La Transmission du grand Forgeron [armurerie du Palais d'Odin]

Domaine de Zeta

Siam avait traversé les terrains blanchis par la neige, durs pourtant comme l'aurait été un sol de rocaille millénaire. Peut-être était-ce parce qu'en Asgard, la rocaille était aussi ancienne que la neige elle-même ... La jeune femme arriva donc en vue du Palais et força encore l'allure. Arbhaal était parti seul retrouver les deux intrus au domaine de Gamma. Elle, de toute façon, ne les avait même pas ressenti. Sa mission s'était borné à restaurer l'armure du tigre viking, et c'est ce qu'elle avait fait. L'opération fut hors du temps pour Siam, pourtant elle avait compris en sortant à nouveau à l'air libre que le soleil avait bien poursuivi sa course à travers le ciel, et en avait déduit que plusieurs heures s'étaient écoulées, entre deux et quatre, en gros. Quand ce fut fait, elle était donc repartie, laissant le champion de Zeta à sa mission.

Voilà, elle arrivait enfin au Palais. Les gardes protégeant l'entrée la connaissait bien à présent. Ils l'avaient vu la première fois revêtue de l'armure divine des Nornes, puis avec celle de Nidhögg, le dragon féroce du Ragnarok. A présent, c'était en temps qu'apprentie forgeron qu'elle passait les portes. Elle était fière et son aura s'en ressentait. Le guerrier du tigre viking l'avait félicité avec conviction et chaleur pour son travail sur l'armure et elle-même avait donc gagné en assurance. Peut-être était-ce du à son armure, ou bien à cette vocation qui se révélait à elle ? En tous les cas, elle se dirigeait à présent vers l'armurerie du Palais d'Odin, lieu saint entre les saints où se trouvait plusieurs pièces dédiées à l'activité et aux appartements du forgeron en service d'Odin et de ses invités. Ces appartements ne lui étaient pas encore attribués, bien entendu, mais elle y avait déjà eu accès pour chercher les matérieux nécessaires à la restauration de l'armure du guerrier divin de Zeta. A présent, elle y retourner pour les ranger, et retrouver Dame Séléné pour lui faire le rapport de l'opération.

Quand elle arriva à l'armurerie, elle reconnut enfin l'aura pourtant si particulière de Hagën, et près de lui celle, éclatante d'énergie, de Vaflan, l'ancien mercenaire involontaire de Arès, dieu grec des batailles et de la guerre. Elle avança encore et enfin ils finirent face à face, tous les trois formant un triangle. Les deux hommes l'avaient certainement attendu depuis un bon moment, ais pourtant aucune trace de lassitude ne se lisait sur leurs visages. Elle regarda Vaflan, guerrier divin de l'épée ardente, dans les yeux et y lu sa demande. La jeune femme tourna son regard vers le jeune Hagën et enfin elle compris ce qui était pourtant limpide ! Thor, dieu de la foudre et du tonnerre d'Asgard, mais aussi dieu forgeron des armures divines... Thor, divinité à qui elle devait déjà tant, allait accéder à sa demande : il allait l'épauler dans une réparation, lui offrir son soutien et lui faire profiter de son expérience afin de réparer l'armure de l'épée ardente et restaurer sa vitalité !

Quand cette information filtra enfin, elle sentit une boule lui monter à la gorge. Une boule d'appréhension, bien entendu, car elle allait opérer en présence d'un dieu, le créateur même des armures ! (Bon sang elle devait avoir l'air d'une véritable novice en sa présence !!!) Et à la fois une boule de soulagement : s'ils l'avaient attendu, c'est parce que la divinité respectée comptait bien lui transmettre un peu de son savoir. Sinon, il aurait réparé l'armure seul et aurait ainsi clairement signifié sa désapprobation. Mais non, ils étaient là. Enfin, toutes ces pensées s'étaient enchaînées en une ou deux secondes à peine. Et elle prit la parole en premier.

