Silence dans la mer Egée ~~

Précédent : Atlantide

Comme toujours, Poséidon arriva à grande vitesse dans son char marin. Les chevaux s'étaient bien dépensés ces derniers temps et allaient plus doucement, mais la cadence était toujours bien supérieure à celle qu'un attelage terrestre normal. Pour les récompenser de leurs bons efforts, l'enfant de Chalcidique les détacha et les laissa brouter le corail ou vaquer à leur envie. Il n'avait pas forcément besoin de se déplacer en char, c'était simplement un luxe dont il aimait profiter.
Après avoir flatté les flancs de ses bêtes palmées, il se dirigea vers le petit bâtiment qui formait les quartiers de la Sirène aquatique en fonction, à savoir Mégara. La guerrière ne semblait pas être présente, ou devait dormir quelque part, car son cosmos même s'il était présent en légère traces était comme éteint. Et toutes les énergies présentes dans le sanctuaire sous-marin l'étaient de même. Cette léthargie du quartier général de l'Empire fit froncer les sourcils au maître des mers. Ce n'était pas ainsi qu'on allait entendre parler des Marina et restaurer leur grandeur passée. Y avait-il un mal qui sévissait et endormait tous ses protégés ?

Pourtant aucune autre énergie étrangère n'était présente où que ce soit à Eges... Seules les allées et venues des serviteurs ou des manipulateurs de cosmos débutants encore en entraînement pour obtenir une écaille rayonnaient aux alentours, assez loin, dans la cité civile située en périphérie du sanctuaire des guerriers désignés officiellement par des écailles de tous rangs et de toutes natures.

"Où êtes-vous passés, Atlantes ? Où est votre fierté d'autrefois ? Où est votre envie de conquérir, de devenir toujours plus forts et plus avancés ? Que sont devenus les héros de jadis, dont on craignait la puissance partout au monde..."



Pourtant, si les Hommes faisaient défaut au domaine sous-marin, les fiers piliers qui soutenaient les océans étaient intacts, la faune et la flore plus vivants, éclatants et colorés à chaque passage du dieu au trident. Les allées de marbre étaient d'une propreté impeccable, entretenues par des civils privilégiés qui avaient pour ordre de les faire briller chaque fois que nécessaire. L'air iodé était pur et sain. Tout respirait la paix, simplement. L'ennui.


Juste pur pas avoir à remonter dans l'autre poste, je me mets un mémo :
Vie : 190
Cs : 167

Hadès avait donc prit congé de sa tendre Perséphone, ainsi que de son fidèle Thanatos. Plusieurs auras importantes se faisaient sentir à l'entrée de son Royaume, dans lesquelles le souverain reconnu sans mal celle de son frère Zeus. Il aurait pu aller les saluer lui-même puisqu'il partait, néanmoins il avait déjà demandé à son épouse de s'occuper d'eux, Hadès ayant d'autres idées sur le moment. En effet, il avait également compris que son deuxième frère, Poséidon, était réincarné lui aussi et que par conséquent, peut-être est-ce que le Dieu des Enfers pouvait se rendre au Sanctuaire sous-marin afin de s'entrenir un petit moment entre eux. Il aurait pu tout de même aller parler avec le Dieu de l'Olympe qui était présent chez lui dans un premier temps, seulement il n'y alla pas étant donné que Perséphone allait les recevoir. De plus, l'homme devait peut-être se dépêcher de s'en aller rejoindre sa destination, étant donné que la divinité des océans pouvait très certainement s'en aller dès que l'ennui le guettait afin de passer son temps ailleurs afin de ne plus rester sans rien faire.

