La campagne des pilliers - A la recherche d'un temple

Delphinos l'avait guidée à travers la campagne des piliers jusqu'au village le plus proche. Elle avait mis un moment à s'habituer au fait de pouvoir marcher sur deux jambes, et elle avançait encore lentement, mais au moins ne tombait-elle ni ne tremblait-elle plus sur ses jambes. Un grand progrès pour la jeune sirène, qui à peine une heure plus tôt n'avais jamais eu de jambes. Elle en était encore toute émerveillée...

Le dauphin transformé en humain l'avait ensuite laissée aux abords d'un village, puis était retourné à ses occupations. Avec tous les visiteurs que recevaient Poséidon actuellement, il devait avoir autre chose à faire que de s'occuper d'une sirène à peine sortie de l'eau...

C'est avec un certain mélange d'appréhension et de curiosité que la nouvellement nommée Neptys approcha du village.

C'était la première fois qu'elle en voyait un de la sorte... Dans l'océan, les sirènes aimaient bien les maisons flottantes, qui s'étendaient généralement sur la hauteur plus que sur la surface. Ici, toutes les maisons étaient clouées au sol, faites de pierre et couvertes de tuiles, d'ardoise ou de chaume. La jeune femme y trouva un certain exotisme, tout en pensant que les humains devaient trouver très particulières les maison des sirènes s'ils étaient habitués à vivre dans ce genre de lieux...

Elle finit par passer les premières maisons, et la elle commença à croiser des gens. Des gens qui portaient d'étranges chiffons sur tout le corps. En faite ils étaient couverts de tissu, ce que la jeune femme trouva étrange. Pourquoi couvrir ainsi son corps ? Ça tenait chaud, surtout par un temps aussi beau, et de plus ça ne devait pas être pratique pour se mouvoir... Cela dit, les gens la regardaient bizarrement, elle qui ne portait encore rien sur elle. Et plus les gens la dévisageaient, plus elle se sentait gênée. Elle n'avait rien fait de mal pourtant ! Peut-être étaient-ils juste curieux...

Finalement, elle se dit que c'était peut-être liée au fait qu'elle ne portât rien sur elle, puisque c'était le seul détail chez elle qui différât des autres. Alors elle regarda autour d'elle a la recherche d'un tissu pour se couvrir. Malheureusement, les gens ne laissaient pas vraiment traîner leurs vêtements partout... Finalement, elle intercepta un passant.

- Excusez-moi... Auriez-vous un tissu à me prêter ? Je n'ai rien pour me couvrir, et il semble que cela dérange les gens ici...

Quartier des hôtes, aux environs du temple

Ah les Bassins de la Lune Rose ! Quels souvenirs on aurait de ces fruits juteux, de ces sirops, de ces corps, et de cet eau qui renvoie un reflet si flatteur de nos personnes. Le pilier encore quelque peu turgescent, Scud baguenaude à son rythme et quitte bientôt le quartier des hôtes. Il a égaré son classieux manteau bleu à fourrure d'hermine blanche, il est chemise ouverte sur son torse dessiné, pantalon de toile, et sandales. Que de merveilles encore sur son chemin, les animaux qu'il aperçoit ne se croisent pas sur Terre ou Asgard. Il lui a semblé pourtant que Poséidon était grand amateur de chevaux, et le blondin aimerait soudainement vérifier ça. Il s'arrête, regarde autour de lui. Il opine du chef : merde, perdu. Mais là-bas, il y a du bâti, donc des gens, alors on y va.

Le borgne entre au village, il y a de l'activité, ces habitants sauront lui indiquer le bon chemin pour rentrer. On le salue, affable, et Scud rend généreusement sourires et gestes de la main. Trois gamins viennent l'aborder. Celui au regard le plus farouche lui demande :

"Salut. T'es qui ?"

Le blondin s'accroupit tout en souplesse pour se mettre à son niveau.

"Scud mon pote. Guerrier d'Asgard. Enchanté."

Il lui tend une main que le gosse n'hésite pas à serrer. Les deux autres n'hésitent pas non plus. L'un d'eux dit :

"Asgard, j'aimerais pas y aller, j'aime pas l'nom. On dirait l'nom d'un gouffre."

Scud sourit.

"Eh eh, un gouffre hein ?"

Il lui mignonne la tête et se relève.

"C'est un pays où la neige est reine, un pays de montagnes, de lacs gelés, et de forêts de sapins."

La petite lâche spontanément :

"Pouette".