- Hagën, seigneur Thor, Vaflan de l'épée ardente, merci d'avoir patienté jusqu'à mon retour. La réparation de l'armure de Zeta s'est bien déroulée et elle vibre de vie ! Arbhaal s'en est tout de suite allé car des puissances inconnues ont pénétré sur le domaine de Gamma. Ce sont les dires de Arbhaal lui-même et non mes propres constatations, car ma perception ne suffit pas pour ressentir jusqu'au domaine éloigné de Gamma. Vaflan, Damé Séléné a-t-elle demandé à ce que ton armure soit restaurée elle aussi ? Seigneur Thor, voudriez-vous m'offrir l'honneur d'une observation attentive lorsque je manipulerai le burin et le marteau ? Vos conseils seraient pour moi des décennies gagnées dans l'art de la restauration.

Thor ne pouvait rester, d'autres obligations devaient accaparer son attention. Siam fut d'abord légèrement estomaquée, mais rapidement elle se ressaisit et se dit que la sécurité des terres d'Odin prenaient largement le pas sur la réparation d'une armure. D'autant plus qu'il lui avait signifié sa confiance. Siam, après réflexion, se sentit investie de la confiance du dieu au marteau et cela la conforta. Puis le dieu quitta le Palais, sous l'apparence de Hagën, ce beau garçon qui l'avait un peu fait craquer quand ils se sont rencontrés.

Siam et Vaflan se retrouvèrent seuls dans l'armurerie du Palais d'Odin. Elle avait déjà réparé trois armures, deux fois une armure qu'elle avait elle-même porté, et celle de Arbhaal du Tigre viking. Elle était confiante et surtout elle commençait à ressentir les armures. Vaflan s'adressa à elle. L'armure de l'Epée ardente était dans un sale état. C'était du niveau de celle de Nidhögg lorsqu'elle l'avait réparé, avec l'aide du dragon de la mythologie nordique. La jeune femme fut estomaquée devant l'état d'affaiblissement de l'armure. Mais Vaflan lui expliqua que dans le récipient se trouvait ni plus ni moins que le sang de Thor lui-même ! De quoi réaliser un travail de'orfèvre.

- Oui Vaflan, tu peux me la confier, mais auparavant je dois réaliser certaines opération, et j'aurai besoin de toi. Viens avec moi.

Ensemble, ils se rendirent à l'atelier du forgeron d'Asgard. Après avoir replacer tous les matériaux empruntés pour la réparation de l'armure de Zeta, elle se retourna vers Vaflan et son armure brisée, qu'elle déballa. Fissures, fêlures, débris, quelques morceaux de métal manquant... Cette armure ne vivait plus, elle agonisait. Siam ferma les yeux, ouvrit son esprit, étendit sa cosmo-énergie et, par son cosmos de Vie et de Mort, se connecta dans une certaine mesure à l'énergie de Vie de l'Epée ardente, remonta le fil vital jusqu'aux étoiles, et l'esprit de la jeune femme décela le lien, puissant, entre Vaflan et son armure. Elle se retira alors, imprégnée de cette "trace", et tenta de faire de même avec Vaflan, s'alignant simplement, par petit pas mentaux, à son énergie propre. Elle y décela sa force, son état aussi, le mal-être qui l'habitait encore. Son armure et lui étaient toujours fortement liés, tout pourrait bien se faire. Mais il fallait que l'humain soit fier de lui et de son titre, fier de ce qu'il était, et de son armure. Elle Siam déclara simplement :

- Je ne sais pas ce que tu as fait, mais tu ne dois pas t'en vouloir, et si c'est le cas, tu dois faire le chemin nécessaire pour te pardonner ou accepter les bassesses passées. Sinon tu vas cultiver un poison qui te déservira un jour. J'aimerais que tu restes avec moi pour la répararation, que tu assistes à son rétablissement, et que tu diriges tes pensées vers elle. Elle ne parle pas, elle ne "vit" pas à proprement parler, mais le lien doit être celui d'une union. Si tu es prêt, commençons tout de suite !

