La Valkyrie en visite !

J’avais pris sur moi d’accueillir les invités de notre domaine afin d’être éclairci par leurs motivations. Je pensais que Pallas s’en occuperait mais il avait certainement dû être retardé. De toute façon, en cette période instable, je ne souhaitais pas vraiment  être dérangé par des perturbateurs ou des fauteurs de troubles. Je me dirigeais vers le temple de Mnémosyne et de Crios lorsque je ressentis l’intensification malfaisante de ce qui était assurément un Berserker.  Ayant bien pris soin de dissimuler ma présence divine, éteignant mon aura royale, faisant disparaitre ma cosmo énergie, j’observais calmement la situation. Je secouais la tête puis repris une certaine forme de contenance lorsque je fis enfin mon apparition devant les deux humains. Je constatais qu’il n’y avait guère d’évolution concernant cette impression glaciale qui évoluait dans mon domaine… Comme une maladie qui s’aventurait d’un peu trop près dans mon précieux antre. Certainement que la Valkyrie, qui se trouvait en face de moi, saurait répondre à mes interrogations. Mon regard dévia vers le fameux Berserkers. Sa présence n’était pas désirée. Mais cette ambiance funeste, qu’il tentait de dégager dans le temple de ma sœur et de mon frère, me déplaisait fortement.  Nul être, en ce monde, ne peut se permettre de dégager une telle impression en ce lieu de paix sans recourir à ma colère. Mais, pour le moment, toute mon intention fut localisée vers l’Envoyée d’Odin. Aussi, m’approchais-je d’elle d’un pas à la fois calme et déterminé, lui offrant un regard neutre dans une attitude sereine. Mon amitié, envers Odin, n’était pas un mensonge car j’appréciais les Asgardiens. Pas un seul regard pour ce que je considérais déjà comme une vermine dont il faudrait régler la situation promptement.

Asgardienne…  Sois la bienvenue en ce lieu ma jeune amie.  Dois-je penser que le Fils d’Odin requiert mon aide au sujet de ce qui se déroule en cet instant ? Expose donc le problème de mon ami Thor afin que je puisse voir ce que je peux faire pour lui. Car il est assuré que tu auras toute mon attention. Néanmoins, je te pris de m’excuser car il semblerait qu’un ver de terre se soit introduit dans le domaine de ma sœur et de mon frère…

Lentement, je me tournais vers le Berserker. Je me dirigeais lentement vers lui. Quand je fus proche de cette odieuse personne, le dominant de toute ma hauteur, je l’observais avec un regard sévère.  De ma main gauche, je pris son menton et lui faisais tourner violemment la tête de gauche à droite. Sans prendre aucune précaution pour cet insecte, je levais sa tête de haut en bas, comme si je l’inspectais en profondeur.  J’ôtais ma main et tournais autour de lui, représentant une menace à peine dissimulée. Pour le moment, je lui faisais bien comprendre ce qu’étaient les prémices d’une colère divine. La Terreur de Deimos, la Peur de Phobos… Rien de plus que de pâles imitations face à la véritable colère du Roi des Titans.

Berserker… Il me semble t’avoir déjà rencontré dans ton domaine mais je ne me souviens plus de ton identité. Qu’à cela ne tienne car, assurément, tu ne vaux pas la peine qu’on le sache.  Néanmoins, par courtoisie, laisses moi t’offrir quelques leçons de savoir vivre et un ou deux conseils…

Je me dirigeais derrière le Berserker et posais mes mains sur ses deux épaules, les lui tapotant impassiblement alors que le son de ma voix se faisait un peu moins neutre, dévoilant une certaine forme de dangerosité à peine dissimulée.

Lorsque l’on souhaite s’annoncer dans un domaine, il vaut mieux être animé d’attentions neutres ou amicales. Ta présentation funeste n’est point respectueuse. Surtout, elle est ridicule.  Dois-je songer un seul instant que tu cherches querelle en ces lieux ? Ou bien cherches-tu à donner une fausse image de toi-même ? Car, en vérité, tu ne sembles pas… Non… Assurément… Tu n’es rien de plus qu’un banal petit être inoffensif. Bien loin de mon disciple Ryuken… Comme si tu tendais la main pour atteindre une chose que tu ne parviendras jamais à avoir…

Un sourire se dessina sur mon visage alors que je commençais à mettre un  peu plus de pression sur les épaules du Vermisseau en appuyant dessus avec un peu plus d’intensité, prenant garde toutefois à ne pas lui briser volontairement les os de son membre. Encore une fois, ma vocalise était impressionnante de contenance, mélange subtil de placidité et d’avertissement menaçant.

