Sujet: Deux juges qui refont le monde Lun 1 Aoû 2011 - 11:04
=> Domaine du Garuda
Haha Kazuki, quel idiot. Comment pouvais je croire qu'il s'agissait d'autre chose? Alessio avait déjà dû le renverser dans son camp à présent. Soit, un ennemi, deux ennemis, peu importe le nombre j'étais largement habitué à ce genre de problème. Mais bon une guerre nous serait effectivement l'ultime solution. Belhys, j'ai eu raison de ne jamais douter de ta parole, mais quand tu m'en a parlé pensais tu qu'il fallait se méfier à ce point de Kazuki? Pensais tu réellement, ma veuve noire, qu'il pouvait mettre en péril le royaume pour sa seule ambition? Combien de temps encore serait il fidèle au Seigneur des Ombres? Belhys, ma sœur d'âme, où es tu toi en ce moment? Que fais tu? Voilà longtemps que je n'ai plus ressentis ton cosmos au sein des enfers. Il s'est passé tellement de choses, tellement de bouleversements. As tu déjà rencontré la petite Theandras? Elle deviendra une spectre de premier ordre j'en prendrais soin. Belhys maintenant que je me retrouver sur les ruines de ce monastère aux 5 pics en Chine dans un monde que je ne reconnais plus et que j'ai pour charge désormais de juger... je veux qu'il s'embrase je veux voir périr l'espèce humaine dans une mutinerie, dans les flammes de l'enfer nous purgerons cette terre la faisant renaitre des cendres de la destruction humaine. Les rivières, les fleuves et les océans bientôt, devront charrier des litres de sang, des milliers de litre de sang, nettoyant ce monde du fléau humain. Oui je vais reconstruire ce monde pour Hadès et pour toi... l'utopia arrivera après le bruit des armes, après les cris des hommes, les larmes des femmes et les hurlements des enfants.
Les 5 pics, voilà une éternité que je n'y avait pas remis les pieds, 5 ou 6ans peut être, depuis que j'avais fais signé ce pacte à une humaine, quel était son nom déjà?... Hum je ne m'en souviens plus, les souvenirs... ils nous hante et nous font détester ce que l'on a vécu, qu'ils soient symboles d'une gloire passée ou des fautes rédemptrices qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Mais je n'ai plus de passé, plus de présent ni de futur. Je suis mort il y a 2300ans et désormais je hante ce monde... (Je suis la nuit, je suis la vengeance je suis... Verseau! xD). Les ruines de ce temple Bouddhiste, finalement ils ne l'ont pas reconstruit après mon passage. Et tout ces chapelets de prière, ces fleurs, je suppose que c'est sensé éloigner les démons et conjurer le mauvais sort... en contrebas se trouve la cascade de Rozan à 4 ou 5 km peut être, ce monastère accroché dans la montagne n'est que le vestige d'homme qui ont voulu défier ma toute puissance. Ridicules êtres humains...
"Vous ne pouvez pas rester là, monsieur, cet endroit est maudit, vous allez attirer le démon si vous continuez. Les prêtres ont construits un autre temple, un peu plus haut dans la montagne allez vous y recueillir mais quittez ce lieu..."
C'était une jeune femme, à 18 ou 20ans environ, un bouquet de fleurs à la main. Qu'en savait elle? Elle avait certainement dû marcher plusieurs heures avant de réussir à atteindre ces ruines "sacrés". J'étais tranquillement assis sur une vieille planche de bois, étonnant qu'elle tienne encore debout d'ailleurs. J'étais vêtu de mes vêtements traditionnels, les yeux fermés. Je ne la regardais pas ou à peine. Et d'un simple revers de la main je la fait trébucher, sa chute mortelle s'entame alors avant que sa nuque ne vienne se briser sur les rochers en contrebas, dans un petit ruisseau qui abreuvera la cascade de Rozan, ce soir elle sera rouge du sang d'une vierge et les animaux se nourriront de sa chaire avant qu'elle ne se décompose, le grand cycle de la vie...
"Je sais, je suis le démon qui a mis un terme à ce lieu..."
Rien ne peut conjurer un démon, rien ne peut le faire reculer. Alors venez mortels, vous qui avez eu la prétention de construire un autre temple... mais peut être que je pourrais faire profiter de cette destruction à quelqu'un...
Alessio
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Dim 7 Aoû 2011 - 13:01
La Chine. Voilà qui le changeait de ses habituels panoramas. La subtilité d'orient teintait jusqu'à l'horizon et l'air vivifiant qui se hâta d'emplir ses bronches lui fit comprendre que ce lieu n'avait rien de commun avec ses connaissances passées. Non pas qu'il en connaisse un rayon sur l'endroit ni même qu'il ait beaucoup voyagé, mais l'atmosphère du monde des hommes n'était guère plus celle qu'il avait connu. Et même en ce point reculé à l'écart de toute civilisation contemporaine, la décadence du monde se faisait sentir. Plus de deux millénaires à présent que son auguste foulée n'avait pas sillonné la terre des hommes, même s'il aurait de loin préféré piétiner son impure populace. Nanti de cet ardent mais secret désir, il rappela à sa dextre les fils qui lui avaient ouvert un portail à destination de ce point de chute et la porta ensuite à son visage. S'il ne maîtrisait point ce moyen de transport avec autant de finesse que son confrère, il s'en était presque trop bien tiré, n'ayant à déploré qu'un gênant mouvement capillaire. Pas de quoi fouetter un chat, d'autant plus que les humains méritaient davantage pareil châtiment que n'importe quel félin de ce globe. S'il n'avait de sympathie pour nulle race animale en particulier, punition leur était dispensable, à contrario d'une humanité chaque jour plus détestable.
Le nez froncé une fois que les arabesques de sa crinière d'ébène eurent été élégamment retroussé, il avisa son compagnon de route. Involontaire, se demanda-t-il, n'étant pas sûr que Belgarath se soit attendu à être suivi de près par l'un des êtres qu'il paraissait avoir le plus de mal à tolérer de toute la vastité infernale. Néanmoins, les deux hommes avaient à s'expliquer et cela ne pouvait se faire en présence de Kazuki, et bien moins encore avec celle d'une sentinelle sur les bras. Maintenant exempts de ces embarras, ils allaient pouvoir parler à cœur ouvert, même si cette notion imagée n'était plus guère de rigueur pour ceux chez qui cet organe a arrêté de battre avant même leur renaissance. Oui, nul n'aurait à loisir de les déranger ici, sinon de tiers marginaux venus se perdre en ces éloignées contrées qu'avait choisi la Wyvern pour se poser. Une ligne d'arrivée haute en symbolisme pour lui d'après ce qu'il crut entendre d'une oreille distraite, un instant avant que la malheureuse ne chute d'une hauteur fatale.
À l'en croire, ce n'était point sa première venue, et toujours d'après ses dires la première – à présumer qu'il n'y en ait eu qu'une – s'était faite sous de funestes augures. Un palpitant récit, à n'en pas douter, ce qui ne manqua pas de faire esquisser un sourire à un Griffon toujours plus badin. Sa succincte hésitation se solda d'un frémissement de sa senestre, avant que ne s'élancent une nuée de fils qui n'étaient, cette fois, pas pourvu d'un affûtage à en faire trembler les lames des plus fins artisans. Tendus à la manière d'un filet, ils épargneraient les lames de roc tapissant le bas de la falaise à ce corps fragile... Mais à quel prix ? Mieux ficelée qu'elle n'aurait pu l'être d'une main humaine, sa nuque se rompit dans un bruit discordant qui fit frémir son second assassin de fascination. Remarquable travail d'équipe, même si à aucun moment le sorcier n'avait du prévoir que son égal l'assiste dans ce meurtre désormais doublement prémédité. Loin d'être prêt à se séparer d'un cadavre soigneusement conservé au creux de son étreinte arachnéenne, il le soupesa prestement avant de l'élever dans les airs.
— La pauvre petite... Si jeune et si ignorante... J'ai toujours prétendu ne pas être très bon pédagogue mais d'après tes méthodes, je pense pouvoir dire sans me tromper que tu es pire que moi, mon cher Belgarath. Si l'envie de meurtre peut me venir en enseignant, je prends tout de même soin de donner cours avant de passer à l'homicide. Cependant, je t'en suis reconnaissant et il en va sûrement de même pour elle : malhabile comme elle était, je doute qu'elle aurait pu danser avec tant de grâce de son vivant.
Changée en marionnette post-mortem, ces liens invisibles la firent tressaillir avant qu'elle n'entame une danse lugubre sous les directives d'une main de maître. Il n'avait pas fallu grand délai à Alessio pour s'emparer du savoir d'un marionnettiste, être manipulateur lui correspondant mieux que toute autre spécialité, et cela se ressentait dans son attitude et ses pouvoirs. Sa toile étendue et sa victime en pleine valse macabre, il n'eut plus qu'à se mettre à hauteur de Belgarath, son surplis brillant d'un éclat maléfique comme si la seule présence de son semblable le rendait fébrile. La houle du débat et les querelles qui les avaient animés au long de leur réunion les avait sans nul doute empêché de saisir cette poétique subtilité, le sinistre éclairage de la Géhenne n'aidant pas à s'en faire une idée aussi perçants que soient les regards. Si la silhouette de la jouvencelle ne s'était point disloquée, les entailles y figuraient en nombre du fait de ce qui la gardait en une vie factice à présent, écoulant le flot vermeil dans celui, limpide, d'une eau qui se teinterait bientôt d'une liqueur sanguine.
Soumise au bon vouloir de son seigneur, asservie à une nouvelle allégeance, ce pantin toujours gorgé d'une déclinante chaleur humaine s'inclina prestement devant son assassin pour mieux s'en approcher ensuite, cerclant son cou de ses bras déjà passablement raidis. Se rendant compte de cet inconvénient, Alessio lui fit tout de même ébaucher un sourire avant qu'une brève traction ne mette fin à cette petite comédie. Instantanément, tous les câbles cédèrent à son commandement pour la relâcher dans les airs, à l'endroit même où elle avait amorcé sa descente tant aux enfers que vers les flots qui tisseraient son dernier linceul. La parade était soldée. Il ne fallut qu'une poignée de secondes pour que le bruit de sa fragmentation, sensiblement voilée par celui des eaux dansantes, ne se fasse entendre. Rieur, le marionnettiste du conflit fit tournoyer au bout de son index l'un des fils qui l'avait rattachée à une existence fictive.
— Enfin ! Toutes les bonnes choses ont une fin. Je ne peux qu'avoir passé l'âge de jouer à la poupée puisque je ne l'ai jamais eu. Je n'en dirais pas tant en ce qui te concerne, en tant que sorcier j'imagine qu'il t'est déjà arrivé de toucher au vaudou. En tant d'années de vie et de mort, c'eut été regrettable que tu n'aies pas exploré toutes les possibilités à ta portée. Mais... Si nous parlions plus sérieusement ?
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Marionnettes et fils malsains... Il n'y a aucun avenir au creux de ma main.
Dernière édition par Alessio le Lun 8 Aoû 2011 - 11:04, édité 1 fois
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Lun 8 Aoû 2011 - 11:02
Alessio, ainsi donc il m'avait suivit. C'était à prévoir. La faculté de cet homme à énerver les autres était maximale, de plus, il suscitait un certain intérêt et à n'en pas douter, c'était réciproque de lui vers moi. Quoiqu'il en soit, le repos auquel j'aspirais ne semblait pas être pour tout de suite. Quelle importance finalement? Le calme des enfers commençait sérieusement à m’agacer, et les enfants qui s'y trouvaient également. Le Meikai était devenu une de ces gigantesques cours de récréation, encore fut elle pour adulte cela m'aurait un temps soit peu amusé, mais j'avais passé l'âge de jouer au garde d'enfant, je n'en n'avais jamais eu et le désir d'enfant que ressentent certains mâles, je ne l'avais jamais éprouvé. Même si je devais reconnaitre avoir prit sous ma protection Kyrian du Phénix noir, ce dernier savait qu'il ne fallait pas éprouver ma patience trop longtemps. Ange et Theandras seraient sans aucun doute mes nouvelles apprenties à elles de faire leurs preuves à mon retour.
Mais pour le moment je regardais Alessio amortir la chute de la gamine pour lui briser lui même la nuque, à son bon plaisir, du moment qu'elle ne me gênait plus, il pouvait bien faire ce qu'il désirait du corps, jouer avec comme il le faisait me fit immédiatement penser à un chat jouant avec une souris morte, de la viande froide qu'il tentait de maintenir tendre avant d'en faire son déjeuner. En regardant le soleil, cela devait effectivement être à peu près cette heure. Bien que le fait de me sustenter n'avait plus de réelle importance, manger était un plaisir que je m'accordais rarement, tout simplement parce que ce ne m'était plus indispensable et cela remontait à pas mal de temps à présent, la dernière fois que j'avais eu en bouche un quelconque aliment. Continuant de fumer en observant la marionnette...
"Je suis un général, un meneur d'homme, un Juge, mais certainement pas un professeur. Elle me gênait, voilà tout, pourquoi s'encombrer avec des créatures aussi insignifiante quand il est si facile de mettre un terme à leur existence."
Je laissais Alessio jouer comme il le voulait, après tout, ce trait de caractère était inhérent aux spectre du Griffon que j'avais connu jusque là. Kazuki avait laissé rapidement repartir Alessio, ainsi pour lui l'affaire était close, pauvre idiot, il ne se rendait pas compte de la permission qu'il venait de donner à cet homme que l'on avait nommé Juge. Alors que notre victime retombait en contrebas sur les rochers. J'écoutais à peine la phrase d'Alessio préférant me rendre aux côtés du cadavre. Nulle once de remord ou même de compassion, mais j'étais un ancien prêtre d'Hadès et j'avais toujours fais en sorte que les âmes des défunts puissent passer le Styx pour être juger. Claquant des doigts je fis apparaitre deux pièces d'argent que je glissais dans sa bouche, la refermant et refermant ses yeux, le rituel était accomplit. C'est à ce moment là que le phénomène se produit, étant Juge des enfers nous étions capable de le voir, l'âme de la jeune femme quitta son corps alors que je me trouvais de nouveau aux côtés du Griffon, toujours en surplis, il fallait qu'il revoit son degré de discrétion.
"Passer l'âge? Ou peut être es tu un éternel enfant... les études que j'ai fais sur la magie et la manière dont je la contrôle ne te concerne pas et ne concerne personne d'autre que moi même. Ton âme n'est pas faite pour ce genre de phénomène."
L'âme de la jeune femme était un spectre d'une beauté bleutée insoupçonnable, comme si la mort avait sublimé ce qu'elle était de son vivant. Elle vint tournoyer autour de moi comme une véritable âme en peine, venant chercher affection et réconfort auprès de celui qui avait mené le rituel jusqu'à son terme...
"Jouer avec les cadavres ne m’intéresse pas, car c'est une fois mort, que l'homme sublime sa condition. Les âmes viennent chercher auprès de nous leur libération, leur jugement. Nous sommes les Juges de sa Majesté Hadès et nous jugeons en son nom. (me tournant vers l'âme) quel était ton nom?"
Elle me répondit par un simple souffle, un murmure "Sakura Bakanemo". Pour la première fois, j'invoquais le livre des morts, la sensation fut particulière en parcourant ses nombreuses pages, les millions, les milliards de noms et de vies entre mes mains c'était tellement grisant, tellement excitant, cela pouvait se lire dans mon regard, ma soif d'âme était insatiable.
"kuroki shippū no tani" le sol s'ouvrit sous nos pieds et l'âme fut précipité dans la deuxième vallée en l'espace d'un instant, hurlant de son incompréhension. Non je ne la garderai pas avec moi, pas celle ci. Pas, une âme innocente... je refermais le livre qui s’éclipsa aussitôt, me rasseyant sur les ruines du temple, allumant une nouvelle cigarette.
"Justice est faite. Tu voulais parler Alessio, parles je t'écoute. Les plans de Kazuki te laissent ils à ce point perplexe? Ou toi aussi as tu compris qu'il allait faire sienne l'épée d'Odin?..."
Ma voix, mon timbre était calme, j'avais déjà pris en compte ce scénario et j'arrêterais Kazuki s'il le fallait, mais avoir un allié, même si c'était Alessio, m'était indispensable.
