Histoire
"Au mat est cloué notre pavillon aussi sombre que la tombe Ou la mort, qu'il porte au dessus des vagues. Débarassons le pont, préparons les canons. Affutez la hache d'abordage, tirez le cimeterre. Tenez la mitraille prête, et ensuite apportez moi, Pour le dernier de mes devoir, la clé de la Sainte Barbe. Il ne doit jamais être abattu le Pavillon noir que nous portons; Si la mer nous est interdite nous passons par les airs. Nous n'avons pas partagé le butin de notre dernière prise! Il me revient de le faire, et a vous d'obéir: Il y a la des châles dignes du cou immaculé des sultanes, Et des perles qui sont belles comme les bras qu'elles orneront Il y a encore des bouteilles, lesquelles une fois ouvertes, Embaumeront l'air du parfum de la maison de la rose. Je n'en réclame pas une part: je demande tout pour moi - C'est pour boire a notre victoire - une coupe de vin rouge. Combattre pour les richesses, combattre pour la gloire. Les premières je les méprise et la seconde n'est qu'un nom. Je me bats par vengeance! J'aime voir s'écouler, La vie de mon ennemi a la pointe de mon sabre. Je me bats en mémoire des longues années perdues Je verse le sang la ou d'autres versent des larmes Je frappe, telle la foudre rouge d'en haut, Sur la race que je déteste, pour la bataille que j'aime."
Ce chant a bercé l'enfance du jeune Thomas Van Der Decken. Ce jeune hollandais a grandi dans la grande ville portuaire d'Amsterdam qui, à l'époque, était un port déjà extrêmement réputé. Ainsi, le petit Thomas vécu dans un environnement baigné de chants et histoires de marins en tout genre. Mais le plus important était qu'il descendait d'une lignée de pirates et autres forbans des mers. Car non seulement il était le fils d'un de ces brigands des mers, mais sa mère était elle aussi la fille d'un corsaire. Bref, la piraterie et ses légendes coulaient dans ses veines. Sa mère lui chantait souvent des chants marins et surtout de pirates, et il se faisait un plaisir d'aller discrètement dans les tavernes afin de profiter des récits des marins en permissions. Car à l'époque, au début du 18 ème siècle, les pirates n'étaient guère les bienvenues en Amsterdam, et leur déclin commençait de part et d'autres dans le monde. Quoiqu'il en soit, Thomas, bien que n'ayant que six printemps, était passionné par tout cela et ne rêvait que d'une chose, suivre les pas de son père et de son grand père. Peut être était ce une bonne chose qu'il en soit ainsi, car c'était peut être son destin.
Son enfance s'écoula ainsi, au gré des récits de ces voyageurs des mers narrant légendes et aventures en tout genre. Et rien n'aurait ainsi pu l'empêcher de finir par prendre la mer.
Lorsqu'il finit par atteindre onze printemps, il réussit à se faire embaucher comme mousse sur un navire marchand, les membres de sa famille qui avaient pris la mer il y avait des lustres étant considérés comme morts depuis fort longtemps. Mais il fallait bien commencer par quelques choses, et les derniers pirates qui subsistaient à cette époque ne se rencontraient guère dans les mers d'Europe. Et c'est ainsi ses rêves d'aventures et de libertés s'estompèrent assez rapidement pour se teinter de la triste et morne couleur de la réalité. Travaillant sans relâche, le jeune thomas écopait des tâches les plus ingrates, ce qui lui laissa durant le reste de sa vie d'assez mauvais souvenirs. Ne supportant guère cette vie qui différait en bien des points sur celle qu'il imaginait dans ses rêveries, il finit par quitter le navire marchand et son équipage. Profitant d'une escale sur une petite île des Caraïbes, il se mêla à la populace locale et surtout, comme à Amsterdam, se faufila dans les tavernes. Dans celles-ci, à la différence de celles de sa ville natale, pullulaient flibustiers et autres boucaniers. Bref, profitant de la présence de ces écumeurs des mers, il fit profit de la valeur de son nom et réussit à être pris comme moussaillons au sein d'un de ces équipages. En effet, le nom de Van der Decken était connu dans le milieu, son grand père maternel ayant été un fameux corsaire dans son temps. Et en se présentant ainsi, il s'était attiré la sympathique de ces brigands.
"Palsambleu! C'est vrai que maint'nant que tu le dis, il a un air ce petiot!"
"p'tet bin qu'il pourrait devenir aussi bon que le vieux..."
"Ai un peu de respect, spèce de boit-sans-soif! C'était pas n'importe qui Van der Decken quand même..."
