Un pacte avec l'ange ou le démon ?

Voilà fort longtemps maintenant que je n'avais plus remis les pieds aux cinq pics de Rozan. Ici reposaient pas mal de souvenirs  pour moi. L'armure du puissant Dragon dont j'avais jadis représenté l'emblème gisait maintenant au fin fond des eaux, attendant patiemment son prochain porteur. Pour l'heure, le doute s'était incrusté  tout en s’insinuant malicieusement dans mon esprit.

A qui pouvais-je bien faire confiance si ce n'était à mes propres pairs. Et pourtant, j'arrivais même à douter de certains d'entre eux. Je m'étais rendu compte que leur foi n'était nullement si lumineuse comme je me l'étais si bien imaginé. Même mon propre maître s' était vu infecté par cette «maladie». Bien que malgré tout, je ne disposasse pas d'assez d'éléments concrets pour affirmer une telle théorie, je me fiais surtout à ma seule et unique intuition. Car, envers et malgré tout, je commençais à connaître maintenant Orion du Bélier, cet homme était un exemple pour tout chevalier du sanctuaire et je commençais à croire qu'il déviait quelque peu de son lumineux chemin à lequel lui avait enseigner le Grand Pope.

Mais, si mes doutes se voyaient confirmés alors comment devais_je réagir. Je devais bien avouer que ce n'était point là, la seule chose qui me tracasser. Évidemment, la brusque disparition d'Athéna n'aidait clairement pas à me rassurer.

Si par malchance, nos ennemies apprenaient la nouvelle alors le pire était à envisager surtout que j'avais laissé derrière moi un ennemi de ma déesse derrière moi, dans la maison du Bélier. La situation ne pouvait guère être plus critique que cela. J'espérais toutefois qu'elle s’améliore malgré tout, même s'il y avait peu de chance, un fol espoir résidait. Ma cloth sur mes épaules, je viens alors à atteindre le haut des cinq pics quand j'aperçois soudainement au loin une fumée s'envoler. C'est alors que je soupire à la vue du mystérieux individu. Moi qui pensais que ce lieu sacré était rarement connu de tous. Il fallait à tous prix préserver le mythe de la cascade de Rozan. Résolu, je m'avance alors vers mon interlocuteur et commence à l'interpeller d'une ton modérée

Sur ces quelques mots, je posai ma box au sol. Mes yeux se posèrent sur la fameuse chute de Rozan. Écoutant un bref instant l'éboulement de l'eau, j'allais pouvoir retrouver calme ainsi que sérénité en toute tranquillité mais, encore fallait-il que je fasse partir gentiment cet individu qui me gênait dans ma quête.

Le mystérieux individu se présenta sous le nom de Lucifer lui-même. Bien que ne connaissant pas grand-chose dans le domaine de la mythologie, j'avais tout de même entendu par-delà les contrées de ce monde ce nom-là. Lucifer, un tel nom m'évoquait juste un amour inconditionnelle. Il avait été chuté du Paradis simplement pour avoir trop aimé son créateur. Aujourd'hui il errait sur terre en tant qu'ange déchu. Bien qu’admiratif devant lui, j'arrivais à me méfiais d'un tel personnage pour ses petites manœuvres secrètes. J'avais déjà fort à faire avec les sbires d'Hadès et les chiens que nous envoyais sans cesse Arès. Je devais avouer que ce porteur de Lumière tombait au plus mal mais, je le pardonnais car tout comme moi il était venu chercher le repos en ce lieu mythique qu'était Rozan. Des excuses plates et sincères étaient alors de mises car je l'avais aussitôt pris pour cible en arrivant ici et ce sentiment-là me gênait quelque peu à vrai dire.

«_ Je suis confus vraiment, veuillez me pardonner. Je vois que vous avez jouer de clairvoyance. Laissez-moi me présenter officieusement devant vous dans ce cas. Mon nom est Chico, saint des Poissons. Enchanté de faire votre rencontre. »  

