Sujet: Retrouver mes flammes (FB Eths) Lun 20 Mai 2019 - 14:22
J’ai froid… il fait tellement froid que j’ai l’impression que mon corps ne m’appartient pas. J’ai l’impression de ne plus rien sentir mis à part ce froid mordant qui pénètre ma chair et me glace le sang. Ma tête bourdonne et mes yeux peinent à distinguer quoi que ce soit. Il semble faire si sombre dans ces environs ou serait-ce mes facultés qui déclinent ? Je me sens si faible, j’ai l’impression de n’être qu’un nouveau-né à cet instant. Avançant de quelques pas, titubant je constate que je suis seule et nue ! Ma vision commence à s’habituer à l’obscurité environnante alors que je trébuche, tombant à genoux. Je crois m’apercevoir dans cette flaque d’eau, les traits tirés, mon visage ainsi que mon corps sont sales, souillés par la boue. Comment ai-je pu faire pour finir dans cet état ? Où suis-je ? Bizarrement je n’ai pas peur alors qu’un flash dans mon esprit me force inconsciemment à fermer les yeux.
J’ai l’impression de revivre un moment de mon passé…. Je brandis mon épée tandis que nous sommes avec mes derniers camarades restant aux portes des enfers. Nous devons protéger la fuite de notre monarque, nous devons lutter pour gagner du temps tandis que les ennemis sont légions. Je… je crois qu’il y a des Saints, des Marinas et des guerriers venant des Terres du Nord. Ils en veulent tous à notre Dieu, ils estiment que nous sommes une menace alors que notre nombre décroit. On se bat pour lui, le seul et véritable Dieu de la Guerre, nous prenons des coups mais en donnons également puis je vois ces étoiles et ensuite plus rien. Le néant, un trou noir sans fin et j’attends encore et encore.
Mes yeux s’ouvrent de nouveau et me revoilà dans ce lieu. Il fait toujours froid, mon corps tremble et je suis presque certaine que je suis en train de claquer des dents. Ce souvenir si douloureux me permet de me rappeler. Je suis une Berseker d’Ares mais où suis-je ? Impossible de reconnaitre les lieux. Combien de temps suis-je restée scellée ? Car c’est bien ce qui a dû se passer. Mon corps détruit, les ennemis de mon dieu ont bloqué mon âme et maintenant, après un certain temps, je me réveille. Mais combien de temps ? Combien de temps a passé ? Et pourquoi ce corps meurtri et frigorifié ?
« Pourquoi ? » Disais-je perdue. Je ne comprenais pas, pourquoi me réincarner dans ce lieu inconnu et surtout avec ce corps. Mes muscles sont endoloris, ma tête bourdonne tandis que je me relève avec toutes les peines du monde.
Cette fois mes yeux se sont définitivement habitués à la pénombre. J’aperçois des formes sur les murs, des statues qui ont semble-t-il été sculptées dans la roche. J’avance vers elles pour y poser ma main afin d’y deviner ce qu’elles représentent et la retire subitement grimaçante.
« Aie ! »
Une odeur que je ne connais que trop bien monte jusqu’à mes narines. Une odeur de fer, celle que j’ai aimé répandre durant des années sur les champs de bataille. Mon sang coule mais je serre le poing avec ce qu’il me reste de force et reprend ma route.
Au loin, j’aperçois une sorte de petite lumière qui m’attire inexorablement. Dans mon esprit tout est encore bien embrouillé, je sais ce que je suis mais pas qui je suis. Je sais qui je dois servir mais je ne sais pas comment le servir. Comment pourrais-je le servir alors que je n’ai même pas ma précieuse cuirasse sur le dos. Alors j’avance encore et encore vers cette lumière. Je titube, le froid est toujours aussi présent et j’ai l’impression que ma blessure à la main est plus délicate qu’il n’y parait. J’approche de la lumière, je veux voir, comprendre… non je veux LE voir, mon seigneur.
« Seigneur Ares… »
Je ne supplierai pas, nous les Berserkers n’aimons pas les faibles et je n’en suis pas une. Redonne moi mes flammes Asura que je sois capable de tout bruler pour mon bien aimé.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Mer 22 Mai 2019 - 1:17
He will tremble the nations Kingdoms to fall one by one A victim to fall for temptations A daughter to fall for a son The ancient serpent deceiver To masses standing in awe He will ascend to the heavens Above the stars of God
Hail Satan, Archangelo Hail Satan, welcome year zero
La fainéantise, y'a que ça de vrai. Ne rien faire à part picoler et bouffer, c'était la volonté du Cardinal. Des tomates cerises, son pêché mignon, du Bourbon agrémenté de sang d'un réel Bourbon et un bon cigare : c'était sa vision du bonheur. Entre autres choses, effectivement. Brûler des corps encore vivants, anéantir des populations, se battre, baiser avec ou sans consentement, s'adonner à des actes répréhensibles pouvaient aussi faire partie de son idée du bonheur. Toutefois, il était assez rare qu'il put accomplir le tout simultanément. Forniquer un cadavre fraîchement mutilé en bouffant des tomates... ça relevait de la perversion, ni plus ni moins. Mais qui a dit qu'il n'était pas pervers ? Sûrement pas lui, il se complaisait à s'afficher clairement comme il s'estimait. Il n'y avait aucune raison à ce qu'il joue un rôle. Il a toujours été naturel, et il le serait toujours. Il détestait le mensonge par-dessus tout, alors pourquoi mentir sur sa propre existence ?
Il était assis là, sur son trône, à siroter un excellent alcool fait maison. Du moins, la petite touche sanguine était de sa conception... pour la fermentation de blé, non. Il n'avait pas de distillerie dans son domaine, bien qu'il songeait par moment à en installer une. A force de boire de l'alcool à 90° de mauvaise facture, il allait finir par avoir des aigreurs d'estomac. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, n'est-ce pas ? Néanmoins, ses fournisseurs d'alcools et de drogues étaient de vrais professionnels, toujours animés par la volonté de satisfaire le client ! Il ne pouvait pas retirer à l'humanité son sens du commerce. Il fallait, par moment, avouer que même les choses les plus méprisables pouvaient avoir de bons côtés. Il était clair que ce sens du commerce était né de la couardise de l'humanité. Vouloir faire du profit, toujours plus d'argent, toujours plus de pognon, de pèses, de fric, de blé... De l'orgueil, très clairement, le péché le plus impardonnable selon le Cardinal, émissaire de Dieu.
L'Ange de la Mort tirait assez fortement sur son cigare. Il était de bonne facture, mais il reconnaissait qu'il manquait un petit quelque chose... il avait l'air d'être de moins bonne qualité que ceux qu'il avait pu se taper précédemment. Le Cardinal n'était pas vêtu de sa cuirasse ni de son costume habituel. Pour une fois, il était en tenue officielle. Oui, il venait de présider une messe noire en l'honneur des Anges déchus. Non pas qu'il était un hérétique à ne pas suivre les recommandations de son père, Dieu, mais que voulez-vous ? Le vieux prônait le libre-arbitre, alors pourquoi ne pas en profiter ? Si des gens venaient assister à ce genre de cérémonie, c'est qu'il y avait vraiment un problème dans l'humanité. Eths était là pour faire du ménage. Comme à son habitude, il était là en attendant l'Apocalypse, qui ne saurait tarder. En effectuant un baptême noir à ces humains, le Cardinal saurait qui buter. Il fallait adorer Dieu, et seulement Dieu. Pas le Diable. Cependant, Eths aimait à penser que le Diable et Dieu étaient la même personne. La Bête et l'Agneau ne faisaient qu'un. Il avait des preuves à ce sujet, mais il serait imprudent de les afficher au monde.
Une longue tunique noire, arborée de quelques dorures, de pierres précieuses, des chaussures rendues invisibles par la présence de sa soutane, le Cardinal était habillé comme un prêtre. Un prêtre un peu noir, certes. Il avait des gants noirs qui cachaient ses tatouages et ses quelques cicatrices. Quand il portait sa tenue officielle, il avait habituellement un maquillage, mais cette fois-ci, non. Il allait bientôt partir en mission et se démaquiller, ça allait être casse-couilles. Il tenait dans sa main droite un sceptre, symbole de sa toute puissance judéo-chrétienne. Son domaine était une cathédrale légèrement (à peine hein) délabrée, comme si elle avait été attaquée par un nombre conséquent de bombes. Une partie du toit était détruite. Il y faisait toujours nuit. La lune était toujours pleine mais amenait une lumière quasi semblable à celle du Soleil étant donné qu'elle paraissait bien plus grosse qu'à l'accoutumée. La messe étant terminée, tous les fidèles étaient partis. Malgré ce que pouvait dire Arès, Eths avait à coeur de laisser la Fosse des Calamités ouvertes pour tous ceux qui étaient en pèlerinage. Pourtant, il était bien le premier à refuser l'entrée à quiconque se présentait aux portes du Royaume de la Guerre. Là, c'était différent. Ca suivait sa volonté de voir l'Apocalypse, or, la venue de guerriers étrangers... ça le gonflait. Le Royaume de la Guerre c'était pas Disneyland. Tu veux t'amuser ? Casse-toi sinon il t'emplafonne le derche. Clairement. Ca risque d'être amusant pour lui, pas pour toi.
Le prêtre qu'il avait dû sacrifier pour avoir la bénédiction de cet endroit sacré, était encore vautré sur l'autel. Bien malheureusement, il ne pouvait pas procéder aux louanges ni à un quelconque chant liturgique. Les portes du domaine n'étaient pas bien fermées... Une porte c'est comme une gueule, ça se ferme, bordel de merde. Ca avait le don de l'énerver. Il était très protocolaire, très strict sur certains points, alors que sur d'autres qui pouvaient paraître plus importants, il s'en foutait royalement. Une énigme à lui tout seul, ce garçon. De toute façon, c'était lui qui commandait, il pouvait bien être tatillon sur le sujet qu'il voulait.
Il entendit quelques pas venant de l'extérieur de son domaine. Heureusement que la porte était entrouverte, sinon il n'aurait absolument rien entendu. La fosse des Calamités était extrêmement bien isolée. Aucun son ne pouvait y entrer ni en sortir. Aucune âme damnée ne pouvait en sortir, habituellement, sauf si le Cardinal, dans son immense bonté, leur accordait une permission. Le lieu possédait sa propre atmosphère. La pression atmosphérique de la Fosse était trois à quatre fois plus importante que dans le reste du monde. Cette pression n'était pas suffisante pour broyer les os de quelqu'un ou pour le faire imploser. Toutefois, pour toute personne entrant dans cet endroit maudit, une ambiance pesante était largement détectable (et délectable pour le Cardinal). Un étranger à cette fosse se sentirait oppressé, comme s'il était enfermé quelque part. Cette pression pouvait faire renaître les peurs enfouies dans l'esprit des hommes. Voilà aussi pourquoi il y avait tant de monde aux messes noires. Les gens avaient peur. Et quand les gens ont peur, ils agissent bêtement... et font pleinement exploser leur véritable nature, finalement.
En tapant le pied de sa férule papale sur le sol, l'immense porte amenant à son domaine s'ouvrit, laissant la liberté à quiconque de fouler le sol de la Cathédrale de la Calamité. Notre-Dame-de-la-Calamité, pourrions-nous l'appeler. Plusieurs cadavres jonchaient le sol, et l'odeur de putréfaction embaumait l'environnement. Du sang séché sur le sol faisait office de parquet. Un maître de la déco. Eths remit sa mitre, sur laquelle était cousue en or une immense croix chrétienne... renversée. Il se leva et descendit la dizaine de marches amenant à son trône afin d'accueillir cette âme en peine qui faisait peine à regarder.
Ses pas étaient lents mais sûrs. Il n'allait pas se presser. Même si Arès le lui avait demandé, il n'aurait pas accéléré le pas. Il fait comme les copains, il attend. Il n'y avait aucune raison pour que le Cardinal s'active, même pour baiser les pieds du Dieu de la Guerre... chose qu'il ne ferait jamais, même pas dans les rêves les plus fous de l'Unique. D'ailleurs, d'aussi loin qu'il se souvienne, il ne s'était jamais agenouillé devant le Seigneur Arès. Baisser la tête, oui... se prosterner, jamais de la vie. Le seul être qui le méritait était Dieu, ou Elohim, vous l'appelez comme vous le voulez. La voix de la Calamité, contrairement à d'habitude, était très fantomatique et extrêmement grave, comme s'il voulait enlever toute notion d'humanité dans son antre. Déjà qu'il n'était pas humain, manquerait plus qu'il donne l'impression d'en être un. Et puis... il fallait montrer à cette pauvre créature en peine qui était le maître ici-bas.
"Bonsoir, cadavre ambulant."
