Dans la cour du Palais.

Sujet: Dans la cour du Palais. Sam 20 Juin 2015 - 17:18

Me voilà sur les marches du palais. Je ne sais pas combien de temps je demeurerai seul.

Est-ce que tu viendras, Sigrid ?
Ce serait bien, je l’ai vu disparaitre alors que j’allais vers les spectres et depuis, je n’ai rien fait de plus que penser à tout ce que nous avions pu évoquer avant que je ne parte en Angleterre. Tout était si diffus, si abstrait, si étrange. Et depuis j’ai eu le temps de penser en noyant mes pensées dans une amertume à peine consommée. Si tu étais là, Sigrid, serais-tu me consoler de tout cela comme la sœur que j’aimerai que tu sois pour moi ? Pourrais-je hurler cette douleur qui coule dans mes veines, celle du chevalier héroïque que je me plais à être, tombé de son piédestal de certitudes ?

Et toi Cyn…
Oseras-tu venir poser ton regard et tes mots sur la carcasse de celui qui, déicide de son état, n’osera plus regarder une divinité extérieure à Asgard comme avant ? Il va falloir parler, dire, entendre, écouter. J’ai reçu plus que l’esprit ne peut recevoir et j’ai donné tant à ce monde. J’ai besoin de réponses. J’ai besoin de poser les bonnes questions en vérité. Ce qui est d’autant plus fou c’est que Cyn pourrait être celle qui hante mes rêves éveillés et qu’en cela, ma réponse, même si elle est extrême, elle devra être sincère.

Et toi guerrière d’Arès ?
As-tu attendu que la plante de ma promesse ne se dessèche ou bien est-il encore temps que je revienne à quelques lieux de Sparte pour tenir ma parole ? Puisses ton courroux s’abattre sur moi et ne laisser que des cendres si je n’ai fait que parler en vain. Mais n’aurais-je pas un élan de protection lorsque pleine d’espoir tu viendras, tu t’avanceras vers moi ? Je ne suis plus le même mais peut-être que tu sauras entendre la voix qui saigne derrière la cuirasse du loup d’Asgard… Saurais-tu soigner les plaies intérieures toi qui fus si prompte à m’écouter ?

Je me suis approché de la rambarde surplombant le vide et j’ai attendu… Tout était si calme tout d’un coup, comme si les éléments écoutaient mes pensées les plus profondes. Comme si la présence de Cyn ne faisait plus l’ombre d’un doute… J’avais obtenu d’elle un début de réponse pour le futur, comme si la solution s’imposait d’elle-même. J’avais préféré rompre les rêves… Mais depuis le début, certaines réponses étaient déjà là, toutes proches… Oui, parfois il était plus simple de laisser parler son instinct, un peu comme je l’avais fait avec Sigrid il y a peu encore. L’instinct est ce qui me caractérise le plus en vérité, ce qui me fait endurer les épreuves…

D’un geste, d’un seul mouvement, j’ordonne à mon armure de se séparer de moi. La voici qui s’agglomère avec beauté est prestance au-dessus de moi. J’espère que son esprit est fier de moi à chaque fois que je l’endosse… Les choses doivent changer pour que le monde évolue, moi le premier et mon choix sera terrible si je n’arrive à canaliser ce feu intérieur. Alors il faut que je devienne celui que je suis amené à être...

Un héros... un protecteur silencieux, une sentinelle infatigable, un veilleur à la cause d'Asgard.

Je n'avais rien dit... mais je n'avais plus rien à penser.

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Dim 21 Juin 2015 - 14:44

Je suis passée ici pour saluer Odin ^^

Partir, quitter la cour sans devoir me justifier sinon devant Odin lui-même. C'était l'un des rares avantages qu'offrait ma position. Ma présence n'étant pas ressentie, mon absence l'était tout autant. Puis, je savais aussi qu'en ces lieux, notre seigneur ne craignait rien. Il aurait fallu être fou pour s'en prendre à lui dans le saint des saints.