Quand tu te trouves, en compagnie d’un ou une autre invité, la courtoisie élémentaire t’invite à saluer cette personne avec tout le respect qui lui est dû. L’intelligence, dont tu sembles être privée, t’interdit de convoiter démonstrativement tes desseins. Comme, par exemple, t’approcher de l’Asgardienne… Avec un rictus aussi inconvenant que laid… Baissant ton regard vers sa ceinture pour contempler, si je ne m’abuse, un artéfact bien spécifique à ce peuple… Comme… par exemple… Un saphir…Du moins, c’est ce que j’en ais déduis lorsque je vous ai observé en silence…  Mais… Je dois me tromper… N’est-ce pas… Berserker souhaitant inspirer aux autres une vaine et ridicule fatalité ?

Je retirais mes mains de ses épaules et me dirigeais face aux deux humains, plaçant mes mains croisés derrière mon dos, mon regard redevenu totalement impassible, mon attitude complètement sereine et neutre.

Avant de venir à votre rencontre, j'ai pris la liberté de vous observer un peu à vos dépens. Une vieille habitude dont je ne parviens toujours pas à me débarrasser mais qui présente ses avantages et ses inconvénients. Berserker… Par mesure de politesse à ton égard…Et bien que tu ne le mérites pas… Je vais t’autoriser à expliciter clairement et sans mensonge la raison de ta venue ici. Si cela ne me convient guère, tu quitteras ce lieu pour ne plus jamais y revenir… Si l’occasion t’en est donné bien sûr car je considère ton apparition comme un affront… Quant à toi, Asgardienne, je t’écoute attentivement également. Et, si tu souhaites que la raison de ta venue en ces lieux demeure un secret, c’est avec plaisir que je t’amènerais personnellement au sein de mon château pour m’entretenir avec toi.

Je suis également honoré de te rencontrer ma jeune amie. Je comprends ta demande et je ferais donc tout ce qui est en mon pouvoir pour apporter soutien au peuple d’Asgard. Je nourris de nombreux soupçons concernant cet évènement mais je n’ai guère de preuve. Ma bibliothèque est à ta disposition. Si tu le désires, nous pouvons, dans un premier temps, réfléchir ensemble au problème puis trouver une solution. Mais avant tout, il y a un être indésirable, en mon domaine qui n’a point sa place en ces lieux.

Telle était ma proposition déclarée à l’Asgardienne sur un ton sobre, courtois et engageant. Je me tournais alors vers le Berserker. Je n’avais guère de temps à lui accorder et j’étais tout à fait près à l’expulser de mon domaine par la force s’il le fallait. Néanmoins, fidèle à mon principe retrouvé, j’écoutais ses revendications… Qui se révélèrent stupides et sans fondement. Véritablement, l’urgence de la situation était autre part.

Malheureusement pour toi, tu es à mille lieux de pouvoir comprendre le véritable fondement de mon enseignement destiné à mon ancien disciple. Si tu penses vraiment qu’il a fui, c’est que tu te ne le connais pas et que tu te trompes lourdement à son sujet. En conséquence, si tu as des reproches à faire à Ryuken, il serait fort opportun d’en discuter avec lui-même entre quatre yeux. En attendant, et devant la situation actuelle, tu comprendras aisément que ta requête est rejetée : le sort de ce monde prime sur tes velléités dépassées. Ainsi…

Mon aura royale ancestrale apparut alors, une pression spirituelle intense, propageant une menace sourde, promesse symbolisant l’avènement d’un Roi bien  décidé à ne pas laisser un humain dicter sa loi en son domaine. La colère se lut en mon visage tandis que mes yeux fixèrent intensément le regard de ce pauvre petit humain.

Depuis quand un misérable cloporte ose faire une proposition à un Titan ? Nous ne sommes pas des Olympiens. Comment oses-tu te présenter à moi en te lamentant ? En l’état, tu ne mérites nullement mon attention : l’Asgardienne, ici présente, se montre bien plus raisonnable que toi.   Tout comme les Divins et les autres humains, tu accepteras ton destin. En l’état, aucun titan ne t’affrontera. Voici donc cet unique avertissement qui t’est offert : quitte ce lieu sur le champ et n’y reviens plus jamais. Sinon, non seulement je t’affronterais mais je me ferais un plaisir  d’exécuter tout ce à quoi tu tiens…