Alessio
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Ven 12 Aoû 2011 - 11:03
Sans mot dire, Alessio se posa en observateur. C'était une démonstration très instructive, car même si ce travail était aussi le sien il n'avait jusque là pas pu aller au bout de l'exercice de ses fonctions comme le faisait Belgarath à l'instant. Suivre attentivement chacun de ses faits et gestes ne pouvait que s'avérer formatif, et lui servir dans un proche avenir par ailleurs puisqu'il était maintenant tiraillé d'une pointe d'impatience de s'y essayer lui-même. En attendant, il se contentait d'être spectateur de ce jugement arbitraire et esquissa un sourire en voyant la malheureuse être faite prisonnière aux Enfers. Une âme de plus qui allait y brûler pour l'éternité à venir. L'avait-elle mérité ? Pour quel pêché ? À vrai dire, il s'en moquait. La savoir disparue pour de bon lui avait fait perdre tout intérêt pour sa carcasse, qui était au final en plus piteux état que s'il l'avait laissée tomber et mourir dès le départ.
Sa nuque brisée était sans doute la plus nette différence, et repenser à cette lugubre mélodie lui fit ressentir un frisson de plaisir malsain. Un humain qui se brise et dont les Moires coupent net le fil du destin était toujours une délivrance pour cette planète corrompue qui ne demandait qu'à ce qu'on la secoure de ces perfides parasites. Sa main habile expulsa de sa face de sombres mèches, plaquant en arrière la noire tignasse qui était la sienne. Sous ce ciel de jour, sorti de sa mémoire depuis sa vie passée, l'éclat d'inhumanité qui transparaissait de ses nitescentes pupilles n'en était que plus marqué. Leur coloris, à lui seul, en faisait un être à part en raison de cet ambre glacial dans lequel elles semblaient avoir été taillées pour lui seoir à merveille. Ces joyaux, concentré de malveillance, n'étaient nullement pointés sur son interlocuteur mais uniquement sur la pièce subtilisée.
— Au moins, nous sommes d'accord. Je vise juste à plus grande échelle. Après avoir dératisé un endroit, ne faut-il pas également le désinfecter pour s'assurer de n'avoir pas de mauvaises surprises résultant de leur occupation ? Ces vermines ne méritent que de disparaître sans laisser de trace, et leur civilisation décadente avec eux. Cette planète est une pomme infestée de ver, j'avoue ne pas comprendre ce que vous lui trouver pour vouloir la remettre à neuf ! Les fruits pourris ont d'ordinaire la poubelle pour toute direction...
Le Fou, tiré de sa poche au cours des incisifs palabres de son collègue, roulait à présent entre ses doigts longs et fins. Ces derniers n'étaient pas sans subtilement évoquer l'image d'une créature arachnéenne qui en userait afin d'étendre sa toile en but d'y incarcérer ses infortunées victimes. Oui, il avait une affection toute particulière pour cet élément du jeu d'échec, mais Belgarath avait déjà du déceler son attrait pour elle au cours de la partie – les signes n'avaient pas manqué. À la lueur solaire, sa noirceur d'ébène n'en était que plus séduisante, le détail du frêle objet étant mis en évidence par cette exposition. Le travail d'orfèvre qu'il avait fait à leur conception sans même avoir à forcer sur sa concentration était la meilleure preuve à offrir de l'ascendance qu'il avait fini par prendre sur le cosmos. L'apprentissage avait été long et fastidieux, mais son labeur en était récompensé, même s'il n'était certes pas à la hauteur d'usagers tels que son actuel vis-à-vis. Une moue pensive soudain fut singée, l'index échoué sur sa lèvre inférieur n'y étant que pour renforcer cette image.
— Oh... En effet, en effet. C'est fort possible. Après tout, ne jouons-nous pas chaque jour en étant les acteurs de cette guerre millénaire ? Cette terre toute entière est notre cour de récréation et tous ceux qui y vivent sont nos jouets, y compris les chevaliers d'Athéna. Je dirais même que ce sont les meilleurs d'entre tous, ils ne se cassent pas aussi facilement... De plus... Mon âme n'est peut-être pas à ta convenance, mais la maîtrise du cosmos ne s'apparente-t-elle pas à une forme de magie ?
Un rictus plus tard, la pièce tenue en main fut posée au sol. Dès son entrée en contact avec la terre ferme, elle se met à grandir jusqu'à prendre taille humaine. Brusquement, sa surface se fragmenta pour exploser, libérant une seconde oeuvre sous la première. Une statue à l'effigie de Belgarath, tout d'abord. Puis, un mouvement de senestre plus tard, à celle de Kazuki, puis enfin du Griffon lui-même. Enfin, la matière noire se met à léviter pour revêtir l'aspect du globe terrestre et se fissura alors pour n'être plus que débris. Ceux-ci furent disséminés par le vent et s'en allèrent sans laisser de traces, laissant les deux Juges seuls dans leur débat. Le maître des fils s'empara au passage de l'un des éclats et en examina la substance un court instant avant de l'enfermer de son poing. Un bruit de cassure plus tard, il le relâcha sous forme d'une sombre poussière.
La Wyvern n'aurait sans doute que mépris pour ce qui, à son sens, ne serait qu'un exercice bas de gamme. Mais Alessio, pour sa part, était satisfait de son petit effet et déploya ses ailes, étirant toute leur envergure. Ce n'était pas qu'il ignorait le sens du mot discrétion, c'était plutôt que l'appliquer était aux antipodes de ses pensées. Être Juge des Enfers était une fierté, un honneur. Et son orgueil lui dictait de ne rien entreprendre pour masquer cet état de faits. Sans aller jusqu'à se pavaner, il ne renoncerait pas au port de son prestigieux surplis à moins que les circonstances ne l'y obligent. Cigarette au coin des lèvres, il laissa planer un doute, un silence de plomb qui ne se brisa qu'au son de cette langue de vipère qui le caractérisait.
— Je ne suis pas dupe. Pourquoi orchestrer une déclaration de guerre du jour au lendemain sans même en avertir Hadès si ce n'est dans son propre intérêt ? Si sa puissance est remarquable, la finesse n'est pas son fort. Pour autant, doit-on craindre qu'il ne se doute même pas que nous ayons vu clair dans son jeu ? Je ne l'espère pas, sans quoi ce serait pire que je le croyais. Mais non, ce n'est point pour cela que je suis ici. Car s'il a les yeux plus gros que le ventre dans cette histoire, ce n'est pas le seul cas dont il soit question. Ironie du sort, il a voulu que cela ait également traits à Asgard, si ce n'est pas une heureuse coïncidence... Selon toute vraisemblance, notre cher ami conspire avec Myst d'Alpha. J'ignore à quelle fin mais je pense pouvoir dire sans me tromper que cela ne présage rien de bon. Bien sûr, libre à toi de me croire... Mais quel intérêt aurais-je à te mentir ?
En vérité, il y en aurait des tonnes, mais là n'était pas la question. Le Juge n'en avait que peu dit car lui-même n'en connaissait pas les détails, pas plus que son informatrice n'avait pu l'informer beaucoup plus. Mais c'était, il l'espérait, plus qu'il n'en faut pour éveiller la curiosité et la méfiance de son homologue et il n'en demandait pas plus : qu'il soupçonne le Garuda afin de ne plus l'avoir sur le dos. Car si le sorcier n'avait rien entrepris à son encontre jusque là, cela pouvait très bien finir par changer et c'est pourquoi prendre ses précautions de cette manière était le plus judicieux. Bien sûr, si Kazuki apprenait que ses manigances se propageaient par bouche à oreille, c'était très certainement à son courroux qu'il aurait affaire et non plus à celui de la Wyvern, mais Alessio avait bon espoir de s'en faire un allié d'ici là afin de pouvoir le contrecarrer ensemble si cela venait à mal finir.
Tirant une bouffée de fumée de son poison favori, il s'efforça de garder une mine neutre au possible malgré son désir d'en rire, curieux de voir quelle réaction aurait le destinataire de ces paroles en les entendant. Il y avait toutes les chances qu'il ne le croie pas et n'y voie qu'une diversion visant à le détourner de sa surveillance, mais il restait une carte à jouer au marionnettiste, qui n'était autre que le nom de sa source. Et à l'entendre, si vraiment il devait la prononcer, il ne doutait pas que cela aurait tôt fait de régler la question...
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Ven 12 Aoû 2011 - 12:58
"Que sais tu de ce que je vise, Alessio? Je te l'ai dis, la volonté d'Hadès est le seul ut que je me dois d'atteindre. Et ce n'est pas parce qu'un fruit est infesté qu'une fois le vers enlevé, il n'est plus bon à consommer. Détruire l'homme et sa civilisation... naturellement. Ils ne sont que des erreurs que les Dieux se doivent de corriger. Je suis la main d'un Dieu, du Dieu qui corrigera les fautes de ce monde. La politique de la terre brûlée ne m'intéresse pas. Je m'exécuterai si c'est la volonté d'Hadès. Mais pourquoi détruire ce qui est sain? La nature ne demande qu'à ce multiplier, qu'on lui hôte le furoncle humain pour redevenir saine. Car même une pomme que l'on a jeté peut laisser s'échapper une graine qui donnera lieu à une nouvelle vie plus saine..."
Ma réponse était honnête, c'était ma vision de ce monde. Détruire l'homme ce qu'il était et représentait était mon unique but pour que s'instaure de nouveau utopia. J'avais acquis mes pouvoirs à l'aide de la nature, j'avais sentis vibrer la rivière de la vie dans mon corps alors que je n'était qu'un humain. Je ne pourrais jamais oublier cette sensation. Alessio sortit de sa manche le fou du jeu d'échec... ce qui me fit sourire ironiquement, ma cigarette aux lèvres, le juge montrait ce qu'il voulait que je vois. Si j'étais un grand metteur en scène de théâtre sans nul doute qu'il aurait fait un acteur de premier choix. Pour ma part j'étais un adepte du cavalier, cette pièce était nettement plus stratégique et ne se concentrait pas sur de la fourberie, mais de l'adresse et de la puissance, avançant délicatement dans le jeu, faisait oublier sa présence et en un dernier temps, dans l'ombre du Roi, lui subtiliser sa Reine et ses gardes fou... Les pièces qu'Alessio avait créé ne manquaient pas d'une certaine allure, un peu brute à mon gout, il manquait l'éclat magique qu'il ne pouvait pas donner à ses créations, il n'était qu'un simple manipulateur de cosmos et ces mots ne firent que confirmer ma première impression...
"Si tu crois cela... alors effectivement, c'est que tu ne connais rien à la magie. Cet art te restera à jamais fermé et je n'ai aucune envie de t'initier. Saches seulement que n'importe quel être humain peut maîtriser le cosmos, c'est en chacun de nous. La magie est un don... tu veux tout détruire, je cherche à bâtir, voilà pourquoi tu ne comprends pas ce qu'est la magie..."
Autour de moi se mirent à graviter des spectres, dernier vestige de mes sphères élémentaires, des ombres noirs, des squelettes aussi transparent que des âmes et d'un noir profond. Ils semblaient danser, virevoltant comme des rescapé de ce que j'étais lors de mon statut d'Alraune. J'avais tout perdu de l'élémentaire, désormais adepte de magie noire et des sorts obscures. Différent d'un arcaniste comme l'était Belhys, ma magie venait de la terre et de sa souillure à présent.
"Athéna, les Saints, ils ne sont que la partie émergée de l'iceberg, la croute de cette plaie purulente qui inonde ce monde. Ils sont des jouets que je m'empresserai de briser dès lors que notre Empereur aura ordonné l'assaut..."
J'observais le petit manège d'Alessio et de sa pièce. Il maîtrisait le cosmos, mais sa puissance n'était pas suffisante pour le moment. Que la pièce prenne mon apparence me fit hausser un sourcil. Je sais que je suis sur ta route Alessio, mais ne pense pas une seule seconde que je vais m'en écarter. J'attirais à moi la poussière qu'avait rejeté, la façonnant entre les mains lui insufflant un peu de magie en soufflante simplement dessus, la poussière s'étendit sur ma main droite, jusqu'à en devenir un magnifique gantelet noir qui recouvrait jusqu'à mon avant bras. agressif et mortel d'aspect, il avait en lui comme des vibrations cosmiques. Je gardais mon vêtements traditionnel, je n'avais pas besoin de me faire remarquer pour que l'on respecte ma puissance et que l'on me craigne, la jeunesse d'Alessio et sa faiblesse devait se compenser par le port de son surplis...
"Kazuki n'a jamais été très fin diplomate et encore moins un conspirateur né. Il ne se doute certainement pas que j'en sais beaucoup plus sur les artefact que lui et même sur la vie en règle générale. Mais il a pour lui la puissance avec laquelle même moi je ne peux pas rivaliser, pourtant aux enfers, hormis les Dieux, personne n'est plus puissant que moi... lui mis à part. Et..."
Je m'arrêtais net en entendant la mention de Myst D'Alpha, s'il connaissait ce nom s'il savait cela... alors... Belhys... qu'avait elle fait? qu'avait il fait pour qu'elle lui donne cette information? Elle était puissante et manipulatrice, mais Alessio tirait les ficelles d'un grand échiquier où toute pièce était sacrifiable. Qu'as tu fais Belhys? Mes yeux passèrent dans la seconde de l'émeraude au rouge sang, je me mordis la langue. Je devais attendre, ce n'était peut être pas Belhys, c'était peut être quelqu'un d'autre. Idiote si c'est toi... . Quelques secondes plus tard mes yeux reprirent leur aspect vert. Finissant ma cigarette je pris le temps d'en allumer une autre, avalant le propre sang que j'avais fais couler de ma langue, j'avais gardé mon calme, l'empereur avait dit de ne pas toucher à Alessio et je n'avais pas de preuves formelles...
"Myst d'Alpha... j'ai souvent entendu ce nom, jamais je ne l'ai rencontré. Asgard est un pays rarement calme, pour y avoir mené campagne il y a quelques temps, j'ai tout détesté de ce lieu, le froid, les guerriers divins, les coutumes. La traitrise doit en faire partie intégrante. As tu seulement des preuves de ce que tu avances? Car si oui, il faudra trainer Kazuki devant un tribunal. Ne te méprends pas, je ne t'oublie pas, mais je te l'ai dis Kazuki est puissant. Il ne doit pas mettre la main sur l'épée d'Odin, ni sur ce qui se trouve là bas... je ne ferai pas appel à ton honneur, ni à quoique se soit qu'un être pourrait avoir. Mais si Kazuki détruit tout, il mettra en péril ce que tu convoite..."
Lui proposer une alliance de vive voix m'aurait certainement rendu aphone pour le restant de mes jours. Autant le suggérer un accord tacite, il n'était plus ma cible principale, mais il m'aiderait à stopper Kazuki durant la campagne d'Asgard. La dernière fois j'avais récupéré l'un de ces fameux artefact avec l'aide de Kyrian. Le sablier de Cronos, je connais leur pouvoir et Alessio lui même ne devrait jamais mettre la main dessus...
"Mais avant je dois faire quelque chose. Est ce que commencer l'extermination de la race humaine te tenterait il?"
Question rhétorique bien entendu, gardant les mains dans les poches, cigarette à la bouche je pris mon élan pour monter un peu plus haut sur cette montagne. J'avais pris l'habitude de me débrouiller sans ailes pendant 2000ans, autant continuer un peu. Arriver un peu plus en hauteur je lui montrait une des plus grande ville du pays en contre-bas. La Chine avait toujours été un pays avancé, surtout à cette époque...
"La route de la Soie, si nous détruisons cette ville, elle sera totalement paralysé pour plusieurs années, je doute que l'on trouve un adversaire raisonnable, mais cela entrainera une chute de l'économie, et la perte de revenue... entrainant vols, violences, meurtre, destruction... alors qu'en penses tu? A celui qui en tuera le plus?..."
