Audience à l'ombre de la statue... [Odin ]

La Perle des Ombres vient d'ici

[HRP : petit post pour lancer le sujet]

Troubles, tout n'était que troubles en ces sombres instants. La menace ne s'était pas éloignée du Royaume. Loin de là, elle se faisait plus insistante, plus pesante, presque palpable. Sans visage apparent, elle était là, tenace et patiente. Telle le félin guettant sa proie, la poursuivant encore et encore sans jamais trahir sa présence jusqu'à porter le coup final. Un seul coup mais d'une telle puissance que si la proie n'en mourait pas, elle s'en sortait avec des terrifiantes blessures, l'amoindrissant jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que son jouet.

C'était cela que je ressentais. Cela que la blanche féline en moi ressentait. La menace froide et impersonnelle planant sur nous.

Si peu, nous étions si peu pour défendre Asgard et notre seigneur Odin. Je ne pouvais le nier. Si peu et si peu unis contre l'adversité. Tout ce qu'il se déroulait en ces temps en était la plus grande preuve. Même une simple mission de sauvetage semblait prendre des allures de quêtes personnelles et divergentes, là où l'union et la concorde aurait du régner en maître. Mais non, au lieu de cela, nous étions dispersés, tellement dispersés, sans lien, sans échange. Je pouvais le sentir si bien, moi, reléguée dans les ombres depuis si longtemps. Le sentir si bien ce manque de cohésion qui ne pouvait que nous précipiter vers notre fin si enfin nous ne nous décidions pas à parler et tisser des liens.

Enfin, tout n'était pas perdu si nous nous ressaisissions. Déjà, j'avais eu cette discussion avec Ashram qui nous avait mis face à nous-mêmes et les sentiments qui nous unissaient. Frère et sœur, nous étions, frère et sœur, nous avions partagé notre sang en un instant qui demeurerait gravé dans nos cœurs.

Ainsi, nous avions mis un nom sur ce que nous ressentions l'un pour l'autre : la fraternité et cela avait tant de valeur tant de valeurs.

Et c'était réchauffée de cette nouvelle donne que j'avais suivi mon frère avant de m'arrêter quelques instants.

Arbhaal ?

Je ne sentais plus sa présence. Son cosmos avait totalement été effacé sans le moindre éclat.

Mais pourquoi ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi je ne le sens plus ?

Ainsi, j'avais laissé Ashram seul face à Odin et la déesse Artémis. Instant qui m'avait coûté au final vu que le temps que je me penche sur cette étonnante disparition, tout le monde semblait s'être éclipsé de la salle du trône. Quelque peu dépitée par cette nouvelle et le départ précipité de mon frère loup et de Nox, je tournais un peu en rond. Visiblement, Odin n'était plus dans la salle du trône ni cette déesse que j'avais fugitivement croisée quelque temps auparavant. Aller dans une salle vide n'étant d'aucun intérêt, je décidais de scruter les environs à la recherche du cosmos de notre maître avant de le sentir au pied de sa statue.

Durant quelques instants, j'hésitais mais il me fallait prendre une décision, aussi, je pris à mon tour le chemin de la statue d'Odin. Il fallait que je sache pour Arbhaal, que j'aie sa confirmation mais aussi que je sache ce que cela allait impliquer pour moi. En effet, des deux tigres, j'étais maintenant la seule qui demeurait. Réalité que même la peine que je pouvais ressentir suite à la perte d'un tel guerrier ne pouvais m'échapper. C'était une tragédie pour Asgard mais aussi une délivrance pour moi. Le fait était bien connu. Si Zeta venait à disparaître ou périr en combat, Prime n'avait plus de raison de se dissimuler. Et cette vérité-là valait son pesant d'or et de miel.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Aller jusque là ne me prit que quelques instants. J'avais pressé le pas, de crainte de le rater une nouvelle fois. Le temps était clément et ce fut sans la moindre encombre que j'arrivais enfin au pied de l'immense représentation du roi des Ases. Seule avec lui, le son de nos voix couvert aussi bien par la mer que le vent, je laissais tomber mon masque de Zeta Prime, apparaissant au grand jour.

" Lénore de Zeta Prime, s'incline respectueusement devant le grand Odin pour lui demander audience. Si votre volonté est d'y accéder, que votre voix se fasse entendre. J'attendrais aussi longtemps qu'il le faudra, grand Odin, sage parmi les sages. "

Le père d’Asgard avait préféré se retirer au-delà du trône et des apparats nécessaires à la diplomatie. Ce n’était pas un mais deux guerriers divins qui avaient soudainement disparus. Il ne pouvait se tourner vers personne, il était l’incarnation de celui vers qui tous se tournaient. Non, ce qui était problématique, c’était l’enchainement de fatalités improbables à comprendre mais surtout impossibles à prévoir. Il s’acharnait à prendre les devants pour que le monde puisse être préparé à quoi que ce soit qui veuille nuire. Tout ce qui importait, c’était l’assurance que nul royaume ne soit une nouvelle fois en proie à un hiver tel qu’on n’en avait jamais connu, que le Ragnarok soit repoussé. Et il y avait bien d’autres projets mais ils pouvaient ne jamais voir le jour au vu de la disparition des guerriers protecteurs du royaume.