Que de chemin parcouru. Ici à Rozan, tout était d'un paisible que le temps semblait s’arrêtait de lui-même. Rares étaient les endroits comme cela. Je profitais pleinement de chaque seconde du paysage qui m'étais offert. Y avait pas à dire, cela avait le don de me revigorer. Seul petit point noir au tableau était la présence de Lucifer mais, j'arrivais tout de même à m'en accommoder. Malgré cela, tout se passait à merveille. Pour l'heure, je devais tout reprendre tout à zéro et devais dès à présent faire le vide dans mon esprit. Évidemment, je n'aurais pas craché sur une quelconque aide d'Orion mais, il avait déjà fort à faire en tant que portier du sanctuaire et puis, il était grand temps que j'apprenne à voler de mes propres ailes. J'avais bien ainsi ennuyé mon maître par ce qui me tourmenté. Pour mon bien, je me refusais pour l'instant tout contact avec le sanctuaire mais, j'allais à ma façon tenter de les aider du mieux que je peux. Je me tourne alors vers le Prince des Ténèbres afin de lui faire un brin de causette et de lui être le plus agréable possible. C'est alors que je viens à m'interroger sur ses idéaux. Que pouvait-il cacher sous cette apparence d'angélique. J'allais tentais d'en apprendre un peu plus sur ce soi disant «porteur de lumière».

«_ Eh bien pour être tout à fait honnête envers vous, moi aussi, je ne m'attendais pas à tomber sur quelqu'un de votre envergure. Je vois que certain dieu apprécie encore la sérénité de Rozan. Sinon une deux questions me taraudent à votre sujet depuis tout à l'heure, le prendriez-vous mal si je vous demandais, ce que faites-vous parmi nous, humbles humains et quel est votre idéal ? si j'en crois votre identité de "porteur de Lumière" vous serais plutôt axé vers la cause du bien ? »

Voilà qu'était dit. J'espérais évidemment une réponse dès plus claires de sa part auquel cas j'allais encore avoir droit à des paroles vives. Mais plus que tout, ce que je désirais savoir étaient quels camps avait t-il pris ou s'il était tout simplement un électron libre agissant à sa bon vouloir.  Je n'espérais tout de même pas qu'il me livre tous son plan mais il pouvait m'évoquer quelques pistes dans réponses. Entre Arès et Hadès qui nous envoyés leurs sbires. Nous, saints d'Espoir avaient de quoi se faire quelques cheveux blancs. Ironie de sort, nous étions nous même en quête d'espoirs, et il fallait dire que en cas de coups durs il fallait pas trop compter sur les alliances ...

Les intentions de Lucifer étaient louables. Tout comme moi, il désirait apportait une paix sincère sur ce monde qu'Athéna chérissait tant mais, à quelque chose près du moins. Nous n'avions pas la même définition de ladite «Paix». Je militais envers et contre tout violence physique et morale mais, Lucifer était convaincu qu'il fallait trancher le mal par la racine.

D'un côté, je ne lui donnais pas trop tord, au diable ces dieux nocif et malveillant qu'étaient Arès & Hadès. Il me tardait déjà de l'heure de la contre-attaque mais, que pouvait faire un homme seul avec ses maigres espoirs aussi lumineux soit-il. Bien que bouillonnant de l'intérieur, je devais me résoudre à la situation, je ne pouvais strictement rien faire. Le sanctuaire se faisait constamment attaquer de tous parts et visiblement cela ne déranger personne. L'avenir s'annonçait alors plus qu’incertain pour nous chevalier de l'espoir. Nous n'avions pour le moment aucune vraie alliance, et en cas de Guerre dite Sainte déclarée, nous n'étions clairement dans le pétrin. Odin et ses vaillants guerriers restaient cloitrés dans leur pays trop absorbé par leurs occupations, quant au seigneur des mers Poséidon, c'était mystère et boule de gomme.

Je n'avais pas eu de nouvelle d'un seul de ses marinas depuis l’événement des Cavaliers de l’Apocalypse. Alors oui, la question résidait toujours, où se tourner en cas de guerre. Il fallait pour cela un vrai allié pour le sanctuaire grec et je voyais dans les paroles du prince des ténèbres un potentiel partenaire. L'idée de passer un accord avec lui me traversait alors l'esprit mais, pour cela il était en droit de réclamer quelque chose de valeur. Mis à part ma box, je ne possédais rien sur moi et il était totalement hors de question que je me sépare d'elle. Elle était tout pour moi, comme ma propre âme. Mais bien sûr, j'avais autre chose qui pouvait peut-être intéresser l’œil de notre prince des Ténèbres. J'hésitai un instant avant de lui proposer ma suggestion mais, si cela en valait le coup alors il n'y avait pas à tortiller du nez. Après tout, je devais accepter toute part de souffrance.