Un sourire satisfait sur chacun de nos visage je m'élançais le premier vers la ville. Alessio m'avait montré ce qu'il pouvait faire avec une pièce d'échec, je lui montrait mon véritable pouvoir. Les âmes qui gravitaient autour de moi se cumulèrent jusqu'à former une gigantesque Wyvern ectoplasmique sur laquelle je montait, autant mettre un peu de piment dans la destruction. Défonçant les portes de la ville par un seul coup. J'étais méthodique, tuant les gardes de la citée, toujours les bras croisés, inutile de se fatiguer face à de simples humains. Je tuais sans distinction, hommes, femmes, enfants. Pour arriver à une seule destination, le temps dont la jeune femme avait parlé et qui avait été reconstruit ici. Sur ma ligne droite, une rue commerçante transformé en cimetière à ciel ouvert. le terre se transformant en agglomérera de sang. Le temple était devant moi, écrasant les portes, ni les prêtres, ni leurs chapelet, ni leur prière ne purent m'arrêter. Un massacre c'est ce qui résultat de cette journée. je libérais enfin mes nerfs, ils prenaient pour les autres, pour Alessio, pour Kyrian, pour tout ceux qui m'avaient déçu. Mes yeux ayant virés au rouge depuis longtemps je tuais. Décroisant afin mes bras, mon bras droit me servit à arracher les cœurs de chacune de mes victimes, Alessio était sans aucun doute dans une autre partie de la ville. Inutile de s'inquiéter pour cela. Les bâtiments tombaient aussi par moment. Personne dans cette ville n'avait la force de nous résister. Le massacre dura des heures et des heures, chacun de nous dans un style différent nous prenions notre temps, méthodique. Je tuais plus ou moins proprement, mais en un seul coup, inutile de s'éterniser. Mon destrier de la mort n'était qu'un jouet avec lequel je m'amusais énormément. Toujours ma cigarette entre les lèvres l'ectoplasme détruisait les bâtiments d'un seul coup de crocs qui semblaient réels et dont les dommages ne laissaient aucune place au doute. La mort s'installa, et lorsqu'enfin le dernier cris du dernier enfant retentit autour de mes mains, je contemplais le spectacle. Eleusis n'avait presque pas été plus beau. Dans le soleil couchant aux couleurs se reflétant dans les marres de sang, je retournais vers chaque cadavre, y déposant dans leur bouche des pièces pour Charon, cet imbécile allait s'enrichir, mais l'humanité était au début de sa perte... il ne restait rien. La route de la soie était fermée, la misère allait s'installer, il n'y avait pas d'autre route, les marchands ne pourraient plus s'arrêter. Je sortit d'une des poche de ma veste ensanglanté une balle remplie de proie des enfers, la jetant sur une ruine d'un bâtiment...
"Alessio n'est ce pas toi, qui voulait entrainer ce monde dans les flammes?"
Une invitation pour sceller cette alliance si particulière...
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Rôle : Oiseau de malheur.
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Ven 12 Aoû 2011 - 20:05
— Ce qui a été brisé une fois ne peut plus être remis à neuf. Ça peut en avoir l'air mais ce ne sera jamais le cas. Que tu le veuilles ou non, les hommes ont fait de cette planète une décharge où les déchets dans leur genre vivent comme bon leur semble et se vautrent dans leur égoïsme. Peut-être qu'une fois le ver enlevé on peut manger la pomme mais qui en voudrait ? Même si on retire ce qui le gâte on ne pourra plus avaler un fruit avec le même appétit que s'il avait été intact dès le départ de peur de n'avoir pas tout enlevé. Ne penses-tu pas qu'une nature qui s'épanouit sur un nouvel astre sera plus vivace et luxuriante que tout ce qui pourrait fleurir ici ? On dit que l'herbe est toujours plus verte ailleurs, dans le présent cas c'est au sens premier du terme. On peut difficilement faire pire que ce que ces êtres immondes ont fait.
Imperceptiblement, ses poings se crispèrent. Il n'avait pas oublié sa mort. Revenir de la guerre pour périr par trahison. Un débris de métal enfoncé en plein cœur, la pointe d'une lance... Son organe de vie en avait été percé, traversé par cette lame à la froideur d'un éclat de glace. Le corps que lui avait octroyé sa renaissance en était bien sûr dépourvu, remis à neuf par un voyage entre la vie et la mort en l'espace de deux milliers d'années. La cime de ses doigts effleura négligemment le rutilant plastron de son surplis, dont la majesté n'était plus à mettre en exergue. Faire mine de chasser une poussière de sa surface pour mieux se remémorer la détresse et le désespoir qu'il avait connu à sa dernière heure. Perdu dans ses pensées, il lui fallut de longues secondes pour s'apercevoir que cet entretien se poursuivait, ayant perdu de vue la tirade de Belgarath. Fort heureusement, il n'était question que de cette histoire de magie à laquelle il était, au final, bien indifférent. Peut-être ne comprenait-il pas, en effet, mais il pourrait à long terme réaliser à peu près toutes les sorcelleries qu'il lui connaissait. Que ce soit ou non une magie similaire, seul le résultat avait au final une réelle importance.
Les moyens utilisés pour y arriver étaient négligeables tant que l'ouvrage n'en perdait pas en qualité – et, selon toute vraisemblance, ce n'était pas le cas dans ce à quoi il avait pu s'essayer jusque là. Un haussement d'épaules fit paraître au grand jour sa désinvolture, entendant que le sujet était clos. Il y en avait d'autrement plus urgents sur le tapis et il faudrait s'en défaire avant de revenir à ces banalités. L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres tandis que son collègue renchérissait sur son opinion envers les Saints. Si la Wyvern refusait d'avouer leurs similitudes, elle ne pouvait pas cacher que leurs opinions concordaient sur ce point et ce n'était pas près de changer. Logique en soi, car si tous les camps ne pouvaient s'entendre, tout ce qui les liait aux sbires du Sanctuaire depuis des temps immémoriaux était une haine féroce et viscérale. C'était dans leur nature de les haïr de tout coeur et de vouloir les éradiquer, sans que les restent doivent en être identiques. Ces soi-disant chevaliers de l'espoir écœurants de bons sentiments, prétendant voler au secours de la veuve et de l'orphelin et défendre la justice au prix même de la vie... Tout cela ne lui inspirait qu'une nausée vertigineuse. Rien qu'à y penser, le Griffon fit craquer ses phalanges ; en avoir un sous la main à cet instant tomberait on ne peut mieux, tout deux avaient bien besoin de se passer les nerfs pour diverses raisons et il n'y aurait pas meilleur sac de frappe pour s'apaiser.
— Qu'est-ce donc que cette histoire d'artefact ? Je suis sûr que tu te feras un plaisir de m'en dire plus, tout cela me semble très intéressant. De plus... Peut-être nous est-il supérieur individuellement, mais qu'en serait-il si nous étions deux à nous y opposer ? L'écart de force est grand mais ce n'est rien qu'une alliance ponctuelle ne pourrait combler. Nous n'en sommes pas si éloignés, le cumul de nos puissances respectives réglerait définitivement le problème.
Il marqua une courte pause pour s'assurer que Belgarath ne perdait pas une miette de sa répartie. Le choc avait du être terrible en entendant dans sa bouche des paroles dont il avait déjà eu vent une première fois, et ce serait mentir de dire qu'Alessio n'avait pas anticipé une réaction aussi violente que douloureuse. Mais rien ne se passa comme prévu, au contraire : Belgarath analysa le problème avec pragmatisme et ce comportement fut apprécié à sa juste valeur. Au moins ne s'attarderaient-ils pas en conflits inutiles. Le marionnettiste du conflit se passa la main sur le visage tout en méditant aux paroles entendues. Ce n'était pas le moment de faire un faux pas, car tout pouvait basculer à la première maladresse. Il suffirait que sa langue fourche et il finirait crucifié. Mais dans le cas contraire, s'il réussissait à jouer finement son coup, c'était Kazuki qui y trônerait à sa place. Pendant un temps, du moins. Mais c'était déjà cela de pris : quelle que soit la durée de cette période, il y serait tranquille et pourrait agir à sa guise. Cette délation n'était-elle pas une preuve de bonne volonté ? Une fois sa gorge raclée, il reprit d'une voix toujours plus charismatique.
— Je ne le connais moi-même que de nom. Pourtant, je peux affirmer avec certitude que c'est le plus fort des hommes qu'Asgard compte dans ses rangs. Et m'est avis que si notre cher Juge du Garuda le convoque, ce n'est pas pour prendre le thé. Quel intérêt aurait-il à voir en secret un homme qui ne figure pas parmi nos alliés? Si c'est une preuve matérielle que tu veux, je n'en ai pas autre que ma bonne foi. Tu t'en doutes sûrement déjà mais je ne l'ai pas vu de mes yeux. Cependant je pense que ce à quoi nous venons d'assister est plutôt éloquent quant à ses intentions et je crains fort d'avoir à freiner ses ambitions avant de penser aux miennes. Surtout que, comme tu le dis toi-même, il empiète sur mes plate-bandes. Mieux vaut prévenir que guérir et je suis d'avis qu'envisager le pire d'entrée de jeu est la meilleure solution pour n'avoir pas de mauvaise surprise. Et comme je te le disais, si nous ne pouvons le vaincre seul à seul il en va autrement si nous travaillons de concert. Car vois-tu, si tu répugnes à le dire, je n'y ai pour ma part aucune difficulté, car c'est bien de cela qu'il s'agit... N'est-ce pas ?
Le Griffon se contenta de plisser les yeux, n'attendant pas de réponse. Aussi indirect que ce soit, Belgarath avait dénoncé avoir besoin de son aide et il en était amplement satisfait. Et puis ce n'était pas une coopération à proprement parler. Il serait plus exact de dire que leurs intérêts convergeaient vers un même point et que pour s'en faciliter l'accès, s'entendre même provisoirement changerait la donne. Sans le quitter des yeux, il tapota sa cigarette afin de disperser les cendres à son extrémité, ne laissant qu'une infime partie qu'il puisse encore savourer. Une dernière bouffée plus tard, il la jetait dans les airs pour que le vent l'emporte et en généra instantanément une seconde. Non pas qu'il était anxieux ; il était même plutôt en effervescence. Fébrile à l'idée de voir où ce dialogue allait les mener et ce que l'avenir leur réservait maintenant qu'il avait fait part de son savoir à cet hypothétique allié.
Il aurait tout aussi bien pu inverser la vapeur en épaulant Kazuki mais c'aurait été moins facile, l'ex-Alraune étant – à sa connaissance – irréprochable. Bien sûr, tout le monde commet des erreurs et il ne devait pas être en reste, mais des investigations demanderaient du temps et des moyens qu'il n'avait pas. De plus, se débarrasser du plus puissant en premier lieu lui donnait une marge de manœuvre pour s'améliorer et peut-être pouvoir terrasser le maître en magie sans l'aide de personne une fois qu'ils en auraient fini avec cette sordide histoire. Il aurait la possibilité d'y réfléchir autant qu'il le voudrait une fois le champ libre. Pour l'heure, il se contenta d'opiner du chef à la proposition de son égal, allumant d'une braise cosmique le cylindre coincé entre ses lèvres au préalable.
— C'est ce que j'appelle une proposition qu'on ne peut pas refuser... Je suis moi-même curieux de voir qui de ta magie et de mes fils peut causer le plus de dégâts. Car si tu dois pouvoir faire dans le spectaculaire je ne doute pas qu'étendre ma toile y prendra au piège bon nombre d'insectes. Ne perd pas le compte, je m'en voudrais que le bilan soit plus catastrophique encore pour toi....
Alessio arqua un sourcil en voyant Belgarath faire étalage de ses compétences. C'était en effet plus impressionnant qu'il ne l'aurait cru, mais rien qui dépasse l'entendement. Cette entité spectrale était de toute beauté et la finition avait quelque chose de surréaliste, mais depuis son retour à la vie l'ancien Djinn avait besoin de plus que cela pour être frappé de stupeur. Pour sa part, il ferait avec les moyens du bord, certes plus modestes mais tout aussi performants. Ses ailes frémirent sensiblement et il n'eut besoin que d'un battement pour s'élever à plusieurs mètres au-dessus du sol, prenant de l'altitude à vive allure. Aussi escarpé soit le relief, la voie des airs offrait une nette accélération et il ne leur fallut qu'une poignée de minutes pour arriver à destination. Là où son confrère entrait par la grande porte il préféra pour sa part passer pour un ange noir, ses plumes de jais étendant une ombre sépulcrale sur tous ceux qui occupaient les environs. Un murmure ébahi parcourut la foule alors qu'un rictus fendait ses lèvres.
Si son expression paraissait de prime abord ne refléter que prestance, elle bascula bien vite dans le lugubre et l'inquiétant, la tension qui s'empara de l'air occasionnant un mouvement de recul parmi les habitants. Mais avant qu'ils n'aient pu prendre la fuite et se mettre à l'abri, il était trop tard : nul n'était hors de portée de ses fils meurtriers. Et son tissage, non content d'être plus hâtif qu'à l'accoutumée, sut varier les plaisirs. La plupart furent transpercés de toutes parts, les liens n'en étant plus pour devenir autant de lames, de fines aiguilles que nulle chair, nul cartilage ne pouvait stopper dans sa percée fatale. Et si tous n'avaient pas été empalés par ces nuées incisives, les survivants furent faits prisonniers, n'étant plus maître de leurs faibles corps. Le contrôle en était alors cédé au marionnettiste, qui saurait en faire mauvais usage comme le voulait le but premier de cette visite touristique. Et le spectacle ne faisait que commencer. La majeure partie n'étaient que d'ordinaires civils, mais certains portaient des armes à la ceinture et un frémissement de l'index suffit à les faire dégainer. Les leur faire brandir et s'entretuer au milieu des cris de panique fut un jeu d'enfant, un tableau dont il se délecta sans modération.
L'avantage d'en avoir fait ses pantins était que même morts, ils pouvaient toujours servir, et il en allait de même pour ceux qu'il amputait malencontreusement. Ce n'était pas une question de maladresse, ce n'était que le fait de réduire au strict minimum son influence sur leurs gestes. Mener la danse pour autant de personnes à la fois n'était pas plus éprouvant que de le faire pour une seule, d'autant plus que cela ne requérait point de concentration. Se jouer des autres était aussi naturel que de respirer. Mais il préférait ne pas dicter trop précisément la chorégraphie qu'il leur imposait afin de prolonger la torture, ce jeu terrifiant où ils n'étaient plus que jouets dansants dans la paume de sa main. Alertés pour les cris, de nouveaux venus s'ajoutaient à leur petit comité par vagues régulières, et étaient aussitôt assassinés par le libre arbitre de son entrave quand elle ne ficelait pas afin de les faire entrer dans la partie. Oui... Tous étaient réduits en esclavage, soumis à ses moindres désirs sans opportunité de s'en sortir. Qui leur viendrait en aide ? Ils pouvaient bien réclamer à corps et à cris que ce cauchemar s'arrête, prier tous les dieux qu'ils voudront : personne ne viendrait les sauver de cette sinistre fatalité et c'était très certainement ce qui enivrait le plus le Griffon au faîte de son art.
Si Belgarath préférait écourter ses tueries, Alessio s'évertuait à faire durer le plaisir et à n'achever ses proies qu'une fois à l'agonie ou quand l'aurait gagné la lassitude. Enfin, une fois que la mare de pourpre qu'écoulaient les corps éventrés eut teinté ses fils d'un somptueux vermeils, il prit de la hauteur une nouvelle fois, non pas pour quitter les lieux de son forfait mais bien pour y faire le ménage. Si son bain de sang avait été de toute beauté, il n'en était pas moins salissant et synonyme de désordre et il allait y remédier. En une fraction de seconde, les vents perdirent leur liberté pour tomber sous sa coupe et formèrent les prémices d'un ouragan. Les bourrasques allèrent grandissantes jusqu'à ce que leur réunion s'opère, plaçant l'étoile de la valeur dans l'oeil du cyclone qu'il avait lui-même créé. Que ce soient les corps ou les bâtiments, tout fut anéanti dans le sillage de cette catastrophe qui n'avait de naturelle que le nom, régie par un cosmos détonant qui animait chacune de ses rafales d'une brutalité sans précédent. Ce n'est qu'une fois la tempête passée et le calme retombé dans un silence de mort qu'il aperçut la chimérique monture de son comparse en faire de même de son côté. Un ricanement retentit dans les airs tandis qu'à quelques mètres de là, la voix de la Wyvern se faisait entendre. Quelques rescapés devaient se terrer comme des rats, il ne dépendait que d'eux de les débusquer et de les éliminer pour finir le travail.
— Oeil pour oeil, dent pour dent, et mal pour mal... Brûlez aux cendres !
