De retour à la maison / Libre

L'éveil
Sortir d'une longue léthargie

Il y a fort longtemps que je n'ai plus foulé ses terres. Pays de soleil et de feu, le Royaume de mon époux est égal à lui même. Fort, implacable, sans concession aucune, inhospitalier avec les étrangers et les inconnus à sa cause. Fort heureusement pour moi, je ne suis ni l'un, ni l'autre. Je suis ici chez moi. Bien qu'officiellement ma résidence principale soit sur le Mont Olympe, en compagnie des autres divinités du panthéon.

«Rien n'a changé ici...»

Mes prunelles mordorées balaient le paysage d'un regard placide et amusé. Difficile de savoir comment se porte le royaume et si une guerre a récemment frappée ici tant le paysage est toujours si hostile. En admettant que des combats aient fait rage il y a peu, on ne verrait probablement pas la différence avec les contours qu'offre la porte de la guerre en temps normal.

Repoussant une mèche de cheveux brune qui se fiche dans mes cils, un délicat sourire se dessine sur mon visage. Il est paisible et tranquille dans un premier temps. Puis peu à peu, à mesure que les secondes s'écoulent, mon sourire prend une toute autre teinte, semblant suivre la couleur de mes yeux qui s'auréolent d'une lueur rouge brillante qui se diffuse de la naissance de l'iris jusqu'à son extrémité. Cela n'aura duré qu'un instant. Ce simple et court instant où le visage de mon éternel amant se matérialise au sein de mon esprit.

«Bien... il est temps de se mettre en route.»

L'ample robe diaphane dont je suis vêtue, est constituée de pans de tissus transparents qui laissent entrapercevoir la peau rosée d'une jambe, le pourtour d'une épaule, la rondeur d'un sein. Toujours suggérer sans réellement dévoiler.
Oscillant sous le vent chaud qui souffle sur le désert de roches, ma longue chevelure brune en suit les caprices, virevoltant autour de ma nuque ou de mes épaules, pour retomber quelques instants plus tard contre mes reins, avant de s'élever de nouveau vers le ciel en une mélopée silencieuse qui accompagne solennellement mes pas.

(c) Never-Utopia

Le temple d'Oceanos.

Un vent léger avait soufflé dans mon sillage. J'avais zigzagué tel un ruisseau entre les arbres majestueux qui s’élevaient dans plusieurs forêts. Doux, agréable, j'avais transporté jusqu’aux narines les doux effluves des fleurs forestières. Et lentement, je fais mon intrusion dans le domaine d'Arès, faisant chasser, par la même occasion, mon influence sur la nature. J'avais eu beau avoir de nombreux litiges et quelques contentieux avec mon frère, mais nous nous estimons plus que de raison. Mais cette terre, ce royaume ou un bruit lourd à moitié étouffé résonne dans le silence de cette mer de sable, entremêlé de terre aux tons de flammes et de feu. La tension est palpable dans l’air. Une tension qui se dégage aussi bien par les lieux que par le maître de ce royaume. Une aura de force brute, immuable et imperturbable se dégage dont on ne sait d'où et qui est là comme une montagne au milieu d’une plaine. Siégeant, trônant sur cette plaine en maître absolu. Rares sont les personnes qui ignorent qui est Arès. Seuls quelques fous, inconscients ignorent qui il est. Quant aux insouciants ... Mais au travers de mes pensées, autre chose éveille ma concentration. Une aura, une présence, une énergie ... Oui, je la reconnais. Comment pourrais-je l'oublier ... Je n'ai pas oublié pourquoi je suis venue sur la terre d'Arès. Mais savoir Aphrodite ici, éveille et suscite une approche un peu différente quant à ma visite. N'affichant aucune expression, je reste en suspens, le temps de quelques instants. Puis, je m'avance silencieusement vers l'épouse d'Arès d'un pas presque aérien, un léger sourire borde mes lèvres.

Aphrodite .... J'ai l'impression que cela fait une éternité que nous nous sommes pas vu, comment vous sentez-vous ?