"Ouais, vous n'avez jamais vu ça bien sûr. J'verrai avec Poséidon si j'peux organiser une colo sur Asgard, j'vous tiens au courant les gars."

Les deux gamins se regardent en fronçant les sourcils, mais de quoi il parle lui ? La gamine, elle, est sous le charme. Scud continue dans la grand rue. Et puis quelque chose que ses yeux de mâle ne peuvent pas rater, une pair de fesse diablement balancée. Cette femme nue est perdue, elle hésite, se tourne vers plusieurs passant. Scud l'entend, le villageois auquel elle s'adresse ne sait pas quoi dire. Le blondin se rapproche et lui lance :

"Pour toi."

Il retire sa chemise et lui tend. Pour elle, l'étoffe est assez grande pour lui couvrir le popotin façon jupe courte.

"Mon nom est Scud, et je suis perdu. Toi aussi non ?"

Sa voix est tranquille, le ton tout à fait détendu.

La jeune sirène regarda un instant le villageois bafouiller en rougissant et en détournant les yeux, sans vraiment comprendre toujours ce qui le dérangeait. Quel était donc le souci avec sa nudité ? Ça dérangeait les gens, mais pourquoi ? Surtout au point qu'ils ne puissent plus parler du tout ! Finalement, le pauvre homme fut sauvé par l'intervention opportune d'un jeune homme blond a l’œil couvert de bandages.

- Pour toi.

L'homme lui tendit une chemise qu'il venait de retirer et la jeune femme examina le tissu sous tous ses angles, regardant la manière dont il l'avait porté pour essayer de le remettre à peu près de même. Finalement, elle réussit à mettre ses bras au bon endroit et à refermer péniblement un ou deux boutons, incommodée par le contact du tissu sur sa peau qui avait si peu l'habitude de porter des vêtements.

- Mon nom est Scud, et je suis perdu. Toi aussi non ?

Elle regarda encore un instant le dénommé Skud, puis acquiesça, totalement perdue.

- Complètement... On m'as dit de venir ici pour trouver un temple mais... Je ne comprend pas pourquoi les gens n'arrivent pas a parler en me voyant, et ce truc est très inconfortable... Et en plus je ne trouve pas le temple !

C'était vrai qu'elle ne savait pas trop ou aller... Puis elle repensa au pendentif que lui avait donné Poséidon et le montra à l'homme, comme un laissé passer. Après tout, le dieu des mers lui avait dit qu'en le montrant on la renseignerait, non ?

- Il m'a dit de montrer cela pour que l'on me guide...

En quittant sa chemise, notre homme révèle une musculature ronde et dessinée, forgée en jonglant régulièrement avec des troncs d'arbre. Il observe la jeune femme à la peau bleuté, et l'image de Siam surgit fatalement. Le vêtement parait bien peu commode à enfiler, et le blondin sourit avec un brin de tendresse.

"Ca s'appelle une chemise, tu peux m'la rendre si tu veux. Si tu restes à mes côtés, personne ne viendra t'importuner."

L'Asgardien croise les bras, plaçant son oeil iceberg dans celui de son interlocutrice.

"Le temple hein ? J'en viens, mais je suis bien incapable de te dire dans quelle direction il se trouve."

Son oeil plonge sur le pendentif qu'elle lui montre. Il opine du chef. Un villageois va les dépasser et Scud l'amène à lui en passant un bras amical mais vigoureux par-dessus son épaule.

"Dis-moi cher ami, ce pendentif, ça t'évoque quelque chose ?"

Avisant le bijou, le trentenaire a les yeux qui s'allument et la bouche qui s'arrondit. Et puis il se ressaisit et s'incline devant la jeune femme.

"Bienvenue, élue de notre Empereur. Venez, venez avec moi rencontrer le mestre."

Scud arque un sourcil, et il suit. Sur le chemin, l'homme qui les guide annonce à qui veut qu'une éminence foule le sol du hameau de Coquillas. Bientôt on accoure, et un attroupement se forme autour de nos deux étrangers. Le borgne à un sourire. Le mestre montre alors sa trombine, qu'il incline fort respectueusement.

La campagne des pilliers - A la recherche d'un temple 1607429barflu

"Très honoré de vous accueillir parmi nous, Réceptacle de la parole sacrée, Eminence spirituelle et sage. Je me nomme Barflu, et je mets le village de Coquillas à votre entière disposition."

