Il va faire froid, très froid [PV Orion-Kaius ]

PS : C'est n'importe quoi mais j'avais vraiment d'idée

(Mais non c'est un bon début )

Pas moins de quatre ours de taille variable répondirent à l'appel de leur pair et avisèrent l'adolescent blessé. Affamées, les dangereuses créatures se dirigèrent vers lui, tout crocs sortis, prêt à déguster leur repas. C'est alors qu'un vent violent et glacial s'éleva brusquement. Les ours stoppèrent alors leur pas de mort et se mirent à humer l'air tout en grognant.
Le vent devint blizzard, de telle sorte que Kaius eut presque du mal à voir ses assaillants. Pourtant de manière étrange, la tempête sembla épargner le jeune homme. C'est alors qu'une voix parfaitement claire malgré la furie des éléments s'écria avec force :

L'impensable se produisit alors. Le blizzard redoubla d'intensité, se constellant de pieux de glaces, de neige, de cristaux acérés. Hurlant de surprise puis d'agonie, les ours furent balayés par la déferlante et s'envolèrent au loin, répandant sur le sol gelé des flaques de sang vite congelées. Tout autour de Kaius, la neige venait de prendre une teinte ocre.
Mais un assaillant demeurait. faisant peu cas du sort de ses frères et pousser par la peur et la faim, le premier ours poursuivit son attaque sur l'adolescent déjà mal en point. Il n'en eu pas le temps. Tombant des airs, un jeune homme à peine plus âgé que Kaius percuta de son genou le museau de l'ours qui s'écroula au sol. Sans attendre de vérifier si l'animal était bien mort, l'inconnu attrapa Kaius en passant le bras de l'adolescent sur son épaule et s'élança dans la plaine à une vitesse folle, portant le jeune homme pour lui éviter de chuter. Après de longues minutes de course effrénée, ils finirent par arriver devant une masure misérable mais dont une fumée jaillissait de la cheminée, signe d'un feu encore vivace.

- Bienvenu chez moi. Veux tu que je panse ta blessure ? Il ne faudrait pas qu'elle s'infecte. j'étais justement en train de préparer mon repas. Il devrait y en avoir assez pour deux si ça te tente.

Un grand sourire aux lèvres, l'inconnu relâcha Kaius et se dirigea vers la porte de sa cabane.

Le jeune garçon avait vite pris place près du feu à la grande satisfaction d'Orion. Le climat était bien assez difficile sans se forcer à des formules de politesse inutiles sur ces terres désolées.
Sans un mot, laissant à son invité le temps de reprendre ses esprits après tant d'émotions, Orion raviva le feu en y jetant quelques branches et entreprit de sortir d'une armoire en piteux état des filets de viande séchées. Il ajouta alors dans une marmite quelques légumes du village et un filet d'eau. Voilà qui ferait un copieux repas à défaut d'être appétissant.
Une fois son plat disposé sur le feu vivace, Orion s'agenouilla et tendit les mains vers l'âtre. La température restait polaire malgré la protection relative des murs de bois. Le jeune homme écouta la question de son invité et s'étonna de ses propos. Certes, il avait déjà lu de nombreuses mentions du "cosmos" ou d'individus puissants et dotés d'un sens inné de la justice, "les chevaliers", mais mettre en parallèle ses propres pouvoirs et ceux de ses êtres légendaires avait de quoi mettre Orion très mal à l'aise.

- Et bien enchanté de faire ta connaissance. C'est la première fois que je croise un des légendaires chevaliers. Néanmoins, je risque de te décevoir car je n'en suis pas un moi même. j'ignore d'où vienne mes pouvoirs et je serais bien incapable de te donner des explications les concernant. Je mène une vie d'ermite, je tâche de faire le bien, je médite sous les étoiles et je survis tant bien que mal.

Que dire d'autre ? Au vu du crime compréhensible mais ô combien impardonnable qu'il avait commis, Orion ne risquait pas de se comparer avec les chevaliers de la justice. Certes, il pouvait fournir un abri et de la nourriture à ce jeune homme mais il demeurait incapable de l'aider à affermir ses pouvoirs. Il ne s'en sentait pas le droit.