Aussi, lorsque Lénore s’avance vers lui, il ne peut l’ignorer.

- Relève-toi, fille de Zeta.

Il n’avait pas fourché. Il avait bien précisé Zeta, comme pour souligner le fait qu’avec la disparition d’Arbhaal, elle était désormais la protectrice de l’étoile, libérée de certains engagements, libre de s’afficher à la vue de tous.

- Ne cherche pas à trouver les meilleures formules, parle-moi comme une fille envers son père, le plus naturellement du monde. Je te dois bien ça, toi qui a sacrifié jusqu’à ton identité pour me servir.

Il se tourne et lui fait signe de se relever alors que l’un des deux loups part en direction de la salle du trône. Il semblerait que quelqu’un arrive.

- Tu n’as pas croisé Ashram en venant ici ? Je le sens plus serein que lors de son départ pour l’Angleterre. Mais quelque chose le trouble encore. Tu ne trouves pas ?

Pourquoi évoquait-il de la sorte le récent entretien qu’il avait eu avec le Loup d’Asgard ? Sans doute car il avait eu écho par les Valkyries des événements récents qui avaient fait battre le cœur de la tigresse et du loup, qui avaient fait se retrouver deux cœurs perdus comme deux frères et sœurs. Ainsi vont et viennent les destins au cœur d’Yggdrasil. Cependant, le gardien d’Epsilon avait encore un fardeau à trainer, c’était évident que son expérience face au Kraken l’avait changé et Odin avait préféré ne pas aborder cette question

Il lui laissa le temps de répondre puis enchaina avec autre chose.

- Depuis le temps que tu es à Asgard, je n’ai jamais eu l’opportunité de te recevoir, alors, dis-moi, depuis que l’armure t’a choisie, parles-moi donc de ce que tu as pu ressentir.

Il semblait qu’on vienne à l’autre bout de la salle du trône. Et là, devant la statue d’Odin plantée dans le vide, il n’y aurait rien d’autre que la simplicité pour recevoir celui qui s’apprêtait à franchir le seuil. L’aplomb sur lequel le père d’Asgard se tient avec Lénore fait ainsi face à un spectacle des plus enchanteurs puisqu’une aurore boréale prends ses quartiers dans le ciel comme pour saluer les guerriers qui s’éveillent à nouveau malgré ceux qui se fondent à jamais dans la nuit ; un cycle tel que le royaume d’Asgard peut en connaitre à chaque nouveau printemps.

Je viens d'ici

Arrivant finalement en vue de la capitale d’Asgard et malgré le long chemin qu’il avait parcouru en un temps presque record, Geralt ne s’autorisa même pas une seconde pour souffler, ni pour lui, ni pour sa monture qui pourtant n’aurait était contre. Malgré les heures de chevauchés qu’il venait de réaliser, malgré la pluie et le vent, il n’avait pas fait la moindre halte. Comment l’aurait-il put, avec toutes ces questions, tous ces mystères qui l’obsédaient désormais et cette armure qui lui collait presque à la peau refusant de s’enlever ?

En son for intérieur, il savait qu’il n’aurait plus de repos ni de quiétude avant d’en avoir appris d’avantage sur ce destin qui lui avait été révélé de la manière la plus directe et minimaliste possible.

Passer de sorceleur à guerrier divin, la promotion était presque incroyable, et pourtant, à chaque fois qu’il baissait les yeux, Geralt pouvait se convaincre que son sort n’était pas un rêve, car l’armure ne l’avait toujours pas quitté.

Pourquoi lui ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? De telles questions avaient-elles au moins des réponses ? Et qui dans ce cas serait à même de les lui donner ?

Geralt n’entendait que fort peu de choses à ces légendes de dieu foulant la terre des hommes pour y semer le chaos. Pour lui, il y a quelques années seulement, c’était encore de l’ordre de la mythologie, mais en quinze ans, il avait eu le temps de se faire une raison. A défaut de comprendre, il devait l’accepter, et puis, qui sait, la journée touchait déjà à son terme, et après les ténèbres de la nuit, un nouveau jour poindrait.

**********

La capitale… Cela faisait longtemps que le loup blanc n’y avait pas mis les pieds. Non pas qu’il trouve la ville désagréable, bien au contraire, mais en ces lieux hautement urbanisés, il n’y avait que fort peu de travail pour ceux exerçant sa profession.

