FB - Les temps glorieux révolus [Kartar et Simbad]

400 ans plus tôt.

Un homme pénètre dans le palais du dieu des océans. Celui-ci contemple son empire par une fenêtre, les bras croisés dans le dos, un sourire aux lèvres.
L'homme ôte son casque, pose genou à terre et attend l'ordre de se relever. On peut voir un bandage autour de son front et un autre à son bras. Mis à part cela, il porte une écaille rutilante de propreté qui reflète la lumière du soleil. Ses cheveux sont d'argent, atteignent sa taille, et ses yeux de saphir.



"Lord Aventer de Maestris, général de Scylla et gardien du Pacifique sud demande à être reçu, votre Toute-Puissance.
-Relève-toi général. Je suis particulièrement satisfait de vous aujourd'hui. Aucun général n'est tombé et les capitaines n'ont pas subi beaucoup de pertes, bien qu'un mort reste un mort.
-Comme toujours, vous êtes déjà précisément informé.
-Serais-je un dieu si je n'étais pas capable de sentir les cosmos de mes protégés ?
-Un bien piètre dieu alors. Les berserkers ont subi une lourde défaite. Je ne souhaite en aucun cas déroger à vos ordres mais il me semble de bon ton d'aller leur rendre une petite visite, pour leur expliquer notre façon de recevoir nos hôtes. Si j'en crois les derniers rapports de nos éclaireurs, ils ne disposent pas d'effectifs suffisants pour repousser le général de Polyphème, deux de nos capitaines et moi-même. Le temps du trajet nous permettra de nous remettre de nos blessures et nous n'aurons plus alors qu'à forcer l'entrée. Arès sera le seul obstacle majeur mais nous pourrions vous mener jusqu'à lui sans grande peine. Le mérite de cette conquête assoirait notre réputation au sein du monde pour un temps durable.
-J'apprécie ton sens de l'anticipation Scylla. Tes compagnons sont-ils au courant de ta démarche ?
-Kartar ne devrait pas tarder à arriver pour la confirmer. Il a été pris de cours par la fuite d'un berserker vers les villages et s'est porté volontaire pour mettre fin à sa folie meurtrière. Je ne l'ai pas encore mentionnée aux capitaines mais l'enthousiasme semble unanime."

La discussion continua tranquillement. Aventer tenait le regard baissé devant l'imposant charisme de son seigneur. Une vingtaine d'années, fin de silhouette et tacticien de génie, il avait été choisi par Scylla comme général le jour de la mort naturelle de son dernier parent. Maître dès lors d'un château dans la banlieue londonienne, il offrait une parfaite couverture pour les civils et permettait d'occuper un avant-poste avancé dans les terres de cette ville au potentiel grandissant.
L'armée d'Arès était au plus bas, les défenses égéennes avaient permis de l'affaiblir remarquablement. Le général Hippocampe avait frôlé la mort mais heureusement le pire n'était pas arrivé. Il était donc temps de contre-attaquer. Poséidon comptait étendre son territoire sur celui de son assaillant en réponse à son attaque, aussi n'y aurait-il pas de problèmes vis-à-vis de Zeus et du tribunal dans l'affrontement avec Arès. L'impétueux neveu du seigneur des océans avait plutôt choisi son hôte cette fois : un humain ridiculement incompétent et impulsif à souhait.

*J'espère que tu n'oublies pas de remercier quelqu'un. Comment supporterais-tu la vision insoutenable de tout ce sang et ces atrocités sans mon expérience millénaire ?*
*Non bien sûr, je ne t'oublie pas. Merci Scylla. Ta présence me guide et m'encourage.*

Des pas retentirent dans l'antichambre où les socles des écailles étaient tous vides à l'exception de celle de Poséidon qui se promenait en simple toge dans son domaine. Il n'avait même pas franchi le seuil de son temple lorsque les généraux s'étaient élancés vers le pilier du Pacifique nord pour prêter main forte à leur confrère. Tous savaient comment agir en cas d'attaque et de façon solidaire. L'union de ces hommes et femmes d'exception n'était plus à démontrer comme implacable. Arès s'en rendrait bientôt compte et l'Ebranleur de terre rirait à gorge déployée lorsqu'il aurait emprisonné son âme dans une urne sacrée porteuse de son sceau, enfermée pour longtemps dans le silence et la solitude du monde des âmes sans réceptacle. Oui, ce serait un moment plaisant que de montrer à l'Olympe que la première génération venue après les titans était encore vigoureuse.