Siam se dirigea vers les le creusé et lança les flammes, d'abord douces, puis plus vives, et y ajouta des buches de plus en plus compactes. Elle aurait besoin de feu pour travailler des matériaux précis : star iron brut qu'il faudrait imprégner de l'énergie de Vaflan, poudre d'étoile... quand le feu fut prêt, que le marteau reposait près du burin sacré, sur l'enclume dédiée, elle commença le travail. L'opération fut longue, Siam dosait chaque centilitre de sang, le déversant au compte goutte sur les pièces d'armures qu'elle traita une à une. Elle demanda également un peu de son sang à au guerrier divin. Très peu car lui-même semblait dans un triste état. Juste de quoi imprégner les pièces d'armure et les ajouts de star iron, pour uniformiser et développer le lien entre les deux. Un travail de fourmis, mais aussi un travail de titan. L'opération dura longtemps, moins qu'avec Arbhaal, non parce que l'opération fut plus aisée ( bien au contraire), mais parce qu'elle prenait le pli. C'est en forgeant que l'on devient forgeron, et Siam appliquait à la lettre cette maxime qui devint pour elle une devise.

Vaflan assista à tout ce travail, et tous les deux, leurs pensées vissées sur l'armure de l'Epée ardente, n'échangèrent que peu de mots. Ils ressentirent tous deux l'armure recouvrer sa santé initiale. A la fin, celle-ci rayonnait, Siam appliqua, pour finir, une dose de poussière d'étoile sur l'ensemble après avoir fixé les morceaux de star iron baignés dans les deux sangs humain et divin. Ces morceaux, d'abpord brut, avait ensuite pris la teinte exacte de l'armure, signe que dorénavant, le métal devint armure, et l'armure fut restaurée, ses différentes pièces formant à nouveau un tout, une seule unité. Ensemble, Vaflan et Siam se reculèrent et observèrent l'Epée ardente, intacte. Siam se sentait à présent épuisée, après deux restaurations en une seule journée. Deux heures.

- Vaflan, guerrier divin d'Asgard, le travail est terminé. Je te remercie de ta participation et pour tout ce que j'ai appris en restaurant ton armure. Tu peux désormais la porter à nouveau. Je suis nouvellement arrivée dans l'assemblée des guerriers d'Odin, mais sache que je suis fière de partager une mission commune avec toi. Maintenant je vais, si tu le veux bien, me reposer quelques minutes avant de retrouver Dame Séléné. Que penses-tu de ce travail ? J'aimerais qu'elle sache, afin qu'elle décide si oui ou non je peux embrasser la fonction de forgeron d'Asgard. Je te remercie.

Ceci dit, elle rangea, lentement mais aussi vite que son état de fatigue le lui permettait, les matériaux, outils, bocaux, et éteint le feu. La réparation avait eu lieu, et elle était terminée. Elle écouta la réponse de Vaflan, et quand il fut sorti, s'installa un peu dans le lit du forgeron officiel, histoire de récupérer un peu.

Palais d'Odin

Ruines d'Eta

Les quatre gardes de l'entrée du Palais virent un chevalier saint en armure arriver vers eux. D'ordinaire, Kurayami aurait été sommé de s'arrêter, de décliner identité et raison de sa venue. Le protocole. Mais en cette fin d'après-midi, les gardes virent une seconde personne en armure. Les deux se tenaient la main, et l'autre n'était autre que Siam, la guerrière de Nidhögg. Les gardes s'écartèrent respectueusement sur leur passage. En passant les battants, les deux jeunes gens se lâchèrent les mains naturellement et le saint se cala sur les pas de l'asgardienne aux marteaux qui lui fit traverser une cour intérieure, à ciel ouvert, d'où l'on voyait la statue Géante d'Odin, située derrière le Palais. Ils s'arrêtèrent quelques instants, le temps que le bronze saint grave cette vision unique dans son esprit, le spectacle d'une statue représentant un être reconnu en ces terres aussi puissants que Zeus lui-même. (Pendant cet instant, Siam ressentit une cosmo-énergie de guerrier divin qu'elle ne connaissait pas et qui venait de devant la statue d'Odin. L'énergie était très proche de ces terres : sauvages, désolées, puissantes. Et il se dégageait une tristesse terrible, comme un sentiment de perte... Il fallait qu'elle y aille. Seule.) Ensuite, Siam entraîna Kurayami à travers un véritable dédale de couloirs, murs, plafonds et dalles de pierres partout, des pierres millénaires, recouvertes parfois de tapis ou de tentures. Chaque couloir était éclairé par des chandeliers aux bougies allumées ou de feux de cheminées. Tout ici respirrait la puissance farouche et la grandeur.