Sa main tendue s'empara des âmes stagnantes et vagabondes qui erraient à proximité, tout juste arrachées aux corps sans vie qu'il venait de renvoyer au néant originel au moyen de sa retentissante arcane. Une fois brisée au creux de sa paume, elles ne furent plus qu'un brasier d'essence vitale, une flamme frémissante née de la combustion d'une humanité courant à sa perte. Son cosmos acheva de bouter le feu à ces pathétiques vestiges et il n'eut plus qu'à décocher cette substance ésotérique en direction du combustible qu'avait répandu son semblable. Oui... Certains veulent juste voir le monde brûler.
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Marionnettes et fils malsains... Il n'y a aucun avenir au creux de ma main.
Léandre
Chevalier d'or du Capricorne
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Ven 12 Aoû 2011 - 22:43
(Flashback d'Orion)
Sanctuaire.
Plus Orion s'approchait des fameux 5 pics de Rozan, plus son anxiété gagnait en intensité. Une sombre prémonition bataillait pour d'engloutir sa raison. Depuis sa plus tendre enfance, le jeune Saint s'était découvert un don de Lieur d'étoile. En observant le ciel, Orion était capable de prédire certains évènements, d'anticiper les grands changements de ce monde. Bien entendu, un tel don souffrait de certaines limites, dont un cruel manque de précisions. Néanmoins, le ciel du Sanctuaire semblait plus "loquace" que celui de Sibérie. Orion était parvenu à déceler les signes d'une catastrophe à venir. L'étoile la plus brillante de la constellation du dragon semblait voilée. L'absence de sa douce lueur avait aussitôt sauter aux yeux d'Orion. L'armure du dragon reposant actuellement en Chine, le Cristal Saint décida de vérifier de ses propres yeux la véracité de ses visions. Nul besoin de faire part à ses pairs de ses spéculations. Orion aspirait à une certaine solitude et ce sombre présage semblait la mission idéale pour satisfaire son voeu. A quelques lieux de sa destination, ses perceptions affinées le coupèrent dans ses cogitations. La proximité de deux cosmos s'imposa au jeune Saint. Tel un brouillard de mort, l'intensité et la puissance dégagée par les individus proches faillit engloutir les sens d'Orion sous une chape de plomb. Le jeune homme n'avait que rarement perçu des auras d'une telle ampleur. Aiguillé par un malaise grandissant, Orion se téléporta sur les hauteurs d'une haute colline proche. Le spectacle macabre qui s'offrit à ses yeux exorbités le laissa sans voix. Enchâssée dans la vallée en contrebas, une ville de taille plus que respectable était la proie des flammes. Pour un peu, Orion aurait pu croire à l'apparition d'une porte menant au Tartare tant la scène lui sembla horrifiante. Les cris d'agonie des habitants s'élevaient dans la vallée alors que les bêtes tachaient de fuir le funeste brasier. La présence des cosmos étrangers suffit à prouver que ce drame n'avait rien de fortuit. Une fois encore, les étoiles avaient fait montre de leur clairvoyance. L'âme mise à mal par la scène infernale qui se jouait sous ses yeux, Orion s'élança vers la cité. Une voix stridente lui hurlait qu'il arriverait trop tard pour de nombreux innocents mais le Saint tâcha de l'ignorer. A peine le pied posé dans une ruelle en proie aux flammes, qu'Orion se mit à bondir de toit en toit. A chaque saut, son cosmos glacé se répandait pour éteindre les quelques foyers alentour. De nombreux cadavres jonchaient les rues. Certains ne portaient nulle trace de coups. D'autres étaient atrocement mutilés, comme si un démon venu des royaumes d'Hadès avait extirpés les coeurs des malheureux. Le nombre de bâtiments détruits suffit à Orion pour comprendre que le massacre avait commencer voilà déjà plusieurs heures. Le Cristal Saint se posta d'un bond sur les ruines d'un haut bâtiment et évalua la situation. Autour de sa frêle silhouette, les flammes s'en donnaient à coeur joie. Pour un peu, Orion les aurait cru originaire des enfers tant elles semblaient vivaces.
Quitte à épuiser mon cosmos, je dois coute que coute éteindre ce brasier. Peut être reste t'il encore des survivants qui n'attendent que ça pour s'échapper ?
Malgré la chaleur étouffante, Orion éleva son cosmos à son paroxysme. Il déchaina alors le souffle glacée de la Poussière de Diamant pour éteindre les foyers les plus proches. Bien qu'il refuserait de l'admettre, le Cristal saint avait encore des choses à se prouver. C'est donc sans ménager sa peine qu'il amplifia le souffle de son attaque de gel. S'il restait encore une âme à sauver, Orion ferait tout pour l'extirper de cet enfer.
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Sam 13 Aoû 2011 - 11:28
Après l'inquiétude vient la peur, après la peur vient l'effroi, après l'effroi vient l'espoir, après l'espoir vient la haine, après la haine vient la douleur, après la douleur viennent les cris, après les cris viennent les larmes, après les larmes vient la résignation, après la résignation vient la mort et après la mort vient... le désespoir. L'homme, la créature la plus rempli d'espoir en ce monde finissait toujours par le perdre, aucun espoir, aucune force n'était assez grande pour s'opposer à la mort, implacable, juste... Ce massacre m'avait amusé, bien plus que je ne l'aurai cru au départ. Comme prévu les meurtres du Griffon étaient précis, méticuleux, tel un chirurgien qui prenaient grand soin de son art, j'étais différent sur ce point, je tuais froidement mais je tuais vite, je réservais la torture à mes plus grands ennemis, je ne calculais rien, je tuais, encore et encore, homme, femme, enfant, vieillard, aucun distinction aucun n'était tué de manière différente. C'était un massacre, l'utilité? Le commerce, la domination, l'anéantissement... gratuit? Non. Justifié? Oui. J'avais gardé tout ce temps mon costume traditionnel, les flammes d'Alessio se rependaient maintenant de ruines en ruines, de cadavre en cadavre, l'immense brasier consumait tout et je regardais ces flammes bleu, nous avions fait un pas en avant, cette collaboration n'était pas si infructueuse que cela.
On raconte dans les enfers, que depuis les temps immémoriaux les Juges d'Hadès se livre une rivalité fraternelle qui les a toujours empêché d'agir correctement. On dit aussi que la force d'un seul est capable d'anéantir une ville, et enfin, les plus anciens raconte que le jour où les Juges s'entendront et qu'ils allieront leurs forces dans une ultime bataille, si ce jour arrivait, ce serait la fin de ce monde tel que nous le connaissons. Alléchant n'est ce pas? Mais les probabilités pour qu'une telle alliance se face sont quasi nulles. Ce temps viendrait, plus tard, les tensions étaient trop fortes pour le moment. Mais la force d'Alessio conjugué à la mienne avait anéantit cette ville en quelques instant, sans la possibilité qu'aucun habitant ne survive, pas un seul enfant. Dans la nuit qui se profilait on entendait les cris des derniers survivants être consumés par le feu, pleutres qui avaient voulu échappés à la mort.
"...et les Chaldéens reviendront, ils attaqueront cette ville, ils la prendront, et la brûleront par le feu"(Jérémy, 38:23)
Dans mes yeux se trouvait cette lueur malsaine, celle capable de pétrifier un homme. L'excitation était froide, la victoire délicieuse et pourtant je restait là, seulement l'air hautain, au dessus, nous les spectres étions toujours au dessus de tout, au dessus de ce monde. Le sourire qui accompagnait cette cigarette neuve. J'aimais le feu et la flamme, la destruction de cette civilisation, tout me plaisait dans ce tableau. C'était une pierre à l'édifice d'utopia. Regardez Majesté, regarde Belhys, le monde est entrain de partir en fumé, consumé par l'immortel brasier dont j'attiserai les braises pour vous. Je regardais ces flammes, leur couleur, je savais que je le devais à Belhys, une partie de mes actes, sans que je veuille l'avouer était fait en son nom, pour payer ma dette de la couleur qu'elle m'avait rendu, oui ce monde était si beau, rempli de sa palette de milliers de couleurs. D'aucun disent qu'une victoire qui ne nous a rien couté n'en ait pas une, pauvres niais imbécile, peu importe la manière dont on peut écraser l'autre, si vous ne subissez aucune perte c'est que vous avez été le meilleur. Cette citée brulait, le temple était détruit, les prêtres avaient succombé à "la malédiction du démon". La rage de la Wyvern était libéré, mon visage presque déformé par l'amusement et l'odeur du sang, machinalement je me passais la langue sur les lèvres, délectation d'un spectacle sans fin. Ma tête se détourna un instant, lorsque je pris la parole ma voix était encore plus étrange plus grave encore qu'à l'accoutumée...
"N'entends tu pas au loin, Alessio, les enfants et les femmes des villages voisins qui hurlent leur désespoir de la perte de leurs époux et pères venus en ville... il est temps de les soulager de leur fardeau..."
La mort, toujours la mort. Me concentrant sur la Wyvern ectoplasmique, elle finit par disparaitre, revenant alimenter ma puissance. Regardant mon gantelet créé à partir de la poussière rejeté par Alessio, ce dernier explosa, en plusieurs morceaux. Faisant apparaitre du néant d'autres matériaux et ramenant vers nous les chairs des cadavres se liquéfiant. Le processus ne prit que quelques instants, mais les chairs s'assemblèrent, au départ difformes, elles finirent par s'affiner en deux montures, deux destriers dont les sabots saignait, dont les chairs et les muscles étaient à vifs et qui furent recouverts par la poussière noir, leur crin, et le reste de leur corps fut recouvert que la même matière que les pièces du jeu d'échec d'Alessio. Montant sur le premier des deux étalons noirs je proclamais...
"Venez à moi, armée des morts, levez vous sur mon ordre et par ma volonté obéissez ou souffrez..."
Sur ces mots une épée de style chinois apparut entre mes doigts et de mon cerveau semblèrent s'échapper des âmes. C'était la première fois que je tentais cela, utiliser les âmes du massacre d'Eleusis que j'avais perpétré 2300ans plus tôt et les implanter dans des cadavres en faisant une armée de mort vivant sous mes ordres. Certains ramassèrent leurs têtes, les enfants mutilés ramassaient machinalement leur poupon et ils s'agenouillèrent tous devant moi. La ville entière était devenue une armée sous mes ordres, j'étais redevenu le général d'autrefois. de L'amen ôsa je n'avais que le pouvoir car désormais j'étais totalement déchu. Voilà la magie Alessio, voilà une partie de mon véritable pouvoir. Laids ils l'étaient, mais leur peur entrainerait leur force. Ils ramassèrent des armes improvisés.
"Faisons cessez les cris et les pleurs... Griffon, marchons en tête et faisons de la civilisation de l'homme, un immortel brasier..."
Sans attendre la réaction du juge je m'élançais, suivit par l'armée. Finalement je vis le Juge me rejoindre et le massacre de tous les villages aux alentours débuta et dura pendant plusieurs heures. Nous aurions put très bien exécuter la tache, Alessio et moi même, mais nous n'avions pas de temps à perdre. Les morts vivants tranchaient et tués, des femmes étaient assassinés par leurs défunt époux, mais ce n'étaient que leurs enveloppes, les âmes étaient celles des habitants de la cités d'Eleusis et se battaient comme tels. Chaque mort fait par mon armée augmenterait ma collection d'âmes, cette fois je ne les abandonnais pas aux enfers. je tranchais, depuis mon destrier qui piétinait les cadavres, et Alessio complétait le tableau en brulant à chaque fin de village. Peu importe si mes soldats tombaient, les âmes revenaient dans mon esprit, les scellant à nouveau. Sur les visages de cette armée il n'y avait que la haine envers moi, celui qui les obligeait, celui qui obligeait cette enfant à sauter à la gorge de sa mère pour la vider de son sang, mais ils obéissaient, fidèles créatures issue des ténèbres.
C'est alors que je ressentis quelque chose, au milieu des mort et de l'odeur de sang et de chair, un cosmos, dans la ville. regardant Alessio il l'avait aussi ressentit. D'un revers d'épée tous les soldats tombèrent et les âmes s'amassèrent dans mon esprit, me perturbant pendant quelques longues secondes. Arrivant à reprendre le dessus sur les cris et les pleurs, les insultes et la haine, un seul regard avec le juge suffit à se comprendre. Nous chevauchâmes à bride abattue sur vers la citée, si un saint était là, il pourrait prévenir le Sanctuaire. Il ne serait qu'une victime de plus. En arrivant sur place j'arrêtais brusquement ma monture devant le spectacle et ce fut un rire malsain malsain devant cette scène de courage pathétique, il était seul, dans les guerres passées j'avais déjà vu cette armure, l'armure du saint de cristal. il s'efforçait d'éteindre les incendies. Mon rire se fit plus fort, et enfin ma voix...
"Pathétique humain, qu'essaies tu de faire? Arrêter la progression de l'avenir? C'est vrai que vous les saints ne croyez pas au destin ni en la fatalité. Vous ô grand protecteur de votre race corrompus... je me présente, je me nomme Belgarath, juge de la Wyvern protégé par l'étoile forte et violente. Mais continue, continue, gèle tout ce que tu voudra, tu ne fera qu'offrir à ces corps, des cercueils dont ils n'ont pas besoin. (me tournant vers Alessio en me remettant convenablement en selle) Dis moi, que crois tu qu'ils arrive à un cadavre s'il fond subitement après avoir été gelé?..."
D'un claquement de doigts les flammes reprirent de plus belle, la glace se transforma en vapeur d'eau. Le combustible utilisé venait des enfers, rien ne pouvait geler la poix. Hormis le froid du cocyte, le zéro absolu... .
"Ta venue est inutile, ta présence déplorable, tu es un humain, néfaste pour ce monde. Alessio, tu voulais détruire la pomme, je te présente, l'un de ses vers, bien qu'il soit maigrichon. Voudra tu le faire danser ou devrais je le broyer?"
J'étais un peu las, l'excitation avait disparu, après tout ce carnage ce n'était qu'un silver saint. Rien de bien folichon. Un débat verbal commença pour savoir qui d'Alessio ou moi même aurait le loisir de lui porter le coup de grâce. Décidément, les humains sont bien ridicules.
"Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts" (Jean Apocalypse, 1:18)
Alessio
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Sam 13 Aoû 2011 - 14:31
Sourire aux lèvres, le Griffon contemplait son chaotique terrain de jeux, empli d'une enivrante félicité. Éprouvant carnage, même si donner le meilleur de lui-même aurait été faire trop d'honneur à de si pitoyables larves. Leur existence même était une ineptie, un mensonge psychique. C'est pourquoi tous brûleraient dans les flammes qu'il aurait allumé en personne. Les feux de la révolution. Fier de son ouvrage, il exhala le panache de fumée que renfermait sa gorge. Paupières closes, il huma cet air dont eux seuls avaient choisi la fragrance. Celle de la mort et du désespoir, faite à partir de chair brûlée et de brasier ardent. Les corps sans vie jonchaient le sol en tous sens et déjà les charognards s'en disputaient les restes, faisant de ces vestiges un vaste banquet, un festin des décharnés. Somme toute, ces rapaces n'étaient ni pires ni meilleurs que ce dont ils se rassasiaient actuellement, l'humanité n'étant au demeurant qu'une meute de hyènes dégénérées que seul l'appétit mène par le bout du nez.
À ceci près que le leur n'était pas voué à la viande faisandée mais plutôt au pouvoir, à l'argent et à toutes sortes de vices du même acabit. Tous étaient des pêcheurs condamnés à une éternité de damnation. En vérité, ils n'avaient fait que se faciliter la tâche en les envoyant prématurément au sein de leur domaine pour qu'ils y reçoivent le châtiment mérité, écourtant une vie de perdition ne faisant que les rendre plus nuisibles qu'ils le sont à l'origine. Quelle idée avait-il pu passer par la tête des Dieux en donnant vie à l'homme ? C'était une absurdité, une incitation à la douleur, de même que l'étaient les liens que l'on peut tisser et les relations humaines. Tout cela n'était qu'un ramassis de sottises et avoir exécuté ces impies soulageait Alessio d'un poids : chaque meurtre en ce monde était une bénédiction, un pas de plus vers l'ultime renouveau qu'il ambitionnait.