- Cette région peut s'avérer mortelle, même pour un chevalier. Venir ici sans provision, ni abri est une folie. J'ai peine à croire que désirer parfaire ta maitrise de ce "cosmos" vaille qu'on prenne un tel risque. Mais je suis admiratif devant ta volonté de bien faire.

Pour un simple enfant, Kaius savait de quoi il parlait. Orion l'écouta avec attention sans mot dire tout en posant deux assiettes ébréchées sur la table de bois mal en point. D'un geste, il invita son hôte à prendre place et alla vérifier la cuisson du plat principal.

- L'origine de mes pouvoirs ? Je suis né avec, voilà tout. J'ai toujours senti un grand pouvoir en moi et j'ai fait en sorte de l'accroitre au fil du temps. J'ai longtemps étudier de nombreux textes faisant mention des chevaliers de l'espoir au service des dieux de jadis. Je dois avouer que ma vie d'ermite m'aide à réfléchir sur moi même et sur mes capacités. Elles sont en moi, et c'est ainsi.

Orion ne mentionna pas les circonstances où ses pouvoirs s'étaient véritablement révéler. Ce passé demeurait trop douloureux pour lui. En parler à un inconnu, ne ferait qu'aggraver sa culpabilité et son malaise. Une fois le repas à température idéale, Orion le sortit du feu et en servit une généreuse portion à son invité grelotant. Par réflexe, le jeune homme alla chercher une ample couverture de laine et la posa sur les épaules de Kaius, peu habituer à de telles températures.

- Je me nomme Orion, en hommage à la constellation du même nom. Et oui je vis ici seul depuis... cinq ans. Je protège le village voisin. Et toi ? Depuis quand connais tu ce "cosmos" ?

Le jeune homme se leva en attendant la réponse et mis de l'eau à chauffer. Une infusion au miel leur ferait du bien à tout deux. Au dehors, le blizzard redoubla d'intensité. La nuit serait longue.

- Je ne sais pas si c'est en rapport avec cette énergie mais je lis également les présages en observant les étoiles. Un souvenir de ma défunte mère.

Un royaume sous les mers ?!
Voilà une révélation qui interpella Orion et le ramena dans le souvenir de ses nombreuses lectures. Poséidon, Hadès, Athéna, Zeus,... Bien des légendes nées de la mythologie évoquaient ces divinités à l'égo démesuré, aux pouvoirs incroyables et constamment en guerre pour s'emparer de la terre.
Orion n'était pas un homme sceptique et la présence même de ses pouvoirs particuliers le poussait à prêter foi à bien des spéculations. Cet adolescent venait donc de lui apporter une certaine lumière dans ses interrogations.

- Je dois dire que je ne suis qu'à moitié surpris de ce que tu viens de m'apprendre. Ma mère me racontait souvent des contes et légendes en appuyant fréquemment sur les dieux grecs, leurs royaumes et les héros qui les servaient. Tu confirme le fond de vérité de ces histoires.

Ainsi Kaius possédait lui aussi un pouvoir spécial autre que l'utilisation du cosmos. Entendre des voix sans cesse devait vit s'avérer un calvaire. Orion lui renvoya un regard compatissant et répondit à sa question du tac au tac.

- Il suffit de connaitre les déplacements des étoiles et de savoir interprêter les changements, les intensités de lueur, les anomalies. Le futur n'est jamais écrit. Pour le définir, il faut penser à un long fleuve qui suit son cour. Toutefois, selon les actes des gens, le courant peut passer du cour principal à ses affluents et ainsi prendre une autre voie. La plupart de mes prédictions concernent des évènements majeurs, des influences dans la destinée des personnes plaçaient sous certains signes. Je serais bien incapable de prédire ce que nous mangerons demain.

Orion acheva sa phrase avec un grand sourire et entrepris de remplir deux tasses ébréchées d'eau bouillante à laquelle il ajouta du miel et quelques feuilles séchées.

- Parfois, cette vie me parait une parenthèse entre deux existences. Les étoiles me prédisent une vie intense mais pour le moment, je n'en vois pas trace. J'aimerais tant visiter le monde comme tu le fais. Tu es très chanceux et je pense que une fois que tu auras appris à maitriser ton cosmos, tu accompliras de grandes choses.