Hadès était revenu que depuis quelques minutes, il ne connaissait donc pas vraiment l'état ni même ce que pouvait faire les autres camps. Il avait eu une petite idée grâce à sa femme et son subalterne si l'on pouvait dire, ainsi, il avait de quoi discuter avec Poséidon, même si il était tout de même un peu méfiant sur ce que pourrait bien faire son propre frère. Car même si les deux hommes étaient ennemis, il n'empêche qu'ils étaient tout de même liés par le sang. Ce genre de chose reste, même si l'on se fait la guerre. C'est la raison pour laquelle le Dieu des Enfers préférait la divinité au trident à une autre comme Athéna, qui l'exaspérait au plus haut point. Le sombre Monarque finit par mettre pied au Sanctuaire Marin, admirant par la même occasion la beauté des lieux. Malgré tous ces siècles, on pouvait dire que l'Empereur des Mer savait encore diriger son Royaume comme le ferait un chef d'orchestre avec ses musiciens, ce qui fit sourire son frère. Seulement, il y avait quelque chose qui n'allait pas, et bien vite Hadès s'en rendit compte en constatant qu'il n'y avait pas de Généraux qui venait le trouver. Peut-être ne sentaient-ils pas la puissance de son cosmos ? Non... Ce n'était pas un problème dans ce sens là, puisque la divinité possédait une aura plutôt écrasante, tout comme celle de Poseidon qu'il sentit quant même. Ainsi il était présent dans son Sanctuaire, néanmoins l'absence de marinas semblait tout de même étrange, même si certaines énergies cosmique se faisaient sentir...

Cependant, ce n'était pas des auras très puissantes, sûrement est-ce que les prétendant aux écailles des Marinas s'entraînaient dans les alentours... Les mains le long du corps, le regard scrutant autour de lui, le sombre monarque se contenta de se diriger vers l'emplacement de son frère, avant de constater avec surprise qu'il semblait être franchement mécontent de ce que son peuple était devenu. Le Dieu des Enfers ne pu qu'approuver son frère, en effet, le Sanctuaire Sous-marin avait beaucoup changé. Déjà que personne ne s'était soucier de l'arrivée d'une divinité comme lui, il n'était pas normal que ce Royaume qui était si fier et important puisse être devenu l'ombre de lui même comme ça. Au moins, il avait toujours des citoyens pour entretenir son Royaume, sans quoi le sombre monarque aurait probablement cru que l'endroit avait été à l'abandon. La divinité infernale finit par s'avançer d'un pas tranquille vers Poséidon, le visage neutre. Il aurait pu venir avec une garde personelle choisie par ses soins, seulement le peu de Généraux ou même de marina en général n'allait pas lui poser de réels problèmes. Hadès aurait même pu s'attaquer lui-même au Dieu des Océans. Néanmoins, ce n'était pas pour se battre qu'il était ici, aussi il n'avait aucunes raisons de se montrer agressif.

"- J'aurais imaginé me faire arrêter par tes Marinas... Or c'est même avec une facilité affligeante que j'ai pu venir à ton encontre, Poséidon."

Les dires du Dieu des Enfers pouvait être prit pour une moqueries, néanmoins Hadès l'avait formulée de telle sorte qu'il s'agisse d'une constatation. En effet, il était surpris d'avoir pu rejoindre son frère avec autant de facilité, puisque d'ordinaire, les personnes sous ses ordres auraient été les premiers à venir l'acceuillir. Décidément, le Sanctuaire Sous-Marin était effectivement devenu un royaume fantôme, même en ayant leur Dieu. Ceci dit, cela ne semblait pas forçément embêter Hadès, loin de là puisqu'il pouvait s'entretenir avec Poseidon en toute intimité et qu'il aurait sûrement perdu beaucoup de temps avec les questions que les marinas auraient pu lui poser si il en avait rencontrés. Bref, le Dieu des Enfers fit quelques pas, examinant ce qui l'entourait avec un intérêt certain. Il finit toutefois par se tourner vers le possesseur du trident afin de reprendre la parole.

"- Heureusement d'ailleurs, je n'aurais pas aimé perdre de temps en bavardages inutiles avec tes protecteurs..."