"Yo Ho ho! Faites couler le rhum alors! on va déjà voir ce qu'il vaut comme mathurin le petiot... "
C'est ainsi que le capitaine Hector Read l'accepta à bord de l'Aventureux, galion arbordant un loup sur une vague en guise de figure de proue. La vie de Thomas changea alors. Il découvrit pour commencer la grande différence qu'il y avait entre les pirates et les marins marchands... voir de la marine. Certes ils ne mangeaient pas souvent à leur faim, et rarement bien vieux, mais il y avait, contrairement aux idées reçues, moins de contraintes au niveau des tâches. Tant que le boulot était fait, il n'y avait rien à redire sur la façon dont les matelots le géraient.
Avec le temps, Thomas se fit sa place au sein de l'équipage. Le petit mathurin était on ne pouvait plus enthousiaste et il semblait que rien ne pouvait l'effrayer. En tout cas, il faisait front face aux difficultés qui incombaient à cette vie avec autant d'hardeur que ses aînés, si ce n'est plus.
Les années passaient et désormais, Thomas était reconnu comme un véritable membre de l'équipage de Read. Il n'était qu'un adolescent mais ô combien téméraire et intrépide. Il s'était révélé être précieux lors des affrontements avec d'autres bandits des mers et même lorsqu'ils eurent mailles avec la marine, Thomas étant très doué pour le sabre et le combat. En tout cas,la plupart des membres de l'équipage l'appréciait, du moins quand ils n'étaient pas complètement saouls. Il y avait pas mal d'entre eux qui avaient le rhum mauvais, et parfois, le fait de se sentir dépassé par un petit jeunot, autant Van der Decken qu'il était, n'était pas un sentiment très agréable. Après, ils aimaient beaucoup le plumer au jeu, car si Thomas était un pirate assez doué, il s'était révélé être un bien piètre joueur. Quoiqu'il en soit, il avait fait son trou dans l'équipage. Mais même après plusieurs années à vivre avec eux, certaines personnalités l'étonnaient toujours.
Comme le vieux Bill, dit le bilboquet, qui ne se séparait jamais de son vieux jouet. Il avait un grain pour les autres, mais il était des plus redoutables lorsqu'il s'agissait d'user d'une arme à feu, d'un canon, ou d'une canne à pêche! Après, il y avait aussi le chef cuistot, Gary cuisse de poulet qu'ils l'appelaient. Un bon gros gaillard qui était soupçonné de se garder les meilleures parts des repas, qui ne pouvait s'empêcher de chanter d'une voix nasillarde. Le quartier maître Jack Kellington était, quant à lui, un étonnant gaillard très tacturne. Grand mais avec la peau sur les os, ses cheveux sombres et ses cernes lui donnaient un air des plus sinistres. Mais le plus curieux était sa passion immodérée pour les pommes. Il avait déjà tué pour une pomme.... et d'une façon aussi atroce qu'il paraissait lugubre. Mais après, entre la vérité et les ragots.... il pouvait y avoir tout un océan d'aventures à explorer. D'autres personnalités sortaient elles aussi du lot, mais le plus étrange était sans nul doute le vieux Tarot.
Cet étonnant personnage était un autochtone de l'île de la tortue. Il semblait assez agé, et en piteux état au vu de sa barbe crasseuse et aussi sombre que son teint, mais au fond de ses yeux ainsi que dans ses propos, on aurait dit un enfant qui découvrait le monde. Thomas se souvenait que la première fois qu'il l'avait vu, il n'avait pas pu réussir à la saluer. Une étrange impression s'était fait ressentir au fond de lui, tandis que le vieux Tarot avait à peine posé les yeux sur lui. Il regardait en permanence les flots à perte de vue, et d'après ce que racontait l'équipage, jamais il n'avait plus reposé un pied sur terre depuis qu'il était monté à bord. Au bout d'un certain temps, il avait finalement accosté Tarot qui s'adressa à lui comme si il avait toujours été là. Il évoquait toujours les légendes des mers et des océans, et à la fin, il était le compagnon que Thomas préférait.
Un jour, il lui posa une question sur une étonnante manie qu'il avait. En effet, Tarot jetait toujours sa part de butin à la mer. Au début, tous étaient outrés par ses agissements. Même le capitaine s'était entretenu avec lui à ce sujet. Mais après, il s'agissait de sa part du butin, et comme l'indiquait le chasse partie, chacuns étaient libres de disposer de sa part comme il l'entendait. Et c'est ainsi que Tarot continua.
"Connais tu la légende de Davy Jones mon petit?"
Son ton était comme celui qu'aurait employé un grand père qui allait raconter des histoires à son petit fils.
