Naama, Cavalière de l'Apocalypse, Berserker de la Mort

Naama, Cavalière de l'Apocalypse

« Arès »

VOTRE HISTOIRE

"Je vais te dire une bonne chose... Tu vois, je trouve que plus on avance et plus le Mal, le véritable Mal, devient une notion abstraite, voire surfaite."

Entre-coupant certains mots, d'amples volutes de fumée blanche s'échappaient de temps à autres de ses lèvres carmins. Sans y prendre vraiment garde, d'une chiquenaude légère, la cendre tomba sur le plancher couvert de crasse et de poussière.
Ses ongles claquaient sur l'accoudoir de bois tel le métronome donnant la mesure qui permettait au pianiste de ne pas s'égarer dans les affres rythmiques de son récital.

"A bien y réfléchir, le constat s'impose tout de même. Le Mal véritable n'existe plus. Non c'est vrai, regarde autour de toi. Ce monde est peuplé de faux méchants qui ont tous une raison plus ou moins valable d'être devenus si affreux."

Elle ponctua ces quelques mots par une mimique ridicule, se moquant ouvertement de ceux qui se trouvaient toujours diverses justifications pour être ce qu'ils étaient, sans jamais assumer pleinement leurs actes. Evidemment, que vous imaginiez-vous ? Enfance difficile, visions d'horreur, traumatismes en veux tu en voilà...  Il y a toujours une bonne raison. Personne ne peut être mauvais simplement parce qu'il l'est. Point. Comme si le Mal avait été purement et simplement éradiqué de ce monde.

"Sérieusement, tu n'es pas d'accord ?" Demanda-t-elle en tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette.

Un bruit étouffé assez indéfinissable pour seule réponse, elle avala une gorgée de whisky avant de poursuivre son monologue en haussant les épaules.

"Je me doutais que tu dirais ça. Je t'écoute, si tu vois les choses différemment je suis toute disposée à entendre tes arguments. N'aies pas peur."

Agitant le petit doigt de sa main dans un mouvement à peine perceptible, le fil de barbelé qui entourait la gorge de l'homme se resserra d'avantage. Un craquement sec lui tira une grimace contrariée, alors qu'elle se levait de sa chaise de bois pour constater les dégâts.

"Mince... il semblerait que ton œsophage n'ait pas tenu le coup. Tu n'y mets vraiment pas du tien..." Dit-elle dans un soupir alors qu'elle s'appliquait à vérifier d'où venait le craquement en question.

Le pourtour des yeux violacé et gonflé comme s'ils allaient exploser, du sang plus ou moins frais s'écoulait de sa gorge, laissant à penser que le pauvre homme devait subir ce traitement depuis un moment déjà. La cinquantaine, une chevelure épaisse mêlant le poivre et sel, massif, il n'en était pas moins littéralement crucifié au mur. Les pieds joints, les bras à la perpendiculaire de son corps, chaque extrémité avait été soigneusement fixée au mur de bois à l'aide de grands clous rouillés. Un véritable travail d'artiste. Jésus Christ devait être vert de jalousie.

"Tu vois le problème, "mon père", c'est que prêcher la bonne parole est une chose. Mais la prêcher contre Arès... vois-tu, ça ne passe pas très bien. Tu m'obliges à sévir... Quelle piètre Gardienne ferais-je si je te permettais de répandre des inepties sur le compte de mon Dieu ? Non voyons, soyons sérieux une minute."

Tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette, vidant son verre d'une traite avant de le jeter par-dessus son épaule, ses paupières se plissèrent quelques secondes, semblant estimer le temps qu'il lui restait à vivre avant qu'il ne succombe. Le problème de la trachée percée avait nettement amoindrie sa capacité à tenir la distance. Dommage. Mais elle saurait s'en remettre.

"Et pour en revenir à ton petit problème du "Le Mal est partout". Je t'assure que c'est loin d'être le cas. Le vrai Mal se fait très rare à vrai dire. Mais c'est ton jour de chance il semblerait..."