Le berserker de la colère, un troufion, un insecte par rapport à un Générale de Poséidon, avait cru pouvoir me distancer. Mais une trentaine de mètres avant le village proche du pilier de l'océan Indien, je lui ai coupé le chemin. Atteindre un déplacement proche de la lumière est aisé pour des écaille de notre rang. Il s'était présenté, et moi de même. Je l'ai tout de même laissé déblatérer ses vérités car même si c'est un ennemi, cet homme allait mourir et il devait partir l'esprit tranquille. Peut-être pensait-il la même chose que moi... Quand enfin il attaqua, je reçu son attaque sans chercher à esquiver. Mon cosmos m'enveloppa comme si l'esprit du main breadwinner m'envelopper dans ses murs invincibles. Son coup ricocha, je déclenchais la colère de Polyphème, et le berserker de la Colère, à partir de cette seconde, n'était plus. Mes yeux se tournèrent immédiatement vers l'édifice abritant le Seigneur des Eaux. J'attrapai le cadavre par la cheville et le trainai jusqu'à un endroit plus propice, puis informait le capitaine de l'Espadon d'organiser l'après bataille et de rassembler les cadavres de nos ennemis en un même lieu et de les renvoyer à la mer. Enfin, je pénétrai dans l'antique bâtiment destiné à notre dieu. Quand j'arrivais, Aventer était déjà là. Je retirai mon casque et me présenta à mon tour, mon corps de deux mètres posant genou au sol, regard baissé, selon la formule consacrée.

- Kartar Hatt'Mhêm, Général de Polyphème et Gardien du pilier central demande à être reçu, Toute Puissance.
- Bien sûr, Général. Parle, tu as la parole.
- Nous déplorons la mort du capitaine Makoto de Glaucos, notre oracle. Makoto était sous mes ordres, je prends donc l'entière responsabilité de cette perte, on Seigneur.
- Il est inutile de te juger à tort, Kartar. Les capitaines et autres marinas ne sont pas sous votre aile. Ils sont dirigés dans une certaine mesure, mais ce sont tous des écailles, à part entière. Il a combattu et il a perdu. Sa mort est regrettable mais en aucun cas imputable à son supérieur. Autre chose ?
- Merci mon Seigneur. Oui. Comme vous le savez, nous avons repoussé la vague de berserkers. Nous devons cette victoire à l'effet de surprise et à une solidarité exemplaire : sous l'impulsion de Aventer de Scylla, nous n'avons pas combattu à un contre un et avons frappé sans montrer aucune pitié. Nous avons joué avec l'adversaire et l'avons grandement affaibli et, je pense, déstabilisé. Aussi, je vous demande instamment d'accéder à notre requête qui est de profiter de cette occasion en...
- Je sais déjà cela, Kartar. Le général des Lyumnades est actuellement en mission avec ses capitaines, et je ne veux pas retirer plus de trois généraux. J'accepte donc votre requête. Nous partiront dès que possible et vous choisirez un capitaine chacun. Faites le bon choix, et retournez m'attendre ici même. Je dois préparer les sceaux...

Disant cela, il partit dans une salle cachée à lui seul réservée. Je me relevai en même temps qu'Aventer et nous nous regardâmes. Silence deux secondes, puis nous nous prîmes dans nos bras, riant comme deux enfants. "On l'a fait, mon frère, on l'a fait ! Quelle superbe idée tu as eu ! Tu as renversé mes valeurs, face à la nécessité, il faut frapper sans respecter. Tu avais raison. Et la technique de retraite feinte pendant que d'autres encerclaient l'ennemi... Il fallait vraiment y penser. T'as eu une idée de génie, tacticien ! Mais n'oublie pas que sans un très bon coordinateur, ton joli plan serait tombé à l'eau !"

Ca se passait souvent comme ça entre nous deux. Enfin, nous trois, avec celui qu'on appelait plus "Lyumnades" que par son prénom, car c'était un véritable monstre. Aventer pensait, moi je coordonnais, Lyumnades appliquait en apportant ce grain de folie sauvage qui lui était propre. A nous trois, les plus puissantes écailles d'Eges, nous formions le trio idéal. Et l'amitié, que dis-je, la fraternité qui nous liait était totale, tout comme cette sincérité qui nous faisait parfois nous hurler dessus. Nous nous sentions simplement invincible. Et nous l'étions. Cette guerre, nous allions la gagner, nous le savions au plus profond de nos tripes. Tant que notre trio serait valide. Nous échangeâmes encore quelques mots puis nous mirent à réfléchir au capitaine que nous choisirions. Personnellement je penchais plutôt pour Anthée et pour lui je voyais bien le Dauphin ou le fantôme des mers, mais il était seul juge.

