Sujet: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Mer 13 Mar - 11:59
Pandore arriva aux Cinq Pics suite à un ordre que Sage lui avait donné. Mais elle ne savait pas du tout ce à quoi elle devaut s'attendre. Bien que ce territoire soit sensé être un territoire neutre, si elle était venue ici, il devait bien y avoir une raison.
Elle continua d'avancer devant elle, gravissant les roches escarpées petit à petit. Bien qu'elle soit loin de la cascade, elle entendait de là où elle était le fracas des flots contre le sol, et sentait déjà les embruns.
Au fur et à mesure qu'elle avaçait, la végétation se fit moins dense, et l'ait plus rare et plus pur. Elle respirait plus lentement, pour économiser l'oxygène. Elle sentait sa tête qui commençait à tourner. Elle glissa sur une plaque de mousse, tomba, et attérit en bas du pic qu'elle essayait d'éscalader. Elle maudit sa maladresse, et reprit son ascenssion depuis le début.
Arrivée en haut, elle constata que la vue sur les alentours était imprenable. Elle sentait qu'elle ne serait pas seule bien longtemps. Le but de sa venue ici lui serait bientôt dévoilé, par la force des choses. Elle s'attentidt donc à voir arriver quelqu'un.
Elle scruta les alentours avec son cosmos, et fut étonnée de ne trouver âme qui vive dans les parages. Elle redescendit, certaine de s'être trompée. Mais, après avoir marché une heure ou deux, elle dû se rendre à l'évidence: elle était seule, et bien seule.
Relativement énervée d'être venue pour rien, elle s'assit par terre, et s'ingénia à trouver une raison à sa venue en ce lieu, mais en vain. Elle ne parvenait pas à percer les voies de son maître.
Au bout d'un moment, elle se releva, pressentant quelque chose. Elle ne savait pas exactement quelle forme ce la prendrait, personne ou évènement, bon ou mauvais, ami ou ennemi. Au cas où, elle partit se mettre dans un coin d'ombre, pour surgir sur la personne au moment voulu, et se prépapra à combattre, satisfaite de savoir enfin pourquoi elle avait dû faire tout ce chemin jusqu'ici.
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Ven 15 Mar - 10:51
Cronos continuait paisiblement son voyage à travers ce monde. De découverte en découverte, il rencontrait beaucoup d’humains très intéressants. De ses nombreux voyage d’Europe en Afrique, en passant par l’Amérique, il avait découvert que la flamme de la paix et de la solidarité jaillissaient dans le cœur des hommes quand ceux-ci n’étaient pas happés par le désir guerrier de tuer ou d’envahir. En somme, malgré le mal qui semblait régner dans leurs cœurs, les humains étaient capables de bonté. Il s’agissait, certainement,, d’une trace de son illustre règne d’antan. Tout n’était donc pas perdu.
Là, il se dirigeait, à travers les grandes terres de Chine. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas dirigé vers la Chute de Rozan. Avant que ce lieu ne devienne un lieu saint, elle demeurait un endroit calme et serein pour le Roi des Titans. L’imposant bruit de l’eau était synonyme d’une douce sensation qui le calmait. Au préalable, comme à son habitude, il avait dissimulé son aura divine et sa cosmo énergie. On ne pouvait rien ressentir: l’attitude du Maître des Titans était, comme à son habitude, remplie d’une intense sérénité, liée à une impassibilité persuasive. Indéchiffrable, il observait la Chute et s’assit sur un rocher pour l’observer silencieusement. Il avait bien détecté une présence mais, pour le moment, il n’en avait cure. Là, aujourd’hui, il était présent en en tant que simple observateur attentif de ce monde. Il ne représentait donc aucune menace.
« Cela fait un bon long moment que je ne suis pas venu me reposer en ce lieu. La Chute de Rozan est toujours aussi impressionnante. Comme dans mes souvenirs les plus anciens… » Déclara-t-il à haute voix, pour lui-même.
En vérité, il savait bien qu’on l’entendrait. Peut être que la personne qui l’espionnait se montrerait d’elle-même. En l’état, il regarda le bas de la chute et son remous impressionnant. Il connaissait l’histoire de Rozan et son affiliation avec l’armure du Dragon. Il restait là à ne rien faire, se contentant de regarder silencieusement la Chute, attendant que l’espion daigne venir à sa rencontre. De toute façon, il ne lui ferait aucun mal. Il ne reconnaissait l’aura de ceux et celles qu’il avait déjà rencontré. Il comprenait la méfiance. En l’état actuel des choses, il ne bougeait pas et attendait patiemment un nouveau moment de rencontre entre un humain et un dieu. Il y avait tellement de chose à partager…
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Mar 26 Mar - 13:42
Pandore resta dans sa cachette à observer le Roi des Titans pendant un petit moment. Elle ne décelait pas la moindre agressivité en lui. Sa mission serait donc une mission de parlementation? Pourtant, Cronos avait l'air d'être là pour admirer le paysage, ou pour se reposer après un voyage. Et, était-ce vraiment un dieu qu'elle attendait? Elle ne s'imaginait pas du tout que le évènements prendraient cette forme là. Hésitant un moment à interrompre le dieu, la Chevalier sortit finalement de l'ombre, et marcha silencieusement vers lui.
Elle se tint quelques minutes en retrait, puis engagea la conversation. Mais, sachant à qui elle avait affaire, elle décida de ne commettre aucune erreur, et de ne pas compromettre sa mission, si mission il y a.
Bonjour...
Elle se tut, incapable d'en dire plus. Elle observa le Roi des Titans en silence, attendant qu'il parle à son tour... Tout à fait innocemment, elle dit:
Moi aussi, j'aime bien cet endroit.
Elle se serait giflée. Ces considérations personnelles n'avaient rien à voir dans un entretien avec un dieu. Si elle était ici, c'était certainement pour négocier une paix. Et si elle commétait la moindre erreur, ce pourrait avoir des conséquences très graves. Se maudissant d'avoir pris la parole trop intempestivement, et pensant que ce n'était pas à elle de commencer la conversation, puisqu'elle a pas de compte à demander à un dieu, elle décida donc d'adopter la même attitude que le roi des Titans: observer la cascade. Elle se promit tout de même de se faire payer son erreur et son ignorance.
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Jeu 28 Mar - 10:09
Cronos restait là à contempler la Chute de Rozan sans rien dire de particulier. Il n’émanait aucune cosmo énergie autour de lui. Seule son aura, ancienne et sereine, flottait autour de lui. Il n’y avait strictement rien de menaçant qui se dégageait de sa présence. En d’autres termes, il était le simple observateur de ce monde. Bien loin du Frère ou du Roi. Son sourire semblait paisible et radieux. Ses yeux exprimaient une plénitude. Il restait immobile, comme perdu dans ses pensées… Bien qu’il soit attentif à tout ce qui l’entourait. La présence de la jeune humaine ne lui avait pas échappé. Tout simplement, il attendait sagement qu’elle se manifeste en premier pour ne pas l’effrayer. C’est alors que la jeune humaine s’avança lentement vers lui, en retrait, et le saluait. Le Titan n’avait pas bougé.
« Bonjour ma jeune amie. Je m‘appelle Cronos, Roi des Titans. Et toi ? Quel est ton nom ? » Interrogea-t-il de sa voix cristalline et sereine alors qu’elle déclarait, elle aussi, aimait cet endroit.
« Je voyage beaucoup à travers ce monde. Je contemple toujours avec beaucoup de bonheur ce merveilleux monde, inondé de splendides et sereins paysages. Ne trouves-tu pas que cet endroit a quelque chose de reposant et, d’en même temps, de puissant ? » Demanda-t-il avec toujours cette même intonation qui faisait de lui une divinité abordable.
Cronos était très sensible aux émotions qui l’entourait. Il parvenait à ressentir les sensations qui l’environnait. Lentement, il tourna la tête et regarda la jeune humaine. Un sourire apaisant se lut sur son visage puis il invita la femme chevalier à s’installer à côté de lui. Ensuite, son visage se redirigea vers la Chute. Le bruit de l’eau, s’écoulant avec fracas, avait quelque chose de calme. Et de menaçant en même temps. Un peu comme lui ?
« Ma jeune amie, je sens du doute et de la colère en toi. Une certaine tension trahit ton cœur. Tu devrais peut être t’asseoir à mes côtés, parler librement et ton cœur tourmenté sera apaisé. Tu n’as rien à craindre de moi. Après tout, en ce moment même, je ne suis pas le Roi des Titans mais le simple Observateur de ce monde. J’aime me promener dans ce monde et discuter sereinement avec les gens qui peuplent ce monde que je gouvernais autrefois. » Annonça Cronos alors qu’il posait ses deux mains sur ses genoux, en un geste d’ouverture d’esprit, ses yeux amicaux la sculptant un court instant.
Cronos pouvait être impitoyable et intransigeant. Il pouvait aussi être calme et serein. Impassible, il était capable de proximité avec ceux et celles qui l’entouraient. En ce moment même, il était doux et proche des êtres qui étaient prêt de lui.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Jeu 28 Mar - 19:52
Le roi des Titans, bienveillamment, passe outre les erreurs de Pandore et l'invite à s'asseoir. Elle s'incline.
Je m'appelle...
C'était bien le moment d'hésiter. Elle secoua la tête, décidée à le dire encore une fois.
Je m'appelle Pandore.
Elle s'agenouilla à côté de lui. Elle ne parvenait pas à réaliser que Cronos était si proche des humains. Elle ne savait pas quoi dire, et ce silence la mettait mal à l'aise. Mais elle avait compris que le dieu était capable de ressentir ses émotions. Elle tenta donc de se maîtriser, pour ne pas l'importuner avec son stress. Elle s'en voulait aussi d'avoir menti à une divinité. Elle se reprit.
En fait, c'est moi qui ait changé mon prénom pour pas qu'on me retrouve. Je veux pas rentrer chez moi. Même les fenêtres sont fermées à clé... Et pour aller prendre un couteau, vu que je suis surveillée vingt-cinq heures sur vingt-quatre... Et puis mes parents m'humilient à tous bouts de champs.
Automatiquement, elle regarda le ciel.
C'est débile, hein... Je veux mourir, mais je suis...
Elle s'interrompit brusquement.
Enfin, tout ça, on s'en fiche.
Elle fixa le Roi des Titans du regard.
Et vous? ça doit être long, l'immortalité, non? Vous avez dû beaucoup vous battre. Pourquoi... Pourquoi vous venez voir les humains? Ils passent leur temps à se taper dessus, après ils crèvent, et leurs proches les oublient. C'est injuste, non? Pourquoi il y a la guerre et des massacres?
Elle se tut, le regard dans le vide. Au bout d'un moment, elle revint à la réalité, et sourit doucement.
Bon, il va falloir que j'arrête de vous embêter avec mes divagations d'humaine à la santé mentale branlante...
Elle se tut de nouveau, bien décidée à ne parler que si on le lui demandait.
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Dim 31 Mar - 21:30
Cronos était toujours assis et observait silencieusement la Chute de Rozan. La jeune humaine avait décidé de se présenter. Elle se nommait Pandore. Cronos hocha la tête sans rien dire. Elle s’était agenouillée à côté de lui et avait commencé à parler d’elle. Sa vie n’avait pas été facile du tout et elle exprimait même sa volonté de mourir.
« Au travers de mes longs voyages dans ce monde, j’ai pu constaté à quel point le destin pouvait être cruel avec le genre humain. L’histoire de l’humanité nous apprend que vous pouvez être capable d’une profonde bienveillance comme vous avez la possibilité de suivre la voie de la malveillance. Il ne faut pas te moquer de ton passé, ni de ton présent et encore moins de ton futur ma jeune Pandore. Il te faut emprunter ton propre chemin en acceptant et en assumant tes choix. Alors, tu seras libre de ta vie et tu pourras accepter ton destin. Et puis… » Commença-t-il alors qu’il posa son regard neutre sur celui de la femme chevalier.
« La mort n’est pas une libération. Elle n’est que le début à une éternité de souffrance et de regret. Si tu veux mon avis, il est bien plus courageux de vivre pour son propre but plutôt que de vouloir mourir sans l’avoir réellement réaliser. Athéna ne t’a-t-elle point enseigné ceci ? » Demanda-t-il alors que la son de sa voix était apaisante.
Est-ce que l’immortalité était longue ? C’était une bonne question. Pourquoi venait-il voir les humains ? Il est vrai qu’il est loin le temps où il régnait sur ce faux monde utopique qu’il était parvenu à créer. Cronos détourna le regard et regarda lui aussi le ciel. Un sourire, à la fois paisible et mélancolique, s’afficha sur son visage. À bien des égards, il était peut être le Dieu le plus proche des humains. Pandore pensait qu’elle ennuyait le Roi des Titans mais tel n’était pas le cas et le Père des Olympiens lui offrit un sourire rassurant.
« Tu ne m’ennuies pas ma jeune amie. Bien au contraire, j’ai toujours plaisir à m’entretenir avec vous les Humains. Je n’oublie pas que je suis responsable de la déchéance de ceux et celles qui peuplent ce monde que j’ai gouverné autrefois. Des fois, j’aimerai moi aussi disparaître. Malheureusement, je ne le puis car je suis la Voie de la Rédemption. C’est un chemin très long et très compliqué: à cause de moi, l’humanité a failli disparaître et je pense qu’il est de mon devoir de porter un regard attentif à chaque homme et chaque femme de ce monde. » Poursuivit-il alors qu’il détourna le regard et qu’il observa calmement l’eau s’écouler violemment de la Chute.
« À mon avis, la Guerre n’est pas forcément une nécessité mais une fatalité. Une suite de choix et de conséquence qui amène inéluctablement à la confrontation. Au bout du compte, ce n’est pas la violence qui est injuste mais les décisions que nous prenons qui les sont peut être. » Expliqua Cronos calmement alors qu’il se tut un instant pour contempler le paysage.
« Et sinon, comment se passe ton intégration dans l’armée d’Athéna ? Je vois que tu portes l’Armure d’Argent de l’Aigle me semble-t-il non ? T’es tu trouvé un maître ?Est-ce que tes relations sont bonnes avec tes amis ? » Demanda-t-il calmement en posant son regard bienveillant sur elle.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Mar 2 Avr - 18:00
Cronos avait écouté avec bienveillance, et répondu calmement. Pandore écoutait ses réponses comme étant la voix de la raison. Mais, elle n'était pas tout a fait d'accord quand il dit que la mort n'était pas une libération.
Je n'ai jamais vu Athéna, même de loin. Aussi impossible que cela puisse paraître, je supporte la vie comme un fardeau, et j'aimerais en profiter après être morte, quand je serais libre.