Un sourire s'était enfin épanoui sur mon visage lorsque, enfin, je me retrouvais seule avec Ashram. Il m'avait manqué. Je devais bien le reconnaître tout comme la peur, l'angoisse que j'avais ressentie en son absence. Je m'étais attachée à lui et l'idée qu'il puisse encore souffrir me faisait tant de peine mais je ne devais pas penser à cela. Comment pourrais-je lui être d'une aide quelconque si j'affichais mes propres tourments ? Non, je ne le devais pas. Et prenant le temps de me recomposer une face plus enjouée, je laissais enfin tomber le Souffle, apparaissant enfin sous la lumière qui nous éclairait.

" Ashram... Tu me sembles bien songeur... "

Et m'approchant.

" Tu n'as donc pas senti que j'étais restée auprès de toi tout ce temps ? "

J'avançais doucement sans le moindre bruit telle la féline que j'étais. Je ne savais ce que serait ma vie ensuite mais j'avais déjà fait un premier pas.

" Dis-moi, souffres-tu encore de cette blessure que tu ne m'as pas laissée te soigner ? Ou as-tu des craintes, des doutes qui te mettent face aux pires avenirs que nous pourrions connaître. Je ne sais ce qui t'agite mais tout en ton attitude te trahit. Quelque chose te ronge et je pense qu'il n'y a pas trente six façons de t'en débarrasser. L'avenir, l'avenir est entre les mains des Nornes mais nous ne sommes pas encore dénoués de tout cœur, de tout esprit... "

Et sans lui laisser le temps de répondre, je cherchais Nox du regard. Le loup était son ami, son frère et aussi mon allié pour l'aider à surmonter ce qui le tiraillait tant.

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Mer 24 Juin 2015 - 11:37

Le souffle frais des hauteurs du promontoire, voilà qui n’était pas pour me déplaire. Reprendre ses esprits, souffler un peu, chercher à raviver la flamme ; j’avais dit à Artémis qu’il n’y avait pas d’espoir, que certaines choses étaient vaines si on attendait qu’elles se fassent d’elles-mêmes. La destinée est l’affaire de chacun, pas une ordonnance dans laquelle tout est réglé comme une horloge. Je ne lui avais pas dit qu’il me semblait que les dieux du sud ordonnaient plus que le destin ne pouvait réellement le faire. Un constat de faiblesse, un état des lieux plus qu’alarmant d’une situation que j’avais par 3 fois éprouvé.

Je ne l’ai pas entendue arriver, et pourtant elle est là. Ma sœur a toujours eu le don de me surprendre. En même temps, son étoile le lui permet. Dans un premier temps elle me parle de cette vilaine écaille, puis elle va droit au but. Ça se voit tant que ça que je fais la gueule ? Forcément, depuis mon arrivée à Asgard, j’ai la mine des mauvais jours. Pas étonnant qu’elle se demande. Il va bien falloir que je lui réponde même si ce sera un complément de ce que j’ai dit au refuge de Gamma.

- Craintes et doutes… Tu ne crois pas si bien dire. Je suis trop perturbé pour être attentif. Excuse-moi...

Je m’approchais d’elle pour lui prendre la main.

- Je suis content que tu sois venue. Je n’ai pas eu l’occasion de pouvoir te dire ce qu’il s’est passé. Gamma, ce n’est pas un endroit où l’on peut être tranquille 2 secondes.

Je lui relâche la main, c’était un peu comme lui avoir dit ‘’bonjour’’, ou ‘’tu m’as manqué’’. J’avais l’intention de lui dire, de parler tant que je le pouvais, avant d’aller voir le Père de tout. Je la regarde souriant mais trahissant un malaise important. Elle l’a deviné, elle a ouvert le bal avec une phrase des plus précises sur le ressenti qu’elle peut voir en moi.

- tu sais, je ne me pose pas de questions sur le bienfondé de notre peuple, sur nos responsabilités, ce que nous devons faire. C’est le monde autour de nous qui me pousse à m’interroger.

J’amorçais la discussion paisible et posé. J’avais envie de lui dire, qu’elle comprenne pourquoi l’Angleterre avait été si difficile moralement.

- Nous avons lutté contre une des filles de Poséidon, désireuse de se venger de l’assassinat de son père. Oui, tu as bien entendu. Elle voulait submerger le monde et nous l’avons abattu. Stopper un dieu dans sa folie…

C’était au-delà de ma compréhension à vrai dire. Je restais silencieux quelques instants avant de reprendre.