Vêtu d'une robe tombant jusqu'aux dessous de mes genoux. La couleur en est difficile à définir : elle semble grise, avec un reflet de crépuscule, mais bougés ou placés dans une autre lumière, elle devient du vert des feuilles dans l’ombre, du brun des champs en friche la nuit ou de l’argent sombre de l’eau sous les étoiles. Feuille et branche, eau et pierre : elle est la couleur et la beauté de toutes ces choses dans le crépuscule de la nuit que j'aime. Et il n'est certain qu'après ma rencontre avec les Titans, et préalablement, avec Odin. Pouvoir enfin retrouvé mes frères et sœur me procure une certaine douceur. Me positionnant de ce fait, près d'Aphrodite, je joins mes mains l'une à l'autre, pour reprendre les échanges avec ma très chère Aphrodite.

J'ai rencontré Arès, il y a peu, au domaine des Titans, et je lui ait fais la promesse de le retrouvé sous peu. Ma visite est purement courtoise à l'égard de votre mari ma tendre et chère Aphrodite.

Mon regard doux et calme. Transpirant d'émotion nouvelle, offrant une nouvelle lueur à mon regard. Un éclat tendre, compréhensif, calme.

Retrouvailles
Une soeur jamais oubliée

La douce brise d'une nuit lunaire effleure mon épiderme alors que les contours de la silhouette de ma tendre soeur se distinguent à travers le halo de chaleur dégagé par ces terres arides. Brillante et superbe, auréolée du mystère et des énigmes qui l'ont toujours caractérisée, elle n'a pas changé depuis notre dernière rencontre.
Je ne cacherai d'aucune manière ma joie de la revoir. C'est donc avec grâce et une infinie délicatesse, que mes bras s'enroulent autour des épaules de la déesse chasseresse et que je brise la fine distance qui nous séparait encore. Mes doigts dégagent quelques boucles blondes qui jonchent sa nuque alors que je dépose un baiser sur sa joue avant de murmurer quelques mots à son oreille.

«L'éternité... nous la passerons ensemble. Mais cela fait longtemps il est vrai, trop longtemps...
Ma chère soeur, un jour tu perdras cette vilaine habitude de me vouvoyer. Nous nous connaissons trop bien pour cela... »

Un sourire amusé illumine mes traits alors que je me détache d'Artémis. Mon regard attentif se porte sur son visage que je contemple longuement, avant qu'il ne dérive vers la naissance de son cou, le prolongement de ses épaules et de ses bras, sa taille aussi fine que la jeune pousse d'un arbre, ses jambes fuselées. Je la détaille sans aucune pudeur alors que mon sourire amusé s'élargit.

«Tu es toujours aussi belle ma chère soeur. Quel dommage que tu aies juré de rester vierge... Quel gâchis...»

Ces mots sont prononcés d'un air las, alors qu'un léger soupir s'extirpe de ma poitrine. Si Artémis et moi-même, n'avons pas toujours été d'accord par le passé, ce sujet a été l'un des plus houleux. Jamais je ne réussis à lui faire entendre raison. Et sachez bien que pour que je pousse quelqu'un à la "raison", c'est que vraiment... le sujet me tient à coeur. Le coeur a ses raisons... comme je le dis toujours.
Quoi qu'il en soit ma soeur n'a jamais voulu en démordre. C'est donc sans attendre de réelle réponse de sa part que je formule ma énième déception quant à ce point que j'estime des plus fâcheux.

Aérien, presque célestin, d'aucun le présenterait comme tout à fait charmant, est le rire qui naît de ses paroles. Ma chère Artémis me connait bien. Du moins, connait-elle bien ce qu'il peut advenir des créatures, quelles qu'elles soient, qui osent tourner un peu trop autour de la Guerre. Et si je n'ai confiance en personne sur ce point, Artémis et Athéna seraient sans doute les deux seules dont je ne m'inquièterais pas outre mesure. De part le serment qui les lie, dans un premier temps, mais également de part leur caractère et nature respectifs.
Artémis est bien trop droite et bien trop intègre pour s'adonner à la bassesse de séduire, voire voler, l'époux d'une autre, surtout si cette autre est sa soeur.