Fort de ces intentions, il aurait pu continuer de jour comme de nuit jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un mais il était à craindre qu'on ne le laisse pas n'en faire qu'à sa tête assez longtemps pour purger la planète de ce détestable fardeau. Les vents déchaînés continuaient de chanter à la gloire de leur conquête, domestiqués par un cosmos toujours omniprésent dans l'atmosphère. D'une telle facilité... Cela valait-il vraiment la peine de s'abaisser à leur marcher dessus ? La seule respiration d'un Juge à proximité semblait les accabler d'un mal inconnu en un claquement de doigts, les achever était avoir pitié de ces êtres misérables et il n'était plus dans ses habitudes de faire preuve de compassion. Les grimaces de douleur et les cris figés dans les gorges qui se peignaient sur les visages blafards des défunts lui inspirait une joie indestructible et il ne demandait qu'à remettre le couvert autant de fois qu'ils le pouvaient avant qu'on ne vienne leur demander des comptes.
— J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. (Romain, 8:18)
En effet, Belgarath n'était pas le seul à avoir lu la Bible dans son intégralité. S'il pouvait difficilement croire à une religion monothéiste alors qu'il n'en avait pas vu le Dieu tandis que la sienne lui avait révélé l'existence affirmée de ceux dont on l'assommait dans son enfance, il en avait retenu nombre de passages aux termes plaisants, même si la plupart de ceux respirant une joie de vivre aberrante avaient de longue date quitté son esprit pour ne laisser que ceux correspondant à sa présente mentalité. La fumée de sa cigarette se mêlait à celle des masures que l'incendie n'avait pas fini de ronger, s'étant pourtant étendu au village tout entier à peu de choses près. La condescendance se lisait dans ses yeux d'or, ceux-là même qui n'avaient pas quitté cette couleur de tout le long, premier symptôme de son effervescence et de la haine viscérale qui l'habitait jusque dans les tréfonds de son âme corrompue et souillée par la plus noire des trahisons. N'ayant pas le même stoïcisme que son collègue, il préférait arpenter les rues, profiter de cette vue exaltante, de celle de toutes ces dépouilles éventrées.
Quant aux éventuels survivants, ils n'étaient que cadavre en sursis ; ce n'était pas être présomptueux de croire que tous sans exception avaient au moins été grièvement blessés au vu de l'entrain mis à alimenter leur force de destruction. Ils pouvaient fuir mais pas se cacher et toute tentative se soldait par une exécution sommaire mais néanmoins spectaculaire. Bon nombre des macchabées étaient méconnaissables, réduits à l'état de pulpe sanguinolente, ayant perdu des membres ou autres parties du corps dans le feu de l'action – et ce pour ne citer que ceux qui avaient vaguement l'air humain même après leur passage. Ils ne laissaient que désolation dans leur sillage, s'improvisant Cavaliers de l'Apocalypse dans ces vastes contrées qui, comme l'avait dit la Wyvern, se souviendrait longuement de leur passage. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de ne pas faire de quartiers, ne même pas en avoir laissé un en vie n'aiderait pas à établir leur légende et le fléau qui s'était abattu demeurerait une inconnue. Mais à y réfléchir, ce n'était pas plus mal : ceux à qui ils s'en prendraient la prochaine fois s'attendraient moins à ce que l'histoire se répète pour leur faire connaître le même sort. Interpellé par le sorcier, il cessa de sillonner ce champ de bataille à sens unique et releva la tête vers l'horizon afin d'en contempler les nuances purpurines non sans une pensée pour toute l'hémoglobine foulée au pied depuis le début de son passage en revue.
— Finissons ce que nous avons commencé. Il est vrai qu'il n'est pas de notre devoir de jouer les briseurs de ménages, hâtons-nous de rendre visite aux familles des victimes afin de les réunir. C'est le moins que nous puissions faire pour nous faire pardonner, après tout... Nous avons vu tant de choses que eux, humains, ne pourraient pas croire... Il est temps de mourir.
Un rictus mauvais fendit ses lèvres alors que son ironie s'échappait à flots, de même que les braises de son cosmos se ravivaient pour n'être plus qu'une aura à l'éclat maléfique du plus haut niveau. Sa puissance était remarquable, certes pas à la hauteur de celles de la Wyvern ou du Garuda, mais bien assez pour faire entendre à la Terre entière qu'il n'avait pour but que de les envoyer dans les limbes à tour de bras jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un. D'un claquement de doigts il se sépara de son surplis au profit d'un costume d'excellente facture lui conférant de faux airs d'aristocrate qui seyaient parfaitement à son habitude de se cacher derrière de vicieuses illusions. Ceci fait, il n'eut plus qu'à enfourcher le noir destrier que lui proposait Belgarath ; s'il n'était pas spécialiste en équitation, ce n'était pas la première fois qu'il chevauchait et il n'aurait point de mal à suivre le rythme aussi longtemps qu'il le faudrait.
Une fois en place, il n'eut plus qu'à assister au spectacle d'un Belgarath exalté levant une armée revenue d'entre les morts. Un concept séduisant pour le marionnettiste qui fut heureux de voir qu'une fois de plus ils pouvaient tomber d'accord mais n'en dit mot, préférant voir ce que son acolyte allait en faire. La suite fut principalement faite d'oisiveté pour sa part : il aurait pu bien sûr continuer sur sa lancée, mais préférait observer le spectacle des veuves et orphelins qui cette fois ne seraient pas secourus. À moins que finir assassinés par le père de leur charmant cocon familial pour aller brûler en Enfer ne soit une assistance – et selon Alessio, c'était le cas. La mort n'est-elle pas délivrance ? Spectateur, il se délectait de chaque scène de crime, de tout meurtre commis dans l'enceinte des cités assiégées. À la tête d'un bataillon immortel, ils marchaient sur la Chine et ne laissaient derrière eux que cendres brûlantes. Une activité récréative au sens infernal du terme, il n'y avait pas d'autre mot.
Puis, une tension dans l'air mit fin à cette expédition punitive ; les revenants reprirent leur statut de masse inerte et ils rebroussèrent chemin à grand galop. Quelqu'un était arrivé et ce quelqu'un allait entendre parler d'eux, d'autant plus que s'il ne s'y trompait pas cette aura était celle d'un Saint. Et à en voir le discours qu'ils tenaient sur les défenseurs d'Athéna un peu plus tôt, autant dire que son salut était dès à présent condamné. Arrivés à proximité des délimitations de la ville mise à sac, Alessio se sépara de son compère pour prendre leur proie à revers comme il savait si bien le faire. Leur vitesse de croisière étant pratiquement identique, les sabots cessèrent de claquer au même moment tandis que l'importun se retrouvait encerclé, pris en tenaille par les plus hautes autorités du monde souterrain. Un rire léger et cristallin remonta depuis la gorge d'Alessio avant qu'il n'en éclate, amusé par la situation. S'ils n'en auraient déjà fait qu'une bouchée individuellement, c'était pire à présent qu'ils étaient à deux contre un. Et il ne doutait pas que pour cette fois son camarade ne s'embarrasse pas d'un quelconque code de l'honneur ; jouer le rabat-joie à ce stade de leurs ravages serait de très mauvais goût.
— Pour ma part je suis Alessio, Juge du Griffon, sous l'égide de l'étoile céleste de la valeur. Comme c'est gentil à toi de nous rendre une petite visite, tu m'en vois ravi ! Je suis aux anges. Comment t'exprimer ma gratitude ? Hum... Je pense que suivre l'idée de mon ami est encore le meilleur cadeau que nous puissions te faire. Toi qui manipule la glace, l'expérience devrait te plaire, après tout ça te rendra peut-être service dans une prochaine vie ! Car celle que tu as là s'achève ici...
Il n'en fit pas plus, préférant laisser à ce malheureux l'opportunité de frapper le premier. Il s'était déjà mis dans de très sales draps en venant ici et n'en sortirait pas indemne, et pour peu qu'il connaisse la hiérarchie des Enfers il y avait déjà là largement de quoi le faire paralyser par la peur. Une pichenette aurait alors suffi à le briser mais il n'en était pas question, puisqu'un compagnon de jeu se présentait spontanément à eux ils n'avaient d'autre choix que de le recevoir avec les honneurs qui lui sont dus. Et ceux-ci s'annonçaient particulièrement douloureux, même si les deux hommes ne laissaient rien paraître de leur puissance, préférant attendre de voir la sienne avant pour mieux l'écraser de toute la domination de leur cosmos supérieurs. Cruel, certes, mais c'était lui rendre service que de lui faire comprendre qu'il n'était pas de taille à lutter – si bien sûr il n'essayait pas de quitter les lieux comme un pleutre, mais pour cela encore fallait-il que la peur ne l'ait pas figé. Un haussement d'épaules à l'égard de Belgarath fait clairement comprendre qu'ils n'ont qu'à faire les deux pour ne pas avoir à trancher ; un partage équitable ne pouvait pas faire de mal quand il s'agissait de mettre au supplice l'un de ces bons samaritains en armures clinquantes.
— Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne. (Matthieu, 10:28)
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Marionnettes et fils malsains... Il n'y a aucun avenir au creux de ma main.
Léandre
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Sam 13 Aoû 2011 - 15:55
Si le souffle doux du vent ne lui avait fouetter le visage en cet instant, Orion aurait pu se croire dans le monde des morts. L'incendie qui ravageait la cité semblait tel le brasier du Tartare et la présence écrasante des deux spectres faisait écho aux légendes sur le jugement fait aux défunts lors de leur venue sur les terres d'Hadès. Ils se tenaient tout deux non loin du Saint, tels les annonciateurs de la fin du monde. Implacables, puissants, dénués de la moindre once d'humanité. Même sans leurs surplis, les traits de leurs visages parlaient pour eux. Pour le malheureux Orion, ils représentaient l'immuabilité autant que la démence pure. Orion n'avait jamais fait face à de tels adversaires. Leur victoire sur le Saint paraissait à ce point assurée qu'ils agrémentaient leurs discours de citations de la bible savamment choisies. Mais loin de les desservir, cet aspect ô combien théâtral ne faisait que souligner leur charisme quasi-divin. Le dénommé Belgarath venait d'aviver le brasier sans mal malgré les efforts d'Orion pour le circonscrire. Le jeune Cristal Saint sentit une pointe de désespoir envahir son coeur. Pourtant, ce sentiment ne dura pas. Au vu des épreuves qu'il avait récemment traversées, Orion n'était plus homme à craindre le trépas. Si la mort devait lui tendre les bras aujourd'hui, il ferait en sorte d'enflammer la flamme de sa vie avant qu'elle ne soit soufflée. Que dirait Biscione s'il pouvait le voir en cet instant ? L'accuserait il encore de lâcheté et de faiblesse ? C'est donc d'une voix assurée qu'Orion s'adressa aux deux juges.
- Je suis Orion du cristal, chevalier d'argent protecteur de la déesse Athéna. Je ne pensais pas croiser deux juges du sombre monarque en un tel lieu. De quel droit osez vous prendre les vies de ces innocents ?! Pourquoi avez vous quitter les enfers pour causer tant de souffrances aux mortels ? Ne disposez vous pas d'assez d'âmes en votre royaume ?!
Orion sentit une froide détermination envahir son coeur. Faisait fi du rang ou du charisme terrifiant de ses interlocuteurs, le Lieur d'étoile tourna ses pensées vers les innocents dont les corps exsangues gisaient à des lieux à la ronde. Tant de vies brisées, de destins fauchés par la barbarie et l'égoisme de ces deux individus. Plusieurs options s'offraient au Cristal saint. Se lancer dans un combat vain, fuir prévenir ses pairs ou tenter de parlementer avec ces déments. Lucide, Orion savait qu'il serait écrasé par les deux juges. Un seul d'entre eux aurait suffit à lui infliger une amère défaite. Mourir aussi seul qu'il avait toujours vécu. Un sort à la fois ironique et logique aux yeux d'Orion. Mais s'il pouvait sauver un dernier innocent, prouver avant son dernier souffle qu'il méritait de porter son armure, alors tout ne serait pas vain. Peut être pourrait il blesser l'un des deux juges avant de trépasser ? Un objectif fort ambitieux certes mais réalisable tant que l'espoir régnerait en son âme de Saint.
- «De celui qui dans la bataille a vaincu mille milliers d’hommes et de celui qui s’est vaincu lui-même, c’est ce dernier qui est le plus grand vainqueur.» (Boudha)
Ces paroles entendues voila déjà bien longtemps, venaient de lui revenir en mémoire sans qu'il ne s'en rende compte. Fort heureusement, les souvenirs liés à l'apprentissage de cette citation ne vinrent pas altérer sa détermination. Orion se plaça en position d'attaque, prêt à tout. D'une pensée, il repoussa la peur, les doutes. Rien ne comptait davantage en ce moment que son objectif. Ce jour serait probablement son dernier mais il ne tenait qu'à lui de rester fidèle à sa déesse jusqu'au bout. Tel un aiguillon perfide, les paroles du Grand Pope résonnaient à son oreille en une litanie ininterrompue. Ne viens-tu pas toi-même de m'avouer que tu étais faible et peureux en n'osant même pas rester proche d'une situation que tu estimais toi-même dangereuse ? Athéna n'a que faire des faibles comme toi qui pleurnichent car ils n'ont pas eu de repos ou qu'ils sont blessés. Tu es la honte des chevaliers d'Athéna.
- Répondre à vos provocations ou me lancer dans un combat contre vous ne pourrait que me mener au trépas. Mais jusqu'à la fin, je resterais digne et fidèle à ma déesse et à ce qu'elle représente. Nous sommes les protecteurs de ce monde ! Si vous le jugez à ce point corrompu, quittez le donc ! S'il reste encore un innocent à sauver, alors ma venue est loin d'être inutile. Jusqu'à notre dernier souffle, nous restons les chevaliers de l'espoir ! Depuis les temps mythologiques, Athéna s'est battue pour protéger les humains. Je ne peux que prendre exemple auprès d'une telle force ! S'il le faut je me battrais jusqu'au bout, ô juges, pour que brille la lumière de l'espoir sur ces terres ravagées !
Orion pensa à sa vie de reclus. A ces années d'exil dans les terres de Sibérie. A son isolement au sanctuaire. Tant de souffrances jonchaient son parcours. Mais face aux actes héroiques de tous les saints morts pour leur idéal commun au fil des siècles, sa détermination lui semblait encore un maigre tribut.
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Sam 13 Aoû 2011 - 17:48
Joli saint, petit saint... pourquoi es tu si combattif? petite créature, faible furoncle de l'espère humaine. Ridicule pouvoir, le cosmos... l'argent... tout cela n'est rien face au néant que je suis. Je notais chacune des phrases cités par Alessio auparavant, un léger sourire à chaque fois, nous, nous prononcions des mots d'un livre soit disant saint. Et où était la punition divine? Où était l'éclair salvateur chargé de laver ce monde du démon. Ou peut être... et oui peut être que nous n'étions pas des démons... avait il pensé à cela? Leur Dieu unique méprisable... les verset de sa sainte bible ne sont que le pathétique reflet de l'amertume humaine face à un monde qu'elle ne peut pas comprendre. Ainsi Orion était son nom. j'écoutais ce qu'il disait, ce même discours que j'entendais depuis plus de deux millénaires de combat aux côtés de Sa Majesté Hadès. Et où était elle, leur Athéna? Où était elle la Déesse que j'avais rencontré et que j'avais méprisé. Mon regard n'avait que du mépris, mes pupilles émeraude brillaient avec la lune qui était désormais levée. Nous n'étions éclairé que par les flammes autour de nous, l'odeur de chaire brûlée ne me dérangeait pas. Descendant de ma monture je m'approchais de lui, roulant une nouvelle cigarette je ramassais un peu de cendre au sol, mélange de cadavre, de bois, de chair, de sang, d'âme... les saupoudrant avec mon tabac. je mis ma cigarette entre mes lèvres et l'alluma en claquant seulement des doigts. Prenant une bouffée je me retrouvais à deux mètres du saint en parlant d'une voix grave, claire, elle résonnait dans ce paysage de désolation.
"Et qui pensais tu croiser?... Si tu es venue ici guidé par l'odeur de la chair, le son des hurlements et le gout des larmes. Que pensais tu croiser hormis les envoyés de la mort... Shinigami (terme employé par Belgarath dans sa langue d'origine, soit un mélange de japonais et de chinois)... tu parles de droit... de vie,d’innocence, de souffrance, mais comprends tu seulement la portées de ces mots? Quel âge as tu? 15 peut être 20ans... que crois tu avoir compris des règles de ce monde face à des êtres millénaires tels que nous, ta vie n'est qu'une poussière, ton approche de ce monde une larme, ta connaissance... une cellule. Je ne dois pas d'explication à une créature tel que toi dont le pouvoir n'égalera jamais le miens..."