- Affronter une armée est une chose, mais un général devrait savoir lorsqu’il est vaincu. Il devrait renoncer… J’ai pourtant essayé de stopper cette folie mais elle n’a rien voulu entendre. Si je te parlais du village côtier qui a été balayé par le combat…

Je n’avais pas tout dit, il y avait bien plus qui me rendait aussi songeur mais il fallait bien que je commence par quelque chose, aussi décousu que ce soit d’ailleurs…

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Lun 29 Juin 2015 - 14:17

Le silence recouvre tout. Elle doit ne pas savoir quoi répondre à mon désarroi. Elle peut lire en moi comme dans un livre ouvert, elle peut ressentir la moindre de mes pensées lorsque je me tourne vers elle. Alors je le fais…

Elle pourrait ressentir le doute m’étreindre quant aux réelles motivations d’une divinité en colère, de la part de responsabilité qu’elle a sur le monde lorsque par sa faute les plaies et les calamités s’abattent sans sommations sur les êtres de chair et de sang. Serait-ce normal alors que nous, guerriers dotés de pouvoirs redoutables, soyons obligés de combattre la félonie et la folie de la manière la plus violente qui soit ? Et quel pourrait être cette action sinon un crime ? Il me semble que notre statut de mortel ne nous autorise pas à lever la main de quelque manière que ce soit sur une divinité de quelque panthéon qu’elle soit, même si elle n’est pas dans son droit.

Suis-je bourreau pour oser dire ou faire le contraire ? C’est pourtant ce que je suis devenu, c’est pourtant la nécessité qui m’a poussé à frapper, à survivre envers et contre tout. J’ai revu Angèle du Sagittaire, ai-je été admiré pour avoir agis de la sorte ? Pas réellement. J’ai perdu tous mes préjugés sur la nature du bien et du mal en cet instant ; que pourrait-il se passer lorsque mené par une mission ou une autre mes pas arriveront sur les domaines de Poséidon ? Pourrais-je me soustraire à mes actes et mes responsabilités ? Et que devrais-je faire dans le futur si quelque menace divine devait à nouveau s’abattre sur nous ?

Je porte un sens tout particulier à la justice et selon moi, aucun mortel ne devrait endosser une telle responsabilité… à moins que les choses ne soient clairement changées, que l’on soit porteur du message, héraut d’un dieu au nom de sa justice… un justicier ou encore un exécuteur… Je redresse la tête pour fixer le Fjord en contrebas. Serais-je capable, même nommé pour ça, d’endosser pareille responsabilité ? Impossible de savoir si on n’a pas endossé la cape. Le fait est que j’ai pourtant accompli le geste, l’action, la mission, sans avoir été nommé exécuteur.

Et toi ? Si tu avais eu à prendre part à cette mission, quelle aurait été ta réaction ? Aurais-tu perdu ton temps à tenter de raisonner ton adversaire ? Suis-je trop intérieur pour prendre part à des combats d'envergure dont les tenants et aboutissants sont au delà de la compréhension humaine ? Puisque le monde est voué à se combattre, que nous ne sommes que dans un perpétuel événement, autant digérer avant que la vraie tempête ne soit vraiment sur nous... pour savoir que faire à ce moment là.

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Sam 11 Juil 2015 - 14:10

" Perturbé, oui, je l'ai bien remarqué. Il faudrait être une égoïste de premier ordre pour ne pas s'en rendre compte, tu sais. Me crois-tu donc si indifférente à l'idée que tu puisses souffrir sans que je m'inquiète pour toi. Je t'aime comme un frère... Tu le sais n'est-ce pas ? "

J'avais laissé passer du temps pour qu'il réalise. J'étais près de lui pour l'aider et non pour l'ennuyer. La solitude pouvait offrir un réconfort mais aussi creuser un piège tel que jamais on pouvait s'en délivrer. C'était aussi cela que je craignais tellement. Et posant la main sur son épaule.

" Ne t'excuse pas mais sois certain que cela ne fait qu'accroître l'inquiétude que j'éprouve pour toi. "

Ma voix s'était faite douce, j'espérais qu'il comprendrait le fond de mon cœur mais il était un Loup et je ne savais que trop que la majorité des sentiments humains lui étaient encore trop souvent étrangers.

" Le monde ? l'Inconnu effraie mais il suffit de s'en approcher, d'apprendre à le connaître pour se sentir mieux. Si tu veux, je peux l'explorer et être tes yeux. Mon don m'offre cela. Au moins, j'aurais cela...