Oui, parce que vu sa dégaine, sa démarche et tout, il était clair que son interlocuteur n'était pas au meilleur de sa forme. Confondre l'autre protagoniste avec un zombie aurait été chose aisée, évidemment. Le Cardinal ne put s'empêcher d'avoir cette image en tête. Déranger Eths alors qu'il était en train de se restaurer n'était pas une bonne idée. Déjà, le déranger tout court n'était pas la meilleure des idées, alors quand il était en train de bouffer et de picoler, c'était proche de l'inconscience. D'ailleurs, il avait toujours une tomate cerise dans sa main gauche, tandis qu'il tenait sa férule dans l'autre main. Il avala goulûment sa tomate, devant la tronche du visiteur. S'il avait faim, il n'avait qu'à se servir. Eths n'était pas un serveur, faut pas déconner. L'Ange de la Mort était un amateur de nourriture et avait toujours à disposition tout ce qu'il fallait dans son domaine... Ca allait de la bouffe végétarienne à la nourriture humaine parfaite pour un cannibale, en passant par des spécialités régionales insolites. En tant que Seigneur de Guerre, Eths avait sous ses ordres, en plus des guerriers, une multitude de serviteurs, dont des cuisiniers venus tout droit de l'Enfer. Malheureusement pour les visiteurs, ils n'étaient jamais en haut. Oui, la fosse étant sur deux étages, ils étaient toujours dans les sous-sols, dans les quartiers des Berserkers du Régiment de la Calamité.
"Cigarette ?"
Vu qu'elle était à moitié crevée, autant l'achever avec un cancer.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Mer 22 Mai 2019 - 12:20
J’approche de la lumière et plus je progresse et plus mon cœur espère. Il espère revoir mon Dieu, mon seigneur pour qui je me suis battue durant toutes ces années. Allait-il bien ? Je ne me souviens que des bribes de la dernière bataille aux portes des enfers où j’ai failli…. Je n’eus pas le temps de m’apitoyer sur mon sort que la lumière en face de moi se fit plus forte, rayonnante. Comprenant qu’il s’agissait d’une immense porte qui s’ouvre je reste néanmoins sur mes gardes ne sachant pas encore avec exactitude où je me trouve. Encore aux enfers ? En territoire ennemi ? Je pencherai bien pour le territoire de mon seigneur mais n’avons-nous pas perdu la guerre ? Je me mords la lèvre inférieure et décide de continuer ma progression, advienne que pourra ! Je passe cette fameuse porte qui, fallait l’admettre, avait un certain cachet. Une voix fantomatique m’accueille, tandis que je perçois une certaine pression sur mes épaules. L’atmosphère est lourde, pesante mais je fais de mon mieux pour que mon hôte ne s’aperçoive de rien.
« Belle mise en scène Mephisto. » Soufflais-je avant de reprendre rapidement : « Si tu ne tiens pas ta langue ce sera toi le prochain cadavre ici et je suis certaine qu’un bain avec ton sang serait la meilleure des solutions pour me réchauffer. » Je ne savais pas à qui j’avais à faire mais quoiqu’il en soit jamais je me laisserai faire. Je… ouin maintenant je m’en souviens un peu mieux. Je fais partie de la garde personnelle du seigneur Deimos. « Je-je suis Löwin, Berseker d’Asura, garde personnelle du Seigneur Deimos. » Ajoutais-je rapidement histoire de me présenter. Clairement je n’étais pas en position de force à cet instant mais qu’importe, un peu de respect ne tuerait personne.
Je regarde tout autour de moi pour constater la décoration très particulière des lieux. On dirait une sorte de tombeau ancien, des corps, un autel sacrificiel et le sol recouvert de tout ce sang… Un vrai champ de bataille tout ce que j’aime. Reportant mon attention sur l’inconnun je m’approche subtilement d’une torche pour bénéficier d’un peu de chaleur alors qu’il me propose une cigarette. Du tabac ? J’acquiesce en hochant la tête.
« C’est toi qui m’as libérée ? Où est le Seigneur Ares ? Ma cuirasse ? »
J’avais tellement de questions en réserve et cet homme serait-il capable d’y répondre ? De ce que je peux observer, il est dangereux et a un gout prononcé pour le macabre et les bonnes choses. J’ai toujours eu du mal avec mes congénères Berserkers mais avec lui ça promet, en supposant que j’avais bien un Berserker en face de moi mais le décor ici présent ne correspondait pas avec ce que j’avais pu voir des enfers et encore moins des autres camps. Serais-je enfin de retour à la maison ? N’ayant aucune pudeur je ne prends pas la peine de me couvrir toutefois il était impossible pour moi d’ignorer la douleur intense de mes membres et je décidais donc de m’appuyer sur le bord d’une des tables et attrapais une tomate cerise similaire à celle que l’inconnu avait entre ses mains. Ce n’était pas spécialement un de mes mets préférés mais j’étais sûre que cet aliment n’était pas empoisonné puisqu’il en avait un entre les mains.
Croquant dedans, je savourai secrètement avant de fermer les yeux quelques secondes et de me masser la tempe droite, ma tête continuant de bourdonner. Ouvrant les yeux, je posais une nouvelle question à cet homme :
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Jeu 23 Mai 2019 - 3:24
You'll feel the pull of the Moonlight Equilibrium. Pitch black transmission of the soul. Instincts from within rise! We're all but beasts that hunger from inside. Cannot escape this longing. These symptoms don't remit, for death becoming sick. The long hairs feel them stand, the nigh tworld calls again.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce petit bout de bonne femme n'avait pas froid aux yeux. Alors qu'il était clair qu'elle n'était pas à 100% en forme, elle osait faire des menaces à un Seigneurs de Guerre de l'armée d'Arès. Comment lui répondre sans paraître trop méchant ? En lui enfonçant son sceptre au fond de la gorge jusqu'à perforer son abdomen ? ou alors passer par l'autre côté ? Ou peut-être lui faire avaler ses cheveux jusqu'à ce qu'elle s'étouffe ? Trop de choses parcouraient l'esprit du Cardinal. Il avait une grande force : il était imaginatif, surtout lorsqu'il s'agissait de punir un petit être. Rien que pour faire souffrir quelqu'un, il était capable de torturer son esprit afin de savoir ce qui lui ferait vraiment du mal. Pour un bourreau, il était du niveau d'un Anatole Deibler. Bien évidemment, il avait mis fin à bien plus de vies que ce personnage.
Par contre se faire appeler Mephisto, ça non, il n'aimait pas trop ça. Le confondre avec ce petit lieutenant du Diable, c'était vraiment un manque de respect des plus inadmissibles. Confondre Azraël, l'ange de la mort et Méphistophélès, un serviteur de Lucifer. Non mais on est où là. Les gens de nos jours n'ont plus aucune culture. Eths allait mettre ça sur le compte de la fatigue de la jeune inconnue. Après tout, le pardon était divin. Il était une des voix du christianisme et se devait, malgré tout, de répandre la parole de Dieu sur Terre, comme il le lui a personnellement demandé. Enfin personnellement... ça avait beau être son père, il ne l'avait jamais vu. Il était chiant à toujours vouloir se cacher. Il était probablement laid ? Ou alors il s'agissait d'un animal ? Ouais, nan, on va éviter ce genre de scénario.
"Petit insecte, faudrait-il encore que tu réussisses à t'approcher suffisamment de moi pour faire couler mon sang. Tu risquerais fortement d'en perdre la tête."
Au moins, c'était une solution simple. La décapitation. Ça ne laissait aucune chance au supplicié, c'était assez spectaculaire. Ça faisait le café. Si on aimait faire dans la simplicité, une bonne décapitation à l'ancienne... et on pouvait mourir heureux. Bon, pour Eths, il en fallait tout de même un peu plus. A force d'enfoncer des têtes dans l'anus des gardes du Royaume de la Guerre, la décapitation aurait pour effet de le laisser sur sa faim. Pour le coup, ce serait une très mauvaise idée. Il aimait le spectacle, il aimait l'originalité. Et il ne s'en lassait jamais. Torturer, tuer, meurtrir et se sentir puissant : sa morning routine.
"Oh ? Le Feu noir est de nouveau parmi nous ? Il y a bien trop longtemps que je n'ai entendu parler d'un Asura. Bienvenue, dans ce cas, ma p'tiote."
Il se mit sur le côté et invita la jeune fille à s'asseoir sur un des bancs de sa cathédrale. Certes, ce n'était pas extrêmement confortable, on avait connu mieux, mais c'était mieux que d'être par terre. Au moins, elle pouvait s'adosser contre quelque chose et ne pas tomber à la renverse, parce que vu la dégaine... on pourrait croire qu'elle était en train d'halluciner et qu'elle allait bientôt clamser. Pourquoi pas après tout, Eths n'était plus à un cadavre près. Elle posait beaucoup de questions Löwin. Soit elle était curieuse, soit elle voulait faire bonne impression en paraissant s'intéresser à ce qui l'entourait, soit elle revenait de loin et cherchait des informations. Dans tous les cas, Eths allait lui répondre. Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas répondre aux gens. Il avait beau être une créature très hostile et agressive, il n'en restait pas moins un ange de Dieu et se devait d'écouter les Hommes.
"Toi. Savoir. Faire. Phrases. Complètes ?"
Un peu de moquerie ne faisait pas de mal après tout. Comme elle accepta sa proposition, il sortit une boîte de l'intérieur de sa longue soutane dans laquelle étaient disposées sept ou huit tiges pleines de tabac blond. Il l'invita à se servir toute seule. Il n'allait pas la border, faut pas déconner. Chacun à sa place. Et voilà qu'elle balance une nouvelle question. On se calme, choupette, ça va bien se passer. Eths pensa directement à lui préparer un cercueil. Ne sait-on jamais, elle avait l'air d'être plus proche de la fin que du début. "Pour te répondre : non, je n'ai libéré personne. Du moins, si je l'ai fait, je n'en ai pas eu l'intention. Le Seigneur Arès est très certainement dans son temple. Il n'est pas de ceux qui se déplacent beaucoup. Et ta cuirasse... Je ne peux te répondre. Si tu es, comme tu l'affirmes, le Berserker d'Asura, tu devrais pouvoir appeler ton armure toute seule, comme une grande... Il est fort probable qu'elle se situe au Temple de Deimos... Toutefois, une fois trouvée, tu pourras me l'amener. Je me ferai un plaisir de lire ce qu'elle peut raconter. En tant que forgeron, ce n'est qu'une formalité."
Il déposa sa mitre pontificale et la rangea soigneusement derrière son trône. Il s'était suffisamment éloigné de la soi-disant "Berserker d'Asura" pour avoir à élever le volume de sa voix. Il déboutonna sa soutane digne de l'antéchrist et se déshabilla. Eths plia correctement son habit de Cardinal et le rangea à côté de la mitre. Un peu avant, il avait posé son sceptre contre son trône. Il avait beau être simplement un Cardinal d'Arès, il était tout de même, en ces temps, le seul Cardinal de l'armée de la Guerre.... et à ce titre, il estimait avoir droit à un traitement préférentiel. Il s'était retrouvé torse nu devant la nouvelle venue. Le corps du Cardinal était rempli d'une multitude de tatouages, pour la plupart des inscriptions en sumérien et en hébreu. Il n'y avait que son bras gauche qui n'avait absolument aucune marque d'encre. Il attrapa de derrière son trône une chemise blanche en lin, cousue par un très grand couturier italien. Alors qu'il enfilait son vêtement, il répondit à la dernière question de son invitée forcée.
"C'est moi qui ? Qui les ai tués ? Pour la plupart, oui. Des Croisés, des Musulmans, des Turcs, l'ancien Cavalier de la Mort, Nagash, entre autres. Et pour le prêtre sur l'Autel, il s'agit de Clément XII, Pape mort il y a quelques années."
Il y a plus de quinze ans, pour être précis. Et il était dans un état de conservation impressionnant. Il n'avait à peine été touché par la décomposition. Au bout de quinze ans, il ne resterait que les os, mais là, à part un oeil et quelques centimètres carrés de peau au niveau de la bouche, il ne manquait rien.
"Bienvenue ici, Asura. Tu viens d'entrer dans la fosse des Calamités, mes terres. De ce fait, tu peux deviner que je suis un Cardinal de l'Unique. Eths, enchanté."
Il avait fini de s'habiller, en prenant le soin d'enfiler une veste en cachemire, fabriqué par les deux meilleurs couturiers du monde : un Français et un Italien. Les deux pays, niveau mode, c'était vraiment le top. Il portait ses Richelieu aux pieds. Pour finir le bras, il portait des boutons de manchettes bleu foncé. Enfin, il venait d'enfiler des gants blancs, encore plus blancs que l'Immaculée.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Ven 24 Mai 2019 - 10:23
Ce type bizarre avait de la réparti, un bon point pour lui. Je n'aimais pas trop les types du genre "crocodile", ceux avec une grande et des petits bras. Or là, si on se fiait à la déco maison, ce gland n'avait pas qu'une grande gueule. Non mais sérieux, quelqu'un lui avait déjà dit que sa croix était à l'envers ? Un vrai psychopathe capable du pire comme du meilleur.... D'ailleurs il venait même de me gratifier d'un bienvenu et quelque chose me disait qu'il était figure d'une certaine autorité dans les parages. Bon après tout je n'avais rien fait de bien méchant, les menaces de mort étaient communes au sein des Berserkers. J’apprenais bien vite que ce n’était pas lui qui m’avait libéré et que le Seigneur Ares n’était pas du genre à se déplacer ce qui me porta un coup au cœur. J’étais de retour pourtant, son Asura était là et lui il… il ne bougeait pas de son temple. Pourquoi ? Il a dû se passer quelque chose, j’en suis certaine.