Il se mit à citer le Bouddha, un sage parmi les hommes, peut être le seul ayant compris que l'existence de l'homme ne devait pas être lié à l'homme lui même, mais à la nature et aux êtres qui l'entouraient. Il citait la parole d'un homme... pour contrer les idées de millions d'autres? Pathétique. Je recrachais ma macabre fumée dans son visage, le nuage prit la forme d'une femme portant le corps de son enfant mort, avant de s'infiltrer dans les narines du jeune saint jusqu'à ses poumons. Je retins un moment en levant la main, l'avenir que préparait Alessio au jeune saint...
"Attends Alessio, tu veux le tuer?... le tuer... n'est ce pas un peu simple? Il parait que les saints n'ont pas peur de la mort, ils paraient qu'ils l'accueil avec joie quand ils ont accomplis leur mission. Mais quelle mission penses tu qu'il va accomplir? Il n'y a plus que des morts... il n'y a plus que nous... et la faiblesse de son pouvoir ne peut pas nous atteindre... finalement je me demande si un saint qui comme lui n'a rien accompli... ne crains pas non plus la mort? Mourir au nom de qui? de quoi?... Laisse moi rire."
Ramassant un peu de poussière sur le sol et la jetant dans les airs en lui insufflant un peu de mon pouvoir, au dessus de la tête d'Orion, la constellation dont il portait le nom. Brillant d'une magnifique beauté bleuté, par ce seul geste je lui prouvais que les enfers étaient capable de rendre les choses encore plus belles, plus marquantes encore, de les faire resplendir un dernier instant. Au moment même de la création de cette constellation, le cosmos qui s'en émanait était plus puissant que celui d'Orion, de la simple poussière était plus puissante que lui. Je fis alors exploser une partie de mon cosmos suffisamment pour le laisser sans appel face à une quelconque réaction du saint devant qui je me trouvais désormais. Mon index venant relever son menton pour le perdre dans mes yeux, un sourire sadique et cruel affiché sur le visage, ma cigarette coincée entre mes dents.
"Quitter ce monde?... Tu oses me demander de quitter ce monde, alors que vous les humains, n'en êtes pas les propriétaires? Tu oses me demander cela toi, qui dans cet univers n'a aucune importance. Tu t'adresses à moi comme si tu te voyais mon égal et pourtant, tu transpire la peur... ce monde n'est pas le tiens. Tu ne l'a pas créé, toi, l'espèce humaine, vous ne faites que le piétiner de seconde en seconde l'entrainant vers sa perte. Qui crois tu convaincre avec ces mots auxquels tu as toi même du mal à croire? Que connais tu des temps mythologiques? N'as tu jamais réfléchis... (je me baissais vers lui pour lui murmurer à l'oreille des paroles qu'Alessio pouvait entendre) et si c'était vous qui étiez les méchants... et si nous représentions l'espoir?... en éliminant votre espèce, nous permettons à ce monde et à des milliers de créature de survivre... la maison d'Athéna, son Sanctuaire, ne vautrienn de mieux qu'une immonde demeure où les enfants couchent avec les chiens, la déchéance de l'humanité, écoute mon petit secret... j'ai moi même rencontré Athéna... et elle ne vaut pas mieux qu'une ****** à prix bradés... alors...(mes yeux se braquèrent sur Alessio et ma voix se fit plus forte) Attrapes!"
Un coup de poing percuta l'estomac d'Orion, le projetant suffisamment fort pour qu'il atterrisse dans les bras d'Alessio qui s'amusa un peu avec lui à sa manière. J'arrivais pour pendre part à la danse, nos poings percutant au même moment la mâchoire du sainte et mon épée entaillant son flanc. Il allait souffrir, oui comme jamais il n'avait souffert jusqu'à présent. Il n'était qu'un pantin entre nos mains, et nous étions de formidables metteurs en scène. Un coup sec arriva derrière sa nuque, juste assez puissant pour provoquer de la douleur, pas assez pour le paralyser. Le voyant à terre sa main là, à porté, comme une offrande à la souffrance, mon talon s'écrasa allègrement dessus pour la lui briser. Plusieurs coups se succédèrent, pour qu'enfin dans un élan commun, nous lui percutions l'estomac avec un coup de pied, le projetant dans les airs. Il était temps d'augmenter un peu la puissance des coups portés. Jusqu'à présent sans mon surplis, j'avais apprécié le costume qu'avait revêtit Alessio. D'un claquement de doit, mon habit traditionnel fut dévoré par les ombres et remplacé par mon surplis, déployant alors les ailes fixant mon casque solidement sur ma tête. je rassemblais mon pouvoir entre mes mains. Les cheveux au sol disparurent, se concentrant dans l'attaque pour plus de puissance, bientôt l'image d'une Wyvern apparut, il était temps de tester en conditions réelles cette nouvelle attaque...
"Pleur, pleurs devant les portes du désespoir! Éveil toi, à la déchéance de ta propre espèce! Greatest Caution!"
L'onde percuta le saint, il pouvait essayer de s'en défendre bien sûr, mais juste avant Alessio avait lui aussi lancé son attaque. Je restais un moment dans les airs. Me reposant doucement à côté de mon confrère.
"J'espère qu'on ne l'a pas tué... je commence à peine à me défouler...tu es poussière et tu retournera poussière c'est ça?" Un sourire amusé sur le visage, la cigarette dans la bouche, le gantelet d'ébène vint recouvrir de nouveau mon avant bras, la suite allait être bien plus cruelle.
(C'est du combat purement rp, on met les stats uniquement pour avoir un minimum de légitimité et savoir quand il faut arrêter de te tabasser HP : 200/200 CS : 300 - 30 = 270/300 Attaque utilisée : Greatest Caution (30cs utilisés pas d'effet) coups physiques (peu importe combien on en fait on va dire que ça compte toujours pour 5 ce sera plus fun ^^)
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Rôle : Oiseau de malheur.
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Sam 13 Aoû 2011 - 20:32
Il fallut évidemment que le gêneur ressasse quelques poncifs récurrents. Alessio émit un audible soupir, exagérant même pour être sûr qu'il soit entendu de tous. Ces monologues sur l'espoir et l'amitié étaient lassants, en plus de n'avoir de sens que celui qu'on voulait bien leur donner. Qui pourrait croire à de telles niaiseries sinon les naïfs eux-mêmes ? Ce n'était une répartie acceptable que pour ceux qui n'avaient pas vu le monde sous son vrai visage, balafré par la main de l'homme à travers les âges. Son exubérance usait et abusait de leur temps pour étaler en long, en large et en travers un laïus idéalistes qui ne donnait au Juge qu'une envie : celle de s'enfoncer un doigt au fond de la gorge pour montrer ce qu'il en pensait. Mais il avait plus de dignité que cela et se contenta de bâiller avec nonchalance, faisant ensuite mine de se curer les ongles ou de se faire une idée du sens du vent sans même poser les yeux sur ce beau parleur en culottes courtes.
Que savait-il de la véracité de ses dires, lui qui n'avait mis les pieds sur ce sol que depuis une poignée d'années ? Quand en face se dressent des hommes ayant vécu plusieurs milliers d'années, aux âmes vieilles de tant de siècles, les convictions qu'il mettait tant d'ardeur à leur jeter au visage n'était qu'un navrant feu de paille. Plus fragile que le verre. Et il allait de soi que les Juges allaient se faire un plaisir de démonter point par point son argumentaire pour ne laisser que le pantin démuni qui l'avait prononcé sans tenir compte du poids de ses mots. Un parasite de plus en vérité, il n'y avait pas meilleur mot pour décrire cet insignifiant insecte venu troubler leur quiétude pour réciter une leçon apprise par coeur quand on lui lava le cerveau pour en faire l'un de ces petits soldats enfouis sous des plaques d'armure dont il ne réalisait pas même le symbolisme.
— Ce que nous faisons là ? Nous sommes venus rendre une visite de courtoisie à la lie de l'humanité, à cette ère empoisonnée. Nous venons détruire toute chose. Nous venons créer un monument à la non-existence. Depuis la nuit des temps les hommes s’entretuent, aujourd’hui on a juste l’occasion de terminer le travail !
Moqueur, Alessio descendit de cheval pour briser la distance qui les séparait et ne se priva pas de lui envoyer sa fumée, qui se mêla immédiatement à celle de Belgarath puisque faite des mêmes éléments. Les propos tenus étaient si risibles que cette brebis égarée pourrait très bien constituer un divertissement à la hauteur de leurs attentes entre deux saccages. Car il l'était, et ce à tout point de vue. Que ce soit dans sa psyché qui ne méritait que d'être anéantie pour la doctrine qu'on y avait greffée ou dans sa position actuelle, tout portait à croire qu'il n'avait pas mesuré les conséquences de ses actes en se rendant sur place. C'était maintenant trop tard pour y repenser et il n'avait plus qu'à affronter son destin en face, ce qu'il semblait décidé à faire quoi qu'il lui en coûte – même si c'était la vie, mais c'aurait été trop facile. Ce n'était pas comme s'il avait vraiment le choix : que ce soit la capitulation ou la fuite, tout ce qui pourrait se produire serait forcément en sa défaveur.
Que voilà de sages paroles ! Seulement, se combattre soi-même est d'un ennui mortel. Et puis en cas de meurtre, c'est un peu plus compliqué, même si ce n'est pas un réel problème pour nous autres Spectres. En résumé, il est beaucoup plus constructif de perpétrer un génocide, au moins cela évite les dédoublements de personnalité et autres inconvénients fâcheux. Et puis nous ne faisons que vous donner un avant-goût de la fin du monde, il faut bien que vous sachiez ce qui vous attend. Votre extinction n'est plus qu'une question de temps.
Alessio se frotta énergiquement la nuque tout en marchant dans sa direction. Au fil de sa progression, ses habits se changèrent en ténèbres pures pour s'étioler et faire place à un surplis qui restaura toute sa superbe en une fraction de seconde, ses ailes rivalisant de taille avec celles de Belgarath. À la différence de ce dernier le Griffon n'avait pas coiffé son casque, estimant ne pas en avoir besoin. Le heaume de son surplis n'était en effet guère esthétique à son goût et il ne le revêtait qu'en cas d'extrême nécessité, ce qui n'était pour sûr pas le cas tant qu'ils n'auraient affaire qu'à ce gringalet décoloré.
— Tu as raison mon cher, je suis allé un peu vite en besogne. Il y a tellement mieux à faire avec que de le tuer ! L'on vient de nous livrer un jouet un peu plus tenace que tous ceux que nous avons brisé depuis notre arrivée, autant le faire durer, il n'est pas dit que nous en ayons d'autres. C'est du bas de gamme, mais nous devrions pouvoir nous en contenter. Et puis, qui sait ? Peut-être que que si nous le détruisons nous en obtiendrons de plus coriaces par la suite. Disons qu'il nous servira de carte de visite auprès de ses petits camarades, qu'en dis-tu ? Au moins aura-t-il fait quelque chose de sa vie, cela lui évitera de n'avoir fait que se battre contre des moulins à vent. Un peu de miséricorde ne fera pas de mal, ce n'est que donner une sesterce à un sans-abri dans le fond...
Ne cessant point de glousser, Alessio s'emplit les poumons du goudron de sa cigarette et suivit du regard l'étonnant manège de son confrère, appréciant une mise en scène on ne peut plus honnête. Se croyait-il fort ? Plus fort qu'eux ? Stupide ! Si tel était le cas, alors même l'épargner ne saurait pas le sauver. Qui n'est pas discret n'est pas longtemps, et narguer les plus hautes autorités infernales sans se soucier de son devenir n'est ô combien pas recommandé quand on tient à sa peau. Pour se montrer si insolent, il ne méritait pas même de périr de leur main, tout au plus de ramper dans la boue en espérant un jour pouvoir rattraper un niveau qu'il n'aurait que dans ses rêves les plus fous. En écho au cosmos de son semblable, celui du Griffon se déploya de même que le faisaient ses ailes, faisant tomber une suffocante pression sur ce pestilentiel charnier. Si l'odeur des corps inertes et pourrissants quand ils n'étaient pas déjà calcinés ne les dérangerait certainement pas, il y avait de grandes chances que cela heurte la sensibilité et le côté fleur bleue de ce bienfaiteur de pacotille. Il n'était maintenant plus qu'un fer chauffé à blanc coincé entre le marteau et l'enclume au sens premier du terme, pétrifié à équidistance d'une paire de démons qui ne demandait qu'à l'écorcher vif et à se faire un tapis de ses lambeaux de peau une fois fait.
— Dis-moi chevalier, que sais tu de la peur ? Quand les enfants vivent, naissent et meurent dans les ténèbres, alors il est temps d'avoir peur. Allons, cesse de trembler comme une feuille. Le moment n'est pas encore venu. Contente-toi d'apprendre ce qu'est la douleur et grave-en le souvenir au plus profond de ton être ; nous nous chargeons de le ciseler nous-même dans tes chairs.
Quand ce corps de chair et d'os voltigea dans les airs à la façon d'une poupée de chiffon, il l'accueillit avec les honneurs, le gratifiant d'un uppercut dans l'estomac qui saurait lui couper toute respiration s'il n'arrivait pas à se prémunir. Et comment le pourrait-il ? Quel que soit le côté où il regarde, le Saint n'y verrait qu'un ennemi qui le surpasse à tous niveaux. S'il pouvait résister, tenir tête était impensable, et devenait même surréaliste alors qu'ils s'y mettaient de concert pour faire un sort à ce cadeau du Sanctuaire. La seconde salve partit à l'instant même où Belgarath le rattrapait, ses phalanges percutant cette fois à la mâchoire pour troubler les sens et l'équilibre par le fait même. Là où la Wyvern s'était contentée de l'entailler, Alessio préféra projeter un fil de chacun de ses doigts afin de percer son corps en divers endroits, les câbles ne demandant qu'à le transpercer de part en part s'il ne déviait pas leur inexorable course de sa trajectoire.
Qu'il le fasse seulement ; cela tomberait on ne peut mieux pour offrir la plus belle des ouvertures à la jambe du marionnettiste, empreinte d'une célérité qui lui briserait quelques côtes s'il ne les protégeait pas. Mais jamais il ne pourrait se défendre de tous les côtés à la fois et il faudrait bien qu'il finisse par encaisser, c'était pourquoi il était plus intéressant de ne pas lésiner sur la technicité des coups afin que toute blessure sans toutefois faire naître le péril de la mort. Il fallut néanmoins attendre que son pied retouche terre pour que la jambe opposée s'élève à son tour, en direction d'un plexus solaire qui semblait fait pour la recevoir. Aussi performante que soit sa garde, il ne jouait pas dans la même cour qu'eux et la pluie de coups aurait raison de toute résistance en un clin d'oeil. Mais peut-être pouvait-il répondre par une contre-attaque ? Seul l'avenir le leur dirait, même si le Griffon se désintéressait des compétences du chevalier des glaces. Une brise rafraîchissante, voilà tout ce qu'il pourrait leur offrir et ce serait plus à leur avantage que le contraire.
— Je dois dire que je me suis toujours demandé ce qu'Athéna pouvait faire avec tant d'hommes sous ses ordres. Dans le cas d'une déité masculine, il n'y a rien à craindre, il est dans leurs habitudes d'être d'excellents meneurs d'hommes. Mais que dire de cette souillon divine qu'est Athéna, qui ne ferait pas même de mal à un insecte avec ses futiles espérances ? C'est pour cela que nous vous détruirons jusqu'au dernier et rapporterons vos Dieux brisés dans l'Enfer qui nous a vus renaître sous cette forme. Votre ego est un appât de choix, mais votre justice ne sert que vous.