Aligné sur sa camarade d'égarement, Scud lui lance un regard oblique. Qui est-elle donc ? Et puis soudain, la température chute drôlement...

- Ca s'appelle une chemise, tu peux m'la rendre si tu veux. Si tu restes à mes côtés, personne ne viendra t'importuner.

La jeune femme secoua un peu la tête. Elle tenait pas à ce que l'on continue à la dévisager de la sorte... Donc si inconfortable fut cette "chemise", elle la garderait sur le dos. D'autant plus qu'on la lui avait offerte. Non mais oh.

Son "sauveur" examina le pendentif qu'elle lui montrait, mais il ne semblait pas plus avancé qu'elle... Il devait venir d'ailleurs lui aussi... Pour preuve, il prit un villageois sous le bras pour le conduire à elle.

- Dis-moi cher ami, ce pendentif, ça t'évoque quelque chose ?

En faite, Neptys se serait attendue à toute sorte de réactions... Mais elle ne s'attendait pas à de la stupeur. Du moins pas à ce point la...

- Bienvenue, élue de notre Empereur. Venez, venez avec moi rencontrer le mestre.

Un peu désorientée, elle suivit le villageois. Au moins il semblait savoir ou la guider...

Au fur et a mesure que l'homme la conduisait vers le "mestre", elle s'étonnait de voir autant de gens s'attrouper autour d'eux. A vrai dire, mis à part son séjour dans ce village de sirènes, elle n'avait jamais vu autant de monde à la fois, et cela lui faisait un peu peur... Mais elle se ressaisit relativement vite, consciente qu'il ne fallait pas que cela dure. Si elle voulais aider Poséidon, elle devait prendre confiance en elle. Et ça commençait dés maintenant.

Puis arrive un homme au visage fort couvert par une pilosité abondante, faisant sursauter la sirène. C'était la première fois qu'elle voyait un homme avec tant de poils sur le visage, et elle dut se retenir de tirer dessus pour vérifier que c'étaient de vrais poils.

- Très honoré de vous accueillir parmi nous, Réceptacle de la parole sacrée, Eminence spirituelle et sage. Je me nomme Barflu, et je mets le village de Coquillas à votre entière disposition.

Elle secoua un peu la tête. Elle n'avait rien fait pour recevoir ce genre de considérations, il fallait qu'elle soit formée d'abord... Et puisque le mestre Barflu semblait s'inquiéter de ce dont elle pourrais avoir besoin...

- Je viens de la part de Poséidon, qui m'as dit de trouver un village avec un temple... Son dauphin transformé en humain m'y a conduite, et depuis je suis perdue... Je ne sais pas ce que je dois faire, et il m'as dit que l'on me l'expliquerait au temple.

A ce moment, l'atmosphère sembla se refroidir, faisant frissonner la sirène. Sans ses écailles sur sa queue de poisson - enfin ses jambes maintenant, elle avait un peu froid... Et cette chemise ne la protégeait pas beaucoup du froid. Elle regarda autour d'elle pour essayer de trouver ce qui avait bien pu faire chuter la température ainsi.

Dernière édition par Scud le Ven 22 Nov 2013 - 12:01, édité 1 fois

Barflu écoute attentivement la femme bleutée, quand survient une froidure à vous geler les jointures. Scud ne sourcille pas, Asgardien jusqu’au bout des ongles, mais s’interroge quand même. Le barbu croise les bras, saisi jusqu’à l’os.

"Brrr, entrons donc dans mon office. Venez."

Les deux égarés lui emboîtent le pas, l’attroupement se disperse dans le froid. A l’intérieur, le mestre regarde par le hublot, les bras croisés. Il se mignonne la moustache et se retourne sur le bondin.

"Et vous êtes ?"

"Scud, un ami d'Asgard."

"Ah. Mais je n’comprends pas Emminence. Le pendentif que vous portez indique que vous êtes dédiée au temple de Poséidon, à un rang très élevé. Vous dites que vous cherchez un temple à Coquillas, il n'y en qu'un seul dans les environs, celui de Triton. Je peux vous y guider."

Le blondin détaille le bureau, joli taille-crayon à manivelle que voilà, tout de cuivre étincelant. Le mestre jette un œil au hublot, constatant un vent tout à fait suspect au dehors.

"Il se passe quelque chose..."

Se tournant vers la jeune femme.