Elle lança ces quelques mots en agitant la main d'un air détaché. Tirant l'ultime bouffée de sa cigarette avant de l'éteindre entre les yeux du sacrifié, elle le fixa d'un air désabusé. Sa langue claqua contre son palais alors qu'elle secouait la tête de droite à gauche d'un air réprobateur.

"Tu ne sembles pas comprendre. Que tu meurs m'est totalement égal. Cela ne me procure aucune émotion. Tu ne m'intéresses pas, aucun humain ne m'intéresse. Je ne vis que pour servir Arès. Alors tu peux bien te vider de ton sang ou mourir sous mes yeux... qu'est-ce que tu veux que ça me fasse à moi, Naama... Rien, nous sommes  bien d'accord."

Difficile de savoir avec exactitude ce qui traumatisait le plus le prêtre à cet instant. Qu'elle serve Arès ou peut être à cause du nom qu'elle venait de lui donner. En bonne grenouille de bénitier, il ne pouvait ignorer la portée de ce nom, Naama.
La Bible racontait en effet que Naama serait l'une des épouses de Satan et la mère de tous les démons du monde. Maintenant à savoir si cette Naama était bien la même...

"Je vais te confier un petit secret... mon père..."

Doucement, elle rapprocha ses lèvres de l'oreille du malheureux. Sa main se posa avec délicatesse sur la gorge déjà bien malmenée, alors qu'un sourire étirait doucement la commissure de ses lèvres. Dans un murmure, un bref souffle de vent, une brise qui ne lui laissa qu'à peine le temps d'écarquiller les paupières de terreur une ultime fois, avant qu'elle n'arrache son oesophage de sa gorge, elle lui révéla ce qu'il emporterait jusque dans la tombe.

"Je suis l'un des quatre Cavaliers de l'Apocalypse. Je suis éveillée désormais et je viens semer la Mort sur ton joli monde, réjouis-toi mon père haut les coeurs. Et tu sais pourquoi... Parce que l'heure de la purge est enfin venue."

MES INFOS +

Naama donne souvent le sentiment de n'être atteinte par rien ni personne, comme si rien ne pouvait avoir d'emprise sur elle ou altérer son comportement. Elle ne se fâche jamais, ne hausse jamais la voix, ne pleure pas. De mémoire d'hommes, on ne l'a jamais vue se mettre en colère ou sortir de ses gongs. Elle est capable de sourire mais on ne l'a jamais entendue rire non plus. Mais ne vous y trompez pas... sous ce calme absolu, quelle que soit la circonstance, Naama est dénuée de tout scrupule et du moindre état d'âme. Elle est capable de faire preuve d'une grande cruauté, d'une malveillance sans limite, elle peut torturer ou tuer quelqu'un juste pour passer le temps. Enfants, femmes, hommes, tout cela n'a aucune importance.

Depuis des millénaires, sa réputation s'est répandue comme une traînée de poudre dans le royaume d'Arès et chez les guerriers qui se sont succédés générations après générations. Car Naama est sans doute le Cavalier de l'Apocalypse et le guerrier d'Arès le plus impopulaire, car personne ne peut lui faire confiance. Elle ne s'en est jamais caché et répondra très clairement si on venait à lui poser la question. Si son analyse de la situation implique d'abandonner un frère d'arme, elle le fera. S'il est préférable de le tuer pour qu'il ne divulgue aucune information, elle le fera. Si Arès lui ordonne de tuer l'un de ses propres hérauts, elle le fera et sans sourciller. N'attendez d'elle aucune compassion et encore moins de l'altruisme. Elle en est parfaitement dénuée et il est même probable qu'elle n'ait aucune idée de ce que c'est, sauf ce qu'elle a pu voir chez certains ou lire dans les livres.

Naama est le Mal incarné. N'espérez pas d'elle autre chose que le vent de mort et de peur qu'elle sème toujours où qu'elle aille. Elle manie également assez bien le sarcasme, ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde. Mais à côté de cela, elle est avenante et sympathique la plupart du temps. Ce qui est très perturbant pour la plus part des personnes qu'elle côtoie. En résumé, il sera parfaitement envisageable de trinquer et de passer un bon moment en sa compagnie au coin du feu, mais ne lui accordez surtout jamais votre confiance...