Opération Destruction Massive (Acte 1) !

C’est l’avantage d’avoir été le disciple de Cronos : on connaît beaucoup de chose. Même des trucs que peu de personnes savent, même parmi les Olympiens. Cela serait parfaitement mentir que je ne me souvenais plus de rien. En fait, j’avais toujours su mais j’avais refusé de mettre en application, jugeant tout ce savoir véritablement prise de tête. Maintenant, récemment, j’avais pris compte du fait que me servir de ce savoir pourrait arranger mes affaires. Comme on le dit souvent, « moins les autres en savent, mieux ça m’arrange »…  Jusqu’à ce que cela serve mes propres intérêts. Je ne divulguerais à personne mes petits secrets et, si par le plus grand des hasards, on devait fouiller dans mon esprit ou mes souvenirs, pour sûr que je serais l’ennemi public numéro un. L’être à abattre de suite… Mais, on n’en est pas là et c’est le cadet de mes soucis. Car, maintenant, je suis présent pour jouer à mon petit jeu préféré : l’extermination pur et dur. La recherche d’un combattant qui saura me repousser dans mes dernières limites. Que je gagne ou que je perde, que je vive ou que je meurs n’a aucune importance. Car, tant que je peux affronter des adversaires, ça me convient.

Comme les choses peuvent être très simple. On m’ordonne, j’exécute sans poser aucune question. Et quand je n’ai rien à faire, je vaque à mes propres occupations. Là, pour le coup, c’était le bonheur intégral car c’était la fin de mon ennui. Les hauts Gradés avaient donné l’ordre de détruire le sanctuaire Marin et pas de n’importe quelle manière. Ici, il s’agissait de faire dans l’anéantissement cataclysmique pour engendrer une extinction définitive. En gros ? On rase tout jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.  C’est ma spécialité. Après tout, on doit tous mourir un jour et tout doit prendre fin. C’est inexorable.  Je ne suis jamais allé dans le sanctuaire Marin. Du moins, pas dans mes souvenirs en tout cas. Mais Cronos m’en avait beaucoup parlé à un moment, me décrivant avec une minutieuse précision chaque millimètre de ce lieu. En tout cas, ça m’arrange et ça correspond parfaitement à ce qu’il m’avait décrit. Un plafond océanique, une terre où se mêlent coraux et falaises. Un bel endroit en somme mais que j’allais mettre en pièce. Du moins, j’aurais bien voulu m’en charger seul mais, hélas, ce n’est pas à l’ordre du jour vu que je serais accompagné.  Il me tardait vraiment d’aller détruire ces fameux piliers et voir si ce que l’on racontait était vrai.  De toute façon, il n’y a rien d’impossible dans la vie : on parvient toujours à accomplir e que l’on veut si on s’en donne les moyens. Là, alors que je marchais sereinement à la recherche d’un ennemi, je montais en hauteur d’une falaise pour observer aussi loin que je pouvais le paysage dans sa globalité. Un sourire sur mes lèvres alors que je me rendais compte à quel point ce savoir m’était utile en y réfléchissant mieux.

Sept Piliers. Le Temple de Poséidon et le fameux Main Brainwinner… Le Pilier qui supporte tout… Deux Piliers pour l’Océan Atlantique… Deux pour l’Océan Pacifique… Un pour l’Océan Indien… Un pour l’Antarctique et un pour l’Arctique…  Alors, si on les détruit tous et qu’on achève le Dernier, tout sera détruit.  Il avait raison…  Il ne semble y avoir personne malgré tout… Bizarre car, normalement, il devrait y avoir les Fameux Généraux dont on m’a tant parlé mais je ne sens aucune présence. Pas d’aura, pas de cosmos… Bon… Ne perdons point de temps : je vais commencer ma petite promenade et on verra bien s’il réagissent…