"Jeune élue, quoiqu’il en soit, votre place n’est pas ici ni même au sein du temple de Triton, foi d’Egéen, je n’ai jamais grelotté en mon pays ! Des forces cosmiques sont à l’œuvre et je suis certain que vous avez votre rôle à jouer. Mon meilleur arpenteur pourra vous guider jusqu’au temple de Poséidon, je peux vous faire seller des trotteurs."

L’œil de Scud oblique vers sa camarade, on y va ? Ou bien les flux éthérés t’indiquent la voie de Triton ?

Le royaume sous-marin était un endroit fantastique ... ou tout du moins, c’est ce que ses autres sens lui disaient. Privé de sens de la vue par les atrocités humaines, son destin aurait été scellé s’il n’avait pas eu la formidable occasion de rejoindre l’empire du seigneur Poséidon. Pendant plusieurs années, il s’entraina à développer ses autres sens. Son travail acharné contre son infirmité visuelle lui valut d’entrer au service de l’empereur des mers et d’intégrer les rangs prestigieux de son armée en tant que l’un de ses plus loyaux généraux.

Peu après son ascension au rang prestigieux de marinas général de l’hippocampe, il décida de se rendre au village de Coquillas. Cela faisait un bon bout de temps que Magnus n’avait plus revu les villageois. Ils l’avaient recueilli et hébergé dans leur village. Ils l’ont considéré comme l’un des leurs. En fait … sans la bonté d’âme de ces braves gens, il serait mort. Magnus avait hâte de revoir les hommes, femmes et enfants du village ou il revint à la vie.

Il arriva à destination. Une sensation familière de bien être emplis son être. Il était revenu au bercail.
Quand ils virent Magnus, les enfants vinrent à sa rencontre. Ils étaient heureux et riaient de plaisir. Le cœur du général Turenior se réchauffa en entendant les cris de bienvenue des enfants.

« - Magnus ! s’exclama une petite fille qui le serra fort. Tu es enfin revenu ! »
« - Ou étais-tu ? demanda un petit garçon près de lui. Tu nous à tous beaucoup manqué. »
« - Les enfants … »

Une larme coula sur sa joue.

« - Pourquoi tu pleures ? Tu es triste ? S’inquiéta un autre enfant. »
« - Oh non, je suis tellement content de vous revoir tous. »

Il s’essuya les yeux et se mit à la hauteur des gamins.

« - Vous savez où est Barfu ? Je dois m’entretenir avec lui. »
« - Il est dans son office, répondit la jeune fille qui l’étreignait. Il est en compagnie d’une jeune femme étrange et d’un homme blond borgne qui vient d’Asgard. »

D’Asgard … un guerrier divin, sans doute pensa Magnus. Mais la femme, d’où venait-elle ? Et surtout pourquoi étaient-ils ici ? Il devait en avoir le cœur net.

« - Merci, répondit Magnus en ébouriffant les cheveux de la fille qui gloussa de plaisir. »

Le guerrier de Poséidon se dirigea vers la grande place où se trouvait l’office du Mestre. En arpentant la rue principale, il ressentit subitement la température chuté anormalement. Les deux visiteurs étaient-ils à l’origine de ce phénomène inopiné ?
Il arriva finalement à destination. Beaucoup de monde s’était rassemblé devant l’édifice du Mestre Barfu. Lorsqu’ils remarquèrent Magnus, ils l’accueillirent chaleureusement, ravis de revoir l’un des leur rentré au bercail après une longue absence.

Après avoir gentiment demandé aux villageois de le laisser passer, Magnus pénétra dans l’office. Les deux visiteurs étaient là, en train de discuter avec le doyen. Il remarqua que la barbe de Barfu avait encore prit de l’ampleur depuis la dernière fois. Cela l’amusa en son for intérieur. Malgré la température inhabituelle, le revoir réchauffa son âme.

« - Bonjour. Heureux de vous revoir Barfu. Je suis rentré à la maison. »

Barflu décroise tout à coup les bras, l'enthousiasme qui le submerge réchauffe ses membres engourdis.

"Magnus ! Toi, ici ?!"

Le mestre se rue sur son protégé et c'est l'accolade, énergique l'accolade.

"Nous savons tous qui tu es pour l'Empereur aujourd'hui, quel destin Magnus, quel destin !"

Conservant une main sur l'épaule du héros du village, Barflu s'accorde un instant pour le regarder, l'oeil tendre. Et puis il se retourne sur le blondin et l'élue.