Je vivrais pour t'aider. Parle-moi et je pourrais essayer de t'aider..."

Et qui sait si un jour, je ne trouverais pas ma propre voie... Ajoutai-je pour moi seule. J'étouffais à Asgard. Je le sentais. J'étouffais de plus en plus dans un rôle qui n'étais pas forcément le mien. Dépérir dans l'ombre n'était pas dans ma nature. Il me fallait bouger, vivre un peu pour moi.

Puis, il se décida enfin à livrer une partie de ce qui le plonger dans un tel désarroi.

" La douleur. La douleur de n'être pas parvenu à sauver des innocents. Je vois. Contre cela, il n'y a pas de remèdes. Mais sache que tu ne dois en aucun cas culpabiliser. Tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir. Lutter contre une divinité est au-dessus de nos forces et lutter contre les effets collatéraux l'est tout autant. Tu ne peux changer cela. Les Nornes ont décidé de leurs fins et qui sommes-nous pour juger le destin. Tu ne peux que l'accepter, aussi cruel soit-il. Ni toi ni moi ne pouvons entrer dans l'autre monde sans provoquer de nouvelles catastrophes. En avons-nous seulement le droit. Nous appartenons à Asgard, au monde terrestre d'Asgard et chacun de nos actes a ses conséquences sur le Royaume sacré de notre seigneur Odin. "

Et laissant passer un instant.

" Toute grande que fut sa douleur, tu n'as fait que ce que nos âmes, nos idéaux nous dictent. Nous laisser tous périr lui aurait-il rendu Poséidon ? Non, cela n'aurait fait que provoquer un terrible désastre.

Tu veux savoir ce que moi, j'aurais fait ? Je vais te le dire aussi sincèrement que mon cœur me le dicte. Jamais, je n'aurais laissé cette folie se passer sans combattre et la mettre hors d'état de nuire. J'aurais tout fait pour lui laisser la vie mais toi aussi, tu as du songer à cela. Lui laisser la vie... Mais tu ne l'as pas pu. Dans le combat, c'est vaincre ou périr... Tu devais avant tout vaincre... "

Puis, laissant passer quelques instants, lui donnant le temps de comprendre la portée de ses paroles, je repris.

" Maintenant, penses-tu qu'elle soit la seule à souffrir ? Penses-tu que toutes celles qui ont perdu leurs pères doivent elles aussi devenir des folles meurtrières. Est-ce cela que nous allons choisir. Nous venger sur des innocents de l'acte d'un seul être voire plusieurs. Réclamer justice pour notre sang, pour les nôtres, je l'accepte. Je l'accepte même s'il faut prendre les armes mais massacrer sans merci des faibles, des êtres incapables de se défendre, est-ce digne d'une déesse ?

Non !!! Non, jamais, je n'accepterai cela. Aller le retrouver au séjour des morts ne l'a même pas effleurée alors qu'en tant que déesse, elle en aurait eu les pouvoirs.

Moi, j'aurai été prête à braver cela pour toi, mon frère. Quitte à y laisser la God Robe sacrée de Zeta Prime pour ne pas y mêler Asgard. Mais elle, qu'a-t-elle fait ? Elle a passé sa douleur sans pitié sur des malheureux et était prête à noyer le monde. Si elle n'avait pas été tuée, ses actes l'auraient placée devant le conseil des dieux.

La douleur n'excuse pas tout. Sinon, Asgard ne serait plus qu'une terre de meurtriers et de massacreurs de la pire espèce. Tous ici, nous avons perdu un père, un frère, une mère, une sœur, un enfant...

Et maudissons-nous tout le monde pour autant... Massacrons-nous tous les autres, les innocents, pour autant... "

Et le prenant entre les bras, je le berçais comme un enfant.

" Non, tu ne dois pas te sentir mal, mon frère. Tu as fait ce qu'il fallait. "

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Dim 12 Juil 2015 - 15:18

Il y a des choses que je ne peux pas garder pour moi, quand bien même je serai le héros d’Asgard, il n’y a rien qui ne puisse rester éternellement dans mes pensées et qui ne me fasse pas du tord à terme. Non, je ne souhaite pas garder certaines choses et en cela, la présence de ma sœur à mes cotés est une vraie source d’apaisement. Je peux parler librement sans la moindre entrave, sans le moindre doute. Je la regarde alors qu’elle me laisse le temps de répondre.