" Il s'agit d'une ancienne légende chez les marins, qui daterait des premiers pirates. Davy Jones's locker. Tout ce qui tombe en mer appartient à Davy Jones"
Lâchant un soupir tandis que Thomas était tout ouïes, il continua malgré une lueur de tristesse qui étincela au fond des yeux.
"Au début de la piraterie, certains parlèrent d'un terrible pirate. Fier, courageux, intrépides comme pas deux. Il finit par être trahi par ses propres hommes alors que, au beau milieu d'une tempête, il avait jusqu'à été défié le ciel pour poursuivre sa route."
Thomas se racla la gorge, cette histoire n'étant pas la plus joyeuse qu'il avait entendu jusqu'à maintenant."Et il arriva ce qu'il devait arriver. Ce pirate, ce... Davy Jones... était un véritable homme de la mer. Tandis qu'il tombait dans les profondeurs, il devint la mer.... "
Les épaules de Tarot s'affaissèrent. Apparemment, un poids lourd semblait s'être abattu sur lui. Toutefois, il continua comme si de rien n'était.
" Bien évidemment, il se vengea de son ancien équipage en les exterminant jusqu'au dernier. Dechaînant les mers, les océans même, la tempête était devenue terrifiante. Et pourtant, le navire, bien qu'endommagé, fut épargné... De bien nombreux équipages croisèrent la route de ce fameux batîment qui, malgré son état, semblait planer au dessus des flots tel que le ferait le Seigneur des mers en personne...."
Les paroles de Tarot étaient bien plus solennelles que d'habitude. Thomas était captivé et sentait que cela n'était pas terminé encore.
" Ce capitaine... n'était autre que le maître du Hollandais Volant. Et si l'on en croit la légende, il continuerait de voguer sur les océans... prêt à déchaîner son couroux sur quiconque ne le respecterait pas. Et la raison pour laquelle j'offre ma part de butin à la mer, c'est pour nous épargner la fureur de ce dernier... car tout ce qui tombe à la mer appartient à Davy Jones!"
Ce jour là, Tarot ne dit plus un mot après avoir raconté cette histoire, semblant plongé dans une profonde mélancolie.
Puis bien plus tard, alors que notre jeune pirate était désormais un solide gaillard approchant des vingt six années, une rude bataille fit rage entre l'équipage de l'Aventureux et un navire de la marine. Thomas se déchaîna comme jamais il ne l'avait jamais fait. Et fut l'un des rares pirates à en réchapper indemne. Il avait frappé de son sabre avec violence et surtout une habileté rare, comme si il était inspiré par la mer elle même. Et le capitaine n'avait pas eu cette chance. Se faisant déjà vieillissant, il avait subit de nombreuses blessures lors de cette bataille et moura finalement peu de temps après que le navire de guerre de la marine anglaise coula au suite de la bataille. Quant à l'Aventureux, il venait de vivre sa dernière bataille et ce qu'il restait de l'équipage pouvait s'estimer heureux d'avoir pu atteindre l'île la plus proche.
Une fois de retour sur terre, la plupart n'étant plus vraiment en état de reprendre un jour la mer, l'équipage se dispersa. Thomas ne savait que faire et était un peu perdu. Lui posant la main sur son épaule, Tarot lui fit un sourire édenté avant de lui dire les dernières paroles qu'il avait à lui dire.
"Thomas... il est temps pour toi de prendre le chemin qui t'es destiné!"
Puis Tarot s'éloigna. Thomas tenta de le retrouver, mais c'était comme si il avait disparu. Puis un étrange sentiment se fit en lui et, suivant son intuition, il porta sa main dans sa poche. Il en sortit une bourse qui lui était inconnue. A l'intérieur, des bijoux, pièces d'or et autres objets de valeurs inestimables. Le dernier cadeau de Tarot apparemment. Avec cela, il avait de quoi s'offrir une petite frégate, restait à voir pour l'équipage. Il réussit à récupérer Gary cuisse de poulet, trop heureux de pouvoir continuer à voguer à ses côtés. Mais ce fut le seul qu'il ai pu convaincre, les autres étant trop triste d'avoir perdu leur capitaine, ou tout simplement qu'ils n'étaient plus en état. C'est ainsi que commença la vie de capitaine pour Thomas Van der Decken. Après des débuts assez peu reluisants il fallait le reconnaître, ils purent recruter un équipage digne de ce nom et même changer de vaisseau, délaissant la petite frégate pour un magnifique galion, le Trésor des Caraïbes.