Je grinçais des dents aussi lorsqu’il me rappela que j’étais dans la capacité d’appeler moi-même ma cuirasse, quelle abrutie ! Un mal de tête, un froid mordant et voilà que je ne suis plus capable de réfléchir correctement ! Je suis en train de passer pour une idiote devant lui et ça ne me plait pas du tout. J’avalais toutes les informations qu’il déniait me communiquer alors que ces réponses appelaient d’autres questions. J’attrapais donc une des cigarettes que j’allumais à l’aide d’une torche avant d’en prendre une bouffée. Presque instantanément je m’étranglais et crachotais.
« Bordel j’ai hérité du corps d’une non fumeuse en plus… » Disais-je en tentant de reprendre ma respiration tandis que je le voyais se déshabiller. Sans en prendre conscience je rougissais alors que je déclarais de manière à ce qu’il entende bien correctement : « Doucement doucement je n’ai pas demandé de strip-tease l’ami. » Toutefois je ne pouvais m’empêcher de remarquer l’ensemble de ses tatouages et j’ajoutais, curieuse : « Pourquoi ton bras n’est pas encré ? Un délire religieux ? »
J’apprenais dans le même temps que c’était effectivement cet homme qui avait tué tout ce jolie petit monde, un cavalier mais aussi et surtout un pape, ce qui me faisait tiqué. Pourquoi aurait-il tué un homme de dieu, religion qu’il semblait adopter ? Toutes ces histoires de croyance, ce n’était clairement pas mon truc.
« Un cavalier ? C’est un ordre de notre Seigneur ? Et pourquoi un pape ? » Elle se redressa un peu, reprenant une bouffée de cigarette ajoutant lorsque l’inconnu se présenta enfin : « Tu pourrai au moins me filer une chemise Cardinal Eths, on se les gèle dans ton domaine. J’en conclus donc que tu es mon supérieur et que je t’ai menacé… »
Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque justement il parla de mes menaces. Bien que diminuée il était hors de question que je me laisse faire, c’était bien mal me connaître et si ma réputation était tombée dans les oubliettes avec ma disparition, j’allais tout faire pour que l’on sache qui est le Berserker d’Asura !
« Je ne suis pas idiote. Je n’aurai pas le temps de remplir la baignoire de moitié que déjà ma tête roulerait sur le sol non ? Ah moins que tu préfères prendre ton temps ? Tu sais ce qu’on dit non ? Plus c’est long, plus c’est bon…. »
Je lui fais un clin d’œil et lui tourne ensuite carrément le dos pour m’installer à une des tables et regarder quelle nourriture allait satisfaire mon appétit. Après réflexion il n’avait aucun interet à empoisonner sa propre nourriture. Saisissant une belle cuisse de poulet que je mordais à pleine dent je prenais de nouveau la parole, la bouche pleine.
« Ch’est qui est chure chest que t’as bon gout. » J’avalais ce que j’avais dans la bouche pour continuer : « En parlant de baignoire, t’aurais des installations pour que je puisse me laver ? Une salle d’eau ? Un type qui aime les bonnes choses a au moins de quoi se laver, pas comme ces autres soldats crasseux ! Je peux pas me présenter devant notre seigneur dans cet état. »
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Sam 25 Mai 2019 - 3:28
Blinded eyes programmed minds controlled They Lead You follow Frequencies Redesigned to Obey And Inside Left hollow
A message to the Subconscious Subtle Manipulation Freedom of Mind Lead Astray With Cerebral Dictation
Subverting Sense of Control Coercive Persuasion Stripping away one's soul Soon to be Disembodied
Un poil trop loquace à son goût, la gamine. Elle avait l'air d'être affublée du même fardeau que le Cardinal, à savoir dire sans aucun filtre ce qu'elle pensait, au risque de s'attirer des ennuis. Eths, finalement, aimait cette façon d'agir. Au moins, avec elle, il n'était pas question de s'interroger sur ses réelles intentions, contrairement à sa maître d'arme, Morrigan. Il aimait la franchise et c'était un bon point pour elle. Toutefois, il avait tendance à ne pas apprécier le manque de respect envers sa personne. Il s'agissait tout de même de l'unique Cardinal de sa majesté Arès. Un minimum de déférence était de mise face à sa personne. Mais soit, on va mettre ça sur le coup de son état de fatigue... qui vu ce qu'elle pouvait déblatérer, n'était plus qu'un mauvais souvenir.
A-t-il bien compris ? Elle a hérité du corps d'une non-fumeuse ? Donc cette Löwin n'était pas un Berserker comme les autres. Chouette ! Eths aimait bien les gens différents. Les gens qui s'enrôlaient dans l'armée du Fléau des Hommes avaient tous la même motivation : tuer, devenir plus fort, et encore tuer. Là, il semblerait qu'elle n'ait pas vraiment eu le choix de s'enrôler. D'aussi loin qu'il ne se souvienne, certains Berserkers, lors de précédentes guerres, avaient eu droit à un châtiment assez ignoble ma foi : voir son âme enfermée. C'était assez rare, les Dieux ne prenaient que très rarement la peine d'arriver à de telles extrémités. Eths en concluait qu'elle devait être très dangereuse dans une autre vie. Il ne connut jamais ce genre de guerrier. Le Cardinal était davantage cantonné à se mêler dans la masse et à semer la Terreur au sein de la population, sans pour autant utiliser son cosmos. Arès devait certainement connaître sa réelle nature. Ils n'avaient jamais pris la peine d'en discuter, mais soit, si ça convenait à Arès, alors ça convenait à Eths... Et inversement.
Un quoi ? Un délire religieux ? Oulà, petite, ne t'aventure pas sur ce terrain-là, tu risques d'avoir des surprises. Pour le coup, le Cardinal ne se fit pas prier pour réagir au quart de tour. A peine eût-elle le temps de poser sa question, que la Calamité s'était posté juste devant elle et, de cette main sans marque, enserra son cou. Ses longs doigts en faisaient presque le tour.
"Ne t'avise plus jamais d'insulter ce qui a un rapport de près ou de loin avec mon Seigneur."
Ses yeux, d'un rouge très foncé, s'étaient mis à briller et à afficher une couleur plus proche de celle du sang giclant de plaies béantes. Pendant une milliseconde, son visage se changea drastiquement en quelque chose de plus démoniaque.
Il desserra son emprise. Il ne s'agissait là que d'un avertissement. Il y avait des choses avec lesquelles il ne fallait pas déconner en face du Cardinal. Tu peux dire ce que tu veux, mais sans autorisation, on ne pouvait insulter quoi que ce soit qui ait un lien avec Dieu. Certes, ça pouvait dérouter. L'Ange de la Mort, création d'un Dieu unique, d'une religion monothéiste, travaillant depuis des millénaires pour un Dieu venant d'une religion polythéiste. Il y avait de quoi devenir sceptique. Après tout, tout le monde ne devenait-il pas sceptique une fois à l'intérieur du domaine de la Calamité ? C'était le principe. Il laissa s'afficher un sourire, comme s'il avait oublié le léger rappel à l'ordre. Il n'était pas rancunier. Et puis n'était-ce pas dans la nature des Berserkers de dire des choses provocantes ? Au lieu de dire de telles choses, fous-toi à poil, qu'on provoque un coït.
Le Cardinal ne répondit pas aux autres questions et affirmations de l'Asura. Non pas qu'il ne le désirait pas, mais chaque chose en son temps. Comme elle le fit remarquer, la fosse des calamités n'était pas le lieu le plus chaleureux qu'il y avait dans ce Royaume de la Guerre. La température n'était pas excessivement haute. A ses yeux, la pression atmosphérique qui y régnait suffisait amplement à réchauffer les corps. Mais soit, ne soyons pas un goujat. Il enleva la veste qu'il venait tout juste de mettre et la posa sur les épaules de la jeune fille, comme dans une comédie romantique.
Une chose est sûre, la protectrice de Deimos se croyait chez elle. A peine arrivée qu'elle était déjà attablée en train de bouffer. C'est vrai que ce n'était pas les victuailles qui manquaient. Comme il venait tout juste de présider une messe noire, il y avait à manger en veux-tu en voilà. Contrairement aux processions religieuses classiques, dans les messes de l'Ange de la Mort, il était de rigueur de manger et boire à la santé de Dieu. A aucun moment le Seigneur n'a interdit à ses fidèles de se faire plaisir en sa maison. Ceux qui l'ont dit... des Humains, encore et toujours, qui se croyaient supérieurs à Elohim. Ils se servaient de la religion pour asservir des personnes trop peu sûres d'elles. Pour le coup, Eths avait du mal à le tolérer. Il avait beau agir comme le Diable, il n'en était pas moins un émissaire de Dieu. Contrairement à Lucifer, Azraël ne s'est jamais rebellé, mais avait les mêmes idées que le Porteur de Lumière. Le Cardinal était encore fidèle à Dieu, même s'il désirait plus que tout l'arrivée imminente de l'Apocalypse, afin de faire un peu de ménage dans cette humanité pourrie jusqu'à la moelle. Il avait très clairement deux visages, qui, toutefois, n'étaient pas antithétiques.
"Effectivement. Tu ne serais pas la première Berserker que j'anéantirais de mes propres mains."- il réfléchit un instant - "Je dois dire que notre Seigneur ne me tient pas rigueur de diminuer ses effectifs... Sa bonté légendaire risque de lui porter préjudice"
En d'autres termes : s'il doit la buter, il la butera. Sans aucun scrupule, sans aucune peur de la moindre répercussion. Il n'était pas là pour enfiler des perles. Si quelqu'un n'allait pas dans son sens, il s'en débarrassait, un point c'est tout. Si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi. Toutefois, lors de certaines expéditions avec ses camarades, il s'arrangeait toujours de les protéger. Lors des événements du Labyrinthe, contre toute attente, il avait protégé Wagner, le Cavalier Rouge, d'une attaque, alors que bon... il n'était rien de plus qu'un petit cloporte. Mais c'était aussi ça son rôle de Seigneur de Guerre. Il donnait les ordres, établissait des stratégies, se prélassait pendant que ses sbires faisaient le sale boulot... mais il devait aussi les protéger contre des ennemis plus puissants qu'eux. C'est à ça qu'on reconnaît un bon chef : il sait retrousser ses manches et prendre la défenses de ses gens.
"Les quartiers de la Calamité sont ouverts à tous."
Une porte dérobée, juste à côté de son trône s'ouvrit subitement. Il s'avança vers celle-ci et invita Asura à le suivre. La porte menait à un long escalier d'au moins cent marches, en colimaçon. On se croirait là dans un donjon... mais à l'envers. Il alla jusqu'en bas des marches. Löwin n'avait pas tellement choix de le suivre. En même temps... c'est elle qui a demandé, hein.
Comment décrire les quartiers du régiment de la Calamité ? Du luxe, du luxe et du luxe. Le château de Versailles, c'était du pipi de chat à côté. Et contrairement à celui-ci, c'était toujours au top de la propreté. Les quartiers étaient immenses et semblaient ne jamais finir. Des chambres, des cuisines, de longs couloirs, des salles de bain, des bureaux, une salle de réception. Eths avait confié l'ensemble de ce complexe à plusieurs de ses domestiques, qui se chargeaient de tout nettoyer. Morrigan, sa maître d'arme, était l'intendante ce ce lieu. Il n'est pas dit qu'elle y ait mis les pieds ne serait-ce qu'une fois. Ce n'était pas le genre de dame à aimer se reposer... ou alors il lui fallait des fougères... empoisonnées. Eths avança et dépassa sept portes sur sa gauche et sept sur sa droite. La symétrie, y'a rien de mieux. Il ouvrit la huitième porte sur sa gauche et on pouvait y découvrir une immense salle d'eau, alimentée en eau chaude, disposant d'un nombre incalculable de savons, de parfums et de tout un tas de produits de beauté. Comment créer de l'eau chaude à volonté au XVIIIe siècle, vous me direz ? Grâce au cosmos du Cardinal, qui régnait toujours dans son domaine, qu'il soit là ou non. Il a eu du mal à le faire, mais il a réussi. Au moins, dans les quartiers du régiment, il y faisait bon vivre. C'était vraiment le jour et la nuit entre la surface et ces catacombes. Une lumière parfaite ici-bas, contre des ténèbres à la surface.