«Je ne m'inquiète pas de tes petites cachotteries avec Arès, sois rassurée ma chère Artémis.»

Un clin d'oeil ponctue mes paroles. Ceci-étant, elle vient de me donner une information qui me laisse relativement perplexe. Arès était donc chez les Titans il y a peu... Un étrange pressentiment enserre ma poitrine à cette pensée. Je ne sais pas pourquoi... Mais j'ai l'impression que ça ne se sera pas très bien passé. Les Titans sont fiers, voire teigneux pour certains d'entre eux, n'ayant toujours pas digéré qu'ils ne soient plus les maîtres incontestés de cette planète. Depuis le temps quand même... ils auraient pu passer à autre chose... Enfin, toujours est-il que ce type de comportement se marie en général très mal avec celui de mon tempétueux mari.
C'est donc un sourcil légèrement arqué, laissant supposé le fond de ma pensée, que je pose cette simple question à ma soeur.

«Comment les choses se sont passées chez les Titans ?»

(c) Never-Utopia

Les mots virent, naturels, presque inconsciemment. Comme le flux rythmé d’une rivière, Aphrodite est une déesse passionnée. Amoureuse passionnée, mais pas seulement en amour. Contrairement aux humains qui dans leurs conversations, aiment se répondre du tac-au-tac, ne faisant pas attendre leurs interlocuteurs, dusse la qualité du dialogue en pâtir. J'aime prendre mon temps. Si le choix m'est laissé, je suis capable de faire attendre mon entourage un long moment avant de répondre aux questions les plus banales. Rares sont, néanmoins, les gens qui comprennent que l'on puisse passer plusieurs minutes à réfléchir sur la meilleure façon de leur répondre, la plus belle tournure de phrase, la métaphore appropriée. Pourtant, cet art apporte beaucoup au discours. Un malheureux placement de mot peut changer l'appréhension d'une pensée, et le soin que l'on met dans sa diction est toujours garant du respect porté à autrui. Et avec la majorité des mortels, j'ai l'apanage du silence. C'est moi qui la provoque, mais avec Aphrodite, l'échange est naturel, limpide. Laissant donc la dernière question d'Aphrodite en suspens. Observant discrètement le vêtement particulier de l'épouse d'Arès. Il est assez joli et fin, tout le style de la divine.

Tu sais le serment qui me lie quant à mon désir de rester vierge ! Je suis juste, mais de fer dans mes décisions.

Un léger sourire borde mon visage. Aphrodite est l'une des rares, malgré sa passion dévorante pour l'amour et le plaisir charnel, à comprendre les, ou plutôt, mes raisons à vouloir rester vierge. Il est et sera inutile de revenir sur ce point, tant nous répéterons inlassablement les mêmes débats, pour l'éternité. Même s'il semble qu'en cette époque de trouble, l'amour est un sentiment des plus chaotiques, jamais tout blanc ou tout noir, toujours nuancé de gris. Sauf que la relation qu'entretient là divine avec Arès, n'est certainement pas tinté de gris. Elle est d'une passion dévorante, qu'Arès est seul à entretenir.

Et je te retourne le compliment Aphrodite. Ta beauté est toujours aussi vivace ! Mais peu peuvent appréhender tes qualités, autre que les attributs, que les mortels peuvent t'attribuer ma très chère sœur. Tu es la beauté, l'amour et tu incarnes les passions les plus dévorantes. Rares sont ceux et celles pouvant appréhender à sa juste mesurent, tes pouvoirs et tes talents.

Longtemps considérées comme une déesse gracile et mystérieuse, celles que les héros doivent protéger. Alors qu'en vérité, je suis bien capable de me protéger toute seule. Aphrodite me questionna sur les Titans, lui faisant tirer une mine entremêlée de curiosité et d'inquiètude.

Les Titans sont âgés et étouffés dans l'immobilisme propre aux leurs. Cela fait tellement de lunes qu'ils sont sur leurs immobilisme qu'ils ont oublié la passion et la fougue de la jeunesse, l'impétuosité et l'ardeur si caractéristique qui étaient la leurs il y a des millénaire.