L’envie d’aller vérifier la qualité de la plus proche taverne lui traversa rapidement l’esprit alors qu’il en apercevait non loin l’écriteau, mais il savait que s’il pouvait noyer ses questions dans une bouteille, celle-ci ne durerait pas éternellement, c’était un tout autre genre de remède qu’il lui fallait ingérer.

Faisant fi des regards tantôt ébahi tantôt étrangement commun qu’on lui jetait, le sorceleur compris qu’il n’était pas le premier porteur d’armure que la populace voyait. Ainsi Kalkstein avait dit vrai, c’était bien en cette cité qu’il trouverait des réponses, et quel meilleur endroit pour commencer son enquête qu’au palais d’Odin lui-même ? Au sein de ce massif édifice qu’on aurait dit être directement tombé du ciel, il se trouvait forcément quelqu’un qui pourrait lui en dire d’avantage sur au moins le moyen de retirer cette fichue protection.

**********

L’ascension du palais fut très étrange, même pour un sorceleur, car non content de réagir parfaitement sereinement à l’arrivée de Geralt et à ses questions, l’ensemble des personnes qu’il y croisait lui indiquèrent la même direction, à savoir un temple situé dans les hauteurs du palais. Mais le loup blanc ne voulait pas d’un temple, il voulait des réponses, parler à un responsable ou à un forgeron hautement qualifié.

Il continua donc son errance au sein des salles et des couloirs du palais du père de tout, littéralement assaillis par l’énergie purement incroyable qu’il dégageait par endroit. Partout, des traces de cosmos, partout des points d’émissions. Combien d’éveillés se trouvaient déjà en ces murs ? D’autres porteurs d’armure sacrée ? Non, il y avait autre chose, quelque chose d’incomparablement plus… différent. Au sommet du palais semblait-il, là où devait se trouver la fameuse statue du père des Ases, se trouvait également deux énergies tout à fait remarquables, l’une d’elle étant en tout point formidable, et l’autre, presque éclipsée, n’était autre que celle de Sigrid.

A la fois surpris et heureux de cette coïncidence, ce fut d’un pas serein mais hésitant que le sorceleur se mit en quête des escaliers permettant d’accéder au plus haut niveau d’un palais décidément d’échelle divine.

Ses pérégrinations auraient pu durer encore des heures, s’il n’avait pas eu l’humilité de simplement demander son chemin, mais si le sorceleur avait bon nombre de défaut, l’orgueil n’en faisait pas partie.

**********

*Six cent trente-quatre… Six cent trente-cinq… Six cent trente-six… Et six cent trente-sept.*

Arrivant enfin au terme de son périple et au plus haut sommet d’un palais résolument fait pour une race d’homme hautement athlétique au vue du nombre de marche d’escalier qu’il contenait, le sorceleur, qu’une matinée de chevauché et une ascension de près de mille marches avaient rendu plutôt impatient, engagea le pas en direction du duo lui faisant face et composé d’un vieillard borgne à l’armure rutilante assit sur un trône et de Sigrid, porteuse d’une armure blanche et dont le casque représentait un tigre à dent de sabre.

*Voila qui lui va bien. Un bien beau félin, mais qu’il vaut mieux ne pas échauder.*

« Tu m’avais caché que tu étais un guerrier divin Sigrid. Ou l’es-tu devenu depuis notre dernière rencontre ? »

Chaleureux avec une pointe taquine dans la voix, Geralt dut se retenir pour ne pas prendre la blonde magicienne dans ses bras. Si seulement il avait eu l’occasion de prendre un bain depuis sa rencontre avec le dragon…

« C’est bon de te revoir. Déjà deux ans… Et tu n’as toujours pas pris une ride depuis notre première rencontre… »

Il était de notoriété presque commune que les magiciennes attachaient une haute importance à leur apparence, et certains en étaient venus à murmurer qu’elles utilisaient des sortilèges pour préserver leur beauté des dégâts du temps, quoi qu’aucun fou n’ai jamais osé le leur demander.

« Tu nous présente ? »

Et se tournant vers le vieil homme résolument imposant tant par son apparence que par l’aura qu’il dégageait, le sorceleur ne put s’empêcher de remarquer l’aurore boréale au-dessus de leur tête, et malgré les années qu’il avait passé à les contempler alors qu’il parcourait les terres d’Asgard, il les trouvait toujours aussi magnifique.