Après avoir parcouru une certaine distance en devisant ensemble, Siam le mena à une nouvelle cours intérieure. "La tour que tu vois là-bas, c'est celle de la fauconnerie. Nous échangeons des messages avec tous nos guerriers et villages depuis cette tour, gérée par un seul homme. Ici, nous sommes proche des écuries et un tunnel réservé aux cavaliers permet d'atteindre la cour centrale d'où nous avons vu la statue du Seigneur Odin. Et dans les bâtiments que tu vois par là-bas, ce sont les armureries royales. Allez, on y va, tu vas découvrir la salle où je me sens le mieux !"

Arrivés dans l'armurerie, les deux jeunes gens furent assaillis par une odeur de cuir tassé et usé, de métal chauffé, de transpiration, de bois, de sciures... Bref, l'odeur des armureries ! Il y avait là des armres, quelques gardes qui se cherchaient une nouvelle arme de main ou souhaitaient ré-aiguiser celle qu'ils affectionnaient, des petits groupes qui discutaient... Tout ceci sentait fortement la testostérone. Siam inspira avec grand bruit et dans son sourire on entendait sa satisfaction d'être ici. Kurayami repéra une forme humaine dans un coin de la pièce principale. Siam le reconnut aussi.

"Kura', c'est Vaflan là-bas. Je me doutais bien qu'il serait encore ici... Je... je vais devoir te laisser quelques instants. J'ai des choses à faire auparavant. Quoi qu'il arrive, je te retrouverais avant ton départ et demanderai à t'accompagner en Grèce, ou au moins aux frontières d'Asgard. Prends soin de toi, dites-vous ce qu'ils faut, et avec ta permission, je te contacterai par télépathie pour savoir où tu en es. Si tu me dis oui maintenant, je t'enverrais un simple "Merci de m'inviter dans ta tête, Kura' !" et ensuite tu n'auras qu'à me répondre !

Elle le laissa répondre, lui donner son accord ou non, et le laissa là, à quelques mètres de Vaflan. Elle partit tout de suite, pour qu'il ne se sente pas forcer d'aller tout de suite le voir. Et en quittant le palais d'Odin, Siam maintint le contact mental, effleurant la pensée du Loup de temps en temps, juste pour ne pas le "perdre de vue". Dans quelques instants, elle allait faire la rencontre de Ragna.

Je suivis Siam alors qu'elle s'aventurait au plus profond des terres du Royaume d'Asgard possédant une typographie propre à ces contrées et bien plus vaste que le Sanctuaire, pour me mener à Vaflan et tenir la promesse que je lui avais faite. Nous traversâmes donc bon nombre de territoires toujours plus différents les uns des autres, certains composés de ruines - comme l'endroit dans lequel nous avions séjourné quelques temps plus tôt - d'autres de forêts et de biens d'autres choses encore, jusqu'à finalement arriver au coeur d'Asgard, au centre autour duquel toutes les activités de la région était rassemblé, le Palais d'Odin, que la guerrière divine s'empressa de me faire visiter dans les moindres recoins. Elle avait un si beau sourire qu'on aurait dit que cela lui faisait vraiment plaisir de pouvoir faire visiter toutes ces salles à un étranger, tous ces lieux comme si c'était sa plus grande fierté que d'appartenir à tout cela. Par conséquent, je n'osais dire mot de peur de l'interrompre, je m'efforçais de la suivre en silence, lui échangeant parfois quelques regards emplis de surprise et d'émerveillement. Je me laissais tout simplement guider là ou elle voulait bien m'emmener, avec un soupçon de sourire à chacune de ses prises de paroles. J'eus ainsi le privilège de pouvoir admirer toutes ces immenses salles ornées de toutes sortes de décoration éclairé à la lueur de bougie, mais aussi et surtout, le privilège d'admirer de très près la gigantesque statue du dieu Odin à quelques kilomètres à peine derrière la cour centrale dans laquelle nous nous étions arrêtés pour contempler ce spectacle majestueux. Le peuple d'Asgard devait vraiment être un peuple de très bons forgerons. Leurs style à la fois brut et minutieux s'éloignait bien loin de celui de Grèce, lequel était plutôt pour la plupart gravé dans de la pierre avec un style plutôt sobre.