Voilà ! Pas la peine de trop se creuser la tête ! J’allais commencer ma petite excursion en m’échauffant un peu. Sautant en arrière pour atterrir souplement devant la falaise, un sourire mauvais s’afficha sur mon visage. Si personne ne veut venir à moi, j’allais les faire venir de force. Je frappais la falaise avec mon poing gauche, créant une profonde fissure qui remontait du sol vers la hauteur de ce petit monticule de pierre insignifiant, créant une explosion de pierre. Pour un début, c’était très léger mais on ne me pardonnerait pas si je n’en laissais pas quelques restes pour les copains. Je n’ai pas envie qu’on me traite d’égoïste. Mon aura malsaine apparut tandis que je continuais ma marche en détruisant tout sur mon passage, du moins créant ravage sur ravage. Les coraux, c’est beau mais réduit à l’état de miettes, c’est plus chouette ! Dépêchez-vous de venir les amis : je suis tellement heureux de détruire tout sur mon passage avec l’autorisation des Grands Chefs que je ne me retiendrais pas longtemps ! Hey ! S’il y a un général dans le coin, viens me voir car je n’ai qu’une envie : c’est de te torturer et de détruire histoire de voir si les Généraux de Poséidon sont si puissants que ça ! Et plus je détruisais, plus je riais. Un rire qui se répercutait dans le Sanctuaire Marin, mélange d’un bonheur intense, d’un soulagement retrouvé et d’une joie diabolique.    

AH AH AH AH AH AH AH !!!Allez la Poiscaille !! Sortez de votre cachette !!! Sinon, je continuerais de tout détruire !! De toute façon, vous allez tous mourir, tas de déchets ! Je peux enfin m'en donner à coeur joie sans aucune restriction alors faites-moi le plaisir de vous montrer que je vous massacre !!!

Déception totale !  Je n’y croyais pas un œil.  Même les deux… Il n’y avait personne, absolument personne ! Il est vrai que je m’étais laissé emporter par la joie d’un tel évènement. Mais maintenant, le bonheur était devenu une source tari : j’étais étonné mais surtout blasé. Où étaient les fameux guerriers ? Les Grands Généraux ?! Les marinas ?! Poséidon ? Personne ! Il n’y avait personne d’autre à part ces misérables rebus qui se prétendaient être des Guerriers ?!  De blasé, je devins franchement furieux quand l’un d’eux surgit pour me défier avec une misérable lance. C’était avant que je ressente l’arrivée de la Cavalerie. Au moins, cet homme avait le petit mérite de vouloir m’affronter dignement pour la défense de son royaume. Quand il se précipita sur moi, je le désarmais rapidement et l’acheva en lui crevant les yeux puis en lui perforant le cœur. Deux doigts dans les yeux du garde et un coup de poing dans son cœur. J’aurais pu lui arracher son cœur mais ce genre de trophée ne me rapportait rien. Il était étalé par terre quand je ressentis la présence d’un autre garde, l’arrivée de Deimos et le retour d’Itzmana. Ma vieille amie me confirmait e que je craignais alors qu’elle se retira sagement devant l‘arrivée du Dieu de la Terreur. Bien entendu, l’art de la stratégie guerrière moi, ça fait deux. Même si je connais cet art car on me l’avait enseigné, c’était prise de tête intégrale pour moi. Il fallait réfléchir et ce n’était vraiment pas mon style. Si on me demandait d’élaborer une tactique, je serais tout à fait capable de le faire mais ça ne me plairait absolument pas. On peut dire que j’avais gâché la surprise mais, pouvait-on parler de surprise quand il n’y avait strictement rien ? Frapper Deimos ? Ce n’est pas l’envie qui me manque car cela serait assurément un beau combat. Néanmoins, il était mon Supérieur et il n’était pas dans mon intérêt de lui chercher de noises. Quant à l’autre ? Pff… Rien que du vent : en deux temps trois mouvements, je mettrais un terme à sa vie. Je soupirais, vraiment très déçu.

Désolé, je me suis laissé emporter. Il n’y a rien, c’est vide, ce n’est même pas une Guerre Sainte. Il n’y a aucun adversaire de valeur, juste de simples soldats sans expérience qui tremblent comme des feuilles.  Il n’y a pas de Généraux, pas de Guerriers…  Il n’y a même pas besoin de sortir tout un régiment pour ce domaine vide.  Avec ta permission, puis-je passer à la vitesse supérieure en les tuant toutes et tous vite fait bien et en détruisant tout sur mon passage ? Ou bien me permettrais-tu  de me donner une autre mission afin que je m’ennuie un peu moins ? Dans tous les cas, je fais comme tu veux et comme ton Père souhaite.