L'onde de choc secoua la zone. Étoile céleste forte et violente n'était pas un titre usurpé, force était de le reconnaître. Et si les bâtiments adjacents furent ébranlés au point de s'en effondrer pour la plupart, démantelant un peu plus les montagnes de cadavres qui gisaient de tous côtés, le Griffon était pour sa part indemne. Pouvait-on en dire autant de leur cible commune ? Certainement pas. Par acquis de conscience, Alessio s'admonesta de ne pas lui laisser le temps de se remettre de ses blessures. La pire erreur qu'on puisse commettre avec ces vermines était de les laisser face contre terre à reprendre leur souffle car cela tendait à leur redonner une lueur d'espoir fugace et une regrettable pugnacité. Autant qu'il ne se leurre pas et se contente de rester prisonnier de cette sphère de souffrance où ils l'avaient enfermés à grand renfort d'une brutalité inégalable. Ils n'étaient pas parmi les plus grandes menaces de l'armée des morts sans raison et le pauvre petit l'apprenait à ses dépends. Après les insinuations de Belgarath sur l'être et le paraître, alors que cette opinion contraire à la sienne devait avoir bouleversé son opinion, le moment était idéal pour enfoncer le clou d'un ton sentencieux.
— Pauvre âme égarée dans la profondeur des Ténèbres. Tu fais le mal et méprise ton prochain. Ton karma est souillé par le crime. Veux-tu goûter à la mort ? Gate of Treason.
Les pas incertains du condamnés n'avaient depuis plus qu'une destination. Franchir les portes d'un labyrinthe où il errerait indéfiniment jusqu'à ce qu'on lui montre la sortie dans un élan de clémence faute de pouvoir l'atteindre sans aide extérieure. Mais ce n'étaient pas ses bourreaux qui allaient l'en informer, c'était une évidence et il s'en rendrait compte en déambulant dans les méandres de son esprit malade que ce dialogue avait du meurtrir plus profondément que son corps. Car si lui briser les os était, certes, une activité saine et distrayante, il était toujours plus alléchant de fissurer son esprit et tous les préceptes dont on l'avait alimenté depuis son entrée dans l'ordre des Saints. Remettre en cause tout ce qu'on lui avait appris et l'obliger à voir par les yeux de ses ennemis jurés, à se dire qu'il n'était pas le seul à penser défendre une justice et que la sienne n'était pas forcément la plus équitable. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que ces êtres répugnants retournent au fond de l'abîme et l'enfermer dans ce dédale dont nul n'était sorti sain et sauf était le meilleur moyen de renforcer le malaise qui ne tarderait pas à lui retourner les tripes, et la cervelle en parallèle si tout se déroulait selon le plan prévu. Le début de la fin.
Citation :
¤ PV : 200 ¤ CS : 206 - 40 = 166
¤ Gate of Treason : 40 CS pour 40 dégâts. Drain de 5 CS pendant deux tours si pris de plein fouet.
Le premier porteur du surplis fut le Roi Minos en personne, qui reçut de la main d'Hadès le droit de juger les âmes des défunts. Mais le Roi portait le lourd poids de son erreur face à Poséidon. Père du Minotaure, une fois devenu Juge il obtint le pouvoir d'ouvrir à volonté les porte d'un labyrinthe devant ses ennemis pour les rendre fous. Alessio se sert de cette technique fourbe pour détruire la psyché de ses ennemis, qui se se retrouvent téléportés dans leur propre esprit devenu dédale sans fin dans lequel ils perdent toute conscience.
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Marionnettes et fils malsains... Il n'y a aucun avenir au creux de ma main.
Léandre
Chevalier d'or du Capricorne
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Sam 13 Aoû 2011 - 22:07
Greatest Caution!
Mû par des réflexes hérités de ses précédents affrontements, Orion opposa sa plus puissante défense à l'offensive ô combien mortelle du juge. Les bras tendus de chaque coté de son être, le Cristal Saint s'écria dans un souffle.
Cristal Wall !
A peine les mots étaient ils sortis de sa gorge qu'une magnifique protection lumineuse s'éleva devant Orion. L'attaque de Belgarath heurta avec violence le mur de Cristal mais celui ci tint bon. Durant une fraction de seconde, Orion remercia silencieusement ses précédents adversaires qui lui avaient permis de s'aguerrir à ce point. Son répit fut de bien courte durée. Le second juge, Alessio du Griffon apparut devant lui pour percuter sa mâchoire d'un poing à la force implacable. Avant que le malheureux Saint ne puisse réagir, son corps fut percé de dix fils tout droit sortis des doigts de son bourreau. Sa splendide armure ne pouvait rien pour lui face à de tels assauts. Loin de s'arrêter en si bon chemin, Alessio cueillit Orion au sol et s'amusa à percer ses maigres défenses. A chaque coup reçu, le Lieur d'étoile sentait la différence de puissance qui le séparait de ses adversaires. Un seul d'entre eux aurait suffit à abréger ses souffrances. Ce n'était nullement un combat. Juste un jeu pervers entre un Saint impuissant face à deux Spectres à la force proche de celle des Chevaliers d'Or. Peut être supérieure. Voila donc la puissance des Juges d'Hadès ? Ces êtres immortels dont la lourde tâche était de juger les âmes des humains. Pourquoi le destin avait placer Orion sur leur route ?
— Pauvre âme égarée dans la profondeur des Ténèbres. Tu fais le mal et méprise ton prochain. Ton karma est souillé par le crime. Veux-tu goûter à la mort ? Gate of Treason.
L'attaque mentale à laquelle il ne s'attendait pas mis à mal non seulement le corps mais l'âme d'Orion. Pourtant sa volonté ne vacilla pas. Il devait tenir envers et contre tout... Mais dans quel but ? Pourquoi devait il continuer à se battre ? Pour protéger l'humanité. Mais de quelle menace ? Une pléthore de scènes défilèrent devant ses yeux exorbités. Des mères qui tenaient fermement leur enfant. Des hommes travaillant la terre. Puis des combats. des dizaines, des centaines d'affrontement entre humains. Tant de sang... Et pourquoi ? Une vision s'imposa alors à son esprit perdu. Son propre père donnant l'ordre à ses sbires de mettre à mort les villageois qui avaient osés résister à son autorité. De quel droit avait il pu commettre un tel crime ?
Par la même certitude que celle qui pousse les hommes à se croire propriétaire de ce monde fondé par les dieux...
Les deux spectres avaient ils à ce point raison ? A en observer la façon de se comporter des hommes à travers les siècles, comment y voir autre chose qu'une barbarie primaire ? Un spectacle pathétique pour les observateurs immortels. A quoi bon vouloir protéger une humanité dont le seul but demeure de se dévorer elle même chaque jour davantage ? Une autre vision plus lumineuse s'imposa alors. le Sanctuaire.
Comme dans un rêve, Orion survola ce lieu saint. Chaque maison lui était désormais familière. Mais à bien y réfléchir, ce vestige de la puissance d'une déesse absente demeurait il autre chose que le miroir d'une humanité corrompue que les Saints s'évertuaient à défendre ? le Grand Pope lui même avait trainer Orion dans la boue. L'avait brisé sous sa botte dorée. Tel l'homme sans coeur qu'il restait, Biscione n'avait fait preuve d'aucune compassion, d'aucun compréhension envers le Cristal Saint.
Tu es la honte des chevaliers d'Athéna.
Orion se souvint alors d'Angèle et du mal qui semblait la rongée. Sa noirceur aurait pu faire écho à celles des deux juges d'Hadès. Tout comme celle de Scareface d'ailleurs. ce monstre aux yeux fous qui n'avaient pas hésiter à l'expédier dans le monde des morts sans savoir si Orion serait capable d'en revenir. les Saints eux même n'étaient donc rien de plus qu'une bande de fanatiques corrompus. A l'image du monde qu'il prétendait chérir. Tout à son observation du Sanctuaire, le regard inquisiteur d'Orion finit par croiser les yeux de pierre de la statue d'Athéna.
Et toi ô puissante déesse ? Où te trouves tu en ce moment ? Pourquoi as tu abandonner tes propres chevaliers ?! La vacuité de nos existences a t'elle finie par te frapper toi aussi ? Pourquoi restes tu silencieuse Athéna ?! Serais tu toi aussi une vulgaire chimère, ô déesse !
Une lumière comme nulle autre pareille vint alors éblouir le Saint désabusé. Mais loin de gêner sa vision ou de lui occasionner la moindre douleur, cette douce aura apaisa le coeur d'Orion. Un vent doux se leva pour venir caresser son visage. Une présence majestueuse, puissante, aussi douce que les bras d'une mère submergea l'esprit du Lieur d'étoile à mesure que les ténèbres s'extirpait de son âme brisée.
- Vous avez raison... Notre race est peut être vouée à l'extinction de notre propre fait. Peut être avons nous considérer cette terre comme la notre sans en avoir le droit. Peut être même que nos combats sont vains. Mais tant que le chaleureux cosmos de notre déesse illuminera nos coeurs et enflammera nos âmes, nous poursuivrons le lutte. S'il le faut, je donnerais ma vie pour que résonne encore les rires d'enfants. Pour que rayonnent les visages des hommes.
Son esprit toujours inconscient, le corps d'Orion agit de son propre chef. Le Saint se releva d'un geste lent à mesure que son cosmos s'enflammait. Faisant fi des traces des coups terribles qu'il avait reçu, Orion leva les bras vers le ciel. Autour de sa mince silhouette, une nappe de glace vint recouvrir le sol.
- La Terre n'appartient à personne. Elle n'est réservée qu'à ceux qui l'aiment et qui la protègent. Et nul être dans l'univers ne l'aime davantage qu'Athéna !
Aurora Thunder Attack !
Une variante plus efficace de la poussière de diamant. Imparable. L'adversaire ne pourra se défendre à la prochaine attaque cosmique !
Un rayon de gel d'une intensité incroyable jaillit des mains tendues du Saint en direction des deux juges. Le corps meurtri et l'âme brisée, Orion laissa son cosmos dépasser le sixième sens pour atteindre pour la toute première fois le septième. Son énergie explosa alors comme jamais auparavant. Même s'il devait mourir aujourd'hui, il parviendrait à porter au moins un coup à ses adversaires !
Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Dim 14 Aoû 2011 - 15:33
Ce combat n'était pas un véritable challenge, cela faisait longtemps que je n'avais pas eu d'adversaire digne de ce nom. Pitoyable créature, humains méprisables, des cadavres, des morts qui sauveraient ce monde de l'avenir qu'était entrain de lui construire la race humaine. Nous étions des morts, serviteur de la non vie, objets de sa Majesté Hadès, nous étions hors de temps de l'espace et de la matière elle même. Notre fil avait été coupé par les moires il y a longtemps de cela, personne ne pouvait plus influer sur notre destinée, nous étions certainement les êtres les plus libre de cet univers. Mais combien de spectres ou d'êtres humains étaient capable de s'en rendre compte, Hadès seul avait le pouvoir de nous dicter notre destin, en dehors de cela, il ne convenait qu'à nous d'être plus fort, suffisamment fort pour ne pas être vaincu et nous pourrions réaliser les ambitions de notre Seigneur et Maître.
Lui, Orion, était encore attaché aux fils du destin, comme ceux dont Alessio l'avait transpercé. Précision chirurgicale, mon greatest caution était encore imparfait, mais suffisant pour que l'attaque d'Alessio s'empare de l'esprit du jeune homme. Jamais encore je n'avais vu juge du griffon utiliser une pareille attaque, le jeune Juge était doté de pouvoirs psychiques, haha, parfait, inutile de lui montrer les miens, pour le moment. Autant continuer de frapper encore et encore. Voyant l'amusement d'Alessio sur sa pauvre petite marionnette un sourire vint s'afficher sur mes lèvres...
"La folie fait la joie de l'homme privé de sens." (Roi Salomon)
Mais le discours du saint commençait à m'ennuyer, ainsi il n'avait pas compris, dommage pour lui, nous lui avions laissé suffisamment d'argument et de temps. Il fallait passer aux choses sérieuses, je levais ma main vers les cieux quand je sentis le pouvoir du saint se transcender. Il puisait tout son cosmos dans cette ultime attaque. Lors des précédentes guerres saintes j'avais déjà vu ce genre de pouvoir, celui issue des glaces éternelles du nord de l’Europe. Un froid presque égal à celui d'Asgard.
"Ceux qui l'aiment hein..." murmurais je avant de rabattre mes ailes devant moi, protection ultime face à ce genre de puissance. Les dernières secondes furent les plus terrible, non pas que je ressente le froid, mais mon corps tout entier fut recouvert de glace, comme prit dans la glace. Laissant quelques secondes au saint pour lui faire croire à sa victoire, mon rire retentit de derrière le cercueil qu'il avait forgé pour moi.
Un rire venu d'outre tombe, moqueur et bien plus glacial que ce froid enfantin. La fine couche de glace qui me recouvrait explosa en quelques secondes, faisant s'échapper un cosmos bien plus meurtrier que précédemment, écrasant celui du saint bien entendu, mais également celui d'Alessio. Ce n'était pas véritablement de la colère qui en ressortait, mais de la splendeur, il était temps de montrer à ce gamin qui était le maître et qui était l'esclave entre nous. Il ramperait à mes pieds. La face de la lune était couverte par les nuages, les étoiles avaient disparue et la constellation d'Orion se brisa au dessus de sa tête.
Un cri strident parcouru le ciel pour compléter le tableau. Un phénix noir, Kyrian?! Toujours à arriver au mauvais moment, je recevais l'animal sur mon bras et pris connaissance du message, mes yeux s'écarquillant un instant, je me tournais vers Alessio...
"Le jeu est terminé, finissons en"
M'approchant du saint, mon cosmos l'écrasant de toute part.
"Il est grand temps pour toi d'être jugé pour tes crimes. Athéna... laisse moi rire, cette gamine orgeuilleuse ne pense qu'à protéger l'espèce humaine au détriment de la Terre. dis moi pourquoi as t on confié la Terre à la Déesse de la Guerre... alors que c'est mon Seigneur qui est surnommé le Juste?... Oui Orion, ta cause n'est pas et ne sera jamais juste? Ta lutte entrainera la destruction de ce monde... Vous allez mourir, tous, pour le salut de cette planète."
Faisant apparaitre une nouvelle fois le registre de tout à l'heure, le nom d'Orion n'y apparaissait pas encore, il était encore en vie. D'un simple geste je pris la plume du phénix noir toujours sur mon épaule pour y inscrire le nom du saint. A peine cette action réalisée, deux gantelet recouvrir mes poings, le livre s'évapora et le massacre commença. Le saint toujours face à moi, devint une créature presque sans vie, mon ultime coup... (Jugement Violent 60cs) je le martelais de coups, tous plus puissant les uns que les autres, très différents des coups physiques de tout à l'heure, à chaque frappe, une étrange lueur s'échappait de son corps, son âme. En plus d'endommager son corps, je martelais son âme, aussi longtemps qu'il le faudrait pour lui faire expier ses crimes, châtiment ultime d'un homme face à son juge, bourreau parmi tous.
Les coups les plus puissants étaient portés avant la main droite, celle avec laquelle les juge soulèvent le marteau dans un tribunal. Il avait venir son jugement, ultime sentence lorsque mon poing droit enserra sa gorge, chaque coup avait fait s'infiltrer dans son corps et son âme un peu de ma magie, un venin pour tout être ne pouvant en supporter la puissance. Et enfin, apothéose de ce spectacle macabre je le regardais de mes pupilles redevenues rouge sang...
"Coupable"
Ce seul mot déclencha la suprématie de mon attaque, chaque goutte de magie qu'il avait eut dans son corps explosa, provoquant des hémorragies interne et externe, tout son être allait désormais se vider de son sang. Mais le plus spectaculaire fut l'âme d'Orion qui était arraché de son réceptacle charnel, ce dernier retombant au sol, entre mes doigts je n'avais que l'âme, feu follet bleuté ayant la forme du saint. Refermant mes ailes sur ce tableau j'aspirais une partie de son âme, recrachant l'autre dans le corps.
"A toi Alessio"
Je lançais le corps en l'air, l'entourant de cosmos il ne devint bientôt plus qu'une balle que nous nous échangions entre juge le frappant suffisamment fort pour que ses os soit brisés et sa mémoire parfaitement altérée. Redescendant sur terre, je laissais Alessio terminer ce jeune saint. Une fois retombé, je m'approchais une dernière fois de lui. Alors qu'il était sur le ventre mon talon explosa les reste de son armure sur son dos, n'en relevant que la peau couverte de coups et ensanglanté. Créant un tisonnier dans ma main je le mis à chauffer contre ma main...
"Pour que tu ne m'oublies pas, quand on se reverra en enfer..."