Sujet: Re: Audience à l'ombre de la statue... [Odin ] Ven 4 Sep 2015 - 23:22

Sans trembler, sans douter, je m'étais adressée au roi des Ases, Odin le Sage autant qu'Odin le Guerrier. Et au premier coup d’œil posé sur l'imposante divinité se tenant seule sur son trône, j'avais pu ressentir une certaine lassitude émaner de sa personne, flotter dans son aura. La perte de certains des nôtres à la suite de tant et tant de malheurs ne pouvait qu'y jouer un rôle certain, s'ajoutant encore au la masse immense pesant déjà sur ses épaules en plus de la charge normale que sa place même dans l'univers lui attribuait.

Et plus que quiconque, je pouvais comprendre le réconfort de la solitude et du silence en ce genre de cas. Un tel besoin que seuls ce genre de lieu pouvait combler. Communier avec la nature, avec Asgard tout entier était une telle source d'apaisement et de soutien en plus d'un moyen de se ressourcer loin de tous ces regards qui ne faisaient que se tourner vers lui, que lui demander sans se rendre compte à quel poids son pouvoir était lourd à porter...

Vers qui Odin pouvait-il se tourner en certains instants ? Lui qui était au sommet d'Asgard, vers qui pouvait-il se tourner ?

Je ne le savais, je ne le savais. Il pouvait compter sur ses guerriers encore en vie mais non sur un être supérieur à lui. Tel était sa place, telle était sa vie.

Et le voyant en cet instant, seul, faisant face malgré tout ce qui devait peser sur son esprit déjà si troublé, je ne pouvais que me sentir fière d'être sous les ordres d'un tel chef. Plus que jamais, il donnait cette impression d'être un roc se dressant contre les tempêtes du destin. Un roc prêt à aller jusqu'au bout, jusqu'à l'ultime instant sans trembler ni abandonner. Et moi qui n'étais qu'une magicienne, une valkyrie, une guerrière divine, avais-je alors vraiment le droit de venir le troubler de la sorte ?

En avais-je le droit ? Non, j'en avais le devoir, le devoir. Que deviendrait notre seigneur Odin si ses guerriers se changeaient en agneaux timorés ? Nous étions les combattants d'Asgard, des combattants redoutés et non des enfants apeurés. Aussi, embrasant légèrement mon cosmos, j'assurais le maître du Royaume qu'il pourrait compter avec moi pour l'épauler tout comme il pouvait avoir toute confiance en mon frère Ashram.

Et ce fut avec une joie certaine que j'accueillis ces premiers mots.

" A vos ordres, seigneur Odin. Moi, Lénore, Sigrid de Zeta suis votre servante tout comme votre Valkyrie combattant autant au cœur des ombres qu'en pleine lumière. Ordonnez et j'obéirai... "

Et entendant sa demande, je lui répondais aussitôt, d'une voix vive et limpide comme il seyait à l'une de ces guerrières.

" Oui, seigneur Odin. J'ai croisé Ashram et nous avons parlé autant que possible en ces temps troubles où les quelques instants de répits sont si rares qu'ils doivent être chéris et savourés comme s'ils étaient nos jours derniers.

J'ai pu lui parler et l'aider à faire la part des choses entre lui et moi, entre moi et lui. Nos liens sont ceux d'un frère et d'une sœur prêts à tout donner pour accomplir la destinée que les Nornes nous ont tracée et non ceux d'amants combattants côte à côte sous la bénédiction de la rayonnante Vanadis Freyja. L'amour a bien éclairé un jour ma vie et je peux en reconnaître toute la saveur toute la flamme inégalable que je le croise. Je chéris en moi ce souvenir qui me dit pourquoi je combats. Pourquoi, je mets ma vie en balance pour qu'Asgard puisse poursuivre sa route malgré tous les dangers.

Eh oui, j'ai parlé à Ashram et j'ai tenté de l'aider du mieux que je le pouvais. Mes paroles n'engagent que moi mais si elles peuvent l'aider, qu'elles le fassent qu'elles le fassent...

Il est mon frère et je suis prête à le protéger si un jour il m'appelait. "

Une autre question fusa, plus personnelle, plus difficile à répondre pour moi. Évoquer la solitude sans nom qui fut la mienne toute une partie de ma vie était si dur que je ne pus qu'un instant baisser la tête, ne sachant comment trouver de suite les mots justes tout en maîtrisant des émotions trop longtemps contenues et qui ne pourraient que remonter. J'en tremblais. A ma grande honte, j'en tremblais avant de remarquer l'aurore boréale qui paraissait soudain dans le ciel d'Asgard.

Une telle beauté, c'était une telle beauté que je me perdis un court instant en sa contemplation avant de ressentir une nouvelle présence.

Géralt !!!

Mon cœur manqua presque un battement en reconnaissant cette présence qui m'avait, de par le passé, tant bouleversée.

Et me retournant lentement tout en tachant de reprendre ce masque de froideur qui était le mien, je me redressais. Il fallait que je le vois, que je le contemple dans toute sa force et sa vigueur. Rien qu'à le savoir tout proche, je sentais mon âme se réchauffer et les souvenirs affluer en moi avec leurs échos de danger et de sensualité.