Elle baissa la tête, consciente de dire des inepties. Puis, le Dieu la rassura en lui disant qu'elle ne l'ennuyait pas. Il dit ensuite quel'humanité avait failli disciparaître à cause de lui.
Mais pourquoi? Puisque vous dites être sensé veiller sur nou?
Puis, il changea de sujet et en vint à répondre aux interrogations de la jeune fille sur la guerre. Mais ces réponses ne convenaient pas à Pandore.
Pourquoi la guerre est-elle une fatalité? On peut très bien faire une guerre économique, avec de l'argent, ou le boycott des marchés ennemis! Alors pourquoi à coups d'armées, pourquoi tant de sang versé? Pourquoi anéantir des civilisations, des villes, des pays, des familles, des croyances, des vies, pour le pouvoir?
Il changea encore une fois de sujet, et demanda à la Chevalier si son intégration s'était bien passée.
Oui, cela se passe bien. Je n'ai aucun problème. Je suis bien Chevalier d'Argent de l'Aigle
Elle regarda son armure.
Et je suis fière de l'être. J'ai un maître. Mais j'ai beaucoup de condiscipleElle pronoça ce dernier mot avec tristesse.Mais, il n'a plus beaucoup de temps à me consacrer. Il parle même de me renvoyer chez moi. Il dit que je n'ai pas à monopoliser une place de Chevalier si je ne suis pas sûre de mon avenir.
Elle baissa la tête, honteuse.
Je n'ai jamais eu d'amis, à part une quand j'étais minuscule, et je ne vois pas purquoi ça changerait.
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Sam 6 Avr - 19:31
« Tu n’as jamais vu Athéna ? C’est étrange tout de même. J’aurais pensé qu’elle se serait réincarné. En l’état, cela doit être difficile pour votre sanctuaire. Tu supportes la vie comme un fardeau ? Tu penses qu’il y a une libération après la mort ? Malheureusement, jeune fille, tu te fourvoies. Après la vie, il n’y a que la désolation et la souffrance. C’est le Monde des Enfers. Si ton âme a été pure, bonne et généreuse, alors tu pourras atteindre le Paradis, l’Élysion. C’est la même chose pour les Dieux: quand nous disparaissons, nous ne nous éteignons pas. Nous nous rendons au Tartare où nous souffrons jusqu’à ce que le maître des lieux acceptent de nous libérer. Voici la réalité des faits ma jeune amie. Je suis étonné que personne ne t’ait enseigné cette vérité. » Déclara Cronos alors qu’il posa une main rassurante sur la cuisse de la femme chevalier.
« Tu sais, Pandore, personne n’a décrété que la vie était facile. Elle est bien compliquée que tu ne le penses et tu relèveras de très nombreux défis. Au cours de ta vie de Protectrice d’Athéna, tu connaîtras le bonheur mais aussi le malheur. La joie mais aussi la souffrance. Si tu veux mon conseil, il faut savoir élever ton esprit vers un autre niveau pour dépasser les stades des sentiments et parvenir à développer un esprit saint et neutre. Si ton cœur est lourd de regret, alors prends du recul par rapport aux évènements et adopte une conscience sereine et distante. » Conseilla le Roi des Titans en souriant paisiblement et en relâchant doucement sa main de la cuisse de la jeune fille.
Et Cronos savait bien de quoi il parlait. Cela avait été son seul moyen de combattre la folie qui s’était emparé de lui lorsqu’il avait été emprisonné au Tartare.
« Tu sais, j’ai été responsable de la plus grande guerre de ce monde. La Titanomachie, la Guerre contre les Titans et les Olympiens, c’est moi qui l’ai crée. Je suis même allé jusqu’à tuer mes propres enfants. Heureusement l’un d’eux a survécu. J’ai perdu cette guerre et toute notre famille fut enfermé au Tartare. Tout le monde a souffert et c’est entièrement de ma faute. Aujourd’hui, je suis la Voie de la Rédemption. C’est très difficile car c’est un chemin où la paix est un moment rare. La douleur et la souffrance parsèment mon cœur. Pour autant, je n’abandonne pas d’avancer car c’est mon devoir. Envers mes enfants, ma famille et les humains. J’accepte mon passé, je ne le nie pas et je me tourne résolument vers l’avenir. C’est mon choix, ma vie et mon destin. » Poursuivit Cronos qui s’exprimait sur son passé avec détachement, impassibilité et sérénité.
Pourquoi la guerre était elle une fatalité ? Pourquoi la destruction ? Le sang ? Autant de bonnes questions.
« Car tel est le choix des nouveaux rois de ce monde. Tout simplement, telle est la volonté de l’homme guidé par ses instincts les plus primaires. Le pouvoir appelle le pouvoir et sa volonté amène à la destruction. Les Olympiens n’ont jamais cessé de combattre pour une voie, une vérité. C’est parce que j’ai connu l’ivresse du Maléfice, le désir fou du pouvoir, la réalité de la destruction que je peux la comprendre. Nous voulons toutes et tous faire prévaloir notre propre certitude. Quitte à employer la force, les dieux et les humains veulent forcer leur supériorité sur les autres. C’est la triste réalité de l’ère de ce monde. » Continua Cronos alors que le vent se leva , caressant son visage serein, souriant, faisant voler se longs cheveux noirs. Son regard était un peu emprunt d’une profonde solitude, tempéré par un espoir.
Pandore révéla qu’elle était fière de son armure et qu’elle avait un maître et beaucoup de condisciple. Elle était un peu triste que son maître ne s’occupe pas beaucoup d’elle et elle lui annonça qu’il voulait peut être la renvoyer chez elle si elle n’était pas sûre de son avenir. Puis, elle lui indiqua qu’elle n’avait pas ou peu d’amis.
« C’est une bonne chose alors. Prends bien soin de ton armure car elle est comme une deuxième partie de toi. » Nota le Titan alors qu’il se leva lentement et qu’il croisa les bras, son regard neutre observant toujours la Chute. « Les mots sont peut être dures mais ton maître a raison. Tu as choisis un chemin bien difficile mais tu dois être persuadé de l’emprunter avec un esprit saint et clair. Si tu veux poursuivre ta voie de chevalier, tu ne dois plus te tromper et être sûre de toi. Avec le temps, tu prendras de l’assurance et, petit à petit, tu feras des rencontres et tu te feras des amis. Tout arrive à point à qui sait attendre ma jeune amie. » Réconforta le Roi des Titans de sa voix calme et posée.
Peut-être qu'Athéna est réincarnée, peut-être qu'elle ne l'est pas... Je n'en sais rien. Je ne veux pas vous donner une fausse information. Au moins, après la mort, je serai sûre de souffrir. La vie est hypocrite: on dit qu'elle est belle, mais on en souffre quand même. Ce que je cherche, ce serait la disparition totale, n'être plus rien, ne plus exister. Si mon âme a été bonne pure et généreuse? Je ne suis pas sûre. Généreuse, sans doute, oui, mais sans plus. Mon âme est restée identique à elle-même depuis toujours, pieuse, et si pour vous pure et enfantin veulent dire la même chose, alors oui elle est pure. Mais mon honneur et mon sale caractère ne me font certainement pas paraître pour une gentille petite fille. Enfin, j'ai appris à supporter cette espèce de dualité. Il paraît que les châtiments sont des plus sévères pour ceux qui mettent eux-mêmes fin à leurs jours. Pourquoi pas, mais bon... C'est un meurtre comme un autre, sauf que celui-là la victime était consentante. Je ne vois pas pourquoi ce serait plus puni. Les Dieux aussi vont au Tartare? Comment cela se fait-il? Pourquoi ne restez-vous pas dans votre demeure dans les cieux? J'ai appris beaucoup de vérité. Il y a celle en quelle je crois, celle que je vois, mais de toutes façons j'ai Libre Arbitre, et je peux agir... en mal... même si j'évite.
Elle leva son regard vers le dieu, qui avait l'air rassurant.
Merci du conseil. Je prendrais du recul, quand la situation le nécessitera. Mais, il y a toujours quelque chose qui me trouble. Imaginons: Je me lève, et je marche. Je ne vois pas le précipice, et je tombe. Je meurs, donc. Vous êtes un dieu, vous présidez aux destinées. D'un geste, vous pouvez me réduire en poussière. En voyage, si je transporte un objet de valeur, quelqu'un peut me donner un coup de couteau dans le dos afin de me le dérober. Lors d'un combat, pour peu que je rencontre un adversaire plus puissant que moi, et s'est très probable, je succomberai. D'innombrables maladies me guettent en tous lieux et en tous temps. Enfin, après de très nombreuses années, je peux m'endormir et ne jamais me réveiller. Pourquoi avoir créé les humains s'ils sont si fragiles? Pourquoi avoir créé les humains tout courts, à quoi servent-ils? Vous autres, dieux, êtes parfaits, et n'avez pas besoin de notre existence. Alors, à quoi servons-nous?
Elle posait ces questions, qui la hantaient depuis toujours sans qu'elle puisse les formuler, mais n'était plus vraiment inquiète. La présence du roi des Titans suffisait à calmer ses craintes.
Il dit avoir été la cause d'une grande guerre, et avoir beaucoup souffert, mais pourtant se tourner vers l'avenir.
Je... Pourquoi encore la guerre? Pourquoi les dieux, même entre eux, se font-ils la guerre, puisqu'ils représentent la voie du bien? La guerre est-elle bien, en elle-même? Et, puisque vous décidez de la vie des humains, pourquoi les laisser se battre? Vous pourriez les forcer à vivre en paix! On m'avait dit que nous avions le Libre Arbitre, car cela rendait nos actions en bien plus méritées. Mais le monde serait tellement mieux, tellement plus calme, les gens souffriraient tellement moins si vous nous forciez à faire uniquement le bien... Ou alors... Vous ne voulez pas de créatures dont vous décideriez à leur place?
Elle profita de la petite brise, comme d'une chose que l'on voit pour la dernière fois. Elle vit le regard de Cronos changer légèrement. Sans doute ces souvenirs étaient-ils douloureux... Elle éviterait donc d'en parler plus longtemps.
Il lui dit que son maître avait raison. Elle se rembrunit un peu, mais savait pertinemment que le dieu avait raison aussi. Puis, il lui dit que des amis viendraient vers elle, si elle savait attendre. Elle eut un sourire amère.
Oui, beaucoup sont venus. Mais ils se sont lassés de moi et sont repartis, voir de nouveaux "amis".
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Sam 13 Avr - 19:39
« Quand on y pense, il est exact que la mort est la plus belle des évasions. Mais, par expérience, je sais que la disparition absolue est la négation de sa résolution. Il est beaucoup plus difficile de vivre que de mourir et ça je ne le sais que trop. Il est plus évident de se laisser aller plutôt que de se responsabiliser. Pandore, tu n’es pas la seule à avoir souffert. Ton vécu n’est pas unique, d’autres humains ont vécu une histoire difficile. Et, pourtant, ils se sont relevés pour s’épanouir à travers une nouvelle volonté. Que cela soit par le combat ou la protection d’êtres chers. Ou bien la défense d’un idéal en accord avec leurs pensées. Les raisons sont multiples et variables mais, au bout du compte, il y a une réflexion unique et générale… » Commença Cronos alors qu’il se dirigea vers la jeune humaine et qu’il posa ses deux mains sereines sur ses épaules.
« C’est le désir absolu et véridique de pardonner, de comprendre et de vouloir avancer dans la vie. Un chemin que tu dois absolument emprunter ma jeune Pandore. Quoiqu’il arrive et quoiqu’il se passe. Désormais, c’est ton devoir. Transformes ton désir de mort en désir de vie et alors s’ouvrira un tout nouveau chemin pour toi. Certes, il ne sera pas aisé mais je puis t’assurer qu’il t’épanouira. » Assura le Titan alors qu’il enleva ses mains et qu’il se plaça à côté de la jeune humaine en regardant la Chute de Rozan.
« Personne n’échappe au trépas. Pas même les dieux. Nous avons l’éternité mais pas l’immortalité. La vie est ainsi. Personne ne commande au vraiment au destin car il est tout aussi hasardeux que certain. En ce qui me concerne, la destinée est une suite logique de cause, d’effet et de conséquence. Il y a toujours un choix, qu’il vient de toi ou pas. Ce choix entraîne un acte qui provoque un résultat. Et ce cercle continue encore et encore sans s’achever. C’est le destin des hommes et des dieux: personne, dans ce monde, ne peut y échapper. » Poursuivit l’Intemporel en souriant paisiblement.
« Pourquoi avons-nous crée les hommes ? À quoi servez vous ? Sommes nous vraiment parfaits ? Je sais que les hommes ont été crée à l’image des dieux: ils ne sont rien de plus qu’une représentation de notre existence. Pour autant, c’est parce que ces dix milliards d’années ont été si fragiles et si éphémères que je les chéris jusqu’à l’affliction. Chacun de vous est unique en soi et ne crois surtout pas que nous sommes parfaits. Bien au contraire, nous ne sommes pas différents de vous puisque nous sommes aussi capable de faire le mal comme nous pouvons faire le bien. Finalement, à quoi servez vous ? À quoi servons nous ? Je pense tout simplement que les humains et les dieux doivent vivre et s’épanouir pendant le temps où ils existent. » Expliqua-t-il d’une voix calme et sereine.
« Avant que je ne sombre dans la folie, je dirigeais un monde utopiste. Sans prétention aucune, j’étais un bon roi car nous étions attentif à notre peuple. La Guerre est apparue par ma faute et mon successeur n’a pas été capable d’endiguer ce problème. Mon fils n’a même pas essayé de trouver une solution pour empêcher la violence de ce monde. Ce n’est pas un reproche mais une simple constatation. C’est l’époque qui veut cela: les olympiens se battent pour la suprématie de leurs existences et des humains combattent en leurs noms. Voici ce que sont vraiment les chevaliers des dieux. Vous pensez avoir le choix mais ce n’est pas le cas. Vous choisissez de servir votre dieu mais vous êtes privés de votre véritable libre arbitre. On ne force pas quelqu’un à vouloir la paix si celle-ci ne la désire pas. Je suppose que, pour retrouver une certaine félicité universelle, il faut passer par une période bien sanglante et douloureuse. » Raconta Cronos alors qu’il s’assit à côté de la jeune humaine.
« Je souhaite que les humains aient, de nouveau, leurs libres arbitre et qu’une paix durable s’installe dans ce monde. En tant qu’ancien dieu, je considère que mon rôle est de vous guider et non de vous soumettre à mon autorité. Je ne suis ni bon, ni mauvais: je suis mon propre chemin. Ceux et celles qui veulent me suivre le font comme ils veulent. Ceux qui refusent poursuivent leurs propres voies. Je n’ai qu’un seul et unique devoir: c’est de protéger ma famille et de la rendre heureuse. » Avoua-t-il en tournant la tête et en regardant Pandore.