La chaleur de la voix de Poséidon s'était communiquée à eux, et c'était avec une joie non dissimulée qu'ils avaient ri après le départ de leur dieu. Kartar s'attarda à leur remémorer les grandes actions de la bataille, la passion au fond du coeur et l'enthousiasme dans les yeux. Aventer riait avec lui mais plus posément.

"Sache frère, que si ces méthodes fonctionnent, je ne les appliquerai toujours que pour nous défendre. L'honneur est une chose précieuse qu'il ne faut pas oublier. Si Scylla n'avait pas pris le contrôle, je n'aurais peut-être pas agi de la sorte. La loyauté est une valeur qui m'est chère vois-tu. Mais en attendant... fêtons cela dignement ! Nous allons repartir bientôt, aussi ne vais-je pas te proposer à boire, mais l'on pourrait se trouver au retour une bonne table au village et quelques jolies serveuses pour nous tenir compagnie. Profitons pendant que nous sommes en vie et plein d'ardeur ! Qui sait, peut-être qu'un jour, l'Empire trouvera plus fort que lui et nous serons sans cesse sur le qui-vive. Mais ce jour n'est pas arrivé !"

A ce moment-là, ni Kartar ni Aventer ne savaient combien la prédiction était juste. C'était un moment qui ferait sens, quatre siècles après, dans l'esprit du général de Polyphème. Et une formidable leçon d'humilité s'imposerait alors à lui : la victoire est moyen et non une fin en soi à atteindre, car elle peut toujours changer de main. Ne jamais donc se reposer sur ses lauriers. Toujours maintenir ses efforts et sa vigilance.
Les deux comparses se mirent alors à réfléchir à leur plan d'attaque. Pour l'hôte de Scylla, le choix du capitaine était tout désigné : le Dauphin était rapide, intelligent, docile et solidaire. Tout ce qu'il attendait de lui en somme. De plus, en tant que messager de l'océan, il pourrait s'avérer très utile pour annoncer au sanctuaire sous-marin la victoire sur les berserkers. Aventer avait pris soin de former chacun des quatre capitaines sous son commandements à des situations aussi improbables que possible. De sorte qu'ils puissent s'y adapter sans leur général si besoin.

Ils avaient une paire d'heure devant eux le temps de Poséidon crée et charge ses sceaux de cosmos, aussi Aventer décida de se rendre dans les premiers domaines pour réparer les marques des affrontements et passer voir les blessés pour les féliciter. L'homme aux cheveux d'argent prévint également son capitaine de la mission qui l'attendait et vérifia que tout était en ordre au pilier pacifique sud.

Le moment venu, lorsqu'il se présenta de nouveau avec son binôme au temple de Poséidon, le seigneur divin revêtait son écaille majestueuse et surtout, symbole de son pouvoir, son trident.

"Alors, soldats de l'Empire, êtes-vous prêts à connaître la gloire et à servir votre dieu ? Surle serment que vous avez prêté chacun lors de votre entrée en fonction.
-Je jure sur l'écaille de Scylla que je serai digne de votre confiance et de votre protection. Jamais mes monstres ne rugiront autant que pour vous célébrer ! Et il en est de même pour le capitaine du Dauphin à mes côtés.
-Je confirme ! Je donnerai ma vie pour mon général et pour vous !
-Nous n'en viendrons pas je l'espère à de telles extrémités. Vous restez, chacun d'entre vous, mes précieux soldats, et je ne tolèrerai pas que ce qu'il reste de l'hôte de mon neveu puisse tuer l'un de vous. Je me chargerai bien avant."

La confiance mutuelle qui régnait au sein de ses divisions ne pouvait que flatter l'orgueil du grand Poséidon. Cela n'atteindrait sans doute jamais le paroxysme florissant de la civilisation atlante qu'il avait créée autrefois, mais certains de ses élus parmi les autres lui rappelaient ce passé révolu où le huitième continent était à lui, entièrement à lui, si avancé technologiquement que tous les dieux l'enviaient, mais dévoué à son seul et unique maître. Ah, quel âge grandiose des premiers Hommes...
Il était temps d'aller chercher cette victoire plutôt de l'imaginer à présent. Ils n'avaient qu'à frapper à la porte ouverte par Arès pour réclamer justice et lui infliger le sort qu'il méritait. Dieu de la guerre, Arès comprendrait volontiers les motivations de Poséidon. Pour eux ce pouvait être un passe-temps aussi qu'une affaire d'importance. Au bout du compte, les siècles effaceraient les rancunes et quelqu'un d'autre déclencherait une guerre stupide pour une autre raison toute aussi stupide.