Charmeur, il était, charmeur il était resté. Bien plus encore maintenant que dans mes souvenirs. Et sans me laisser le temps de parler, il me prit dans ses bras. Contact que j'appréciais en dépit de l'odeur qui se dégageait de lui. Un fumet qui n'avait rien de divin, tenant davantage du vieux sang séché et d'un mélange d'herbes en tout genre. De quoi donner à la magicienne au nez sensible que j'étais une seule envie : jeter Géralt dans l'eau et faire mariner des heures ses vêtements...

En plus de...

Mais non, il va pas déjà tenter. A peine arrivé...

Et chassant rapidement ces idées confuses de ma tête, je m'empressais de répondre sans rien en montrer au Loup blanc.

" Je pourrais t'en dire autant Géralt. Toi aussi, tu n'as pas pris une ride ni même un autre cheveu blanc depuis notre dernière rencontre. "

Souriante à la fin de cette phrase, je me dégageai juste ce qu'il fallait pour donner une petite tape amicale sur la God Robe dont il était revêtu de la tête aux pieds.

" Tu m'as manqué, loup blanc, tellement manqué... "

Puis, reprenant tandis qu'il me lâchait.

" Oui, je suis la guerrière divine de Zeta, Sigrid est l'un des mes prénoms mais en tant que guerrière de Zeta, je m'appelle Lénore, la blanche féline. "

" Mais pour toi, je serai une vraie tigresse prête à sortir ses griffes, Loup blanc. "

Ajoutais-je rien que pour lui avant de reprendre sur un ton plus que sérieux.

" Et je vois tu as été choisi pour porter l'une des plus puissantes sinon la plus puissante des God Robes sacrées, celle de Fafnir, le dragon que terrassa le légendaire Siegfried. "

Puis, réalisant enfin qu'il m'avait fait passer avant notre seigneur Odin, je me retins de rire à sa demande, me tournant vers le roi des Ases.

" Seigneur Odin, je vous prie d'excuser ce manque de courtoisie du aux sentiments que nos retrouvailles ont générés en nous. Je vous présente le sorceleur Géralt de Riv, le Loup Blanc, que j'ai rencontré des années auparavant avant que nos routes ne se croisent et se recroisent indéfiniment.

C'est un puissant sorceleur et un guerrier hors pair d'une rapidité et d'une puissance phénoménale que l'éveil de son cosmos n'a pu que rendre encore plus redoutable. La plus grande preuve en est la God Robe qu'il porte : celle de l'Alpha, de Fafnir. "

Puis amenant mon ami à s'incliner à son tour. Ce qui n'était pas forcément dans ses habitudes.

" Géralt, je te présente notre roi, le seigneur Odin, le plus sage de tous les dieux d'Asgard et celui qui veille sur nos destinées en repoussant de toutes ses forces et ses ordres le Ragnarök. "

Et sur ces derniers mots, je le laissais reprendre la parole et adresser ses respects au roi des Ases, le puissant Odin.

Sujet: Re: Audience à l'ombre de la statue... [Odin ] Lun 7 Sep 2015 - 22:40

Le père acquiesça aux propos de Lénore. Il était question d’un des guerriers divins. Cependant elle ne put répondre lorsqu’une des questions devint personnelle. Quelques instants s’écoulèrent, et puis il arriva.

Il semblerait que finalement les guerriers partis soient remplacés par d’autres, fraichement, comme si les choses n’avaient pas de fin. Car à peine ont-il commencé à parler que déjà s’approche un des guerriers divins nouvellement incarnés : Alpha. Il fut un temps ou celui qui endossait l’armure de Dhub était nommé à la tête de tous les guerriers divins, triomphant au sommet de l’ascension vers le palais d’Asgard. A présent, les choses sont différentes, les temps sont aux épreuves et avec une armée incomplète, il faut bien faire face. L’arrivée d’Alpha sonne un peu comme un espoir de voir enfin une tête émerger parmi les guerriers divins, encore qu’il soit trop tôt pour le savoir.

Car il y a bien Lénore, la féline guerrière qui œuvre plus dans l’ombre et par diplomatie ; qui préfère observer et combattre en dernier ressort. Pourrait-elle s’acquitter d’une tache pareille ?
C’est vrai que le père avait pensé à Ashram, avec Vaflan, l’un des plus puissants guerriers pour l’instant ; mais il n’a jamais été dit que la force faisait tout. Si seulement son esprit était clair.
Et là, voilà qu’un nouvel Alpha pointait enfin, que son astre éclairait désormais plus encore que de raison. Les temps étaient-ils venus pour que tout rentre dans l’ordre ? Il regarde l’étoile de Zeta pour mieux lui parler avant que l’Alpha ne soit en mesure d’entendre.