« Tu donnes une image si négative de toi. Tu te dévalorises tellement que les gens, autour de toi, ne t’apprécient pas. Tu es trop complexée par ton passé et tu ne parviens pas à t’émanciper. Si tu le désires, je peux t’aider à avoir plus confiance en toi, à t’accepter toi-même. Je pense que si tu changes d’état d’esprit, tu ne peux que sortir grandie de cette étape qui est cruciale pour toi. » Proposa-t-il, sa voix étant toujours calme et sereine.
la disparition absolue est la négation de sa résolution
Pandore ne comprit pas cette phrase... Tant pis, ça viendrait un jour. D'autres humains auraient eu une histoire pire que la sienne. Evidemment qu'elle le savait, la sienne est si banale! Elle eut un pauvre sourire.
Je sais...
Elle pensa particulièrement, sur le moment, à la fin du XVème siècle, en Espagne.
Beaucoup d'humains ont été massacrés pour rien. Sauf qu'ils sont morts! Et ils n'avaient rien demandé! Eux, ils voulaient vivre, on est venu chez eux et on les a éliminés!
Pourtant... Elle n'était pas inquiète. La présence du Roi des Titans la rassérénait, et elle ne parvenait pas à douter de ce qu'il lui disait. C'était impossible.
Je vois un chemin, oui. Mais il se sépare en plein de ramifications, et elles sont toutes aussi nulles les une que les autres. Aucune n'en vaut la peine, à mes yeux. Elles sont trop insignifiantes.
Puis, le dieu parla du destin, le disant hasardeux. Mais Pandore ne croit ni au destin, ni au hasard. Comment peut-on croire que l'on ne peut décider le destin, puisqu'il résulte de nos actes? Elle garda sa question pour elle. Elle avait trop de questions.
Comment peut-on être éternel et pas immortel?
Elle baissa la tête, puis continua:
Loin de moi l'idée de blasphémer, mais... Si... Si vous n'êtes pas parfaits, quels raisons ont les humains de vous vénérer? Je ne parle pas de ceux qui protègent délibérément un dieu, mais des humains "normaux", qui vivent paisiblement dans leurs petits villages en espérant qu'on ne viendra pas les déranger? Parce que vous avez le pouvoir de décider de notre longévité, par exemple? De ce qui nous arrive? Alors... C'est la loi du plus fort, en fait!
Cela la confortait dans son idée qu'il y avait un seul être parfait et caché au dessus de tous.
Une longue période de guerre avant une période de paix définitive... On lui avait déjà parlé de cela. Elle osa poser une autre question, qui l'aiderait à voir plus loin dans ses convictions:
Est-ce que notre époque est infinie? Ou, comme l'âge d'or, disparaîtra-t-elle? Si oui, qu'y aura-t-il après? Est-ce que un jour il n'y aura plus de vie dans le monde? La Terre tournerait tout aussi bien.
Elle regarda de nouveau Cronos.
Nous aurions perdu notre libre arbitre... Comment pourrions-nous le retrouver? Si vous n'êtes ni bon, ni mauvais, qui est bon, et qui est mauvais? Pourquoi les dieux ne sont-ils pas exclusivement bons? Le monde n'est-il pas sensé être bon? N'est-ce pas à cela que nous devrions travailler? Ou alors, il n'existe aucune notre de mal et de bien? Au fond, qu'est-ce que cela, le mal et le bien?
Puis, il lui proposa de l'aider. De tout son cœur, elle souhaiterait accepter. Mais elle a peur de changer. Quoiqu'il arrive... Je veux qu'il n'arrive rien à mon âme. Le reste m'importe moins. Et mon, passé... Il est tellement banal, au fond... Un humain naît, travaille, obéit au plus fort puis s'éteint. Ah, si! Pour pimenter un peu mon enfance, j'ai eu pour parents les seuls spécimens de l'espèce humaine à savoir cracher du feu par les oreilles.
Elle se tut, un instant.
Oui, je veux bien que vous m'aidiez.
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Mer 24 Avr - 17:20
« Allez ma jeune amie. Levons nous et profitons du beau paysage qui s’offre à nous. » Annonça Cronos qui fit signe à Pandore de se lever.
Ils quittèrent la Chute de Rozan pour s’enfoncer un peu plus sur les terres. Maintenant ils traversaient une forêt. La jeune humaine évoqua le massacre de nombreux humains « pour rien » selon elles. La femme chevalier parla d’invasion et de tuerie. Cronos inclinait la tête silencieusement alors que son regard se perdait sur ce merveilleux paysage forestier.
« Qui a décrété qu’un acte n’a aucune signification Pandore ? N’évoquerais-tu pas les nombreux massacres perpétués par l’humanité pour une contrée ? Tout acte se construit sur un désir: qu’il soit bon ou mauvais, ce n’est rien de plus qu’une décision. Une alternative en quelques sortes. Il peut être noble pour l’un comme il peut être malsain pour d’autres. À priori, tout est question de sensation et de filiation. Pourtant, si tu dépasses ce concept et si tu parviens à posséder une vision d’ensemble et éclairé, le manichéisme n’existe plus. À la place, ton esprit devient neutre et équilibré. C’est cela le sens de l’Observateur Attentif de ce monde: il ne juge pas. Il comprend le pour et le contre. Il entre en harmonie avec l’univers qui l’entoure. » Rétorqua calmement le Roi des Titans, sa voix emplie d’une profonde sagesse.
Pandore lui indiqua qu’elle voyait bien un chemin se dessiner devant elle. Mais les nombreux sentiers, qui s’offraient à elles, lui paraissaient inutiles et insignifiantes. Quant au Titan, il écoutait attentivement les paroles de la jeune humaine tout en marchant à ses côtés.
« Parce que tu penses sincèrement que la vie, qui se dresse devant toi, est un chemin aisé et balisé ? Au bout du compte, il te faut choisir une voie et la suivre malgré l’adversité et la difficulté. Il ne faut pas reculer ou prendre un quelconque raccourci. Tu dois trouver ta propre vérité. Alors, tu découvriras, lentement mais sûrement, ta propre raison de vivre. Par conséquent, tu seras à même d’emprunter ton propre destin, libéré de tes démons et de tes doutes. N’oublie jamais que tout est affaire de choix: les regrets et les remords sont une possibilité que tu peux choisir. Mais tu peux aussi accepter de faire avec et de changer tout cela en un sentiment fort et honnête. » Poursuivit Cronos en marchant paisiblement à côtés de la jeune humaine, traversant calmement la forêt.
Décidément, la jeune humaine se posait beaucoup de questions. Cela ne dérangeait nullement Cronos qui se contentait de donner son avis. Le lien entre l’éternité et l’immortalité ? La conséquence de notre époque ? La disparition de toute vie dans ce monde ? Pourquoi les humains vénéraient les dieux ? Les Dieuxs avaient-ils vraiment la décision de droit de vie et de mort ? La Guerrière pensait que le monde serait peut être mieux ainsi.
« Comment peut-on être éternel et non immortel ? C’est à cause du Cycle de l’Existence ma jeune amie. Un fait indubitable inscrit depuis la naissance même de notre monde. Tout ce qui vit doit mourir, c’est inexorable. Ceux et celles qui ont tenté de devenir immortels, par n’importe quel moyen, ont toujours échoué car c’est la Nature de la Terre et du Destin. » Commença Cronos alors qu’il se dirigeait vers une clairière entouré d’arbres. Un parterre de fleur s’offrait à eux.
« Cet endroit est vraiment magnifique ne trouves-tu pas ? » Demanda-t-il en souriant sereinement. Puis, il prit une fleur et le coinça dans les cheveux de l’humaine. « Hum… Cela te va bien, je trouve. Je ne sais pas si notre époque est infinie. Par contre, toutes les époques sont infinies. Car chaque époque aura sa propre histoire. Tant que ce monde vivra, tant qu’il y aura des chevaliers pour le protéger, alors les humains perdureront dans ce monde et continueront à le faire exister. Tu sais, tu parles de Vénération. Ce profond respect à l’égard des dieux est aussi nommé Croyance. Les humains croient en l’idéal d’un dieu. En fait, je pense que l’humanité a un besoin nécessaire de ne pas douter. Une sorte de besoin primale en eux si tu veux. Nous leur apportons simplement cette exigence. Je pense que nous sommes là pour eux car ils sont par nous. Il est vrai que chaque Dieu peut avoir le droit de décision sur la vie d’un humain. Certains ne s’en privent pas tandis que d’autres essaient de ne pas abuser de ce droit. Encore une fois, on revient toujours à ce même thème qui définit ce monde: le choix. Oui Pandore ! Le choix de soumettre ou de comprendre l’humanité. » Poursuivit Cronos qui s’assit au milieu de cette clairière, fermant un court instant les yeux pour ressentir les bienfaits de ce paysage magnifique.
L’humanité avait-elle perdu son libre arbitre ? Comment pourrait-elle le retrouver ? Qu’est-ce que le bien et le mal en définitif ? La question était intéressante: qui est bon et qui est mauvais ? Le monde ne devait-il pas être bon ? Est-ce que ce manichéisme existait vraiment ? Cronos ouvrit calmement les yeux et fit signe à Pandore de s’asseoir à ses côtés.
« Pour avoir vécu dans un monde de paix et l’avoir vu basculer dans une ère des ténèbres par ma propre faute… Enfin, je m’égare… Un homme ou un Dieu n’est ni bon ni mauvais à la base, ce sont ses décisions qui le rendent bénéfique ou maléfique. Pourtant, il faut bien que tu comprennes une chose ma jeune amie. Un acte, que tu peux considérer mauvais, peut être juger bon par une autre personne. Chaque être humain et chaque divinité pense que son acte est bon car il reflète sa propre vision d’un monde idéal. L’Être Harmonieux sait prendre de la distance. Il comprend parfaitement que l’idéal d’un être de ce monde est acté par son propre désir et un souhait n’est ni bon ni mauvais car il appartient à sa propre conception du monde. Et il faut savoir respecter cela. En cela, le libre arbitre n’est peut être pas aussi perdue que cela. Il est toujours présent mais on a peut être des difficultés à véritablement l’appréhender. Il ne faut jamais avoir peur de choisir et d’assumer ses responsabilités. Car, au bout du compte, c’est ce qui nous définit. » Fit remarquer Cronos alors qu’il regardait le soleil s’élevant dans les cieux, son sourire s’étirant sur son visage illuminée.
Pandore accepta la proposition d’aide de Cronos mais voulait garder absolument son âme. Sa conception de la vie paraissait un peu simpliste aux yeux du Roi des Titans. Et, encore une fois, elle se lamentait sur son passé et sur l’attitude de ses parents.
« En aucun cas, je ne me permettrais de toucher à ton âme. Tu as ton destin entre tes propres mains. Néanmoins, il ne t’est point interdit d’évoluer. Je pense sincèrement que tu dois faire table rase du passé et que tu dois accepter ton histoire avec sagesse et clairvoyance afin de t’émanciper. Un homme naît, vit et meurt. Pendant son existence, il accomplit des choix qui feront de lui un être vivant et doué de raison. Il peut se soumettre comme il peut embrasser pleinement la cause de sa liberté. Qui a décrété que tu devais te soumettre au plus fort dans le fond ? Qui décide de ta propre vie ? Tu as un maître et je ne prétendrais pas le remplacer. Pourtant, si tu pouvais accepter définitivement ton passé comme étant un simple élément de ta vie, une simple étape, peut être parviendrais-tu à t’élever vers une nouvelle voie de sagesse et d’harmonie ? Peut être serais plus heureuse ainsi ? Nous avons tous vécu des choses malheureuses dans notre vie. Encore faut-il l’accepter et dépasser le cadre même du traumatisme pour en faire un simple fait existant mais non définitif. » Déclara Cronos alors qu’il se leva et qu’il fit quelques pas à traversez cette magnifique clairière. Puis, il se tourna et regarda Pandore. « Essaye de réfléchir différemment aux actes de tes parents. Tu les perçois comme négatif. Soit. Tentes de faire le chemin inverse et de te demander si leurs agissements étaient si mauvais. Dans le fond, qu’attendaient-ils vraiment de toi ? Je peux t’enseigner à appréhender une certaine forme d’équilibre et de sagesse si tu le souhaites. Car l’harmonie ne s’apprend pas, elle se désire. » Révéla Cronos alors qu’il s’assit en face de Pandore et qu’il l’observa sereinement.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Ven 26 Avr - 16:38
Il devenait urgent pour Pandore de perdre ses réflexes de monothéiste, sinon elle risquait de penser de travers. Elle suivit Cronos à travers une petite forêt, quittant les abords de la cascade.
Le manichéisme n'existerait pas. Toutes les actions, selon au moins un point de vue, seraient bonnes. La silversaint ne dit rien sur le coup. Elle sentait avoir tort, mais laisser dire ça la choquait.
Puis, il lui dit qu'elle pouvait changer. Pandore n'avait jamais connu ce sentiment amer nommé les regrets. Bien qu'elle ait parfois reconsidéré ses actes, elle ne parvenait pas à le regretter.
Est-ce ce n'est ni bien ni mal de croire en une divinité, et d'en protéger une autre? Ou... C'est juste moche.
Le monde, depuis son début, serait composé de cycle et de renaissances. La silversaint était amenée à revoir ses convictions, même sur les points où elle en possédait plusieurs. Avant le monde... Il n'y avait rien? Ou, autre chose? Ou, quelqu'un d'autre? Ces questions ressemblaient au questions d'un enfant de quatre ans. Mais ça n'était pas voulu ainsi.
Le dieu lui posa une fleur dans les cheveux. Pandore le remercia timidement, étonnée. Après une conversation aussi longue, n'importe qui l'aurait déjà insultée ou tournée en ridicule. Pour une fois qu'on ne la regardait pas comme une enfant sauvage et méprisable, ou comme un chien... D'après ce que j'ai vu, il y a les humains qui croient en des dieux parce qu'ils ont peur, ou parce qu'ils ne comprennent pas le monde. Il y a les humains qui croient des dieux par amour ou par conviction. Et, il y a aussi des humains qui croient en des dieux pour justifier les actes dont ils ont honte. Ils s'en glorifient. Ils massacrent ceux qui ne croient pas comme eux, au nom de leurs dieux. Pour ne parler que de cette époque, il y a eu les croisades, l'Inquisition, et tant d'autres... Cela ne vous concerne pas trop. Mais sûrement, au temps de l'apogée du paganisme, il y a sûrement dû avoir des humains qui ont massacré pour rien en votre nom. Par exemple, piller un village pour passer le temps. ça n'a aucun sens. Vous les aviez laissé faire? Somme toute, c'est bien facile pour les humains. Ils agissent mal, et ils disent que c'est leurs dieux qui le leur ont dit. C'est trop facile, tout cela. Alors, puisque les humains mettent tout ce qu'ils veulent sur le compte des dieux, ceux-ci ont-ils réellement une volonté? Quelle est la différence spirituelle entre les humains et le dieux?