- Tu sais, il me faut parler de tout ça avant que la mauvaise graine ne soit plantée. Si tu savais combien cette tristesse me donne une rage insoupçonnée… Je ne sais pas d’où me vient cette rage mais elle doit partir avant qu’elle ne devienne souffrance. Je ne veux pas de cette solitude qui m’est si chère habituellement. Pas aujourd’hui. Peut-être demain mais pas aujourd’hui…

Elle me dit qu’elle voudrait explorer le monde, être mes yeux, me rapporter toutes sortes de choses, des rumeurs, des faits et des Légendes. Mais je ne suis pas aussi important que cela tout de même. Asgard prime sur tout le reste. Et puis que voudrait-elle, elle ? Nous sommes deux esprits animaux, deux puissants guerriers d’Asgard liées par quelque chose d’ancien et lorsque je pense à notre dernière rencontre avant que je ne parte pour l’Angleterre…

- Les choses ne sont pas vaines malgré tout, Sigrid. Je sais un peu plus qui je suis à présent, pour toi mais aussi pour nous tous, ici à Asgard. Cyn m’a parlé dans un de mes rêves… et j’ai pu apprendre bien des choses sur mes origines. Je t’en parlerai si tu le souhaites.

Et marquer un temps d’arrêt avant de reprendre :

- Tu es déjà celle à qui je peux confesser mes erreurs et mes doutes, tu sais… Tu voudrais être mes yeux, explorer le monde mais que pourrais-tu faire pour Odin ? Qu’attends-tu vraiment de ta présence dans ce temps qui est aussi le mien ?

J’avais parlé sans entraves. Sigrid avait beau écouter mes états d’âmes, il n’en demeurait pas moins qu’elle aussi était habité par un étrange tourment. Je ne pouvais pas faire comme si je n’avais pas vu, quelques émotions transparaissaient dans ses attitudes les plus élémentaires.

- Toi aussi tu pourrais sauver des innocents tu sais. Tu me dis qu’il était obligé de passer par là, que certains ne pouvaient pas s’en sortir. Cette folie, la folie de cette déesse n’a pas fait de quartiers. Et si nous n’avions pas été là, tout cela aurait été pire, tu as raison, on ne pouvait la laisser faire…. Et toi ? Devrais-tu renoncer aux possibilités d’accomplir ton devoir ? Tu aimerais toi aussi parcourir le monde pour y représenter Asgard, n’est ce pas ? Et je te sens triste de ne pas arriver à t’accomplir… Et dans ce cas là, qu’est ce qui t’en empêche ?

Je ne voulais pas que cette rencontre soit uniquement tournée vers mes problèmes. Elle aussi vivait un moment important et difficile. Il fallait qu’elle voit que j’étais attentif à ce qu’elle pouvait ressentir.

- Je suis bien trop souvent ailleurs et dans mes pensées pour avoir les idées claires. Parfois il me semble être un jeune enfant et ressentir tout ce qu’il se passe avec plus de force que n’importe qui. Mais tu l’as dit, je suis un jeune loup qui doit encore apprendre… Seulement, je ne suis pas né à Asgard mais à Niflheim… sous la racine d’Yggdrasil… Peut-être que mon décalage vient de là… En tout cas, ça ne m’empêcherait pas de venir te chercher dans les enfers moi non plus tout comme j’avais pu déjà le faire pour notre Père.

Je me laisse enlacer dans ses bras, je prends ce qu’elle me donne. Devrais-je traverser encore des épreuves avant de venir à Asgard la revoir ? Avant de lui dire ce qu’il a pu se passer ? J’aurai aimé lui apprendre de bonne nouvelles mais je n’en avais aucune ou plutôt, une étrange, quelque chose de particulier pour un jeune loup comme moi…

- Tu sais, je ne t’ai jamais raconté ce qu’il m’est arrivé lorsque je suis revenu des enfers… Je devais être à quelques lieues de Sparte et j’ai rencontré une Berzerker

Je ne savais pas trop comment poursuivre mon récit. C’était quelque chose qui mêlait confusion et doute mais loin de ce que je pouvais ressentir pour ce qu’il s’était passé avec la déesse des océans.