- Deux étoiles pour une. Ta mémoire ne te fait pas défaut, fille d’Asgard.

Peut-être qu’il devait en être ainsi, peut-être que l’étoile avait choisi quelqu’un qui, en dépit des tragiques événements que tous avaient pu avoir, était connu de Lénore et d’elle seule. Pourrait-elle se sentir seule à présent ? Elle qui venait de perdre son étoile maitresse, voilà encore un tour du destin que les Valkyries en grandes instigatrices avaient tissé. Et ils ont besoin d’échanger, de voir et de comprendre. Le Père sera resté silencieux et de marbre un court instant avant de prendre la parole.

- Un nouvel Alpha est le signe d’une nouvelle aube, n’est-ce pas ? Ta route, aussi périlleuse soit-elle t’a mené jusqu’ici, sans que tu ne puisses expliquer pourquoi ce fut si facile. Et tu auras des questions à la mesure des mystères qui entourent ta venue ici..

S’approchant de lui un peu plus, il se prépare à en dire bien plus, beaucoup plus mais au même moment, quelque chose déchire la tranquillité des lieux. Le Palais semble s’agiter l’espace d’une fraction de seconde : un être d’une grande puissance vient d’arriver à Asgard. Interrompu, il se tourne alors vers Lénore pour prendre les devants.

- Une divinité vient de passer les portes d’Asgard, et sans retenue. Je me doute de qui il s’agit ; il n’y a qu’un seul divin qui se permette d’arriver avec une telle mise en scène. A moins que je ne me trompe…

Sans sourciller, il prend la direction de la salle du trône, tout juste est-il le pas alerte et vif.

- Il va falloir remettre notre entrevue à plus tard. Si vous souhaitez m’accompagner dans la salle du trône, sachez que cette entrevue sera probablement compliquée ; si vous souhaitez profiter de l’instant pour vos retrouvailles, autant le faire. Dans tous les cas, quelques mètres nous séparent.

C’était aussi clair que de l’eau de roche. Un imposant visiteur arrivait et Odin n’allait certainement pas faire attendre cet invité de marque. Là, sur le parvis, sous la statue, ils n’étaient qu’a cinquante bons mètres de la salle du trône en définitive. Ils pourraient entendre et aviser.

Sujet: Re: Audience à l'ombre de la statue... [Odin ] Mer 9 Sep 2015 - 15:40

HRP:

Qu’il était bon au cœur de Geralt que de retrouver une amie de longue date. Une amie, oui, mais Sigrid n’était pas que cela pour le sorceleur. Douleur et épreuves rapprochaient les êtres, et avoir frôlé ensemble la mort avait eu pour effet de faire naître entre Geralt et Sigrid une relation allant bien plus loin que la simple camaraderie.

« Lénore ? Combien de noms as-tu ? Combien t’en faut-il ? Et lequel est ton véritable nom ? »

Jamais auparavant la bonde magicienne ne lui avait parlé ni de son armure ni de son autre nom. En vérité, elle et Geralt n’avaient pas beaucoup parlé lors de leurs précédentes rencontres, trop occupés à user autrement de leur bouche. C’était visiblement le moment de changer cela, car le temps était venu pour des révélations.

« Oui, j’en suis moi-même le premier étonné. Et j’ai encore beaucoup de question à ce propos, des questions auxquelles j’aimerai trouver des réponses. »

Kalkstein avait certes été d’une grande aide, mais sa connaissance des légendes concernant les armures sacrées n’allait pas jusqu’à celle que pouvait posséder un être lui-même versé dans les secrets de ces protections qu’on disait l’œuvre du père de tout lui-même.

« Encore une fois, on dirait que je vais avoir besoin de tes lumières. »

Et tandis que le vieil homme demeurait encore étrangement silencieux, comme les observant tous deux avec intérêt, Geralt cru à une plaisanterie quand Lénore le désigna comme Odin en personne.

« Pardon ? Odin ? Je veux dire, LE Odin ? Le père de tout et le seigneur des Ases ? Lénore, ce n’est pas le moment de plaisanter… »

Geralt ne savait pas s’il devait rire ou s’inquiéter. Il n’avait jamais été un fanatique, et pour lui, la religion ne devait pas empiéter sur le trésor humain qu’était le rire, mais tout de même, usurper l’identité d’un dieu, même pour plaisanter…

Peut-être était-ce dû à ce petit brin de superstition, ou encore à ce respect que le sorceleur attachait aux mythes et légendes de son pays bien aimé, mais quelque chose dans cette situation demeurait dérangeante aux yeux de Geralt alors que d’une voix presque irréelle, le vieil homme prit la parole.