Une action serait bonne si la personne qui l'a faite la juge bonne. Pandore voulait absolument trouver un contre exemple à cette vision du monde ne mettant aucune limite de bien ou de mal aux actions. Mais... Cette fameuse connaissance du bien et du mal, interdite aux humains, ce serait tout simplement que ça n'existe pas? Si tout le monde savait cela, ce serait le massacre généralisé. Donc, ça signifie que tout le ponde peut tuer tout le monde sans aucun problème. J'avais appris, il y a longtemps, que les humains n'étaient pas propriétaire de leur vie, et encore moins de celle des autres. Mais alors, tout le monde est propriétaire de la vie de tout le monde, et tout le monde est proprétaire de tout. Et, avec ça, nous nous présentons comme une espèce évoluée... Je vois mal la différence entre les humains et les bêtes sauvages. Et alors, détruire, c'est bien? Si, un jour, nous avions la possibilité de raser complètement le monde, ce serait bien? Si plus rien n'existait, ce serait bien? Autant mourir tout de suite, alors.
Loin d'elle l'idée de se lamenter sur son passé. L'époque où elle se massacrait devant les gens en espérant récolter de l'attention est révolue. Elle n'obtenait que du mépris ou de la pitié. Elle n'avait parlé de ses parents que parce qu'elle n'aime pas mentir, et qu'on ne souhaite pas crever quand on est heureux. La réponse de Cronos ressemblait à la réponse d'un père qui ne souhaite pas perdre sa crédibilité. Trop simple, tout cela. Ainsi donc, si elle change de point de vue, elle verra que tout ce que ses parents faisaient, c'était pour sons bien. C'est sûr... Il va vraiment falloir qu'elle change, pour voir le côté bénéfique des coups violents, des injures, des insultes, et des humiliations sans nombre. Ses parents l'aimaient tellement qu'ils ont même oublié de la nourrir, après sa naissance... Où alors, c'est qu'elle est lâche et qu'elle ne veut pas voir ça.
Elle pourrait évoluer... Elle connaît ses erreurs, mais ne pense pas pouvoir changer si radicalement. Elle appréhende ce changement. Si on lui donnait le bonheur, comme ça, elle le mettrait dans un tiroir et l'y oublierait en deux minutes.
Cette conception que Cronos lui donnait du monde, sans bien et sans mal, sans limite dans la possiblité des actions, donnait à Pandore l'impression de se noyer. Le fait d'entendre qu'un massacre pouvait avoir un sens la taraudait depuis le début. Si rien n'est mal... On peut agir comme on le souhaite, sans aucun risque d'en subir les conséquences. Notre âme ne sera pas punie. Si cela se trouve, nous n'avons même pas d'âme. Vous m'avez demandé tout à l'heure pourquoi on obéirait aux plus forts? Mais parce que les plus forts qui souhaitent être obéis frappent et maltraitent les plus faibles qui ne veulent pas obéir. Mais, c'est bien. Massacrer, conquérir, voler, piller, c'est bien. Le racisme, la discrimination, la haine, la xénophobie, les pogroms, c'est bien. La trahison, le mensonge, l'hypocrisie, c'est bien. Ne pas respecter les anciens, ne pas protéger les faibles, ne suivre que ses petites envies, l'égoïsme, c'est bien. La charité, c'est mal. Être en dictateur, réduire en esclave, c'est bien. Exploiter les plus faibles au maximum, c'est bien. On peut avoir ce point de vue là. Je pense avoir tout compris. Après avoir dit tout ce qu'elle avait sur le coeur, elle commença à se calmer.
Elle s'agenouilla et baissa la tête, dans l'attitude d'une pêcheresse reconnaissant sa faute. Pardonnez mes paroles... Elle savait qu'elle était sincère, mais pensait avoir dépassé les limites, et qu'elle méritait un châtiment.
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« Il n’y a aucun mal à protéger ceux et celles qui chers à ton cœur. Qu’ils soient humains ou divins. Il n’y a rien de mal en cela si tel est ton désir. » Rétorqua Cronos en observant la lumière du soleil pénétrer dans la clairière.
« Avant la création du monde ? D’aussi loin que je me souvienne, cela est attribué à ma mère Gaia, à mon père Ouranos et à Pontos. Pourtant, il existe d’autres entités qui ont crée ce monde. On les nomme les Primordiaux. Avant la création même du monde, je sais qu’il y avait Chaos. D’après certaines légendes très anciennes, il y avait même une ancienne entité bien plus puissante et plus vieille. Malheureusement, son nom s’est perdu au fil du temps. » Débuta-t-il avant de se tourner vers Pandore.
« Pandore, nous sommes toutes et tous soumis à un choix à un moment de notre vie. Quelque soit l’époque, des actions ont été commises au nom des dieux. Pour autant, interroges toi ma jeune amie: où commence ta liberté d’action et où débute ton devoir envers Athéna ? Sous prétexte que tu es au service d’une déesse, désires tu rester prisonnière du choix de ta déesse ? Ou veux-tu être en phase avec toi, respecter et assumer tes propres décisions ? Au bout du compte, cherches-tu la liberté ou bien sollicites-tu une certaine forme d’esclavage au nom de l’idéal d’une déité? » Demanda-t-il en souriant paisiblement.
« Qui a décrété que tout le monde pouvait tuer tout le monde ? S’il appartient à chacun d’accomplir son propre choix en fonction de sa seule décision, il doit aussi prendre en compte son unique sens moral qui ne lui appartient qu’à lui-même. Effectivement, la conscience est ce qui différencie l’homme de l’animal. Mais voilà, ta vertu est différente de l’éthique d’une autre personne. Tu dois bien comprendre que l’importance de l’harmonie dans ce monde. Et appréhender sa perfection. Pour toi, détruire ce monde peut te paraître mauvais. Par contre, pour une autre personne, cela peut être une nécessité. Tu dois comprendre pourquoi. Tu dois saisir son raisonnement et le respecter. Alors, tu t’élèveras doucement vers un nouveau mode de compréhension de ce monde. L’anarchie, que souhaites certains dieux, est-il vraiment une mauvaise chose ? Engloutir ce monde sous les flots pour lui offrir une nouvelle ère est-il si un juste que cela ? Offrir un monde où les plus forts règnent sur les plus faible afin de lui apporter une stabilité dominante est-il si abusif que cela ? Estimer que la mort apporte une équité parfaite est-il si déraisonnable ? » Interrogea-t-il calmement.
Alors que Pandore s’agenouillait et baissait la tête, prêchant une attitude d’excuse, Cronos se releva calmement et la redressa doucement. Puis, il passa derrière elle et posa ses deux mains sur ses épaules. Il se dégageait de lui une aura sereine et rassurante.
« Pandore. Ma jeune amie. Ne t’excuses surtout pas de tes paroles car elles viennent de ton cœur. Tu sais, je connais un humain qui deviendra très fort. Pourtant, il n’aspire pas à dominer les plus faibles. Il souhaite juste combattre des adversaires et vivre sa vie à travers l’affrontement. Est-ce mal ? Est-ce bien ? De manière générale, les hommes et les dieux ne prennent plus attention aux conséquences de leurs choix. Ils se laissent dominer par leurs émotions. Pour ma part, je tâche toujours de mesurer le pour et le contre. J’assume toujours la responsabilités de mes actes. Et, jamais, je ne regrette ce que j’accomplis. Il m’arrive, de temps en temps, de m’emporter, de connaître la colère. Cependant, maintenant, j’avance sur le Chemin de la Rédemption. Je peux commettre des erreurs mais je tâche de faire en sorte de ne plus les reproduire. Je regarde toujours devant moi. Ma vision d’un monde équilibré et harmonieux est peut être mauvaise. Responsabiliser l’humain et le divin est peut être un acte fou en cette période. » Déclara Cronos qui tapotait calmement les épaules de l’humaine pour la rassurer et la calmer. Sa voix était toujours aussi sereine.
Pandore serait libre de protéger qui elle veut. Elle hocha doucement la tête. S'il n'y a ni mal ni bien, il n'y a pas non plus de trahison. Avant le monde, il y aurai eu une entité dont l'on a oublié jusqu'au nom. Ne sait-on vraiment rien de lui? Il ne reste aucune trace de son existence, même pas la plus infime? Est-ce lui qui a créé le monde, où le monde a-t-il été édifié par les différentes actions successives des divinités qui ont régné?
Si je n'obéis aux ordres d'Athéna, à quoi cela sert-il que je reste dans ses rangs? Il est vrai que c'est tellement facile de ne pas assumer ses choix, et d'agir pour le compte de quelqu'un d'autre... On pose tous ses actes dont on a honte sur le dos d'une prétendue divinité, et puis après on passe à autre chose, sans plus de remord. C'est lâche, quelque part. Jamais, nulle part, il n'y a de châtiment? Ces gens-là, qui disent agir pour le compte d'un dieu ou d'un roi, deviennent à leur tour les gentils pions de ce dieu, ou roi. Alors, les divinités prennent les humains pour des marionnettes, et les humains prennent les divinités pour des marionnettes. Le monde deviendrait alors la scène d'un immense jeu de dupes....
Peu à peu, Pandore comprenait mieux ce que voulait dire Cronos, et était de plus en plus convaincue que c'était vrai, bien que cette vision d'un monde sans logique la troublait encore un peu. Dans ce monde, où tout le monde agit pour ce qu'il croit être bien, alors cela signifie que tout le monde a la conscience tranquille? Tout le monde est vraiment sûr d'agir pour son propre bien? Cela veut donc dire que les tyrans sanguinaires dorment toujours tranquillement sur leurs deux oreilles, sans jamais craindre que justice leur soit faite? Tout le monde sur Terre a la conscience bien tranquille, même ceux-là qui devraient trembler devant leurs actes? Dans ce cas-là, la conscience ne sert strictement à rien, et on aurait pu rester des animaux. ça sert à quoi que les humains soient supérieurs aux animaux? Personne n'a des sueurs froides en se disant que ses actes étaient inadmissibles? Et puis... Si on regarde les actes par rapport aux idéaux de chacun, on peut toujours trouver une excuse. Mais n'y a-t-il pas un idéal commun supérieur aux autres? Est-ce pour le bien, ceux qui œuvrent à détruire l'harmonie du monde? Si ce qui semble bien à quelqu'un fait directement souffrir quelqu'un d'autre, est-ce toujours bien?
Cronos pardonna à Pandore son emportement. Elle lui sera toujours reconnaissante de cette bonté à toute épreuve. Qui est cette humain..., si je ne suis pas indiscrète? Qu'est-ce que vous voulez dire, par responsabiliser?
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Mer 1 Mai - 17:01
« À vrai dire, seuls les Primordiaux le connaissent. Néanmoins, et à titre personnel, je ne suis jamais parvenu à connaître son identité. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de chercher pourtant. Il y règne un grand mystère. Pour bien comprendre la naissance de notre monde, il convient de bien appréhender le fondement même de notre univers. D’après ce que j’ai toujours su, l’Univers aurait été crée par une puissante explosion dont Chaos, le Néant, serait peut être à l’origine. Notre monde, la Terre, serait né de l’Union entre ma Mère, Gaia, mon Père Ouranos et Pontos. Puis, toujours d’après ce que je sais et ce qui ma été narré, d’autres existences ancestrales seraient nés ou apparues de leurs volontés. Nous, Titans, avons pu les côtoyé lors de notre jeunesse. Pour le reste, je ne puis t’en dire plus. C’est un secret qui ne concerne uniquement que les Titans et les Olympiens. Il faut simplement espérer que, vous les Humains, n’ayez jamais à faire leurs connaissances. » Raconta Cronos alors qu’il regarda le ciel, son sourire habituelle s’étirant quelques peu.
« Le Châtiment existe pour celui ou celle qui le prononce. La Punition est un acte que l’on peut infliger ou s’appliquer à soi même. Mais surtout, ne te leurres pas sur l’implication de la volonté de tout être sur son prochain. Chacun tente de convaincre autrui du bien fondé de sa pensée. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, toute personne est convaincu que sa conception est meilleure qu’une autre. À mon sens, il convient d’accepter et de comprendre toute forme de précepte afin de ne pouvoir dépendre d’aucun concept. Rien ne t’empêche de servir Athéna et de penser par toi-même. Pourquoi t’enfermerais-tu dans un idéal quand tu peux acquérir la liberté de penser par toi-même ? Nul n’a jamais décrété que servir un dieu ou une déesse empêchait le chevalier de choisir son propre chemin malgré tout. » Poursuivit le Roi des Titans en posant son regard neutre sur la femme chevalier.
« Effectivement, je pense que chacun agit pour le bien des autres même si les actes ne sont pas forcément en accord avec le principes d’autrui. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un tyran sanguinaire peut agir pour l’intérêt de son peuple s’il songe au bien fondé de son acte. Et cet oppresseur sera condamné pour ses actes par un libérateur. C’est la notion même du bien et du mal Pandore. C’est le cercle vicieux de la logique de notre monde. Pourtant, pour ma part, je me considère comme étant au dessus du bien et du mal car je demeure neutre, équilibré et harmonieux. Mon chemin m’impose la nécessité de n’être ni bon, ni mauvais. En ce qui me concerne, et cet avis n’appartient qu’à moi-même, le bien n’existe pas sans le mal et vice versa. Personne, dans ce monde, ne peut prétendre être absolument bon ou mauvais. Il existe toujours une parcelle contradictoire dans le cœur des hommes et des dieux qui tend à influer bénéfiquement ou maléfiquement ses actes. L’harmonie n’est ni bonne, ni mauvaise: elle est impartiale. Tu peux désirer détruire le bien comme tu peux souhaiter annihiler le mal. Mais, au bout du compte, peux-tu mettre un terme à un concept qui n’accepte ni le bien, ni le mal ? » Demanda-t-il alors qu’il se leva doucement et qu’il marcha paisiblement dans la clairière.
