Les temps à venir.

Cette fois, l’affaire concernant Amalthia était close. Pas de la façon dont l’aurait voulu Alfrid. Thor c’était montré très magnanime voir gentil avec elle. La seule chose qu’elle devait faire, c’était aller chez les Titans pour combattre et cela suffisait pour le dieu du Tonnerre. Dame Séléné ne semblait pas ravi du serment de sang qu’Alfrid venait de faire mais elle s’exprima avec une certaine douceur dans la voix comme elle le faisait toujours. Mais au moins, elle semblait comprendre les raisons qui poussaient Alfrid à agir ainsi. Et pour lui, c’était le principal.

D’ailleurs, avant de partir, Amalthia décida de lancer une pique à Alfrid au sujet de Diana, déclarant qu’il allait devoir lui expliquer le pourquoi de sa disparition car d’après elle, Diana était comme une sœur pour elle. Alfrid eut durant un instant un sourire moqueur sur le visage et avait envie de laisser la bête en lui, qui guettait toujours le moment opportun pour sortir, se payer une tranche de tigre blanc mais préféra faire comme si elle n’existait plus.

‘’ – Diana aurait réellement été ton amie, tu te serais inquiété de sentir plusieurs personnes dans sa forge sans elle ou simplement de ne pas sentir son cosmos à Asgard… mais peut-être étais-tu trop occupée à faire du charme à Thor ?’’ songea Alfrid en la regardant partir.

Puis Thor parla et salut Jolan. Ce dernier demanda d’ailleurs par télépathie à Alfrid ce qu’il s’était passé avec Diana. Ce dernier lui répondit pendant que Thor parlait encore.

‘’ – Lors du combat entre le Seigneur Odin et Poséidon, le sol des Enfers a été secoué par la violence des attaques… Diana et moi on était trop près du combat et on a été envoyé par terre… Diana s’est relevée mais elle avait une blessure à la tête. Et elle a pris peur en me voyant et en regardant autour d’elle. Elle a abandonné son armure, son marteau et son épée et a disparu. Elle ne savait même plus qui j’étais… Dame Séléné est au courant de tout et j’ai déjà demandé à des connaissances chez les Saints que s’il la voyait, qu’ils me préviennent.’’

Alfrid regardait la table, attendant la suite quand Jolan proposa qu’une partie des vivres ici présent, ainsi que des couvertures et autres matières premières soient donné au peuple d’Asgard. Une idée qu’Alfrid appuya d’un signe de tête.

- Tu as raison, il est indécent que cette table remplie ne serve qu’à une poignée alors que le peuple souffre. Il lui fit un sourire. Tu as tout à fait raison, Jolan.

Puis arriva enfin le moment qu’Alfrid attendait, le moment où ils pourraient parler de l’alliance avec les Saints. Alfrid expliqua ses idées, Dame Séléné proposa même qu’ils utilisent les anciens traités d’alliances pour avoir plus facile avec les nouveaux. Et elle ajouta même l’idée d’un comptoir commercial. Ce qui ravi Alfrid de voir que ses idées plaisaient.

Jolan, à qui Alfrid avait demandé conseil pour la partie ‘’plantes médicinales et remèdes’’ était partant pour l’aider, vendre des produits fini et même accompagné Alfrid au Sanctuaire d’Athéna afin de parler à la déesse du contrat.

La situation semblait bien partie mais Thor semblait énervé que les convives à son repas soient intéressés plus par la politique que par le repas devant eux. Le Dieu du Tonnerre déclara même que la politique le gonflait à un point inimaginable. Il était pourtant d’accord avec ce qu’Alfrid proposait avec Séléné.

Mais il ajouta aussi que les Ases devaient plus se soucier de ce qui se passe chez les Titans que d’une possible alliance. Thor continua à faire quelques pas avant de dire que si Alfrid devait aller chez les Saints, lui irait au combat chez les Titans. Et que les convives faisaient exactement ce qu’ils avaient reprochés à Amalthia, laissé Asgard sans défense.

Alfrid du se faire violence pour ne pas exploser mais le sourire forcé qu’il affichait ne pouvait tromper personne. Le coup d’estoque fut porté quand il demanda à Alfrid s’ils devaient laisser le peuple d’Asgard sans surveillance pour faire ce qu’ils aimaient le plus.

L’Epsilon prit un verre, le rempli, le bu sans lancer un regard à Thor avant de se tourner vers lui, qui s’était remis à table et lui lança un petit sourire.

- Déjà, dans un premier temps, mon cher Thor, je pense qu’il te serait bon de passer à de l’eau plutôt qu’à de l’hydromel ou du vin, car je pense que tu entends des voix. Il leva un sourcil. Car je n’ai jamais parlé de partir immédiatement chez les Saints. Je pense que Dame Séléné, Jolan et moi, et toi si tu es encore en état, avons un long moment de discussion pour établir des termes clairs d’une proposition d’alliance. Il regarda Jolan et Dame Séléné. Une fois cela fait, nous mettrons tout cela par écrit et nous pourrons soumettre les termes à Athéna. Il n’a jamais été question d’arriver chez elle avec un bout de papier chiffonné. Il fit un signe de tête à Thor. Je pense que tu crois que nous sommes tous comme Amalthia, à partir sans réfléchir…. Et cela est un poil insultant je t’avouerais.

