[RP FB: Zeus/Tatsou] Confession d'un Guerrier Troublé

Il n'existait pas un humain semblable à un autre. Bon ou mauvais, avenant ou renfermé, respectueux ou blasphémateur. Au cours des millénaires, Zeus avait pris grand plaisir à les observer tout en s'émerveillant de la disparité des mortels et de leur individualité. Certains individus, très rares, sortaient du lot et traversaient le temps par leur réputation sous le nom de héros. D'autres, des jeunes femmes surtout, avaient charmer le roi de l'Olympe. Enfin une plus grande majorité l'avait irrité à un point parfois critique pour leur survie. Zeus se différenciait ainsi de ses frères et de ses enfants. Il respectait l'humanité et, tel un père sévère mais juste, appréciait de la guider. Sa fille Athéna la protégeait et la chérissait et Zeus la laissait faire en appréciant ses efforts la plupart du temps. Les rares fois où un mortel interpellait le roi de l'Olympe par son comportement, ce dernier avait l'habitude de garder un oeil sur lui. Dans le cas présent, l'humain en question avait eu l'audace, la folie, de lever la main sur Zeus. Le jeune homme croyait en une cause et cela expliquait son geste. Pourtant rien ne pourrait l'absoudre d'un tel manque de respect. Pourtant, Zeus l'avait laisser en vie. Que son père, le terrible Cronos ait pris sous son aile un éphémère relevait de l'inédit. Tatsou semblait étrangement calme et pensif. Sans même prendre a peine de se dissimuler, Zeus apparut d'un semblant de brume et s'avança avec lenteur, faisant crisser sous ses pas le sable chaud. Le regard tourné vers l'horizon, le roi de l'Olympe se posa aux cotés du chevalier noir et croisa les bras. Il ne se décida à briser le silence pesant qu'au bout de plusieurs minutes.

- C'est ce splendide paysage qui t'apaise, humain ? Ces moments de contemplation sont souvent riches en réflexions et en enseignements sur soi même.

Tatsou avait fait preuve d'une détermination sans faille et d'une dévotion à la limite du fanatisme qui l'avait pousser à défier Zeus lui même et à l'insulter sans craindre le courroux divin. Et le petit mortel était désormais assis sur le sable occupé à faire le tri dans ses émois personnels. C'était logique. Fréquenter les titans ou les dieux demeuraient une épreuve de vie pour les éphémères. Comment appréhender le fait de marcher auprès de ceux qui ne vieilliront jamais et ne connaitront pas la mort ? Zeus décida de préparer le pégase noir à une nouvelle qu'il finirait de toute façon par apprendre.

- Ton maitre a été défait par mon fils, Arès. Il mettra du temps à se remettre mais il aurait pu connaitre un sort pire encore. Néanmoins par son échec, et celui de nombreux guerriers, plus rien ne semble en mesure de stopper les cavaliers de l'apocalypse. le monde va de nouveau changé.

La dernière phrase de Zeus resta en suspens dans l'air. Tatsou allait-il changer lui aussi ? Etait-il prêt à évoluer à son tour ?

Tatsou semblait prêt à se confier. Le rôle du roi des dieux n'était pas vraiment de faire office de confident auprès des mortels mais Zeus souhaitait mieux cerner ce chevalier noir un peu fou. Fait pour le moins surprenant, Tatsou présenta ses excuses sincères au souverain de l'Olympe. ce dernier les accepta d'un hochement de tête. Le repentir était une vertu à prendre en compte. Par contre, la divine patience de Zeus fut mise à l'épreuve lorsque le chevalier noir entama un monologue sur la puissance de Cronos. des menaces, une croyance aveugle en une icône d'un lointain passé. Etait--il bien nécessaire de rappeler à cet homme les circonstances de la chute de Cronos ? Zeus l'avait vaincu dans un combat loyal. Malgré son récent retour, le roi des Titans aurait bien du mal à reprendre en mains les rênes de ce monde ou même de reprendre une influence majeure. sa défaite face à Arès en témoignait. La question suivante de Tatsou sortit Zeus de ses réflexions.

- Une question légitime, surtout pour un mortel directement concerné par les évènements. Tu dois comprendre une chose. La paix universelle est une utopie. Le mal a autant le droit d'exister que le bien car il est présent dans les coeurs des hommes et même parfois dans celui des dieux. Les conflits sont inévitables et seront éternels. Chaque divinité, chaque homme lutte pour évoluer, pour s'accomplir souvent au détriment des autres. J'aurais pu stopper Arès en effet mais de quel droit ? Parce que je suis roi ? Parce que le conflit est dans sa nature ? Alors autant tuer tous les hommes avides de conquètes. Et ceux qui les suivent.

Zeus posa un regard intense sur Tatsou et laissa un long moment ses paroles en suspens. Il finit par reprendre.