Il était peut-être temps aussi d'entrer dans le vif du sujet, à savoir dire ce qu'il était venu fabriquer en ces lieux, lui qui restait dans les méandres d'Elysion d'habitude. Cependant Hadès était au Sanctuaire Sous-marin pour une unique raison, qui n'avait pas vraiment à voir avec les Guerres Saintes ect... Non, Hadès n'était là que pour un objectif précis.

"- Je suis venu en ton royaume seulement pour une unique chose."

Il marqua une pause, s'intéressant enfin vraiment à son frère.

"- Pour les liens fraternels. Cela fait plusieurs siècles que l'on n'a pas pu se parler de Dieu à Dieu ainsi, en dehors d'une Guerre Sainte, n'est-ce pas ?"

Seulement voilà, étant des Dieux Primordiaux, ils n'avaient pas grands choses à faire de leur quotidien, aussi ce ne seraient pas du tout une conversation ayant pour sujet le beau temps... Cependant, cela n'était pas la mort de se parler entre frères au moins une fois, puisqu'ils n'avaient aucunes raisons de se battre, autant profiter d'être tranquille pour échanger quelques phrases. Hadès n'était pas sentimental d'ordinaire, néanmoins cela ne coûtait rien de l'être au moins une fois...

Poséidon était en pleine méditation sur son passé, à la fois car il revenait d'une Atlantide restaurée dans ses bâtiments, et à la fois devant le manque de vie présent des Atlantes, quand il sentit un cosmos familier approcher. Comment ne pas reconnaître celui dont les spectres avaient semé par deux fois récemment la mort en son domaine, pour le laisser vide et démuni ? Comment ne pas reconnaître l'aîné toujours avide d'obscurité sur la Terre ? Comment ne pas reconnaître enfin le sang et la chair qui avaient, conjointement à Zeus, aidé Poséidon à bouter Cronos et ses titans dans le Tartare ? Pour être honnête, le dieu des mers et océans n'avait pas envie de le voir. La situation précaire de l'Empire ne fournissait pas un bon cadre pour parlementer avec lui, qui jubilait certainement devant une telle inaction et un manque d'effectif aussi flagrant que celui des Marinas.

Hadès s'avança en curieux, jetant des regards aux alentours d'un air intéressé qui trompa presque son cadet. Poséidon revendiquait son changement de caractère à travers ses hôtes sélectionnés avec soin, et ainsi il ne put s'empêcher de penser qu'Hadès aurait pu en faire de même, mais si vite ? Après deux offensives menées sans pitié ? Improbable. Le dieu au trident écouta ses mots avec scepticisme puis répondit d'un ton ironique à peine caché :

"Eh bien, bonjour cher frère, que t'attendais-tu à voir après que tes spectres aient anéanti mes généraux un à un pendant mon absence ? Un cortège de fleurs ? Une haie de serviteurs zélés venus accueillir leur pire ennemi ? Un défilé d'honneur pour bien te montrer les armes qui auraient dû te réduire à rien ? Tu n'étais pas encore incarné, et je peux comprendre que l'on ne t'ait pas mis au courant, mais sache que les souvenirs de mon dernier hôte me mènent à une bataille contre les spectres, qui sont venus ôter la vie de mes guerriers avant de partir simplement. Et lors de la résurrection de notre neveu Arès, le juge du Garuda, Kazuki Silfrid et le chevalier noir du Phénix, Kyrian, n'ont pas hésiter à venir saccager à leur tour afin de détruire l'un de mes piliers. Tu comprendras qu'après cela, mes rangs soient légèrement clairsemés, et que l'opinion à ton égard soit plus que déplorable. Mais comme tu le dis, c'est une chance en effet pour toi. Tu aurais pu te faire attaquer par chacun de mes protégés tout comme je l'ai été par les berserkers ressuscités de ce garnement d'Arès."