Elle ne tarda pas à m'amener dans une salle dans laquelle résonnaient toutes sortes de bruits - allant aussi bien du martèlement des métaux aux crissements des scieries, ou encore aux sifflements des outils brûlants que l'on refroidit en les trempant dans de l'eau à bien d'autres fracas - me signalant au passage que c'était là où elle se sentait le mieux, bien évidemment il fallait se douter que cette pièce ne pouvait abriter autre chose qu'une armurerie. Où donc, un forgeron se sentait-il le mieux si ce n'était dans son lieu de travail ? Je balayai le vaste réfectoire d'un rapide coup d'oeil, pensant que nous finirions par explorer bien d'autres endroits, mais je fus agréablement surpris de remarquer une silhouette familière que mon guide ne tarda pas à me signaler à son tour la présence. Il s'agissait bien là de Vaflan, je ne m'étais pas trompé. Mais voilà que la guerrière m'informa qu'elle avait des choses à régler et que par conséquent elle allait m'abandonner là le temps de mon entretien avec le guerrier divin. Elle ne s'en allait pas non plus pour de bon, elle me raccompagnerait au moins à la frontière au moment de mon départ, et d'un côté cette pensée me rassura. D'ailleurs, avec ma permission, elle me proposa de rester en contact télépathiquement avec elle, proposition à laquelle j'hochai la tête en guise de réponse - malgré le fait que je ne savait pas très bien comment cela marchait. Il n'en fallu pas plus, pour la jeune femme pour se volatiliser aussi rapidement que nous étions arrivés.

Finalement tout s'était passé comme prévu, et en un temps record qui plus est. Ce dont je n'imaginais pas par contre, c'était que m'ayant vu arriver avec Siam, Vaflan s'était approché pour m'adresser la parole, me prenant ainsi au dépourvu et n'ayant pas eu le temps de préparer ce que j'avais à lui dire, il se présenta à moi comme si nous ne nous étions jamais rencontré auparavant. A ces propos, cette fois je ne souriai plus et de la colère avait même commencé à s'emparer de moi. A cela, vint s'ajouter mon cosmos ténébreux qui surgit de part en part de mon corps. J'aurais voulu laisser la colère m'envahir et détruire tout ce qui se trouvait autour de moi mais le semblant de conscience qui me restait me retint de faire quelque chose que je finirais par regretter. J'avais promis à Siam que je n'étais pas venu chercher querelles à son peuple, c'est pourquoi elle avait eu la gentillesse de me mener jusqu'ici. Que s'était-il passé ?! Avait-il réellement perdu la mémoire ?!

" Serais- tu en train de te jouer de moi ?! Evidemment que je sais déjà qui tu es Vaflan, guerrier divin de l'épée ardente !! Je suis Kurayami, bronze Saint du Loup ! Ce nom, ce visage ainsi que cette entaille sur mon armure ne te rappellent- ils rien ?! Je suis l'un des Saints que tu as envoyé tout droit en Enfers subir d'atroces tourments !! Je croyais que tu n'oubliais jamais les visages des innocents dont tu prenais la vie, n'était ce qu'un mensonge ?! ''

A ces mots, mon cosmos redoubla d'intensité, à cet instant il était bien plus grand, bien plus sombre et bien plus puissant que lors de notre première rencontre. En me voyant ainsi, finirait- il par se souvenir de moi ? J'attendis patiemment sa réponse à la suite de laquelle, je finis par tenter de retrouver mon calme et le contrôle de mon cosmos, avant d'ajouter:

'' Rassures toi, même si tu m'as envoyé en enfers, je ne suis pas venu déclarer la guerre à ton peuple, bien au contraire. Je sais bien que ce n'était pas de ta faute et que tu étais sous l'emprise d'Arès. Rappelles toi, je t'ai même fais une promesse, même si c'est toi qui aurait du mourir à ce moment là pour que je puisse la tenir. Il n'empêche qu'une promesse est une promesse, je suis venu prendre ta défense au sein de ton peuple, finis-je par souffler le regard rivé sur l'extérieur.