- Moi aussi, je rêve d'un âge d'or de paix et de félicité. Mais il n'adviendra jamais. Mon rôle en tant que roi est d'être juste en toutes circonstances et de veiller aux règles qui appuient l'équilibre de ce monde. des hommes avides suivront Arès, des spectres liés à jamais aux enfers périront pour Hadès et des héros se battront de leur plein gré au nom de ma fille Athéna. J'aime l'humanité. J'aime les héros, les justes, les coeurs vaillants. Mais tout homme mérite son libre arbitre et donc le choix de suivre le dieu ou la voie qu'il désire. Je protège ce monde et j'interviendrais s'il est en danger. Si les spectres ou les titans profitent de l'attaque des cavaliers de l'apocalypse pour envahir par lâcheté le Sanctuaire ou Asgard, je me dresserais devant eux et l'inverse est de mise. Ainsi va le monde.

Ainsi Tatsou cherchait à déterminer la nature et les pensées de Cronos. La tâche paraissait impossible pour un mortel mais Zeus prit le temps de réfléchir à cette requête. Le chevalier noir commençait à prendre conscience de ses utopies et de ses rêves brisés par la dure réalité. L'espace d'un instant, le roi de l'Olympe éprouva de la compassion pour cet être éphémère. Au cours des siècles, combien avant lui avaient-ils cru en de fausses promesses eux aussi avant d'être rattraper par les dieux et leur nature ?
Zeus laissa le temps au jeune homme de s'exprimer sans le contredire, ni le brusquer. Bien qu'il ne l'admettrais jamais, le roi des dieux se sentait responsable du moindre mortel marchant sur Terre. Il pouvait le châtier, le récompenser, le conseiller. Les humains étaient si... humains. Même si Athéna nourrissait un amour coupable et bien trop indulgent envers eux, Zeus ne pouvait s'empêcher de la comprendre. Il répondit donc d'une voix calme et patiente.

- Cronos, mon géniteur, te sera à jamais inaccessible car il porte un fardeau que nous autres divinités supportons chacun à notre manière. Je ne dirais pas de lui qu'il est une créature... mauvaise, ni même hostile. Le destin est immuable et lui même n'a su s'en extraire. Son crime envers ma mère Rhéa et envers ses enfants ne lui sera jamais absout. Il a céder à la crainte, s'est raccrocher à son pouvoir sur la terre. Peut être pensait-il bien faire, peut être s'est-il retrouver perdu dans les méandres du doute et de la folie. Pour tout te dire, je n'en ai cure. je l'ai moi même dépossédé de ses pouvoirs et envoyer dans un exil douloureux. J'aurais été le premier à souhaiter un autre sort, crois moi. Mais les faits sont là et ce monde est désormais le mien. Je vais être abrupt, pégase noir. Tu ne gagneras que peine, douleur et vacuité à le servir car il ne sait pas lui même où se trouve sa place à l'heure actuelle. Il la cherche et je souhaite qu'il la trouve. je n'ai nulle haine ni envers lui, ni envers les Titans.

Zeus pensa avoir répondu à la question de Tatsou et ce fait le surprit. Le retour de Cronos sur Terre ne l'avait guère étonné mais il avait chercher quoi faire de ce dieu ancien et incontrôlable. tant que le Père du roi de l'Olympe ne tenterait pas de renverser l'ordre établi, Zeus s'était promis de détourner le regard des Titans. Ils avaient assez payer pour leur défaite et même eux avaient le droit de vivre au soleil. Les paroles suivantes de Tatsou firent naitre un sourire sur le visage sévère de Zeus. Un homme qui ignorait ce qu'était l'humanité. Quelle folle ironie.

- La justice est une valeur immuable. Un héros ne sera jamais considéré comme un monstre hormis par les aveugles et les sourds. Je considère que l'égoisme est la marque des ladres et des humains méprisables. Un individu qui possède la compassion, le coeur, l'envie d'aider autrui, d'honorer les dieux qu'il estime bon. voilà ce qu'est le héros. Celui qui ne recule devant rien pour accomplir un idéal qui permet de rendre le monde un peu moins douloureux pour les siens. Mais dis moi, Pégase noir. Toi qui semble perdu dans les méandres de tes doutes... Si la guerre seule nourrit ton coeur, pourquoi ne servirais tu pas ma fille Athéna ou Arès ? Veux tu être un héros sacrifié sur l'autel du bien ou un guerrier avide de conflits ?

Le long discours de Tatsou concernant la notion de famille portait le sceau de la sincérité mais Zeus ne put retenir un sourire amusé. Le destin des dieux n'était pas de créer des liens familiaux simples et naturels. Par le passé, de sa propre volonté ou non, Cronos avait commis un crime impardonnable : tuer de ses mains chaque enfant que Rhéa avait engendrer. Le seul avantage de cet acte odieux fut le lien indestructible qui se noua entre les trois frères Poséidon, Hadès et Zeus. Ce dernier avait venger les siens en bannissant son père sans l'ombre d'un remord. Son premier acte en tant que roi juste et impartial. Son seul regret fut de condamner les titans au même titre que leur roi. C'était l'une des raisons qui le poussait aujourd'hui à leur accorder une seconde chance.

