S'incliner ou mourir... encore une fois [PV Erika]

Perchée au sommet d'une falaise de glace, le regard brillant de la déesse fixe les étendues gelées qui l'entourent. Recouvert d'un épais manteau neigeux qui ne fond jamais, l'air froid sifflant aux oreilles comme autant d'aiguilles se plantant dans votre épiderme, le Cocyte est sans nul doute la prison la plus crainte et sinistrement célèbre de leur Royaume.
Nombreux sont ceux qui redoutent d'y sombrer un jour... et fort nombreux sont ceux qui y auraient pourtant une place de premier choix, les Saints de sa soeur, notamment.

La reine fixe cet état permanent de désolation d'un regard plat, n'écoutant que d'une oreille les nombreuses complaintes qui s'élèvent des corps à demi ensevelis par la glace et la neige.
Au départ, il serait faux de prétendre que tout cela ne l'atteignait pas. Les Enfers sont sans conteste le royaume le plus étrange que ce monde puisse porter et il n'est pas forcément évident d'y avoir ses quartiers permanents lorsque l'on est pas habitué à tout cela. Mais les millénaires écoulés avaient eu raison de ce ressentiment depuis bien longtemps. Aujourd'hui, tout cela n'a plus aucune importance, toute comme tous ces couinements de désespoir ne lui provoquent pas la moindre empathie.

Délicatement, la main de Perséphone s'élève vers le ciel alors qu'une petite boule de cosmos se forme au bout de ses doigts longilignes. D'une couleur prune à l'égal de ses iris, la sphère s'éloigne de l'index divin, comme mue par une vie propre, alors qu'elle prend de l'ampleur au fur et à mesure des centimètres qu'elle parcourt.
Arrivée à quelques mètres de la Divinité, elle a atteint la taille d'une énorme porte sans pour autant en avoir la forme.
La sphère ondule, se tort en différentes directions, s'arrondit puis se contracte, comme si elle tentait de cracher quelque chose qui la dérangeait en son sein. Au bout de quelques secondes de cet étrange manège, une jeune fille est projetée sur le sol par la sphère qui disparait dès que le dernier orteil a franchi la porte cosmique.
Elle a tout intérêt à avoir de bons réflexes, sinon il est fort à parier que la chute sera rude.

De dos, sont ample robe opalescente se mêlant avec la neige qui recouvre le sol, Perséphone ne consent à se retourner qu'après de longues secondes. Sa longue chevelure d'ébène dégouline lourdement le long de ses épaules, chutant jusqu'à ses reins. Ses prunelles violines se posent sur la jeune femme qu'elle dévisage, un léger sourire sur les lèvres.

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

La petite retombe sur ses pattes tel un chat souple et agile. Cela valait mieux pour elle, finalement...
Un léger sourire amusé se dessine sur le visage de la déesse lorsque la jeune femme prend la parole. A choisir...? Elle ne semble pas avoir réalisé qu'ici, elle n'a plus le choix de rien du tout. Du moins pas sur ce point. Mais sa réflexion semble amuser Perséphone qui la laisse poursuivre sa phrase sans l'interrompre ou la reprendre.
Bien que le langage soit des plus familiers et relativement fleuri, au moins la vouvoie-t-elle... tout n'est peut être pas perdu la concernant. Jusqu'à ce que... elle se retrouve la tête en bas.

Le Printemps fixe d'abord la scène d'un air circonspect. Est-elle en train de rêver ou l'un de ses spectres fait le poirier sous son nez ? Et ne sait même pas qui elle est de surcroit ? Perséphone toise la jeune femme un long moment, la laissant à ses pitreries sans rien rétorquer, dans un premier temps.
Dans une certaine mesure... elle lui rappelle Setesh. Et bien qu'il ait changé aujourd'hui, ce dont elle n'a pas encore vraiment conscience puisqu'elle ne l'a pas revu depuis des semaines, et même s'il n'aurait pas osé aller jusque là en sa présence, il y a quand même un peu de lui en elle...

Sans esquisser le moindre geste, alors que seul son regard violin se porte sur elle, le corps de la jeune fille se retourne d'un coup sec, mue par une force implacable alors qu'il pénètre dans le sol gelé avec fracas. En une fraction de secondes, Erika se retrouve emprisonnée dans la glace, seule la tête dépassant de la surface neigeuse. Elle n'a plus rien à envier aux autres prisonniers qui hurlent leur détresse en ces lieux.

La reine fait quelques pas et s'accroupit face à la tête de sa spectre, seul vestige actuel de son corps. Avec douceur, son index dégage délicatement quelques mèches roses de sa frange.

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

Dire que le froid du Cocyte est mordant serait un doux euphémisme... Pourtant, même s'il semble évident que la glace pénètre dans son corps jusqu'aux tréfonds de son être, Perséphone doit admettre que cette jeune fille se contrôle assez bien, vu la situation dans laquelle elle se trouve présentement...
Fixant Erika avec attention, un délicat sourire éclaire le visage diaphane de la déesse alors que la petite entreprend un monologue pour le moins amusant, mais surtout réfléchi. A vrai dire elle ne s'attendait pas à cela avec ce qu'elle avait vu d'elle jusqu'à présent.
D'un claquement de doigts une force invisible saisit la nuque de la jeune fille comme une maman chat son chaton, avec une douceur improbable, et l'extirpe de sa prison de glace avant de la reposer sur ses pieds.

Alors qu'elle parle, une épaisse cape de fourrure noire se matérialise sur les épaules d'Erika. Le froid ne risque certainement pas de la tuer, étant donné qu'elle est déjà morte... cependant elle a correctement répondu à sa question et il est évident que le froid peut malgré tout être quelque chose de fort désagréable. Paradoxe de la déesse qu'elle va devoir apprendre à connaitre. Perséphone peut se révéler aimable et protectrice, puis la seconde qui suit ignoble et cruelle. Est-ce tout le parallèle qui réside entre la Reine des enfers, et la créatrice du Printemps. La violence et la douceur, les ténèbres et la lumière.

Bien que son franc parler ne sera pas pour être à son avantage selon les interlocuteurs qu'elle rencontrera, Perséphone doit admettre que c'est un trait de caractère qu'elle apprécie chez cette jeune femme fraîchement rencontrée. Elle ose dire des choses qui lui vaudrait la colère de beaucoup de spectres, notamment des juges, et elle est clairement effrontée. Cependant elle parle avec honnêteté et ne se laisse guider que par ses pensées réelles et non quelque fourberie, du moins est-ce son ressenti à cet instant.

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

La Reine fixe sa jeune recrue avec attention. Enfin une qui a oublié d'être bête et s'intéresse par ailleurs à l'endroit où elle a atterri... ce qui est assez rare que pour être souligné. La majorité des nouveaux spectres qui accepte le marché proposé par Hadès, a soif de pouvoir et, pour la plupart, de vengeance également.
Ils sont fort peu nombreux à se poser les bonnes questions et à s'intéresser à ce royaume si particulier que sont les Enfers.

Un sourcil s'arque alors qu'Erika reprend la parole. Elle n'a décidément pas la langue dans sa poche celle-ci... sa rencontre avec les autres spectres risque d'être des plus amusantes... mais peut être pas pour elle.

A ces mots, Perséphone élève son index dans les airs, laissant sonner le glas d'une nouvelle sentence. Mais, finalement, cet index ne fait que se poser sur le front de la jeune fille en le tapotant de l'ongle.

Un sourire amusé naît sur ses lèvres alors que son index quitte le front d'Erika, son bras retombant distraitement le long de son flanc.

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia