidement pour que, lorsqu’il mit le cube d’argent sur ses épaules, le tout restait en place. Rejoignant ensuite Stella sans porter de regard en arrière, les deux protecteurs d’Athéna se retrouvèrent à marchés le long des sapins, pins et chênes qui composaient en majorité les montagnes du Parnès. Le Silver n’avait pas pris soin de fermer à clé le refuge de la fondation Graad. En effet, ce lieu caché de tous était avant tout un refuge pour tout protecteur d’Athéna égaré. Ainsi, la fondation se refusait de le rendre inaccessible lorsqu’un protecteur de la déesse de la sagesse souhaitait s’y réfugier.

Alors qu’ils avançaient lentement, sans se presser, laissant toujours un peu plus le refuge derrière eux, Alghaer ne s’était pas retiré de la tête la question du chevalier d’or des Poissons : pourquoi était-il devenu chevalier ? L’interrogation ne cessait de trotter dans la tête du Silver qui souhaitait répondre à cette question. Peut-être pour marquer son respect à l’égard du Gold Saint ? Cependant, plus il s’avançait dans son passé oublié, plus la migraine envahissait son cerveau telle une toile qui se tissait dans tous les coins de son crâne.

Toutefois, le mal ne fut pas vain car, à force de tenter de se remémorer son passé en tant que Remiel de Rosenkreutz, ce qui fut d’abord des spectres flous et indécis finit par devenir des images floues mais perceptibles. Ainsi, Alghaer perça le silence :

Je souhaite revenir sur votre question, Stella des Poissons : à savoir, qu’est ce qui m’a conduit à devenir un chevalier d’Athéna. C’est parce que je me reconnais en notre Déesse, notamment en son amour à l’égard de l’humanité. Elle croit en l’être humain, en sa capacité d’avancer, d’aimer, de construire, d’imaginer, de créer,… Ce sentiment, je le partage également. Et c’est parce qu’elle est prête à donner sa vie, et ce, sans condition, à l’égard des Hommes et des Femmes présents sur cette Terre que j’ai décidé de mettre mes compétences à son service.

Alghaer se tut. Regardant les arbres défilés lentement sous ses yeux. Il réfléchit ensuite à la seconde partie de la question de Stella. Sans attendre plus longtemps, il rompit à nouveau le silence :

Quant à savoir pourquoi j’ai renié mon destin…

Alghaer leva les yeux vers le ciel où les branches entremêlées laissaient percevoir un ciel azur.

Et bien… Peut-être parce que j’avais peur de retomber dans mes travers… Avoir abandonné mon maître Endymion et le Sanctuaire lorsqu’ils avaient le plus besoin de moi pour ensuite me faire avoir par un démon qui s’est joué de mon esprit, ce sont là deux faiblesses que j’ai du mal à me pardonner… Ces deux événements m’ont conduit à la conclusion que ma fidélité envers notre Déesse n’était pas si inflexible que je ne l’imaginais.

Un démon… Bakura… Cela faisait longtemps qu’Alghaer n’avait plus pensé à lui. Les sceaux sur le corps du Silver ayant été redessinés, il n’y avait plus lieu de se soucier de cet esprit maléfique égyptien. Normalement…
Le chevalier de la lyre reporta son attention sur le chemin qui se dressait devant eux. Tout en esquissant un sourire, il porta son regard sur Stella :

Je ne sais pas si ces états d’âme pourront convaincre le Grand Pope. Mais seul cette sincérité-là me vient à l’esprit.

Continuant de sourire au point de plissé davantage les yeux, le chevalier de la lyre poursuivit :

Mais je parle beaucoup de moi sans jamais m’intéresser à vous, Stella des Poissons. Ainsi, permettez-moi de vous poser cette question : comment avez-vous vécu ce passage vers ce « nouvel ère » ? Je vous avoue que votre calme et votre contrôle de vous, dans ce monde pour lequel nous ignorons encore beaucoup, m’impressionne. Est-ce également la fondation Graad qui vous a aidé à y voir clair ? Est-ce via la fondation que vous avez pu me retrouver ?

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Les premières paroles de Stella des poissons ne purent qu’attendrir le cœur du chevalier de la lyre. En effet, il avait là une alliée de taille : un Gold Saint qui reconnaissait sa volonté de rédemption à l’égard de ses erreurs du passé. Cependant, si le cœur d’Alghaer laissait place à la confiance de pouvoir obtenir le pardon du Sanctuaire, son cerveau le conduisait à penser que rien n’était encore gagné : il fallait convaincre les hautes sphères du domaine d’Athéna, ce qui ne semblait pas être chose aisée. Cependant, son raisonnement s’apaisait en sachant que Stella semblait véritablement vouloir l’aider à obtenir grâce auprès du Grand Pope et du dénommé Damian.