"Je vous présente le général de l'Hippocampe, l'humble et digne Magnus Turenior. Mon ami, nous accueillons à Coquillas deux égarés, un homme d'Asgard, et une promise au temple de Poséidon. Monsieur Scud, et dame... euh... eh bien je n'ai pas souvenir d'avoir entendu votre nom ma chère."

Le borgne dit simplement, le ton détendu :

"Salutation."

Le barbu revient sur le héros.

"Dis-moi, sais-tu ce qui se passe dehors ?"

La place s'est complètement vidée et plus personne dans la cour de l'office. Un vent trop fort recouvre les pavés de sable. Une femme surgit dans l'office, Scud se fiant à son don de physionomiste opterait pour la secrétaire. Elle est toute agitée.

"Mestre mestre ! Célestin... il a... il a gelé dans la cour !"

Le blondin arque un sourcil, c'est vrai que l'on se croirait au pays. Bon, il s'agit de se remuer, d'autant qu'on a un héros à mettre à contribution.

"Magnus, je suis un guerrier d'Asgard, alors ce genre de température... Faut qu'on trouve Poséidon, il aura sûrement des réponses, j'te suis. Barflu, isolez vos fenêtres et vos portes avec du linge, ce vent est mortel. Je sors allumer un feu cosmique sur la place du village."

Et le borgne fait ce qu'il a dit, ses deux mains ouvertes crachant le feu sur le pavé en attendant l'Hippocampe, apercevant du coin de l'oeil le pauvre bougre statufié dont parlait la petite main du mestre.

*DEPENSE DE 30 CS POUR ALLUMER UN BRASIER COSMIQUE CAPABLE DE RECHAUFFER LES RUES DE COQUILLAS*

Magnus accueillit l’accolade dynamique du Mestre. Lors de son arrivée au village Coquillas il y a de nombreuses années, Barflu l’avait élevé comme si il était son propre fils. Son retour au village et la nouvelle de sa promotion lui donna un sentiment de fierté. Et à juste titre.

Le doyen présenta officiellement Magnus à ses invités étrangers.

« -Salutation, dit l’homme d’Asgard. »

Même si le ton détendu de la salutation était évident, Magnus restait toujours sur ces gardes. Après tout, il ne connaissait pas cet individu venant d’Asgard. Quant à la jeune femme, elle semblait s’être murée dans le silence. Pourtant, il émanait d’elle quelque chose de … familier.

La secrétaire du Mestre entra brutalement dans l’office.

« Mestre mestre ! Célestin... il a... il a gelé dans la cour ! dit-elle alarmée. »

Nul doute n’était possible. Magnus savait pertinemment que c’était à cause de ce froid étrange qui s’est abattu subitement sur le village. Il entendit l’Asgardien se lever et s’approcher de lui.

« - Magnus, je suis un guerrier d'Asgard, alors ce genre de température... Faut qu'on trouve Poséidon, il aura sûrement des réponses, j'te suis. Barflu, isolez vos fenêtres et vos portes avec du linge, ce vent est mortel. Je sors allumer un feu cosmique sur la place du village. »

L’homme sortit du bureau de Barflu et se plaça prêt de la victime du froid. Un cosmos jaillit du guerrier d’Asgard. Il conjura un feu cosmique qui réchauffa l’atmosphère de Coquillas.
Après quelques instants, Magnus sortit de l’office de Barflu et se mit à hauteur de l’Asgardie, et plaça une main sur son épaule.

«- En venant en aide à ces pauvres gens, tu me montres à quel point tes sentiments sont nobles. En cela, tu mérites mon respect … ainsi que ma gratitude. »

Ce froid anormal était un problème qui devait être régler dans les plus brefs délais. Et si ce froid avait atteint tout le domaine sous-marin ? Il fallait découvrir ce qui se tramait.

« -Bien, allons à la rencontre de l’empereur des mers.
Au fait, je ne connais pas ton nom. Comment t'appelles-tu ?. »

Les flammes dansent dans l’œil iceberg du guerrier borgne. Regard obsédé, exalté, sourire sardonique pyromaniaque, inquiétant. Il sue et n'entend même pas l'explosion qui résonne dans tout l'Empire. Son feu s’élève à des hauteurs prodigieuses, seul un initié aux flux éthérés peut s’en approcher tant sa chaleur est mordante. La main du héros se pose sur son épaule et son visage exalté se décrispe. Ses mains fumantes s’abaissent, il fait face au Marina. Il se présente donc, de sa voix traînante et goguenarde.

