Le sang bleu d'un dieu et la flamme rouge de la forge

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Après un moment de marche silencieuse troublée par le seul bruit des pas des elfes et des nymphes attachés aux lieux, Poséidon arriva dans l’antre grondant de celui qu’il était venu trouver. Sans surprise, une chaleur épouvantable augmentait à chaque pas effectué plus avant dans l’atelier du forgeron. Une horde de nains armés de gants de cuir et de pinces circulait en tous sens, jetant parfois un regard curieux à la divinité marine qui sentait le sel et l’air vivifiant de l’océan.
Bientôt, des coups réguliers de métal frappé résonnèrent et au milieu de piles d’armes, de bijoux forgés et d’armures plus splendides les unes que les autres, le dieu au trident son neveu arqué, concentré. Il attendit qu’Héphaïstos se relève de son ouvrage et trempe sa création dans l’eau fraîche pour se faire remarquer par un raclement de gorge. Le boiteux fit un écart et manqua de renverser une statue dorée.

« Poséidon ! Depuis quand es-tu là !
-Quelques instants seulement. Je ne tenais pas à t’interrompre dans tes activités. Celles qui t’ont octroyé ta place à l’Olympe et le respect de tes frères et sœurs…
-Si tu viens me narguer et m’insulter, je n’ai guère de temps à t’accorder.
-Je ne fais que souligner une évidence. Même si je t’ai joué des tours parfois, cher neveu, j’apprécie ton obstination. Et aujourd’hui je ne suis pas venu faire la guerre mais plutôt te demander assistance. Tes talents de forgeron plus précisément. Nous savons tous les deux notre respect mutuel des choses de la terre et de ce que nous en extrayons… Mon écaille divine en fait partie. Je souhaite que tu la répares, en échange de quoi tu pourras venir barboter avec quelques naïades si l’envie te prend… J’ai cru comprendre que certaines d’entre elles te plaisaient.
-Je… C’est… Cette remarque est gênante…
-Allons. Ta femme te trompe ouvertement avec le fougueux Arès depuis la nuit des temps et ton physique désavantageux ne t’aide en rien à trouver chaussure à ton pied, ne serait-ce que pour passer le temps. Tu n’as aucune honte à satisfaire ta virilité de temps en temps. D’autant que le prix à payer est bien maigre pour un artisan et artiste tel que toi. Faisons la paix et sois le bienvenue en mon empire.
-Je ne sais si je peux te faire confiance.
-Poséidon n’a qu’une parole. Qu’elle soit bienveillante ou malédiction. Tu dois le savoir je pense.
-Entendu.
-Et il me faudra ensuite tes services pour autre chose… qui doit rester secret. »

Une fois le détail de se demande exposé, Héphaïstos assura Poséidon de sa coopération. Le dieu au trident se défit de sa kamui sous forme terrestre et, suivant les instructions du dieu-forgeron, ajouta des ingrédients qui avaient servi à la fabrication de l’écaille et de son orichalque, qui resserreraient les fissures. Après un travail de préparation somme toute assez court, Poséidon se trancha la paume de la main de la pointe de son arme favorite. Un sang bleu profond, aussi bleu que ses prunelles lapis-lazuli, se déversa par filets constants le long de ses doigts.

Citation :

Si votre armure est dans un état Fragilisée, ou de Choc , contre 1 HP l’armure récupérera 2pts.

Le rituel dura longuement, puis enfin Héphaïstos jugea que c’en était assez. Aimable, il vint panser la main de son oncle et l’invita à s’asseoir dans un siège confortable pour se reposer pendant qu’il achevait de réparer l’écaille. Assailli de quelques légers vertiges, Poséidon se laissa guider par le dieu doux comme un agneau et ferma les yeux un moment. Il dut s’assoupir car à son réveil, la kamui sous sa forme divine le salua d’un doux rayonnement, et la demande plus personnelle qu’il avait formulée l’attendait sur la table de travail du forgeron. Parfaitement satisfait, le maître des eaux voulut remercier Héphaïstos en personne, mais quelques nains de passage lui signalèrent qu’il était retourné attiser son feu sous l’Etna. Il ne voulait aucun cadeau ni aucune faveur en échange : il avait satisfait sa curiosité en examinant le trident de Poséidon, forgé par les anciens géants. Et cela avait donné mille idées à son cerveau d’artisan, qui suffisaient largement à son bonheur.
Ainsi Poséidon put partir l’esprit tranquille, paré de son écaille à nouveau en état et de son trident millénaire, intact.

200 hp utilisés => 400 points d’armure.

Armure : 291 + 2 (récupération journalière de 3 jours) + 400 = 693
Vie : 350 – 200 = 150

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