L’Epsilon se leva à son tour, remettant son uniforme de soldat bien droit.

- De plus, Comme l’a dit Jolan, si la politique ne t’intéresse pas, tu peux en effet nous laisser gérer, on te tiendra au courant, tu donneras ton aval pour tout et nous on se chargeras de faire signer les papiers pour éviter qu’il y est des soucis comme ce qui semble avoir eu avec Niké. Il inspira. Ensuite, le fait que tu parles de faire des choses que nous aimons… sache que je préférais être en train de voir avec toi pour de nouvelles techniques que je pourrais maitriser plutôt que de parler politique mais il faut se rendre à l’évidence, si demain les Spectres nous attaques, nous serons tous tués… Il marqua une pause. Nous ne sommes plus assez nombreux pour tenir une armée, la preuve en a été aux Enfers. Et pour défendre le peuple d’Asgard, il nous faut des alliés, que ça soit chiant ou pas. Et si possible, des alliés qui ne partiront pas la queue entre les jambes quand leur fifille est blessée sur un champ de bataille, alors qu’ils avaient insisté pour venir.

La référence au comportement d’Océanos durant la Guerre Sainte était à peine masquer car Alfrid trouvait que ce qu’avait fait le Titan était honteux. Venir pour se battre, voir sa fille se faire blesser, fuir comme un lâche.

- Et pour finir, je comprends ton envie de sauver un peuple de la destruction des Berz, mais avant de penser à un autre peuple, il faut penser au notre. Asgard a besoin de nous, aujourd’hui plus que jamais. Et je suis désolé de le dire ainsi mais si le peuple des Titans doit souffrir à la place d’Asgard, cela est un tribut que je suis prêt à payer. Notre peuple avant tout le reste.

Il regarda Thor, attendant à présent la réaction du Dieu du Tonnerre.

Il y avait clairement une division autour de la table. D'un côté, Jolan et Alfrid étaient motivés à préparer des traités pour qu'une alliance soit faite avec le Sanctuaire d'Athéna, et de l'autre côté, Thor qui avait déclaré ne pas vouloir entendre parler de politique autour du banquet. Il mit même en avant son statut de dieu pour leur faire comprendre qu'ils devaient profiter du moment présent.

Mais les deux Ases semblaient plus inquiets de l'avenir d'Asgard et le présent ne comptait pas. Ce qui semblait mettre le Dieu du Tonnerre en colère. En particulier le comportement d'Alfrid. Thor appuya sur le fait qu'il avait aussi essayé de garder l'alliance et qu'il n'était pas sûr que deux personnes arriveraient à faire mieux. Même s'il déclara qu'il laissait faire.

Puis, alors qu'Alfrid commençait à se dire que Thor revenait à la raison, il lança une pique qui fit ouvrir un oeil à la bête en l'Epsilon. Pour Thor, les deux Ases avaient peur des adversaires qui pourraient venir et que lui, il préférait les attendre seul les ennemies.

- Tu ne comprends rien... ce n'est pas pour les guerriers d'Asgard que je m'inquiète mais le peuple... crois-tu que les Spectres, les Berzerkers ou les Marinas vont seulement venir nous tuer? Non, ils vont venir tuer le peuple d'Asgard. Et c'est pour eux que je m'inquiète car c'est mon devoir de soldat et de Guerrier Divin... Il regarda Thor. C’est dans un village de simple civil que Diana et moi t’avons… avons retrouvé Ashram… et il y avait de nombreux civils morts et blessés, pas uniquement des guerriers.

Alfrid avait parlé en essayant de garder un certain calme dans sa voix.

" - Pourquoi pense-t-il qu'on est peur pour nous? On sait se défendre mais le peuple non..." songea-t-il en essayant de garder un certains calme.

Puis Thor continua en déclarant que si l'Epsilon s'inquiétait autant pour le peuple d'Asgard, il devrait réfléchir pour le défendre et pas à faire des accords avec le Sanctuaire. Thor l'écoutait-il? N'avait-il pas entendu Alfrid dire qu'il préférait s'entrainer pour défendre le peuple plutôt que de voir pour mettre au point les accords ? Mais que c'était un mal pour un bien? Après tout, les accords avec le Sanctuaire pourraient servir de base pour des accords avec d'autres camps, d'autres Royaumes qui viendraient à leur rencontre.