"Scud, palefrenier, et accessoirement guerrier divin de Midgard."

Il croise les bras et reprend, le regard dans celui du héros.

"Bon, je suis moins paumé tout d’un coup, en tous cas je sais où j’irai si j’étais seul. Tu as senti comme moi la déflagration cosmique, je m’rendrais droit sur le point d’impact, mais tu as peut-être une meilleure suggestion ?"

Partout la glace fond dans le village, des marres se forment, reflétant l’émeraude. Beau spectacle. Mais ce n’est pas seulement son feu de joie, le blondin peut le renifler dans les flux, une nouvelle énergie lutte contre le froid, son fumet est royal, divin, Poséidon s’en mêle. Bientôt, une ronde de villageois vient encercler les deux guerriers, à bonne distance du brasier solaire. Souriant et observant les bambins d’une fratrie, Scud s’adresse à Magnus.

"Je crois qu’ils attendent quelques mots de la part du héros."

Son œil revient sur Magnus, un peu gouailleur, un peu complice.

Un homme approche avec trois bêtes sellées qui ressemblent de loin à des chevaux. Les trotteurs dont parlait Barflu ? Pas de poil, une peau qui hésite entre le bleu et le violet, lisse, des sortes d’hippocampes géants à quatre pattes. Leur port de tête est magnifique.

Magnus a fini de réchauffer les cœurs avec quelques bons mots dignes du fils prodigue. Le blondin aperçoit Neptys qui sort de l’office. Bon, en piste. L’Asgardien quitte son feu pour rejoindre le coursier le plus sanguin. Et il s’enlève en selle comme le cavalier d’exception qu’il est, les pieds aux étriers. Il rassérène sa monture avec équilibre et tranquillité, très léger sur ses aides. Elle piétine, hennit même, et Scud pose une gentille main sur sa froide encolure. Son regard s’élance à l’horizon, les puissants cosmos qui rayonnent dans cette direction lui donnent son cap, on a une grappe de dieux là-bas c’est assuré.

Magnus grimpe sur son équidé, Neptys hésite, le borgne fait un signe de tête au général et sa monture s’emballe. Le blondin fait ce qu’il faut pour passer au galop mais l’animal ne veut pas quitter le trot, un trot d’enfer, Scud se rend compte de la vitesse prodigieuse à laquelle trotte son coursier, olé yeha !

Domaine de la Sirène Aquatique
[Je prends l'initiative de bouger, j'ai tendu les perches si vous voulez suivre le Scud.]

Elle était restée un bon gros moment hébétée. Elle avait ressenti un choc sans précédent. Une impression de danger, de réel danger, qui l'avait figée sur place. Puis une évidence s'imposa à elle. Poséidon était en danger. La sirène secoua la tête, sans trop savoir combien de temps avait passé depuis qu'elle avait tout bonnement cessé de bouger. Puis elle regarda autour d'elle, constatant qu'elle n'était pas la seule à avoir ressenti quelque chose... Skud et un autre homme étaient déjà partis du village, et les villageois étaient plus ou moins affolée. Mais elle n'avais pas de temps à perdre...

La sensation qui l'avait saisie ressemblait à celle qui l'avais guidée jusqu'au royaume sous-marin, mais en plus impérieuse encore. Il fallait que'elle aille quelque part, absolument. Elle resserra la chemise autour de ses épaules, grelottant a cause du froid, et s’apprêta a partir.

Puis elle pensa que peut-être elle devrais trouver de quoi se couvrir vraiment... Il faisait de plus en plus froid, et elle partait pour ce qu'elle pressentait être une longue marche. Il lui faudrait de quoi se protéger du froid... Elle se souvint du mestre, qui semblait commander dans le village, et le chercha parmi les villageois. Quand elle le trouva, elle lui demanda s'il pouvais lui prêter de quoi se couvrir. Il la fit patienter une minute le temps de finir une conversation, puis lui trouva une lourde veste dont il sembla rechigner à se séparer, mais qu'elle accepta avec un soulagement manifeste. Elle remercia, puis prit son courage a deux mains.

Elle n'avait pas eu le temps de s'occuper de se former, elle ne connaissait rien au royaume de Poséidon... Mais elle avait de la route à faire.

Suivant -> Un bref instant de repos

» A la recherche du temple de la copie ! ( Hélios =/= Apollon ! )
» Le Temple de Sunburn
» [IMPORTANT] Règles pour la destruction des pilliers.
» de retour a son temple
» Un temple vide ????