Calmant sa véhémence, Poséidon dénuda Hadès de son regard bleu comme l'infinité de l'océan et reprit un air impassible. Il croisa les bras, trident en main bien en évidence puis fit surgir du sol deux sièges de coraux florissants dans l'un desquels il s'assit. Il n'avait nulle envie de jouer les hôtes polis, avec un verre de nectar au bout des doigts et des petits gâteaux disposés sur une table, mais au moins par égard pour leur rang, il offrait ce minimum de confort au sombre monarque, qui pouvait bien sûr demander autre chose s'il en ressentait le besoin. Le temple aurait été autrement mieux indiqué pour remplir cette fonction, mais sans doute vide encore lui aussi, tout comme l'Empire, il n'était utile de s'y rendre. Alors Poséidon demanda :

"Bien. Tu veux discuter, cher frère, alors parle, je t'écoute. Qu'as-tu à me dire après tous ces siècles passés à se défier ? Veux-tu aborder un sujet de conversation particulier ou bien dois-je te renseigner d'abord sur l'état du monde ?"

Récupération journalière (4 jours) :

Vie : 190 + 40 = 230
Cs : 167 + 40 = 207

Impétueux. Puissant et destructeur, du moins dans ses paroles. Son rôle de Dieu lui allait à ravir en tout cas, puisqu'il était comme une vague déferlant avec force en temps de tempête. Non, Poséidon n'avait pas changé d'un pousse, même après toutes ces années à dormir tout comme son frère venant des Enfers. La déité régnant sur les Océans avait répondu à Hadès d'un air indigné, tranchant, lui demandant ce que celui-ci espérait voir en revenant ici, puisque son armée elle-même avait osé mettre un pied en ces lieux afin de le détruire un part un les marina, causant entres autres également la destruction de l'un des pilier du Sanctuaire Sous-Marin. Hadès n'était pas tellement au courant de ce fait là, aussi il afficha un air neutre en écoutant ce que ses spectres avaient pu bien faire lors de l'absence des deux Divinités.Car oui, ni Poséidon, ni lui n'avaient été là à ce moment là. Il était donc tout à fait normal que le frère du Sombre Monarque se montre aussi en colère, Hadès lui aussi aurait probablement réagit comme lui en voyant arriver le maître de ses bourreaux. Seulement, ce ne serait pas en laissant échappé sa rage maintenant que cela changerait quoi que ce soit. Imaginez donc que les Dieux kidnappés par Arès viennent voir ce dernier tous en même temps, accompagnés de leur soldats ? Cela allait créer un chaos indescriptible ! Quoi qu'il en soit, Poséidon se tu, avant de détourner son regard bleuté de son frère aîné. Il avait croisé les bras d'un air quelque peu agaçé pour ensuite faire surgir du sol deux siège en corails, sur lequel s'assit l'Empereur des Mers. Evidemment, il n'invita pas Hadès à en faire de même, le maître des Enfers dû s'inviter lui-même à s'assoir à son tour, face à son interlocuteur. Il y avait également de quoi boire, ainsi qu'une table où trônait quelques pâtisseries.

"- C'est drôle, au vu de l'endroit dans lequel je suis, j'aurais imaginé que tu me proposerais des fruits de mers..."

Hadès sourit avant de lever l'un des verres, histoire de montrer à Poséidon qu'il ne fallait pas prendre ce qu'il venait de dire au premier degré. Petite pique amicale, cela était peut-être le mieux pour détentre l'atmosphère qui était déjà bien haute. Cependant, une remarque faite à propos de son Royaume aurait de quoi l'irriter, Hadès espéra donc qu'il n'allait pas se mettre encore plus en colère à cause de cela. Ce serait bête d'en arriver à se haïr à cause d'une petite blague, quoique, ils se détestaient déjà assez comme ça même sans s'envoyer des piques. Ce qui pourrait aussi surprendre Poséidon qu'un Dieu peu loquace comme Hadès puisse dire ce genre de chose, après tout il était supposé être le moins réceptif aux blagues pourraves... Cependant, les siècles avaient changés, les personnes dans lesquelle le Dieux se réincarnaient avaient également leur caractère propre, et Hadès savait très bien que sa dernière bien qu'instable psychologiquement, pouvait s'amuser à lançer des vannes aux autres.