Ce qui s’ensuivit, toutefois, décontenança le chevalier de la lyre : Endymion, le réceptacle de Poséidon ? Décidément, les absences répétées du Silver apportaient des lacunes qui ne l’aidaient pas à voir clair sur la gravité de la situation. Le souvenir de son maître ramena son esprit vers la triste image de la disparition du chevalier d’or du Verseau emporté par les eaux. Mais que la perte de son maître annonçait le retour du Dieu des sept mers, jamais il ne l’aurait soupçonné.

Alors qu’un air sérieux et pensif s’était dessiné sur le visage d’Alghaer, ce dernier décida de ne pas laisser Stella sans réponse :

Je… J’ignorai cet état de fait… La dernière fois que j’étais au côté d’Endymion du Verseau, s’était au Cap Sounion. C’est en ces lieux que je l’ai vu se faire engloutir par la mer… Ce jour-là, je me doutais que ce qui c’était passé sous mes yeux n’avait rien de naturel. Mais de là à penser que cela annonçait le retour de Poséidon, je l’ignorais totalement…

Alghaer se replongea dans ses pensées… Il creusait une nouvelle fois profondément sa mémoire afin de trouver des réponses dans le passé. Pourquoi n’était-ce que maintenant qu’il apprenait ce qu’il était advenu de son maître ? Le Silver ne parvenait pas à répondre à la question. Lui revint alors le souvenir de Bakura… Oui, s’il y avait bien quelque chose qui aurait pu lui cacher un tel évènement, c’est bien ce démon égyptien.

Peut-être parce qu’elle ressentait l’angoisse grandissante du Silver, le chevalier d’or des poissons poursuivit la discussion en changeant de sujet. Ainsi, la demoiselle lui expliqua la manière dont elle a pu s’adapter dans ce « nouveau » monde si différent de celui que Stella et Alghaer connaissait. Le Silver l’écoutait : elle avait l’air si à l’aise, si sereine. Pourtant, elle avait dû, elle aussi, vivre nombres de tourments, ne serait-ce que par sa fonction au sein du Sanctuaire ou par les événements récents qui ont eu lieu. Et pourtant, Stella ne laissait rien transparaître. Elle profitait de l’instant présent : être en compagnie d’un frère d’arme à partager une conversation dans un endroit calme et serein où seul le bruit du vent dans les arbres pouvait venir perturber le silence. Alghaer espérait pouvoir retrouver un jour une telle quiétude.

Cependant, en l’instant présent, le souvenir de son maître continuait d’hanter ses esprits. Endymion, Poséidon. Le Silver avait du mal à l’admettre… Le chevalier du Verseau était un maître exemplaire. Dur dans son apprentissage mais juste dans ses décisions… Pourquoi le Dieu des mers s’était-il permis de le choisir lui comme réceptacle.

Sans s’en rendre compte, Alghaer serrait les points. Envahi par l’incompréhension, il arrêta sa marche pour rompre à nouveau le silence :

Cela peut paraître invraisemblable mais j’ignorai qu’Endymion du Verseau était devenu le réceptacle du Dieu des Mers… Ma mémoire me fait défaut depuis que je me suis « égaré » dans les méandres d’un labyrinthe. Des parcelles de mes souvenirs me reviennent chaque jour un peu plus mais je vous jure, sur mon honneur de chevalier, que je ne sais rien sur ce qui était advenu de mon maître.

Rassemblant ses idées sur quoi il venait en venir, Alghaer se tût un instant, le temps de reprendre son souffle, pour reprendre :

En tant que l’élève d’Endymion, je suis prêt à endosser ce que mon maître, en tant que réceptacle de Poséidon, ait pu faire endurer au Sanctuaire. Mais… Puis-je vous demander ce qui s’est passé, Stella des Poissons ? Je suis conscient de vous en demander beaucoup. Cependant, si le dénommé Damian, ou même le Grand Pope, viennent à apprendre que je suis l’ancien disciple de l’ancien chevalier du Verseau, ils me poseront probablement des questions. Mieux vaut je sois aux faits de ce qui s’est tramés durant mon absence en Egypte avant de me présenter à eux…

Maudit Bakura… Alghaer se sentait bien bête de poser de telles questions à un chevalier d’or.

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C’est par la perfidie des Dieux que Stella des Poissons expliqua la raison pour laquelle Endymion du Verseau sombra dans le camp de Poséidon. Il est vrai que les mortels étaient souvent impuissants face aux machineries divines. Il n’en demeurait pas moins qu’Alghaer avait été aux abonnés absents au moment où son maître avait alors le plus besoin de lui.

Cette pensée demeura dans la tête du chevalier de la lyre et ce malgré la volonté du Gold Saint à apaiser les sombres chimères du Silver. Stella avait cependant raison : se morfondre en l’instant présent ne servait plus à rien. Il fallait dorénavant qu’Alghaer agisse pour faire honneur à son statut de chevalier ; pour faire honneur à l’enseignement d’Endymion. De plus, le fait que son armure ne l’avait pas abandonné démontrait qu’Athéna et que la constellation de la lyre avait encore des projets pour l’ermite du Parnès.

Le chevalier de la lyre rattrapa, en marchant calmement, Stella.