Et avec l’arrivée de la Lady, c’était le pompon ! Je n’étais vraiment pas d’humeur à entendre ces sarcasmes mais, encore une fois, ça entrait par une oreille et ça ressortait par l’autre très rapidement. Je regardais les corps mutilés des malheureux adversaires de la Lady quand je posais mon regard sur ma première œuvre. Mouais… Je me donnais tout juste la moyenne, sans plus.  Dans tous les cas, au moins, je n’aurais pas à faire mon devoir de Gardien vis-à-vis de la Cardinale. C’était une bonne chose au moins.     

En tout cas Lady, tu n’as pas besoin de moi pour te protéger dans cette histoire. Avant de jouer au gentil toutou, je vais quand même passer mes nerfs rapidement sur l’autre planqué. Si je puis me permettre…

Je me dirigeais vers le Peureux qui commençait à vouloir s’échapper. Je soupirais alors que je m’abaissais  pour prendre deux petits cailloux. Puis, tout en continuant à marcher, je lançais le premier caillou d’une simple pichenette : celui-ci vint exploser l’articulation du genou gauche du Faiblard. Tandis que je le voyais tenter vainement de se relever pour marcher en traînant la patte, j’explosais sa deuxième articulation du genou en envoyant, toujours avec une pichenette, le deuxième petit caillou. En plus, il se mettait à pleurer ce minable. Ce n’était pas un combattant, ni un soldat. Tout du moins, alors qu’il rampait comme un ver, je continuais ma marche mortelle vers lui, grognant de mécontentement. Puis, quand je fus à sa hauteur, je le vis se mettre sur le dos et tenter de me toucher avec sa lance. Lui arrachant négligemment sa lance de la main, il implorait que je lui laisse la vie afin qu’il puisse rejoindre sa femme et sa fille en Atlantide. Malheureusement, c’était impossible. Avant, j’aurais fait un concours avec la lady de la mort la plus crade et la plus sadique. Là, je n’en avais pas envie. Tout au plus, avais-je décidé d’abréger rapidement ses souffrances non sans lui promettre une dernière chose… Quelque chose qui remplit son visage d’une terreur absolue…

Je vais te tuer. Je vais les tuer toutes les deux. Tu penses les revoir dans un autre monde ? Malheureusement, quand tu meurs, tu meurs. Tu cesses d’exister, tu deviens poussière. Ta femme et ta gosse serviront de crottin pour les vers… Voilà ton destin !

Puis, comme promis, je lui offris une mort violente.  Simplement, je lui explosais le crâne avec un plat de pied, lui explosant les cervelles et tout ce qui allait avec. Je me dirigeais vers Deimos et Calamity. Silencieusement, je me mis non loin de ma Supérieure. Prenant mes distances, je regardais Deimos, attendant qu’il me donne des ordres ou que Calamity me donne des ordres. Au moins, je faisais des efforts mais le cœur y était plus du tout. Pas de combattant sérieux, je ne trouverais pas cette adrénaline qui me plaisait tant.

Ah cette histoire-là… Elle s’en souvenait, la lady ? En tout cas, cela avait été la seule et unique fois que j’avais refusé un combat. Ou alors, était-ce moi qui l’avais refusé en réfléchissant trop ? Je ne m’en souviens plus et, par rapport à d’autres, je me fiche complètement du passé et de l’avenir. Je ne vis que pour le présent. Je ne vis que pour cet instant bien précis  qui n’appartient ni à hier et à encore moins à demain pour paraphraser une personne que je connais.  Et, quand enfin, il arrive, autant dire que le reste n’a plus aucune importance car toute mon attention est directement et uniquement portée sur lui. Même le Dieu de la Terreur ne compte plus du tout : il est un fantôme, un être invisible, ses paroles me semblent si lointaines. En vérité, devant Son apparition, même Deimos s’éteint. Ça monte en moi… Ça hurle… Ça voudrait reprendre le contrôle comme avant mais ça ne peut plus… Alors… Ça s‘insinue en moi… Je laisse faire… Ou pas… Mais, ce qui est sûr, c’est que je me sers de cette rage à mon propre avantage… Un sourire naît sur mon visage… Je suis heureux… Je vais pouvoir L’affronter…