- Je partage ton avis sur le fond, mon frère : la droiture aurait voulu que nous n'accédions pas à la demande de Scylla et que nous combattions d'égal à égal dans des duels à répétitions. Pourtant nous sommes d'accord tous les deux sur un point, une certitude, si nous avions fait cela, nous aurions peut-être vaincu, mais les pertes humaines aurait été beaucoup plus nombreuses. Nous ne déplorons ici qu'un seul marina tombé et quelques blessé parmi le Peuple et les écailles. Félicitons-nous, comme tu dis, et gardons à l'esprit que cette tactique était exceptionnelle. Bientôt, nous allons faire face au restant des armées d'Arès. Il faudra alors faire preuve de justesse, mais aussi d'efficacité et de solidarité. C'est pourquoi je pensais à Anthé, pour sa force indéniable, mais nous représentons déjà cela. Je vais donc demander au capitaine de Protée de nous suivre. Il est doté du don de prédiction à court terme et ses visions pourraient nous être utiles.

Nous quittâmes le domaine de Poséidon et nous séparâmes. Je partis en quête de Protée, un homme d'âge mur, ayant vécu de nombreuses batailles, avec une expérience du combat qui le rendait presque aussi puissant qu'un Général mais qui avait cet avantage de prédire, peut-être deux secondes à l'avance, certaines actions. En combat, quand les coups pleuvaient, cette avance se réduisait à quelques dixièmes de secondes, mais cela suffisait, puisque mon ainé était encore sur pied aujourd'hui. En le retrouvant, rassemblant les cadavres berserkers, je me pris à espérer atteindre une telle longévité. Je ne me doutais pas alors que je la dépasserai largement, enfermé volontairement dans les geôles des Enfers. Je trouvais donc l'écaille aux cheveux grisonnant et au cosmos aguerri, que l'expérience rendait connaisseur : pour lui, cette activité plutôt basse était tout à fait normale. Qui disait bataille disait morts, et extériorisation des éléments pourrissant.

- Salut, Mass'Mir, viens avec moi s'il-te-plait, j'ai une proposition pour toi.
- Je suis avec toi Kartar ! dit-il avec véhémence. Son enthousiasme me touchait, je savais aussi que je n'avais pas à lui expliquer les choses. Nous nous connaissions très bien, et sur une demande, il me suivrait. Je prenais toutefois le temps de lui résumer les choses.
- Mass'Mir, nous avons bouté les berserkers grâce à une stratégie exceptionnelle. Ça ne se répètera pas. Cependant, nous avons une chance à saisir : ils sont repartis et retournent en leur territoire maudit. Suivons-les, rattrapons-les, et mettons fin aux désirs mégalomanes d'Arès dès ce soir ! Nous partirons à quatre, Aventer, le capitaine du Dauphin, Moi, et toi, si tu en es.
Il ne me laissa pas le temps de le convaincre, car ce fut instantané. Ses yeux s'allumèrent, une lueur farouche brilla, et il acquiesça deux fois du menton. Tout était dit, il était donc inutile d'en rajouter. Mass'Mir, capitaine de Protée, tu savais mes mots à chaque fois, quelques secondes avant que je te les offre. Tu es celui qu'il nous faut.

Nous retournâmes ensemble auprès de Scylla, du Dauphin, ainsi que de notre Seigneur. "Kartar, Général de Polyphème. J'ai choisi Mass'Mir de Protée, qui nous évitera les aléas du hasard. Ensemble, nous brûlerons nos cosmos jusqu'à vaincre tous les berserkers se dressant entre toi et Arès." D'autres auraient pu être choqué de voir un homme tutoyer un dieu, mais Poséidon n'était pas un dieu, il était mon dieu, et en cela, il était l'être qui m'était le plus cher. Je n'étais pas seul dans ce cas de figure, et notre Seigneur l'acceptait selon la situation. Je supposais qu'il en était de même dans les autres camps.