- Je crois… Je crois que le récit de mes aventures l’a secouée… Je crois qu’elle veut me revoir pour faire bien plus que discuter… je lui ai fait la promesse de revenir… Tu penses que…

Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que je peux entendre aussi clairement que s’il était à côté de moi le père de tout me demander de le rejoindre dans la salle du trône. Il va falloir que je m’exécute même si je sais que je dispose encore d’un peu de temps, assez pour recueillir l’avis de Sigrid.

- Excuse-moi de m’être interrompu, le seigneur Odin me demande dans la salle du trône…

Je marque une pause avant de reprendre…

- Il fallait que je te parle de ça… Jeune loup hein… je crois que mon esprit balançait pour une autre à vrai dire, avant que je ne la rencontre… Mais avec tout ce qu’il s’est passé, elle est revenue occuper mes pensées et à présent, je ne sais pas ce qu’il faut que je fasse… Enfin si… mais…

Je n’avais plus rien à dire…

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Ven 17 Juil 2015 - 21:19

J’avais laissé couler quelques instants avant de lui rajouter quelques détails…

- Elle a pansé mes plaies, elle a écouté mon récit... elle a voulu m'embrasser... je crois...C'est fou, tu ne penses pas ? Lorsqu'elle m'a touché, j'ai eu une vision de mon passé... et j'ai eu peur... tu imagines Ashram avoir peur toi ? Et pourtant...

Je ne savais plus très bien à vrai dire si elle avait tenté ou bien si elle avait réussi son entreprise. C'était flou mais je n'en retenait pas un mauvais souvenir.

Mon regard se perdait vers le vide. Pensif, je l’étais, à n’en point douter. Amoureux, peut-être pas vraiment encore mais pensif sur ce qu’il se passait loin d’ici. Que faisait-elle au moment où je parlais d’elle ? Avait-elle oublié ma promesse ? Il faudrait que je retourne là-bas coute que coute pour honorer mes mots. Je me tourne ainsi vers Lenore, le visage un peu perdu…

- Mais j’imagine mal les conséquences qu’un choix tel que celui-là pourrait avoir sur nos relations diplomatiques futures, en bien ou en mal.

C’était la vérité. Aussi précieux soient les instant traversés, mon devoir se plaçait forcément au-dessus. Je prenais une grande inspiration avant de poursuivre mes quelques mots auprès de ma sœur.

- Tu as déjà aimé un homme de ce temps ? Tu prendrais un tel risque ?

Il n’y avait pas de pudeur dans mes mots. C’était direct, sans prévenir. Ashram avait encore frappé… J’imagine que les humains se confient forcément à quelqu’un lorsqu’ils ont un doute, un besoin qui se fait sentir de parler… Là, j’aimerai non pas avoir un encouragement, mais un conseil, ni plus ni moins. Je la regarde encore une fois…

- Crois-tu que ton frère devrait la revoir ?

Il n'était pas dit que je l'écoute, que je sois obéissant à ce qu'elle allait pouvoir me dire. Comme précisé, j'attendais des conseils et pas des encouragements ou des limitations. Je savais très bien à qui je demandais une telle chose, à ma sœur, et je savais par dessus tout qu'elle ne jetterai pas de discrédit sur mes propos ou mes décisions... Mais j'étais indécis pourtant...

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Dim 19 Juil 2015 - 18:24

Je sentais son étreinte se refermer sur moi, se joignant à celle que je lui avais offerte. N'importe qui au premier abord aurait pu se méprendre sur nos relations. N'importe qui ne se penchant pas davantage sur la véritable réalité des choses, notre étreinte était toute fraternelle et en aucun cas amoureuse. Puis, les paroles d'Ashram étaient empruntes d'une certaine inquiétude, pour lui mais aussi pour moi...

" Tu penses que je souffre ? "

Cela m'avait surprise.

" Je ne sais, mon frère, je ne sais. Parfois, on se plonge tant dans son devoir qu'on en fait taire ses propres tourments. "

J'avais relevé un peu la tête à ces quelques mots.

" La vérité est que je ne sais plus ce que je cherche. Ce à quoi j'aspire vraiment... "

Et prenant le temps de choisir mes mots.