Vaflan ne se souvint pas immédiatement de notre première rencontre contrairement à ce que je pensais. En effet, comme il venait tout juste de l'affirmer, cela a du être très douloureux de se faire contrôler pour semer la désolation et la ruine partout où il passait, pas évident qu'il n'ait pas voulu se remémorer tout cela et moi comme un homme sans coeur je revenais du monde des morts directement pour le voir, il a certainement du se sentir agressé et je n'ai pas pris compte de tout cela, des sentiments qu'il avait du ressentir et dans quelle situation je l'avais mis. Peut être que finalement je n'étais pas aussi bon que je l'espérais. J'étais tellement poussé par cette promesse que je pensais que mes intentions étaient bonnes alors qu'en réalité, peut être que c'était uniquement par vengeance et par sadisme que j'étais revenu, pour le mettre dans l'embarras et le faire souffrir en revoyant une de ses victimes qu'il aurait certainement voulu oublier après ce tragique épisode. Je ne valais vraiment pas mieux que ce Kazuki que je haïssais tant. En essayant de tout faire pour ne pas lui ressembler, c'était le contraire qui était en train de se produire. Mon séjour dans l'autre monde avait réussi à me transformer en l'un des leurs et me corrompre comme eux. Je l'entendais déjà rire de moi d'ici... D'ailleurs, je me souvenais même qu'au début j'avais eu pitié d'eux en voyant toutes ces terres désolés et ces mornes contrées, j'en avais même conclu que c'était peut être pour cette raison qu'ils avaient sombré ainsi... J'avais eu pitié des Spectres, et je compatissais même à leur sort au début mais que m'était il arrivé pour que je les haïsse autant !? La haine est leur domaine de prédilection à eux, il n'y avait qu'eux qui se rabaissaient à cette bassesse pas moi ! C'était contraire à tout ce que mon maître m'avait enseigné de la vengeance... Etais je moi aussi sur le point de me tourner vers Hadès....

Reprenant la parole, il me signala qu'il était déjà trop tard et qu'il avait déjà du affronté le courroux de son peuple tout seul. J'étais arrivé trop tard... Je n'avais pas pu tenir ma promesse encore une fois.... Je n'avais pas pu le défendre face à son peuple....Même s'il me révéla que mes intentions le touchaient au plus haut point et qu'il avait tout de même été pardonné par les siens, cela n'empêchait que cela avait très certainement du être un très mauvais moment à passer pour lui et je l'avais abandonné moi qui lui avait promis d'être là pour l'aider à surmonter ça.... Je n'étais qu'un moins que rien, incapable de tenir les promesses que je faisais, je ne faisais que manquer à ma parole quoique je puisse dire et quoique j'essaye de faire... Cette fois c'était certain, je devais très certainement avoir du gagner ma place auprès des sbires d'Hadès...

" Mmmm il semblerait que les blessures mortelles que j'avais reçues et à cause desquelles j'ai trouvé la mort ont été guéri lorsque j'ai réintégré mon corps en revenant des Enfers. Pour ce qui est du reste et pour mon armure ce ne sont que des égratignures ce n'est rien. Je m'en remets plutôt bien, comme tu peux le voir et il semblerait même que j'en suis ressorti plus fort, la prochaine fois je ne perdrais pas, plaisantais-je. Quand au Sanctuaire... Après mon réveil, j'ai pu voir le Temple dont j'avais la garde complètement dévasté et j'ai surpris des bribes d'une conversation entre deux de mes camarades se trouvant là qui affirmaient que le plan d'Arès avait été accomplis et quelque chose comme quoi des "Berserkers" s'éveillaient un peu partout... Je suppose que ce sont ses soldats. Je n'ai pas voulu en entendre davantage et je suis parti, si Arès avait pu mener à bien son plan au Sanctuaire alors cela ne signifiait rien de bon et que nous autres Saints n'avons plus vraiment grand chose à faire au Sanctuaire. Il doit bien se réjouir de se trouver là haut à la place d'Athéna... Qu'en est- il de toi, comment te sens tu ? Que s'est il passé pour toi après notre affrontement ? Es- tu finalement arrivé loin dans l'offensive ? As- tu pu avoir ce que tu voulais au final ?"