Bref, le Dieu des Enfers porta sa coupe à ses lèvres, sentant le parfum assez particulier du nectar que son frère lui avait servi. Tout en prenant une gorgée du liquide, il écouta Poséidon lui demander si il voulait aborder un sujet de conversation bien défini où alors savoir ce qu'il s'était tramé dans le monde durant son absence. Même si Perséphone et Thanatos lui avaient touché un mot où deux, il vaudrait mieux vérifier leurs dires, même si de son côté, il n'avait pas de raison de douter de ce que son épouse ainsi que son "conseiller" lui avaient déclarés. Hadès décolla le bord de sa coupe de ses lèvres, avant de tourner le reste du liquide légèrement, un air songeur sur le visage. A y reprenser, il savait déjà pratiquement tout à vrai dire, et il ne voyait pas vraiment quel sujet il pourrait bien aborder avec Poséidon. C'était stupide de venir ici en n'ayant pas de quoi parlé, autant donc trouver quelque chose très vite histoire de ne pas penser qu'il perdrait son temps. Bref, reposant sa coupe, il prit la parole, son regard neutre posé sur Poséidon.

"- Personnellement, j'ai déjà eu un briefing concernant ce qu'il s'était passé, notamment que ce vil Arès se soit emparé de nos corps d'origine. Athéna s'est également réincarnée dans un de ses chevaliers d'or, Orion, c'est ça ?"

Hadès reprit sa coupe, bu une nouvelle gorgée de nectar avant de reprendre.

"- Pour en revenir à notre Dieu de la Guerre... Sache que tu n'es pas le seul qui a dû essuyé un assaut. Alors nous ne sommes pas si ennemis que cela. Tu m'envoies désolé de ce qu'il s'est passé. Si je m'étais déjà réincarné, je n'aurais pas approuvé que mes spectres s'en prennent sans raisons aux autres."

D'après ce qu'il avait compris, ses plus puissants spectres n'avaient pas été les seuls à se faire avoir par Arès, loin de là. De plus, le Sanctuaire Sous-Marin non plus ne fut pas la seule cible de ces derniers. Seulement cela, Hadès était toujours dans le corps de Makia, aussi comme elle n'avait jamais participé à des missions des spectres, elle n'était pas vraiment au courant de ce qu'il s'était tramé. Bref, peut-être est-ce que le Dieu des Enfers pouvait demander quelques renseignements sur ces points là.

"- J'ai également entendu dire qu'Arès et Athéna avaient été demandés au conseil de l'Olympe pour y avoir un procès ? Quel fut le verdict ?"

Il ne se souvenait pas vraiment qu'on lui ait parlé de la sentence à leur encontre. Il savait juste que sa nièce avait été accusée d'avoir utiliser une attaque divine sur un mortel, tandis que l'autre devait avoir été jugé pour ce qu'il avait fait aux plus puissants guerrier de la Planète, ainsi que le kidnapping des enveloppes charnelles des Dieux primaires comme Poseidon et lui-même. Le reste... Soit on ne lui en avait pas touché un mot, soit il ne s'en souvenait déjà pas.

Poséidon laissa son hôte s'installer à son aise. On ne pouvait pas dire qu'il était un maître de maison parfait. Amphitrite réceptionnait bien mieux que lui et il aurait pu faire un effort s'il avait agi d'une autre personne, et surtout si Hadès s'était ANNONCE, comme beaucoup de dieux omettaient de le faire. Arès lui avait retourné l'argument lors de leur dernière rencontre, mais à la différence d'Hadès, Poséidon avait envoyé deux de ses soldats, lui, pour justement établir un contact diplomatique. Tout cela pour dire que finalement, les dieux avaient tous des caprices bien particuliers à satisfaire qu'il était impossible de pouvoir assimiler à l'ensemble.