" Je ne sais quelle est ma vraie place, mon vrai désir en ce monde. Être une valkyrie ou perdre mon pouvoir et mener la vie de toute femme en ce monde ? Avoir un compagnon, une famille, des amis, vivre tout simplement dans l'ignorance de cet état singulier qui est le mien, entre l'ombre et la lumière.

Nous sommes uniques mais aussi puissants et destinés à combattre auprès de notre seigneur Odin. Le poids de la destinée est aussi unique que chacun des guerriers s'éveillant pour rejoindre les rangs d'Asgard.

J'ai deux vies, Ashram, deux vies qui se succèdent et dont l'une finira par prendre le pas sur l'autre...

Je cherche l'équilibre... L'équilibre entre mes deux extrêmes...

Jamais, je n'avais laissé cela apparaître auparavant. Le secret que j'avais depuis tant d'années enfermé précieusement en moi. Le désir de voir Sigrid détruire Lénore ou Lénore faire Sigrid sienne en prenant sa place dans le monde...

Le temps passa encore avant que je ne reprenne, enchaînant sur ce qui semblait aussi nous être commun.

" Oui, j'ai aimé un homme, Ashram, j'ai aimé un homme que la colère d'Aegir m'a pris. La mer emporte ou engloutit tant de vies, tant de vies...

Cela remonte déjà à si loin... "

Ma voix avait laissé s'échapper l'émoi que ce souvenir embrasait en moi.

" Pourtant, je sais, je sais que nous sommes destinés à nous retrouver. Les Nornes ont prévu cela, les Nornes nous ont séparés pour mieux nous réunir. C'est juste que nous ne savons pas quand. Je sais au fond de mon cœur que nous nous cherchons... "

J'avais fait glisser ma main sur mon sein, juste au-dessus de ce cœur dont j'avais si intensément fait mention. Puis, reprenant soudain la parole.

Tu veux savoir ce que je pense de ton idée ? Et bien, oui, oui, va la revoir, va la rejoindre tant que c'est possible. Tant que la guerre ne plane pas entre nos deux peuples. Tout est encore possible maintenant.

Et m'écartant un peu.

" Maintenant, sache qu'une chose aussi est certaine. Je ne te laisserai jamais prendre de risque seul. "

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Dim 19 Juil 2015 - 22:22

Elle ne semblait pas vraiment savoir ce qu’elle pouvait faire. Ce n’était pas commun d’avoir le rang de Guerrier Divin et d’ignorer ses prérogatives principales. Enfin, pas qu’elle n’ait pas de devoirs à Asgard ou face à Odin qu’elle n’ait pu s’affranchir, non, c’était autre chose, la raison de trouver un but et une mission dans le vaste monde. J’avais l’impression de me retrouver en elle, il y a quelques mois. Je n’avais pas de but intérieur, pas de motivation singulière ; Lorsque je vois le con de guerrier rempli de certitudes et d’arrogance que je suis, sur certains aspects, je me dis que le temps à bien passé, les épreuves aussi…

- Tu trouveras forcément un crédo qui t’es propre ; certes, tu ne peux pas suivre les pas de ton étoiles jumelle comme tu le devrais mais après tout, est ce qu’il n’y aurait pas autre chose qui t’attirerai ? Tu as demandé à Odin un peu plus à propos de ton statu ? Même s’il a adouci le caractère secret de ton rôle, tu devrais lui demander je pense.

Et chercher un équilibre, un équilibre entre deux extrêmes ? J’écoutais la Valkyrie du mieux que je le pouvais. Je ne pouvais m’empêcher de me voir au travers de ses paroles. Un équilibre est si important pour mener ses pensées vers une ultime compréhension des choses…

- Tu sais, on recherche toujours l’équilibre ; c’est une position qui n’a de juste milieu que tant qu’on lutte pour l’avoir. D’un côté ou de l’autre et c’est la chute. Tu ne devrais pas te demander si ta vie est ailleurs, serait ailleurs… devrait être ailleurs. Ce qu’il vient de se passer entre nous, ne crois-tu pas que ce soit une réponse que tu aurais aimé ? Pour moi, elle est une réponse de plus, et ce n’est pas Cyn qui vient de me la livrer, non. Je suis artisan, tout comme toi, des réponses que je trouve.