Appliquant le métal brulant sur la peau du saint, le marquant comme du bétail d'une arabesque complexe sur son omoplate gauche. Soulevant sa tête en dehors du sol je l’écrasais profondément avant de me détourner.
"Fais en ce que tu veux Alessio. Les Saints sont résistant, il survivra et nous n'avons pas le temps, nous sommes attendu, enfin... je suis attendu. Partons, allez." Me baissant au niveau des oreilles d'orion je lui murmurais...
"Tu n'as rien sauvé du tout..."
D'un geste je déployais mes ailes, l'enfer était sur terre à présent. Au dessus de ces villes en ruines nous avions mené à bien notre mission. La destruction avait commencé, la route de la soie était rompue, la chine était perdue. Alessio... ami, non décidément nous ne l'étions pas. Mais pour le moment nous allions devoir nous supporter, et même avec la faiblesse de son cosmos, il était un allié de choix. Les enfers allaient subir des heures bien sombres...
Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Rôle : Oiseau de malheur.
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Mar 16 Aoû 2011 - 22:57
Même pour cette jeune larve, le heurt avait été instructif. Ses ressources insoupçonnées avaient éclaté au grand jour dans l'espoir d'un retournement de situation. Coup du sort qui ne viendrait pas. Aussi étonnant que soit ce sursaut d'énergie de la part d'un mourant, le fait était que cet assaut de la dernière chance ne pouvait que se solder par le plus cuisant des échecs. Si nombre auraient tremblé face à la frigide déferlante, c'était cette fois des Juges d'Hadès qui se situaient sur sa trajectoire, et passer outre un tel obstacle demandait plus que ce que pouvait fournir un sbire d'argent à l'agonie. Alessio ne daigna pas calculer de parade, se contentant de laisser venir à lui l'onde gelée tandis que son confrère en était déjà à l'étioler sans ambages. Quand vint son tour, le Griffon ôta méticuleusement la cigarette de ses lèvres pour que le vent glacé ne l'éteigne et tendit la main sans se hâter, prêt à recevoir l'attaque sans sourciller. Et ce fut le cas : dès qu'elle entra dans son proche périmètre, une sphère de toile se tissa autour de sa haute taille, passant pour un bouclier de premier ordre. Les fils absorbèrent la majeure partie de la vague de froid pour mieux les digérer, ne cassant pas le moins du monde, avant que les ailes du Spectre ne se déploient brusquement pour chasser les derniers vestiges de cette ultime arcane. Indemne, Alessio remit en place son doux poison alors que son cosmos, toujours en liberté, crevait le plafond.
Certes pas à la hauteur de celui de Belgarath qui le devançait de loin mais plus qu'il n'en faut pour donner des cauchemars à ce parasite et ses boules de neige. Dans le prolongement de son geste, ses ailes se mirent en mouvement, extension de son propre corps, pour l'aider à s'élever dans les airs. Prendre de la hauteur ne lui demanda qu'une courte attente avant de dominer les ruines de la cité de sa position, la furie des bourrasques venant charrier ses sombres mèches. Ne restait plus qu'à finir le travail et il savait exactement à quelle astuce recourir pour n'entendre plus parler de ce misérable qu'il n'avait que trop vu. C'était terminé, et c'était à lui que revenait d'écrire le point final noir sur blanc. À nouveau, les vents se levèrent, et cette anomalie n'était pas plus rassurante que la première fois. Celle-ci n'avait été qu'un coup d'essai afin de voir jusqu'où portait sa puissance une fois sur Terre sans néanmoins tout donner pour que Belgarath n'en sache pas trop long à son sujet. Mais après avoir assisté à sa contre-attaque qui était elle aussi riche en enseignements, sa malice lui avait soufflé à l'oreille de ne pas chercher à se cacher et de ne faire que ce que bon lui semble tant que cela servait ses intérêts. Et présentement, il lui était bénéfique d'user de cet ennemi comme d'une serpillière pour qu'il comprenne du fond de son être combien il s'était mépris en s'aventurant en ces contrées. De toute sa vie il n'aurait pu avoir pire idée, Alessio en aurait mis sa main au feu – et à force de destruction, il en avait plus qu'il n'en faut dans les environs pour assumer son gage au besoin.
— C'est tellement pitoyable...
Les derniers fragments de givre se détachèrent de sa silhouette au fil de son élégante envolée alors que le souffle d'Éole gravitait non loin, se concentrant à son appel pour donner forme à ce qui porterait le coup de grâce. C'aurait été lui faire trop d'honneur que de se salir les mains à en finir, il préférait de loin s'en charger par méthode interposée – une tornade serait parfaite, à l'image de celle qui avait fait de cette zone sinistrée ce qu'elle était. La débauche de cosmos qu'il transpirait par tous les pores de sa peau faisait vibrer l'air tant et si bien que l'on aurait pu le penser sur le point de se déchirer pour s'ouvrir vers un monde parallèle qui n'existait pas la seconde d'avant. L'avis de tempête était déclaré et dans son état, le chevalier des glaces n'y réchapperait pas – quoique. Écraser un cafard n'a jamais été chose facile. Cela dit, l'union faisait la force et la leur était déjà inimaginable en temps normal. Si individuellement ils étaient forts, ensemble ils étaient invincibles, et cela irait en empirant s'ils avaient l'appui du chaînon manquant qu'était Kazuki. Dommage qu'ils ne puissent s'entendre à ce point de tous temps sans quoi l'hégémonie infernale ne devrait plus attendre.
— Je vais te dire quels genre de liens j'ai avec l'humanité. Des tissus de chair reliés à moi par la haine et l'envie de meurtre. Il va falloir te faire à cette idée, chevalier. Nous vivons des temps cruels, vicieux et brutaux où la force fait loi et ce ne sont pas tes niaiseries idéalistes qui vont te sauver sur le champ de bataille. Nous sommes les exécuteurs et les sauveurs du monde, venus pour aider chacun des élus à revivre comme nous.
Une fois que la Wyvern eut fini d'en jouer, elle le lui envoya en cadeau, l'enveloppant d'une auréole de cosmos qui saurait en faire une parfaite balle. Alessio fit mine de joindre les mains en une prière, mais cette illusion fut de courte durée et vola en éclats dès qu'il leva les poings pour mieux les abattre sur cette sphère luisante, toute sa force lui donnant l'essor requis pour creuser un vaste cratère au milieu de cette terre calcinée et infertile du fait de leur contribution. Face contre terre, Orion gisait au fond du trou, sans pouvoir se relever ; tous ses os n'étaient très certainement plus que poussière derrière des veines vomissant tout le sang qu'elles pouvaient par tous les orifices à disposition, ambitionnant de se purger de cette insoutenable douleur en l'y évacuant mais ce n'était qu'une absurdité de plus à ajouter à la longue liste de celles que réalisaient chaque jour ces êtres n'ayant pour eux que leur naïve espérance. Son index tendu vers la carcasse meurtrie fit jaillir un filin qui se faufila dans la bouche du chevalier de cristal, l'enjoignant à relever la tête – ou le faisant à sa place, lacérant au passage ses lèvres dans un début de sourire de l'ange qui n'irait pas plus loin. Ce n'était pas l'envie qui lui en manquait mais dans l'effervescence, le romain aurait risqué de lui trancher la tête en deux moitié distinctes. Or, cela aurait été lui porter secours en abrégeant ses souffrances et il ne lui rendrait pas ce service même au prix de toutes les supplications qui pourraient parvenir à ses oreilles.
Ses pulsions furent pénibles à refouler, mais il le fallait s'il ne voulait pas l'exécuter contre sa volonté. Belgarath profita de ce délai accordé pour en rajouter une couche, marquant comme du bétail cette loque humaine avant de lui renfoncer le visage dans les décombres dont il était maintenant un élément à part entière. Un déchet au beau milieu de la décharge publique qu'était devenu ce lieu à compter du moment où il avait accueilli l'espèce humaine en son sein. Et son confrère eut le malheur de lui dire de ne pas se priver et de n'écouter que ses envies pour la touche finale, ce qui stimula sa cruelle créativité au plus haut point. Mais avant tout, il fallait relâcher toute cette force surhumaine qui le tenaillait et pulsait à travers chaque fibre de son corps sans quoi il finirait par exploser. Et l'aura partit de tous côtés, sans repères, se cramponnant à l'atmosphère pour la faire chuter en personne sur le corps inerte d'un homme brisé. La tornade prit de l'ampleur jusqu'à englober près des trois-quarts de ce qui restait du lieu de leur forfait, creusant dans le sol de profonds sillons que la main de l'homme mettrait des années à combler. À compter de ce jour, ce territoire porterait à tout jamais leur griffe et nul n'oserait mettre cela en doute sans en payer le prix. (Gigantic Feathers Flap, 60 CS)
Le grondement s'éternisa sur plusieurs minutes avant qu'enfin le sort ne se dissipe pour offrir à la vue un décor de fin du monde qui arracha un sourire profondément satisfait au Juge du Griffon, unique responsable de cette merveille de dévastation. Plus un mur ne tenait debout sur des dizaines de mètres à la ronde ; la rumeur courant sur cette technique comme quoi elle pourrait raser tout un village en tournant à plein régime n'était pas usurpée. Grisé, Alessio toucha terre en savourant à pleins poumons une cigarette qui ne s'était pas éteinte une seule seconde en dépit des forts courants aériens maniés par son pouvoir sans limites. Toujours au mieux de sa forme et même galvanisé de se voir si effroyable, il ne lui fallut qu'une poignée de secondes pour descendre au fond du gouffre et retourner le corps étendu d'un coup de pied dans les côtes. S'il en restait une qui ne soit pas fracturée en au moins trois parties, c'était heureux, il pouvait bien en rajouter. Ce n'était qu'une goutte d'eau de désagrément dans l'océan de la torture qu'avait enduré le comateux.
— Connais-tu ta raison de vivre ? Veux-tu que je t'aide à trouver la réponse ? Tout le monde dit vivre pour quelqu'un ou bien quelque chose. Mais tout cela est faux. Ce n'est que mensonge. Car en réalité chacun vit et meurt pour soi. Tu n'y fais pas exception. Cette hypocrisie ne te mènera nulle part, sauf peut-être entre quatre planches. Je serais toi, je réfléchirais à deux fois avant de courir après des chimères. Le seigneur Hadès, lui au moins, est bien réel et n'a pas abandonné ses serviteurs. Peux-tu en dire autant de celle que tu défends ? Je ne crois pas... Et c'est pourquoi tu n'aideras personne. Ni toi, ni tous ceux que je tuerai de mes mains pour te le prouver.
Penché sur ce qu'il croyait être une dépouille, ou peu s'en faut, le marionnettiste approcha sa main gantée de ses traits juvéniles. Une fois fait, il en releva la paupière afin d'accéder au globe oculaire. En un instant, celui-ci fut entouré de fils d'une taille ridiculement petite avant que leur étreinte ne le fasse sauter hors de l'orbite, sans anesthésie. Là non plus, ce n'était plus à cela près, même si une fois ses plaies cicatrisées – si toutes finissaient par l'être – ce trophée lui manquerait à coup sûr. Qu'il vienne alors essayer de le reprendre, le Juge se ferait un plaisir de l'accueillir à bras ouverts et de s'emparer du second pour rétablir la symétrie qui lui manquerait. L'effusion carmine qui entacha son surplis aurait tôt fait de n'être plus qu'un souvenir et il ne s'en soucia point, se contentant de tourner le dos à leur supplicié après un dernier sourire moqueur, brandissant du bout des doigts ce qu'il lui avait pris et que plus jamais il ne reverrait. Le nerf optique avait été sectionné proprement, d'une précision chirurgicale, et il n'y aurait pas d'aggravation ; mais cela ne comblerait pas le vide qui le démangerait dorénavant, ces douleurs fantômes dont on parle tant.
— Souviens-toi de mes paroles. Tôt ou tard, tout le monde mourra. On ne vit pas pour vivre une longue vie. On vit pour mourir...
Citation :
→ Les Enfers.
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Marionnettes et fils malsains... Il n'y a aucun avenir au creux de ma main.
Léandre
Chevalier d'or du Capricorne
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde Mer 17 Aoû 2011 - 21:25
A des kilomètres à la ronde, un seul être vivant respirait encore. Nul bruit autre que celui des cris des charognards ne résonnait dans la ville devenue ruine. Il était là. Seul au centre d'un cratère. Les vestiges de son armure reposant sur son corps devenu plaie, il luttait de toutes ses forces pour repousser l'inconscience, doux prélude de la mort. De son oeil unique, il observait le ciel morose. La fine bruine qui se mit à tomber le laissa de marbre. Les concepts de gêne ou de douleur lui étaient étrangers depuis que les deux juges avaient poser leurs griffes sur lui. Pris dans l'éther de son esprit, Orion ne ressentait plus la moindre sensation. Un seul de ses os était il encore intact ? Le Cristal Saint n'aurait put le jurer.
Pourquoi ?... Pourquoi m'ont ils laisser en vie ?
La question n'était que pure rhétorique. Le laisser souffrir mille morts devait être bien plus savoureux que le soulager de ce corps devenu prison. Orion savait déjà que dès qu'il retrouverait l'usage de ses sens, la douleur deviendrait vite insoutenable. Perdu dans ses sombres pensées, le jeune Saint finit par réaliser que la nuit était tombée sur le champ de ruines. La douce lueur des étoiles lui apparut réconfort mais aussi injustice.
De votre piédestal, vous saviez vers quelle tragédie vous me guidiez ? Etiez vous donc spectatrices impuissantes ou actrices de ma chute ? Si vous même vous me trahissez que me reste t'il sur cette terre ?
Malgré ses efforts, Orion ne parvint pas à retenir des larmes d'amertume et de désarroi. Voila donc la triste réalité. Impuissant, son armure réduite en morceaux, personne ne viendrait lui porter secours. Qui au Sanctuaire pouvait se préoccuper de son absence ? Il aurait de la chance s'il n'était pas accusé de désertion... Nul ne prendrait la peine de le chercher. Ces spectres avaient ils raison ? La mort devait elle être le seul futur possible de ce monde et de ses habitants ?
Non... Non !
Le regard de nouveau combatif, Orion poussa un cri de rage à la face du ciel. Tant qu'il lui resterait un souffle de vie, il poursuivrait la lutte. Au nom des innocents fauchés par la barbarie de ces deux juges abjects. Par un effort de volonté dont il ne se serait jamais cru capable, Orion parvint à appuyer le poids de son corps sur son coude. Une douleur atroce lui vrilla l'esprit mais le Lieur d'étoiles ne capitula pas. Chaque seconde passée dans cette position demeurait un calvaire mais ce ne fut rien comparé au moment où Orion se redressa. Le Cristal Saint ne le remarqua pas mais autour de lui la terre venait de geler. Poussé par une rage sans commune mesure, une révolte tirée du fond de son être, il repoussa ses limites et parvint à relever son corps à l'agonie. Un pas, puis un autre... Doucement, précautionneusement. Malgré les tremblements de ses jambes et la douleur ravivée à chaque inspiration, Orion releva le visage.
Athéna !
Désormais sa vie seule n'était plus l'enjeu majeur. Si Alessio et Belgarath prenait l'habitude de reproduire une telle horreur en toute impunité, la Terre ne serait bientôt qu'un charnier. Orion devait prévenir le Sanctuaire que l'armée d'Hadès venait de poser son pied maudit sur un nouveau terrain de jeu. Que son cosmos vacillant brûle ses dernières flammes ! Qu'importe l'heure de son trépas s'il achevait sa véritable mission. Le Grand Pope et les Chevaliers d'or devaient être mis au courant au plus vite. Son corps lui faisait cruellement défaut et menaçait de s'écrouler tel un château de cartes à tout instant. A travers les voiles du brouillard carmin dans lequel baignait son oeil survivant, Orion distingua le visage bienveillant de sa déesse. Le simple souvenir de son cosmos chaleureux décupla la volonté du Saint. Dans un dernier cri de défi, Orion se téléporta. Son corps disparut dans une gerbe étoilée. Il ne pouvait pas abandonner avant d'avoir délivrer son message. Les Enfers venaient d'ouvrir une porte sur Terre et bien peu pouvaient espérer la refermer.
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Sujet: Re: Deux juges qui refont le monde
Deux juges qui refont le monde
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