Apollon et moi-même considèrent que tout est un cycle. Il est à la fois celui qui permet à la société d'atteindre son zénith mais aussi celui qui l'achève pour permettre à un nouveau de naître. Alors que je permet au règne animal d'atteindre lui aussi son cycle, et de l'achever, lorsque je, et nous jugeons bon de le faire. Nous nous complétons sur bien des spécifiés. Et bien qu'il n'est pas nécessaire de dévoiler la teneur de mes échanges avec les Titans, Aphrodite parviendra à comprendre la synthèse. Celle d'un conflit, d'une guerre à venir. Bien que le terme de guerre ne soit pas explicitent approprié, puisqu'il est nécessaire, lorsque deux factions s’opposent, que les deux puissent avec une chance de le remporter sur l'autre. Et bien qu'il n'a jamais été dans mon intérêt de me mêler de la politique des factions, quelles qu'elles soient. Il m'a fallu comprendre le monde, ou plutôt, l'époque ou je fusse réincarné. Alors, laissant quelques minutes s'éclipser, ma voix s'élance.

Le cycle concernant les titans se répètent inlassablement. Sans cesse vaincus par leurs descendants, ils risquent cette fois-ci, d'être une fois encore, en guerre contre les spectres et ou les Berzekers d'Arès. Typhon s'est montré trop arrogant et trop obtus à l'égard de ton époux, s'attirant, comme tu peux le deviner, les foudres de mon frère. Et les Titans le comprendront que lorsque la guerre frappera à leur porte.

Une chose parait néanmoins évident, l'éveil lent, mais régulier de plusieurs divins et divines, peu importe son panthéon et quelque chose de gratifiant, et à la fois, d'inquiétant. Et en-dehors de mon jumeau dont son sommeil éprouve une certaine ... mélancolie. Je me laisse guider par une certaine nostalgie, avant de me reprendre.

Et comment te sens tu depuis ta réincarnation ? Cette époque éprouve t'elle un intérêt pour toi ?

Retrouvailles
Une soeur jamais oubliée

J'agite la main dans un sourire amusé. Ce que dit ma soeur est on ne peut plus juste, mais peut être pas autant qu'elle l'imagine d'ailleurs... La plupart ne voit en moi que la Beauté, d'autres que l'Amour, certains parviennent à cerner les deux, mais ils sont forts rares. Quand à ceux qui arrivent à frôler ma Passion du bout des doigts... eh bien... ils sont fort peu nombreux, voire quasiment inexistants.

«Figures-toi, ma bien aimée soeur, que les humains sont plus enclin à la comprendre que les Dieux, paradoxalement...»

Je prononce ces mots d'une voix trainante, alors que mon index se pose sur mes lèvres, accompagnant la réflexion que provoquent mes paroles. Oui... aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, les humains entendent bien mieux la Passion. Peut être parce que leur vie est nettement plus courte que la nôtre... C'est une possibilité.
Un délicat sourire répond au compliment de ma soeur. La Beauté... je la représente en ce monde. Alors... quelque part, je n'ai aucun mérite.

Mon attention se détourne de ce sempiternel sujet, aussi vieux que je le suis, pour se reporter sur Artémis alors qu'elle me parle de la rencontre avec les Titans. Une moue de dépit se dessine sur mes traits fins, alors qu'elle emploie le mot "arrogant". Les Titans n'apprendront donc jamais de leurs erreurs...
Faire preuve d'un tel comportement en présence d'Arès ne va avoir qu'un seul effet : la Guerre. Mon époux accepte difficilement qu'on lui tienne tête, et encore moins que l'on monte dans sa tour d'ivoire en sa présence. Mon regard dévie rapidement vers les hauteurs du Royaume. Il est là. Je le sais, je le sens.
Depuis que nous avons été réunis, la toute première fois, une sorte de connexion s'est établie entre nous. Il est en ses terres, cela est une certitude. Tout comme il sait que je suis là également.

