La dernière chose que je me souvenais avant d’avoir fermé les yeux c’était le visage de Léandre qui me souriait tout en me tendant une main si douce et en même temps si froide. Pourtant mon corps et mon âme étaient enfin en paix, je sentais enfin que je pouvais partir avec lui et être enfin heureuse. Moi, Ruika Susanoo, prêtresse du Sombre Monarque, j’avais enfin découvert le repos éternel et arrivé à la fin de ma terrible quête.
Néanmoins, avant de partir, je tenais à remercier celle qui m’avait accompagné pendant plusieurs années et soutenue dans ma quête. Celle à qui on ne fait jamais confiance et pourtant une déesse sûrement moins pires que d’autres déités plus cruelles. Avant que mon âme parte je lui laissai mon dernier cadeau, ce corps qu’elle connaissait déjà depuis sa réincarnation. Peut-être que dans le flou de mon départ, j’entraperçue une larme coulait sur sa joue, était-elle triste de mon départ ? Non bien sûr, une Déesse de son rang, ne peut pleurer une simple mortelle… Mon visage se tourna vers Léandre, la lumière arrivait cachant derrière elle les ténèbres qui m’avait aidé à survivre attendant ce jour de ma défunte vie.
Le souffle de la vie, mes yeux s’ouvrirent, ai-ce que je venais de rêver où ? Ma joue était perlée de quelques gouttes, était-ce de véritable larme que j’avais versé ? Etait-elle vraiment partie en me laissant mon réceptable ? Effectivement, je ne la sentais plus et mon âme était la seule dans cet unique enveloppe. Essayant de me lever, je vis que j’avais été allongé sur un lit, plus exactement mon lit. En admirant la décoration de la chambre, je reconnu que j’étais bien chez moi, dans ma demeure au fin fond du Tartare, la prison maudite des Titans.
Soudain, j’entendis un chuchotement, une personne était en train d’entrer dans la pièce où l’on m’avait laissé pendant ce repos éternel. Gleann arrivait vers moi, un sourire sur le visage tandis qu’il ouvrait les bras dans ma direction. Puis il s’arrêta et me fit une révérence avant de finir de se rapprocher du lit.
«
Vous êtes enfin de retour parmi nous Eris ? »
«
Oui Gleann, je pense que je suis enfin de retour. »
M’aidant à me lever, il m’emmena en direction du petit salon, où m’attendait une salle toujours autant ordonné et soigné comme si je n’étais partie qu’une simple minute. Une tasse de thé était en train de s’infuser, tandis que quelques gourmandises et pâtisseries avaient été installées sur un petit plateau sur la table du salon.
Prenant place à mes côtés, Gleann prit lui aussi une tasse de thé et me tendit une douceur.
«
Vous devriez boire et manger quelque chose, votre apparence s’est légèrement modifié depuis que vous vous êtes endormis. »
Ecoutant ses conseils, je pris le petit macaron qu’il me tendait et le dégusta tout en buvant une gorgée de thé. Puis, suivant sa remarque, je partis en direction d’un miroir. Mon corps s’était effectivement aminci et mes joues étaient légèrement creuses. Ma chevelure était devenue d’un blond comme les blés, tandis que je portais une magnifique robe noire, sûrement choisit par Gleann. Mon médaillon pendait toujours à mon cou, que je caressai avec tendresse d’un petit mouvement de main.
«
Je suis de retour Gleaan, je sens que certaines choses ont changé au Tartare et mon retour au sein des mortels ne doit pas être un doux hasard. »
«
Les bruits qui courent font vent que beaucoup de choses ont changé, certains dieux sont de retour, d’autres nous ont quitté, mais je pense que certaines surprises risquent de vous enchanter notamment le retour d’Arès. »
Mon regard s’ouvrit tandis que je fixais Gleann d’un air abasourdi. Arès était dont de retour, voilà une très bonne nouvelle. Mon retour n’était donc pas aléatoire, mon devoir était de retour, faire régner la Discorde au sein des dieux.
Sans avoir rien demandé, Gleann venait de me poser une cape sur les épaules en me faisant un petit clin d’œil.
«
Merci Gleann, je crois que je dois aller saluer mes alliées du Tartare »
«
Heureux de vous revoir parmi nous Eris »
«
De même Gleann, de même… »
* Ce qui est contraire est utile et c'est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie ;
tout se fait par discorde *