"Pour te répondre, Löwin : je n'ai pas tué le Cavalier de la Mort moi-même. Je l'ai trouvé ici, il y a quelques mois, déjà sans vie. Depuis je m'amuse un peu avec ses ossements et sa chair qui n'a, bien heureusement, pas réussi encore à se décomposer. Pour Clément XII, il avait mal agi. J'ai dû lui inoculer quelques maladies. Cancer et scorbut, de mémoire."
Pendant qu'il faisait couler de l'eau dans l'immense baignoire, assez grande pour accueillir tout le régiment, il continua ses réponses.
"Il ne s'agissait pas là d'un ordre du Seigneur Arès. Sans vouloir te choquer, je ne suis pas celui qui lui obéit le plus. En l'échange de quelques morts, de soumissions, de zizanie, de tortures, il m'octroie un pouvoir plus grand que je n'ai originellement. Nous y trouvons chacun notre compte."
Il soupira.
"Et pour ce qui est de mon bras... Tout te raconter serait assez long et fastidieux. Si tu le souhaites vraiment, je peux te faire part de quelques éléments. Mais ne te sens nullement obligée d'en demander plus. Toutefois, je sens que tu n'es pas du genre à faire semblant."
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Sam 25 Mai 2019 - 20:33
"Oooh mais c'est qu'il peut être brutale... c'est excitant..." Disais-je tout d'abord pour seule réponse à son coup de sang. J'avais sans doute été trop loin en parlant sans barrière. Boarf j'étais comme ça et pas autrement et si jamais il me prenait la vie et ben je n'aurai qu'à trouver un nouvel hôte tout en espérant qu'il n'essaie pas de m'emprisonner à nouveau. Tandis qu'il desserrait son emprise sur mon cou, je pouvais un petit soupire avant de m'excuser platement : "Désolé, j'ai toujours eu pour habitude de dire ce que je pense, peu importe la hiérarchie et les religions mais soit je me tiendrai, par égard pour ton dieu." Me mettre à dos ce type n'était pas la meilleure des solutions, surtout dans l'immédiat.
Eths ne répondit pas toute de suite à mes questions, au lieu de cela il retira sa veste qu'il posa sur mes épaules. Ne me faisant pas prier, je fermais les yeux quelques instants pour savourer ce petit confort avant de le remercier.
"Merci cardinal, si tu es toujours aussi attentionné tu vas me donner envie de me convertir."
Je lui adressai un clin d’œil avant de l'observer et enfin il commençait à répondre à mes questions alors que j'étais désormais en train de me restaurer. Eths avait donc tué plusieurs Berserkers et Ares n'avait rien dit... Bien, bien bien bien ! J'avais toujours cru que l'Empereur de la guerre prenait grand soin de ses effectifs mais s'il autorisait à certains de ses guerriers d'en exterminer d'autre cela changeait tout.
"C'est une bonne chose. Je veux dire... certains sont inutiles et plus gênant qu'autre chose. Une bonne purge voilà ce qu'il faudrait faire au sein de nos armées et pourquoi pas sur la terre si c'est ce qu'Ares souhaite."
Autant faire un petit tri au sein de l'armée des Berserkers était une idée très tentante surtout avec cet amas de porcs que j'avais pu rencontrer par le passé autant pour ce qui était de la terre j'agirais seulement sur ordre. Tout ce que je voulais c'était servir Ares et le satisfaire, ni plus, ni moins.
Le cardinal attira de nouveau mon attention et m'incita à le suivre ce que je fis sans poser de question pour une fois. Simplement ses paroles me firent sourirent légèrement, sous ses airs de psychopathe religieux il était assez sympa ! Emmitouflée dans le vêtement j'essayais de le suivre sans le ralentir, mes muscles me faisant toujours aussi mal bien que les quelques victuailles que j'avais pu engloutir m'avaient fait le plus grand bien. Par contre je devais avouer que cet endroit était... surprenant Le luxe ce n'était pas pour moi préférant mille fois les champs de bataille mais aujourd'hui j'étais exténuée et avais bien besoin de repos. Je restais silencieuse jusqu'à ce que l'on arrive à une magnifique salle d'eau.
J'ouvrais la bouche, prête à m'exclamer devant la beauté des lieux quand le cardinal me devança répondant enfin à mes dernières questions. Il n'avait pas tué le cavalier mais s'était bel et bien occupé du Pape. Tout de suite je devenais plus sérieuse dans mon attitude et mon regard comprenant que pour lui tout cela avait son importance. Eths avait l'air d'être honnête et de répondre franchement ce qui me plaisait. Je n'aimais pas les personnes jouant et mentant tout simplement. J'hochais la tête pour lui signifier que je comprenais tout cela.
"Merci de ta franchise et honnêtement l'histoire de tes tatouages et de ce bras m'intrigue alors si tu es d'accord je veux bien en apprendre plus. De même et même si je ne vois que par le Seigneur Ares, ça ne me dérange pas d'en apprendre plus sur la divinité que tu représentes."
Je retirai soigneusement le vêtement qu'il m'avait prêté pour le déposer sur un meuble afin de ne pas l’abîmer et entrais dans l'eau. Grimaçante car elle n'était pas très chaude pour le moment, je m'appuyais contre le rebord, savourant malgré tout ce petit repos. Finalement j'avais bien fait de "renaître" proche de la fosse des calamités.
"Je pense que je vais crécher ici maintenant cardinal. Ta compagnie est finalement assez agréable et tu n'es pas commun." Je poussais un profond soupir, consciente que j'avais réellement besoin de lui. "J'ai encore une question Eths... comme tu as du le comprendre ma situation est particulière j'ai combattu il y a bien des temps, j'ai vécu il y a bien longtemps. Comment sommes nous organisés désormais ? Veux-tu me dire ce que je dois savoir avant d'appeler ma cuirasse?"
Il n'y avait plus qu'à espérer que le cardinal réponde à mes questions, jusqu'à présent il l'avait fait alors il n'y avait pas de raison de douter.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Dim 26 Mai 2019 - 3:34
Pray for solace Pray for resolve Pray for a savior Pray for deliverance Some kind of purpose, a glimpse of a light in this void of existence
Oh... Now witness the end of an age Hope dies in hands of believers Who seek the truth in the liar's eyes
Au risque de me répéter : elle parlait beaucoup eul gamine. On pouvait facilement se mettre en tête qu'elle n'était qu'une petite bavarde, rien de plus. Mais elle donnait énormément d'informations sur sa personne. Honnête, directe, sincère, curieuse, franche dans ses intentions, et avait l'air d'être très fidèle au Dieu de la Guerre. Pour ce dernier point, manquerait plus qu'elle ne le soit pas. Elle était sous la coupe d'un des fils d'Arès : elle se devait d'être la plus fidèle. Qu'un Cardinal ou un Berserker "basique" ne soit pas spécialement loyal, pourquoi pas. Il n'était là que pour commander une armée ou se battre et puis c'est tout. Pour ce qui est de la garde rapprochée d'un des Dieux, il fallait que les guerriers vivent pour leur "bonheur". Les conséquences pouvaient être bien plus désastreuses pour eux que pour les autres. Imaginez le Héraut de Phobos manquer de respect à Phobos lui-même... Déjà que si un Cardinal manquait de respect à Phobos, il risquait de se faire déboulonner le cul alors là... Surtout qu'il était d'usage de penser que Phobos était plus sanguin que son petit frère Deimos.
Il y avait certaines choses qui le faisaient tiquer. A chaque fois qu'elle était provocante, pour dire vrai. Non pas qu'il n'avait pas l'habitude de voir de telles attitudes de la part des gens, mais de la part de ses subordonnés, si. Normalement, il y avait une sorte de déférence qui devait s'installer de la part de l'inférieur. Là, avec ses phrases à base "d'excitant", "plus c'est long plus c'est bon"... Alors soit elle était ainsi de nature, soit elle cherchait à ce que le Cardinal la retourne et la dégomme d'une façon que même les orgies romaines ne sauraient égaler. Toutefois, il fallait qu'il garde son calme. Et pourtant, Eths était une personne qui s'accordait volontiers le droit de profiter du pêché de chair, que ce soit avec des hommes, des femmes ou tout autre être consentant.... ou non, d'ailleurs. Le fait d'être dans la peau d'un humain, ça le rendait encore plus sensible à tout ce qui était excitation sexuelle. Excitation sexuelle et excitation lors des combats. Lorsqu'il se baladait en tant que simple âme errante, il ne succombait jamais à ce genre d'agitation. Par contre, quand il se matérialisait un corps, qu'il soit féminin ou masculin, il devenait un personnage plus bestial que la Bête elle-même. Néanmoins, sa nature d'ange lui permettait de résister à la tentation.
Il remarqua sa petite grimace quand elle plongea doucement dans le bain qu'il venait de faire couler. Qu'est-ce qu'il en avait baver pour faire installer une sorte d'eau courante. Il se servait des multitudes d'aqueducs présents dans toute l'Europe pour acheminer suffisamment d'eau jusqu'à son domaine. Il avait d'ailleurs fait bien attention à ne pas empiéter sur les autres domaines. Ainsi, le Désert de Feu ou encore l'Antre de la Terreur ne bénéficiait pas des installations pensées par le Cardinal de la Calamité. Il n'était pas égoïste. Mais il n'était pas généreux pour autant. Si ses collègues Cardinaux voulaient bénéficier de ses installations, fallait payer. Soit payer avec une somme d'argent conséquente, soit payer avec une âme, la leur de préférence. Quoique... Pas besoin d'argent. Simplement l'âme. Voilà un bon pacte faustien.
Sur le coup, d'un simple clignement de l'oeil droit, il fit augmenter d'environ neuf degrés celsius la température du bain de la belle en cuisse. Ce qui interpella le Cardinal, c'était le fait que la jeune fille soit aussi à l'aise en la présence d'un homme pendant un tel moment d'intimité. Après tout, les moeurs n'étaient-elles pas faites pour évoluer ? Eths s'en fichait complètement, mais ce n'était qu'une question d'habitude. Depuis le Ve siècle, il était très rare de voir des femmes vêtues de peu d'habits. Donc il s'était accoutumé à cette façon de faire. Mais si une femme désirait se trimbaler à poil devant lui avec une plume dans le cul, il n'y verrait aucun inconvénient. Comme on dit : ça fait toujours plaisir.
Et c'est parti pour un cours de théologie... Père Castor, raconte-nous une histoire... Père Castor, raconte-nous deux histoires... Père Castor, Père Castor, mets tes lunettes et lis nous tout ! Lis-nous, dis ! Oui l'histoire encore, pour les petits, grands et moyens castors. Que sont devenus les diplodocus ? Peut-on avoir un dragon chez soi ? Quand reviendra Gracieuse, la mouette, le loup et Marlaguette ?
"Soit. Comme tu dois le savoir, Gaïa, Ouranos, Chaos et j'en passe, ont créé l'univers, la Terre et la vie. Selon une autre mythologie, il s'agit de plusieurs mondes, qui combinés, ont créé la vie, et le monde tel qu'on le connait. Selon ma religion, un être suprême, Dieu, a tout créé de A à Z en six jours. Pour être tout à fait honnête, il est très compliqué de savoir qui est dans le vrai."- il se gratta la tête - "D'après mes recherches, tous les récits sont vrais. Simplement, à partir d'un moment, tous les univers créés fusionnèrent pour former celui que nous connaissons. C'est ainsi que tous ces dieux si semblables et si différents à la fois cohabitent sur la même planète."
Il remonta les manches de sa chemise.
"Le Dieu qui m'a conçu n'a pas réellement de nom. Il s'appelle Dieu, Elohim, Allah. Il s'agit d'un Dieu unique. Avant de créer les premiers hommes, Adam, Eve et Lilith, il créa des créatures surnaturelles : des anges. Je ne pourrais même pas te dire combien il y en a... Samaël le plus jeune, Gabriel, Michaël, Raphaël, Uriel, Amenadiel le plus vieux. Et j'en passe. En plus de ces Anges, Dieu a créé comme des âmes errantes, qui devaient insuffler des connaissances, des règles et tout un tas d'autres choses aux hommes qu'il allait créer." Ca commençait à devenir long.
"J'avais pour mission de veiller sur l'humanité et d'agir en cas de mauvaises actions. J'avais carte blanche. Je me suis servi de ce libre-arbitre pour apprendre aux hommes à se servir des armes, à se battre : la guerre, en gros. Et ça a duré pendant des millénaires, jusqu'à ce qu'une civilisation découvre l'écriture : les sumériens."
Il montra donc son bras droit. Celui-ci était rempli de tout un tas de symboles étranges. Comme des clous. Il s'agissait de l'écriture sumérienne.
"Comme les Hommes étaient désormais capables de laisser des écrits, nous autres, anges et assimilés, avons décidé de ne plus nous promener en totale liberté sur Terre. Par conséquent, si nous devions aller sur Terre, nous devions emprunter un corps. Soit posséder quelqu'un, soit le créer de toute pièce."
Il essaya de reprendre le fil de son récit, qui était extrêmement compliqué. Si elle s'endormait, il comprendrait largement. Même lui avait du mal à ne pas se décrocher la mâchoire.