Le maître du monde regarda son aîné d'un air piqué lorsque celui-ci déclara qu'il s'attendait à voir des fruits de mer. Quelques secondes de silence suivirent pendant lesquelles le dieu au trident eut beaucoup de mal à accepter l'hypothèse qu'Hadès venait de lui faire... une blague. Un fin sourire naquit alors sur le visage toujours jovial de l'ancien Simbad et il se pencha légèrement en avant pour croiser les mains sur le bord de la table.

"A ma connaissance, tu ne manges ni âme, ni macchabée, ni cerbère... Pourquoi devrais-je disposer sur une table la dépouille de mes sujets, qu'ils soient Hommes ou animaux ?"

A son tour Poséidon leva son verre et en vida le contenu avec une solennité toute particulière. Le nectar, inaccessible aux mortels non investis par les dieux, détendit son corps et son esprit comme un puissant remède... Peut-être était-ce l'un de ses effets qui avait donné à Hadès cet... humour si étranger à sa personne.

"Ce traître d'Orion a osé recevoir Athéna alors qu'il était en première ligne à Asgard à ce que l'on m'a dit, du côté des blasphémateurs bien sûr. Et Athéna a choisi cet impudent comme symbole du pardon à ses chevaliers j'imagine. S'il se présente devant moi, je lui expliquerai que la vengeance se mange froide. Comme pour beaucoup d'autres choses. En parlant de cela, n'espère pas me faire croire que nous sommes alliés toi et moi. Rares sont les moments pendant lesquels tu n'as pas tenté d'anéantir mes possessions. A moins que tu n'aies une proposition à me soumette pour racheter tous les affronts que tu m'as fait, je ne suis pas en mesure de prêter grande patience à ces prétendus dictions "les ennemis de mes ennemis sont mes amis". Foutaises que tout cela, je finis toujours par rendre les coups, tôt ou tard, et dans les règles de l'art."

Mi-plaisantin, mi-acide, Poséidon se plaisait à rappeler à des personnes comme Hadès le nombre de griefs que l'on pouvait avoir à leur encontre. Par chance, le maître des eaux n'était pas celui qu'il avait le plus humilié par le passé, et cela lui permettait aussi d'être écouté sans recevoir la colère des océans en plein visage et sans sommation. Une nouvelle gorgée de nectar arracha un petit rire à l'Ebranleur de terre. Son expression changea pour devenir plus étonnée lorsque son grand frère annonça qu'il n'avait pas connaissance du verdict du tribunal divin.

"Alors ainsi tu privilégies une discussion fraternelle avec ton cadet qui ne te porte pas dans son cœur au fait de t'informer sur les décisions du tribunal divin et les droits qu'il t'accorde ? Serais-tu sénile, Hadès ? Je n'y ai pas moi-même assisté car réincarné peu après, mais je suis au courant de la condamnation d'Athéna à quitter son hôte. Et elle en a par ailleurs trouvé un autre il y a quelques minutes si j'en crois le cosmos que j'ai ressenti à Athènes. Et ton épouse Perséphone en revanche a participé à la cession de tribunal en ton nom. Ne l'as-tu pas rencontrée en chemin ? Je ne peux y croire tout de même... Elle a obtenu de Zeus qu'Arès satisfasse une requête pour chacun des dieux outragés. Athéna et Perséphone ont formulé les leurs mais je n'en connais pas le contenu. Quant à moi j'ai exercé mon droit, comme je le pouvais."