Je tendis le bras gauche alors qu’un pentacle se dessinait sur le sol. Soudain, le Megas Depranon en sortit. Je me saisis de la Faucheuse des Dieux, l’Artéfact le plus redouté de tous les temps. Cette arme, qui était capable, de blesser et de tuer les Dieux. Je posais un regard sur celle-ci, ajouté à un sourire sadique et cruel. Puis, je reposais mon regard sur Nagash. M’en servirais-je contre lui ? Qui sait… Peut-être que oui… Peut-être que non… En l’état,  personne ne pouvait savoir ce qui se passait dans mon esprit. Au Berserker de choisir sa voie. Ma priorité était d’apporter mon soutien à Miria. Mon objectif était d’aider le Fils d’Odin. Pour le reste…

À la bonne heure ma jeune amie.  Malheureusement, je suis dans l’obligation de punir personnellement ce vermisseau qui ose menacer ma famille. Bien entendu, je garantis ta sécurité. Tu peux demeurer en ce lieu si tel est ton désir. Si ton souhait est d’assister à cet affrontement, je t’y autorise si tel est ton désir. Dans tous les cas…

Je tournais la tête pour apercevoir la jeune Raïssa qui s’avançait silencieusement vers l’Asgardienne. Elle inclinait timidement la tête en guise de salutation et se postait à ses côtés en jetant un regard mi apeuré mi inquiète. Pour la rassurer, je me mettais à son niveau et lui caressais tendrement les cheveux. Elle me sourit doucement. Je n’avais guère besoin de beaucoup parler avec elle car elle savait toujours ce que j’attendais d’elle.  Puis, je me redressais et jetais un dernier regard à l’Envoyée d’Odin.

Raïssa, ici présente, demeure à ton service et s’efforcera de rendre ton attente un peu plus plaisante. Cela ne durera point longtemps mais je tiens à ce que tu te sentes bien en mon domaine durant ton séjour.  Je reviens…

Lorsque je me tournais vers Nagash, je ne me préoccupais plus de l’Asgardienne. La jeune servante saurait  prendre soin de mon invité et il était hors de question que cette chose insignifiante ne foule le sol sacré de la demeure de mon frère et de ma sœur  un instant de plus. Je ne tenais pas, non plus, à dévoiler ma véritable fureur devant les yeux de ma petite protégée et de mon invité. J’allais regretter mon geste ? Non… Ce Nagash allait saisir la différence entre Un Olympien et un Titan. Il voulait traquer chaque membre de ma famille ? Le Tartare ne serait rien en comparaison du triste sort que j’allais lui réserver. L’Aura Royale n’était point à son paroxysme.  Mais, je dégageais, tout de même, une écrasante puissance latente alors que je me dirigeais vers Nagash, en faisant tournoyer la Faucheuse Divine avec un  regard cruel.

Non seulement ton existence va prendre fin dès à présent mais je vais corrompre ton destin. Grâce à toi, la fatalité s’abattra aussi sur ton domaine. En attendant, ta présence est une pestilence qu’il convient de faire disparaître séance tenante.

Je tendais la paume de la main en direction de celui qui sera considéré comme un Tourmenté. Une impulsion apparut et expulsa le Malheureux Bout de Viande hors du temple. Loin… Très loin de ce domaine qui m’est si précieux. Cette demeure fut ravagée une fois. Il ne le sera plus sans que je le protège personnellement, tant que Mnémosyne et Crios ne seront pas de retour.

La jeune fille, discrète comme à son habitude, se tenait à côté de la Valkyrie. Elle demeurait silencieuse et patientait sagement, attendant que l’Invitée lui demande quelque chose. Tout comme les autres servants, elle avait  remarqué le changement de comportement  de son Roi. S’il demeurait toujours gentil avec eux, il y avait  comme une impression de dangerosité qui était en lui. Le Roi n’était plus le même. Paradoxalement, elle n’avait pas peur, elle était rassurée. Quand Lucifer apparut, elle inclina silencieusement la tête en guise de respect et de politesse. Puis, alors que la jeune femme et le dieu parlèrent, elle écouta attentivement l’échange. On n’avait pas fait attention à elle. Mais elle savait se rendre extrêmement utile.  Au loin, elle pouvait ressentir ce combat. Elle savait parfaitement que son maître ne faisait jamais rien au hasard. Elle se demandera toujours, du haut de ses seize printemps, pourquoi l’homme peut-il être aussi versatile. Connaîtra-t-elle le fameux paradis qu’avaient connu ses ancêtres ? En l’état, elle attendit le Retour de son Maître… Puis…

Hé bien… Voilà donc le retour de mon Vieil Ami. As-tu fait bon voyage Lucifer ? Cela fait bien longtemps que je n’ai plus eu le plaisir de te revoir. Je vois que tu as fait connaissance avec la Jeune Guerrière…