"Je faisais quelques aller-retour entre la Terre et chez moi. Vers le Xe siècle avant notre ère, j'appris l'existence d'autres dieux et d'autres panthéons. Ainsi, plusieurs théogonies et cosmogonies s'étaient réunies sur la même planète. Je me suis rapproché naturellement d'Arès, le sachant assez proche des idées du Livre de la Révélation : l'Apocalypse. Ou alors, c'est lui qui se sentait proche de ces idées... Je l'ignore. Toutefois, depuis un peu plus d'un siècle, je suis sur Terre avec le même corps."
Il soupira, ayant presque fini.
"Le gros inconvénient est que, si nous restons sur Terre trop longtemps, nous commençons à oublier des choses de notre ancienne vie. Nous devons, bien souvent, être confrontés à notre mort pour voir les souvenirs remonter à la surface."
C'est pour ça qu'il ne se souvenait plus qu'il était Azraël, l'Ange de la Mort.
"Bref. Les écritures sur tout mon corps sont les traductions en sumérien et en hébreu du livre de la Révélation, que j'ai personnellement fait découvrir à un apôtre de Jésus-Christ. Ces phrases annoncent l'arrivée de l'Apocalypse sur Terre et la purification de l'humanité. Le fait que mon bras gauche ne soit pas atteint par ces encrages... C'est que l'Apocalypse n'a pas encore eu lieu. Plus on s'en approche, plus des mots s'écrivent, tout seul. Ca fait bien longtemps que je n'ai pas vu la moindre phrase se rajouter."
Le récit était terminé. Place enfin à ce qu'elle devait savoir sur Arès.
"Il y a trois Dieux, Arès, Phobos et Deimos. Arès commande à tous les Berserkers... logique. Il est protégé par un Héraut, Siléa du Bahamut, à laquelle nous devons tous, plus ou moins, obéissance. Arès a une garde personnelle, du nom des Cavaliers de l'Apocalypse."- il lui fit un clin d'oeil... Tout est lié - "Les frères ont chacun une garde personnelle. Un héraut chacun, et deux guerriers... ou trois... Je sais plus vraiment. Toi, tu fais partie de celle de Deimos, normalement. Il faut savoir que chaque Dieu a des prérogatives sur les régiments. Phobos commande les régiments du Feu et des Flammes Spectrales, Deimos commande ceux de la Terreur et de la Calamité. En outre, il y a des Cardinaux, Seigneurs de Guerre, commandants des régiments, chacun étant secondé par un maître d'arme. Mon maître d'arme est celui du Fléau, en la personne de Morrigan. Et enfin, des Berserkers qui nous doivent obéissance. Toutefois... nous ne sommes que très peu. Deimos et Phobos ne sont pas réveillés. Phobos s'est endormi il y a trois ou quatre mois. Deimos n'a fait qu'une petite apparition le temps d'une heure, grand maximum. Et cette apparition me trouble assez... Il faut que j'éclaircisse ce mystère."
C'était pas très compliqué, en somme. Mais l'insubordination était mal vue dans le Royaume de la Guerre. Alors il était essentiel de bien comprendre comment ça fonctionnait.
"Ce qui peut être important de savoir... Oh, nous ressortons d'une guerre avec Poséidon, que nous avons remporté. Son Royaume a été détruit par nos soins. Toutefois, quelques années plus tard, du fait d'un événement particulier, les Terres sous-marines ont refait surface, si je puis dire. De ce fait, il faudra se méfier des Marinas. Je ne sais s'ils se sont réveillés en même temps que leur maître, mais on peut imaginer que s'ils ont souvenir de nos actions, ils réclament vengeance."
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Dim 26 Mai 2019 - 8:01
Un peu contre ma volonté un soupir d'aise sortit de ma bouche lorsque la température de l'eau augmenta. C'était si agréable de profiter d'un bon bain, j'avais l'impression que cela faisait une éternité qu'une telle chose ne s'était pas produite. Je me reprenais rapidement pour écouter le récit du Cardinal de la Calamité, ce type m'intriguait et je voulais en apprendre plus sur tout ça. D'après Eths on pouvait conclure que toutes les mythologies avaient en quelque sorte fusionnées ensembles pour créer le monde que nous connaissons. Me grattant la tête tout en réfléchissant j'en venais à penser que c'était logique, comment expliquer la présence d'Odin et du Panthéon Nordique avec celle des Grecques sinon ? Bien qu'un peu dérangé Eths était donc très loin d'être un idiot.
Par contre la suite de son récit avec les anges, les âmes errantes m'intrigua encore plus... c'était cohérent avec pas mal de choses. Les Dieux étaient capables de tels prodiges, rien que pour moi même lorsqu'Ares m'a recruté pour son armée, il a séparé mon âme de mon corps pour m'en redonner un nouveau. Faut dire qu'à cette époque les généraux de son armée et ses deux fils m'avaient taillé en pièce. Rapidement j'en venais à la conclusion que ce cardinal des calamités se prenait ou était un de ces anges ou une de ces âmes errantes et la suite de son récit me donnait presque raison.
De nouvelles questions traversaient mon esprit surtout concernant les souvenirs qui s'effaçaient, moi même je ne me souvenais que de bribes de la dernière grande bataille alors lui, lui qui était là depuis la nuit des temps en gros.... Puis venait enfin les révélations sur son bras non encré et là je ne pouvais m'empêcher d'intervenir sans toutefois lui couper la parole.
"Ne t'en fais pas, l'apocalypse viendra. J'ai confiance en notre Seigneur Ares et on fera un gigantesque banquet pour fêter les nouvelles écritures sur ta peau." J'ajoutais taquine : "Puis peut être un ou deux sacrifices si tu es sage." J'observais de nouveau le silence pour lui laisser le loisir de m'expliquer l'organisation de notre armée.
Les révélations tombèrent comme un couperet... Ares avait déjà un Hérault, une certaine Siléa et je ne pouvais m'empêche d'éprouver de la jalousie à son égard. Pourquoi elle et pas moi ? Je la détestais déjà, si quelqu'un devait représenter notre divinité c'était à moi et moi seule de le faire, pas à quelqu'un d'autre, pas à UNE autre. De plus Phobos et Deimos étaient absents, les abrutis ! Comment pourrons nous apporter la parole d'Ares sur Terre avec une armée réduite ? Je devais remédier à cela mais comment ? J'oubliais totalement ce bain pourtant relaxant pour réfléchir à la question. Je venais à peine de me réveiller que déjà le temps pressait.
Mes réflexions furent coupées par mon interlocuteur qui continuait le fil de son récit. Ainsi nous avions pris notre revanche sur Poséidon ? Bien mais que ces derniers ne viennent pas me parler d'une quelconque rancune, ils ont été de grands artisans de la déroute de notre armée il y a quelques millénaires, de ma déroute surtout. Je poussais une sorte de grognement pas très féminin.
"Qu'ils ne parlent pas de revanche, la destruction de leur sanctuaire n'était que justice après ce qu'ils nous ont fait. J'ai participé à de grandes guerres pour Ares et j'ai vu les Marinas s'allier aux Saints ainsi qu'à d'autres pour nous contrer. Nous nous sommes battus jusqu'aux portes des enfers et nous avons perdu." Je tapais brusquement dans l'eau laissant sortir mon mécontentement ainsi. "Si seulement j'avais pu être présente pour détruite ces foutus piliers un à un...."
Je maugréais, seule. J'en avais loupé des choses et j'allais devoir relever mes manches pour rattraper tout ce retard. Si je comprenais bien je n'avais pas de Deimos à protéger, une armée décimée et d'autres factions sur le dos. Très bien, je réglerai tout cela pour mon seigneur.
"Cette Siléa, elle crèche où ? C'est à moi d'être aux cotés d'Ares."
J'avais la ferme intention de lui botter ses petites fesses et de lui prendre sa place. Pour le moment j'oubliais tout, les similitudes avec les souvenirs des âmes qui s'effacent, le fait que ce cardinal soit un Ange, les mondes qui fusionnent... j'en avais plus rien à carrer, je voulais seulement que notre armée redevienne comme avant.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Mar 28 Mai 2019 - 3:12
When you get to the other side, please send a sign It'll fly through the atmosphere in time And if you hold the truth within your hands You won't be sent back, through the rain, reborn
Everlasting love is ever-growing Hang on to what you have and let it grow Everlasting love is ever-dying It's in the past, you have to let it go
Quelle petite chose fort intéressante. Eths n'avait qu'une envie : lui tapoter la tête, comme s'il était satisfait de sa petite fille. D'un côté, il la trouvait très mignonne pour une personne aussi dérangée. Il avait la très nette impression qu'elle réfléchissait à 2000 à l'heure et qu'elle n'était pas vraiment toute seule dans sa tête. Ses idées fusaient et se bousculaient bien trop violemment, à coup sûr. C'est décidé, Eths allait l'adopter. Il fallait lui trouver une chambre, des poupées, un joli petit lit de princesse et plein de clopes, vu son goût pour le tabac. Oui, il fallait être un parent moderne et ouvert : elle avait le droit de fumer et de se considérer comme autre chose que son genre attribué à la naissance. Elle veut être un homme ? Soit, qu'elle soit un homme. Elle veut boire des litres d'absinthe ? Allons-y, elle se pétera la ruche avec papa. Eths était sur le point de lui faire signer un papier d'adoption. Qu'est-ce qui pouvait l'en empêcher ? Il gagnait bien sa vie, avait un poste à responsabilité, une maison très accueillante et autant de mamans et de papas qu'elle le voudrait.
Trêve de plaisanteries, la jeune Asura savait comment parler à papa Eths. Lui promettre quelques sacrifices s'il était sage. Elle voulait lui offrir un cadeau pour la fête de pères. Que c'est touchant. Cette gamine était une bénédiction. Enfin gamine... D'après ce qu'il avait pu comprendre, elle n'était plus de la première fraîcheur. Mais après tout, l'âge n'est qu'un nombre, hein ? Alors elle pouvait avoir trois mille ans, il la considérerait quand même comme une gosse. Elle n'allait pas manquer de respect à son papa, hein ?! Oui, Eths partait loin dans ses délires, mais que voulez-vous ? Il était seul depuis des millénaires, il avait bien le droit de s'amuser un peu dans sa tête. Tuer des gens, ça allait cinq minutes, il fallait bien qu'il ait un minimum de gentillesse en lui. Un minimum. Et encore, faut pas déconner.
"Ton jugement, Löwin, est basée sur la haine... Ne vois-tu pas qu'il s'agit là du principe même de la guerre ? Nous avons attaqué, nous avons gagné. Ils se sont liés à d'autres et se sont vengés, nous avons perdu. Nous sommes réapparus et nous nous sommes vengés à notre tour, nous avons gagné. Il y a fort à parier qu'ils fassent la même chose. Tous les événements que nous avons vécu et que nous vivrons font partie d'un cycle. Le serpent qui se mord la queue, l'Ouroboros."
Eths avait toujours réponse à tout. Il avait beau être un enculé de première à vouloir défoncer l'humanité, il n'en restait pas moins quelqu'un de réfléchi. Tout le monde pouvait ne pas partager sa vision des choses, mais il fallait être honnête et accepter qu'il disait la vérité. Löwin trouvait ça absurde qu'ils cherchent à se venger alors que, si on reprend l'histoire depuis le début, les Berserkers ont été les premiers à attaquer. Et tant qu'aucun vainqueur définitif n'ait été désigné, cette roue continuerait de tourner. Un jour ou l'autre, les forces de Poséidon réclameront vengeance. Ou tout du moins, Endymion lui-même. Et Arès voudra sa vengeance, parce qu'il veut asseoir sa domination sur les autres camps. C'était dans sa nature, c'était normal.
"Siléa "crèche" auprès de notre Dieu. Il l'a choisie comme son héraut, tu ne peux te mettre en travers de la décision de notre souverain."
Il aimait cette vivacité d'esprit dont faisait preuve la Berserker du Feu Noir. Elle était directe et il aimait ça. Un poil insubordonnée, mais ce n'était qu'un détail. Tout ce qui comptait pour elle, c'était de redonner ses lettres de noblesse à l'armée du puissant Dieu de la Guerre. Eths était assez d'accord avec elle sur ce point, même s'il savait que ce but était inatteignable. Le fait que Arès, Deimos, Phobos et Harmonie ne soient pas réunis jouait énormément sur l'armée. Personne ne voulait s'enrôler dans les régiments tenus par Eths, seul Cardinal en fonction, à ce moment du récit. Et pour ceux qui étaient privés de leurs corps, à cause d'autres guerres, ne pouvaient réellement répondre à l'appel du Dieu de la Guerre, qui était bien seul. Le Seigneur Arès n'était pas spécialement vivant en cette époque. Il était très souvent en "méditation" et paraissait comme étant endormi, comme ses fils. On pouvait croire qu'il avait perdu toute envie de combattre. Étonnant pour le Dieu de la Guerre et de la Destruction.
"Au lieu de vouloir être auprès d'Arès, pourquoi ne te bats-tu pas pour lui ? Il n'a pas besoin de quelqu'un collé à son cul. Il sait très bien se torcher tout seul. Il a besoin de puissants guerriers pour de nouveau décimer la Terre, pas d'une nounou. Un jour peut-être, tu deviendras son héraut, si Arès le décide. En attendant, montre que tu es plus indispensable que dame Siléa... Et puis, crois-tu qu'il se souvienne encore de toi ? Voilà plus de 2 000 ans que je "travaille" pour lui, et quand je le vois, il a toujours l'air étonné de me voir. Il ne se souvient jamais de moi. Alors toi, qu'il n'a pas vu depuis je ne sais combien de temps..."
Il fouilla dans la poche intérieure de sa veste, posée soigneusement par Löwin, et en sortit un gros cigare cubain. Ces choses-là coûtaient une blinde, mais Eths ne lésinait pas sur les dépenses. Et oui, pour un Berserker, il était très axé sur tous les types de drogues, que ce soit alcool, bouffe ou fumette. Et il payait ses fournisseurs, avec du véritable argent. Les hommes, lorsqu'ils avaient de belles pièces en or face à eux, se trouvaient fortement dépourvus de tout sens moral. Ainsi, il pouvait encore faire son marché, et savoir à l'avance qui périra lors de l'Apocalypse. Il alluma son cigare et avala une grosse bouffée, avant de la recracher doucement.
"Pour information, sache que le sommeil de Deimos ne durera pas. J'ai pour objectif d'aller directement le chercher, par moi-même. J'ai cru comprendre qu'il se trouvait vraisemblablement au Tartare. J'ai encore quelques actions à commettre dans les prochaines semaines, mais le retour du Dieu de la Terreur ne fait plus aucun doute. De toute façon... Je ne lui laisse pas le choix."
Eths avait beau être hiérarchiquement en-dessous des fils d'Arès, il n'en avait strictement rien à carrer. Leur place était auprès de leur père. Pas à se dorer la pilule dans le trou du cul du monde.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Mar 28 Mai 2019 - 11:55
« Humpf… »
Un bruit étrange que l’on pourrait qualifier de grognement sortit de ma bouche. J’avais une sainte horreur d’avoir tort et ce Cardinal des Calamités avait raison sur tous les points. Un Monsieur je sais tout, un ! Il m’était impossible de le contre dire. Oui c’était nous qui avions attaqué les premiers, un cycle perpétuel avait été instauré. Il était intelligent le bougre… si seulement j’étais apparue en face d’un cardinal bête comme ses pieds…. Il m’aurait été facile de prendre la dominance mais avec ce type c’était peine perdue. Je maudissais une fois de plus mon destin avant de l’écouter encore et encore. Cette fois il défendait le poste de cette Siléa, me déconseillant de tenter quoi que ce soit. Et en bonne guerrière je réagissais d’une façon complétement adaptée et réfléchie. Je croisais les bras contre la poitrine et m’enfonçais dans l’eau, boudeuse.
« Gniagnia faut pas toucher… Gniagnia c’est Ares qui décide… de mon temps on organisait un duel à mort et on en parlait plus. »
Touchée dans mon amour propre, mes joues se parèrent de rouge alors que j’écoutais toujours le cardinal. L’enfoiré… il s’avait parfaitement où appuyer pour me manipuler et le pire c’est que je le savais. Après toutes ces années, je n’avais donc plus qu’à faire mes preuves pour espérer représenter Ares et devenir son Héraut. Rapidement, plusieurs options quant à ce que je devrais entreprendre me vinrent en tête. J’allais devoir redonner ses lettres de noblesse aux Berserkers, recruter des soldats dignes de ce nom et non des porcs fainéants et retrouver les enfants du Seigneur de la destruction.
« Je ne te connais que depuis peu et déjà je sais que j’ai horreur quand tu as raison. »
Je poussais un nouveau soupir avant de sortir de l’eau. Me dirigeant vers le petit meuble où j’avais laissé le vêtement d’Eths. Je l’ouvris pour y trouver une serviette et me séchais pour de nouveau enfiler la chemise. A peine de retour et déjà j’étais à la croisée des chemins en quelque sorte. Je pouvais très bien foncer jusqu’au temple d’Ares ou agir comme me l’avait conseillé le Cardinal.
« Très bien Cardinal. » Je m’approchais alors de lui, le fixant de mes iris émeraude prête à lui demander quelque chose d’important. « Pouah mais ça empeste ton truc ! » Je reculais rapidement, toussotant, les yeux désormais rougeoyant. « Je suis prête à t’aider. Je veux dire tes trucs avec ton Dieu unique et tout. Je veux bien t’aider dans ta tâche et pourquoi pas voir ton bras changer mais en échange je souhaite avoir ton soutien pour rentrer dans les bonnes grâces d’Ares. Je veux devenir son Héraut, redorer le blason des Berserkers et… je veux aller avec toi au Tartare chercher Deimos et le ramener par la peau du cul. » Je souriais, montrant mes dents blanches avec un petit air narquois. « Après tout je fais partie de sa garde personnelle. »
J’espérais vraiment qu’Eths accède à mes requêtes bien que j’avais quelques doutes. Il ne me connaissait pas et il avait l’air « particulier ». Dans le pire des cas, il avait dit que Deimos se trouvait au Tartare… je savais déjà où aller….
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Dim 2 Juin 2019 - 3:12
Truth foretold Truth discovered Truth always known Truth foretold Truth discovered Truth always known
The secret of existence Everything's within reach The beginning is near The end never draws fear
Une véritable enfant, voilà l'impression qu'avait Eths en lui parlant. Un adulte est censé être responsable, maître de ses émotions, locuteur privilégié entre lui et lui-même. Un adulte sait réfléchir à ses paroles, à ses actes et sait par conséquent prendre conscience de ses raisons et de ses torts. Löwin, réagissait comme une enfant, n'attendant qu'une chose, qu'on lui dise que c'est une gentille fille et qu'elle a raison. Sauf que non, le Cardinal ne fonctionnait pas ainsi. Il n'estimait pas avoir toujours raison, loin de là. Il n'avait pas connaissance de tout. Mais il savait faire preuve de réflexion. La jeune fille aussi, certainement, si ce n'est qu'elle avait l'air d'être assez boudeuse... Et bouder, ce n'était vraiment pas une manière de montrer que l'on sait réfléchir.
Toutefois, il trouvait ça assez amusant, laissant s'échapper un petit rire entre deux bouffées de cigare. Il aimait bien son tempérament. Si elle était ainsi, c'est certainement par manque de patience... Et Eths le comprenait aisément. Non pas que lui-même était impatient, mais il pouvait arriver, par moment, qu'il ne sache se contenir, et à par grommeler dans son coin... il ne faisait pas grand chose. Au moins, sur ce point, ils avaient un point en commun. Il ne cherchait pas spécialement trouver des points communs avec les autres membres de l'armée de la Guerre, mais s'ils avaient la même essence, les mêmes réactions, la même volonté, ça pouvait aider à accomplir des choses bien plus grandioses que la destruction de huit piliers.
En voilà une idée saugrenue. Qu'elle l'accompagne au Tartare pour aller chercher Deimos... Eths était réticent à cette idée. Loin de lui l'idée de récolter tous les applaudissements à la suite du retour du Dieu de la Terreur, il prenait cette mission comme quelque chose de très personnel. Et elle, à part montrer qu'elle était plus importante que Siléa... il ne voyait pas vraiment pourquoi elle désirait l'accompagner. Redorer le blason des Berserkers ? Par rapport à ses paroles, Eths avait un sérieux doute. Elle était davantage obnubilée par la présence d'un héraut de Arès que par la réputation de son armée. Avec elle, il ne savait pas sur quel pied danser. Sa volonté d'être auprès de l'Unique passerait-elle au-dessus de l'intérêt du camp ? Il l'ignorait, et il fallait l'avouer, il n'était pas vraiment sûr de vouloir connaître la réponse. Si elle était égoïste, il aurait beaucoup de mal avec elle. Il fallait d'abord réfléchir en ayant en tête la communauté avant de penser à son cul. L'avantage du Cardinal, c'est que cette conscience allait toujours dans le sens de son intérêt. Sa volonté allait de paire avec les intérêts de son armée. C'était le principe d'un Cardinal, après tout.
"Ta proposition est fort alléchante..."
Après tout, Tartaros, l'entité du Tartare était une divinité très particulière, extrêmement cruelle. Il était capable de demander un sacrifice en l'échange de la libération du dieu de la Terreur. Et dans ce cas-là, la petite Löwin pouvait s'avérer très utile... Après tout, ce n'était qu'une simple Berserker. Face au Dieu de la Terreur, elle n'était que peu de choses. Ce n'était qu'un petit être tout fragile face à la toute puissance de Sa Majesté Deimos. La Calamité se gratta le menton, faisant mine de réfléchir. Il n'avait pas de barbe, ou seulement un début de barbe, rien de bien grizzlesque.
"J'ignore si tu seras très utile en ce lieu. Il est même fort probable que j'y laisse ma propre vie. Mais soit... Si tu veux vraiment venir, je n'y vois pas d'inconvénient. Je viendrai te chercher ici, lors de mon départ pour cette zone des Enfers. Par contre, il va falloir me promettre de m'obéir et de faire très exactement tout ce que je te dirai de faire. Si je te dis de fuir et de m'abandonner à mon sort funeste, tu dois le faire sans te retourner. Suis-je bien clair ?"
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Dim 2 Juin 2019 - 16:40
Proposition fort alléchante... Je n'étais pas dupe et savais très bien que l'individu devant moi avait quelque chose derrière la tête. Que n'étais-je pas prête à faire pour l'armée de mon seigneur Ares ? Pas grand chose, j'étais prête à payer de ma personne du moment que c'était pour mon camp. Ce cher Cardinal m'adressa quelques recommandations que je devrais suivre si d'aventure je l'accompagnais au Tartare chercher ce fainéant de Deimos. Une fois qu'il serait de retour, il avait intérêt à se bouger les miches pour redonner aux armées de son père leurs gloires d'antan.
"Je n'ai jamais abandonné l'un des notres à la mort et je ne commencerais pas avec toi." Mon sourire narquois venait à disparaître et je me montrais dès plus sérieuse. "Tu es mon supérieur et je te dois respect et obéissance mais les personnes composant notre armée font tous parties de ma famille à mes yeux. Saches que j'y tiens à ma famille même si certains sont... particuliers."
Dire qu'il y a plusieurs millénaires à mon arrivée ici bas, je ne tenais absolument pas ce genre de discours. Puis j'ai appris à vivre avec eux, partagé de bons moments, gagné des batailles pour finalement les apprécier. Certaines personnes ne voyaient chez les Berserkers de l'époque que des êtres brutes aimant la violence mais nous étions tellement plus que cela. Je commençais à me rappeler de ces immenses banquets où nous fêtions nos victoires....
"Eths... tu serais au courant si d'autres comme moi seraient de retour ? Les guerriers des anciennes guerres."
Il me l'aurait déjà dit si c'était le cas mais on ne sait jamais. A cet instant j'étais comme nostalgique de mes anciennes heures passées. Je baissais la tête pour fixer mes mains avant de serrer la droite, résignée. Il s'était passé tellement de choses avec mes camarades de l'époque.
"On peut aller dans un autre endroit ? Il est temps que j'appelle ma cuirasse, nous n'avons que trop tardé à nous retrouver elle et moi." Je lui adressai un sourire courtois "Puis t'as pas dit que t'étais le Forgeron ? Va falloir bosser un peu Cardinal."
Ma précieuse cuirasse offerte par mon dieu lui même. Acceptera-t-elle de répondre à mon appel après toutes ces années ? Rien n'est moins sûr. Pour moi elle était beaucoup plus qu'une simple protection, elle était vivante et était une part de mon être. Je n'avais plus de temps à perdre, j'allais avoir du pain sur la planche.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Lun 10 Juin 2019 - 3:14
Mit einem Wimpernschlag Wird deine Welt ganz klein Nicht Kultur, Brauch noch Glaube Bestimmen jetzt das Sein
Die Sinne werden schärfer Schmerz hat keinen Platz Instinktiv das Handeln Der Verstand verblasst
Berserkerzorn Untergang im Rausch
En voilà des manières ? Dire clairement à son supérieur hiérarchique que, selon l'ordre, elle se réserverait le droit d'obéir ou non ? Eths ne se souvenait pas d'une telle insubordination dans les rangs de l'Unique. Arès savait mater ses troupes, habituellement, et connaissant le personnage, il était fort étonnant qu'il laissât un seul membre de son armée décider de sa soumission ? Arès avait-il un côté altruiste ou n'a-t-il jamais eu l'occasion d'observer Löwin désobéir à un ordre direct. Elle avait beau vouloir tout faire pour l'armée du Seigneur suprême de la Guerre, il en était de même pour le Cardinal. Et en tant qu'un des maîtres des troupes d'Arès, il se devait de les protéger un minimum. S'il lui avait demandé de partir s'il le lui ordonnait, c'était pour elle et uniquement elle. Après, si elle voulait absolument passer l'arme à gauche ? Après tout, ça ne serait pas sa première fois. Et si ça pouvait lui faire plaisir.