Vous avez raison… Cela tient du passé. A moi dorénavant de vous démontrer que je suis encore digne de confiance.

Alors qu’ils reprirent leur marché, Alghaer se rendait bien compte que chaque minute le rapprochait davantage de sa confrontation avec Damian. Il était cependant confiant. Toutefois, il ne sentait pas le besoin de presser le chevalier d’or des Poissons pour se rendre au plus vite au Sanctuaire. Il fallait dire que la compagnie de la Gold Saint était en loin d’être désagréable. Stella faisait émaner d’elle énormément de douceur et avait une de ces façons surprenantes de très rapidement calmer le tumulte qui pouvait envahir le cœur des Hommes.

Alors qu’ils continuèrent tout deux d’avancer calmement, une question survint dans la tête du chevalier de la lyre. Il s’étonna de ne pas l’avoir posé plus tôt :

Stella des Poissons, je me surprends de ne pas vous avoir poser la question plus tôt mais… Quel est la situation au Sanctuaire ? Athéna dispose-t-elle à présent de suffisamment de forces pour affronter et mettre fin à la domination des forces d’Hadès et de ses spectres sur le monde ? Connaissez-vous déjà les objectifs et les premières démarches que compte adopter le Grand Pope et notre déesse à l’égard de la situation.

Alghaer développa sa question de manière calme et sans une once de curiosité malsaine. Par ailleurs, il ne s’attendait pas à ce que, quelle que soit la réponse, la situation au Sanctuaire puisse réfréner la volonté du Silver à se détourner de son envie d’apporter son aide au Sanctuaire. Non, c’était plutôt son côté stratège qui le conduisait à poser cette question : connaître l’état des faits pour déplacer au mieux les pions sur l’échiquier. De même, si Stella ne souhaitait pas y répondre, il accepterait son choix et la suivrait jusqu’au domaine de la Déesse de la sagesse où il se rendrait compte bien assez tôt de ce qui se trame…

By Phantasmagoria

Stella n’hésita pas à mettre sur la table la situation d’Athéna et du Sanctuaire à l’égard de la domination d’Hadès sur le monde. Toutefois, elle le fit avec justesse, sans trop dramatisé l’état de fait mais sans non plus l’édulcorer. Écoutant attentivement chaque mot du chevalier d’or des poissons, Alghaer se rendit compte à quel point sa Déesse et le Sanctuaire était déforcé à un moment où les êtres humains avaient le plus besoins d’eux.

Cependant, tout comme le faisait transparaître les paroles du Gold Saint, rien n’était pour autant perdu. Après tout, des situations difficiles, la Déesse de la sagesse ainsi que ses chevaliers en avaient déjà connu. Bien que, une telle situation de crise, cela était peut-être une première dans l’histoire de la chevalerie d’Athéna. Fouiller les archives pour se renseigner si un tel évènement avait déjà pu avoir lieu pourrait s’avérer utile. Alghaer portait cela pour crédo : connaître le passé permettait de mieux s’armer pour aborder le présent.

A cette pensée, le Silver eu un sourire moqueur à son égard : peut-être devrait-il également appliquer cet adage sur sa personne… Alors que le silence c’était légèrement installé, Stella repris la parole pour rappeler que l’entrevue avec le dénommé Damian allait être déterminante pour définir le rôle qui sera attribué au chevalier d’argent de la lyre. Damian… De ce qu’Alghaer avait pu en déduire de sa rencontre avec le chevalier des poissons, c’était que cet individu semblait assurer la « régence » du Grand Pope en l’absence de ce dernier.

Les dernières paroles de Stella revigorèrent le chevalier d’argent. Il se sentait bien déterminé à assumer ses responsabilités de chevalier, même si cela pouvait l’amener à éventuellement être banni des forces d’Athéna. Au moins, il aurait essayé une dernière fois. Ce qui était clair, c’est quel que sera la décision finale, il l’accepterait. Cependant, avant que la conclusion ne soit donnée quant à l’avenir du chevalier d’argent de la lyre, Alghaer était bien prêt à prendre à bras le corps sa « défense ».

Ainsi, le Silver s’arrêta avant d’offrir un sourire calme et apaisant à Stella :

La situation est effectivement quelque peu délicate… Ainsi, je vous propose, Stella des Poissons, de ne plus tarder à repousser l’inévitable. Vous m’avez convaincu : je me dois de présenter au plus vite au Sanctuaire afin d’assumer mes erreurs du passé pour éventuellement apporter au plus vite mes forces auprès de mes frères d’arme.

Détournant le regard de la Gold Saint, le chevalier de la lyre porta son regard au loin. Son sourire laissa place à un visage empli de réflexions. Scrutant les alentours, il finit par une nouvelle fois rompre le silence

Si vous me le permettez, je propose que vous ouvriez la marche jusqu’au Sanctuaire. Après tout, il me serait impossible de tenir votre rythme. Je vous promets de ne pas fuir et de vous rejoindre auprès de Damian. D’ailleurs, pour éviter que je ne m’égare, puis-je vous demander où se trouve exactement le dénommé Damian ?