Le pauvre Kaius était totalement épuisé.
Rien d'étonnant au vu de ce qu'il venait de traverser. Malgré le fait qu'il soit un apprenti chevalier, Orion n'approuvait pas qu'on puisse laisser un si jeune adolescent livrer à lui même surtout dans de telles conditions de survie. Sans l'intervention du jeune homme, kaius serait mort sous les crocs d'un ours ou de froid, voire de faim. Impensable. Un entrainement de la sorte ne pouvait aboutir à rien de bon.
Malgré la longue journée qu'il venait de vivre, Orion n'avait pas spécialement sommeil. Autant se rendre utile.
Après avoir poser un chiffon sous la tête de Kaius pour lui éviter de dormir contre le bois dur de la table, Orion se glissa dehors le plus discrètement possible.
Le blizzard s'était en partie calmer mais le froid restait particulièrement dur à supporter. Hormis bien sur quand on était habituer à un climat aussi rude. Fort heureusement, le ciel s'avérait libre de tout nuage et la lune pâle offrait une lumière bienvenue et apaisante.
En quelques enjambées, Orion gagna le rocher qui lui servait d'observatoire et posa son regard lointain sur les étoiles qui formaient un ballet immobile mais riche d'enseignement pour le jeune homme.
Apaisé, l'esprit concentré sur son exercice favori, Orion se laissa gagner par le vide spirituel qui lui permettait de détecter les changements, les variations et les perturbations susceptibles de lui permettre de lire les signes les plus évidents.
Pourtant, ses pensées finirent par se tourner vers les révélations de Kaius. Le cosmos. Etrange de mettre un nom si simple mais si complexe sur un phénomène naturel chez Orion. Depuis l'évènement qui avait bouleverser sa vie, il avait affermit ses pouvoirs liés à la glace et à la force de l'esprit de manière inconsciente mais continue.
L'envie de quitter ce lieu pour explorer le monde reprit Orion comme un poison qui lui lacéra l'estomac. Une tentation qu'il devait repousser avec force. L'avenir restait trop incertain.
Partir vers l'inconnu ou rester vers la stabilité mais le risque de péricliter ?

Orion resta là, assis sur un rocher, observant le ciel, de longues minutes.
Le blizzard ne le gênait plus tant il s'y était accommoder depuis les années de solitude qu'il avait traversé. Tout occupé à scruter la voute céleste et à étudier les mouvements des étoiles, le jeune homme ne baissait pas sa garde pour autant. Kaius semblait s'être éveillé comme en témoigner le vague mouvement de son cosmos.
Orion décida donc de se lever pour le rejoindre à l'intérieur.
Il le trouva au coin du feu, pensif. Le propriétaire des lieux toussota pour annoncer sa présence et prit une chaise pour se placer aux cotés de kaius.

- Tu sembles ailleurs. Tout va bien ? Si tu as encore froid, je peux rajouter quelques buches dans l'âtre.

Le jeune apprenti semblait si solitaire et malheureux.
Quel maitre sans coeur avait pu l'envoyer dans un tel pays où le froid mortel l'attendait ? Sans provisions, sans eau.

- Quand comptes tu repartir ? Car hors de question que je te laisse t'entrainer de nouveau seul dans la toundra. Tu n'y survivrais pas et je ne voudrais pas avoir ta mort sur la conscience à cause de ma négligence. Tu peux rester le temps que tu voudras mais ton maitre et tes amis doivent t'attendre non ?

Orion était ravi d'avoir enfin un peu de compagnie pour rompre avec son isolement mais il ne tenait pas à s'y habituer car au départ de kaius, la solitude n'en serait que plus douloureuse.
Un sourire bienveillant mais triste flottant sur ses lèvres, Orion laissa son regard se perdre dans les flammes. Il repensa à un temps révolu où chauffage, nourriture abondante et amour maternel étaient son lot quotidien. Une épique bénie ou qui l'aurait été sans l'ombre constante de son père violent. Cet homme monstrueux... Orion tâcha de chasser les souvenirs liés à cet individu de son esprit.