Toujours est-il que si la Guerre est imminente, ce n'est pas elle qui provoque cette moue que j'arbore. Les Titans vont se prendre leur énième déculottée, et cela sera bien fait pour eux. A croire qu'ils passent leur temps à chercher les ennuis...
Enfin... Non. Ce qui me dérange c'est qu'Arès doit déjà être en train de fomenter son plan, pour peu qu'il ne l'ait pas déjà mis en marche. A peine retrouvé... je vais le perdre à nouveau. Et cela... m'exaspère au plus haut point.

«Je te remercie pour ce compte rendu ma chère Artémis. je pense que nous connaissons toutes deux la manière dont va se solder cette rencontre... Maintenant... avançons veux-tu, j'ai hâte de retrouver mon époux.»

(c) Never-Utopia

Sujet: Re: De retour à la maison / Libre Dim 3 Sep 2017 - 17:59

Un froid sinistre tomba subitement aux portes du Royaume de la Guerre. Ce n'était pas un froid glacial tel que l'on pouvait le trouver dans les plus hautes montagnes du Grand Nord, au plus haut sommet d'Asgard dans les longs hivers de cette contrée, non, il s'agissait ici d'autre chose bien plus profond et sombre. Quelque chose de plus viscéral, d'obscure, un frisson parcourant l'échine tandis que ce froid lugubre s'accompagnait d'ombres et de ténèbres grandissantes. L'obscurité s'emparait peu à peu des lieux, rendant l'entrée du royaume du terrible Arès encore plus saisissante et terrible qu'elle ne l'était à l'accoutumée. Un silence de mort semblait s'emparer alors de la scène, seulement briser par un léger vent froid et inquiétant. Et au milieu des Ténèbres, une ombre se forma, pour finir par en émerger Phobos, fils d'Arès et d'Aphrodite. Il était grand, dominant les deux déesses de sa stature puissante et athlétique tandis qu'il approchait vers elle. Sa longue chevelure d'ébène semblait comme flotter dans les airs, contrastant avec son teint blafard. Ses yeux étaient d'un rouge sang étonnant, son faciès s'illuminant d'un aspect effrayant, découvrant en souriant de crocs féroces tandis que son allure, avec sa barbe plus ou moins négligé, lui conférait une prestance animale, presque sauvage. Pourtant, c'est avec des gestes soigneusement appliqués qu'il s'approcha, et s'inclina avec un grand respect envers sa divine Mère. Lui prenant sa main avec douceur, malgré la froideur de la sienne, il porta un léger baiser sur la fine peau de sa mère.

"Quelle joie de vous revoir, Mère. Cela fait presque une éternité que l'on ne s'était vu. Mon Père sera également ravi de vous voir, il vous recherchait depuis un petit moment déjà."

Le temps était quelque chose qui n'avait que peu d'emprise sur les dieux, sa notion étant somme toute abstraite pour eux, les dieux immortels. Phobos recula d'un pas après s'être redressé pour admirer sa Mère, toujours aussi belle et magnifique que dans ses souvenirs, si ce n'était plus encore. Il détourna un instant son attention vers la déesse de la Lune, pour lui adresser un salut de la tête respectueux.

"Artémis, sois la bienvenue dans le royaume d'Arès."

Phobos se retourna vers Aphrodite.

"Arès vous attend, Mère, et toi également, Artémis."

D'un geste, le dieu ouvrit un portail au sein des ombres, les faisant tourbillonner pour former un vortex d'ébène irisé.

"Navré d'employer un tel moyen pour vous amener jusqu'à lui, mais ainsi, je vous épargne la vision apocalyptique du Royaume de la Guerre!"

Phobos n'aimait pas que Sa Mère puisse voir les horreurs que renfermaient le Sanctuaire de son mari. Bien sur, il était conscient qu'elle savait de quoi il en retournait, mais il estimait que la déesse de l'Amour et de la Beauté n'avait pas à subir les affres du Brasier des Flammes, ni à admirer les carcasses calcinées qui jonchaient le désert de Feu, ou bien encore les immondices de la Fosse des Calamités. Non, il valait bien mieux L'emmener, les emmener, directement à son Père.