« Qui est cet homme ? Il s’agit de mon disciple. Quand tu le rencontreras, tu comprendras véritablement le sens du combat. Mais cela, tu le comprendras par toi-même. Tu dois saisir l’importance de la responsabilité de tes choix et de tes actes car ils conditionnent ta vie, ton existence et ton destin. Acceptes ton passé non comme une fatalité mais comme une expérience. Vis ton présent comme un bienfait. Espère un futur glorieux. Mais sois responsable de tes actes et de tes choix: ne les regrettes jamais, ne les refuses jamais, adhères à chaque geste de ta vie et endosses chaque choix que tu accomplis avec sagesse et recul. Au bout du compte, si tu le peux et si tu le veux, acquières une sagesse qui te permettra de comprendre le monde dans sa globalité sans t’emprisonner dans des concepts qui priverait ton esprit de ta liberté de penser et d’agir. » Conseilla Cronos alors qu’il se dressait de toute sa hauteur devant Pandore.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Jeu 2 Mai - 16:53
Pourquoi les humains ne doivent pas le savoir? C'est dangereux pour nous? Agit-il encore, autour de nous? N'avons-nous vraiment aucun moyen de le reconnaître? N'est-il pas partout? S'il ne décide sur rien, pourquoi se serait-il retiré du monde, après en avoir été l'origine? Vous n'avez pas peur qu'il revienne? S'il revenait, vous feriez quoi? A-t-il définitivement disparu? Est-ce que c'est lui qui, initialement, a décidé de comment devait être le monde? Elle se tut, ne parvenant pas à exprimer clairement sa pensée.
Est-ce qu'on peut rattacher le concept de Châtiment à celui de Malédiction, et celui de Récompense à celui de Bénédiction? Si on part de la considération que tout ce qui nous arrive est une conséquence de nos actes précédents, comment juge-t-on ce qui est une Bénédiction de ce qui est une Malédiction, avec le principe qu'il n'y a ni Bien ni Mal? On peut être persuadé d'agir dans tout ce qu'il y a de mieux, et se retrouver châtié injustement. Les humains peuvent-ils châtier ou maudire un autre humain? Dans quelle mesure une divinité décide-t-elle de maudire un humain plutôt que de le bénir, ou l'inverse? Je ne m' "enferme" pas dans mon idéal. Il est composé des valeurs que j'ai amassées au cours du temps, que ce soit pendant mon entraînement ou avant, de tout ce en quoi je crois. Il me guide dans mes actions, et c'est par rapport à lui que je juge mes actes biens ou mauvais. Mon idéal n'est pas spécialement lié à Athéna. Elle se souvenait de tout ce qu'elle avait appris, et pour rien au monde elle n'y renoncerait.
Si on ne considère ni le Bien ni le Mal... Si un jour vous voyez quelqu'un en train de ce faire frapper par un groupe de gens dans la rue, mettons parce qu'il le petit détesté du village. Que feriez-vous? Est-ce qu'on peut garder les notions de Juste et d'Injuste? Ou alors, tout n'est qu'une simple continuité des actes, un simple lien de causes à conséquences? Dans ce cas, faut-il croire au cycle de la réincarnation? Faut-il croire au Pardon? Faut-il suivre ceux qui se mortifient tout au long de leur vie, espérant être sauvés après? Au final, vivre amène-t-il une Bénédiction ou une Malédiction?
Elle rencontrerait le disciple de Cronos. Comment le dieu pouvait-il en être si sûr? Quel est son nom?
Elle était peut-être complètement naïve, mais elle voulait croire à la vision du monde de Cronos. Pour une seule chose, seulement, j'aimerai toujours mon enfance: la tradition dans laquelle j'ai grandi, et qui à fondé toutes mes valeurs, toute ma manière de penser. Et aussi... Mon amie. Je pense à elle souvent. J'espère qu'elle va bien. Mais on peut toujours espérer un avenir meilleur, quoi qu'ait été notre passé, non?
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Pandore, personnalité médiane Sem-Thre, la Justice Tsouréki, la Charité
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Dim 5 Mai - 14:16
« Malheureusement, je ne peux rien te dire de plus ma jeune amie. Dis toi simplement qu’il existe d’autres entités à l’extérieure de ce monde qui nous observe. Nous n’avons jamais été seul. Toute la question est de déterminer si la menace existe pour notre monde ou pas. D’ailleurs, il faut aussi savoir s’interroger sur l’origine du plus grand danger de notre monde. Viendrait-il d’une entité extérieure qui nous est inconnu ou sommes nous déjà menacés par les dieux qui régentent ce monde ? » Demanda Cronos alors qu’il se releva et qu’il fit signe à Pandore de le suivre.
L’Observateur Divin traversa la clairière pour s’enfoncer dans la forêt, marchant paisiblement, les mains jointes derrière son dos. Son regard croisait chaque élément de la nature.
« Le Châtiment est une punition, une peine sévère. La Malédiction est une condamnation au malheur qui vient d’une puissance supérieure. Pour autant, la Malédiction n’est pas forcément divine. Un Humain peut lancer une malédiction sur un autre humain par exemple. La Récompense est ce qui est accordé à quelqu’un en remerciement d’un service rendu ou en reconnaissance d’un mérite. Mais elle demeure aussi un avantage ou une sanction qui résulte d’une action ou d’un comportement. Quant à la Bénédiction, c’est une Grâce, une faveur accordé par un Dieu. C’est aussi un souhait solennel de bonheur, auquel on accorde un caractère sacré. Lier un Châtiment à une Malédiction réside en le choix de la personne. » Expliqua le Roi des Titans alors qu’il continuait de marcher sereinement, le regard porté par le loin.
« Peut-on lier une punition à une condamnation divine ou humaine ? Peut-on rattacher un mérite à une grâce ? La logique voudrait que cela soit le cas. Pourtant, j’aime à croire que le choix supplante tout. Tu peux souhaiter châtier un impudent pour un acte que tu considères comme malveillant. Mais tu peux aussi lui offrir une chance de se rependre de ses actes. Comme tu peux récompenser un mérite si tu le juges estimable. Pourtant, à titre d’exemple, tu peux refuser la gratification d’un acte d’une personne arguant que tu ne le désires pas. Par exemple, en te montrant exigeante et en poussant autrui à aller au-delà de ses possibilités tout en cachant tes véritables sentiments. Cela ne te rappelle-t-il pas une certaine personne ? » Demanda Cronos en adressant un sourire entendu à la femme chevalier.
« C’est un point que je voudrais que tu comprennes. À partir du moment où tu refuses l’esprit mannichéiste de ce monde, il te faut adopter ton propre code de conduite morale. Une ligne de conduite où tu dois considérer par toi-même ce qui est bon et juste. Tes choix et ta propre conscience n’appartiennent à personne: tu dois forger ta propre éthique en accord avec ta propre liberté de penser. Alors, au bout du compte, ce que tu trouveras, ce n’est ni plus ni moins que le chemin vers ton indépendance totale. N’oublie jamais le principe de l’équilibre harmonieux: ce qui est bon pour toi peut paraître mauvais pour un autre. Si tu le désires, tu peux essayer d’embrasser les deux causes et de choisir ta propre façon de réagir. Après tout, les hommes ont-ils été crées pour se fondre dans une collectivité imposée ou bien ont-ils le droit de gagner leur individualisme tout en respectant leur propre idéal ? » Interrogea Cronos alors qu’ils débouchèrent sur une vaste plaine à la verdoyure rayonnante. Cronos s’assit sur le sol herbeux et laissa le soleil baigner sur son corps.
« Pour les autres divinités, je ne me permettrais pas de parler en leurs noms. En ce qui me concerne, j’attache une importance essentielle à la protection et au bien être de ma famille. Mon propre code moral et ma vision personnelle m’inciteront toujours à veiller sur chacun de mes frères et de mes sœurs. Je protégerai toujours leurs intérêts et déchaînerai ma toute puissante colère si quelqu’un leur fait un mal quelconque. De plus, j’aimerai pour l’éternité ma femme et veillerais sur elle. Pour le reste, cela ne m’importe guère. Je m’interdis tout amour avec mes enfants car je ne le mérite pas. Ce n’est pas à moi de demander leur pardon pour mes actes passées. C’est à eux de décider si je mérite leur absolution. En attendant, je respecte ma propre éthique et je continue de suivre le Chemin de la Rédemption. Quelques soient les difficultés et les aléas de la vie, je trace mon chemin et continue de marcher vers de l’avant quoiqu’il arrive. » Avoua Cronos d’une voix songeuse mais déterminée.
Le vent soufflait et faisait virevolter ses longs cheveux noirs, raffermissant son image de divinités proches des humains et sereines. Il acceptait pleinement son passé. Il vivait avec et ne le refusait pas. Il semblait à la fois si proche et pourtant si lointain. Il arracha une brindille d’herbe et s’allongea sur le sol, observant le ciel avec un air calme.
« Que ferais-je si je voyais une personne être maltraité sous mes yeux ? Je ne sais pas à vrai dire. Je pourrais la protéger comme je pourrais la laisser se débrouiller par ses propres moyens. À trop vouloir protéger autrui, je pense qu’on peut l’empêcher de s’émanciper. Il faut pouvoir accepter que la naissance d’un homme se mesure aussi aux difficultés qu’il rencontre dans sa vie. N’oublie jamais que des Ténèbres les plus profondes, peut jaillir une Lumière resplendissante. Et vice versa, de la Lumière la plus pure peut éclore les Ténèbres les plus obscures. La Justice et l’Injustice dépendent de ta propre conception du monde. Effectivement, le monde est régi par le Cycle Absolu du Choix. Donc des Conséquences. Par exemple, tu choisis d’aider cette personne en détresse. Mais que cela implique-t-il dans le fond ? L’as-tu vraiment aidé ou pas ? Lui as-tu montré un chemin vertueux ou paresseux ? Porté par l’instinct du moment, tu n’y réfléchis pas forcément car tu te laisses entraîner par une volonté primaire. Mais, par le plus grand des hasards, si tu t’interroges sur la nécessité d’aider sur autrui à tout bout de champ, tu agirais alors avec intelligence et recul. » Déclara le Titan d’une voix mesurée et réfléchie.
« La Réincarnation hein ? Quand tu meurs, ton corps disparaît et pourtant, tu reviens dans ce monde avec tes souvenirs et une nouvelle capsule corporelle si je puis dire. Ce cycle est un fait concret de notre monde. Je fais la différence entre le Pardon et la Rédemption. Le pardon correspond à l'effacement de quelque chose qui a été fait qui n’est pas conforme : pardonner à soi-même, pardonner à ses parents, pardonner à son ennemi. La rédemption va bien au-delà du pardon parce que, quand on pardonne, ça ne veut pas dire nécessairement qu'on est, comment dire, racheté. La rédemption est à la fois le pardon mais aussi le rachat à un niveau extrêmement élevé. Mais le pardon seul n'est pas la rédemption. La rédemption comprend le pardon. Pardonner est parfois extrêmement facile même si ça paraît très difficile pour certains êtres incarnés qui n'arrivent pas à pardonner ce qu'ils ont vécu. La rédemption est une étape supplémentaire parce que la rédemption permet à la fois de pardonner mais surtout de racheter les erreurs des autres et ça c'est quelque chose qui n'est pas possible à beaucoup d'âmes incarnées. Mais la rédemption n'est pas quelque chose qui nécessite des actes, la rédemption est une attention spirituelle, pure, qui n'a pas à poser des fondements dans une action ou dans des mots précis dans cette dimension. La rédemption est quelque chose qui ne passe pas par les mots. Et nombre de gens disent qu'ils pardonnent alors qu'ils ne pardonnent rien. Ils se servent des mots pour trahir leur esprit. » Poursuivit Cronos alors qu’il se tourna vers Pandore en lui offrant, de toute sa splendeur, son regard le plus pur et le plus juste.
Cronos aimait la vie. Il en appréciait chaque moment depuis son retour dans ce monde. La vie était-elle une bénédiction ou une malédiction ?
« La vie est ce que tu en fais. Tes choix, tes actes, tes sentiments dictés par ta conduite et ta raison… Libre à toi de choisir si la vie est belle ou affreuse. Si tu regardes avec les yeux de ton cœur, si ton esprit n’est plus tourmentée, si ton âme est en paix avec toi-même… Alors, la vie est une véritable bénédiction qu’il convient de choyer à tout moment. Concernant mon disciple, je n’ai rien à te dire de particulier car, si tu le rencontres, vous créerez ensemble un lien. Mauvais ou heureux. C’est vous deux qui déciderez en votre âme et conscience. Quant à l’avenir, si j’ai pu le connaître brièvement au cours d’un certain évènement, je crois sincèrement qu’il nous appartient à toutes et tous de le rendre meilleur ou pas. Si on veut construire un avenir radieux, il faut le bâtir soi même avec cet objectif en tête. Et si on souhait un futur funeste, il faut l’édifier avec l’espoir de la création d’un monde soumis à la destruction, au regret et au remord. Au bout du compte, chacun choisit sa propre conception de l’avenir. Même si cela paraît difficile ou aberrant, il faut savoir accepter et comprendre. » Décrivit Cronos en se tournant, encore une fois, vers le ciel mâchouillant sa brindille d’herbe, son inaltérable sourire au lèvres, se transformant en un franc sourire.
« J’espère que tu ne t’ennuies pas avec un dieu haï par ses enfants et qui apparaît un peu comme hors de notre époque. » Déclara-t-il en riant paisiblement.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Dim 5 Mai - 16:01
N'a-t-on strictement aucun moyen de les rejoindre? Sont-ils un ou plusieurs? D'où viennent-ils? Ont-ils toujours existé? Pandore avait besoin de savoir. Une conviction, c'est comme un système de mesure: on peut en avoir deux, mais c'est compliqué de ne pas se mélanger les pinceaux. C'est toujours mieux si on peut simplifier en un.
Peut-on contrer une Bénédiction ou une Malédiction? Ou alors, leur caractère divin empêche toute révolte? D'après ce que je savais avant, les deux sont de même nature, et une Malédiction n'est qu'une Bénédiction qui a été mal utilisée, ou une absence de Bénédiction. Si on reçoit un Châtiment, par exemple d'une cour pénale. Cela signifie que d'autres personnes ont jugé mes actes mauvais, et qu'ils prennent le pas sur ma conscience pour me châtier. Il ne comprennent pas ma vision des choses et me punissent. N'est-ce pas là une entrave à l'Harmonie, alors? Alors, c'est mal de juger? Comment peut-on punir si on ne juge pas? On ne peut évidement pas juger quelqu'un par rapport à ses propres valeurs, alors par rapport à quoi le juge-t-on? C'est pas mal de juger? Si on pousse un peu plus loin, peut-on nier les bases de la vie en société? Elle suivait Cronos à travers les arbres, marchant à son rythme.
On peut très bien ne pas donner de Récompense à un acte, c'est tout à fait louable... Sauf si on avait promis avant que cet acte ne resterait pas sans conséquence... Je sais pas vous, mais moi je trouve que ça fait sale, de renier ses paroles. Elle avait très bien compris le sous-entendu.