Le manque de renseignements d'Hadès choquait Poséidon au plus haut point. Lui toujours si calculateur et isolé semblait venir d'un autre monde, comme mort et hagard parmi les vivants, mais bien plus qu'à l'ordinaire. Cela pouvait sans doute l'arranger s'il décidait de mener un assaut sur les Enfers, mais il n'en avait présentement pas envie, et l'état du sombre monarque le dégoutait presque... A quoi bon attaquer un royaume sans réel adversaire ? Certes il y avait Thanatos et le juge de Garuda qui avait impressionné Simbad plus d'une fois, mais maintenant que le dieu mariné tait incarné, ce n'était pas la même chose. Il voulait la crème et la cerise du gâteau, le tout-puissant Hadès et son pouvoir sur l'armée des morts, mais au meilleur de sa forme ! Cela n'aurait plus de saveur de sa battre contre lui et de conserver rancune contre une telle épave. Pourtant, en écoutant les liens du sang, Poséidon ne pouvait pas se tromper : il s'agissait bien Hadès, le troisième enfant de Rhéa, l'aîné des frères qui s'étaient partagé le monde en trois territoires sous leur domination.

"As-tu été voir Zeus mon frère ? A quel point as-tu repris position en ce monde dis-moi ?"

(Hrp : Puisque la joueuse d'Hadès a signalé une absence indéfinie, je me permets de jouer légèrement son personnage afin qu'elle puisse reprendre le Rp là où elle l'entend sans que ce soit trop illogique)

Le monarque ne répondit pas, comme absorbé dans une méditation aussi sombre que sa réputation. Les mots de Poséidon l'auraient-ils ébranlé tel un séisme intérieur ? Ce pouvait être possible. Cet Hadès paraissait instable, encore à mi-chemin entre le silence de la prison d'un sceau et la réalité bien en chair et en douleur. La réflexion sur sa non-confrontation avec Zeus le laissait visiblement perplexe. Y aurait-il conflit avec le plus jeunes des premiers Olympiens ? Il était vrai que pour deux grandes mâles comme Hadès et Poséidon, se voir concurrencé par le maître des cieux avait quelque chose de vexant, mais jusque-là chacun s'était accomodé des événements sans problème.

"Tu ferais mieux de rentrer en Enfer et de mettre ta nouvelle existence en ordre avant de solliciter les liens familiaux. Une mémoire altérée de nos relations et des traditions qui exigent que l'on fasse entendre sa résurrection aux autres divinités pourraient te coûter quelques surprises.
-Tu as peut-être raison..."

Le seigneur des mers et océans se leva de son trône de corail qui se fragmenta avant de retourner sous le sable du fond de la mer Égée puis s'approcha de son aîné avec un regard ennuyé. Il vérifia qu'aucune cosmo-énergie n'arrivait aussi alentours puis posa une main sur l'épaule d'Hadès, et enfin l'entoura de ses bras dans un bref câlin de frère à frère.

"Ne répète jamais ce que je viens de faire, sinon je ne me gênerai pour réduire ton royaume à l'état de ruines pendant que tu es encore silencieux et inoffensif comme un faon qui vient de naître. Notre caractère divin ne nous permet pas de n'être que des frères, et c'est là une différence fondamentale qu'il y a entre nous et nos sujets."

Le dieu au trident se sépara de son frère puis soupira. Hadès se leva à son tour, l'air un peu vague. Son trône de corail disparut à son tour, ainsi que les petites merveilles à boire et à manger.

"Si mon Empire te donne l'inspiration, tu peux rester un peu à l'observer, mais rappelle-toi que les Marinas ne te portent pas dans leur cœur. Quant à moi, je te tiendrai personnellement pour responsable de la moindre dégradation survenue en mon absence. Et tu sais combien je peux être irritable parfois."

Le souverain des eaux se dirigea vers la barrière qui protégeait Eges de l'inondation, regarda une dernière fois vers son frère, puis entra dans l'élément liquide. Les chevaux et le char ne risquaient rien, et Delphinos ou un serviteur s'en occuperaient bientôt. La petite réunion de famille avait rappelé à Poséidon une promesse faite il y avait bien longtemps...


Récupération journalière (4 jours) :

Vie : 290 + 40 = 330
Cs : 267 + 40 = 307