Elle avait été troublée par ma question, par l’évocation de ce tumulte qu’elle aurait pu connaitre elle aussi. Je ne savais pas, j’ignorais, je ne me doutais pas que… Lorsqu’elle sa voix a chuté, témoignant de son émotion, je me suis baissé… touchant le sol de ma main j’essaye de trouver un endroit adapté et dégageant la neige et la glace, j’insuffle un peu de mon cosmos dans la terre pour y faire émerger une plante… devenant fleur. C’est ainsi que la cueillant et me redressant, ma main vient tout naturellement la placer dans ses cheveux.

- Ne sois pas triste, pas autant, pas aujourd’hui. J’espère que Yggdrasil entendra ta prière… et que lui aussi…

J’étais un peu inquiet de sa réponse : je n’avais pas pour habitude de voir ma sœur laisser percer des sentiments aussi clairs. C’était très clair, d’autant plus clair que ses précédentes paroles laissaient dénoter une tristesse latente. Et ce n’est pas ce qu’elle put dire de ma rencontre avec la Berserker qui ma calma ; loin de là. Que Je fonce avait-elle dit ? Je n’y croyais pas vraiment, qu’on ne me recommande pas la prudence ou la mesure. Dans tous les cas, il me fallait me mettre en ordre de marche pour la salle du trône.

- Si j’ai bien suivi, tu as dit que tu ne me laissais plus prendre de risques seul mais… tu ne parlais que de me suivre dans la salle du trône n’est-ce pas ? J’y vais de ce pas… tu m’accompagneras j’imagine, enfin, tu y fera une apparition lorsque tu jugeras ton moment le plus approprié, n’est pas ?

Je lui lâchais la main pour me diriger sans hésitation vers Odin et mon devoir…
Je n’avais plus rien à dire…

:arrow:Palais d'Odin.

Sujet: Re: Dans la cour du Palais. Dim 16 Aoû 2015 - 13:46

Ses paroles étaient là pour me réconforter. Pour la première fois en ma jeune existence, j'avais laissé tomber le masque de la guerrière froide et invisible et laissé paraître celle de la femme désireuse de vivre. Une aspiration profonde qui se heurtait à la vie qui était la mienne.

L'équilibre, je cherchais un équilibre entre mes deux extrêmes. Je ne pouvais le nier. Plus maintenant, plus maintenant que j'avais fait le premier pas pour déchirer le voile qui cachait ma douleur aux yeux de tous. Enfin, tous ceux qui savaient que j'existais.

" Que je demande audience à Odin ? "

J'avais laissé ces mots s'échapper avec une pointe de doute. Je ne savais si cela m'aiderait.

" Si seulement, il pouvait totalement changer ma place. Me libérer de cette loi absurde qui fait de moi l'ombre d'un autre tigre. Cela est tellement dur à vivre. Les deux félins sont liés à la déesse Freyja. Si seulement, j'avais la possibilité de lui parler. Sans doute pourrait-il aussi m'éclairer. "

C'était aussi cela. Pouvoir en parler à la déesse qui menait les Valkyries aux côtés d'Odin.

" Oui, je pense que c'est le mieux à faire. Mais je crains tant que cela ne soit pris pour de la faiblesse. "

Cette possibilité existait aussi et je ne pouvais la nier. J'avais en moi cette crainte de me faire rejeter ou de paraître indigne de la God Robe que je portais. Ce doute était si rude à porter tout en paraissant visible. Le geste de réconfort d'Ashram en était la plus grande preuve.

" Elle est splendide. Yggdrasil, le frêne cosmique... "

Je sentais le cosmos de mon frère irradier de la plante. C'était une vraie caresse apaisante.

" Oui, je l'espère aussi de tout cœur. Que les Vanes et les Ases entendent ma prière... "

Puis, sentant sa main quitter la mienne.

" Oui, je te suivrais pour te protéger. Autant dans la salle du trône même si le danger est moindre que sur les chemins surtout si ceux-ci te mènent aux frontières des terres d'Arès. Je serai avec toi pour te soutenir en cas d'agression ou de combat. "

Et me redressant tout en reprenant contenance, chassant la fragilité toute féminine que j'avais laissée affleurée.

" Allons voir Odin, ne le faisons pas attendre. Il est temps mon frère. Je te suis. "

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Sujet: Re: Dans la cour du Palais.

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