"Je suppose que quoi que je dise, je ne pourrai pas te faire changer d'avis. Soit, viens, prends le risque de mourir et de ne jamais revenir. Quand on meurt dans le Tartare, notre âme meurt également. Comme ça Arès pourra se concentrer entièrement sur Siléa."
Eths, un connard ? Tout à fait. Des siècles d'expérience feront toujours la différence. Et ça s'apprend pas à l'école. C'est inné, et ça se travaille au fil du temps. Et plus on le travaille, meilleur on est. Et sans lui jeter des fleurs, Eths est un maître en la matière. Il aimait appuyer sur les points sensibles des gens. Il ne doutait pas un seul instant que Löwin pouvait s'amuser à faire la même chose. Mais qu'il sache, Eths n'avait absolument pas dévoilé de point sensible, si ce n'est son immédiate colère lorsqu'on ose s'attaquer à son créateur. Mais il savait se contrôler. Et si elle osait s'attaquer à Elohim, il saurait lui montrer une réaction peut-être un chouïa plus douce et agréable au toucher.
"Quand Arès est revenu sur Terre après des siècles d'absence, il a amené avec lui plusieurs Berserkers, des guerriers venant d'époques très lointaines. Probablement tes anciens compagnons d'arme. Mais aujourd'hui, ils ne sont plus là. Je crois qu'ils n'étaient là que pour aider l'Unique à revenir. Tu es donc la seule présente... du moins à ma connaissance."
Dans le temple de Deimos, il y avait une bibliothèque immense, presque infinie. Il y était allé quelques fois pour avoir accès aux archives du camp. C'est comme ça qu'il apprit les noms de ses anciens frères d'arme. En tant que Berserker détaché, il n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer ses collègues. Il n'en faisait pas une formalité. Preuve que ça ne servait à rien de les rencontrer, ils n'étaient plus là. Certains avaient disparu, d'autres étaient morts, quelques uns avaient décidé d'eux-même de se retirer de cette vie de guerrier, comme le Nosferatu, qui s'était barré, bizarrement, un peu après l'arrivée d'Eths dans le temple d'Arès. Chelou ce type. D'un coup, il n'avait plus ressenti son énergie. Il faudra qu'un jour, il se renseigne sur ce pépère. Ca se trouve, il était un des guerriers des anciennes guerres saintes. Peu probable, toutefois.
"J'ignore comment tu comptes appeler ta cuirasse, toutefois, j'ose imaginer que quelques dégâts seraient à déplorer. Évitons de casser mon plafond. Remontons à la surface et allons dans les jardins des Calamités. J'espère qu'elle ne sera pas en trop mauvais état." Il invita le Feu noir à sortir de la salle et à remonter. La cave, ça va cinq minutes. Les préliminaires ne doivent pas durer une éternité. Entrons dans le cu... le coeur du sujet.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Lun 10 Juin 2019 - 8:58
Mais quel connard ! Et le pire c'était qu'il avait raison.... Je bouillonnais à l'intérieur. Comment osait-il me parler de cette Siléa ? Est-ce que moi je lui parlais de son dieu bizarre qui autorise un prêtre à porter une croix à l'envers ? Non, j'essayais de respecter ses putains de convictions et ce connard s'en foutait royalement. A peine réveillée dans ce corps si faible que déjà je me demandais si j'avais ma place au sein des troupes du Seigneur de la Guerre. Tout avait changé, absolument tout. Je n'éprouvais aucune réaction, signe qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez moi. J'étais de ce style là lorsque les choses ne se passaient pas comme je le désirais.
Et à l'évocation d'anciens camarades mon visage s'illuminait malgré ce que je voulais laisser paraître... avant de s'éteindre de nouveau bien rapidement. Ils n'avaient servi que pour aider l'unique à revenir ? Et après ? Il les avait endormi de nouveau ? Je tremblais légèrement, la désagréable impression qu'Ares s'était servi de mes camarades ne me plaisait pas du tout. Ce Eths m'avait totalement désarçonnée, j'étais presque anéanties bien qu'il subsistait encore un mince espoir que mon Seigneur ait eu une bonne raison d'agir ainsi.
"Oui tu as raison, partons d'ici." Déclarais-je sans grande conviction tandis que je commençais à suivre le Cardinal de la Calamité en direction des jardins de son domaine. Grâce à sa position et certainement quelques combines, Eths avait bâti un véritable petit empire dans l'empire même du Dieu de la Guerre, chose qui forçait malgré tout le respect.
Une fois arrivés aux jardins du domaine du Cardinal, je m'écartais un peu de lui pour gagner de l'espace. Les doutes précédemment ressenties étaient toujours bien présents sauf que je n'avais pas le temps ni l'envie de m'embrumer encore plus l'esprit. J'étais épuisée, las de tout cela et une fois la cuirasse de retour je demanderai à ce cher Cardinal s'il n'avait pas un lit pour moi.
Je fermais les yeux cherchant à me concentrer tout en augmentant l'intensité de ma cosmo-énergie... faible... ridicule... j'étais ridiculement faible par rapport à mon passé soit disant glorieux. J'en venais même à penser que je devrais taire cette information le temps que je retrouve un certain statut au sein des troupes. Après un nouvel appel cosmique ma cuirasse arrivait enfin, celle d'Asura la flamme noir protecteur de Deimos.
Satisfaite, je finissais par tomber à genoux sous le coup de l'épuisement. Alors si même appeler mon armure me mettait dans cet état... je n'étais définitivement plus personne au sein de cette armée. Je n'étais qu'une inconnue aux yeux de tous. Sous le coup de la colère je frappais le sol avec force sans faire appel à ma cosmo-énergie, me fracassant la main sur l'herbe du domaine tandis que ma cuirasse reposait sous sa forme totémique à quelques mètres. Voyons voir ce que l'expert en armure allait déclarer maintenant.
"Je suis bonne à rien maintenant, pourquoi me réveiller..."
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Lun 10 Juin 2019 - 18:17
Analyze this chemistry Producing poison And creeping in your veins For the love of blood
The poison slowly spreads Through the body and the mind Close your eyes and drop your things Be ready to fly
You are now, high In the sun, burn You're away, alive On the moon, round
Il est vrai : le domaine de la calamité était assez grand. La plupart des autres domaines se cantonnait à un simple temple, un jardinet et encore. Eths avait fait en sorte de créer un lieu complet, qui se suffit à lui-même. Il y avait évidemment sa cathédrale, qui prenait bien 80% de la surface totale, des quartiers, pour dormir, se restaurer, se laver et pour batifoler (même si on pouvait évidemment le faire dans la cathédrale), un parvis, un jardin assez immense. Le Cardinal avait comme rôle de disperser des calamités à travers le monde. Par exemple, il se réservait le droit d'inventer une maladie qui permettrait de mettre à mal l'humanité... comme la peste bubonique, par exemple. Il n'avait pas forcément besoin d'avoir un accessoire pour fomenter de telles choses, mais il fallait le reconnaître : c'était infiniment plus pratique d'avoir des plantes et une nature à disposition. Surtout une nature vivante, parce que quand on regardait à l'intérieur de la cathédrale, on pouvait aisément observer de la putréfaction animale, humaine et végétale.
Elle appela sa cuirasse, la gamine. Elle a eu un peu de mal. Force est de reconnaître qu'elle avait perdu la main. Pour un protecteur de dieu, c'était assez... ridicule. Mais soit, il ne fallait pas se formaliser sur un semi-échec. Tout le monde avait le droit de commettre une erreur. Bon... Eths n'en commettait jamais. Ou si, il se trompait parfois, mais arrivait toujours subtilement à retourner la situation pour que ça n'en soit plus une. Des années d'expérience, encore. C'est bien beau de faire de grandes écoles, encore faut-il avoir l'intelligence nécessaire pour appliquer ses connaissances. Là n'était pas la question. Elle était faible. Trop faible pour oser ne serait-ce qu'attaquer un autre guerrier. La balance penchait, mais pas de son côté, et c'était bien dommage. Un guerrier aussi ancien qui a perdu une bonne partie de ses pouvoirs, c'était triste. Non pas qu'Eths était triste, faut pas déconner non plus, mais il savait se mettre à sa place et comprendre son sentiment. Se sentir faible, inutile. Voilà... Eths allait devoir être avenant. C'qui faut pas faire...
"Bonne à rien ? Si tu étais bonne à rien, tu n'aurais même pas été capable de te libérer. Si tu étais bonne à rien, tu n'aurais pas été capable d'appeler ta cuirasse. Si tu étais bonne à rien, je n'aurais même pas pris la peine de discuter ne serait-ce qu'une seconde avec toi. Tout ce qui t'arrive est tout à fait normal. Tu es encore fatiguée, tu es frustrée, tu doutes de toi-même... L'armure le sent. Voilà pourquoi elle n'a pas réagi à ton premier appel. Elle sait que c'est toi, mais elle te sent différente. Nos cuirasses, comme les armures des Saints d'Athéna ou des Marinas de Poséidon ont une conscience."
Il s'agenouilla, face à elle, pour être à sa hauteur. Bon, il y avait un léger problème : il était quand même bien plus grand qu'elle, malgré tout. On ne se refait pas. A part modifier son apparence et apparaître comme un bambin, il ne pouvait pas faire grand chose. Et de toute façon, il n'allait pas le faire. Utiliser de tels stratagèmes, très peu pour lui. Il l'avait déjà fait avec un guerrier divin il y a quelques temps et ça n'avait pas vraiment porté ses fruits vu que le pépère avait fui. Enfin fui... il s'était juste barré quoi. Encore un trouillard. On savait plus faire de bons guerriers de nos jours. Il prit sa main droite et la serra fort. Il se voulait rassurant. Si un guerrier d'Arès doutait sur le champ de bataille, c'était toute l'armée qui allait en pâtir, autant éviter ça. Le Cardinal regarda la Berserker d'Asura dans les yeux.
"Tu t'es réveillée pour une bonne raison : répandre la parole du Dieu de la Guerre et de la Destruction. Ce n'est pas parce que tu es faible aujourd'hui que tu seras faible demain. Quoique... "faible" n'est pas le bon mot. Tu es affaiblie, tu n'es pas faible. Laisse-toi du temps pour retrouver l'intégralité de ta puissance. Je ne peux pas t'aider pour ça, c'est à toi et toi seule d'agir. Je te fais confiance, tu sauras redevenir celle que tu étais autrefois, Löwin."
Il lâcha sa main et se releva. Il partit en direction de la cuirasse de la demoiselle pour l'inspecter un minimum. Il la toucha, passa sa main dans les moindres recoins. Elle n'avait pas l'air cassée, ni rien du tout. Elle était simplement fragilisée. Oui, une armure qui ne sert pas devient plus faible... Un peu comme Löwin. Finalement, elles sont pareilles. Moins une armure était portée, moins elle pouvait user de son pouvoir. Il fallait que le Cardinal remédie à ça. Heureusement que la Géante à l'épée de fer, Diana, lui avait montré pas mal de choses. De toute façon, en tant qu'Azraël, Ange de la Mort, celui qui a appris le maniement des armes, des armures et a enseigné la guerre aux Hommes, la petite formation de la Guerrière Divine n'était qu'une formalité... Un rappel dirons-nous. Enfin bref. La cuirasse avait deux points faibles : le plastron et les épaulettes.
"Une armure se répare toute seule... Toutefois, si elle est trop fragilisée, elle aura énormément de mal à retrouver sa résistance d'antan. Ta cuirasse n'a pas du être réparée depuis que tu es partie. Ni Calamity, ni Alectryon n'ont pris la peine de l'examiner, les méchants.... Pour rendre sa force à une armure, il lui faut du sang. Beaucoup de sang."
Le Cardinal sortit de nulle part une grande dague, là pour ouvrir le corps de quelqu'un afin d'en récolter le sang. Un sang chaud et puissant, c'était mieux. Prendre le sang d'un humain basique, ça ne fonctionnerait pas. Il fallait absolument que la personne soit habituée à manier le cosmos... Après, peu importe son niveau de puissance. Le simple fait qu'il sache utiliser cette énergie suffisait à rendre le sang bien plus précieux. Il n'allait pas demander à Löwin de verser son sang sur la cuirasse. Elle était déjà suffisamment faible... Suffit que l'effet du sang sur la cuirasse ne soit pas assez rapide pour qu'elle perde totalement confiance en elle. Et ça, fallait éviter autant que possible. Il ne tenait pas à la ramasser à la petite cuillère, la pauvre. Donc... il se trancha les veines et versa une quantité non-négligeable de son sang sur la cuirasse de la petite Asura. Il fit bien attention à ce que son sang ne soit pas trop chargé en énergie. En effet, Eths, comme il était très proche de la puissance d'un Dieu, ne pouvait se permettre de transmettre son énergie à n'importe qui. Pour bénéficier du sang d'un Dieu, il fallait le mériter. Non mais. Avec quelques coups de marteau, ça devrait passer. Et tac ! Et tac ! Et tac ! Plus à gauche ! Et tac ! Et tac ! Et tac ! Un peu d'orichalque, on chauffe un peu : et tac ! et tac ! et tac ! Un dernier petit coup, ça devrait le faire... Et tac ! Vu qu'Eths avait un sang assez riche en cosmos, il n'avait pas fallu longtemps pour que la cuirasse de la petite Löwin se remette à briller et à vibrer...