« Pardonnez-moi monsieur, mais on se connait ? Que pouvez-vous savoir de ma vie et des embûches qu’elle m’a réservée jusqu’ici ? Je ne crois pas vous connaitre, alors pourquoi qualifier de facile la route qui m’a mené jusqu’à ici ? »

Voyant Lénore inclinée devant ce vieil homme en armure scintillante, Geralt se doutait bien qu’il n’était pas n’importe qui, mais cela n’en faisait pas un dieu, et encore moins le seigneur des Ases en personne, d’autant plus que jamais les légendes nordiques n’avaient décrit Odin comme un dieu réclamant de ses sujets qu’ils se prosternent devant lui.

Certes, jamais la blonde magicienne ne lui avait menti, mais cela ne la rendait pas infaillible pour autant.

« Allons, tu crois vraiment qu’il s’agit du père de tout ? Ici, devant nous ? Enfin, si Asgard a une prêtresse, c’est bien parce que les dieux sont hors de notre portée. Le cosmos et les armures sacrées passent encore, croire que les dieux existent je veux bien, mais qu’ils foulent la terre, et plus encore que ce vieil homme en soit un, non cela repousse les limites de la vraisemblance beaucoup trop loin. »

Geralt ne le disait pas à voix haute devant des inconnus, mais Lénore savait ce que Geralt pensait des dieux. S’il ne pouvait nier leurs existences dans l’imaginaire des hommes, il était similaire à St Thomas sur certains points, à commencer par ce scepticisme raisonné concernant toutes forces prétendant régir le sort du monde ainsi que son destin par la même occasion.

Ainsi, avec toute la diplomatie dont il était capable, Geralt s’apprêtait à demander de plus amples explications concernant sa situation ainsi que celle de ceux qui l’entourait, quand soudain, le vieillard sembla comme scruter l’horizon devant lui.

Un dieu venait de franchir les frontières d’Asgard ? Sans retenue ? Ce vieil homme avait des sens si développés qu’il pouvait sentir cela malgré la distance ?

« Et… C’est mauvais pour nous j’imagine ? Est-ce… Une attaque ? »

Douter des mots de quelqu’un était une chose, mais douter de ses émotions en était une autre. Si Geralt ne pouvait dire s’il disait vrai concernant cette divine intrusion, l’air grave et préoccupé sur le visage borgne du prétendu seigneur des Ases ne semblait pas feint. Quelque chose approchait, encore hors de portées des sens aiguisés du sorceleur, quelque chose de mauvais quoi que pour le moment guère assez alarmant pour précipiter les actions de ce vieil homme voulant désormais s’entretenir avec cet hôte importun.

« Avec tout le respect que je vous dois, je doute d’être le mieux placé pour accueillir un… Dieu en ce palais. Je ne suis ni prêtre ni émissaire, je ne suis qu’un tueur de monstre avec une armure sacrée collée sur le dos et une foule de question. »

Encore d’avantage de question venaient harceler le sorceleur. Le sérieux et la sincérité avec laquelle Lénore et ce vieillard parlaient des mythes et légendes semblait si honnêtes, si péremptoires, qu’ils faisaient naître le doute dans son esprit cartésien.

A la lumière de cette hypothèse, les réponses énigmatiques des serviteurs du palais prenaient un tout autre sens. Aller trouver le père de tout au sommet du palais. Geralt avait cru à une métaphore parlant de la statue d’Odin. Et s’il s’était trompé ?

« Oui, même si je n’y serais pas, je pourrais voir et entendre. Ce n’est pas tous les jours qu’un… Dieu vient à nos portes, et cela serait dommage de rater un tel événement. Je serai ici si jamais vous avez besoin d’une lame acérée. Et Lénore me tiendra bien compagnie. »

Et se tournant vers la guerrière divine de Zeta Prime comme elle s’était elle même nommée, Geralt afficha son plus beau sourire avant de poursuivre.

« Nous avons beaucoup de choses à nous raconter tous les deux, n’est-ce pas ? »

Et bien que l’idée d’être seul à seul avec Lénore fasse naitre en lui des idées totalement inavouables, Geralt se surprit à se prendre d’affection pour ce vieil homme. Il ne l’avait vu que depuis quelques instants, mais il émanait de ce vieillard comme cette aura de bonté et de bienveillance caractéristique des gens biens.

*Oui, je dois bien l’admettre, qui qu’il soit, il a une bonne tête.*

Avec les années, le sorceleur avait apprit à faire confiance autant à sa tête qu’à son cœur, et en cet instant, celui-ci lui disait qu’il pouvait se fier à ce vieil homme. Aussi, l’idée de le laisser aller seul à la rencontre de cet intrus vraisemblablement déplaisant lui laissa un gout amer que même la présence oh combien aimable de Lénore ne parvenait pas à dissiper.