J'ai mes valeurs, et je n'ai pas l'intention de les changer, parce qu'elles me vont. C'est peut-être lâche ou buté, comme façon de penser. Beaucoup de gens me reprochent le fait que je peux me punir aussi sévèrement qu'un étranger. Ou plus, même. On me dit que je suis fragile. Je n'ai pas besoin de ça. Elle se reprit pour ne pas divaguer plus longtemps. Mais au juste, qu'est-ce que c'est, l'indépendance? Si on ne croit un personne, en définitive, on est tout seul. A mon avis, les humains ont été créés pour rester unis. Par pour partir chacun de leur côté. Je me trompe? A partir du moment où une société s'organise, il faut que de la dépendance s'installe. Ou alors, il faut penser être assez fort pour supporter la solitude éternelle, trouver seul sa propre nourriture, et se protéger tout seul contre les dangers de la nature. Elle hésita un instant, puis continua. A mon avis, croire en un dieu installe moins de dépendance que croire en un humain. Les humains sont trop imparfaits, et on souffrirait de leurs revirements de caractère. De plus, nous ne devons rien aux humains. Elle s'assit dans l'herbe, aux côtés du dieu.
Si... Si je laissais passer une occasion d'aider quelqu'un, quelqu'un dans de graves ennuis, alors je m'en voudrait éternellement. Même après plusieurs réincarnations, je chercherai ses descendants, pour me racheter. Je ne veux pas laisser passer l'occasion de sauver une vie, sinon c'est comme si je m'étais rendue complice d'un meurtre. Même si je ne connais pas la personne en danger. C'est comme la médisance. Faut-il laisser dire du al de quelqu'un qui n'est pas là pour se défendre, ou intervenir et dire aux autres de se taire? De la paume de la main, elle recueillit quelques gouttes de rosée, qui étaient restées sur l'herbe.
Est-ce que... La Rédemption est d'arrêter de ce réincarner, et d'exister en paix dans un Univers idéal? Une sorte d'Âge d'Or. Pourrons-nous retrouver l'Âge d'Or, si les dieux nous pardonnent? Que faut-il faire pour cela? Le pouvons-nous encore, ou c'est trop tard? Parce que, au fond... l n'est pas si mal ce monde... Pourquoi vouloir une Rédemption d'une faute lointaine, alors que l'on peut être heureux ici, si on sait se débrouiller? Mais comment ne jamais souffrir? Comment ne jamais regretter ses actes qui nous ont déplus? Comment avoir son âme en paix en étant toujours vivant? Le regard de Cronos, pur et juste, lui fit mal. Elle était trop fragile et ignorante. Elle avait fondamentalement tort. Elle baissa la tête.
Pandore comprenait tout. Elle leva la tête vers Cronos, et le regarda avec de grands yeux pleins d'espoir, comme si elle venait de comprendre quelque chose. Je crois pas que je suis en paix, finalement. S'il vous plaît... Pouvez-vous m'aider à retrouver un semblant de paix pour mon âme?
Pandore ne s'ennuyait pas. Toute sa vie, dans les moments de trouble, elle se souviendrait du moment passé en la compagnie du Roi des Titans.
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Pandore, personnalité médiane Sem-Thre, la Justice Tsouréki, la Charité
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Jeu 9 Mai - 19:48
« Je constate que tu es très curieuse ma jeune amie. Malgré tout, je ne puis encore t’expliquer en détail la vérité de la naissance de notre monde. Il te faudra patienter un petit peu. Pour autant, un jour, si la situation de ce monde continue à empirer, tu seras peut être amené à les rencontrer. Qui sait ? En attendant, il est préférable de ne pas trop en savoir: parfois, l’être humain doit savoir rester à sa place et certains mystères doivent être résolus par les dieux. Quand le danger menace véritablement le monde, alors les dieux et les Humains s’allieront pour le défendre. En attendant, ne t’interroges pas trop sur des faits qui ne sont pas importants pour toi. Pour l’instant en tout cas… » Déclara Cronos d’une voix paisible et rassurante alors qu’il jeta machinalement la brindille d’herbe à côté de lui.
« Au bout du compte, peut-on contrer ce qui est une forme de don ? Qu’il soit bénéfique ou maléfique ? En fait, tu t’interroges sur l’essentialité divine dans ce monde n’est-ce pas ? Je pense que l’Harmonie est une valeur personnelle: elle n’appartient qu’à nous et peut être comprise ou incomprise. Elle est saisissable pour celui ou celle qui sait ouvrir son esprit. Elle demeure incompréhensible pour celui ou celle qui ferme son âme à la compréhension du monde. Après tout, le jugement et le châtiment n’ont d’importance que si tu les considères comme indispensable. Si la pensée d’autrui te paraît incohérente et en désharmonie avec ta pensée, tu peux accepter cet état d’esprit ou bien le refuser. Il n’est pas question de nier la vie sociétale. Il convient plutôt de se demander s’il est préférable d’entrer en cohésion avec monde ou s’il est désirable d’atteindre sa propre liberté. Quoique l’un n’a jamais empêché l’autre: tu peux très bien te fondre dans une communauté tout en gardant ta propre réflexion. Tu peux agir avec tes compagnons pour le bien de ta déesse tout en recherchant et en promulguant ta propre autonomie. N’oublie pas qu’il t’est offert la possibilité de protéger Athéna de la manière dont tu le désires. » Poursuivit le Roi des Titans alors qu’il ferma les yeux et écouta les paroles de Pandore.
« Bien entendu, il faut toujours tenir sa promesse. Il en va des humains comme des Divins. En ce qui me concerne, je m’attache toujours à tenir mes engagements. Il faut bien que tu gardes en tête tes propres valeurs. C’est très important car ils définissent ta propre vie. Pour autant, peut être, devrais-tu pouvoir accepter une certaine forme d’émancipation. Une autre vision n’est jamais néfaste si elle peut te permettre l’évolution de ton caractère ma jeune amie. » Fit remarquer l’Observateur Divin alors qu’il ouvrit les yeux et qu’il s’assit pour regarder la jeune humaine.
« L’indépendance hein ? Le refus de ne se sentir lié par personne ou de nier la soumission à une personne, une discipline morale, des habitudes sociales par exemple. L’indépendance est aussi l’état d’une humain ou d’un dieu qui juge ou décide, en toute impartialité, sans se laisser influencer par ses appartenances politiques, religieuses, par des pressions extérieures ou par ses intérêts propres. Pourtant, quand on y réfléchit bien, qui a décrété qu’un être indépendant ne pouvait vivre dans une communauté ? Je ne pense pas que vivre en marge de la société est un bienfait. Par contre, revendiquer ta propre pensée et agir selon ton libre arbitre me paraît nécessaire dans ce monde qui me paraît aseptisé… » Commença-t-il alors qu’il se tut pour laisser femme chevalier poursuivre ses paroles.
« Si on y réfléchit bien , les humains naissent, vivent et meurent. Les Chevaliers naissent, vivent, protègent leurs divinités et meurent. Les Dieux commandent aux humains selon leurs propres principes. En quoi l’humanité est-elle imparfaite ? Est-ce vraiment du à leur caractères évolutifs ? Un Humain ne doit-il vraiment rien à un autre humain ? Je ne pense pas que, vous, peuple de ce monde, soyez imparfaits. Je pense que vous n’avez pas besoin d’être dominés mais simplement guidés. Nous devons vous montrer un autre chemin dans l’espoir que vous vous améliorez Un humain doit toujours à un autre humain, ne serait-ce justement que par la promesse qu’il peut tenir à lui. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres malgré tout. » Répondit Cronos d’une voix paisible et calme.
« Je ne penses pas. La Rédemption est un acte avant tout personnel avec comme finalité d’apporter un bienfait pour soi et autrui. Elle n’empêche pas la réincarnation qui est un acte naturel dans notre univers. Malheureusement, à mon avis, il y a très peu de chance que l’Âge d’Or réapparaisse un jour. En tout cas, pas tant que les Olympiens continueront de guerroyer entre eux. Tristement, Zeus domine un monde où la paix ne demeure qu’une chimère malgré toutes ses intentions. Puisque je ne désire pas régner, de nouveau, sur ce monde, il n’existe qu’une divinité capable de faire ressurgir le paradis qu’était notre monde autrefois. Il ne s’agit, ni plus ni moins qu’Athéna. Pour autant, je doute qu’elle veuille prendre une telle responsabilité. Je pense que les sacrifices seraient bien trop grands et trop lourds pour qu’elle puisse supporter tout cela. Malgré tout, si tel devait être son profond désir, je ne verrais aucun inconvénient à l’aider dans sa démarche si elle me le demande… Même si… » S’interrompit Cronos alors qu’il se releva et qu’il se tint debout en posant son regard sur l’environnement qui se dressait devant lui.
« Notre camp, et moi-même, sommes alliés aux Enfers. J’ai une promesse envers eux et je respecterai mon contrat envers Hadès et les siens. Tel est mon choix. Pour ma part, j’ai commis d’acte bien trop horrible pour espérer mener une vie saine et heureuse dans ce monde. Je ne mérite aucune estime. Je ne recherche simplement que la sérénité et la quiétude de mon âme. Alors, je domine mon royaume et j’erre dans ce monde. Tu peux aimer ce monde. En ce qui me concerne, il pourrait être meilleur si les Olympiens s’entendaient enfin. Mais peut être que cela demeure une utopie… » Débuta-t-il alors qu’il s’agenouilla derrière Pandore et qu’il mit ses deux mains rassurantes sur ses deux épaules.
« Si tu te considères en paix, c’est une bonne chose. Pour la paix de ton âme, je te conseille de regarder ce monde avec un regard neuf. Trouve l’ apaisement de ton cœur en parcourant de tes nobles yeux la réalité de ton environnement. Personne n’est exempt de la souffrance car elle est inscrite dans la véracité spirituelle de chaque être. Mais après le tourment vient toujours la paix pour qui sait ouvrir son cœur aux autre et à soi même. Le regret le remord sont les échos de la souffrance. Assumes tous tes actes avec patience et compréhension. Interroges toi. Prends le temps de converser avec ton âme et remets toi toujours en question. Vis ta vie pleinement et refuses pleinement le mensonge. Acceptes toi avec tes qualités et tes défauts. Alors, même vivante, forcément, ton âme sera en paix. Tu marcheras, tu trébucheras peut être mais, toujours, tu te relèveras. Et puis… Si tu en as le désir, prends le temps de te promener dans ce monde. Converses avec les autres. Recherche le savoir. Fais de ta vie une quête pour ton émancipation identitaire. Rien n’est jamais définitif, tout s’acquiert, tout se possède, tout évolue… Quoiqu’il se passe. » Conclut Cronos d’une voix sereine et éthérée.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Ven 10 Mai - 15:50
Le, ou les? Pourquoi les humains ne pourraient-ils pas savoir? Est-ce là un signe de leur faiblesse? Qu'est-ce qui pourrait encore nous arriver? Ne sommes-nous pas déjà maudits par la Haine qui nous divise?
Alors, somme toute, si le Bien et le Mal ne sont que deux versions subjectives du monde, il faudrait donc raisonner avec quoi? Ce qui est logique est ce qui ne l'est pas? Est-ce logique de vivre dans un monde si bête? Est-ce logique de ne pas respecter ce qui mériterait de l'être? Bien évidemment, c'est logique de tuer pour le pouvoir. C'est tout à fait logique de se battre contre des plus faibles si l'on a peur de perdre contre des plus forts. C'est profondément répréhensible, mais tout à fait logique. Donc, voilà comment il faudrait raisonner... C'est une bonne chose somme toute... Elle ne formula pas ce qu'elle pensait. Quoi que Cronos ait voulu lui prouver, elle serait à présent tout à fait capable de s'éclater la tête contre un mur sans plus de remords.
Que nous arrive-t-il, si l'on ne tient pas sa promesse? A part que notre honneur est tâché, bien évidemment. Personne ne peut savoir si je n'ai pas tenu une promesse. Là dessus on construit tout une confiance, et cela peut tomber en morceaux d'un seul souffle. Comment ne pas se tromper? Bien sûr, il y a mille manières de dire quelque chose... C'est très facile de ne pas dire la vérité sans toute fois mentir... Pandore était effectivement devenue très habile dans ce domaine. Encore une fois, on pet tromper des gens en toute impunité. C'est hypocrite, tout cela. Je n'aime pas ça.
Comment pouvez-vous me parler d'un juge impartial? Comment peut-être un juge qui n'est guidé ni par ses valeurs, n par celles de sa société, si il ne prend pas en considération le Bien et le Mal? Comment peut-on juger, sans comprendre? Est-on continuellement jugés? Par qui? Chaque instant que nous vivons n'est-il pas compté comme une faute ou un bienfait? Après notre mort, à partir de quoi les Dieux décident-ils où nous allons, s'il n'y a aucune valeur de Bien et de Mal? Nous jugent-ils avec favoritisme? Et puis la haine gratuite... ça n'est pas logique. Alors? Est-ce répréhensible?
Si les Humains ne croyaient plus en les Dieux, que deviendraient ces derniers? Ils nous châtieraient? Ils nous puniraient? Pourquoi sommes-nous mortel, si nous ne sommes pas imparfaits? Si nous ne sommes pas imparfaits, ce que nous faisons l'est-il? Si le monde a pour finalité l'Harmonie, pourquoi ne cherchons-nous pas à vivre en paix? Quelle est la place du malheur dans ce monde? Pourquoi y a-t-il des gens qui souffrent plus que d'autres? Pour quelles raisons nous divisons-nous en groupes fermés, haïssant les autres? Où est la logique?
Je sais que nous autres Chevaliers sommes là pour protéger la paix. Mais pourquoi les autres Dieux veulent la Guerre? La Guerre n'est-elle pas le contraire de l'Harmonie? Vous dites aimer cette terre, alors pourquoi j'essayez-vous pas de raisonner Hadès? Vous souhaitez donc la fin des humains? Personnellement, cela ne me gêne pas trop de disparaître, du moment que c'est comme je l'entends. Mais je doute que les autres soient de mon avis. Il faut comprendre que la vie d'autrui ne nous appartient pas et que la détruire est une faute.