Quand les deux Guerriers Ases proposèrent que le Palais aide le peuple, après la violente tempête qu’ils venaient de subir, Séléné démontra encore une fois qu'elle avait tout ce qu'il faut pour gérer une crise, parlant calmement et expliqua les choses avec une clairvoyance digne de la prêtresse d'Odin. Pour une fois, il semblait que tous étaient en accord avec les propos de la Prêtresse, chose assez courante mine de rien. Mais encore une fois, il fallut que Thor ajoute une parole qui agita la bête en Alfrid. Ainsi pour Thor, les Midgardiens "normaux" étaient faible, comparé au peuple d’Asgard qui avait déjà subis de nombreuses épreuves. Le sang d'Alfrid se figea. Il serra les dents et du se retenir de ne pas taper du poing sur la table.

" - Comment ose-t-il penser cela?" rugit-il intérieurement. La bête en profita pour tenter de sortir mais c'est l'esprit d'Alfrid qui la fit se recoucher. " Je n'avais jamais remarqué qu'il avait un tel avis sur les gens de Midgard... comme ma mère et de nombreux soldats des postes frontières..."

Thor n’avait pas tort sur un point, le peuple d’Asgard en avait vu d’autres mais était-ce une raison pour laisser des chefs de villages gérer une situation dont les Guerriers Divins et les Divinités étaient responsable ?

Pendant qu'Alfrid essayait de ne pas être trop virulent, en serrant les dents, Thor continua à parler mais il ne l'écoutait pas, tout ce que l'Epsilon remarqua, c'est qu'une énième choppe fut ingurgité par le Dieu du Tonnerre. Une chance que les dieux n'aient pas la même constitution que les mortels, sinon n'importe qui serait déjà à terre.

Thor déclara qu'ils n'avaient plus rien à faire ici et qu'ils pouvaient aller faire leur accord plus loin. Il demanda néanmoins que les Ases viennent le voir quand ils auraient fini.

- Si tel est ta volonté, Seigneur Thor, nous vous laissons en effet. Alfrid se leva, s'inclina rapidement et préféra tourner les talons, sans rien ajouter car ça ne pourrait que mettre encore plus une distance entre Thor et lui. Nous vous ferons parvenir les accords au plus tôt. Vous n'aurez qu'à les lires et nous donner votre aval.

Ses poings lui faisaient mal, non seulement à cause de la coupure qu'il avait mais aussi parce qu'il les serrait tellement fort, que ses articulations en souffraient. C'était une horreur.

Alors qu'ils étaient dehors, la Prêtresse Séléné proposa d'aller à la bibliothèque, ce qu'Alfrid accepta d'un signe de tête en souriant, malgré la colère et le chagrin. Comment un Dieu qui avait été dans la tête d'un héro comme Ashram, proche du peuple et pas seulement d'Asgard, pouvait penser cela? C'était une chose impensable pour l'Epsilon.

===> Bibliothèque d'Asgard.

L'ambiance est électrique. Du moins, elle l'est toujours. Et ce, semblerait-il, depuis le début de ce qui semble être un débat houleux guidé par la colère et la défiance. Le dieu au marteau ne décolère pas. Il rappelle même que c'est lui qui à entériné l'accord avec le Sanctuaire. Mais l'impression que cela donne, c'est que, pour lui, la politique extérieure est une vaste perte de temps. Il restait encore le sujet des potentiels dangers pour Asgard. Il demanda si les guerriers avaient peur des combats à venir.

Au moins, le dieu du tonnerre ne désavoua pas la prêtresse, approuvant même ses dires. Elle le remercia d'un hochement de tête, gardant malgré tout son calme. Le peuple dispose de ses propres moyens pour vivre, et il est logique de penser que des chefs viendraient au contact de l'intendance du Palais dès lors que la situation deviendrait difficile à gérer pour eux.

Enfin, tout ça, c'était avant que Alfrid ne fasse une remarque sur l'indécence du banquet. La table des dieux, dans le palais de Valhol, indécente ? Voilà qui avait bien vite fait réagir le dieu. Le fils d'Odin rappela alors qu'elles étaient les dernières épreuves traversées par le peuple au cours des dernières années. Il évoqua le fait que la souffrance du peuple d'Asgard n'était dû qu'aux guerres et qu'il était du devoir des guerriers divins de le préserver des incursions ennemies…

Cependant, le dieu en avait assez. Assez de la défiance, assez des dissensions. Assez. Il se lève, vide sa choppe d'une traite, et congédie tout le monde. Bien vite, les serviteurs du palais arrivent, et commencent à débarrasser la table de banquet, avant de raccompagner les convives vers la sortie.

Séléné soupire. Comment faire pour améliorer les choses ? Comment faire pour que les avis divergents cessent de faire naître des conflits ? Elle observe les deux guerriers qui ont été congédiés avec elle.

"Allons à la bibliothèque. L'endroit est calme, ce sera propice pour réfléchir. Et je pourrais vous montrer les anciens documents et traités qui ont pu être rédigés. Même si la plupart sont caduques aujourd'hui, cela pourra vous aider."

Elle leur adresse un sourire, qu'elle espère rassurant, avant de guider les deux hommes jusqu'à la bibliothèque du palais d'Asgard.

=> Bibliothèque