«_ Votre idéal vous honore bien que nous n'ayons pas la même définition de la Paix. Je reste convaincu que le mal ne peut-être combattu par le mal. Au contraire, cela aurait peut être tendance à l’engendrer voire même à se répliquer. Cependant laissez-moi tout de même vous faire une proposition dont j'espère vous accepterez les termes. Ma vie importe peu aux yeux de ma déesse voilà pourquoi, je vous offre volontiers mon âme sur un plateau d'argent en contrepartie, vous vous alliez exclusivement au sanctuaire de ma déesse en cas de pépins ou de guerre sainte. Qu'en dites-vous ? »

Et voilà, les dés en étaient jetés pour moi mais l’essentiel était là. Le sanctuaire pouvait compter sur l'appui de Lucifer lui-même. Le rallier à notre cause m'avait couté bien plus que je ne l'aurais cru mais pour tout avouer la situation était-elle qu'elle l'exigeait. A l'heure actuelle, nous ne pouvions compter que sur nous même, sans même une aide extérieure. Alors, avais-je commis alors un acte de désespéré. Surement pas, et je ne laisserais personne dire le contraire si un jour cela venait à s'ébruiter au grand jour. Bien qu'étant conscients des risques auquel je m'étais exposé, je n'avais pas hésitais une seule seconde à traiter avec ce tel personnage. Et puis cela allait changeait un peu des ancienne alliance passé avec le sanctuaire. Le seule petit point noir restant au tableau était peut-être de comment j'allais pouvoir récupérer mon âme. J'excluais de suite l'option de la force n'ayant nullement la présomption de m'opposer à un tel individu. Il me restait donc la carte de la ruse mais quoi qu'il en soit, j'étais déterminé à ne pas parler de notre petite accord passé ici même auprès de mes pairs.

Désormais damné, je pouvais toujours repartir direction le sanctuaire maintenant mais mieux valait-il que je reste un petit moment ici au cinq pics m'isoler seul en petit ermite, priant intensément ma déesse que les choses se passent pour le mieux à présent pour elle. J'arrivais tout de même à me méfiais de Lucifer ou du moins je perçut une infime impression de méfiance en mon être envers ses petits projets malgré son engagement exclusif envers les saints. L'ange déchu avait été clairvoyant à mon sujet et ne m'avait nullement trompé concernant les risques qu'un tel accord pouvait engendrait. Il m'avait transformé en une coquille vide me dépossédant de toute émotion humaine. Je n'avais alors plus la notion du «Bien et du Mal» en ce tendre monde mais, malgré ce lourd fardeau que j'étais désormais contraint à porter sur mes épaules, j'arrivais à ne pas trop m'en plaindre car, je l'avais fait par amour pour ma déesse. Je m’essayais alors prés de la grande cascade écoutant attentivement la puissante chute des eaux de Rozan. Comme cela pouvait-être reposant que j'en avais presque oublié que cela en était dans mes souvenirs ...

Voilà que je ne comptais plus les jours où j'avais dû précipitamment quitter le sanctuaire de ma déesse. L'ange déchu parti, j'avais pu chasser la plupart de mes doutes pour mon plus grand bonheur. Désormais, je comptais reprendre tranquillement le chemin en direction de ma demeure au sein même du sanctuaire sacré. Ce retour sur moi-même m'avait fait le plus grand bien. A présent j'étais plus apte à aider mon prochain même si je devais bien le reconnaître. L'ange Lucifer m'avait déposséder de ma meilleure part de moi-même, mon Humanité. Désormais défaillant, j'allais retrouver mes pairs de ce pas avec la plus grande joie mais, pour leurs biens, je comptais à tout prix taire ma petite entrevue avec l'ange déchue. Je me doutais fort bien de leurs futures réactions que mon acte avait entrepris : incompréhension, confusion, voire même geste de rébellion envers ma propre déesse mais, il n'en était rien ...

Je ne pouvais savoir ce que pouvait imaginez l'esprit humain étant si complexe à comprendre mais, je me prévoyais déjà leurs futures répliques à venir. C'était simplement le sentiment de l'Amour qui m'avait poussé à agir de la sorte, non pas un amour dit platonique mais bel et bien un amour respectueux entre chevalier, rien d'autre. Alors, malgré mon handicap, je n’abandonnais pas et devais continuer ma route de saint de l'espoir même si je n'en avais plus. Quel drôle d'ironie ! Mais j'arrivais à m'en moquais, j'avais fait tout cela pour le sanctuaire, pour mes frères et sœurs d'armes mais, surtout pour ma déesse, Athéna. Désormais, j'espérais vivement que l'ange Lucifer tienne parole auquelle cas il m'avait berner en toute beauté. Chassant alors cette stupide idée de ma tête, je viens alors à reprendre les lanières de ma cloth pour quitter les «cinq Pics de Rozan». Un long voyage m’attendait pour regagner la Grèce ...