Je vois le monde. Je comprends tout. J'ai l'impression de tout vivre trop fort, et c'est cela qui me fait mal. Tous ceux qui jusqu'ici m'avaient écoutée s'étaient contentés de me faire une morale stérile, me renfoncer dans mon tort. Je me fiche que le monde soit beau, car plus il sera beau, plus j'aurai mal. Je n'ai jamais pu m'attacher à personne, et même quand je pensais avoir trouvé une âme qui comprenait la mienne, le destin nous séparait. C'est comme mon petit frère... Il était si petit, le jour où je suis partie... Si cela se trouve, il ne se rappelle même pas que j'ai existé un jour. Mais bon. Dans trois siècles, personne ne se rappellera de moi, alors autant trépasser tout de suite. De toutes façons, vivre est stérile. Quoi que l'on fasse, quoi que l'on essaye de faire, même si on travaille pour que tout le monde se rappelle de nous, on finit six pieds sous terre avec les vers qui nous dévorrent pour seule consolation.
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Pandore, personnalité médiane Sem-Thre, la Justice Tsouréki, la Charité
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Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Dim 12 Mai - 18:33
« Pourquoi les humains ne devraient pas le savoir ? Parce qu’il existe des secrets, dans ce monde, que je ne juge pas nécessaire de dévoiler pour le moment. Il y a des mystères qui doivent rester dissimuler au fond des âges. Patience est mère de prudence mais aussi de sagesse. Quand le moment sera venu, alors il sera temps pour vous de connaître. Car, avec la connaissance, viendra la compréhension. » Annonça Cronos de sa voix calme alors qu’il se releva et qu’il se plaça à côté de Pandore.
« Il n’est point question de haine ou de faiblesse concernant ce sujet. Ce monde évolue tu sais: en bien ou en mal. Il est toujours en mouvement permanent et nul ne sait ce qu’il adviendra de chacun. Si tu veux mon avis, la haine, qui vous divise, n’est pas une malédiction mais une sorte de logique prédestinée. Quand on observe bien les évènements du passé et l’histoire de ce monde, malheureusement, on ne peut constater que tout cela est cohérent. Il n’est plus question de savoir qui en est la responsable. Je pense que tout le monde est fautif car tout le monde sait. Chacun agit selon sa propre nécessité. Nous pensons agir pour le bien alors que nous procédons d’une mauvaise manière. À l’inverse, les êtres de ce monde pensent commettre le mal alors qu’ils agissent au nom d’une certaine éthique bienfaitrice. » Expliqua l’Observateur Divin alors qu’il marchait un peu , les bras croisés.
« J’ai envie de te poser une question ma jeune Pandore. Est-ce logique d’être logique avec une pensée globalement illogique ? Tant que j’y suis, peux-tu me dire ce qu’il y a de logique à ne prendre compte qu’une forme de logique ? En l’occurrence, celle d’Athéna… » Déclara le Roi des Titans en posant calmement son regard interrogateur sur elle.
« Ce n’est que mon avis personnel. Cependant, et malgré mon refus d’un monde manichéiste, je n’oublie pas que certaines valeurs demeurent fondamentales à mes yeux. L’amour de sa femme, de ses frères et sœurs… Je pense que respecter sa promesse est un acte noble. En tout cas, je suis d’accord avec toi, tu ne dois jamais trahir ta parole. » Approuva Cronos en inclinant la tête. « Malheureusement, il existe des gens qui ne sont pas forcément d’accord avec nous. Ce n’est pas tant une question d’hypocrisie que de manipulation par exemple. Tu peux très bien mentir pour parvenir à tes fins. Encore une fois, Est-ce bien ? Est-ce mal ? J’ai envie de dire que tout dépend de ton objectif. Si, effectivement, un mensonge s’accompagne d’un but qui te paraîtrait maléfique, tu peux te persuader que cet acte est mauvais. À l’inverse, si cette parole tronquée a pour objectif une conséquence juste selon ton point de vue… Est-ce si mal que cela ? » Interrogea Cronos en posant son regard impassible sur celui de Pandore.
« Quand un homme meurt, il se rend en enfer où un Spectre le juge selon la conception infernale. Quand un Dieu meurt, il se rend au Tartare. Il n’est pas jugé, il connaît la souffrance. Mais, le plus important, j’ai envie de dire, n’est pas forcément le jugement que porte les autres à ton égard. À mon avis, ce qui est essentiel, c’est la manière dont, toi, tu te juges. La façon dont tu considères ton évolution, dans ce monde, devrait demeurer inestimable à tes yeux. Considérer autrui est une chose. Se refuser soi même en est une autre. La haine, qu’elle soit gratuite ou pas, ne peut engendrer que la haine. Qu’elle soit interdite ou pas. En ce qui me concerne, je n’ai pas d’antipathie particulière à l’encontre de quelques personnes que cela soient. Je n’éprouverai une terrible colère que si l’on met en danger ma propre famille. » Fit remarquer Cronos alors qu’il s’asseyait en face de Pandore en souriant.
« J’ai toujours entendu dire que le jour où les humains ne croiraient plus aux dieux, ceux-ci disparaîtraient. Pour ma part, je n’ai aucune preuve de la véracité de cette rumeur. Ou de cette légende si tu veux. Quant à savoir pourquoi les humains sont mortels, c’est tout simplement parce que cela a été décidé. Il a été jugé que l’humanité ne devait pas connaître l’immortalité car sa vie devait être éphémère mais puissante. J’ai ma propre conception: en ce qui me concerne, les humains me paraissent si intense qu’ils sont capable de créer des miracles au cours de leurs vies. Insignifiants ou considérables. Les Dieux se servent de vous dans le but d’accomplir leurs désirs. Je le sais d’autant plus que je l’ai fais moi-même et que je l’observe toujours. » Poursuivit Cronos alors qu’il posa ses deux mains sur les épaules de la jeune humaine.
« Comprends bien que l’Harmonie représente la Neutralité. Il n’est pas question de justice ou d’injustice. De plus, il n’est pas question de Manichéisme. La paix ne s’acquiert plus par la contemplation, elle se mérite. À travers le combat, la souffrance voire la mort. Tel est la vérité de ce monde. Le malheur est une des nombreuses conséquences de l’existence de ce monde. Pourtant, là où se trouve le malheur, se trouve le bonheur. Et inversement, là où se trouve le bonheur, se trouve le malheur. Des gens souffrent plus que d’autres car c’est leurs destins. Il leur appartient alors de s’émanciper pour avoir un avenir radieux. La Haine enferme le cœur des hommes et les force à trop s’individualiser, les privant de leur liberté. Il est facile de sombrer dans le mal comme il est aisé de croire uniquement en bien. Protéger une âme en peine est une chose bénéfique. Détruire une âme en peine car tel est son désir est aussi bien maléfique que bénéfique. Tuer un homme pour son propre plaisir peut être considéré comme malveillant. La raison ? C’est celle du choix qui guide l’homme. » Évoqua Cronos alors qu’il prit les deux mains de la jeune humaine et qu’il la releva sur ses pieds.
« La Guerre est un choix: on choisit de combattre ou on exige de soi même de refuser le combat. Elle est aussi, parfois, une nécessité. Provoquer une Guerre Sainte pour assouvir sa soif de conquête. Déclencher un combat pour laver l’honneur des siens. Inaugurer une lutte pour le bien de l’humanité. Les Dieux s’affrontent toujours pour ce qu’ils croient juste. La Guerre peut très bien être considéré comme le contraire de l’Harmonie. Après tout, pourquoi affronter un autre dieu quand on peut essayer d’user de la diplomatie ? Les Guerres Saintes sont apparus car Zeus n’a pas su véritablement contrôler ce monde. Elles sont le prolongement de la Titanomachie. Les Olympiens n’ont jamais vraiment su s’entendre entre eux: ils sont toujours dans le conflit. Et le conflit apporte la guerre. Pour ma part, même si ce monde me demeure intéressant, ce n’est pas mon rôle de persuader Hadès de changer son attitude. Je peux lui parler, je peux essayer de lui faire comprendre certaines choses. Malgré tout, en aucun cas, il ne m’appartient de le guider. Il doit le faire par lui-même. Je ne souhaite pas la fin des humains mais je m’interdis toute forme de relation avec mes enfants. C’est le rôle de ma femme, pas le mien. Pour l’instant, je m’attache uniquement à emprunter le Chemin de l’Expiation. » Déclara Cronos d’une voix calme mais déterminée.
« Je comprends tes sentiments. Malgré tout, sache bien que tu évolueras et tes ressentis ne seront jamais arrêtés. Au gré de tes rencontres et de tes combats, inévitablement, ta psyché changera: tu ne verras plus les choses de la même façon. Sache bien que la mort est inéluctable mais les souvenirs des êtres chers à un cœur ne disparaîtront jamais. Athéna en sait quelque chose d’ailleurs. Et puis, être en paix avec soi même est aisé pour qui le désire vraiment. » Remarqua Cronos d’une voix douce et assurée.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Dim 12 Mai - 19:24
C'est pas juste. à mes yeux, cela ne fait que prouver notre faiblesse, notre infériorité, et notre idiotie. Pandore respira l'air frais, et marque une pause un instant. Enfin... Je suppose que c'est mieux ainsi...
Pourquoi n'essayons nous pas de faire une grande pause pour s'arrêter, et comprendre? Une haine sans fondement est tout simplement absurde! Pourquoi les dieux n'interviennet-ils pas pour nous empêcher de nous massacrer entre nous? Ce sera bien, tiens, le jour où il n'y aura plus d'humains parce qu'ils se seront tous entretués! A quoi cela sert-il que l'on prenne du temps à veiller sur quelqu'un si l'on sait que c'est pour qu'il se fasse massacrer par d'autres ensuite? Pourquoi sommes-nous si bêtes, si intolérants et si cruels?
Pandore dévisagea Cronos. Elle n'avait à peu près rien compris à ce qu'il venait de dire. Quelque chose de logique est une chose qui est la conséquence normale d'une action située en amont dans le passé. Il est illogique que je frappe un inconnu que je n'ai jamais vu avant, mais il est logique que je frappe quelqu'un qui m'a frappée avant. Quels sont les sous-entendus avec Athéna?
Alors, somme toute... La fin justifie les moyens. C'est cela que je dois comprendre? Effectivement, je peux aller faire l'école buissonière, et rentrer en disant que j'ai suivit mes cours. J'ai menti, soit. Mais je n'ai rien fait de "maléfique". Je me suis même fait plaisir une journée. C'est juste dommage pour moi. Cela n'était qu'un exemple, mais je pense que mentir cache toujours une part de négatif pour le menteur. Il croit être le plus fort, mais au final il se trompe. Il se trompe lui-même, au point de finir par croire à ses mensonges. Et qui ment une fois perd sa crédibilité à jamais.
pourquoi les dieux souffriraient-ils automatiquement, et pas les humains? Est-ce que la souffrance est la vérité la plus vraie de ce monde? Il est extrêmement facile de se juger en bien. On peut passer l'éponge sur nos bévues si aisément... L'on voit beaucoup mieux les erreurs des autres que ses propres erreurs, c'est bien connu. Il est pourtant des personnes qui parviennent à s'amender... Le Repentir se fait en trois phases: se rendre compte de son erreur, regretter son erreur, essayer de ne plus jamais recommencer. Pour ma part, pour beaucoup de choses, je ne regrette pas. Même si je sais que ce que j'ai fait est mal, je trouve hypocrite de regretter, car je sais que, par la force des choses, je recommencerai. Pandore serra les poings, s'en voulant d'avoir de telles faiblesses. Mais, si la haine n'engendre que la haine, à quoi bon continuer? C'est une boucle infernale stérile et idiote qui ne sert qu'à détruire son prochain.
Au juste... Sommes-nous des pions, ou sommes-nous indépendants? Pourquoi disparaîtriez-vous, si nous ne croyons plus en vous? Puisque vous avez créé le monde, le monde disparaître-t-il en même temps? Je conçoit que la vie n'aurait plus de valeur si elle n'avait pas de fin. Mais il vaut mieux pouvoir choisir sa fin soi-même, alors que dans ce monde le plus probable est que l'on se prendra un coup de poignard dans le dos. Pour l'instant, à mes yeux, la vie est plus laide que la mort. La vie n'est qu'une suite d'illusions, alors que la mort est une réalité.
Alors l'Harmonie peut contempler les pires horreurs commises par les humains, et sourire? Très peu pour moi. Il y a longtemps, j'ai appris que le monde avait été créé avec des règles, et que les humains devaient respecter ces règles. Sauf, bien évidemment, si leur vie était en danger. Est-ce que l'Harmonie est une sorte de cynisme, alors? Être passif et être complice d'un crime, il n'y a qu'un pas à faire pour joindre les deux Alors, mon choix est de ne pas considérer l'Harmonie, et de continuer à croire en ce que j'ai toujours cru. Pour faire très bref: nous ne devons pas détruire ce qui ne nous appartiens pas. Il y a des gens faibles et gens forts. Les gens forts veulent détruire les gens faibles. Il faut donc que je protège les faibles.
Effectivement, la Guerre est souvent une nécessité. Mais à quoi bon entraîner tout son pays avec soi? A mes yeux, de toute l'histoire, la seule guerre qui a été bien menée à été celle entre Rome et Albe. Au lieu de faire combattre toutes leurs armées, de ravager leurs pays, de massacrer des civils, et autres crimes de guerre, ils ont décidé de faire un combat singulier. Trois frères. Les Horaces et les Curiaces. Six hommes pour décider de l'issue d'une Guerre. Il n'y eût que cinq morts. Combien en aurait-ils eût, si les deux camps avaient eut recours à leurs armées? Combien de centaines de milliers de cadavres? Pourquoi ne faisons-nous plus pareil, à présent?
Il faut donc en conclure que Pandore ne souhaite pas la paix en elle-même? Elle aime souffrir? C'est formulé un peu violement, mais peut-être que oui, au fond. Non. Elle tient à son âme et à son honneur plus que tout. Jamais elle ne ferait de faux pas. Peut-être... Pour l'instant, ces gens me manquent. Soit je ne les reverrai probablement jamais, soit... Elle ne parvint pas à finir sa phrase. Elle ne trouvait pas ses mots pour décrire le manque d'affection qui l'avait faite souffrir, à Jamir. Soit je n'ai jamais existé à leurs yeux...
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Pandore, personnalité médiane Sem-Thre, la Justice Tsouréki, la Charité
འཁྲིག་པའི་གྱམ།གི།སེམས་འཁྲལ༑
Cronos 1
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Sam 18 Mai - 9:37
« C’est beaucoup mieux ainsi ma jeune amie en effet. Actuellement, et ce n’est que mon avis personnel, je pense que les Olympiens attachent plus d’importance à leurs propres idéaux: il y a peu de divinités qui ne songent au bien être de ce monde. Le temps de l’idéalisme est achevé, il n’existe plus. La disparition des humains n’y changeraient rien dans le fond. Ce ne serait plus qu’un monde dirigé uniquement par des dieux. D’ailleurs, il ne faut jamais oublier que les Dieux ont autant besoin de l’humain que celui-ci a besoin des divinités. Il faut simplement se dire que chaque être, vivant dans ce monde, possède son propre libre arbitre, son unique façon de pensée. La réaction de l’un est différente de l’autre normalement. C’est le point de vue individualiste du monde. Pourtant, en communauté, il arrive très souvent, pour ne pas dire toujours, que des idées se rassemblent malgré des différences d’opinion. C’est le point de vue collectif de ce monde. À titre d’exemple, c’est le monde où baigne les chevaliers et leurs dieux: unis dans un même objectif, les différences d’appréciations disparaissent. » Fit remarquer Cronos de sa voix calme et éthérée.