Sujet: Re: De retour à la maison / Libre Lun 4 Sep 2017 - 16:54

Au regard de l'épouse d'Arès, je lui semble mettre beaucoup de réflexions dans les paroles qu'elle me narre, peut être avait elle trouvé quelque chose qui puisse me satisfaire. Il se passa donc un temps durant lequel je me représente mentalement mes idées mêlées à ses paroles. J'esquisse un sourire fin, mais plein de sous-entendus à l'égard de la divine. Puis, en quelque secondes, la situation silencieuse se charge en un vent froid et oppressant. Alors, une présence approche avec une allure constante, sans paraître incommodée par la corruption ambiante. Non sans être incommodée par la présence du fils d'Arès, je lui retourne une sincère salutation lorsque ce dernier m’accueille après avoir répondu à Aphrodite.

C'est une joie de vous retrouver Phobos.

Relevant mon corps et ma tête après ma salutation, je fixe silencieusement l'enfant d’Aphrodite. La tournure prend un tout autre virage, et mes retrouvailles avec Arès, sera draper d'un mystère que je suis incapable de dissiper. Le retour de son sa tendre épouse occultera en partie, les motivations qui m'ont amenée à lui rendre visite. Et bien qu'Arès, puisse parfois se montrer détacher au vu de certaines situations. Il est évident que le compte rendu que je compte lui rendre de ma visite chez les tians passera au second plan. A contrario, les retrouvailles entre immortels et Olympiens dissipera bien rapidement,
la teneur de mes discours. Alors, mon regard se porte sur le portail, créée par le disciple de Zeus.

Je vous suis, ne faisons pas attendre Arès plus que nécessaire.

D'une marche délicate, je m'engouffre dans la brèche d'ombre, pour y être envoyé vers le temple d'Arès. Et espérer échanger quelques mots avec le divin de la guerre.

Sujet: Re: De retour à la maison / Libre Sam 9 Sep 2017 - 2:04

Le fils prodigue
Quoi de plus doux que de retrouver son enfant

Je lève les yeux vers le ciel rougeoyant d'un air songeur. Cela ne fait pas si longtemps que cela que je me suis détournée de l'humanité. Disons... que je n'étais pas vraiment partie finalement. Après cette étrange histoire avec ma soeur Perséphone, j'avais eu des choses à régler. Mais j'étais belle et bien là malgré tout.
Cependant Artémis a raison sur un point, ma réincarnation est relativement récente encore.

«Eh bien... je n'ai pas vraiment eu le temps d'observer pour tout te dire... J'ai été occupée par des affaires divines qui m'ont pas mal sollicitée. Mais toi ma chère soeur... tu es ici depuis plus longtemps si je ne m'abuse. Quel est ton avis sur la question ? Cette humanité vaut-elle mieux que la précédente ?»

Soudainement l'atmosphère change à peine ai-je achevé ma phrase. Lourd et pesant, l'air se charge de particules sombres, comparables aux Shadows que l'on peut rencontrer en Enfers. Un sourire, contrastant abruptement avec l'environnement qui se dégage tout autour de nous, illumine mon visage. Il est là. Je le reconnaitrais où que j'aille, entre mille divinités, à des kilomètres à la ronde.
Et alors que sa silhouette se distingue enfin à quelques mètres, une passion dévorante enflamme mon être. La passion d'une mère qui n'a pas revu son fils depuis tant d'années...

«Décidément, l'éternité est à la mode en ce moment.»

Un rire aussi léger qu'un flocon de neige tombant sur la feuille d'un arbre, se dégage de ma poitrine. Seule Artémis comprendra pourquoi je dis cela, mais qu'importe.
Je garde précieusement la main de mon fils dans la mienne, la couvant immédiatement de la chaleur de mon autre main dont je la recouvre. Phobos n'a jamais été du genre fils à maman. A mon grand damne, je l'avoue. Les démonstrations affectives en public ne sont pas non plus ce qu'il préfère, tout comme en privé d'ailleurs... Je pourrais même dire qu'il en a horreur. Alors, bien que cela ne soit pas toujours facile, je respecte cela et me contenterai de sa main et d'un léger baiser sur sa joue. Il ne faut quand même pas trop en demander à l'Amour.