*J’espère qu’il ne court aucun danger. Au pire j’interviendrais si jamais la situation s’envenime.*

Sujet: Re: Audience à l'ombre de la statue... [Odin ] Mar 15 Sep 2015 - 16:57

[HRP : @ Géralt; Oups... Enfin, tu vas pas t'en plaindre, je pense... ]

Si j'avais pu me contempler sur la surface argentée d'un miroir, je n'aurais pas manqué d'être surprise par l'éclat de mon visage. J'étais radieuse tout en maîtrisant le flot de sentiments qui m'avaient prises par surprise. Par chance, tant de choses se passaient en cet instant que la joie immense qui submergeait mon cœur passa quasi inaperçue aux yeux du grand Odin. Et baissant la tête, je dissimulais mon plaisir.

Ainsi en allaient donc les choses. Les Nornes étaient décidément bien surprenantes, tantôt cruelles en nous arrachant nos êtres proches, en menant toutes ces vies vaillantes ou innocentes vers le destin fatal qu'elle leur avait choisi, tantôt merveilleux en rassemblant les âmes qui avaient autrefois été éloignées.

Et répondant de bon cœur, d'une voix heureusement claire et neutre à Géralt.

" Autant que j'ai de vies, mon ami. Autant que j'ai de vies. Je suis la magicienne, la guérisseuse et la Valkyrie en plus de la guerrière divine de Zeta, doublement Zeta maintenant qu'Arbhaal s'est effacé de notre réalité. "

" Mais pour toi, je serai toujours plus qu'une amie proche à ton cœur, Géralt. Plus que celle qui n'a été qu'une inconnue croisée dans la chaleur d'une auberge plutôt mal fréquentée. Pour toi, j'aurais un seul prénom, un seul, celui de mon être le plus profond, celui que toi seul peut contempler, mon ami, mon cher ami."

Un clin d’œil rapide au souvenir de notre première rencontre avant que je ne reprenne sur un ton que j'espérais ne pas être trop enjoué.

" Oui, je suis prête à t'aider avec la God Robe sacrée de Fafnir. Le dragon et aussi l'Alpha, le chef, le dominant. Cette dénomination te va plutôt bien, sorceleur. Toi qui es capable de pourfendre les plus effroyables des monstres et de tenir tête à n'importe qui. "

Nulle trace d'ironie ou de moquerie dans ma voix. J'avais parlé du fond du cœur à un homme et un guerrier que j'appréciais énormément. Et puis, je n'étais pas du genre à flatter. Cela, je l'abandonnais bien volontiers aux courtisans et parasites de tout poil. Non, j'étais bien au-dessus de cela. Et remarquant l'incrédulité de mon ami concernant l'identité de celui qui lui faisait face du haut de son trône, je m'empressais de répondre d'une voix que lui seul pouvait entendre.

" Il n'y a nulle plaisanterie, Géralt. Cet homme est bel et bien l'incarnation du roi des Ases, le seigneur Odin, le maître d'Asgard et le grand Sage. Surtout, ne laisse pas le doute et ton esprit prendre un chemin qui pourrait t'attirer les pires ennuis en plus de créer de fâcheux contretemps pour l'avenir d'Asgard. "

Et tout en inclinant positivement la tête à la mention de la prêtresse...

" Et en effet, nous avons bien une prêtresse à Asgard, dame Séléné, mais cela n'empêche en rien notre seigneur de revenir quand bon lui semble. Je sais que cela peut paraître incroyable mais c'est la stricte vérité... "

Et achevant ses quelques paroles d'un sourire, je me tournai vers Odin qui avait repris la parole avant qu'une présence plus qu'écrasante ne se fasse ressentir.

Quoi ? Mais c'est une énergie digne d'un dieu qui vient de faire son apparition dans le palais du seigneur Odin.

Chose que, tous en ce lieu, nous avions ressentie avant que notre seigneur ne nous ordonne de prendre congé. Instant que je comptais bien mettre à profit pour davantage profiter de mes retrouvailles avec Géralt sans pour autant en oublier le danger que pouvait représenter toute divinité venue du sud lointain.

" Bien seigneur Odin, je me joins à la parole du guerrier d'Alpha et vais me retirer tout en restant proche de vous. Soyez assurés qu'en cas de danger, nous n'hésiterons pas à voler à votre secours et jeter celui aura oser vous menacer entre des murs dont il est indigne ou au sombre séjour d'Hell. "

" Oui, je sais que tu seras aussi capable que moi d'enfiler ta God Robe en un claquement de doigt, cher Géralt. Et n'oublie pas de tenir ta vaillante épée à portée de main...

Toutes tes épées, mon ami..."

=> dans une petite bâtisse juste à côté

Sujet: Re: Audience à l'ombre de la statue... [Odin ]

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