« La logique est ce qui est conforme à la cohérence et au bon sens. L’illogique, au contraire, est ce qui est incohérent, absurde, déraisonnable si tu veux. Demandes toi si tous les actes du monde sont obligatoirement cohérents. Tu dis qu’il est illogique de tuer un être que tu n’as jamais vu avant. Mais tu dis qu’il est logique que tu l’agresses s’il te brutalise avant n’est-ce pas ? Et si je posais la solution inverse ? Trouverais-tu illogique une personne qui t’attaque en premier alors que tu ne lui a rien fait ? Admettons qu’un ennemi, que tu ne connais ni d’Adam, ni d’Ève, assassine froidement l’être le plus cher à ton cœur, que ferais-tu ? Chercherais-tu à te venger ? Dans ce cas là, où serait la logique et l’illogique ? » Demanda l’Observateur Divin en regardant la jeune humaine.
« La Fin justifie les Moyens ? C’est se rapprocher du concept de la justice et de l’injustice. Ce qui est juste pour l’un est injuste pour l’ autre. Et, vice versa, ce qui peut te paraître cruel peut paraître différent pour une autre personne. Par exemple, en tant que Chevalier d’Athéna, tu peux trouver juste de tuer un spectre car il voudrait mettre un terme à l’existence de ce monde. Quant ce fameux spectre, il peut vouloir t’assassiner froidement car tu ne corresponds pas à ses propres attentes. Dans ce cas là, il n’y a pas de justice ou d’injustice: il n’y a que la confrontation violente de deux idées opposés. Le mensonge est un acte pitoyable selon toi. Admettons, par exemple, qu’on te demande de mentir pour une noble cause, que ferais-tu ? Admettons que tu as fais l’école buissonnière pour vivre les derniers instants d’un être aimé. Est-ce si maléfique que cela ? » Interrogea le Roi des Titans en détournant le regard, posant ses yeux sur le ciel.
« La souffrance est valable pour tout le monde. Nul ne peut y échapper, ni divin, ni humain. Elle est perceptible à tous les niveaux et ne fait aucune différence. Je suis d’accord avec ta notion de repentir. Comme j’ai pu te le dire, le Chemin de la Rédemption est long et ardu: l’erreur est aussi bien humaine que divine. On a beau se persuader que l’on ne recommencera jamais un acte malveillant, on peut toujours le renouveler. Mais, au bout de ce long sentier difficile, il y a l’espoir et la paix. La haine engendre la haine et c’est un cercle vicieux sans fin. Pourquoi continuer ? Car, à notre époque, il me semble que l’on ne peut plus vivre sans éprouver des émotions négatives vis-à-vis de l’autre. Le Temps de l’Utopie a été achevé dès que j’ai provoqué la Titanomachie. Mes enfants n’ont jamais su reproduire ce que nous avions construit auparavant. » Déclara Cronos d’une voix légèrement sombre.
« Il ne faut pas te voiler la face Pandore: en ce qui les Protecteurs Divins, vous êtes des pions à leurs yeux, destinés à combattre pour leurs propres idéaux. Pourtant, il n’appartient qu’à vous de revendiquer votre propre indépendance si tel est votre désir. Quand on y pense, que serait cette guerre secrète si les humains ne combattaient plus ? Que deviendraient les Dieux s’ils devaient combattre seul ? » Questionna Cronos d’une voix pensive.
« En définitive, la vie est ce que tu en fais. Ta vie n’appartient qu’à toi-même et tu en décides de faire ce que tu en souhaites. Tu dois toujours défendre ta propre conception. Pourtant, rien ne t’empêche d’écouter et d’apprendre. Est-ce que la vie est laide ? Est-elle une suite d’illusion ? La mort est-elle une réalité ? Si je suis donc ton raisonnement, ce que tu as vécu, jusqu’ici est une illusion ? Tes rêves, tes désirs, tes objectifs, tes choix ne sont donc que des chimères ? » Testa Cronos en posant son regard inquisiteur sur la femme chevalier.
« L’Harmonie ne fait que constater les bienfait et les méfaits de ce monde. L’Équilibre - la Neutralité si tu préfères - accepte le bien et le mal. Il n’y a pas de jugement, il n’y a que de l’observation. Et, ce dans un premier temps, À titre d’exemple, d’un point de vue morale, je n’irai pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Concernant mon regard sur la loi et la société, je tente de les respecter même si ça ne me dérange pas d’en violer quelques une si j’estime que cela est en accord avec ma propre conception. Il n’y a pas de cynisme. Entre agir et contempler, il n’y a certes qu’un pas. Cependant, rien n’oblige à être passif si on considère qu’il est de son devoir ou de son intérêt d’agir. » Poursuivit Cronos en souriant paisiblement.
« En fait, tu ne possèdes qu’une vision unique. En vérité, il existe trois conceptions existentielles dans ce monde: le Bien, le Mal et le Neutre. Tu es opposée à la conception de la Loi du Plus Fort. Personne ne devrait détruire ce qui appartient à autrui. Tu m’expliques que la Guerre entre Rome et Albe a été une bonne guerre puisque seulement cinq personnes ont été tués alors que des millions ont été sauvés. Malheureusement, tu ne parviens pas à avoir une vision globale de notre monde. Je vais me permettre de te choquer un petit peu. Pourquoi les faibles devraient vivre ? Après tout, s’ils disparaissaient, ne serait-ce pas une bonne chose ? Si je t’affirme qu’une guerre doit obligatoirement entraîner un massacre, que les sacrifices sont essentiels pour mener à bien une idéologie, comment pourrais tu me prouver du contraire ? Pourquoi n’essaierais-tu pas d’adopter une position différente de la tienne juste quelques instants ? » Demanda Cronos en posant sa main sur l ‘épaule de la jeune fille.
« La Guerre évolue au fil des années. Plus le temps passe et plus elle devient violente et acharnée. Dans ce cas là, précisément, on peut dire que la fin justifie les moyens. Tout est bon pour remporter la victoire: commettre les pires atrocités possède alors un sens. Justifié ou pas. Abusé ou pas. Mais, il ne faut pas oublier que si les dieux décident de la guerre, les humains choisissent aussi de s’entretuer. La Folie des Hommes est le synonyme paradoxale de sa Bonté Naturelle. » Assura Cronos d’une voix neutre et impassible.
« Tu sais, Pandore, toute existence a toujours une valeur. On n’y prend pas garde, on n’y fait pas attention. Mais un cœur ne s’éteint jamais. Une lueur peut devenir faible mais elle ne disparaîtra jamais. Après tout, si une personne te manque, pourquoi ne vas-tu pas la rejoindre de nouveau ? Qu’est-ce qui t’en empêche dans le fond ? » Demanda Cronos alors que sa voix se fit douce et rassurante.
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Pandore Thuban
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Sujet: Re: [Flashback] Chronos, Phoénix et Aigle. Sam 18 Mai - 16:33
Ne pouvons-nous pas revenir à cette époque? Qu'est-ce qui nous en empêcherait? Pourquoi cette entité ne se manifeste-t-elle pas? Je sais bien qu'il y a des pensées individuelles, et des pensées communautaires. Mais le problème, c'est que, en général, l'être humain n'aime l'humain qui a une pensée, individuelle ou communautaire, différente de la sienne. Cela mène à des massacres. Pourquoi les humains ont-ils eu besoin de se diviser en sous-groupe et se haïr les une les autres? Pourquoi ne sommes-nous pas capable de vivre en paix? Devons-nous expier quelque chose? Deviendrons-nous plus raisonnés un jour?
Si quelqu'un m'étant tout à fait inconnu m'attaquait, je trouverais cela complètement absurde... Sauf s'il s'agit évidemment de quelqu'un qui m'en voudrait parce que je suis un Chevalier. Mais sinon... A part que, bien sûr, on pourrait m'attaquer parce que quelqu'un ne trouverait pas mes origines à son goût, je ne vois pas d'autres raisons. Je le renverrai d'où il vient, n'allant pas plus loin que la légitime défense, parce qu'au dessus, ce serait inapproprié. Si quelqu'un tuait un être cher à mon cœur... Je pense que je chercherai à le venger. Ou, non. Plutôt, j'agirai dans le sens de la pensée du défunt. Si cette personne aurait voulu la mort de son assassin, alors je le tuerai. Si le défunt aurait voulu le pardon, alors je pardonnerai.
Il est vrai que j'ai souvent trouvé absurde de devoir tuer quelqu'un que je ne connais absolument pas, uniquement parce que nous combattons dans deux camps opposés... Mais, puisque l'idéal que je défend passe par la destruction du sien... Oui, effectivement, dans ce cas... Mais j'essayerai d'abord de le raisonner. Pour une noble cause, je réfléchirai. Mais, on n'est pas obligé de mentir, pour ne pas dire la vérité, si l'on n'en a pas envie. Je peux m'arranger pour toujours dire la vérité, en rajoutant uniquement quelques petits mots qui peuvent tout changer. Quelqu'un qui ment une fois n'est plus jamais cru par la suite. Est-ce que je ferai l'école buissonnière pour assister aux derniers instants d'un être cher... Je pense que oui, en théorie. Mais cela n'arrivera jamais, d'abord parce que je ne vais plus à l'école, et ensuite parce que je n'ai plus d'être cher depuis longtemps. Je m'en fiche de tout le monde, tout le monde s'en fiche de moi, et chacun est content. Elle marque une pause un instant. En fait, non... Pas tout à fait. Je fais partie de communautés bien précises, et je ne peux le nier, ni renier tous ces gens. Nous sommes comme une grande famille.
Si, au bout du chemin de la Rédemption, il se trouve la paix, alors pourquoi tous les humains ne cherchent-ils pas à l'atteindre? Quelle est cette espèce de folie qui nous pousse tous à la haine? Est-ce la fin de ce monde utopique qui en est la cause? Ou alors, une sorte de dégénérescence du cerveau humain? Déjà, dès l'enfance, que ce soit appris sciemment ou inconsciemment, les humains apprennent la discrimination, la ségrégation, les préjugés et la haine. N'y a-t-il réellement aucun moyen de mettre un terme à cela?
Très bonne question... Je ne sais pas. Je suppose que, si les dieux n'avaient plus de soldat, ils se battraient peut-être directement entre eux... Alors, peut-être qu'ils disparaîtraient. Alors, les humains ne croiront plus en rien, et alors ils sombreront aussi.
Ma vie n'est pas réellement entièrement ce que j'en fais. Il existe des pressions extérieures. Des forces supérieures à moi, que ce soit des gens, ou des faits. Si ma vie était réellement ce que je veux en faire, cela ferait longtemps que je pourrirais en compagnie des vers. On finit toujours par trouver quelqu'un de plus fort que soi, et, directement ou indirectement, il peut orienter note vie dans un sens différent. C'est inévitable. Mes rêves, mes objectifs et mes choix ne sont que des chimères, jusqu'au jours où ils se concrétiseront. Mais, il se peut qu'une force plus puissante que moi m'en empêche. A ce moment, alors, ils resteront éternellement des chimères. A mes yeux, mes convictions sont une réalité. Mais, pour quelqu'un d'autre, ce peut être une chimère.
Si quelqu'un que je ne connais absolument pas, par exemple... Me demande s'il doit donner le fouet à son enfant, je lui dirait que ce n'est pas une bonne idée, car je chercherais à protéger l'enfant. Mais, déjà, je prends un point de vue. Si quelqu'un me demande s'il doit, ou non, renvoyer un employé, je lui dirai que ça ne me regarde pas. Je serai donc restée observatrice. Je veux bien suivre l'Harmonie, mais pas si quelqu'un risque de souffrir ou de mourir, ou si quelqu'un de plus fort que lui veut orienter sa vie dans un sens qui ne lui plaît pas. Tout simplement parce qu'après, j'aurai cela sur la conscience. Dit comme cela, ça paraît un peu bête, mais je ne peux me permettre d'observer sans agir. Je me dis que, si j'avais besoin d'aide, je voudrais que l'on m'aide. Alors, j'aide les autres, ceux qui en ont besoin.
Les faibles ont autant le droit de vivre que les forts, car ce sont autant des humains qu'eux. Si les faibles n'avaient pas le droit de vivre, pourquoi les forts, eux l'auraient? La guerre n'est pas une bonne chose, car il y a toujours un autre moyen de régler ses différents. La violence n'est qu'une pulsion qui ne résout rien. Enfin... Je prêche, je prêche, mais il m'arrive aussi de m'emporter. Le tout est de se contrôler. Les massacres sont inutiles, donc il faut les éviter autant que possible. Ensuite, on peut se sacrifier si l'on en a envie, je respecte. Mais, en aucun cas, on ne peut sacrifier quelqu'un qui ne le souhaite pas! De quel droit empêche-t-on de vivre quelqu'un qui en a envie? De quel droit moleste-t-on quelqu'un qui ne le mérite pas? De quel droit décide-t-on si quelqu'un mérite de vivre ou non, d'être frappé ou non? Enfin, de quel droit détruit-on ce sur quoi notre volonté n'a normalement pas contrôle? Je ne pense pas que le monde soit exclusivement peuplé de masochistes qui demandent à être massacrés!
Cela veut donc dire que, un jour, les humains auront assez de puissance pour se massacrer à grande échelle? De faire des guerres où l'on aurait aucune chance de survivre? Et, quand ils s'agit de guerres pour la possession de territoires, pourquoi les dieux ne les arrêtent-ils pas, puisqu'ils ont besoin des humains? Ce serait un signe de bonté, de massacrer les gens en masse? Je ne crois pas, non.
Vous venez de dire que tout existence à une valeur... Alors pourquoi acceptez-vous les guerres entre humains? De quel droit dit-on que sa propre existence a plus de valeur que celle d'un autre? Rien, après tout. Rien ne m'empêche d'aller revoir mon amie, ou mon frère. Ils ne me reconnaitrons pas, j'aurais mal, et puis voilà. Ma vie recommencera comme avant que je devienne Chevalier, puis je m'éteindrai peu après.
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Pandore, personnalité médiane Sem-Thre, la Justice Tsouréki, la Charité