Thomas prit pour quartier maître un gaillard qui lui rappela quelques peu Jack Kellington. Sombre et ténébreux, le pirate qui avait pour nom Steven Shaw était un grand individu charismatique, sévère et autoritaire. Arborant une moustache noire, il était le type rigide et ferme qui gueulait pour un rien. Avec un tel quartier maître, inutile de préciser que l'ambiance à bord ne dérivait jamais trop longtemps. La carrière de pirate de Thomas fut assez prestigieuse, et surtout, il fut l'un des derniers pirates à écumer les mers. En effet, avec l'omniprésence de la marine en mer, il devenait de plus en plus difficile avec le temps de faire une 'honnête' carrière d'aventuriers des mers, comme on le disait dans le milieu. Le capitaine du Trésor des Caraïbes se tailla une réputation de fier bandits des océans, et s'était révélé pour la marine et les marchands un véritable fléau. Son équipage se révélait être comme des fauves lorsque le Jolly Roger était hissé, et qui plus est, des fauves diaboliques lorsqu'il s'agissait du pavillon rouge, prémisce au massacre qui allait avoir lieu sur le navire qu'ils étaient sur le point d'aborder. Thomas changea au fil des années. Il passa du jeune aventurier au fier capitaine, et du fier capitaine, il finit par devenir une terreur des sept mers. Bref, loin d'être à la hauteur de ses ancêtres, il les avait désormais dépassé, étant considéré par beaucoup comme un seigneur des pirates.
Approchant maintenant de l'âge surprenant et ô combien impressionnant de la cinquantaine, il était un roc au caractère semblable à celui qu'aurait le fer de ses sabres. Plus rien ne lui faisait peur désormais, combien même quelque chose lui aurait fait peur un jour. Peu de personnes désormais étaient encore là pour témoigner des débuts de cette légende. Car c'était ce qu'il était devenu, une légende. A l'instar de son vieux compagnon Tarot, Thomas ne quittait plus son navire. Jetant comme lui sa part de butin à la mer, il était comme hypnotisé par l'océan, comme si il faisait partit intégrante de ce royaume. Car c'est ce qu'il ressentait au fond de lui, que les 7 mers n'étaient en réalité qu'un seul et même royaume, et dont il était le gardien.
Thomas était respecté et connu pour être juste. Mais plus que tout, c'était son goût pour l'aventure, la mer et la liberté qui était connue. Et tout cela, il ne cessait d'en rechercher encore et encore... bien plus que pouvait en rêver son équipage. Et malgré le fait qu'il était, ou en tout cas avait été, un capitaine juste et honorable, du moins pour un pirate, cela lui amena des ennuis.
Au beau milieu d'une nuit de novembre, tandis qu'il essayait de passer le cap de Bonne Espérance, une tempête terrible et furieuse tomba sur le Trésor des Caraïbes. Et malgré les plaintes de son équipage, Thomas refusait de laisser tomber et de rebrousser chemin. Empêchant le timonier de virer, il se saisit de la barre et se mit à hurler de toutes ses forces, de toutes son âme:
Ik zal vaeren, storm of gheen storm, Paesen of gheen Ik zal vaeren, al is het tot in den eeuwigheid!
Je naviguerai, tempête ou pas tempête, Pâques ou pas Pâques. Je naviguerai, même pour l'éternité !
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Et ce faisant, il continua de faire voile droit devant, voulant passer le fameux cap malgré la fureur de la tempête. Mais cette ténacité, ce courage, cette audace, tout cela pour l'équipage ne se résumait qu'à une chose: la folie!
Le quartier maître se trouvait à la tête de la mutinerie, et avec quelques autres, se jeta sur Thomas. Ce dernier, enragé, lâcha la barre et se saisit de ses sabres. Avant même qu'il puisse faire quelque chose, Steven Shaw se retrouva à croiser le fer avec son capitaine. Le combat fut terrible, les pirates qui s'étaient joints au quartier maître furent tués dans la minute sous les coups de Thomas qui, déchaîné, frappait avec violence le sombre pirate. Mais ce dernier était lui aussi redoutable et le combat aurait durer plus longtemps si un lâche osa tirer un coup de pistolet dans le dos du capitaine. Se figeant, Thomas se retourna, ébété. Il était abasourdi par la lâcheté de ce dernier.... qui n'était autre que le cuistot, le vieux Gary.
"Ainsi... toi aussi...."