Oui… Enfin combattre un Général dont on dit qu’ils sont l’équivalent des Chevaliers d’or, les Guerriers les plus puissants du monde… Un véritable adversaire qui ne soit pas un tricheur de Dieu… Alors, la Lady peut parler et provoquer autant qu’elle veut. Si elle me connaît si bien, elle devrait voir à quel point elle ne compte plus pour moi. Si tant est qu’elle est déjà eue une sorte d’importance en ce qui me concerne.  Tout comme le Rejeton de l’Incarnation de la Guerre, la Calamité n’existe plus du tout. C’est comme s’il n’y avait plus rien autour de moi. Mon aura devient, soudainement, malsaine. Ma cosmo énergie est au niveau d’un Cardinal : je pourrais même combattre Calamity et la tuer si j’en avais envie. Avec un peu plus de pouvoir, je pourrais même la tuer si aisément. Qu’est-ce que cela me rapporterait ? Sinon, le plaisir de faire taire cette foutue mégère définitivement. Et, qui réparerait, nos armures ? Rien à faire !  Un regard imperturbable, déversant un plaisir sans aucune commune mesure, teinté d’un rouge éclatant, symbolisant la parfaite maîtrise de l’Ombre et de la Lumière. Rien à faire des autres, voilà un objectif que je m’étais fixé et que je vais accomplir sur le champ. Je vais voir  de quoi je suis véritablement capable et mesurer encore les efforts qui me restent à parcourir pour devenir le plus puissant des Guerriers du Monde… Allons… Ne nous le cachons plus : pour devenir LE Tueur de Dieu…

Suis-je fou ? Non ! Suis-je excité ? Oui ! D’ailleurs, je m’avance vers le Général. Cette cosmo énergie d'un rouge sang qui tranchait avec ma noirceur habituelle, qui flamboyait autour de moi, était désormais mêlé d’un esprit guerrier indéniable et indomptable. Incontrôlable aussi car rien ne m’arrêtera même si un combat loyal et honnête va désormais faire son apparition et que personne ne m’empêchera de l’accomplir. Ma bonne vieille amie est toute aussi folle que moi, puisqu’elle sort de son urne sans que je l’aie invité. Elle se pose sur moi, morceau par morceau. Un chevalier noir ayant la puissance d’un Demi Dieu ?!  De toute façon, me voilà en face de mon adversaire du jour tandis que mon sourire disparaît alors que mon visage fermé exprime une assurance troublante. Je n’ai peur de rien, j’ai une pleine confiance en mes capacités et tout mon être est tourné vers ta destruction.

Dis moi… Général… D’après ce que j’ai déjà entendu, on dit que tu es capable de prendre l’apparence de l’être qui est le plus cher au cœur de ton adversaire. C’est vrai ou pas ? Car, si tel est le cas, j’aimerais bien que tu exploites ce petit plaisir pour essayer de me troubler…

Visage contre visage, pour qu’il respire ce danger qui rôde en lui, mes yeux sévères se posent sur lui. Un long moment se passa avant que je ne reprenne une dernière fois la parole. Puis après, je ferais déchaîner contre le Général toute ma rage du combat.     

Amphitrite est de retour. Visiblement, elle n’est pas là pour protéger son Royaume. Je la tuerais un jour, sois en sûr… Dans tous les cas, je suis venu pour toi alors ne me déçois pas et offre moi un véritable combat…

Puis, je reculais de quelques pas : il n’était plus temps de parler et encore moins de jacasser ou de pavoiser. On allait enfin combattre. D’un signe de la main, je lui fis signe de venir me chercher.