«Mon fils, quelle joie de te revoir. Tu as l'air... de bien te porter.»

J'esquisse un léger sourire à ces quelques mots. Des mots qui portent un sous-entendu que seul mon enfant comprendra. Car cela fait bien des siècles... que je n'ai vu le corps qu'il arbore aujourd'hui. Y a-t-il une raison spécifique à cela ? Nous aurons tout le temps d'aborder ce sujet en temps voulu.
A l'évocation d'Arès, mon sourire s'agrandit alors que mes prunelles arborent un reflet rougeoyant qui n'aura pourtant duré que l'espace d'une fraction de seconde. Enfin... j'espère qu'il n'est pas entouré de sa palanqué de guerriers barbares, sinon... il va devoir les congédier séance tenante. A cette idée une petite moue amusée, mais silencieuse, se dessine sur mes traits.
Je relâche délicatement la main de mon fils en acquiesçant. Je n'ai jamais été particulièrement friande des différents domaines qui jonchent la route du palais de mon époux, qui contraste violemment avec le reste du royaume d'ailleurs.

«Merci Phobos, j'apprécie l'attention. Nous te suivons jusqu'à ton père.»

-> Palais d'Arès

(c) Never-Utopia

Sujet: Re: De retour à la maison / Libre Dim 10 Sep 2017 - 19:29

Sa Mère avait prolongé comme elle l'avait pu le peu de contact physique qu'il lui avait témoigné. Cela n'étonnait guère Phobos, et il l'avait laissé faire, quand bien même il n'était pas du genre à dévoiler son affection envers elle. Elle était Sa Mère, et malgré tout, malgré sa froideur et sa rigidité protocolaire presque cadavérique, lui aussi tenait à elle. Il laissa passer l'esquisse d'un sourire sincère, un sourire qui ne fit qu'accentuer son faciès intimidant, lorsque Aphrodite lui fit remarquer qu'il se portait bien. Peu de divinités pouvaient savoir quelle était la véritable apparence du dieu de la Peur, celui ci ayant scindé son âme en plusieurs parties peu de temps après être "né", et ceci avait bien évidemment eu de lourdes conséquences sur son état physique. Mais désormais, il était plus proche de son état originel, quasiment même, et cela n'avait pu échapper à la déesse de l'Amour.

"Effectivement, mais je ne suis qu'une ombre face à la déesse resplendissante que vous êtes, comme toujours cela dit."

Phobos failli laisser filer un rire amusé en relevant la moue qu'Aphrodite fit lorsqu'il lui a parlé de l'emmener voir Son Père. Certes, elle en était heureuse et toute émoustillée, mais il était clair pour le fils qu'il était de deviner ce qu'il se passait. Arès avait une certaine réputation, mais celle de ses guerriers étaient bien pire encore, et Phobos savait à quel point ils n'étaient que peu apprécié par Aphrodite.

"Soyez sûre que mon Père vous attend seul dans son Palais, les berserkers ayant d'autres ... préoccupations à l'heure actuelle pour se trouver auprès de lui."

Phobos s'était retourné un instant, songeur, l'esprit dirigé vers les terres intérieurs du royaume de la Guerre. Il percevait du combat, des berserkers se déchaînaient entre eux, comme de vulgaires chiens sauvages. Il ne savait ce qu'il s'y passait, mais il comptait bien tirer cela au clair. Mais pour le moment, il avait bien plus important à faire.

"Pardonnez ma distraction, Mère. J'ai certaines... responsabilités qui m'interpellent. Je vous mène à Arès immédiatement."

Il ne s'était, pour le moment, guère occupé d'Artémis, mais à côté d'Aphrodite, il ne pouvait en être autrement. D'un pas ferme il s'engouffra alors dans le vortex, avec à sa suite les deux magnifiques déesses qui telles des éclats de lumières s'enfoncèrent dans les Ténèbres avant de disparaître.

=> Palais d'Arès

Sujet: Re: De retour à la maison / Libre

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