Ce furent les dernières paroles que lâcha Thomas avant d'être jeté à la mer. Sombrant dans les profondeurs, la trahison du coq lui avait fait plus de dégâts que le coup de pistolet. S'enfonçant dans les ténèbres des abysses, il était en un sens satisfait. Il allait rejoindre pour l'éternité l'océan. Voila une mort digne de lui. Son seul regret était de ne pas avoir réussi son échappé à travers le cap. Ne pas avoir réussi à punir ces mutins. Ne pas pouvoir se venger. Puis un frisson le parcouru. Il avait la sensation d'être immobile, de ne plus s'enfoncer dans les ténèbres abyssales. Mais le pire, était l'oppression dont il se sentait victime, persuadé d'être observé par... quelqu'un de terrifiant. Tandis que son sang se glaçait en réalisant qu'il n'était toujours pas mort alors qu'il avait subi une blessure importante et que cela faisait maintenant un bon moment qu'on l'avait jeté à la baille, une voix retentie.
A la fois familière et étrangère, elle semblait provenir de partout et de nulle part. Puissante et tonitruante, elle imposait une certaine majesté dans sa façon de s'exprimer.
".... Toi! ... Aventurier des mers!.... qui s'approche du royaume des ombres!.... Soumets toi ! ... Prosterne toi! .... Prête allégeance au maître des mers et des océans!... en récompense ... te seras offert .... pouvoir! .... force!.... et vengeance!"
En entendant celà, la réponse de Thomas ne se fit pas attendre. Et dans un cri de rage :
" J'accepte de servir le maître des mers et des océans! Mon âme vous appartient !"
Une fois que ces mots furent prononcés, un courant tourbillonna tout autour de lui. L'emportant rapidement, il fut entrainé dans les profondeurs.... projeté contre un récif. Sa blessure était refermé et ne le faisait plus souffrir. Mais cela n'était pas ce qui étonnait le plus Thomas. Non seulement il se sentait comme neuf et puissant comme jamais il ne l'avait jamais été, mais il se trouvait devant un trésor qu'il n'aurait jamais imaginé. Devant lui, sur les roches se trouvaient un navire... ou plutot une statuette en forme de navire. Sentant qu'il devait s'approcher, il toucha cette statuette étrange.... et à sa grande surprise, un morceau se détacha de lui. Observant avec étonnement, le morceau qui s'était détaché ressemblait au morceau d'une armure.
"Revêt là! Prend là! Saisis toi de ton pouvoir! et va te venger! va te venger au nom des océans!"
Obéissant, il revêtit l'armure, puis par dessus remit son manteau et son chapeau. Une puissance inouïe se dégageait de lui, il sentait la force émaner de l'armure. Et plus important encore, il sentait les mouvements des courants.... et pas qu'autour de lui. A des centaines et des centaines de lieues autour, il sentait les mouvements des courants et d'instinct, il savait qu'il pouvait les influencer, les contrôler... c'était inimaginable! Et là, il se rappela qu'il avait une tâche à accomplir... la première tâche que lui avait confié son Seigneur l'Océan, et qu'il allait remplir avec une grande joie!
Remontant des abysses à grande allure, il surgit de l'eau tel un démon, et surtout... toisait de sa hauteur son ancien navire. Le vent courait tout autour de lui, et il se mit à rire au milieu de la tempête et du tonnerre.
"Ha ha ha ha ha ha ! Tremblez pauvres fous! Je suis votre bête noire! votre pire cauchemar! je suis.... Davy Jones!!!"
Et sur ces mots, il attaqua son ancien équipage. Le quartier maître fut le premier à tomber sous les coups violents du capitaine. Donnant ses ordres aux vents, le navire reprit la direction du cap, tandis qu'il étripait ses anciens hommes. En quelques minutes, ils étaient tous morts... sauf un! Marchant d'un pas lent, celui qui se considérait désormais comme étant le diable des océans s'enfonçant dans les entrailles du galion. Pénétrant d'un pas ferme dans la sentine, les rats s'enfuyaient à son approche... mais un plus gros rat ne pouvait s'échapper. Terrifié, le coq s'était caché dans la sentine et en le voyant arrivé, hurla en faisant une dernière fois usage du pistolet. La balle provoqua un bruit metallique lorsqu'elle alla se planter dans le torse de Davy Jones. Sans même se soucier de cela, ce dernier pesta:
"morbleu! Gary ... tu devrais savoir que quand vient la mort... cela ne sert à rien de la fuir.... estime toi heureux! je te réserve un sort digne d'un marin!"
Son regard était presque vitreux désormais, tout comme sa peau qui était d'un blanc inquiètant... d'autant plus qu'il était recouvert d'algues. Son séjour dans les eaux ne l'avait pas magnifier, mais au moins, il tenait sa vengeance et ses aventures allaient continuer.
Et juste après avoir jeté son ancien camarade à la baille, il commanda au navire de passer le Cap de Bonne Espérance! Son seigneur l'attendait et d'autres aventures également...
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