Voilà, nous étions parés. Il ne restait que deux choses à faire. Je me relevai et me dirigeai rapidement vers mon atelier. Là, je cherchais un peu de poussière d'étoile, ainsi qu'un petit marteau. "Que tout le monde retire son armure s'il-vous-plait. Nous devons être parés." J'appliquais la poudre issue du cosmos sur toutes les fissures, tous les points fragilisés des armures, comme sept siècles plus tard un dénommé Mü le ferait à des chevaliers de bronze d'Athéna. Je traiter nos armures, les soignais, les renforçais. Le travail dura une heure, et elles furent plus résistantes, plus vivantes qu'avant, elles étaient en harmonie. Ainsi, nous partîmes.

A la suggestion de Kartar, tous sauf Poséidon enlevèrent leur écaille et la laissèrent à ses bons soins. Celle de Scylla n'avait pas réellement besoin de réparations mais tous les renforcements possibles étaient les bienvenus, afin que l'armée de Poséidon soit toujours mieux protégée contre ses adversaires. Les Atlantes n'étaient-ils pas les créateurs des premières armures dans le monde entier ? En tant que leurs descendants, les Marinas se devaient d'être toujours au sommet de leur protection.
Une heure durant, Aventer s'exerça donc à la télékinésie pour passer le temps. D'un verre à une bouteille, il était passé au transport par la pensée d'un rocher, d'une vieille colonne ou d'un capitaine. Il joua ensuite à se téléporter puis manier le premier objet qui lui passait sous la main, de sorte qu'il avait des points de vue différents sans jamais perdre sa concentration. Un exercice difficile qui lui occasionna une légère migraine. Il finit par se calmer et attendit tranquillement contre un mur, méditant les yeux fermés. Poséidon était assis dans son trône, créant les derniers sceaux qui pourraient être utiles.

"Si tout le monde est prêt nous y allons. Je vous rappelle que cette mission n'est pas une partie de plaisir et n'est pas à but divertissant. Nous allons nous battre et conquérir un nouveau territoire, défaire un dieu ce qui est une chose grave, et proclamer la puissance de mon empire par-delà de nouveaux territoires. Sachez vous montrer digne de la confiance que je vous accorde. Je ne veux aucun écart. Les berserkers devront trembler de frayeur pendant que vous tremblerez d'excitation. Le sol où ils sont apparus deviendra leur tombeau et nul ne viendra plus fouler sol de cette terre avant que je n'ai été terrassé moi-même."

Enfin, l'ouvrage de Kartar fut terminé et tous revêtirent des écailles plus vibrantes et efficaces qu'avant. Un travail de professionnel très minutieux. Il n'y avait plus qu'à se rendre chez l'ennemi. D'un commun regard, les deux membres de la division Scylla posèrent genou à terre, bientôt imités par les deux membres de la division Polyphème. Le dieu des mers et océans se leva alors et partit devant, trident à la main. Les quatre désignés se relevèrent et le suivirent solennellement jusqu'à l'entrée du royaume. On s'inclinait devant le dieu à son passage et on saluait les guerriers qui partaient rendre à Arès la monnaie de sa pièce. La guerre contre les berserkers s'achèverait dans le royaume de ces derniers. Le Dauphin passa en éclaireur, Scylla juste derrière lui assurait l'avant-garde de Poséidon. Les arrières étaient protégés par Kartar et son capitaine s'occupait de vérifier qu'aucun ennemi ne les suivait. Le voyage se déroula sans encombres et Poséidon intensifia son cosmos à l'entrée du premier domaine, attendant de voir si Arès ou l'un de ses sbires allait se montrer et faire preuve de courage après la cuisante défaite qu'ils avaient reçue.

Les courants les avaient menés sans difficulté sur la terre ferme et les choses sérieuses allaient enfin commencer. Selon le plan, les deux généraux passèrent devant en attendant de croiser un berserker.

"Guerriers d'Arès ! Si votre courage n'a pas failli, montrez-vous ! "

Pendant le changement de formation, les capitaines prirent tour à tour la parole pour expliquer ce qu'ils connaissaient de l'endroit. C'était une succession de domaines, un peu comme Eges, cahcun gardé par un cardinal ou leur sujet. On y voyait souvent des humains enchaînés et mutilés, des visages exposés sur les murs ou le sol comme une fosse aux horreurs. C'était dans cette immonde accumulation de trophées que les généraux devaient se jeter. Il n'y avait plus qu'à avancer puisqu'on ne venait pas les accueillir.