Je me dirigeais vers l’Asgardienne. Auparavant, je saluais d’un hochement de tête Lucifer ferma ses yeux et me raconta la discussion entre les deux invités pendant mon absence. Me dirigeant vers la jeune Guerrière, j’interrogeais du regard la jeune Servante que j’avais mis à disposition pour l’Envoyée d’Odin. Elle jetait de brefs regards en direction du prince des ténèbres puis reportais ses petites prunelles sur les miennes. Prenant son courage à ses deux mains, elle se mit à me raconter la teneur des discussions. Peut-être, ayant pris conscience de sa faute, elle inclina, une dernière fois respectueusement la tête en direction de Miria et de Lucifer. Puis, elle partit en cati mini. Nous étions tous les trois seuls.  Je tournais la tête vers la Valkyrie et lui offris un visage des plus accueillants malgré un visage légèrement impassible.

Je te prie d’excuser ce petit désagrément. Malheureusement, en tant que Frère et Roi des Titans, il est de mon devoir de protéger chaque membre de ma famille contre toute forme de menace. Néanmoins, maintenant que je suis libéré de ce léger désagrément, je suis tout à toi. Soutenir le Fils d’Odin et l’aider à préserver sa contrée de ce Froid Anormal est ma priorité. Si tu le veux bien, nous allons pouvoir nous rendre dans mon Château afin de consulter ma Bibliothèque

Je me tournais un bref instant vers Lucifer. D’après les dires de Raïssa, qui avait été présente depuis le début de la conversation entre les deux protagonistes, Lucifer avait tenues des paroles désobligeantes à mon égard. Néanmoins, je ne m’en offusquais guère. Un seul regard, bref, intense, rien qu’entre nous deux, me permettait de faire comprendre à l’Ange Déchu que beaucoup de choses avaient changé. Son intérêt  serait d’en prendre compte. Il était peut-être le seul être, en dehors de ma famille, à véritablement bien me connaître, hormis certainement mon ancien disciple. Je haussais un sourcil en l’observant attentivement et longuement. Puis…

Shinpu Hadoken… Il y a des résidus spirituels de cette technique sur toi, Lucifer… Sur ta poitrine… Invisible aux yeux des néophytes cependant, je dois bien l’admettre… Il n’y a qu’une personne en ce monde qui maîtrise cet arcane de cette manière. Je dois donc supposer que tu as affronté mon ancien élève. En toute logique, tu l’as donc battu. Je suppose que tu as du le tuer. Un être, tel que toi, a donc lui aussi perdu de son précieux temps avec un humain comme lui ? Que ton attitude soit pitoyable ou pas m’importe peu car tu avais certainement tes raisons. Je n’ai pas à les juger… Pour le reste, qu’il me soit permis de te prévenir que ton illustre vie est fortement menacée Prends bien garde à toi mon Vieil Ami car, désormais, tu es une cible…

Il n’y avait absolument aucune menace dans le ton de ma voix. Cristalline, neutre, cette parole avait foi d’avertissement sincère. L’atmosphère n’était pas sujette à aucun e controverse possible. Tout était calme et apaisé. Néanmoins, la présence de Lucifer me permettrait d’en savoir plus ses intentions et sur ses actes passés depuis son retour. Il fallait espérer que, comme cette traîtresse d’Éris, Lucifer n’ait point eu la mauvaise idée d’avoir joué double jeu.  Plus précisément, je serais fort mécontent d’avoir appris une quelconque forme de trahison de sa part. Mais, pour l’heure, j’avais un serment à respecter. Je me tournais vers l’Asgardienne, me montrant courtois et amical.

Allons-y ma jeune amie. Ne perdons point plus de temps que cela est nécessaire. Ton Domaine doit être sauvegardé. Et ce monde aussi d’ailleurs…

Je me dirigeais calmement vers la sortie du temple, me déplaçant lentement afin que l’Humaine puise me suivre. Devant la sortie du temple, j’arrêtais mes pas et m’adressais à Lucifer.

J’apprécierai que mon Vieil Ami puisse nous accompagner. Son intelligence, sa vivacité d’esprit et son esprit de déduction permettraient aisément d’aider ce monde à se débarrasser de ce tracas bien problématique.  D’ailleurs, il serait fort plaisant que mon Vieil Ami cesse de fumer en ce lieu. Ce n’est pas lui qui nettoie les cendres. Et l’odeur du tabac m’insupporte aujourd’hui…

Toujours ce ton calme et posé alors que je fis signe à Miria de me suivre. Je quittais le Temple de Mnémosyne et de Crios, silencieusement, réfléchissant à toutes les réflexions que j’avais pu amasser depuis que je m’étais rendu en Asgard pour prêter main forte à Thor contre cette créature. J’avais des doutes, beaucoup de suppositions mais je craignais mes certitudes…