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Mar 11 Juin 2019 - 16:49
Déçue, en colère ou les deux ? Je ne savais même plus ce que je ressentais. En quelques heures j'étais passée par tous les états. Un cadavre ambulant, une femme arrogante devant un homme qui se trouvait être mon supérieur, une vieille guerrière sans ses camarades, personne... oui je n’étais personne. Pour preuve si effectivement Ares était revenu grâce à d'anciens camarades Berserkers pourquoi je n'en faisais pas partie ? Puis ma cuirasse ? Aaaaah j'avais la tête sans dessus dessous. Elle était belle la grande guerrière vieille de plusieurs millénaires, les larmes aux yeux elle était à deux doigts de chialer comme une gamine, J'ETAIS à deux doigts de me mettre à chialer comme une gamine. Ma main me faisait un mal de chien en plus, quelle imbécile !
Et les paroles d'Eths.... Bon sang il avait toujours raison. Il devait faire des ravages pour sa divinité avec des talents comme celui-là. Il avait jusqu'à présent toujours eu juste, la bonne parole. Le cardinal était de ceux capable de rallier les Hommes. Pourquoi ses quelques phrases me faisaient un bien fou ? Je fermais les paupières l'espace d'un instant essayant de retrouver mes esprits. Lorsque j'ouvrais de nouveau les yeux Eths était à genoux, à mes côtés. Il se permettait même de me prendre la main et je... je... trouvais cela réconfortant mais qu'il ne se méprenne pas si j'avais été aussi fringante que par le passé il aurait déjà eu la main brisée et la mâchoire défoncée.
Je refermais de nouveau les yeux et fuyais le regard du Cardinal. Des rougeurs paraient mes joues et je bredouillais :
"Merci Cardinal."
Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon j'aurais été bonne pour devoir retrouver une enveloppe charnelle à deux reprises. Le Cardinal de la Calamité relâcha ma main et se dirigea vers ma cuirasse. D’ailleurs elle aussi elle semblait diminuée, plus terne que dans mes maigres souvenirs. Elle n’avait donc eu aucun porteur depuis mon absence à priori, enfin une bonne nouvelle. Je ne sais pas si j’aurai supporté le contraire. Ma cuirasse, ma si belle cuirasse que le Dieu de la Guerre m’avait confiée dans les sales pattes d’un autre. C’était inconcevable !
« Qu’est-ce que… tu ? Eths ! »
Je me levais d’un bond pour constater que cet imbécile venait de se taillader les veines. L’abruti il allait mettre sa vie en jeu simplement pour me rendre service. Je me mordais la lèvre inférieure passablement énervée par ce que je voyais. Je n’étais même pas capable de participer à la reconstruction de ma cuirasse. Je restais donc là, à moitié nue en train de taper sur une extension de moi-même pour la/me restaurer. J’avais l’impression qu’à chaque coup de marteau mon cœur s’emballait un peu plus, que je réussissais à percevoir quelque chose chez elle. Puis enfin Eths termina son office. La cuirasse n’attendait plus que moi, je pouvais même ressentir les vibrations alors que je ne la portais même pas, toutefois j’avais quelque chose de plus important à faire.
J’arrachais un bout de la chemise dévoilant encore un peu plus mes jambes pour venir attraper le bras du cardinal et penser son poignet. Cette fois je ne lui laissais pas le choix, c’était moi qui décidais.
« Idiot… » Déclarais-je tandis que je terminais les premiers soins et j’ajoutais « Je te dois une chemise. » J’étais troublée que l’on se comporte de manière aussi gentille à mon intention, ce Cardinal pouvait être si imprévisible que c’en était déstabilisant.
Quittant le cardinal du regard je me dirigeais enfin en direction de ma précieuse armure, les bras croisés. Je n’osais pas la toucher. L’appréhension me gagnait petit à petit tandis que je cogitais. Allait-elle me reconnaitre ? M’accepter ? Eths avait-il ressentit quelque chose en la ramenant à la vie ? Lentement, toujours aussi hésitante, j’étendais le bras puis la main pour venir effleurer ma cuirasse. Cette dernière brillait de plus en plus jusqu’à ce que la lumière devint aveuglante et se déforma subitement pour venir enlacer mon corps, les pièces épousant parfaitement mes courbes. Le Berserker d’Asura était officiellement de retour. J’agrippais ensuite mon épée que je faisais tourner pour quelques mouvements basiques avant de la replacer au niveau de mon dos, s’intégrant parfaitement à la cuirasse. Retirant mon casque j’apparaissais souriante.
« Merci cardinal, je n’oublierai pas ce que tu as fait pour moi. J’aurai encore une question si tu le veux bien, la cuirasse… tu as vu quelque chose en la réparant ? J’ai entendu dire par le passé que les forgerons étaient capables de communier avec les armures, d’en apprendre sur leurs porteurs. As-tu vu quelque chose me concernant ? »
J’espérais une réponse positive et pourquoi pas quelques souvenirs me concernant.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Dim 30 Juin 2019 - 23:27
Victory we fought hard and prevailed Brutally we were fighting
Stormy seas rolling thunder, piercing hail Battlefield lit by lightning
Eagerly we filled the waves with enemies Hungrily ravens cawing
Home shore calls We return on bloody seas Twilight falls Darkness crawling
Ce n'était qu'un vêtement, après tout. Bon, il s'agissait d'un tissu d'une valeur inestimable. Il était clair que le commun des mortels ne pouvait pas se l'offrir. En même temps, qui pouvait se permettre d'avoir autant d'argent ? Tant que ça en devenait indécent ? Non pas que le Cardinal avait une réserve d'or illimitée, quoique ce n'était pas impossible, mais vu le nombre d'accords qu'il a pus avoir avec des centaines d'humains, il avait le confort de s'offrir tout et n'importe quoi. Dans tous les cas, les Lords, les Comtes, Archiducs, Princes électeurs et j'en passe lui en devaient une bonne. Pour certains, il leur a permis de convenir de bons arrangements avec des familles influentes, pour d'autres, il leur a permis d'être plus proches d'un roi ou d'un prince. Instinctivement, il pensa à Françoise d'Aubigné. Sans lui, elle n'avait que peu de chances d'accéder à son titre. Bon, il est vrai qu'elle fut aidée, peut-être sans le savoir, par une autre intervention. L'affaire des poisons a beaucoup chamboulé la vie "politique" de l'époque en écartant définitivement Madame de Montespan du coeur de Louis Dieudonné, roi de France. Qui sait ce qu'elle a pu lui rendre comme service, en échange, Madame je suis proche de Dieu ?
Dans tous les cas, Löwin était toute pardonnée. D'un côté, elle n'avait rien fait, elle avait juste pansé la plaie qu'Eths s'était créé. C'est vrai "idiot". Mais il ne voulait pas avoir sa mort sur la conscience. Il avait déjà des milliers, peut-être des millions de morts sur le dos, il aurait été dommage d'avoir la protectrice de Deimos dans le lot. Dommage dans le sens où pour le coup, Arès risquerait de gueuler un bon coup. Et malgré ses airs de petit gamin rouquin, il avait une grande gueule et était habité d'une haine sans pareille. A faire froid dans le dos. Évidemment, le Cardinal de la Calamité ne le considérait pas comme une divinité effrayante, mais c'était lui qui autorisait les gens à porter des cuirasses, c'était lui qui avait le commandement de tout. Se le mettre à dos était une très mauvaise idée.
Elle était curieuse la gamine. Elle voulait savoir ce qu'Eths avait vu en réparant l'armure. A vrai dire... Pas grand chose. Certes, les armures ont une mémoire défiant toute concurrence. Mais ce n'était pas dans le caractère du Cardinal que de fouiller là-dedans. Concrètement, ça ne servait pas à grand chose. Du moins, c'était beaucoup moins utile que de discuter directement avec la personne. Mais pour le coup... C'était différent. Il était face à une amnésique. Avoir quelques réponse pourrait lui être indispensable à la ch'tiote. Mais... non. Eths n'avait pas cru bon de lire dans l'âme de la cuirasse. A part deux trois petits détails pas très intéressants pour la belle, du moins.
"Oui, nous en sommes capables. On ne peut pas "tout" voir par contre, c'est un mythe. Celui qui croit tout voir dans l'armure de quelqu'un est un menteur ou un bon mentaliste... Tout ce que j'ai pu voir, c'était que ce n'est pas la première fois que tu changes de corps et que tu as été une ennemie par le passé... Je suis bien navré de ne pas t'éclairer davantage. Ces réponses, tu devras les chercher toi-même. A condition que tu poses les bonnes questions."
Il leva légèrement le bras et balança la main, comme s'il voulait dégager une mouche un peu trop envahissante. A peine avait il mit la main dans sa poche que l'immense porte de son domaine s'était ouverte. La porte qui donnait sur l'entrée du domaine. Non pas qu'il invitait à partir, mais il se doutait bien que ce rapide échange arrivait à sa fin... à moins que la gamine décide de rester. Il n'en voyait aucun inconvénient, mais il avait un rendez-vous avec le destin de sa maître d'arme. Il y a bien longtemps que son régiment n'a pas été réuni, ne serait-ce qu'une seule seconde. A part lors du massacre de ce petit village français et lors de leur petite excursion dans le labyrinthe, il n'avait que très rarement vu Morrigan. Il sentait qu'elle n'était pas très loin, et qu'elle allait pas tarder à venir le voir. Lui ou Arès... Autant le voir lui d'abord, Arès pouvait attendre.
Étrangement, le regard du Cardinal changea. Il se fit légèrement plus sombre, et pourtant, malgré ses phrases pleines de gentillesse (en apparence), il était très sombre comme mec. Là, il y avait comme une espèce d'aura qui planait au-dessus de lui. Et malgré son immense pouvoir, il ne la remarquait même pas. En même temps, elle était infime, mais bien présente. Löwin la voyait très certainement. De là à savoir qui c'était, c'était autre chose.
"Autre chose, Löwin ?"- demanda-t-il, la voix légèrement plus fantomatique.
Sujet: Re: Retrouver mes flammes (FB Eths) Mar 2 Juil 2019 - 13:11
Ma question était légitime enfin dans l’idée où effectivement les forgerons étaient capables de voir dans les armures lors des réparations. Eths avait-il vu quelque chose me concernant ? Je l’espérais vraiment. Bien que sa présence me réconfortait je me sentais tout de même perdue, vulnérable. Normal dirait-il sauf que pour ma personne c’était tout sauf normal. Ses réponses par contre ne me réconfortèrent pas le moins du monde puisqu’il m’apprenait ce que je savais déjà.
« Oui c’est la deuxième fois que je change de corps mais jamais pour une enveloppe aussi faiblarde, c’est frustrant. » Je marquais une pause comprenant que partiellement ce qu’il voulait dire : « J’ai bien conscience de ne pas savoir ce que je cherche pour l’instant. Dès que ce corps serait remis je voyagerais de nouveau pour me familiariser avec ce monde et je trouverai. »
Je serrai bien malgré moi le poing observant le Cardinal se mouvoir jusqu’à la sortie de ses jardins. Ainsi la visite s’achevait pensais-je toujours aussi contrariée. Mon arrivée aussi brutale soit-elle avait dû perturber ses activités et Eths avait sans doute un tas de chose à faire. J’écarquillais les yeux, surprise de voir cette espèce de noirceur fantomatique derrière lui. Il ne semblait pas au courant ou alors se jouait-il de moi ? De ce fait lorsqu’il me demanda si j’avais besoin d’autre chose je secouais négativement la tête. J’allais devoir faire un travail sur moi-même. Je l’interpellais une dernière fois :
« Je souhaiterais passer la nuit ici si tu es d’accord Cardinal. Le temps pour moi de me reposer et je me mettrai en route pour trouver mes réponses. Pas besoin de parler de mon retour à quiconque, je ne suis plus personne dorénavant. Ramener les fantômes du passé ne servirait pas l’Empereur. »
J’adressai un dernier signe de main au Cardinal avant de m’éloigner un peu pour m’installer sur un banc dans l’optique de réfléchir, seule avec moi-même. Je ne le connaissais pas depuis longtemps mais cette aura… ce n’était pas lui.
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