- Je suis le roi de ce monde et chaque individu doter d'un brin d'importance observe mes actes à la loupe. Cronos n'est que l'un d'entre eux. Tu dois comprendre que lorsqu'on tient un tel rôle, les sentiments doivent passer après les responsabilités. Mon amour pour Athéna en est un autre exemple. Je tiens plus que tout à chacun de mes enfants. Même Arès. Et pourtant, je n'hésiterais pas à les chatier s'ils dépassent les bornes et nuisent à l'équilibre. Je ne dis pas que cette situation me convienne ou ne soit pas un déchirement mais c'est ainsi. La terre passe avant tout. Tel est mon devoir.

Zeus ne parvenait pas à comprendre comment Cronos avait réussi à s'attacher autant à un mortel et vice versa. C'était un acte inédit. Voire même une faiblesse dans la cuirasse de l'impitoyable dieu du temps. Ce pégase noir était un électron libre qui pouvait se faire tuer à tout instant par un dieu moins compréhensif que Zeus. Que cherchait donc Cronos avec lui ? Etait-il un simple sujet d'observation ?

- La liberté est l'ultime chimère à laquelle nous aspirons tous en secret. Mais que tu sois humain ou dieu, elle n'est que fugace. J'y ai moi même renoncé le jour où j'ai endosser le rôle de roi de l'Olympe et de la terre. Cherche ta voie mais ne te leurre pas, Pégase noir. le dieu que tu finiras par servir prendra en compte ta force et te récompensera pour cela mais fais toi à l'idée que même la mort ne t'apportera pas la liberté dont tu rêves.

L'espace d'un instant, Zeus envisagea de prendre Tatsou sous son aile mais cette idée ne fit que lui traversait l'esprit. Le roi de l'Olympe n'avait pas encore besoin de serviteurs et lorsque le jour viendrait où cette nécessité se ferait sentir, les anges reviendraient à la vie. Les élus de Zeus étaient fort rares et à l'heure actuelle, seuls deux individus répondaient aux critères draconiens du roi des cieux. Qu'allait donc devenir Tatsou ? c'était à lui seul de trouver la réponse.

- Je ne peux que te fournir matière à réflexion. Tu es seul à pouvoir trouver un sens à ton existence éphémère. Peut être reprendrons nous cette discussion le jour où tu auras mis le doigt sur la réponse. Prends garde aux fausses promesses et fais ton choix sans influence. ce sera là mon seul conseil.

Sans un mot de plus, la silhouette de Zeus commença à se fondre dans le sable, ne laissant que quelques éclairs inoffensifs dans l'air. désormais, Tatsou était seul avec ses choix. Comme beaucoup d'humains au final.

(Très bon flashback, merci bien de ce bon moment rp )

Tatsou comprenait mieux le rôle de Zeus. Ce n’était vraiment pas facile d’être roi. Soit dit en passant, il saisissait mieux le devoir de son maître. Lui aussi devait passer ses responsabilités avant ses sentiments. Mais, au contraire du Roi des olympiens, Tatsou avait toujours eu la sensation que son maître passait amour des siens au dessus de toutes choses. Il en avait même la certitude. La voilà la différence fondamentale avec Zeus.


Zeus lui assurait que, la liberté qu’il convoitait, était une douce illusion. Alors, telle était la voie des chevaliers et des dieux de ce monde ? Privé de liberté, il serait toujours les ordres d’une divinité qui les récompenserait de leurs actes mais ne leur offrirait jamais l’opportunité de s’épanouir individuellement ? Bien que les paroles de l’Olympiens soient sages et pas si fausses que ça, cela ne convenait pas à Tatsou. Un jour, il quitterait les Titans, c’était une certitude. Mais, jamais il ne renoncerait au code de conduite qu’il commençait à s’établir pour lui-même. Le Chevalier Noir était un homme à défi. Puisque le destin semblait lui interdire ce qu’il désirait, il le prendrait par la force et sa propre conviction. Personne ne l’empêcherait de faire ce qu’il souhaitait. Pas plus Cronos, que Zeus ou qu’une quelconque divinité.


Oui ! Sa discussion avec Zeus n’était pas terminée. Il se reverrait une prochaine fois, c’était une certitude. Zeus lui conseillait de ne pas se leurrer sur de fausses promesses et de trouver sa propre voie. Un jour, il le ferait. Comme le disait si bien son Roi, tout était question de temps et de patience. Certes, ces deux sentiments lui étaient encore un peu inconnus mais il apprendrait. Alors que le Roi des Olympiens s’en alla, Tatsou se redressa et se leva. Sa mission n’était pas terminée. Le vent marin souffla sur son visage tandis que la chaleur crépuscule enivrait ses sens. Un bon moment pour quitter cet endroit et repartir au combat… Tatsou quitta ce petit coin de paradis pour se diriger vers Delphes, à la rencontre de Coeos et d’Oceanos…


( C'était super de jouer avec toi )